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14 août 2014

Le rôle de l'argent dans les guerres modernes par Edmond Théry

Au hasard d'une brocante à Bayonne, j'ai déniché le texte d'une  conférence faite début 1917 aux élèves de l'École Militaire de l'Artillerie.Le conférencier , le lieutenant colonel Edmond Théry, économiste ,rédacteur en chef de la revue L’Économiste européen, s'intéresse au rôle de l'argent dans les guerres modernes.


Lithographie de l’École Militaire d'Artillerie-18 pages-Texte intégral


1

Exorde.Ce que les guerres ont coûté à l'Europe de 1800 à 1913

La guerre actuelle soulève de nombreuses questions,parmi lesquelles celle des ressources financières dont les nations belligérantes peuvent disposer vient,par rang d'importance,immédiatement après la question des effectifs.
En effet,pour vaincre l'ennemi,il faut d'abord concentrer des armées nombreuses;mais ce premier avantage ne serait pas suffisant pour dominer l'adversaire,si les soldats en ligne étaient mal nourris,mal équipés,mal armés,et surtout mal approvisionnés en munitions.
Le vieux proverbe "L'argent est le nerf de la guerre" est d'une vérité plus rigoureuse aujourd'hui qu'à l'époque où les armées pouvaient vivre sur le pays conquis,où le soldat portait dans sa giberne des cartouches pour plusieurs jours de bataille.On fabriquait alors de la poudre et on fondait des balles un peu partout.Quant à la solde,on la réglait avec des réquisitions imposées aux villes conquises.
La situation est bien différente aujourd'hui et pour vous permettre d'apprécier l'importance des sommes que les belligérants dépensent actuellement ,il est nécessaire de vous donner quelques indications sur le coût des grandes guerres auxquelles la France a été mêlées,d'une manière plus ou moins directe depuis le commencement du 19e siècle.
Du 23 septembre 1800,date à laquelle la dette française moderne a été reconstituée,jusqu'au 1 er juin 1815,le capital nominal de cette dette est passé de 714 millions de frcs à 1 milliard 272 millions.
Cela revient à dire que pendant les 15 années de guerre que Napoléon 1er a soutenues contre l'Europe,la dette publique de la France ne s'est augmentée que de 558 millions de frcs,soit à peu près ce que nous dépensons en ce moment en six jours.
Par contre,l'Angleterre au cours des guerres de la République et du Premier Empire,a majoré sa propre dette de 15,535 millions de Frcs;mais chacun sait que pendant cette période,nos amis et alliés actuels commanditèrent toute l'Europe contre nous.
Pour faire face à ses énormes dépenses,la Grande Bretagne fut obligée d'établir le cours forcé en faveur de billets de la Banque d'Angleterre, et la valeur de ces billets sur le continent ,perdait 24% au mois de mai 1815,c'est à dire à la veille de la bataille de Waterloo.
En effet ,pour ces besoins intérieurs,le Gouvernement anglais émit des emprunts et se servit des billets de la Banque d'Angleterre ;mais pour soutenir sa politique extérieure il dut utiliser ses souverains d'or et comme les souverains d'or anglais portent,sur leur revers,un Saint-Georges à cheval,ils furent baptisés au nom de "cavalerie de Saint-Georges" qu'on leur donne encore aujourd'hui.
Les temps ont bien changé,car l'Angleterre a mis toute sa fortune au service des nations alliées,et il ne s'agit plus cette fois seulement de la "cavalerie de St-Georges",mais de toutes ses ressources en hommes,en capital et en énergie.Soyez d'ailleurs convaincus qu'en défendant la cause du droit et de la justice,l'Angleterre sert encore ses intérêts.
Les guerres de 1812 à 1815 contre la France ne coûtèrent à la Russie que 2 milliards 400 millions de Frcs environ.Mais le perfectionnement de l'armement et lr développement des effectifs survenus vers le milieu du 19 eme siècle eurent pour conséquence de relever les dépenses de guerre.
Une première preuve de ce fait nous est fournie par la guerre de Crimée (1854-1855) dont les charges atteignirent 4 milliards 500 millions de Frcs pour les Alliés,ainsi décomposés:1 milliard 855 millions pour l'Angleterre,1milliard 660 millions pour la France,343 millions pour l'Autriche et 642 millions pour la Sardaigne et la Turquie réunies.Pour sa part,la Russie eut à supporter plus de milliards de dépenses.
La guerre d'Autriche de 1859 qui ne fut,au vrai sens du mot,qu'une expédition,n'a majoré notre dette publique que de 853 millions de Frcs;la guerre du Mexique nous a coûté a peu près 650 millions.La guerre de 1864 déclarée par la Prusse au Danemark,guerre qui fut le premier acte de la politique Bismarkienne,et la guerre contre l'Autriche en 1866,qui en a été la conséquence directe,coûtèrent dans l'ensemble 2 milliards de francs dont les 3/4 à la charge de la Prusse;mais celle-ci y gagna l'annexion du Hanovre,de la Heisse électorale,de Nasseau, Francfort-sur-Mein,du Sleswig-Holstein....et l'Autriche-Hongrie devint son humble vassale.
La guerre de 1870-1871 a augmenté ,par les emprunts qu'elle a nécessités ,notre dette publique de 8 milliards 498 millions:mais ce dernier chiffre ne constitue pas la totalité des pertes que la France a subies en cette circonstance.
Mr Léon SAY en estimait le montant à 11 milliards 1/2 et Mr MATHIEU-BODET à 13 milliards:ce dernier chiffre est encore au-dessous de la vérité car en tenant compte de tous les éléments de dépenses que la guerre de 1870-1871 à imposés à notre pays,on peut admettre le chiffre de 15 milliards comprenant,bien entendu,l'indemnité de guerre de 5 milliards payés à l'Allemagne et toutes les pertes individuelles que l’État n'a pu compenser.
Si on ajoute aux guerres que je viens d'énumérer,la guerre Russo-Turcque de 1875-1876,la guerre Hispano-Américaine de 1899,la guerre du Transwaal de 1899-1900,la guerre Russo Japonaise de 1904 et les deux guerres balkaniques de 1912,1913,on arrive à un total général de 65 milliards de Frcs environ.Mais ce chiffre ne vise que des dépenses de guerre proprement dites,sans compter des dépenses d'ordre militaire du temps de paix dont le chiffre est infiniment plus élevé.

II

La paix armée.

La guerre actuelle ,voulue et déclenchée par le militarisme prussien est la conséquence logique de la politique bismarkienne intensifiée par Guillaume II.
Il ne sera jamais possible d'établir ce que la politique allemande dont le caporalisme de Frédéric II et l'orgueil des intellectuels modernes sont l'alpha et l'oméga a coûté à l'Europe.Car jamais aucune statistique ne pourra évaluer ,même approximativement,les pertes effroyables de toute nature qu'elle a fait subir aux États qui en ont été et qui en seront encore aujourd'hui les victimes.Mais ce que l'on peut additionner,comparer et produire avec certitude de vérité,ce sont les dépenses d'ordre militaire que les grandes nations de l'Europe ,obligés de suivre l'exemple de l'Allemagne,ont du inscrire dans leurs budgets de paix pendant les 30 années qui ont précédé la guerre de 1914.
Dépenses militaires (Guerre et Marine)
Pays                                                            1883     1913    Augmentation millions                 %
Allemagne                                                   504     2.282             1.778                                      351
Autriche-Hongrie                                        318        598                280                                        88
Angleterre                                                   702     1.827              1.125                                     160
France                                                         789     1.472                 683                                      86
Italie                                                            311        681                 370                                    119
Russie                                                         994     2.078              1.184                                     132

TOTAL                                                      3.518  8.938               5.420                                     154

Sans entrer dans le détail de ces dépenses,il me suffira de vous dire que l'Allemagne entre 1883 et 1913 a augmenté son budget de la guerre et de la marine de 1 milliard 778 millions,soit 351% alors que l'accroissement de l'Angleterre n'a été que de 160%,celui de la Russie de 132%,celui de l'Italie de 119% et celui de la France de seulement 86%.
Si les dépenses militaires des 6 grandes nations de l'Europe étaient restées au niveau de l'année 1883,la somme totale des charges d'ordre militaire que ces pays auraient subi pendant cette période de 30 années aurait été exactement de 105 milliards de Frcs;alors qu'en réalité sous l'influence des armements de l'Allemagne,les nations obligées de subir,malgré elles,le régime de la paix armée,ont doublé l'importance de ces dépenses.
Ces explications  préliminaires données ,nous allons aborder les dépenses de la guerre actuelle et procéder à l'examen des charges financières qui en résultent pour les grands états belligérants.

III

La guerre actuelle-Dépenses par pays

S'il fallait démontrer que l'Allemagne a réellement voulu la guerre,et qu'elle l'a déclenchée à l'heure choisie par elle,il suffirait de constater que de toutes les nations actuellement engagées dans la lutte,elle seule avait préparé une mobilisation financière.
En effet,indépendamment des 300 millions de francs d'or enfermés dans la tour Julius à la forteresse de Spandau et des 800 millions que le Trésor impérial avait encore à encaisser sur la fameuse contribution de guerre votée par le Reichtag en 1913 en vue d'accroître l'armée permanente,le Grand Etat-Major allemand avait calculé qu'un emprunt de 5 à 6 milliards de frcs contracté après ses premiers succès,suffirait à l'Allemagne pour terminer la guerre.
Notre victoire de la Marne bouleversa ces beaux calculs,car à l'heure actuelle,c'est à dire après deux ans et demi de lutte,l'Empire d'Allemagne a engouffré près de 85 milliards de francs.Il est vrai que l'Empire allemand est obligé de soutenir ses alliés au point de vue financier,comme il les soutient au point de vue militaire.
Il convient d'abord de reconnaître que pendant la période de 1900 à à 1913 la puissance industrielle ,commerciale et financière de l'Allemagne s'est considérablement développée;je peux même dire que ce développement prenait des proportions inquiétantes pour les autres pays producteurs de l'Europe car le commis-voyageur allemand pénétrait partout apportant avec lui une camelote spéciale ,qui détournait la clientèle indigène de la production nationale.
En observant les énormes progrès des exportations boches entre 1900 et 1913,on se demande pourquoi les pangermanistes ont voulu la guerre puisque leurs camelotiers étaient en train de s'emparer de tous les grands marchés commerciaux sans tirer un seul coup de canon?
Ils ont évidemment trouvé que la conquête était trop lente et qu'une guerre brusquée,dans laquelle ils mettraient tous les atouts dans leur jeu-y compris la violation des traités et l'emploi de méthodes de combat absolument barbares-leur donnerait plus vite et sans grands risques matériels,la maîtrise du monde.
Ayant manqué leur mauvais coup,ils ont déjà mis au jeu 85 milliards de frcs;or soyez persuadés que ce n'est là qu'un simple commencement.
A la fin de l'année 1916 les dépenses de guerre de l'Allemagne,de l'Autriche-Hongrie et de leurs complices s'élevaient à 118 milliards de francs;celles de l'Angleterre,de la France,de la Russie,de l'Italie et des autres alliés à 179 milliards.Soit pour les deux groupes de belligérants un total de 297 milliards de frcs pour vingt neuf mois de guerre.
Sur cette dernière somme la part de l'Angleterre atteignait 72 milliards ,celle de la France 45 milliards et celles des autres alliés réunis 62 milliards environ.
La moyenne mensuelle des dépenses de guerre de tous les belligérants a été de 10.241millions ce qui représente à peu près une moyenne quotidienne de 341.300.000 frcs,c'est à dire à peu près 4000 francs par seconde.
Mais il ne s'agit là que de moyennes établies sur toute la durée de la guerre;or pour rester dans le cadre de la vérité ,je dois constater que les dépenses militaires ,relativement faibles au début des hostilités ,se sont progressivement élevées,de mois en mois,pour trois causes principales:
1° Augmentation des effectifs mis en ligne;
2° Intensification des industries de guerre;armements,munitions,habillement et équipements;
3° Augmentation générale du prix des denrées nécessaires à l'alimentation des troupes et des matières premières employées dans les usines de guerre,etc...
D'après mes calculs les dépenses du mois de décembre 1916,pour toutes les puissances belligérantes,ont dû  dépasser d'environ 60%  la moyenne mensuelle générale dont je viens de vous parler.On se trouverait donc en présence d'un total mensuel de près de 16 milliards et demi au lieu de 10.241 millions ,portant la dépense quotidienne de 341 millions à 550 millions,et la dépense par seconde de 4000 à 6.400frcs environ.

