12 août 2017

Comptages de la circulation sur les ponts Saint-Esprit et Mayou début juin 1909

Le pont Saint-Esprit, sera fermé  à la circulation automobile et aux deux roues,pendant dix mois à compter du 4 septembre 2017. 

 

Le Pont Saint-Esprit à Bayonne._Collection particulière

 

Le Pôle d’archives de Bayonne et du Pays Basque des Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques,conserve plusieurs documents relatifs aux ponts de Bayonne.Ainsi,le dossier coté E Dépôt Bayonne 1 O Art 33 "Projet d'élargissement des ponts Mayou et Saint-Esprit 1883-1912" recèle d’intéressantes statistiques sur des flux de circulation comptés les 3 et 7 juin 1909.

Pôle d’archives de Bayonne et du Pays basque(AD 64) E Dépôt Bayonne 1 O Art 33 .


Le Pont Saint-Esprit à Bayonne._1907_Collection particulière

Pôle d’archives de Bayonne et du Pays basque(AD 64) E Dépôt Bayonne 1 O Art 33 .


Le Pont Saint-Esprit à Bayonne._1903_Collection particulière


La Porte de France _Collection particulière


Le Pont Mayou à Bayonne._1906_Collection particulière
Les cartes postales proviennent du bouquiniste Gilbert Arragon (avec deux R ) _10 rue Sainte Catherine 64100 Bayonne.

10 août 2017

Péage pour le passage de l'Adour entre Bayonne et Saint-Esprit.

Le pont Saint-Esprit, sera fermé  à la circulation automobile et aux  deux roues,pendant dix mois à compter du 4 septembre 2017.A cette occasion,le blog Retours vers les Basses-Pyrénées,débute la publication d'une petite série d'archives  relatives  à la traversée de l'Adour entre Bayonne et Saint-Esprit.
Le premier billet est consacré à une Ordonnance du Roi Charles X qui approuve l'Adjudication de la construction d'un pont de bateaux sur l'Adour,entre Bayonne et Saint-Esprit.

L'orthographe de l'époque a été respectée. 

Au château de Saint-Cloud,le 10 juin 1829
CHARLES,par la grâce de DIEU,ROI DE FRANCE ET DE NAVARRE ,à tous ceux qui ces présentes verront,SALUT.
Sur le rapport de notre ministre secrétaire d'état de l'intérieur;
Vu le cahier des charges pour l'établissement d'un pont de bateaux sur l'Adour,entre Bayonne et Saint-Esprit,moyennant la concession d'un droit de péage;
Vu le procès-verbal du 20 février 1829,constatant les opérations faites à la préfecture du département des Basses-Pyrénées,pour parvenir avec publicité et concurrence à l'adjudication de cet entreprise;
Vu la délibération du conseil municipal de la commune du Saint-Esprit (Landes),du 27 février 1829;
Notre Conseil d'état entendu,
NOUS AVONS ORDONNE CE QUI SUIT:

ART.1er.L'adjudication de la construction d'un pont de bateaux sur l'Adour entre Bayonne et Saint-Esprit,faite et passée le 20 février 1829,par M..le préfet des Basses-Pyrénées,au sieur Lacouture,moyennant la concession d'un péage sur ce pont pendant deux ans,cinq mois et vingt-six jours,est et demeure approuvée.
En conséquence,les clauses et conditions de cette adjudication recevront leur pleine et entière exécution.

2.L'administration est autorisée à acquérir,en se conformant au mode prescrit par la loi du 8 mars 1810,les terrains et batimens nécessaires pour établir les abords du pont et les raccorder avec les communications existantes.

3.Le cahier des charges,le procès-verbal d'adjudication,et le tarif du péage,tel qu'il a été modifié par le préfet le 28 février 1829,resteront annexés à la présente ordonnance.

4.Notre ministre secrétaire d'état de l'intérieur est chargé de l’exécution de la présente ordonnance.

Donné en notre château de Saint-Cloud,le 10 Juin de l'an de grâce de 1829,et de notre règne le cinquième.

