28 mai 2017

Transcription de l'acte de décès de Etienne Fulcrand Balsan

Une rencontre en salle de lecture du Pôle d'Archives de Bayonne et du Pays Basque :Jean-Pierre Cazaux, généalogiste professionnel depuis 1997.Nous échangeons quelques mots à propos de recherches. Dans ma recherche de la date de décès d’Étienne Balsan ,Jean-Pierre Cazaux me suggère une piste à vérifier dans les ressources du Pôle d'Archives de Bayonne.La suggestion sera pertinente.En possession de la date précise et du lieu de décès _Rio de Janeiro_j'ai demandé en ligne l'acte de décès auprès du Service Central d’État Civil (France diplomatie).https://pastel.diplomatie.gouv.fr/dali
En effet,ce service n'effectue pas de recherches en l'absence d'une  date précise de naissance,de mariage ou de décès à l'étranger.

Transcription de l'acte de décès de Étienne Fulcrand Balsan

Les détails médicaux de la cause du décès ne sont pas publiés sur le blog Retours vers les Basses Pyrénées

N°11

"Le vingt deux avril mil neuf cent cinquante-quatre,transcription d'un acte de décès
Traduction 
Armes de la République des États-Unis du Brésil.
République des États-Unis du Brésil.
Certificat de décès 
Anna Clara Perroa Cacalcante de Alburquerque officier de la cinquième circonscription de l’État- Civil des Personnes originaires du district fédéral:Lagoa et Gavea.Je certifie qu'au folio 41-V du registre des décès numéro 198 ,on trouve sous le numéro 44.321 l'acte de décès de Étienne Fulcrand Balsan,décédé le premier mars mil neuf cent cinquante quatre à dix-neuf heures quinze minutes à l’hôpital Miguel Couto du sexe masculin,de race blanche;état civil ,marié avec Suzanne Bouchaud; âgé de soixante seize ans;profession agriculteur;originaire de France;demeurant avenue Princeza Isabel 26,fils de Jean Jacques Auguste Balsan et de Marie Dupinytrem.
(...) 
Déclaration faite par José Simoes de Oliveira .L'inhumation a eu leu au cimetière de Sao Francisco Xavier.Le défunt a laissé une fille majeure .Observations.... (en blanc). Moi Aurélio de Almeida greffier assermenté ,l'ai dactylographié.Ce qui est précède est vrai et digne de foi.
Capitale fédérale ,le cinq mars mil neuf cent cinquante quatre.(Signé) Oscar Freire Faria,officier substitut de L’État-Civil.Suivent les légalisations par le notaire et par le consulat de France à Rio de Janeiro.
Pour traduction certifiée conforme faite par nous,Gabriel Blanchot,vice consul chargé de la Chancellerie du consulat de France à Rio de Janeiro,le vingt deux avril mil neuf cent cinquante quatre.
Le Vice-Consul chargé de la Chancellerie:(Signé) G.Blanchot (L.S)

L'acte de décès qui précède a été transcrit par nous,Jacques Clostermann,Consul Général de France à Rio de Janeiro,Chevalier de la Légion d'Honneur,Médaillé Militaire,décoré de la Croix de guerre 1914-198,décoré de la Croix de guerre 1939,médaillé de la Résistance Française,officier de l’État- Civil le vingt deux avril mil neuf cent cinquante quatre,sur la production d'une expédition,dument légalisée et traduite à nous remise par madame Suzanne Bouchaud Veuve Balsan,sans profession,domicilié à Rio de Janeiro (Brésil) 26 avenue Princeza Isabel,lesquelles expédition et traduction ont été annexées au présent registre,après avoir été paraphées par nous et par la requérante.
Consul Général de France "

Pour aller plus loin 
Etienne Balsan a laissé des traces  à la Croix-St-Ouen et Royallieu (60), Anglet, Bayonne, Pau, Auga, Doumy (64) dont il a été le maire entre les deux guerres.
Son frère Jacques Balsan,a été un pionnier de l'aviation , notamment dans le département des Basses-Pyrénées.

Etienne Balsan - Gabrielle Chanel

Site internet des Archives départementales de l'Oise : 
Recensement de population  La Croix Saint-Ouen(60) 1906 est accessible ici ,page droite,numéros 223 et 224  après validation des conditions d'utilisation.
Cote du microfilm  2_MI_A68_338 pages 13 et 14

Etienne Balsan après la Libération

A la Libération,Étienne Balsan sera brièvement inquiété.Il  partira en 1945 vers le Brésil.
Sur le site internet des mormons _Église de Jésus Christ des Saints Derniers Jours_
Documents 
FamilySearch. http://FamilySearch.org : 28 April 2017. Arquivo Público do Estado de São Paulo (São Paulo State Public Archives, São Paulo). 

