Six condamnations pour propagande communiste
Tribunal de Bayonne 12 juin 1941
Ce billet propose de faire connaître, dans les archives accessibles aux recherches sur l’histoire de Biarritz Anglet Bayonne, sous le régime du maréchal Pétain, un jugement. Les magistrats du tribunal de Bayonne ont prononcé le 12 juin 1941, six peines d’emprisonnement allant de deux à quatre ans, pour propagande communiste. Sauf que le sort d’une partie des condamnés a été terrible. Les éléments connus révèlent deux morts. Le premier ,âgé de vingt ans ,meurt en 1942 à la centrale de Poissy (78), le second, vingt-trois ans décède en 1943 à l’extérieur de la prison de Fresnes (94). Et au moins deux autres ont été envoyés vers les camps nazis.
Décret portant dissolution des organisations communistes
26 septembre 1939
Journal Officiel de la République Française mercredi 27 septembre 1939 N°232
Refusant de condamner le pacte germano-soviétique de « non-agression » signé le 23 aout 1939 .le parti communiste subi les mesures répressives du gouvernement d’Édouard Daladier .;presse suspendue, arrestations, dissolution.
Le Président de la République française,
Sur le rapport du président du conseil, ministre de la défense nationale et de la guerre et des affaires étrangères, du vice-président du conseil, des ministres des finances, de l’intérieur, de la marine, de l’air, des travaux publics, du travail, de l’agriculture, du garde des sceaux, ministre de la justice, des ministres de l’éducation nationale, du blocus, des anciens combattants et pensionnés, de l’armement, de la marine marchande, du commerce, des colonies, des postes, télégraphes et téléphones et de la santé publique.
Vu la loi du 19 mars 1939 accordant au Gouvernement des pouvoirs spéciaux,
Le conseil des ministres entendu,
Décrète :
Art.1er._Est interdite, sous quelque forme qu’elle se se présente, toute activité ayant directement ou indirectement pour objet de propager les mots d’ordre émanant ou relevant de la Troisième internationale communiste ou d’organismes contrôlés en fait par cette Troisième internationale.
Art.2_Sont dissous de plein droit le parti communiste (S.F.I.C.) toute association, toute organisation ou tout groupement de fait qui s’y rattachent et tous ceux qui, affiliés à ce parti, se conforment ,dans l’exercice de leur activité, à des mots d’ordre relevant de la Troisième internationale communiste ou d’organismes contrôlés en fait par cette Troisième internationale.
Des arrêtés du ministre de l’intérieur fixeront en tant que de besoin les conditions de liquidation des biens des organisations dissous.
Art.3_Sont interdites la publication, la circulation, la distribution, l’offre au public, la mise en vente, l’exposition aux regards du public et la détention en vue de la distribution de l’offre, de la vente ou de l’exposition des écrits, périodiques ou non, des dessins et, d’une façon générale, de tout matériel de diffusion tentant à propager les mots d’ordre de la Troisième internationale ou des organismes qui s’y rattachent.
Art.4._Sans préjudice de l’application des dispositions du décret du 29 juillet 1939 relatif à la sûreté extérieure de l’État, les infractions au présent décret sont punies d’un emprisonnement d’un an à cinq ans et d’une amende de 100 à 5.000 fr.(…)
Fait à Paris, le 26 septembre 1939.
Ont notamment signé :Albert Lebrun, Édouard Daladier, Camille Chautemps, Paul Reynaud, Albert Sarraut, Henri Anatole de Monzie ,Henri Queuille, Georges Bonnet Georges Pernot, Raoul Dautry, Georges Mandel,
La Gazette
Samedi 29 mars 1941
Page 1
(source:RetroNews)
Cinq jeunes gens se livraient à la propagande communiste dans la région
La Sûreté nationale les arrête
On sait que depuis nombreuses semaines la région était infectée de tracts communistes glissés clandestinement dans les boites aux lettres, sous les portes et parfois jetés en vrac dans les rues de certains quartiers de Biarritz, du Boucau, d’Anglet, de Saint-Jean-de-Luz et de Hendaye. Pour y mettre fin des mesures administratives avaient été ordonnées. On avait procédé à l’arrestation de plusieurs militants. Malgré tout la propagande continuait ferme, et les perquisitions opérées par les policiers demeuraient sans résultat.
Décidé à mettre les délinquants à la raison, M.Dramard, préfet de la zone occupée des Basses-Pyrénées, donna des ordres en conséquence et sur ses instructions un plan fut adopté par les limiers de la Sureté nationale sous les ordres du commissaire Tourret. Ce plan réussit si bien qu’il permit de découvrir les lieux où se trouvaient le matériel servant à la fabrication des tracts et brochures de propagande communiste et à pincer « flagrante delicto » ceux qui se livraient clandestinement à cette fabrication ainsi qu’à la distribution des tracts. Ces derniers ont été aussitôt arrêtés et mis à la disposition du Parquet.