Signé CHARLES

Par le Roi:le Ministre Secrétaire d'état au département de l'intérieur,
Signé De MARTIGNAC

TARIF du Droit à percevoir au Pont provisoire sur pontons pour le passage de l'Adour à Bayonne.
Pour une personne à pied O f  02c 1/2
Par carrosse,y compris les chevaux et le conducteur 2.00
Par chariot à quatre roues,compris la charge et le conducteur 2.00
Par charrette à chevaux,à deux roues,y compris le conducteur et la charge 1.50
Par chariot vide 1.00
Par chariot vide à chevaux et à deux roues 075
Par chaise à deux roues,les chevaux et le conducteur 1.50
Par charrette à bœufs chargée 0.60
Par charrette à bœufs vide 0.40
Par cheval ,y compris le conducteur 0.20
Par chaque veau,y compris le conducteur 0.10
Par chaque bête asine,la charge et le conducteur 0.10
Par cochon,y compris le conducteur 0.10
Par mouton,chèvre ou brebis,y compris le conducteur 0.01 1/4
Par chaise à porteurs 0.40

Seront admis à l'abonnement ,à raison de trente centimes par mois,les ouvriers attachés aux ateliers de la marine royal et aux fortifications et ceux travaillant aux chantiers de la marine marchande.
Sont exempts du péage le préfet,les sous-préfets en tournée,les ingénieurs et conducteurs des ponts et chaussées,la gendarmerie dans l'exercice de ses fonctions,les militaires voyageant avec feuille de route,ceux faisant partie de la garnison de la ville de Bayonne ou de la citadelle,les courriers de l’État et les malles faisant le service des postes du Gouvernement.
Les voitures particulières des habitans de Bayonne,n'allant qu'à leurs maisons de campagne de l'arrondissement de Saint-Esprit,ne paieront que deux francs pour l'allée et la venue dans le mème jour.

Paris,le 29 novembre 1828.Le Conseiller d'état Directeur général des ponts et chaussées et des mines,signé Becquey.
Approuvé,le 29 novembre 1828.

Le Ministre Secrétaire d'état de l'intérieur.
Signé De Martignac

Vu pour être annexé à l'Ordonnance royale du 10 juin 1829
Le Ministre de l'intérieur,signé De Martignac

Source
Bulletin des lois du Royaume de France
8 e Série
Règne de Charles X.
Tome onzième
Contenant les Lois et Ordonnances rendues depuis le 1 er juillet jusqu'au 31 décembre 1829.
N.° 300 à 335

Bulletin des Lois  (N°300)
N.°11.464
Pages 4 à 6
Collection particulière

08 août 2017

Distributions postales à Bayonne

Bayonne, le 1er juillet 1932.

Le Président

de la Chambre de Commerce de Bayonne

à Monsieur le Receveur des P.T.T., à Bayonne

Monsieur le Receveur,

La Chambre de Commerce reçoit de fréquentes réclamations de commerçants et industriels de la ville, au sujet du service actuel de distribution de la correspondance.
Jadis, Bayonne été favorisé de quatre distributions par jour. Je veux croire que ce régime pouvait passer pour excessif, et je n’insiste pas sur le rétablissement de la distribution de la fin de l’après-midi. Mais la seconde distribution du matin me paraît vraiment devoir être rétablie, après le nombre d’années depuis lesquelles elle est supprimée. Les facteurs du quartier St- Esprit n’arrivent à leur lieu de distribution qu’ entre 9 heures et 9h1/4, attendant ainsi l’arrivée du train de la ligne de Toulouse. Les destinataires ne peuvent donc commencer leur travail utile qu’après 10 heures et plus tard. Il me paraît urgent qu’une première distribution fût rétablie pour le matin de bonne heure, permettant ainsi de recevoir assez tôt le courrier de Paris qui est le principal pour notre ville.
Au moment où on peut espérer que les affaires vont reprendre, après leur long marasme, une période plus active, cette amélioration du service, très désirée, serait la très bienvenue et je vous serai reconnaissant de la favoriser de tous vos efforts.
Avec mes remerciements, je vous prie d’agréer, Monsieur le Receveur, l’assurance de ma considération distinguée.
Le Président