IV

Comment les nations belligérantes se procurent les capitaux nécessaires 

à la guerre.

Les sommes dépensées par les nations belligérantes pendant la dernière année de guerre,année 1916,représentent cinq fois leurs dépenses budgétaires normales de l'année 1913:comment ces nations peuvent-elles s'y prendre pour recueillir des sommes aussi considérables?C'est un problème très délicat dont il convient de poser les termes avec beaucoup de précision.
Les dépenses des nations belligérantes sont de deux catégories:
1°) Les dépenses intérieures destinées à payer tout ce que le gouvernement achète ou fait fabriquer à l'intérieur du territoire,dépenses auxquelles il faut ajouter la solde des troupes,les allocations aux familles des mobilisés,les intérêts de la Dette et les diverses charges de l’administration civile.
2°) Les dépenses extérieures permettant à la Nation de se procurer sur les marchés étrangers tous les produits que son industrie ,son sol et sous-sol ne lui fournissent pas en quantités suffisantes.
Pour la première catégorie de dépenses les gouvernements font aujourd'hui ce que le Gouvernement Britannique faisait pendant les guerres de la Révolution et de l'Empire.Ce qui revient à dire qu'ils font face à leurs dépenses intérieures avec des billets de banque investis du cours forcé,que leurs banques d'émission leur prêtent à titre d'avances,ou qu'ils se procurent à l'aide d’impôts et d'emprunts intérieurs.
Le capitaliste ,gros ou petit,qui souscrit 100.000 frcs ou 100 frcs d'emprunt nouveau ou de bons de la Défense,verse au Trésor le montant de sa souscription en billets de banque.L'état,pour solder ses dépenses intérieures,remet ces billets en circulation et au bout d'un certain temps,ces mêmes billets reviennent au Trésor sous forme d’impôts,ou d'emprunts nouveaux.
La vérité c'est que les dépenses de guerre qui s'effectuent sur le territoire national ne sont pas des pertes dans le sens absolu du mot;elles ne représentent,à vrai dire,qu'un déplacement de capital mais ce déplacement est quand même regrettable car il a pour conséquence d'accroître le capital de la Dette Publique et,par cela même,le montant des impôts à payer par le pays.
Donc le devoir de tout bon citoyen,officier ou civil,est d'éviter au trésor toute dépense inutile.
Pour les dépenses d'ordre extérieur,c'est à dire les règlements de l’État doit faire à l'étranger pour importer les produits et marchandises qu'il ne trouve pas sur le marché naturel,la question est beaucoup plus délicate.
Vous savez en effet,que tous les règlements internationaux ont la monnaie d'or pour base.Cela signifie que lorsqu'un pays a payé à l'étranger toutes ses dépenses d'ordre extérieur:déficit commercial,déficit sur les transports maritimes,économies des ouvriers étrangers travaillant à l'intérieur du territoire ,dépenses des nationaux voyageant à l'étranger,etc...et lorsque le même pays a,au contraire,reçu  de l’Étranger tout ce qui lui était dû,la différence doit être réglée en or.
Si le pays considéré est créditeur,c'est à dire si ses dépenses d'ordre extérieur sont inférieures aux recettes de même nature,ce pays aura le change en sa faveur car il devra recevoir son excédent en monnaie d'or ,à moins qu'il n'accepte ,en compensation de cet excédent,une contre-partie en valeurs étrangères.
S'il est ,au contraire,débiteur,c'est à dire s'il doit payer à l'étranger plus qu'il n'a à recevoir,le change sera contre lui et il sera tenu de liquider ses comptes en envoyant de l'or dans le pays créditeur à moins que ce pays lui consente un prêt de même importance.
C'est en somme ce qui arrive en ce moment entre la France et les États-Unis.Ce dernier pays nous fournit ,vous ne l'ignorez pas des quantités considérables de produits alimentaires et de matières premières destinés à nos industries de guerre:blé ,farine,salaisons,acier,cuivre,coton,laine,corps gras,explosif etc...et comme nos exportations sont notablement inférieures à ces importations,nous sommes débiteurs,à l'égard de la grande République Américaine,de sommes considérables que nous avons jusqu'ici réglées avec de l'or ou avec du crédit.
Ce qui se passe en France,se passe aussi,mais à des degrés divers ,dans toutes les nations belligérantes sans exception.
Les grandes puissances alliées:Angleterre,France,Russie et Italie-grâce à des ententes financières intervenues entre elles-ont assez facilement fait face aux charges qui leurs incombaient ,mais le Docteur Helfferich Ministre des Finances de l'Empire Allemand a eu beaucoup plus de peine pour se procurer les 85 milliards que l'Allemagne a déjà engagés dans la lutte.
Il est manifeste, cependant,que les charges financières que la guerre fait peser sur les nations belligérantes sont plus lourdes pour le Groupe Allié que pour le Groupe Austro-Allemand;mais il faut observer que les ressources économiques et financières dont les nations Alliées peuvent disposer sont infiniment supérieures à celles de l'Allemagne,de l'Autriche-Hongrie,de la Bulgarie et de la Turquie.
La puissance économique et financière d'un pays quelconque peut être sommairement exprimée par les quatre éléments suivants:
1° Le chiffre de la population,indiquant à la fois les facultés de travail du pays considéré et l'ampleur de son marché de consommation;
2° Chemins de fer en exploitation,toujours en rapport avec le développement industriel ,agricole et commercial du pays;
3° Marine marchande à vapeur ,servant généralement de trait d'union entre la production nationale,les besoins du marché intérieur et les demandes des marchés d'outre-mer;
4° Commerce extérieur,importations et exportations donnant la mesure de valeur des échanges entre le marché intérieur et les marchés étrangers.
Si nous comparons ces quatre éléments entre les deux groupes de belligérants,nous obtenons les résultats suivants:



Ainsi,en nous plaçant sur le terrain exclusivement économique,le Groupe des Nations Alliées se présente avec une supériorité énorme sur sur le groupe ennemi,comprenant l'Allemagne,l'Autriche-Hongrie,la Bulgarie et la Turquie.
En effet,en 1913,la population du groupe allié était à la population de nos adversaires comme 85 est à 16;nos chemins de fer en exploitation comme 76 à 24;notre marine marchande à vapeur comme 81 à 19;enfin,la valeur de notre commerce extérieur est à celle du groupe ennemi comme 76 est à 25.
Voilà une comparaison décisive,mais la statistique monétaire des mêmes pays nous donne un exemple encore plus satisfaisant.

Puissance monétaire des deux groupes


Ainsi que l'ai déjà expliqué,le crédit extérieur d'un pays,c'est à dire sa puissance d'achat à l'étranger a pour base essentielle le stock d'or dont il peut disposer.Eh bien:tous comptes balancés,et malgré l'accroissement de nos dépenses d'ordre extérieur,le stock d'or de la Banque de France ,qui n'était que de 3.976 millions de frcs à la fin du mois de juin 1914,s'élevait à 5.086 millions au commencement de janvier 1917,soit une augmentation nette de 1.110 millions de francs.
Pendant la même période la Banque d'Angleterre a augmenté son encaisse-or de 360 millions de frcs et la Banque de Roumanie,que nous devons placer dans le groupe des Nations alliées,a accru ses réserves d'or de 337 millions.
Au contraire,la Banque d'Italie et la Banque de Russie ont subi une diminution de 206 millions pour la première et de 367 millions pour la seconde.
Mais quand on fait le total des cinq nations alliées,qui se prêtent d'ailleurs un mutuel appui financier,on constate que le stock d'or de leurs banques d'émission qui n'était que 10.530 millions de frcs juin 1914,s'élevait à la somme totale de 11.764 millions à la fin de décembre dernier.
Je vous ferai observer en passant que la totalité de l'or constituant l'encaisse de toutes les banques d'émission du monde était à peine à la fin de juin 1914,de 21.364 millions de frcs.
Ainsi,malgré l'énormité de leurs dépenses d'ordre extérieur les réserves d'or visibles et disponibles des cinq grandes nations alliées sont à l'heure actuelle ,supérieures de 1.234 millions de frcs à ce qu'elles étaient avant la guerre.Une comparaison de cette situation,avec celle du groupe ennemi,vous intéressera sûrement.



A la fin de juin 1914 l'encaisse-or de la Banque de l'Empire allemand,la Reichsbank,comme on l'appelle ordinairement ,s'élevait à 1633 millions de frcs:l'encaisse de la Banque d'Autriche-Hongrie à 1.318 millions,celle de la Banque de Bulgarie à 56 millions,et enfin celle de la Banque Impériale Ottomane à 78 millions;soit au total pour,les quatre banques,3.085 millions,contre 10.530 millions pour les banques des cinq grandes Nations Alliées.
Vous connaissez les moyens violents auxquels les gouvernements Allemand et Austro-Hongrois se sont livrés pour faire verser à leur banque d'émission l'or existant dans leur pays,non seulement à titre de monnaies,mais aussi sous forme de bijoux et d'objets artistiques.
Grâce aux procédés coercitifs employés par l'autorité civile et militaire,l'encaisse-or de la Reichsbank
a augmenté ,de la fin de juin 1914 à la fin de décembre 1916,de 1.516 millions de frcs,mais nous n'avons pas la certitude que cette augmentation soit réelle car,par une loi du 4 août 1914,le Reichsbank a été autorisée à compter des espèces d'or,les obligations et les traites du Gouvernement impérial qu'elle reçoit contre des avances.
Il est donc parfaitement possible que les bilans de la Reichsbank soient falsifiés comme l'ont été les listes de pertes militaires,et les statistiques de la production agricole allemandes;mais même en admettant la vérité des bilans publiés,le stock d'or de la Reichsbank qui a absorbé depuis le commencement de la guerre l'encaisse des Banques d'Autriche,de Bulgarie et de Turquie ne présente qu'une augmentation de 64 millions de frcs,contre 1.234 millions en faveur des cinq Banques Alliées et le stock d'or total de nos ennemis n'atteignait à peine que 3.149 millions de frcs à la fin de l'année 1916 alors que les réserves visibles des cinq Banques Alliées s'élevaient à la somme formidable de 11.764 millions.
Et ce qui prouve bien que les neutres eux-mêmes n'ont pas une grande confiance dans la valeur des chiffres mis en ligne par les Allemands,c'est que le change de l'Allemagne sur les grands marchés neutres,c'est à dire la valeur du mark mesurée en monnaie américaine,hollandaise ou suisse,perd à l'heure actuelle près de 33% ,alors que la perte sur le franc se maintient aux environs de 13%.J'ajouterai ,à titre de simple renseignement,que la perte au change de la couronne autrichienne est supérieure à 50%.
En résumé,à la fin du mois de décembre 1916 le stock d'or visible et disponible du groupe austro-allemand s'élevait à peine au chiffre de 3.149 millions de frcs,alors que le stock d'or visible et disponible des banques des cinq grandes Nations Alliées atteignait le total formidable de 11.764 millions.
Ce simple rapprochement donne une idée très précise de la puissance financière respective des deux groupes et permet de conserver une confiance absolue dans l'issue de la guerre.