Articles du blog consacrés à Etienne Balsan 

24 mai 2017

Pont ferroviaire Charles Vaillant (1918-2003) à Bayonne

La passerelle piétonne et cyclable,qui longe le viaduc ferroviaire enjambant l’Adour porte un nom : "Pont Charles Vaillant (1918-2003) .La plaque ,coté boulevard Alsace-Lorraine,a été dévoilée mardi 23 mai 2017.
Pont Charles Vaillant (1918-2003)


VILLE DE BAYONNE (PA)
66
Séance du 21 juillet 2016
DELIBERATION DU CONSEIL MUNICIPAL

Extrait

Le conseil municipal,régulièrement convoqué le 15 juillet 2016,s'est réuni au lieu habituel de ses séances et a délibéré sur la question suivante dont le compte rendu a été affiché à la porte principale de la mairie

M.Ugalde présente le rapport suivant :

Mes Chers Collègues,

OBJET:ESPACES PUBLICS ET CADRE DE VIE

Toponymie_Dénomination du viaduc ferroviaire enjambant l’Adour

"La passerelle piétonne et cyclable,qui longe le nouveau viaduc ferroviaire enjambant l’Adour construit par la SNCF,est en service depuis l’été 2015.Elle constitue une liaison assurant des déplacements à l’intérieur de la commune, qui nécessite, comme pour toutes les rues, une dénomination.
La commission extramunicipale toponymie a proposé, en séance du 16 juin 2015, qu’elle soit dénommée, ainsi que l’ensemble du viaduc ferroviaire, «Pont Charles Vaillant (1918-2003)»
La commission entend ainsi honorer une personne qui était à la fois impliquée dans le monde ferroviaire et dans la société savante bayonnaise. En effet, cette figure bayonnaise, membre éminent
de la Société des Sciences, Lettres et Arts, fut médecin du travail et agent de la SNCF à compter de 1952.
Il est précisé que la SNCF, propriétaire de l’ouvrage, a validé cette proposition.
Il est demandé au conseil municipal d’approuver la dénomination proposée.


Adopté à l’unanimité.
Ont signé au registre les membres présents."


Le texte complet de la délibération à télécharger _www.bayonne.fr

La passerelle coté boulevard Alsace-Lorraine
  


La passerelle coté quai Resplandy


Plaque constructeur de l'ancien "pont de fer".

Article du docteur Charles Vaillant




Le docteur Vaillant a déposé à l’AHICF une collection complète des Informations médicales SNCF, revue mensuelle interne qui diffusait dans les services médicaux régionaux et locaux des études réalisées par leurs membres, des informations médicales générales, des études de spécialistes extérieurs et des nouvelles des services.

23 mai 2017

Une fermeture "exceptionnelle" d'une salle de lecture des AD 64 peut en cacher d'autres.


Les Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques ont annoncé  lundi 22 mai à 13h30, sur leur site internet une nouvelle fermeture "exceptionnelle" du site de Bayonne : mercredi 24 mai 2017 après-midi. 
Pas de motif.
Pas d'excuses.

Rien à dire quant à l'information écrite et orale relayée à l'accueil et en salle de lecture.
En revanche, sur la partie institutionnelle du site internet des AD 64, l'annonce de cette nouvelle fermeture "exceptionnelle" à pour effet de masquer les informations précédentes de fermeture.
Copie écran fermeture exceptionnelle mercredi 24 mai 2017 après-midi





















Pour retrouver les informations relatives aux autres  fermetures "exceptionnelles" des salles de lecture des AD 64 ,il faut cliquer sur l'onglet intitulé "toute l'actualité",puis sur Agenda.
Il serait souhaitable que les annonces des fermetures "exceptionnelles" soient désormais portées à la connaissance des internautes depuis e-Archives.le64.fr







Les difficulté d'accès  à l'information conjoncturelle sur le site internet des AD 64,a été signalée.


Pour contacter les AD 64 
Site de Pau
Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques
Cité administrative
Boulevard Tourasse
64000 Pau
Tél. : 05 59 84 97 60

archives@le64.fr

Site de Bayonne

Pôle d'archives de Bayonne et du Pays basque
39 avenue Duvergier de Hauranne
64100 Bayonne
Tél. : 05 59 03 93 93

arch-bay@le64.fr

22 mai 2017

L'ordre alphabétique appliqué à toutes les lettres de chaque nom.

État Civil
Les tables annuelles et décennales des registres de l'état civil doivent être établies suivant l'ordre alphabétique de toutes les lettres de chaque nom.

Pau,le 15 février 1853

A Messieurs les Maires du département.

Monsieur le Maire,

Les dispositions de la loi du 20 septembre 1792 et du décret du 20 juillet 1807,exigeant que les tables annuelles et les tables décennales des registres de l’État Civil soient dressées par ordre alphabétique,ont été diversement interprétées.Dans certaines localités l'ordre alphabétique est suivi pour les trois premières lettres de chaque nom;dans d'autres,il est limité aux deux premières lettres,et quelques fois même à la première lettre seulement.Il en est résulté que plusieurs Conseils généraux ont demandé que les tables fussent établies en suivant l'ordre alphabétique pour toutes les lettres de chaque nom,et c'est ainsi que vient de le décider le Gouvernement.Mais comme ces tables ne sont elles-mêmes que la refonte textuelle des tables annuelles,c'est l'ordre alphabétique à suivre dans ces dernières qui doit être déterminé d'une manière générale.Je vous invite ,Monsieur le Maire,à veiller avec soin,pour la nouvelle période décennale qui a commencé le 1 er janvier dernier,à ce que les tables des registres de l’État Civil  de votre commune soient établies dans l'ordre alphabétique appliqué à toutes les lettres de chaque nom.
Agréez,Monsieur le Maire,l'assurance de ma considération distinguée,

Le Préfet des Basses-Pyrénées
A.FOURNIER

Source:
Empire français
Département des Basses-Pyrénées
Recueil des actes administratifs
Pages 43,44
Collection particulière

18 mai 2017

Des oiseaux et des insectes


 Sur les inconvénients résultants de la destruction des oiseaux.
L’orthographe de l’époque a été respectée

Pau, le 25 février 1862

A Messieurs les Sous-préfets et les Maires du département.
 