République Française

Postes, Télégraphes et Téléphones

Bayonne, le 26 juillet 1932

Monsieur le Président 
de la Chambre de Commerce de Bayonne

Monsieur le Président,

En réponse à votre honorée du 1er juillet relatives aux distributions postales à Bayonne, j’ai l’honneur de vous exposer, ci-après, les résultats de l’étude à laquelle j’ai procédé.
La 1 ere distribution comprend les correspondances parvenues depuis la veille à 15 heures de la veille à 15 heures de la ville et des divers courriers, celles apportées par l’ambulant Paris à Bayonne, train 11 qui quitte Paris à 19 heures et celles de la route Marseille Toulouse pour par train 509 arrivant vers 8h20.Cette distribution ne peut s’effectuer que vers 8h45, en raison de l’attente de ce dernier courrier qui éprouve souvent du retard.
La 2e distribution qui a lieu vers 15 heures comprend notamment les correspondances de la route de Paris apportées par l’ambulant qui quitte Paris à 22 heures, arrivant au bureau vers midi. C’est de beaucoup le courrier le plus important de la journée.
La 1ere distribution pourrait avoir lieu dès 8 heures si le travail du courrier de la ligne de Toulouse était remis à la distribution de l’après-midi, mais c’est sur la demande de votre Compagnie que nous avons dû l’assurer le matin. Or une statistique récente nous a permis de constater que le trafic apporté par train 509 est insignifiant.
La création d’une 2 e distribution dans la matinée, comprenant les objets en provenance de cette ligne et de celle de Saint-Jean pied de Port, constituerait pour le budget une très lourde charge car il y aurait lieu de procéder à un remaniement des tournées qui comporterait nécessairement des créations d’emplois de facteurs. En effet, avec l’organisation actuelle, les facteurs desservant les quartiers autres que ceux du Centre, soit Beyris, Marracq, St Léon, Allées-Marines, Mousserolles , St-Étienne, St-Bernard, etc., tournées comportant de longs périmètres à desservir, ne pourraient pas rentrer avant 11 heures, trop tard pour procéder au travail de 2e distribution.
Il y a lieu de considérer, à l’appui de cette remarque, que depuis quelques années, en dehors de l’extension de certains quartiers et du parcours accru, le nombre des correspondances postales, lettres, imprimés, journaux, paquets volumineux, a considérablement augmenté et que les conditions actuelles ne sont plus les mêmes qu’au temps où Bayonne comportait un nombre plus élevé de distribution. La charge des facteurs, à leur départ du bureau, a fait l’objet de vos commentaires, dernièrement.
En conséquence, en excluant le principe de l’augmentation numérique du personnel qui n’aurait aucune chance d’être admis en raison de la situation financière, la solution qui pourrait donner satisfaction à l’ensemble de la population consisterait à reporter à la 2e distribution de 15 heures la remise des correspondances apportées par train 509, ce qui permettrait de fixer à huit heures le départ des facteurs, à moins que la Chambre de Commerce n’obtienne de la Cie des Chemins de fer du Midi, d’avancer d’une heure l’arrivée à Bayonne du train de Toulouse.
Après examen de votre part, je transmettrai cette proposition, le cas échéant, à Monsieur le Directeur des Postes à Pau.
Le Receveur 
des Postes et des Télégraphes

Source:
Bulletin de la Chambre de Commerce de Bayonne
Année1932

HÔTEL DE LA CHAMBRE DE COMMERCE
1,Rue Victor Hugo
BAYONNE
1933
Pages 243-244
Collection particulière

06 août 2017

Décès à Pau du maréchal-de-camp baron Jacobi

BUREAU MILITAIRE et DES PASSE-PORTS

Ordre du jour de la 20 me Division militaire

M.le maréchal-de-camp baron Jacobi,commandant le département de Basses-Pyrénées,est mort à Pau,hier,à5 heures de l'après-midi.Les profonds regrets que le lieutenant-général éprouve de sa perte,seront partagés dans toute la division,où chacun a pu apprécier les hautes qualités qui distinguaient cet officier général.
A dater de ce jour,et jusqu'à nouvel ordre,le lieutenant général prend le commandement direct du département des Basses-Pyrénées;MM.les chefs de corps de service,commandants des places et cantonnements et MM.les officiers de l'intendance militaire correspondront avec lui.
Au quartier-général à Bayonne,le 2 février 1847.
Le Lieutenant-général,Pair de France,commandant la 20.me division militaire.
Signé:Comte HARISPE.