VI

Conclusions-La France après la guerre

Le groupe des Nations Alliées a donc les moyens financiers de poursuivre la lutte contre les Empires du Centre jusqu'à la victoire finale.Il nous reste maintenant à examiner rapidement comment la France pourra se relever des pertes que la guerre lui aura causées.
On s'imagine ,avec raison,que si nous sommes victorieux la solution du problème sera relativement aisée.Évidemment,si nous pouvons imposer à l'Allemagne,et à ses complices,une formidable indemnité de guerre,la liquidation de nos dettes s'en trouvera facilitée;mais il ne faut pas perdre de vue que,quoiqu'il advienne l'Allemagne et son groupe sortiront de la guerre complètement ruinés,et que les engagements qu'ils devront contracter à l'égard des Nations Alliées seront peut-être sans valeur pratique en vertu de ce vieux proverbe toujours vrai:"Là où il n'y a rien le roi perd ses droits".
En effet pour grouper les 85 milliards que l'Empire a déjà mis au jeu,le Dr Helfferich a dû soutirer les capitaux disponibles et toutes les réserves des particuliers,des caisses d'épargne et d'assurances,des banques,des établissements hypothécaires,etc....,et ces capitaux et réserves ont été convertis en papier d’État,n'ayant pour garantie qu'une masse d'autres titres sans valeur effective.
Mais la guerre n'est pas encore finie et on se demande avec inquiétude en Allemagne,sur qui pèsera,après la signature de la paix,la charge effroyable de cette dette.
Le Dr Helfferich,lors de la discussion du 2 eme emprunt de guerre allemand en février 1915,affirma que ce seraient les Nations Alliées qui auraient à supporter tout le poids des dépenses militaires de l'Empire:or,les propositions de paix que l'Allemagne vient de faire aux mêmes Nations Alliées nous portent à croire que les idées du Dr Helfferich,sur l'issue de la guerre,ne sont plus,au commencement de 1917,ce qu'elles étaient il y a deux années.
Il faut donc admettre-tout en exigeant des Empires du Centre la plus grosse indemnité de guerre possible-que notre cher pays ne pourra compter que sur lui-même pour cicatriser ses blessures de guerre,et pour reprendre la situation morale et matérielle qu'il occupait dans le monde avant l'ouverture des hostilités.
Lorsqu'en 1871 les Allemands vainqueurs nous imposèrent une rançon de 5 milliards,ils pensaient que nous mettrions de vingt à vingt cinq ans pour nous remettre de cette saignée.Dès l'année 1875 les Allemands comprirent qu'ils s'étaient trompés sur la puissance économique de la France,et ils auraient sans doute recommencé la guerre,sans l'opposition formelle du tsar Alexandre II.
Au point de vue financier,la France s'est donc très rapidement relevée de l'année terrible parce que les circonstances lui ont permis de mieux profiter que par le passé des avantages particuliers dont la nature l' a dotée.
Notre pays ne peut devenir un centre de grande industrie-comme le sont les Etats-Unis,l'Allemagne ou l'Angleterre-et cela tient à ce que le charbon ,les minerais et certaines grandes matières premières lui font défaut;mais il jouit d'un climat tempéré et possède des terres fertiles se prêtant à tous les genres de culture.Enfin,au point de vue industriel,il utilise à merveille les aptitudes artistiques de ses nationaux.
La France,qui se suffit presque à elle-même pour sa consommation alimentaire,fournit à l'univers entier ces articles de luxe que son génie invente,et c'est chez elle que tous les intellectuels du monde cherchent à faire consacrer leur talent.
Cela se traduit par des rentrées d'or et pour vous montrer la force attractive de notre pays,il me suffira de vous rappeler qu'au début de la guerre notre Banque de France en possédait pour 3.976 millions de frcs qu'elle s'est empressée de mettre au service de l’État.
C'était une somme énorme mais elle aurait été insuffisante si le public,qui possédait,de son coté,une quantité d'or à peu près équivalente à l'encaisse or de la Banque de France,n'était venu spontanément mettre son métal précieux à la disposition de la Défense Nationale en l'échangeant contre des billets de banque.

Les versements que le public français a ainsi effectués du 1 er aout 1914 au 31 décembre 1916,ont atteint 2 milliards de francs et c'est grâce à ces apports,et aux liquidations de valeurs étrangères dont je vous parlerai tout à l'heure,que le Gouvernement a pu payer ses achats en Angleterre et dans les pays neutres,et gager les emprunts qu'il a dû contracter au dehors.
D'ailleurs ,du 1 er janvier 1903 au 31 juillet 1914,le solde de la balance extérieure de la France-c'est à dire la différence entre ses recettes et ses dépenses de même nature-s'est traduit par un excédent en sa faveur ,de plus de 25 milliards de frcs,qui sont entrés dans la poche des français sous forme de 4.700 millions de métal or et de 20.300 millions de frcs environ de valeurs mobilières et de fonds d’États étrangers.
Sur les 4.700 millions de francs d'or 1.274 millions ont été employés par l’orfèvrerie et la bijouterie,et le surplus a été converti en monnaie ou versé à la Banque de France.
Les 20.300 millions de valeurs étrangères nouvelles ont servi à augmenter les revenus du portefeuille français et notre Gouvernement les emplois aujourd'hui pour se faire ouvrir des crédits sur les marchés neutres.
Dans ces dernières années,la fortune publique s'est considérablement développée sur tous les points du globe,et vous savez,que ce développement a augmenté dans des proportions énormes,les relations financières et commerciales entre l'Europe et les pays d'outre-mer récemment enrichis.
La France a été la première à bénéficier de ce grand phénomène économique parce que,indépendamment de ses souvenirs historiques,de ses beautés artistiques et des agréments variés que ses visiteurs savent trouver chez elle,sa position géographique,au seuil de l'Europe et son climat
tempéré,donnent tout naturellement le prétexte aux voyageurs étrangers d'y venir en toutes saisons,de s'y arrêter et d'y faire de nombreux achats.
C'est cet ensemble de choses uniques au monde-que les allemands n'emporteront pas dans leur prochaine retraite-qui s'ajoutent aux facultés de travail de nos nationaux,constituent les principaux éléments de notre puissance financière et amènent ,à larges flots,l'or étranger sur notre territoire.
Avec la paix victorieuse,la France plus fortement trempée que par le passé,délivrée de l'oppression allemande,et mieux en possession de tous ses moyens d'action,la France deviendra la plus grande France:et c'est surtout à vous,à votre courage et à votre patriotisme que nous devrons ce grandiose résultat.


Pour aller plus loin

          Résumé des services_Vue 30



Léon Say sur Wikipédia ,député de la première circonscription de Pau.
Et une  longue notice biographique dans le dictionnaire Annuaire et Album Basses-Pyrénées.Ouvrage disponible à la bibliothèque des AD 64
Archives départementales Pau ;livre ,section bibliothèque historique,cote BIB U1351
Archives départementales Pôle de Bayonne;livre,fond professionnel AD,cote BIB FPMB15






Pierre Mathieu-Bodet sur Wikipédia


De Kurt Heining ,le prix des guerres
Wenn die soldaten...
Traduit de l'allemand par L.Jumel

N° d'édition :8715
Dépôt légal:1 er trimestre 1962-9484























10 août 2014

Les archives de l’ECPAD sur les départements français pendant la Première Guerre mondiale

L'ECPAD (Établissement de Communication et de Production Audiovisuelle de la Défense) propose des inventaires par département des documents photographiques et cinématographiques existant dans ses collections. Chaque département fait l’objet d’une fiche de synthèse résumant les documents qui s’y rapportent. Les dossiers complets (classeur avec listes des reportages photographiques et des films, fichiers décrivant précisément chaque media) sont disponibles sur demande à la médiathèque de l’ECPAD : mediatheque@ecpad.fr


Copie d'écran http://www.ecpad.fr/mediatheque/centenaire

 

Attention,les images de l'ECPAD  ne sont pas libres de droit. Pour obtenir des copies à  usage privé ou professionnel, il convient de contacter un chargé de clientèle de l’ECPAD au Fort d’Ivry (94) ou faire une demande par courriel à ventes-archives@ecpad.fr.

Les archives de l’ECPAD sur les départements français pendant la Première Guerre mondiale

64 Pyrénées-Atlantiques -fichier pdf 4 pages
On notera malheureusement l'absence d'archives associées au département des Landes.


07 août 2014

Inventaire des archives des tribunaux de première instance des Basses-Pyrénées relatives aux pupilles de la Nation

Les pupilles de la Nation sont des enfants des victimes de guerre adoptés par la Nation depuis la loi du 27 juillet 1917.L'adoption était  prononcée par les tribunaux de première instance.
Les dossiers ne sont pas numérisés.

Tribunal de première instance de Bayonne

Source:e-Archives AD64
Greffe civil
Ordonnances sur requêtes
Pupilles de la Nation :Dossiers individuels
Consultation en salle de lecture Pôle de Bayonne et du Pays Basque
  • mai-novembre 1918
  • décembre 1918
  • janvier 1919
  • février 1919
  • mars 1919
  • avril 1919
  • mai 1919
  • juin-juillet 1919
  • septembre-décembre 1919
  • janvier-avril 1920
  • mai-juin 1920
  • juillet-décembre 1920
  • 1921
  • 1922-1923
  • 1924-1925
  • 1926-1927
  • 1928-1929
  • 1930-1931
  • 1932-1933
  • 1934-1935
  • 1936-1939

Tribunal de première instance de Saint-Palais

Source:e-Archives AD64 
Greffe civil
Ordonnances sur requêtes
Pupilles de la Nation :Adoptions
Dossiers individuels
Consultation en salle de lecture Pôle de Bayonne et du Pays Basque

  • 1918-1919
  • 1920-1926
  • 1931-1939

Tribunal de première instance d'Oloron

Source:e-Archives AD64 
Greffe civil
Ordonnances sur requêtes
Pupilles de la Nation :Adoptions
Dossiers individuels
1917-1920 Cote  3 U 2/193
Consultation  AD 64 en  salle de lecture du site de Pau Boulevard Tourasse .Se renseigner avant de se déplacer


Tribunal de première instance d'Orthez

Source:e-Archives AD64 
Greffe civil
Ordonnances sur requêtes

Jugements d'adoption des pupilles de la Nation
1918-1926 Cote 3 U 3/371
Consultation AD 64 en salle de lecture du site de Pau Boulevard Tourasse .Se renseigner avant de se déplacer

Tribunal de première instance de Pau

Source:e-Archives AD64 
Greffe civil
Ordonnances sur requêtes
Pupilles de la Nation :Adoptions
Dossiers individuels
Consultation AD 64 en salle de lecture du site de Pau Boulevard Tourasse .Se renseigner avant de se déplacer 
  • 1918
  • 1919
  • 1920-1921
  • 1922-1925
  • 1926-1928
  • 1929-1934
  • 1938-1939

Pour aller plus loin

Article Wikipédia
Office national des anciens combattants et victimes de guerre
CRID 14-18

Et  Archives publiques Libres qui signalent l'existence sur le site des Archives départementales d'Indre et Loire Les dossiers des mineurs pupilles de la Nation .