Messieurs,

Les communications qui vous sont faites par la voie du Recueil des actes administratifs vous ont mis à même de connaître sollicitude du Gouvernement de l’Empereur pour l’agriculture.
Des instructions à ce même sujet me sont récemment parvenues sur un point peu intéressant en apparence, mais très important en réalité. Elles me chargent de faire connaître les fâcheuses conséquences de la guerre de destruction faite depuis un certain temps aux oiseaux se nourrissant d’insectes, conséquences qui sont la multiplication, à l’infini de ces derniers qui occasionnent aux récoltes des dommages plus ou moins étendus et quelquefois aussi considérables que ceux que causent les plus grands accidents atmosphériques.
Un rapport plein d’intérêt a été fait au Sénat par une commission chargée d’examiner des pétitions que lui avaient adressées des agriculteurs, sur la destruction des oiseaux. Sans ces auxiliaires en effet, l’homme serait impuissant à lutter contre les insectes, dont la fécondité est prodigieuse, la forme de la plupart microscopique et qui, en grande partie font leur retraite sous les feuilles des plantes et l’écorce des arbres, où les oiseaux les savent seuls trouver.
Quelques fragments que je rappelle ci-après de ce rapport suffiront pour pénétrer chacun de la nécessité de mettre un terme à la guerre sans motif faite à ces gracieux et utiles animaux et que le charme qu’ils répandent dans les lieux où ils habitent devrait seul leur éviter.

« Il existe en France plusieurs milliers d’espèces d’insectes, presque toutes douées d’une effrayante fécondité, presque toutes aussi vivants exclusivement aux dépens de nos végétaux les plus précieux ; ceux qui fournissent à l’homme sa nourriture,ses bois de construction ou de chauffage.

"Le chêne robuste a pour ennemis le lucane,le cerambyx héros, etc.

"A l’orme s’attachent les scolytes destructeurs.

"Les pins et sapins succombent sous les attaques des bostriches,de la nonne, du scarabée typographe.

"L’olivier, voit son bois miné par le phœotribus , tandis que ses fruits sont dévorés par les larves innombrables de la mouche de l’olivier.

"La vigne résiste à peine, en certaines localités ,aux ravages de la pyrale.

"Le blé et les autres céréales sont attaqués ,dans leurs racines ,par le blanc ( larve du hanneton) ; sur pied, avant la floraison, par la cécidomyie;plus tard,ou moment où se forme le grain,par le charançon.
Ce que les insectes ont épargné est-il au moins assuré au laboureur ?…...Non : une multitude de petits rongeurs, mulots campagnols, souris, après avoir vécu aux champs;aux dépens de la récolte, pénètrent dans la grange et y prélèvent une nouvelle dîme sur les gerbes appauvries.
Qui pourrait calculer les pertes qui résultent, pour l’agriculture, de toutes ces cause réunies ?
De 1828 à 1837, en dix années et seulement dans vingt-trois  communes du Mâconnais  et du Beaujolais,représentant trois mille hectares de vignes, les dommages causés par la pyrale furent évalués, d’après un calcul fondé sur des bases fournies par l’administration des contributions, à 34.080,000 fr, soit plus de trois millions par an.

"Aux Thorins,notamment en 1837,sur une propriété qui rapportait ordinairement 5.000 hectolitres de vin, on n’en récolta que 22. Le gouvernement dût  accorder des dégrèvements considérables sur l’impôt foncier. Plusieurs propriétaires découragés vendirent leurs vignes à vil prix; d’autres les arrachèrent pour y substituer de nouvelles cultures. Des ravages analogues, quoique moins considérables furent constatés, à la même époque, dans les départements de la Côte-d’Or, de la Marne, de la Charente-Inférieure, de la Haute-Garonne ,des Pyrénées-Orientales et de l’Hérault, et toujours dans les crus les plus fins.