Pour copie conforme:
Le Lieutenant-colonel,chef d'état-major,
DE GUISE

Certifié conforme:
Le Conseiller de Préfecture,Secrétaire-général,
POMARÈDE


Source:
Recueil des actes administratifs du département des Basses-Pyrénées.
Année 1847.
Collection particulière

Pour aller plus loin

Acte de décès en ligne sur http://earchives.le64.fr
Décès Pau 1843-1852 
Acte N°44 Vue 263/659
[FRAD064012_5MI445-22_0152.jpg]

Ministère de la culture Base Léonore (Légion d'Honneur)

03 août 2017

Sur le site archives.paris.fr l'acte de mariage d'Ybarnegaray

En ligne sur le site internet

archives.paris.fr

L'acte de mariage civil
Ybarnegaray Dor de Lastours
23 juin 1936
Paris 8
Mariages
13 juin 1936 (acte n° 363) _ 20 août 1936 (acte n° 553)

Cote 8 M 277 _Acte N°390 _vue 5/31

(extrait)

Le vingt trois juin,mil neuf cent trente six,dix sept heures,
devant Nous,ont comparu publiquement en la Maison Commune:Michel Albert Jean Joseph YBARNEGARAY Député des Basses-Pyrénées,Maire d'Uhart-Cize,Officier de la Légion d'Honneur,titulaire de la Croix de Guerre,né à Uhart-Cize (Basses-Pyrénées) le seize octobre mil huit cent quatre vingt trois,cinquante deux ans,domicilié à Paris,1 Place Victor Hugo,fils de Jean Joseph Michel Albert YBARNEGARAY décédé et de Marie ESTRUGAMOU sa veuve sans profession,domiciliée à Uhart-Cize (Basses-Pyrénées) d'une part.

Et Françoise Marie Antoinette DOR de LASTOURS,sans profession ,née à Londres (Angleterre),le quinze aout mil neuf cent sept,vingt huit ans,domiciliée à Paris 25 rue Matignon,fille de Elie Marie Gabriel DOR Comte de LASTOURS décédé et de Marguerite Félicie Pauline GERARD sa veuve,sans profession,domiciliée 25 avenue Matignon d'autre part.

Les futurs époux déclarent qu'un contrat de mariage a été reçu le dix huit juin,mil neuf cent trente six par Me LETULLE notaire à Paris.

(...)

En présence de

Adrien de Souhy,Conseiller général,Chevalier de la Légion d'Honneur à Mauléon Soule (Basses-Pyrénées)

François Comte de la Rocque,Colonel,Commandeur de la Légion d'Honneur,31 rue Spontini

Pierre Baron de Lastours,Commandant en retraite,Officier de la Légion d'Honneur,20 rue Saint Lazare à Compiègne

François Duc d'Harcourt,Député,8 rue du Cirque à Paris,

témoins majeurs ,qui,lecture faite,ont signé avec les époux et Nous,Gaston DRUCKER,Maire du huitième arrondissement de Paris,Chevalier de la Légion d'Honneur



Pour compléter et enrichir vos données généalogiques

Les recherches s'effectuent par type d'acte et par arrondissement

01 août 2017

Liste des professions pour l'apprentissage des enfants de 13 à 16 ans

Liste 

des professions industrielles,commerciales et agricoles,pour lesquelles la pratique de l'apprentissage des enfants de 13 à 16 ans est consacrée  par les usages locaux dans le département des Basses-Pyrénées.

Bijoutier,
Boucher,
Boulanger,
Brodeuse,
Carrossier,
Cerclier,
Chaisier,
Charpentier,
Charron,
Chaudronnier,
Coiffeur,
Cordonnier,
Coutelier,
Couturière,
Cuisinier,
Culottière,
Ébéniste,
Ferblantier,
Forgeron,
Giletière,
Jardinier,
Lingère,
Maçon,
Maréchal,
Mécanicien,
Menuisier,
Modiste,
Pâtissier,
Peintre, 
Piqueuse de bottines,
Plâtrier,
Plombier,
Repasseuse,
Sabotier,
Sellier,
Sculpteur,
Serrurier,
Tailleur d'habits,
Tourneur sur bois,
Travailleurs de l'ameublement,
Travailleurs du livre,
Zingueur.