    19 juillet 2014

    Les hôpitaux militaires du Sud-Ouest de la France dans la guerre 1914-1918

    Parmi les usuels proposés à la lecture sur place au 1 er étage de la médiathèque  de Bayonne, le tome III "Les hôpitaux militaires dans la guerre 1914-1918".Ysec éditions





     
    Les communes des Basses-Pyrénées reprises  dans le tome III:
    Anglet,
    Aramits, localisation indéterminée
    Arthez de Béarn, localisation indéterminée
    Artix, localisation indéterminée
    Arudy,localisation indéterminée
    Ascain,localisation indéterminée
    Ascous,localisation indéterminée
    Baigts
    Bayonne
    Bedous
    Bétharam
    Biarritz
    Bidart
    Cambo-les-Bains
    Eaux-Bonnes
    Espelette
    Garlin
    Ger-Ossun
    Hasparren
    Hendaye
    Igon
    Larressore
    Laruns
    Lasseube,localisation indéterminée
    Lescar
    Monein,localisation indéterminée
    Morlaas,localisation indéterminée
    Nay
    Oloron-Sainte-Marie
    Orthez
    Pau
    Saint-Christau-de-Lurbe
    Saint-Étienne-de-Baïgorry
    Saint-Jean-de-Luz
    Saint-Jean-Pied-de-Port
    Saint-Palais
    Salies-de-Béarn
    Sauveterre-de- Béarn
    Souraïde
    Tardets
    Ustaritz

    Localisation indéterminée sur le territoire d'une commune:liste non exhaustive.
    Pour témoigner des difficultés à situer l'emplacement d' un  établissement de soins, le cas de l’hôpital militaire St Nicolas Bordeaux (annexe d'Anglet )  ou hôpital du Val Fleuri, pourtant mentionné à plusieurs reprises dans les registres des décès de la Ville d'Anglet pendant la seconde guerre mondiale.Cet hôpital n'a pas laissé de traces écrites, ni aux archives municipal d'Anglet,ni aux Archives Départementales des Pyrénées-Atlantiques,des Landes ou de Gironde.Grâce aux témoignages de personnes âgées,l’hôpital du Val Fleuri a été enfin  localisé :ancienne route de Labouheyre, allée des libéllules.

    Les communes des autres départements étudiées dans le Tome 3, Hôpitaux militaires (France sud-ouest) : 770 communes


    Pour aller plus loin

    Ysec éditions 


    Le blog de François Olier, l'un des auteurs  du livre, hopitauxmilitairesguerre1418.overblog


    Sur le site Mémoire des Hommes
    En bas à gauche du formulaire Faire une recherche ,dépliez Afficher plus d'options de recherche
    Complétez le département de décès : 64 - Pyrénées-Atlantiques (ex Basses-Pyrénées),
    Vous obtiendrez 143 résultats, du moins les militaires qui ont reçu la mention "Mort pour la France",décédés dans le département des Basses-Pyrénées.

    Les registres des décès 1914-1918 et au delà ,auprès des mairies concernées ou des Archives Départementales des Pyrénées-Atlantiques.


    11 juillet 2014

    Les Basses-Pyrénées dans la Première guerre mondiale.

     

    Parmi les dossiers pédagogiques disponibles sur sur le site internet des AD 64
    Mémoires de guerres 1914-1918 Les monuments aux morts , un fichier pdf 56 pages
    Centenaire 14-18 accès aux Registres matricules militaires,aux portraits de soldats,aux documents du mois.



    06 juillet 2014

    17 janvier 1917, les états d’âme du poilu Taris


    En fouillant une valise  dans laquelle un brocanteur bayonnais  dépose pêle-mêle vieux papiers et photographies, j'ai déniché cette lettre du 17 janvier 1917.
    L'auteur de ce courrier , militaire dans la Somme ;Belloy-en-Santerre, Wiencourt ,écrit à son père, Armand  Taris ,domicilié à Sabres dans les Landes.
    Page 1 de la lettre de Taris fils à son père _mon cher vieux_
    Pages 2 et 3 de la lettre de Taris fils à son père
     ".... il a fait esquinter 150 hommes pendant toute une nuit polaire à approprier impeccablement un boyau pour le général Foch put passer sans éclabousser ses chaussures!"
    Mon cher vieux, j'ai reçu hier au soir tes deux lettres du 13 et du 14.Tu ne t'en faisais pas, à l'instant précis où ton fils s'en faisait beaucoup,lui! Il n'était d'aucune fête ces jours-ci,pas même de _mot illisible_Nous avons été relevés hier au soir, après 7 jours de travaux d'une dureté extrême!Nous avons la boue,le froid,la pluie,les poux,les obus!Sans compter le travail inouï qu'on exige pour mettre le secteur en état.Il parait que MM.les anglais doivent venir nous relever à Pâques ou à la Trinité, alors il faut leur léguer un secteur impeccable!C'est pourquoi on fait rendre aux hommes le maximum de ce qu'ils peuvent donner !A ma pièce on a travaillé jusqu'à 20 heures par jour!Nous n'avions pas d'abri à l'épreuve des obus.Nous nous sommes mis de suite à en faire un, mais à moitié travail, il a plu au commandant de ne pas trouver cet ouvrage à son goût, et il nous a fait cesser!!Mais par contre il a fait esquinter 150 hommes pendant toute une nuit polaire à approprier impeccablement un boyau pour le général Foch put passer sans éclabousser ses chaussures!Trouves-tu pas avec moi que c'est  _mots illisibles_ sans protection car les projectiles par la fantaisie cruelle d'une vieille baderne idiote? Et qu'il faille s'échiner pour qu'une autre baderne plus haut placé encore ne risque pas de mouiller ses augustes pieds quand par un hasard inouï il vient un quart d'heure parmi nous ?Heureusement que le hasard, qui est intelligent parfois, nous a un peu vengés:comme le général Foch s'amenait dans le boyau escorté de notre colon,un obus boche leur est chié à proximité;notre colon a eu un œil arraché ,le visage q.q peu maquillé et sans doute le géné a dû avoir bien peur!Inutile de te dire que personne parmi les misérables ne plaint ces off supérieurs ou généraux quand ils écopent!Cela leur arrive si rarement ,et ils sont si heureux à la guerre,pendant que nous agonisons!

    ces MM.secrétaires qui ronflaient tous comme des porcs, s'éveillèrent en geignant et me flanquèrent à la porte en me disant de revenir à 7 heures .
    Voici pour moi :l'autre jour ,le capitaine m'envoya chercher du café à Belloy-en-Santerre (2 kil en arrière des lignes) avec mission de prendre aussi 2 litres de pétrole au bureau du colonel.Quand je frappai au Bureau et que je demandai le pétrole  ces MM.secrétaires qui ronflaient tous comme des porcs,s'éveillèrent en geignant et me flanquèrent à la porte en me disant de revenir à 7 heures.Or c'était alors 6 heures.Je dus m'en revenir distribuer le café et repartir d'arrache-pied rechercher le pétrole!Crois-tu pas que c'était dur cela aussi!Faire 8 kil de boyau,alors que je n'en n'aurais du en faire que la moitié parce qu'un scribe _illisible_ n'avait pas voulu lever son cul!5 minutes pour me donner le bidon de pétrole!J'aurais voulu te voir toi!Mots illisibles _Notre capitaine envoie facilement un homme à Belloy également pour chercher de l'alcool solidifié à seule fin de réchauffer les pieds.Et cet homme ,sitôt revenu part dans la nuit d'encre et pluvieuse chercher la soupe à 6 kil toujours en passant dans un boyau!-Médite un peu ça!
    Hier q.q minutes avant la relève,le lieutenant nous a dit à mon sergent et à moi
    "Vous prendre un tel,tel ,enfin 10 hommes et vous irez à Wiencourt pour suivre un cours de mitrailleuses que dirige le capitaine Lefevre pendant 5 jours".
    "Mais où est-ce Wiencourt ?"
    "Je ne sais pas,je n'ai pas la carte,débrouillez-vous!"
    Nous sommes donc partis à l'aveuglette à la tombée de la nuit et au bout de 2 kil de marche  et maints tâtonnements nous sommes arrivés à destination à 10 h du soir!Penses-tu pas que 7 jours atroces de tranchée méritaient un meilleur retour vers l'arrière.
    Ils ont eux,de bonnes mines souterraines,des valets à foison,du bien-être enfin,et nous n'avons rien!
    Enfin,nous avons pu nous changer.Pour la 1 ere fois depuis que nous sommes dans la Somme ,et encore il a fallu le demander aux off;sans cela ils n'avaient pas l'air de se soucier de notre hygiène!Ils ont eux,de bonnes mines souterraines,des valets à foison,du bien-être enfin,et nous n'avons rien!Mais qui  à la vérité ,se soucie de nous?Qui ?Pas même vous,nos parents,sans aucun doute!Aussi on ne vit guère ici.Jugés en plutôt par ce petit mot  que m'a écrit Capdeville,lui qui pourtant gouaillait ou ne cessait de dire:haut les cœurs!Nous sommes maigres,hâves,jaunes,nous sommes hideux.Et tous s'accordent à dire que s'ils n'avaient pas une famille on ne les verrait plus en cet enfer.Et moi aussi je le dis.C'est pour vous et par vous que je souffre ainsi!...
    (...)
    Page 8 , partiellement transcrite 


    Pour en savoir davantage:
    2 feuilles,largeur 20 cm,hauteur 16 cm,pliées en deux,constituant 8 pages écrites au crayon.


    Le père serait Taris Jean,surnom Armand né le 24 mai 1859 à Sabres.
    Le fils, qui serait né vers 1888, n'a pas été retrouvé avec certitude dans les Registres matricules en ligne des Landes 
    Il était en vie en 1918.


    Date d'acquisition de la lettre:4 juillet 2014.
    Cout unitaire d'acquisition:1€ le document....
    Ladite lettre fera prochainement l'objet d'une proposition de don aux archives départementales des Landes.En effet,les Archives départementales conservent également des documents d'origine privée:
    Archives privées-Pyrénées-Atlantiques Conseil général
    Archives départementales des Landes -Aider à l'archivage
     

    30 mai 2014

    La Grande Guerre à la médiathèque de Bayonne

    Exposition du 7 mai au 7 juin 2014

    Livret Expo Grande Guerre Bayonne -fichier pdf 12 pages 

    Pages 10 et 11 , documents de la Médiathèque de Bayonne présentés dans l'exposition; photographies, cartes postales, affiches et estampes,textes imprimés,revues et journaux manuscrits,plan de Bayonne .