"Quant aux céréales, on évalue pas moins à 4 millions de francs, au plus bas, la valeur du blé que fait avorter, en une seule année ,dans l’un de nos départements de l’est, la seule larve cécidomyique. Dans une notice spéciale, et d’après un grand nombre de faits soigneusement étudiés, M. Bazin, n’hésite pas à attribuer à cet insecte l’insuffisance des récoltes, dont nous eûmes tant à souffrir, durant les trois années qui précédèrent 1856 : dans certains champs, la perte s‘éleva Selma à près de moitié de la récolte.
"En Allemagne, au témoignage de Latreille, la nonne a fait périr des forêts entières(1). En 1810 les bostriches avaient  tellement envahi la forêt de Tannesbuch,située dans le département de la Roer, qu’un  décret dut ordonner d’abattre la forêt et de brûler sur place, les branches, racines et bruyères

(2). Dans la Prusse orientale, il a fallu abattre, il y a trois ans, dans les forêts de l’État, plus de 24 millions de mètres cubes de sapins,contrairement à tous les règlements forestiers ,uniquement parce que les arbres périssaient sous les attaques des insectes (3).
(1) Latreille,Histoire des Insectes.
(2)Baudrillard,Dictionnaire des forets;v°Insectes._Gadebled,Police des Chasses,page 172 et suiv.
(3)Docteur Gloger de Berlin,loco citato,page 322._M.Tschudi,Des Insectes et des oiseaux,pages 14 et 15,cite des faits analogues non moins remarquables.

"Si considérables que soient ces ravages, on s’étonne qu’ils ne le soient pas davantage encore, quand on considère la prodigieuse fécondité dont sont doués ces espèces malfaisantes ;et si Dieu n’y’ eût pourvu par des moyens dignes de sa sagesse, depuis longtemps toute végétation aurait disparu de la surface de la terre.

"Contre de tels ennemis l’homme est frappé d’impuissance.
"Son génie peut mesurer le cours des astres, percer les montagnes ,faire marcher un navire contre la tempête ; les monstres des forêts, il les tue ou les soumet à ses lois; mais devant ces myriades d’insectes, qui, de tous les points de l’horizon , viennent s’abattre sur ces champs cultivés avec tant de sueurs, sa force n’est que faiblesse.Son œil n’est pas assez perçant pour apercevoir seulement la plupart d’entre eux ; sa main est trop lente pour les frapper (1); et d’ailleurs, quand il les écraserait par millions,ils renaissent par milliards. D’en haut, d’en bas,à droite, à gauche, leurs innombrables légion se succèdent et se relayent sans trêve ni repos. Dans cette indestructible armée, qui marche à la conquête de l’œuvre de l’homme, chacun à son mois, son jour, sa saison,son arbre,sa plante : chacun connaît son poste de combat, et nul ne s’y trompe jamais.

(1 ) La cécidomyte est un moucheron de deux millimètres de longueur;le charançon a cinq millimètres;la pirale a vingt millimètres.Quant aux œufs,ils sont presque imperceptibles,tant par leur petitesse que par les lieux où la plupart sont déposés
Le plus mal famé de ces oiseaux suspects est sans contredit le moineau,si souvent flétri comme un pillard effronté.Eh! bien, si les faits mentionnés dans les pétitions sont exacts, à la différence de beaucoup de gens, cet oiseau vaudrait mieux que sa réputation. On raconte en effet que sa tête ayant été mise à prix, en Hongrie et dans le pays de Bade, cet intelligent proscrit avait abandonné complètement ces deux pays ; mais bientôt on reconnut que lui seul pouvait soutenir la guerre contre les hannetons des basses-terres ; et ceux-là mêmes, qui avait établi des primes pour  le détruire, durent en établir  de plus fortes pour en opérer le rappatriement (2) : ce fut double dépense, châtiment ordinaire des mesures précitées.
(2) M.Marschall,pétition n°152,et M.Dumast,pétition n°391 

"Le grand Frédéric avait aussi déclaré la guerre aux moineaux,qui ne respectaient pas son fruit favori,la cerise.Naturellement ,les moineaux ne songèrent pas à résister au vainqueur de l’Autriche;ils disparurent ;mais,au bout de deux ans , non seulement il n’eut plus de cerises, mais encore il n’y eut presque point d’autres fruits : les chenilles les  mangeaient tous ; et le grand  roi ,vainqueur sur tant de champs de bataille, s’estima heureux de pouvoir signer la paix, au prix de quelques cerises, avec les moineaux réconciliés (3). 

(3)Tschudi,déjà cité,page 19. 

"M. Florent-Prévost a constaté que, suivant les circonstances, les insectes entrent pour moitié au moins, souvent dans une proportion beaucoup plus forte, dans le régime alimentaire du moineau. C’est exclusivement avec des insectes que cet oiseau nourrit son avide couvée ; en voici une preuve remarquable. À Paris, où cependant les débris de nos propres aliments fournissent aux moineaux une nourriture abondante, qui semble devoir le dispenser des fatigues de la chasse ,un couple de ces oiseaux ayant fait son nid sur une terrasse de la rue Vivienne, ont recueilli les élytres de hannetons qui avaient été rejetés du nid ; on n’en compta 1.400 : c’était donc cent 700 hannetons détruits par par un seul ménage, pour l’alimentation d’une seule couvée(1).

(1) Ce fait,attesté verbalement au Rapporteur par M.Florent-Prévost,s’est passé chez M.Ray,ancien négociant._Voir en outre M.Chatel,Utilité et réhabilitation du moineau (Angers,1858);_M.Dupont,dans les Transactions of the royal Sociéty of Mauritius;_Bulletin de la Société d’acclimatation de Nancy,1859,page 336. 