La présente liste,arrêtée par la Chambre de Commerce de Bayonne dans sa séance du 20 juillet 1932 pour être soumise à l'approbation de M.le Préfet des Basses-Pyrénées.
Bayonne ,le 23 juillet 1932

Source:
Bulletin de la Chambre de commerce de Bayonne
Année 1932.

HÔTEL DE LA CHAMBRE DE COMMERCE
1,Rue Victor Hugo
BAYONNE
1933
Page 228
Collection particulière.


20 juillet 2017

Contre le Lapinisme

Fernand Elosu 
1913

Lapinisme:
Familier et ironique. Fécondité excessive (d'un couple, d'un peuple). Ils ont quatorze enfants, c'est du lapinisme!
© 2016 Dictionnaires Le Robert - Le Grand Robert de la langue française



Le ministre du travail M. Chéron, "travaille" très activement à faire repeupler la France par les autres. Car,soyez-en certain, il compte dans sa famille peu ou pas d’enfants, comme d’ailleurs tous les aristocrates  de la politique  ou de la finance. A très peu d’exception près ,les riches limitent très soigneusement  leur progéniture,abandonnant au prolétariat le soin de produire  même  les enfants et de perpétuer ainsi sa fonction de producteur dans tous les domaines (1).
"L'heure est grave déclare les bons bourgeois et répètent leurs salariés  de la presse. La France est perdue si  sa natalité ne se relève pas!"Et M.Chéron,le bon Terre-Neuve,se met en devoir  de sauver la France.Pour cela,un moyen,un seul,mais sublime! Offrir aux familles une prime de cinq francs pour tout enfant à partir du troisième .Et  vous allez voir tous les membres du gouvernement,le coq Barthou en tête,se mettre au travail avec leur épouse,ou celle des autres, afin de toucher la prime attribuée aux animaux reproducteurs.
Les prolétaires ne suivront pas l’exemple. Sans être ministre des finances, l’ouvrier sait compter et établir son budget. D’autre part, il n’est pas une brute inconsciente, comme les bourgeois l’imaginent. S’il a des enfants, il les veut bien nourris, bien soignés, instruits ; heureux enfin. Or, les vivres sont chers, les loyers hors de prix, les frais généraux d’existence très élevés. Et cet excellent  gouvernement républicain vient promette 70  francs par an pour un quatrième enfant qui coûte à sa famille au bas mot 365 francs.Il est difficile de se moquer plus agréablement du monde et de la République.
Cette offre dérisoire est un aveu. Elle marque la faillite lamentable du dogme patriotique et de toute la morale laïque capitaliste. Les tristes pantins appelés dirigeants ont voulu d’abord jouer du sentiment : la patrie est en danger, l’agriculture manque de bras, l’industrie périclite ! Ça n’a pas rendu. Populo rigolait et disait en haussant  les épaules:"Celui  qui a une patrie à défendre fera des soldats ; le propriétaire se débrouillera pour avoir du personnel ; les actionnaires et rentiers n’ont qu’à venir à l’usine pour relever la production ». Et Populo ne faisait pas d’enfants, imitant en cela les patriotes , les propriétaires et les financiers.
Après le lamentable fiasco  de leurs turlupinades,les pitres  du gouvernement change de tactique. Ils rengainent leurs vieux boniments et offrent  une carotte nouvelle bien fraîche, aux lapins de la repopulation. Même cette carotte est argentée pour paraitre  plus belle. Par malheur, l’ouvrier curieux a gratté, a  trouvé une très mince couche d'argenture et, dans cet alliage même, plus de plomb que d’argent. La mirifique prime n’était que de la monnaie de singe.
Messieurs les reproducteurs, c’est bien triste pour vous, mais il n’y a rien à faire. Ni par les mensonges ni par l’appât de quelques sous  vous ne parviendrez à troubler le peuple dans sa sérénité dépopulatrice. Car c’est sciemment que le prolétariat fait tous ses efforts pour restreindre  sa progéniture. Lorsque que des ouvriers, désireux d’augmenter le bien-être de leur famille et de mieux soigner leurs enfants ,se mettent en grève, que trouvent-ils en face d'eux pour faire échouer leur mouvement de justes  revendications ? Des chômeurs,des meurt-de- faim, toujours prêts à jouer le triste  rôle de jaunes.L' industrie ne manque pas de bras; elle en a trop à son service et en veut encore davantage. De même que le capitalisme a besoin de soldats pour réprimer les grèves violentes, il lui faut des sans-travail pour triompher des grèves des bras croisés. Des soldats pour fusiller,des jaunes pour trahir, voilà ce que les exploiteurs veulent faire des enfants du peuple.
Pour constituer cette armée du crime, la bourgeoisie ne peut plus  compter sur les ouvriers. La prime au lapinisme était sa dernière cartouche; elle a raté, car la poudre était falsifiée.La France va donc se dépeupler de plus en plus , jusqu’au jour où l’armée sera gagnée à la cause du peuple,c’est l’œuvre constante des antimilitaristes, et où la grève générale sera victorieuse, la classe ouvrière ne faisant plus de jaunes. Ce jour-là ce sera la Révolution triomphante, la disparition du salariat ,la fin de l’exploitation de l’homme par l’homme.
Amis ! La bourgeoisie s’émeut  elle entr'ouve en gémissant son  coffre fort ! C’est que nous sommes sur le bon chemin.Hardi les gars ! Plus que jamais soyons de parfaits antimilitaristes et d'excellents dépopulateurs.