    Les volontaires tchèques posent autour de Joseph Garat,maire de Bayonne,en 1914,avant leur départ pour le front.

     

    La compagnie Nazdar:à Monsieur Garat,député et maire de Bayonne.Hommage respectueux et cordial d'un vieux tchèque Parisien.Vydra Charles.1914.Photo 110R



    22 mai 2014

    En 1921 Bayonne et Biarritz adoptent Laventie commune du Pas-de-Calais

    Histoires oubliées? Bayonne et Biarritz, villes marraines au secours de Laventie  commune du Pas-de-Calais,victime de la Grande Guerre. 

    Situation géographique de Laventie Pas-de-Calais
    Dossier d'adoption de la commune de Laventie 
    par la ville de Bayonne.
    E dépôt Bayonne 4 H Art 28 ( AD 64 )
    Extraits.

    Les besoins de Laventie


    Lettre dactylographiée.
    Laventie 15 juin 1921
    Mademoiselle,
    Suivant le désir que vous avez bien voulu m'exprimer je me fais un devoir de vous rappeler dans cette lettre quels sont les plus pressants besoins de la commune que j'ai l'honneur d'administrer.
    Par ordre d'urgence je vous indique:
    1°) le forage pour la ville de 4 puits artésiens qui permettraient de donner à la population urbaine une eau de source absolument saine et abondante.
    2°) le fonçage de 4 puits ordinaires,de grande section,destinés aux besoins de la population rurale de plusieurs agglomérations importantes.
    Sur les 5 puits établis avant la guerre dans la ville 4 ont été,soit détruits,soit contaminés et souillés par les Allemands et ne sont plus susceptibles d’être utilisés pour les besoins de la population urbaine.
    La plupart des puits fonçés avant la guerre dans les agglomérations rurales ont été également détruits ou contaminés et ne sont plus utilisables pour les habitants de ces hameaux.
    Les dépenses à faire pour ces travaux s’élèveraient:
    1°) pour le forage des 4 puits artésiens à environ 70.000 Frs
    2°) pour le fonçage des 4 puits ordinaires à          12.000 Frs
    Je me permets aussi de vous faire remarquer le manque de cheptel.
    Nos fermiers qui ont tous été sinistrés,ne possèdent qu'un cheptel très réduit:une vache en moyenne par ferme,alors qu'il en possédaient 4 à 5 au moins avant la guerre.
    Vous voudrez bien m'excuser de vous rappeler également le désir qui vous avait été exprimé dimanche dernier par un des membres du Conseil Municipal :celui d'aider nos fermiers à reconstituer les plantations d'arbres fruitiers détruits par les bombardements et les gaz asphyxiants.Nos fermiers manquent des sujets nécessaires (pommiers au couteau,poiriers) pour commencer cette replantation.
    En dehors de ces besoins pressants pour l'ensemble de la population de Laventie,je crois devoir attirer tout particulièrement votre bienveillante attention sur la situation vraiment digne d’intérêt de certaines familles indigentes de ma Commune et des autres communes du canton de Laventie,insuffisamment secourues par les Bureaux de Bienfaisance dont les ressources sont très limités.J'attire également votre attention charitables sur certaines autres familles dont les ressources modestes suffisaient avant la guerre et qui aujourd'hui souffrent de la vie chère,vivent de privations,et se trouvent meme manquer du strict nécessaire.Je vous serais très reconnaissant de vouloir bien insister auprès de votre Comité pour obtenir la création avec Siège à Laventie d'un poste de secours qui viendrait en aide d'une façon discrète à ces grandes misères,le plus souvent cachées

    Lettre dactylographiée.
    Mairie de Laventie
    Laventie,le Septembre 1921
    Mademoiselle de Gérault de Langallerie
    Déléguée du Secrétariat français des villages libérés
    20 rue Bertrand
    Paris (VIII)
    Mademoiselle,
    Si je permets de vous rappeler la lettre que j'ai eu l'honneur de vous adresser le 15 juin dernier et de faire un nouvel appel à la bienveillance que vous avez bien voulu nous manifester,et à la générosité de ceux qui veulent bien s’intéresser  à notre malheureux sort,c'est que la saison d'été qui s'achève,avec la sécheresse,sans précédent dans la région,qui sévit encore a été pour la population en raison de la pénurie d'eau potable qui en est résultée une véritable calamité.Mes infortunés concitoyens,pour la plupart ,ont du se contenter de l'eau,très peu hygiénique provenant de puits défectueux et presque taris,ou bien puiser à longues distances dans les cours d'eau importants.
    Les appareils de filtrage sont,pour ainsi dire,inconnus dans le pays,et malgré toutes les recommandations,il n'est pas certain que tous prennent l'élémentaire précaution de faire bouillir l'eau avant l'usage.Dans la période de fortes chaleurs,nous avons eu un cas de fièvre typhoïde caractérisé,et nous avons pu craindre,un moment,de nous trouver aux prises avec une épidémie.
    Il existe presque au centre de l'agglomération,appartenant à un industriel,un forage très important donnant une eau d'une qualité parfaite et d'un débit tel qu'il suffirait amplement à l'alimentation en eau potable,de toute la population urbaine.
    Nous avons la certitude qu'il serait facile d'entrer en arrangement avec le propriétaire ,mais il résulte d'un devis sommaire que la dépense nécessitée par l'adduction de cette eau et sa mise à la disposition du public s’élèverait à une somme de quatre-vingt à cent mille francs.Cette dépense serait évidemment au dessus de nos possibilités,mais,si,par l'effet de votre bienveillante intervention,une partie notable de cette somme était,du moins,mise à notre disposition dans le but de réaliser cette grande amélioration ,peut être parviendrions nous à y faire face dans le but supérieur de l'hygiène public.
    Nous remettons,Mademoiselle,notre cause en vos mains,comptant que votre sympathie (..) votre bon vouloir ne nous fera pas défaut pour réaliser ce qui serait pour notre pays,si durement éprouvé,un inappréciable bienfait qui mettrait notre population définitivement à l'abri d'un pareil fléau.Nous vous remercions à l'avance de tout ce que vous voudrez bien tenter dans ce but en notre faveur.
    Veuillez agréer,Mademoiselle,l'assurance de nos sentiments les plus distingués.
    Le Maire de La Ventie.


    Secrétariat Français des villages libérés


    Lettre  dactylographiée adressée au Maire de Bayonne..

    Le 6 octobre 1921
    Monsieur le Maire,
    Notre déléguée Mademoiselle de Langalerie,nous informe qu'un des plus heureux résultats de sa tournée de propagande dans les Basses-Pyrénées est la constitution à Bayonne d'un Comité d'adoption pour Laventie Pas-de-Calais,et nous dit que vous voulez bien accepter la Présidence de ce Comité.
    Nous venons Monsieur le Maire,vous prier officiellement de vouloir bien assumer cette charge,et vous dire combien nous sommes heureux de vous confier le sort de ce pauvre village du Nord dont la persistante détresse n'a d'égal que le courage de ses habitants,rentrés malgré la destruction de leurs foyers,et la dure privation de l'eau ,les puits de la contrée ayant été bouleversés par les bombardements ou empoisonnés par les Allemands,et ,dernière misère,ceux qui avaient par miracle résisté,ayant craqué cet été à la suite d'une sécheresse extraordinaire et prolongée.
    Le Maire de Laventie,et le Curé de cette paroisse dévastée qui rivalisent de zèle charitable et sont les admirables soutiens de notre Œuvre,s'uniront à notre dame d’Équipe pour vous mettre très précisément au courant de l'état de Laventie.Avec les nouveaux remerciements de notre Comité Central,je vous prie de croire,Monsieur le Maire et Président,à l'expression de ma considération très distinguée.
    La déléguée à la Propagande
    M.Th Lairoze



    Lettre manuscrite
    Secrétariat français des villages libérés
    Chateau de Bourouilla Came B.P- ce 19-10-21
    Monsieur,
    Je m'empresse de vous communiquer copie de la très intéressante lettre du maire de Laventie que je viens de recevoir.
    Vous voudrez bien,après en avoir pris connaissance,l'ajouter au dossier que mot illisible déjà toutes les lettres et tous les renseignements remis par moi à Monsieur Castagnet.
    Vous le voyez,Monsieur,c'est l'eau qu'il faudrait avant tout donner à Laventie.Puissions nous réussir à recueillir dans Bayonne et Biarritz,sinon la totalité,du moins une bonne partie des fonds nécessaires à la remise en état des puits de ce malheureux village.
    Une active campagne de presse nous aiderait singulièrement,je crois  à susciter en ville et dans les campagnes touchant Bayonne,Biarritz et Anglet de généreux élans.
    Excusez moi de vous importuner.Seule,je ne puis pas grand chose.C'est pourquoi je suis si heureuse de pouvoir compter sur votre bienveillant appui.
    Recevez,Monsieur l'assurance de mes sentiments très distingués.
    G  de Langalerie
    Déléguée des villages libérés.
    Lettre manuscrite associée
    Laventie 14 octobre 1921
    Mademoiselle
    A mon retour de voyage,j'ai eu l'honneur de vous écrire de Lille pour vous exprimer toute notre gratitude à l'occasion des évènements si importants et si heureux qui viennent de se produire et dont la ville de Laventie vous est redevable.
    A mon arrivée à Laventie,je trouve votre lettre du 10 de ce mois,et en mon nom et au nom de la population tout entière,je vous renouvelle nos très vifs remerciements pour le zèle inlassable que vous voulez bien témoigner en notre faveur.
    C'est avec une grande joie que nous accueillerons l'annonce officielle de notre adoption par les villes de Bayonne et de Biarritz que le Monsieur le Maire de Bayonne se dispose à nous envoyer.Cette double adoption fera date dans la reconstruction de notre malheureux pays.
    Le wagon de bois dont vous nous faites prévoir le prochain envoi sera le très bien venu et servira à rendre un peu moins pénibles,surtout à l'approche de l'hiver,les conditions d'habitabilité un certain nombre de maisons à peine habitables.
    (...)
    le fléau qui serait le plus cruellement sur notre malheureuse population,c'est la très grande pénurie d'eau.Vous trouverez ci-mêlé le compte rendu succinct publié dans un journal de la région"La dépêche de Lille" d'un incendie qui a éclaté récemment à Laventie et dont les conséquences auraient pu être terribles.Le manque d'eau augmente le désastre et on doit se servir de sable pour tenter d'atténuer la violence de l'incendie parce que les sauveteurs étaient obligés d'aller chercher l'eau à 1 kilomètre.Fort heureusement le sinistre a pu être circonscrit ;mais si le vent avait soufflé en rafale,on n'aurait pu mesurer qu'elle eut été l'étendue du désastre.
    (....)
    Le Maire de Laventie conseiller d'arrondissement Duquesnne

    En dessous de la signature
    Compte rendu de l'incendie de Laventie
    Un incendie d'une très grande violence s'est déclaré à Laventie rue de la gare,dans la propriété de ules Jules Bausine dans la nuit de dimanche au lundi 10 octobre vers 2 h du matin.En raison du manque d'eau ,malgré le dévouement de la cie des sapeurs pompiers et de la population ,l'immeuble a été complètement détruit ,ainsi que l'immeuble voisin (....)