"Si les moineaux font payer leurs services ,voici d’autres oiseaux, et ils sont de beaucoup les plus nombreux, qui en rendent à titre purement gratuit.
"Ce sont d’abord les oiseaux de proie nocturnes, chouettes, effraies, scops, hiboux (2) que l’ignorance poursuit sottement comme animaux de mauvais augure. L’agriculteur devrait les bénir ; car dix fois mieux que les meilleurs chats, et sans menacer comme ceux-ci  le rôt et le fromage, les oiseaux de cet ordre font  une guerre acharnée aux rats  et aux souris, si funeste aux récoltes engrangées, et détruisent, dans les champs, d’innombrables quantités de campagnols, de mulots, de loirs et de lerrots, qui, sans ces  nocturnes chasseurs, deviendraient bientôt un fléau intolérable (3)

(2) On en compte neuf espèces dont sept sont sédentaires
(3) Gloger,dans l’ouvrage déjà cité,page 301,raconte qu’en 1857,dans une terre située près de Breslau,en Silésie,on prit 200.000 souris,en six semaines.La fabrique de poudrette de Breslau les payait un centime la douzaine,et,à ce prix,les preneurs les plus adroits gagnaient jusqu’à 22 sous par jour.Elles entrèrent en si grande foule dans les granges qu’on en en tua plus de 2000 devant celle d’un des moindres propriétaire,pendant qu’on la vidait pour la nettoyer. 

" En signalant les ravages causés par ces petits rongeurs dans les semis et plantations ,Buffon  donne une idée de leur multiplication : en trois semaines, il en fit prendre plus de 2000 dans une pièce de quarante arpents (4). D’après les observations du naturaliste anglais Whitte ,un couple d’effraies détruit, chaque jour, au moins 150 petits rongeurs : quel est le chat qui pourrait donner un tel résultat (5) ?
"Ajoutons que, seuls avec l’engoulevent, ces oiseaux peuvent faire la chasse aux papillons de nuit et aux insectes crépusculaires dont plusieurs sont fort nuisibles (6).
Enfin, mais incontestablement au premier rang pour les services qu’ils nous rendent, viennent tous les oiseaux purement insectivores (7) : les grimpereaux, le pivert, l’engoulevent, le coucou (8)

(4) Buffon,Histoire naturelle,tome VII,page 328 et suiv.
(5) Tschudi,déjà cité,page 23._Mémoire de M.Chatel de Vire._Lettre de M.Girardeau-Leroy au Journal du Loiret
(6) Tschudi,déjà cité,page 23.
(7) On en compte en France soixante-neuf espèces,dont vingt-cinq seulement sont sédentaires.
(8) Le coucou est surtout utile pour la destruction des chenilles couvertes de poils longs et piquants qui répugnent aux autres oiseaux et notamment des processionnaires si funestes aux forets (Gloger,p.310 à 313;Tschudi,p.21)._Ce dernier auteur raconte qu’en 1847,une grande foret de sapins en Poméranie,souffrit tellement des attaques des chenilles qu’elle commençait déjà à se dessécher,lorsque,tout à coup,elle fut sauvée par une bande de coucous,qui,quoique déjà en émigration,s’établirent dans la foret,et en quelques semaines nettoyèrent si bien les arbres que,l’année suivante,le mal ne se renouvela pas. 

 les différentes variétés d’hirondelles ; mais surtout ces charmants musiciens des champs, tous ces insectivores vulgairement désignés sous les expressions collectives de petits pieds ou becs-fins : rossignols, fauvettes,traquets, rouges-gorges, rouge-queues, bergeronnettes,pipits,pouillots,roitelets et le troglodyte, cet ami des chaumières, qui, tous à l’envi, nous rendent d’inappréciables services,services aussi gratuits que mal récompensés, parce qu’on ne s’en fait pas une idée suffisamment exacte.
"Le hanneton pont de 70 à 1oo œufs, bientôt transformés en autant de vers blancs qui, pendant une ou deux années, vivent exclusivement aux dépens des racines de nos végétaux les plus précieux. Le charançon du blé produit 70 à 90 œufs qui, déposés en autant de grains de blé, s’y développent en larves qui en dévorent le contenu ; c’est donc la valeur d’un épi au moins perdue par le fait d’un seul charançon. La pyrale dépose, sur les feuilles de la vigne, 100 à 130 œufs d’où sortent autant de chenilles qui, après s’être cachées sous l’écorce pendant l’hiver, en sortent au printemps pour ronger, en mai et en juin, les feuilles et les bourgeons. Voilà 100 à 130 grappes de raisin qu’une seule pyrale détruits en leur germe (1).