F. Elosu,
Docteur médecin

(1) Nous rappelons pour mémoire qu’un de nos camarades, condamné naguère à Bayonne pour une brochure néo-malthusienne, comptait à lui seul le double d'enfants que le tribunal tout entier.Il en avait deux alors que les trois juges et le procureur s'étaient mis à quatre pour en faire un,bien mal foutu par exemple.

Source:
Article consultable en salle de lecture du Pôle d'archives de Bayonne et du Pays basque (AD 64)
39 avenue Duvergier de Hauranne. 
64100Bayonne

Action syndicaliste
Organe mensuel de l’Union des syndicats des Basses-Pyrénées.
N°18 Septembre 1913
Cote :E dépôt Bayonne 7 F Art.3

Pour aller plus loin


A propos de Fernand Elosu
"le docteur Fernand Elosu (Bordeaux 1875–Bayonne 1941) fut le premier anarchiste d’Iparralde. Il pensait que les femmes avaient le droit d’accepter ou de refuser la maternité. Pacifiste, il connut la prison à plusieurs reprises .".Xipri Arbelbide
Le docteur Elosu fut interné à Gurs en juin et juillet 1940 en qualité d"indésirable.
 

17 juillet 2017

Voyage présidentiel à Bayonne

Action syndicaliste

Organe mensuel de l’Union des syndicats des Basses-Pyrénées.