    Lettre manuscrite.
    Secrétariat français des villages libérés
    Siège social:20 rue Bertrand
    Paris (VIIe)
    Château de Bourouilla
    Came (B.P)
    Came ce 16 10 21
    Monsieur
    Le règlement d'une affaire me retient pour quelques jours encore dans notre propriété de Faucille.Je pense bien pouvoir regagner Bayonne d'ici le 25 (...) Je vous téléphonerai afin de convenir sans tarder d'un rendez vous avec vous,Monsieur,qui voulez bien vous intéresser de façon toute particulière à Laventie la filleul de Bayonne.
    Monsieur Castagnet sera sans doute près de son retour.Il sera donc possible d'envisager une très prochaine réunion des personnes susceptibles de faire partie du comité d'action dont nous avons parlé ensemble.
    Combien je vous suis reconnaissante de m'aider dans ma tache et d'en assurer le succès grâce à votre actif et influent concours.
    Laissez moi vous exprimer ici mes très vifs remerciements.
    Recevez Monsieur l'assurance de mes sentiments très distingués.
    G.de Langalerie
    Déléguée des Villages libérés


    Extrait du registre des délibérations du Conseil municipal de Biarritz 

    séance du 27 octobre 1921



    Étaient présents:MM.Petit,Maire,Président;Fitte et Laparra, adjoints; Augey,Bastide,Berne, Berrogain, Boterel, Bourcier, Duplantier, Gastambide, Guilhou, Gerrard le Pladec,Lalanne,Labat,Laharry,Moussempès,Vernaudon.
    Excusés:M.MClaisse,Dumont,Laborde,Patou.
    Adoption du village de Laventie (P.de Calais)
    Monsieur le Maire présente le rapport suivant
    Messieurs
    L'ancien Comité des Réfugiés,devenu avec le patronage de la Ville de Biarritz,le Comité de secours aux Villages libérés,prenait sous sa protection le petit village de Bayonville,dont les 300 habitants venaient de souffrir toutes les tristesses de quatre années d'occupation.Il s'agissait là d'une adoption bénévole acceptée sur la simple demande de personnes charitables dont le groupe conservait un caractère privé.
    Depuis,les Pouvoirs Publics se sont préoccupés de la recherche officielle de marraines pour les malheureux villages des Régions libérées.
    Des listes ont été envoyées aux Préfets,à charge par eux de procéder à une répartition judicieuse parmi les villes du département susceptibles de recueillir en faveur d'une filleule,des ressources suffisantes.
    C'est ainsi que Biarritz est actuellement sollicitée en faveur du village de Laventie (Pas-de-Calais).
    Laventie ,qui se compose de trois hameaux;le Tilloy,Vanguissart et Manguissart,comptait avant la guerre 3993 habitants.
    La moitié d'entre eux seulement ont pu retourner dans leur village où ils vivent actuellement dans des habitations de fortune telles que baraquements ou immeubles endommagés.
    Les besoins de Laventie sont étendus:4 grands puits devant couter 15.000 fr et 4 petits,3.000 fr chacun sont indispensables.Il existe bien la possibilité d'utiliser le forage d'une brasserie pour l'installation d'un château d'eau pour toute la commune,mais cela représente une dépense de 100.000 fr.
    Le cheptel fait également défaut,de même que les instruments agricoles.
    D'ici quelques mois,des plans d'arbres fruitiers,principalement des pommiers,seront très désirés.
    M.le Préfet,par qui nous vient la requête,propose que l'adoption projetée soit faite par les deux villes réunies de Bayonne et de Biarritz,chacune d'elles supportant la moitié des charges acceptées.
    Malgré l'effort déjà réalisé en faveur de la commune de Bayonville,nous croyons devoir répondre,dans la limite de nos moyens,à l'appel pressant fait par M.le Préfet.
    C'est dans ces conditions que je vous demande,Messieurs:
    1°) de décider l'adoption par la ville de Biarritz,en collaboration avec Bayonne,du village de Laventie;
    2°) de demander à M.le Maire de faire auprès du Comité de Bayonville,lequel a déjà répondu à son appel avec tant de dévouement,une démarche pour lui faire accepter de joindre à sa charitable activité,la gestion et l'envoi des fonds recueillis en faveur de Laventie;
    3°) de voter un centime extraordinaire pour une période de dix ans,afin d'assurer au comité de Bayonville,qui deviendrait désormais celui de BAYONVILLE-LAVENTIE,un fonds ayant un caractère permanent et officiel.
    ADOPTE
    Sur une demande de M.Fitte,le Conseil précise que ce centime extraordinaire est voté pour une durée de dix années.
    Le présent extrait certifié conforme au registre a été affiché à la porte de la Mairie le 30 Octobre 1921.
    Biarritz,le 19 novembre 1921,le Maire


    Document dactylographié
    4 novembre 1921
    Sur l'initiative de Mme de Langalerie,déléguée du Secrétariat Français des villages libérés,les communes de Biarritz et de Bayonne ont décidé d'adopter en commun le village de Laventie (Pas de Calais).
    Mais parallèlement à l'effort de ces collectivités,il serait désirable que des initiatives individuelles viennent compléter l’œuvre de solidarité nationale qui va être réalisée.A cet effet,je vous propose de constituer un Comité dont la première réunion aura lieu à la Mairie de Bayonne Lundi prochain,7 novembre,à 14 heures 30.
    Je vous serais très obligé de vouloir bien assister à cette réunion au cours de laquelle il sera procédé à un échange de vues dans le but d'assurer une aide aussi efficace que possible aux habitants du village que nous nous proposons d'adopter.
    Veuillez agréer,M         l'expression de mes sentiments très distingués.
    Le Maire (de Bayonne)

    Constitution à Bayonne du Comité d'adoption du village de Laventie


    Papier en-tête Mairie de Bayonne ,document non daté
    Œuvre de secours aux villages libérés
    Adoption par la Ville de Bayonne du village de "Laventie"

    Constitution du comité
    Colonne gauche
    Mmes Alexandre Molinié,
    Guichené,
    Lebeuf,
    Artéon,
    Léon Fossat,
    Georges Lasserre,
    Pambrun,
    Burdet Mason,
    de Marien,
    Edmond Foy,
    Cabaud
    Colonne droite
    MM.Alexandre Molinié
    de Caze
    Boissel _annotation ; Président_
    Boisviel
    Sillyé
    Malagarie
    Ramond

    Centre,partie inférieure du document,annotations
    S/Préfet
    Maire
    Général de Division
    Mr l’Évêque

    Président;Ct Boissel
    Mme la générale Cabaud
    Vice Président.M.Casedevant
    Mme Foix
    Vice Président:M.Ramond Président de l'UNO
    Mme Guichené
    secrétaire trésorier:M.Malagarie


    Lettre manuscrite.
    Papier à en-tête
    Paul Ramond
    Notaire
    7,rue Thiers Bayonne
    Étude fermée le samedi à partir de midi
    Bayonne,le 5 novembre 1921
    Monsieur le Maire
    Il me sera à mon grand regret absolument impossible d'assister à la réunion à laquelle vous me convoquez lundi prochain 7 9bre à 14h30 (adoption du village de Laventie).
    Le même jour en effet et à la même heure,se tient dans un local de la mairie,l'assemblée semestrielle des notaires de l(arrondissement;je ne puis manquer de m'y rendre.
    Vous pouvez d'ailleurs être assuré que dans la mesure de mes moyens j'aiderais mes concitoyens dans l’œuvre de solidarité (...)
    Veuillez agréer Monsieur le Maire l'assurance de mes sentiments distingués.



    Lettre manuscrite
    Bayonne 6 novembre 1921
    Monsieur Castagnet
    Maire de Bayonne
    J'ai le regret de vous dire que m'absentant de Bayonne pour un temps assez long il ne m'est pas possible d'assister à la réunion de demain,ni de faire partie du comité en vue de l'adoption du village de Laventie.
    Croyez bien que cela ne m’empêchera pas de m'intéresser à cette œuvre de bienfaisance.
    Veuillez agréer Monsieur le Maire avec tous mes remerciements pour votre aimable proposition l'assurance de mes sentiments distingués.
    Signé Artéon

    Lettre manuscrite.
    Ioanestoenia
    Halsou ce 14 novembre 1921
    Monsieur le Maire,
    Absent de Bayonne depuis plusieurs mois,je n'y ai trouvé que trop tardivement ,à mon tout récent passage,l'invitation que vous avez bien voulu m'adresser pour la réunion du 7 novembre,où devaient être étudiées des questions relatives à l'adoption du village de Laventie.Mais je tiens à vous assurer que mon concours dans cette œuvre de solidarité ,vous est tout acquis.
    Veuillez accepter,Monsieur le Maire,l'expression de mes sentiments très distingués.
    Signé Boissel


    Document dactylographié.
    Le Maire de Bayonne à monsieur le Colonel Duvot
    Villa Régise
    Route de Marracq
    17 novembre 1921
    Mon Colonel,
    J'ai l'honneur de vous demander de vouloir bien accepter de faire partie,en qualité de Secrétaire-Trésorier du Comité local qui s'est constitué à Bayonne pour l'adoption du village de Laventie (Pas de Calais).
    Je vous serais très obligé de nous prêter votre aimable concours pour cette œuvre de solidarité nationale.
    Veuillez agréer,Mon Colonel,l'expression de mes sentiments très distingués.