(1) C’est en effet à l’état de chenille que la pirale exerce ses ravages.Quand,vers les premiers jours de mai,cette chenille sort de la retraite où elle a passé l’hiver,elle n’a plus de quatre millimètres,elle en a huit,dix et même davantage,au moment de se transformer en chrysalide,dans les premiers jours de juillet.En estimant à une grappe la perte causée,en deux mois,par l’une de ces voraces chenilles,on reste certainement au-dessous de la vérité (Audouin,déjà cité,p.97 à 102)
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
"Et maintenant, si vous rapprochez les chiffres que je viens de mettre sous vos yeux, en admettant que, sur les 500 insectes détruits en un jour par un seul oiseau,il y ait seulement un dixième de ces êtres malfaisants : par exemple, quarante charançons et dix pyrales (et ces chiffres sont au-dessous de la vérité) c’est en moyenne, 3.200 grains de blé 1.150 grappes de raisin qu’en un seul jour  ce petit oiseau vous aura sauvés.
"Le mal est grand ; le danger imminent ; il faut des remèdes prompts et  énergiques... Voilà ce que vous crient les honorables pétitionnaires et, avec eux, nombre de conseils généraux ,ainsi que les sociétés  de tout genre qui s’occupent, à des titres divers, d’agriculture et de zoologie. C’est ce que vous répètent, avec un accord chaque jour plus unanime et plus pressant, les naturalistes et les  agriculteurs les plus distingués, qui, par état ou par vocation, se sont occupés de cette question ; MM Geoffroy Saint-Hilaire, Florent Prévost, Sacc, Gloger;Koechlin; Dumast, Jonquières-Antonelle,Châtel,Gadebled, Valserres et tant d’autres dont n’avons été, en ce rapport, que l écho  très affaiblis. »

Donnez, Messieurs, la plus grande publicité aux faits, trop peu connus, qui précèdent ; ils font connaître le danger qu’il y a enfreindre l’une des sages lois de la nature, la loi de l’équilibre.
Si les insectes sont doués d’une grande fécondité, les oiseaux ont reçu leur mission d’arrêter leur trop grande multiplication, il ne faut donc pas détruire ces derniers. Quelques-uns, tel que le moineau, se nourrissent, il est vrai, en même temps, d’insectes et de graines, mais il est reconnu que le mal et le bien qu’ils font se compensent à peu près. Des mesures peuvent, du reste être prises pour réduire, au moment des récoltes, le nombre de ces derniers.

Ce qui précède sera compris des personnes raisonnables, mais elles ne sont pas seules la cause du mal qu’il s’agit d’arrêter. L’imprévoyance des enfants en  détruisant les nids, fait périr aussi un très grand nombre d’oiseaux. En considérant ce que l’alimentation d’une seule nichée fait disparaître d’insectes, on peut à peine apprécier la quantité qui aurait été détruite pour la nourriture des nombreuses familles ainsi anéanties.
Recommandez, Messieurs, aux parents et aux instituteurs de moraliser les enfants sur ce point. En les tolérant dans le malin plaisir de détruire les jeunes oiseaux, on laisse s’infiltrer chez eux des germes de cruauté qui, selon les circonstances de leur vie, peuvent se développer d’une manière fâcheuse ; c’est là un nouveau mal qu’il importe beaucoup d’éviter.
J’espère qu’il suffira des enseignements et des avis qui précèdent pour que protection soit désormais accordée à des êtres, non seulement inoffensifs mais encore éminemment utiles. S’il en était autrement ,je n’hésiterai pas à prendre des mesures propres à leur assurer cette protection.
Recevez, Messieurs, l’assurance de ma considération très distinguée.

Le Préfet des Basses-Pyrénées,
D’AURIBEAU

Pour expédition :
Le Secrétaire Général
D 'ÉTIGNY

Source:
Empire français
Département des Basses-Pyrénées
Recueil des actes administratifs
Année 1862
Pages 51 à 57

16 mai 2017

Fermetures programmées des salles de lecture des AD 64



Fermetures programmées

Les salles de lecture des sites de Pau et de Bayonne des Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques seront fermées
  • le vendredi  26 mai,
  • le jeudi 1er juin,
  • le lundi 5 juin,
  • le vendredi 28 juillet,
  • le lundi 14 août,

La fermeture annuelle des sites de Pau et de Bayonne des Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques est fixée du lundi 25 septembre au vendredi 6 octobre. 

Avant tout déplacement vers Pau ou Bayonne,il est prudent de s'assurer de l'ouverture des salles de lecture des AD64 en consultant la rubrique actualités située dans la  partie institutionnelle du site internet  


Calendrier prévisionnel 2017 des jours de fermeture de la salle de lecture des archives de Paris


Calendrier prévisionnel 2017 des jours de fermeture de la salle de lecture des AD 94


15 mai 2017

Recherches du nommé Aris Julien

Recherches et renseignements dans l’intérêt des familles

 L'orthographe de l'époque a été respectée
Un jeune homme nommé Aris (Julien),âgé d'environ vingt ans,demeurant dans la commune de Lestelle,lequel est atteint de surdité et d'idiotisme,a quitté depuis un mois la maison paternelle et la famille ignore la direction qu'il a prise.
Voici son signalement:
Âgé d'environ vingt ans,taille moyenne,cheveux châtains clair,yeux gris,nez ordinaire,bouche moyenne,menton rond,visage ovale,teint clair.
Il était porteur d'un paquet contenant du linge de corps et plusieurs blouses,dont la plus belle est en Napolitaine,verte coiffé d'un berret bleu et chaussé de brodequins.
MM.les maires sont invités à faire rechercher ce jeune homme dans leur commune respective et en cas de renseignement à donner,à les adresser à la préfecture des Basses-Pyrénées. 
Pau,le 16 mai 1855