N°18 Septembre 1913

Bureau:1,rue des Cordeliers.Bayonne


Voyage Présidentiel

Notre pitre national, à peine reposé des fatigues d'un grand voyage, va reprendre de nouveaux sa randonnée à travers la France, mais ce sera cette fois pour aller rendre une  visite de politesse au potentat d’Espagne.
Donc, Raymond Poincaré va diriger ses pas au-delà des Pyrénées. Mais avant de quitter le sol de sa douce patrie, le bon Lorrain "consent" à s’arrêter quelque heures dans cette bonne ville de Bayonne. Depuis que la nouvelle est officielle, les habitants ne se sentent plus de joie. D’aucuns attribuent le  sérénité  de la naiure, à cette bonne fortune. Ce n’est pas si invraisemblable que cela.
Il n’en faut pas plus pour provoquer un remue-ménage inaccoutumé chez les gens de l’administration et du "Governement". Pensez donc!
Les personnages officiels : préfet, sous-préfets, députés, sénateurs, maires, conseillers, etc. etc., font reteindre leurs écharpes surannées et repasser à neuf leurs vieilles redingotes poussiéreuses et râpées. Les uns répètent assidûment chaque soir, le discours  qu'ils devront ânonner; les autres, au rôle plus effacé,se contentent  de prendre des leçons de plastique chez les naturiens, afin d’avoir une tenue convenable  devant le chef de l’État.
Il n’est pas jusqu’à nos  fonctionnaires, employés municipaux,qui, eux aussi, manifestent  le désir d’être de la fête. Mais comme leur garde-robe est aussi modeste que leur budget, ils ne font pas grand frais pour soigner leur tenue.
En revanche, ils vocalisent  à qui mieux mieux sur tous les tons et demis-tons de la gamme le refrain du jour : « Vive M. Poincaré ! Vive la France ! Vive la République ! "
Ça ça va être rigolo....
Seulement, que va-t-on bien faire voir de beau et d'original à Monmon? On ne pourra pas renouveler la scène des truffes  parce que les seuls cochons qu'il aura mangeront les  savoureux ascomycètes au  banquet présidentiel même ....Ah!mais j'y  pense,on lui fera gouter du Jean-Jean, du jambon,du bon jambon de Bayonne. Ça sera toujours de la cochonnerie. Poincaré aime ça !
Et puis, il y aura des chanteurs, de la musique, les rues seront décorées, les maisons pavoisées. Il y aura aussi Populo, ce bon chien  qui montre souvent les dents mais ne mord jamais.Il  oubliera devant cet apparat,que  c’est lui qui paie les voyages et et les gueuletons  de toute la clique qu’il acclame au passage. Bast! Il serrera la ceinture d’un cran de plus.
Qu’il est bête le populo !
Quand donc s’apercevra-il qu’il qu’il est berné par les jean-foutre de la politique ! Le jour où il verra clair, il n'ira plus acclamer  les polichinelles qui se gaussent de lui ,et d’un geste peu gracieux,Populo leur foutra son pied au cul ....
Mais quand donc, bon Dieu!

CADRATIN


Article consultable en salle de lecture du Pôle d'archives de Bayonne et du Pays basque (AD 64)
39 avenue Duvergier de Hauranne. 
64100Bayonne
E dépôt Bayonne 7 F Art.3

13 juillet 2017

L'ingénieur de la ville de Bayonne sollicite la mémoire d'un ancien chef cantonnier,à la retraite

19 Janvier 1931
Monsieur Jxxxxxx
Ancien chef-Cantonnier
Maison "L'Enclos"
ST.JEAN.DE.MARSAC (Landes)

Monsieur,

"Pour répondre à une question qui m'est actuellement posée par la municipalité,je vous serais obligé de bien vouloir me faire connaitre si vous vous rappelez dans quelles conditions a été construites,aux Allées marines,la petite baraque occupée par la buvette.

Je n'ai pu,dans les archives du Service de la Voirie,trouver aucun renseignement concernant l'établissement de cet édicule.Si vous pouviez m'indiquer à quelle époque et par qui il a été construit,mes recherches en seraient facilitées.
Je vous en remercie d'avance,et vous prie de croire à mes sentiments dévoués.

P.S-Ci-joint une enveloppe timbrée pour la réponse."

St Jean de Marsacq le 21 janvier 1931
"A Monsieur l'Ingénieur de la Ville de Bayonne

Monsieur l'Ingénieur

Je répond à votre lettre du 20 courant qu'elle me demande des renseignements de la buvette adossée au magasin à outillage de la voirie de Bayonne à l'entrée des Allées Marines.
Voici quelques explications que je peu vous donner.Cette buvette existait de puis très longtemps a une trentaine de mètres a l'est du dit magasin a l'endroit ou l'on a placé la voie de raccordement qui va jusqu'à la place d'Armes *.
Au moment de la pose de la voie elle a été déplacée je crois d'en etre sur pa Mr Laffuste Entrepreneur environt 1910 pour le compte de la tenancière je suis sur et certain que se déplacement a été fait par cimple tolérance des services du Port de la Compagnie du midi et du Conseil Municipal parce que je ne suis jamais été appelé à faire aucun rapport sur se cas.
C'est tous les renseignements que je peu vous donner.
Veuillez agréer mes sincères salutations.
J......."