    Extrait des registres des délibérations du conseil municipal de Bayonne

    Séance du 19 novembre 1921

    Présents
    MM Castagnet,Maire,Président;Frois et Béhoteguy adjoints; Ritou, Richard, Maniron, Haurat, Durruthy, Caazlis, Maymou, Lauvray,Lachique,Delmas,Hontag,Darucq,Labastie,Laplace,Etchepare.
    Excusés:MM.Ader, Caudron, Guillerme, Soulard,Mialet, Elosu, Sapaly, Pauty.
    M.le Maire dit::
    Messieurs,
    Vous n'ignorez pas que les pouvoirs publics se sont préoccupés de rechercher parmi les villes d'une certaine importance des "marraines" pour la reconstitution  des villages des régions libérées.Des listes de villages ont été envoyées aux Préfets,avec mission de procéder parmi les villes de leur département à la répartition de communes qui leur sont signalées comme particulièrement intéressantes.
    M.le Préfet nous propose l'adoption avec Biarritz du village de Laventie (Pas de Calais). Ce village qui comptait 3.993 habitants avant la guerre est composé de trois hameaux.La moitié des habitants ont seulement pu retourner dans leur village où ils vivent dans des habitations de fortune.
    Les besoins de Laventie sont multiples:ce sont des puits à forer,des maisons à rebâtir,la reconstitution du cheptel,l'acquisition de plants d'arbres fruitiers etc....
    C'est dans ces conditions,Messieurs,que je propose:
    1°-de décider l'adoption du village de Laventie en collaboration avec Biarritz;
    2°- de voter un centime additionnel extraordinaire aux quatre contributions pour une période de dix années à dater du 1 er janvier 1922.
    Le produit de ce centime (4.442f 88) ajouté à celui de la Ville de Biarritz qui s'est imposée dans la meme proportion permettra à cette commune de gager un emprunt de 100.000 francs à 120.000 francs pour les travaux urgents qu'elle a besoin d’exécuter.
    Indépendamment de cette aide,des Comités locaux constitués tant à Biarritz qu'à Bayonne vont faire appel à la générosité de nos concitoyens pour recueillir le maximum possible de don en argent et en nature.
    Le Conseil Municipal oui le rapport qui précède délibère:
    1° - Décider l'adoption du village de Laventie (Pas de Calais) en collaboration avec Biarritz.
    2°-Voter un centime additionnel extraordinaire aux quatre contributions pour une période de dix années à dater du 1 er janvier 1922 dont le produit sera affecté à la constitution d'un fonds de secours en faveur de ce village.
    Signés au registre les membres présents
    Pour extrait conforme,
    Le Maire,
    Extrait .E Dépot Bayonne 4 H Art 28.










































    Document dactylographié.
    Le maire de Bayonne à monsieur Boissel
    19 novembre 1921
    Monsieur,
    J'ai l'honneur de vous informer que dans sa réunion du 7 novembre le Comité que j'ai constitué en vue l'adoption du village de Laventie vous a désigné comme président.Il m'a chargé de vous en faire part et de vous demander de bien vouloir accepter ces fonctions.
    Veuillez agréer,Monsieur,l'expression de mes sentiments très distingués.
    Le Maire

     
    Lettre manuscrite
    Ioanestoenia
    Halsou ce 22 novembre 1921
    Monsieur le Maire,
    En réponse à votre lettre du 19 novembre,qui me parviens aujourd'hui même,je vous serais très obligé de vouloir bien faire connaitre au comité constitué par vos soins en vue de l'adoption du village de Laventie que j'accepte les fonctions auxquels il m'a fait l'honneur de m'appeler.
    Je rentrerai à Bayonne dès les derniers jours de cette semaine;nous pourrons donc nous mettre immédiatement à l’œuvre.
    Veuillez agréer,Monsieur le Maire,l'expression de mes plus distingués sentiments.
    Signé Boissel

    Camarade de promo

    Lettre manuscrite
    Papier à en-tête E.Cazalis &J.Lacroix
    Ingénieurs des Arts & Manufactures
    Paris 11,Rue Gounod Tel.Wag.71.87
    Bordeaux,13 Cours Tournon Téléph.24.12
    Bordeaux 25 novembre 1921
    Monsieur le Maire de la Ville de Bayonne
    Monsieur le Maire,

    J'ai bien reçu votre lettre du 17 nov. que j'ai trouvée au bureau au retour d'un de mes fréquents voyages dans le Pas de Calais,et vous en remercie bien vivement.Je crois comprendre par la teneur de votre lettre que nous sommes camarades.Seriez-vous donc le camarade de la promo 09 dont les fonctions électives ne sont pas mentionnées à l'annuaire 21??. Je me féliciterais de cette rencontre qui me permettrait d'adresser à un camarade les sincères remerciements que je vous dois.
    Les renseignements que vous me donnez sont forts intéressants et la filleule de Bayonne peut se féliciter d'avoir une marraine aussi généreuse.Il serait peut être intéressant d'étudier avec les Comités locaux si une visite du Conseil Municipal ou de notable de Laventie ne serait pas un élément de propagande intéressant pour la cause de cette commune.Serait ce abuser de votre complaisance que de vous demander à quelle adresse je pourrais
    m'aboucher avec ces comités?
    En vous remerciant encore,je vous prie d'agréer mon cher camarade l'expression de mes sentiments les meilleurs.
    Lacroix.

    Lettre dactylographiée.
    Préfecture des Basses-Pyrénées
    Cabinet du Préfet
    Pau,le 28 novembre 1921
    Le Préfet des Basses-Pyrénées à Monsieur le Maire de Bayonne
    Monsieur le Maire,
    Par sa délibération du 19 novembre courant,le Conseil Municipal de Bayonne a bien voulu décider l'adoption du village de Laventie (Pas-de-Calais),en collaboration avec la ville de Biarritz.
    Je tiens à vous remercier de ce geste de solidarité,que je serai heureux de citer en exemple à quelques communes du département et qui n'ont pas encore répondu à l'appel de l'Union des Grandes Associations Françaises,dont je me suis fait l'interprète  à plusieurs reprises au cours de mes tournées.
    Je vous serai obligé de vouloir bien faire part de mes remerciements aux membres de votre Conseil Municipal,à l'occasion de la plus prochaine réunion de cette Assemblée.
    Veuillez agréer,Monsieur le Maire,l'assurance de ma considération très distinguée et de mes meilleurs sentiments.
    Le Préfet.

    Arrêté préfectoral


    Pau,le 1 er décembre 1921
    Préfecture des Basses-Pyrénées

    Nous,Préfet des Basses-Pyrénées,Chevalier de la Légion d'Honneur,
    Vu,en date du 19 Novembre 1921,la délibération par laquelle le Conseil Municipal de Bayonne a voté,pour une période de dix années,une imposition extraordinaire de 1 centime additionnel au principal des quatre contributions directes pour venir en aide au village dévasté de Laventie (Pas-de-Calais).
    Vu les pièces dont la production est prescrite par les instructions.
    Vu le chiffre du principal des quatre contributions directes de la commune s'élevant à 443.953 f 09;
    Vu les lois des 5 Avril 1884 et 7 Avril 1902;
    Considérant qu'il est très équitable que les communes épargnées par l'invasion viennent en aide à celles qui ont été détruites.
    ARRÊTONS:
    Art.1er-La commune de Bayonne est autorisée à s'imposer extraordinairement ,pendant 10 ans,à partir de 1922,un centime additionnel au principal des quatre contributions directes pour en affecter le produit à secourir le village dévasté de Laventie (Pas-de-Calais).
    Art.2-Des expéditions du présent arrêté seront adressés à M.le Maire de Bayonne et à M.le Directeur des Contributions directes chargés d'en assurer l’exécution.


    Lettre dactylographiée.
    Mairie de Bayonne à Monsieur le Maire de Villefranque
    Bayonne le 9 décembre 1921
    Monsieur et cher Collègue
    Anglet,Bassussary,Arcangues,Boucau,Lahonce,Mouguerre,St Pierre d'Irube,Urcuit,Villefranque
    Sur la demande de M.le Préfet des Basses-Pyrénées ,la Ville de Bayonne a adopté en commun avec la Ville de Biarritz,la commune de Laventie (Pas de Calais) comprise au nombre des villages libérés à reconstituer.
    Afin de contribuer à cette reconstitution,le Conseil Municipal de ces deux villes à décidé d'inscrire,pendant 10 ans,à leurs budgets respectifs,une imposition de 1 centime additionnel aux quatre contributions directes dont le
    produit permettra à la commune de Laventie de gager un emprunt pour les travaux urgents qu'elle a à exécuter.
    Pour compléter l’œuvre entreprise et en vue de coordonner les efforts des initiatives individuelles qui voudraient y collaborer,j'ai constitué,en ce qui me concerne un comité local présidé par M.le Commandant BOISSEL (Mousserolles,Maison Gayon ) à Bayonne.
    J'ai l'honneur de solliciter votre concours en vous demandant de faire voter par votre Conseil Municipal un secours au profit du village que nous avons adopté.Je vous demande également de bien vouloir seconder les efforts de notre Comité de Bayonne qui va adresser un appel à votre population,en l'aidant à recueillir les souscriptions particulières qu'il sollicitera.
    Dans l'espoir que vous accepterez de vous associer à cette œuvre de solidarité nationale,je vous prie d'agréer,Monsieur et cher Collègue,l'expression de ma considération très distinguée
    Le Maire
    Au recto,en marge,une annotation :Cantons Espelette et Ustaritz adoptent une autre commune Lestrem
    Au verso ,une annotation:Lestrem adoptée par cantons Ustaritz et Espelette en date du 5 juin 1920

    Document dactylographié.
    9 décembre 1921
    Monsieur le Président,
    J'ai l'honneur de vous informer que j'ai adressé,selon,vos suggestions,aux maires des communes des deux cantons de Bayonne et au maire de la commune de Villefranque,une lettre dont je vous envoie copie sous ce pli.Il vous appartient,en qualité de président du Comité,de faire appel aux initiatives privées dans ces diverses communes pour vous aider à recueillir des souscriptions particulières destinées aux secours à attribuer aux habitants de Laventie.
    Veuillez agréer,Monsieur le Président,l'expression de mes sentiments très distinguées.
    Le Maire,



    Document dactylographié.
    13 décembre 1921
    Le Maire de Bayonne à Monsieur le Sous-Préfet
    Bayonne
    J'ai l'honneur de vous adresser sous ce pli une demande formulée par le président du Comité Bayonne-Laventie en vue d’être autorisé à organiser une loterie au bénéfice du village libéré de Laventie.
    Je n'ai pas besoin d'insister sur le caractère de l’œuvre patronnée par ce Comité pour être assuré que vous voudrez bien appuyer d'un avis favorable,auprès de M.le Préfet,la requête que je vous transmets en vue d'obtenir l'autorisation nécessaire à l'organisation de cette loterie.
    Le Maire


    Lettre dactylographiée.
    Anglet le 19 décembre 1921
    Le Maire d'Anglet à Monsieur le Maire de Bayonne
    Monsieur le Maire et cher collègue
    En réponse à votre lettre du 9 décembre 1921,j'ai l'honneur de vous aviser que,dans sa dernière séance,le Conseil Municipal d'Anglet à décidé d'allouer sur son budget,pendant dix ans ,à la commune de Laventie que la Ville de Bayonne a adopté,la valeur d'un centime additionnel.
    Notre centime vaut actuellement 609 francs et est en voie de rapide progression.
    D'autre part je m'efforcerai de seconder dans ma commune les efforts de votre Comité Bayonnais pour recueillir le plus de dons et de souscriptions possible en sa faveur.
    Veuillez agréer,Monsieur le Maire et cher collègue,l'expression de mes sentiments les plus distingués et dévoués.


    Lettre manuscrite
    28 décembre 1921
    Le Maire de Bassussary à Monsieur le Maire de Bayonne

    En réponse à votre lettre du 9 décembre courant ,j'ai l'honneur de vous faire savoir que je me propose de faire voter un secours aussi important que possible en faveur de la commune de Laventie (P.deC) lors de l'établissement du prochain budget.
    Déjà,pour répondre à un un de vos appels antérieurs,la commune a voté à partir de 1922 et pendant 3 ans un secours de 100 f au profit de la commune de Oignies s/Rivière (P.de Cal.)
    Veuillez agréer,Monsieur le Maire l'assurance de mes sentiments les plus distingués.