Pour le Préfet et par délégation:
Le Secrétaire Général,
D 'ÉTIGNY

Complément du blog Retours vers les Basses-Pyrénées 

earchives.le64.fr
Commune de Lestelle-Bétharram
1772-1889
[ 5MI339-1 ] | [FRAD064012_5MI339-1_0461.jpg] Vue461/1658

13 mai 2017

Emigration vers l'Amérique du sud

Émigration


Pau,le 10 novembre 1862

Le Préfet à MM.les Sous-Préfets et Maires du département

Messieurs,

A diverses reprises l’administration a du appeler votre attention sur les résultats fâcheux que produit dans ce département ,l'émigration toujours croissante de la population valide de nos campagnes vers l'Amérique du sud.
Vainement mes prédécesseurs,secondés par vos efforts,ont tenté d’arrêter ce courant; nos cultivateurs trompés par les brillantes promesses qui leur sont faites, séduits par les récits trop souvent mensongers d'une fortune rapidement acquise, entrainés par l'exemple des rares privilégiés rentrés au pays avec une certaine aisance, abandonnent une existence que le travail pourrait rendre facile  et heureuse  pour aller chercher au loin les déceptions et la misère.
On ne peut ,sans porter atteinte à la liberté individuelle, mettre un terme à ce fatal entrainement par des mesures coercitives. Mais le devoir qui vous incombe à tous, c'est d'éclairer les populations sur leurs véritables intérêts, de faire en sorte qu'on n'abuse pas de leur crédulité, qu'on n'exploite pas une situation de gêne passagère, c'est de leur rappeler combien d'émigrants après une vie d'épreuves et de souffrances sont morts découragés après avoir vainement tenté de revenir vers la France; c'est enfin de surveiller avec l'attention la plus scrupuleuse la conduite des agents de l'émigration et d'empêcher qu'une institution qui a été autorisée par le Gouvernement pour assurer le bien être des émigrants, ne soit détournée de son véritable but.
Joignez donc vos efforts aux miens, Messieurs, pour faire comprendre à vos administrés les inconvénients et les dangers de l'émigration. Usez de tous les moyens de persuasion et d'influence dont vous disposer pour les attacher au sol qui les a vu naitre; montrer-leur que là, est pour eux, la plus sure garantie de bonheur, puisque par leur travail, ils peuvent acquérir ,sinon la fortune illusoire qu'ont leur promet sur des plages lointaines, au moins une aisance honnête qui leur permette de vivre et de mourir dans leur patrie, au milieu de leur famille et de remplir ainsi leurs devoirs de fils et de citoyen.
Agréez, Messieurs, l'assurance de ma considération distinguée.

Le Préfet des Basses-Pyrénées
G.d'Auribeau

Source:
Empire français
Département des Basses-Pyrénées
Recueil des actes administratifs
Année 1862
Pages 519,520

Pour aller plus loin

Un site internet incontournable:Les visas en bordelais _L'émigration au départ de Bordeaux au cours du 19 e siècle

Le site Visas en bordelais et son contenu existent grâce à quelques bénévoles seulement.
Si vous désirez les aider en participant aux relevés, n'hésitez pas à vous manifester, il y a encore beaucoup de travail à réaliser. Vous serez les bienvenus. Vous n'êtes pas obligé d'habiter près des AD33 !
Les visas en bordelais _Contact


Gen Francesa

Emigration 64 _Christiane Bidot-Naude 

 

Autres articles du blog relatifs à l'émigration

12 mai 2017

Recherche du nommé Audibert Dominique,repris de justice

Recherche du nommé Audibert (Dominique),repris de justice


Le Ministre de l'Intérieur ordonne de faire rechercher le nommé Audibert (Dominique) ,repris de justice,transféré de la maison Centrale de Riom à l'asile des aliénés du département du Puy-de-Dôme,d'où il s'est évadé le 6 novembre.
Dans le cas où cet individu,qui est sous l'empire d'une très dangereuse exaltation,viendrait à être découvert,le faire reconduire sous bonne escorte à l'asile des aliénés de Clermont.
Voici son signalement:
Âgé de 31 ans,taille1m750m,cheveux et sourcils châtains,front haut,yeux gris,nez moyen,bouche moyenne,menton rond,visage ovale,teint clair,barbe rousse et rare,redingote marron,pantalon bleu,casquette brune,souliers mauvais,chemise de grosse toile blanche.Il est grand,fort et marche un peu vouté.
MM.les Maires et agents de la force publique du département sont invités à assurer l’exécution des prescriptions ministérielles.
Pau,le 27 novembre 1867.


Certifié conforme:
Le Secrétaire Général,
D 'ÉTIGNY


Source:

Empire Français
Département des Basses-Pyrénées
Recueil des actes administratifs.
Année 1867
Page 380
Collection particulière.

Pour aller plus loin 

De Sébastien Soulier ancien sous contrat à durée déterminée au Pôle d'archives de Bayonne et du Pays basque auteur d'une thèse intitulée L’actualité criminelle dans la presse du Puy-de-Dôme de 1852 à 1914. Étude de la chronique judiciaire.
Université Blaise Pascal _Clermont-Ferrand 2011
 

11 mai 2017

Décès en Espagne du sieur Pierre Derouet

État civil._Décès du sieur Pierre Derouet.