*Place d'armes,aujourd'hui parking Charles de Gaulle,derrière la mairie de Bayonne


Source:
Document consultable en salle de lecture du Pôle d'archives de Bayonne et du Pays Basque 
Cote: E Dépôt Bayonne 1 O Art 15 -2

10 juillet 2017

Manifestation gueularde à Mauléon


Mauléon , le 4 aout 1936.Une lettre dactylographiée ,signée par un groupe de "Mauléonais excellents patriotes" _sans autres précisions_ a été adressée au préfet des Basses-Pyrénées à Pau.

 

"Monsieur le Préfet,
La situation des Industriels et bourgeois de Mauléon est devenue trop critique ,et les dangers que courent ces citoyens français trop menaçants,pour que vous ne soyez pas éclairé.
Cette cité jusqu'à ces dernières années était prisée par les étrangers tant y était complète la tranquillité.Aujourd'hui,la capitale de la Soule subit une transformation qui la trouble à une vitesse exagérée,pour ne pas dire inquiétante.La masse ouvrière composée surtout d'Espagnols est mené par des éléments extrémistes et l'industrie de la sandale blessée à mort car de jour en jour les rapports entre le Capital et la production deviennent plus difficiles.
Une cellule communiste s'y est installée et le maire de TARNOS en "villégiature" dans notre cité depuis près de deux mois,pouvait se vanter dimanche dernier au banquet communiste de GARAÏBY d'avoir enrôlé 80 jeunes gens sous la bannière du marteau et de la faucille depuis son arrivée au pays basque.Des réunions ont lieu tous les soirs à la HAUTE VILLE et nombreux sont et orateurs et auditeurs.A l'issue de ces réunions qui se prolongent tard dans la nuit,les éléments espagnols se joignant aux français pour effectuer plusieurs fois le tour de ville ,hurlant l'internationale (version française et espagnole).Ils se livrent à cette manifestation gueularde d'autant plus aisément que la rue à cette heure là leur appartient,la police municipale n'existant pas et la gendarmerie n'ayant pas d'ordres pour patrouiller dans la ville.Voilà où nous en sommes,Monsieur le Préfet,et ce mouvement n'est qu'en gestation.
Des renforts sont venus d'Espagne,ces temps derniers,car ses "réfugiés politiques" puisque tel est le qualificatif officiel qu'il sied de leur donner,ne se contentant pas de jouir en paix d'une large hospitalité et de remplir envers cette dernière les devoirs qu'elle leur impose,non:ils font mieux.Se retrouvent dans leur élément "frente popular" ils poussent leur cynisme jusqu'à prendre part au défilé nocturne et au chant qui le scande.Nous apprenons avec soulagement qu'ils sont priés de repartir pour l'Espagne de Don Quichotte ou de s'enfoncer davantage dans les terres françaises:Tant mieux.
Bref,le malaise qui grandit de jour en jour gagne tous les esprits.On craint l'émeute,la discrétion manquant à ceux qui en assument les préparatifs.L'un des chefs est un armurier qui,chassé d'un gros bourg basque,assure à tous ses partisans la distribution d'armes et munitions pour le "Grand Soir" C'est charmant pour les autres !
Non,Monsieur le Préfet,il est temps que cette situation cesse;et que l'air redevienne respirable dans Mauléon.Sinon,les esprits continueront de s'échauffer,des frictions auront lieu entre "blancs et rouges" et l'intervention tardive de ceux qui doivent assurer l'ordre aura été la cause d'incidents regrettables.
Nous comptons absolument sur votre énergie et votre autorité pour améliorer cet état des choses et assurer la sécurité des Mauléonais qui vivent des heures inquiètes ,se rendent compte que Mauléon pourrait être bien le point de départ du Mouvement dont vous devez être au courant.
Veuillez agréer,Monsieur le Préfet,nos meilleures salutations,et l'expression de nos sentiments les plus distingués.
Un groupe de Mauléonais excellents patriotes"

Archive consultable en salle de lecture à Pau des AD 64
Cote 1 M Art.78
Administration Générale du département
Année 1936