    Lettre manuscrite.
    Comité Bayonne Laventie
    Bayonne le 9 janvier 1922
    Monsieur le Maire,

    J'ai rendu compte de notre conversation aux membres du Comité Bayonne-Laventie,au cours de la réunion du 6 janvier dernier.Ils m'ont chargé-et je m'en acquitte bien volontiers-de vous adresser tous leurs remerciements pour la pensée que vous avez eue de réserver à Laventie la journée de l'inauguration du monument aux morts.Cette idée a été unanimement approuvée.Le projet de bal populaire a été en conséquence abandonné.
    J'ai écrit,ainsi qu'il était entendu,à M.le Maire du Boucau pour lui demander un rendez-vous.Aucune réponse ne m'est encore parvenue.
    J'ai l'intention de me rendre à Laventie dès la semaine prochaine,car il y a tout avantage à ne pas différer ce voyage si nécessaire.Notre comité sera très reconnaissant à la ville qui veut bien en prendre les frais à sa charge.Je ne partirai d'ailleurs pas sans vous avoir revu.
    Veuillez accepter,Monsieur le Maire,l'expression de mes très distingués sentiments.
    Signé Boissel


    Document dactylographié.
    Le maire de Bayonne au maire de Laventie
    6 février 1922
    Monsieur et cher Collègue

    Je suis heureux de vous informer que M.le Préfet a autorisé la commune de Bayonne à s'imposer extraordinairement pendant une période de dix années,à dater du 1 er janvier 1922 de un centime additionnel aux quatre contributions directes en faveur du village de Laventie.
    Le produit de ce centime s'élevant à 4.442 f 88 ajouté de quelques communes environnantes qui se sont imposées dans la même proportion,vous permettra de gager un emprunt assez important pour les travaux urgents que votre commune a besoin d’exécuter.
    Veuillez agréer,Monsieur et cher Collègue,l'expression de mes sentiments très distingués.
    Le Maire

    Document dactylographié
    Le maire de Bayonne
    25 mars 1922
    Monsieur et Cher Collègue,
    A la date du 6 février dernier j'ai eu l'honneur de vous adresser la lettre dont je vous envoie copie au cas où elle ne vous serait pas parvenue.J'y joins la délibération prise par le Conseil Municipal portant vote de l'inscription ,pendant dix années,au budget communal,à dater du 1 er janvier 1922,de un centime additionnel,à dater du 1 er Janvier 1922,de un centimes additionnel aux quatre contributions en faveur de Laventie.
    Veuillez agréer,Monsieur et Cher Collègue,l'expression de ma considération très distinguée
    Le Maire,


    Lettre manuscrite
    La Ventie (Pas de Calais) 4 avril 1922
    Monsieur et Cher Collègue
    Absent de La Ventie depuis près de trois semaines,j'ai trouvé à mon retour votre lettre du 25 mars dernier.
    Je m'empresse de vous dire que je n'ai pas reçu la lettre que vous m'avez adressée le 6 février pour m'annoncer officiellement que votre ville généreuse avait adopté la commune de La Ventie .C'est la raison pour laquelle je n'ai pas répondu à votre aimable communication.(...)


    Extrait du Registre aux délibérations du conseil municipal de la commune de Laventie

    Document manuscrit.
    Le dix juillet 1922

    Présents:MM.Duquesne,maire,Massy et Barrois, adjoints, Gruson, Lejosme, Vermès, Delebarre, Louis, Willebien,  Debarge, Morsana, Bogaert, Delebarre Charlemagne,Fruchart, Leconte, Deretz, Dommesent, Bourel, Docteur Six,Conseillers municipaux.
    Absents:MM.Turpin,Billiet,Wallart et Degand,Conseillers municipaux excusés.
    Monsieur Bogaert le plus jeune des membres a été élu secrétaire.

    Monsieur le maire propose au Conseil d'adresser aux Conseils municipaux de Bayonne et Biarritz la motion suivante en raison du geste généreux de ces deux villes en faveur de la Commune de La Ventie sinistrée.
    Au cours de la séance Monsieur Duquesne,maire donne lecture d'une lettre de monsieur le maire de Bayonne l'informant que les villes de Bayonne et Biarritz villes marraines de Laventie ont voté en faveur de cette commune pour une période de dix années consécutives un centime additionnel dont le produit peut être évalué annuellement à 10.000 francs.
    Monsieur Duquesne  propose aux conseillers municipaux de se faire les interprètes de toute la population Laventinoise pour offrir à ses généreux bienfaiteurs ses remerciements les plus chaleureux et l'expression de sa reconnaissance émue.Ce sera l'éternel honneur des habitants de Bayonne,Biarritz et la région d'avoir voulu ce geste magnifique de solidarité patriotique ,d'avoir tendu une main fraternelle et secourable à leurs compatriotes
    (mot illisible) des marches du Nord (...)


    Lettre manuscrite.
    La Ventie 19 juillet 1922
    Cher Monsieur le Maire
    J'ai l'honneur de vous envoyer ci-inclus une adresse de remerciements votée par le Conseil municipal de la Ventie au Conseil municipal de Bayonne à l'occasion du don généreux que votre ville a bien voulu faire à ma commune sinistrée.
    Je vous suis personnellement très reconnaissant de la grande sympathie que vous avez témoignée à nos malheureux concitoyens.
    Je me ferai un devoir d'aller vous rendre visite pour vous remercier de nous avoir aidé à relever les ruines et les dévastations de la guerre.
    Veuillez agréer,cher Monsieur le Maire,l'expression de mes sentiments très distingués.
    Le maire de La Ventie
    Conseiller d'arrondissement
    Signé Duquesne


    Document dactylographié.
    Le Maire de Bayonne à Monsieur Duquesne Maire de La Ventie (Pas de Calais)
    24 juillet 1922
    Mon Cher collègue
    J'ai l'honneur de vous accuser réception de l'adresse de remerciements que le Conseil Municipal de Laventie a voté à la Ville de Bayonne dans sa dernière réunion et de vous exprimer combien je suis touché du témoignage ému de gratitude et de reconnaissance qu'elle m'apporte.
    Je vous prie d’être mon interprète et celui de mes collègues du Conseil Municipal auprès des Membres de votre Assemblée Communale pour leur exprimer nos bien vifs remerciements et leur dire que la ville de Bayonne est heureuse d'avoir pu,dans la modeste mesure de ses moyens,contribuer à une grande œuvre de solidarité nationale,en aidant la commune de Laventie à relever ses ruines.
    Veuillez agréer,mon cher collègue,l'expression de mes sentiments très distingués.
    Le Maire.


    Lettre manuscrite.
    Mairie de la Ventie
    La Ventie le 31 décembre 1922
    Le Maire de La Ventie et la Municipalité de cette ville,en leur nom et au nom de la population entière,envoient à la Municipalité et aux habitants de Bayonne,l'assurance de leur profonde gratitude pour les efforts faits par la ville marraine pour venir au secours de leur commune victime de la guerre.
    Ils leur adressent à l'occasion du renouvellement de l'année,l'expression des meilleurs vœux qu'ils forment pour la prospérité de la ville de Bayonne et le bonheur de ses habitants ,avec le ferme espoir de voir toujours régner entre les deux villes la concorde et l'amitié sincère qui les unit.
    L'adjoint,le 1 er adjoint,Le Maire de La Ventie Conseiller d'arrondissement signé Duquesne


    Document dactylographié.
    8 janvier 1923
    Très sensible à votre adresse de sympathie et aux vœux qu'elle lui apporte la Municipalité de Bayonne vous envoie son salut le plus cordial avec les souhaits qu'elle forme pour le relèvement et la prospérité de la commune de Laventie auxquels elle est heureuse d'avoir pu contribuer
    Le 2 e adjoint,le 1 er Adjoint,Le Maire de Bayonne.

    Lettre dactylographiée
    Mairie de Laventie
    Laventie,le 9 juillet 1925
    Monsieur le MAIRE de la ville de Bayonne
    Monsieur le Maire,

    Le Conseil municipal de BAYONNE a bien voulu par une délibération en date du 5 novembre 1921,adopter le village de LAVENTIE,en collaboration avec Biarritz et voter un centime extraordinaire  aux quatre contributions pour une période de 10 ans,à dater du 1 er janvier 1922 dont le produit sera affecté à la constitution d'un fonds de secours en faveur de ce village.
    En remerciant de nouveau vos concitoyens de leur geste généreux,je me fais un devoir ,après s’être inspiré des besoins les plus urgents de la population Laventinoise,a décidé d'affecter les sommes votées par le Conseil municipal de votre ville ,par celui de la ville de BIARRITZ et par par celui de la commune d'ANGLET à la réalisation d'un projet d'adduction d'eau potable dans l'agglomération urbaine de LAVENTIE.
    Ce projet,étudié par les services du génie rural du P.d.C. et approuvé par les pouvoirs publics étant susceptible d’être réalisé à bref délai,j'ai l'honneur de vous demander si la Commune de LAVENTIE peut disposer des sommes provenant du Centime additionnel voté par votre Conseil Municipal pour en affecter le montant à payer à due concurrence les travaux d'adduction d'eau après que ceux-ci auront été mis en adjudication  (....)


    Document dactylographié.
    Le maire de Bayonne au maire de Laventie (Pas de Calais)
    17 juillet 1925
    Monsieur et cher collègue,
    J'ai l'honneur de vous accuser réception de votre lettre du 9 juillet par laquelle vous voulez bien me faire part de votre intention d'affecter le produit du centime extraordinaire aux 4 contributions voté par la Ville de Bayonne en faveur de votre commune,à la réalisation d'un projet d'adduction d'eau potable dans l'agglomération urbaine de Laventie.
    Je m'empresse de vous faire connaitre que je n'ai aucune objection à formuler au sujet de l'emploi que vous projetez des fonds mis à votre disposition;il me parait,au contraire,que votre projet s'inspire très heureusement des besoins de vos administrés et que vous ne sauriez trouver une meilleure utilisation des subsides que la Ville de Bayonne est heureuse de pouvoir vous offrir.
    Veuillez agréer,Monsieur et cher Collègue,l'expression de mes sentiments très distingués.











































    Les pièces du dossier d'adoption de Laventie (Pas-de-Calais) sont consultables en salle de lecture du Pôle de Bayonne et du Pays Basque -AD 64- 39 avenue Duvergier de Hauranne 64100 Bayonne
    sous la cote E dépôt Bayonne 4 H Art 28.

    Pour en savoir davantage 



    Gabriel,Prosper Castagnet, maire de Bayonne








    Sur le site de l'Assemblée nationale,une biographie de Gabriel, Prosper CASTAGNET (1886 - 1960)
    maire de Bayonne (cliquez sur le bouton  Biographie situé en haut à droite)

    Sur le Commandant Boissel François Frédéric William président du Comité d'adoption,futur directeur du Musée Basque de Bayonne,voir la base Léonore qui donne accès aux dossiers nominatifs des personnes nommées ou promues dans l'Ordre de la Légion d'honneur depuis 1802
    Dossier Légion d'Honneur : 19800035/0057/6981 Vue 16/18

    Dossier Légion d'Honneur : 19800035/0057/6981 Vue 9/18





































































     



    Laventie sur Wikipédia

    Le site internet de la ville de Laventie .A la rubrique Patrimoine  Cadre de Vie ,Noms des rues,la rue Alfred Duquesne:
    "Alfred Duquesne, maire de Laventie en 1918, puis réélu en 1923 et 1926. C'est à lui que l'on doit, en grande partie, la reconstruction de la ville après la guerre 1914-18."