Le sieur Pierre Derouet,originaire des Basses-Pyrénées,célibataire et mineur,fils de Pierre et de Marie Hijano,laboureurs,est décédé en la ville de Léon (Espagne) le 2 septembre 1866.Le lieu de naissance du défunt n'étant pas indiqué dans l'acte de décès,MM.les Maires sont invités à opérer des recherches à l'effet de le faire reconnaitre.Celui d'entr'eux qui aura obtenu ce résultat voudra bien en informer le Préfet.

Certifié conforme:
Le Secrétaire Général,
D 'ETIGNY

Source:

Empire Français
Département des Basses-Pyrénées
Recueil des actes administratifs.
Année 1867
Page 245
Collection particulière.

10 mai 2017

Emigration à la Plata

Émigration à la Plata


Pau,le 15 avril 1867,

Le Préfet à MM.les Sous-Préfets et Maires du département.


Messieurs,
L’administration en appelant dans plusieurs circonstances votre attention sur les émigrations nombreuses de la population vers les rives de la Plata, vous a fait connaître que généralement  les déceptions les plus cruelles  attendent nos émigrants  à leur  arrivée dans ce pays, et vous a demandé, tant dans leur intérêt que dans  celui des contrées qu’ils abandonnaient ,de les prémunir par des avertissements réitérés contre les promesses brillantes qui leur  étaient  faites et qui ne se réalisaient malheureusement que trop rarement.
Cet état de choses à empiré d’une manière considérable et, d’après un rapport tout récent de notre Consul à Buenos-Ayres, la situation de nos nationaux dans ces contrées est on  ne peut plus malheureuse.
Notre représentant à Buenos-Ayres a constaté que , le nombre  des émigrants français (Basques et Béarnais pour la plupart)  arrivés dans cette ville pendant les 4 dernières années, s’est élevé à 13 000 individus environ. Il fait remarquer que le plus grand nombre de nos compatriotes qui se rendent à La Plata  sont loin d’y trouver un sort meilleur que dans leur pays natal  et que, sans les manœuvres de certains agents d’émigration, beaucoup d’entr’eux sans doute n’auraient jamais songé à quitter leur pays où les bras deviennent tous les jours plus rares et plus recherchés.
A leur arrivée dans cette contrée, ajoute M. le Consul, la plupart des émigrants se font gardiens de moutons pour le compte des grands propriétaires du pays qui leur confient des troupeaux de 1500 à 2000 têtes. Leur salaire est de  300 piastres ou  60 francs par mois plus une certaine mesure (un arrobe) de sel et le droit de prendre sur pied la viande qui leur est nécessaire ; mais il  ne leur est allouée d’ailleurs ni pain ni vin. Cette nourriture et l’isolement dans lequel ils doivent vivre dans le pampas  les rendent sauvages et leur inspirent le goût des boissons alcooliques, en sorte que les quelques petites économies que les émigrants pourraient faire sont dépensées en provisions de Rhum dont l’usage prolongé conduit la plupart d’entre eux à une triste fin.
En présence d’une semblable situation, il est hors de doute, et telle est aussi l’opinion de notre  Consul à Buenos-Ayres, que bon nombre de ces émigrants ne sont point allés spontanément en Amérique ;ils y ont été poussés par  des courtiers d’émigration qui courent les campagnes en faisant miroiter à leurs yeux la perspective d’un brillant avenir. C’est du reste ce que déclarent eux-mêmes beaucoup d’émigrants désillusionnés qui vont journellement solliciter la charité du Consulat.
Telle est, d’après les renseignements qui m’ont été transmis et qui sont d’une exactitude incontestable, la position de la plupart de nos compatriotes sur les rives de la Plata. Cette position est de nature à servir d’utile avertissement pour les familles qui désireraient se rendre dans ce pays. Il importe essentiellement ,de ne pas leur laisser ignorer cet état de choses et de les prémunir ainsi contre  les entraînements auxquels ils  pourraient être en  butte. Je vous prie  donc de faire donner lecture de la présente circulaire à l’issue de la messe  paroissiale ,et ,lorsque  des projets d’émigration vous seront connus et  que vos administrés vous réclameront les certificats nécessaires à l’obtention des passeports ,ayez soin de mettre sous leurs yeux les renseignements qui précèdent. Faites surveiller aussi les courtiers d’émigration qui  parcourraient vos communes et useraient de moyens illicites pour  entraîner des émigrants,et mettez les familles en garde contre les  promesses mensongères qui leur seraient faites. Vos conseils vigilants  et éclairés auront assurément pour effet d’ arrêter la désertion de nos campagnes aussi préjudiciable au pays qu’aux émigrants eux-mêmes.
Recevez,Messieurs, l’assurance de ma considération très distinguée.

Le Préfet des Basses-Pyrénées
G.d'AURIBEAU 

Source:
Empire Français
Département des Basses-Pyrénées
Recueil des actes administratifs.
Année 1867
Pages 137,138,139
Collection particulière.