Ce sont les nommés :M.M…20 ans sans profession, d’origine espagnole, domicilié à Biarritz ;
J-M.L,..20 ans linotypiste demeurant à Biarritz ;
j.-A.C…18 ans électricien demeurant à Anglet ;
M.H…25 ans cantonnier au B.A.B. demeurant à Anglet ;
Et H.L….25 ans, ouvrier au B.A.B. demeurant à Anglet .
La population de notre région apprendra cette nouvelle avec la plus vive satisfaction. Il était en effet scandaleux de constater chaque jour l’accroissement de cette propagande dirigée contre ceux qui ont pris la responsabilité du pouvoir et plus particulièrement contre le maréchal Pétain, chef de l’Etat français.
Pour cet exploit la Sûreté nationale a droit à de vives félicitations. Qu’elle continue à les mériter.
Publication d’écrits ayant pour objet de propager les mots d’ordre
de la III Internationale Communiste
AD 64 Bayonne 1027 W Article 45 Tribunal de grande instance de Bayonne
N°723
Audience publique de police Correctionnelle du Tribunal de Bayonne séant au Palais de Justice, le douze juin mil neuf quarante et un
Entre Monsieur le Procureur de la République d’une part :
Et de l’autre :
LABÉNA Henri,26 ans, cantonnier à Anglet, route Labertrane , chalet « Labéna »,né à Biarritz le 18 février 1914 de Marcelino et de Carmen Aynesa
HIRIGOYEN Martin Albert, cheminot à Anglet cinq cantons maison « Eliatine »,né au dit lieu le 10 avril 1914 de Joseph et de Jeanne Lopérena
CHEVREUX Jean Gaston André,18 ans, électricien à Anglet quartier Blancpignon, maison « Marie »,né à Bayonne le 17 mars 1922 de Emile et de Suzanne Clémence Silva
MÉLERO-GLORIA Manuel Pascual,20 ans, commerçant à Biarritz,6 rue Broquedis, né au dit lieu le 5 octobre 1920 de Blas et de Lucia Arzuriaga
CLAVERIE Baptiste,70 ans, demeurant à Bayonne, né Briscous le 2 octobre 1871 de Jeanne Claverie
Détenus, présents
A l’audience publique du 29 mai 1941
La cause ayant été appelée Le Ministère Public a exposé que
Suivant ordonnance du Juge d’instruction du siège, en date du 26 mai 1941,les sus-nommés avaient été renvoyés devant le tribunal correctionnel de céans, sous l’inculpation de publication d’écrits ayant pour objet de propager les mots d’ordre de la IIIème Internationale Communiste :
Qu’en conséquence, suivant avis de Monsieur le Procureur de la République, sous sa date, les six prévenus avaient été invités à comparaître à l'audience correctionnelle du dit jour, pour répondre du délit qui leur était respectivement reproché et à laquelle ils ont déclaré comparaître volontairement et sans citation d'huissier
Il a été fait lecture des pièces de la procédure. Ensuite il a été procédé à l'audition hors la présence l'un de l'autre ,des témoins produits par le Ministère Public ; Avant de déposer les dits témoins ont fait serment de dire toute la vérité, rien que la vérité, ils ont dit n'être parent, allié, ni domestique des prévenus.
Et les prévenus ont été interrogés,
Le greffier a tenu note des déclarations des témoins et des réponses des prévenus,
Le Ministère public a requis l'application de la loi.
Me Delmas, avocat, a présenté la défense de Chevreux- Mélero et Claverie
Me Sens ,avocat, a présenté la défense des prévenus Lajournade, Labéna et Hirigoyen ;et le tribunal a mis l’affaire en délibéré pour le jugement être rendu à l’audience publique du 12 juin 1941 ;Advenu le dit jour,12 juin 1941
Le Tribunal après en avoir délibéré a prononcé le jugement suivant :
Attendu que les nommés Chevreux Jean, Méléro Gloria Manuel Pascual, Lajournade Jean, Hirigoyen Martin, Labéna Henri et Claverie Baptiste, sont prévenus d'avoir ,du mois de décembre 1940 au mois de mai 1941, à Bayonne, Anglet, Biarritz et le Boucau, fait circuler, distribué, offert au public, et détenu en vue de la distribution ou de l'offre au public, des écrits périodiques ou non ,ainsi, en ce qui concerne Claverie et Méléro que du matériel de diffusion, tendant à propager les mots d’ordre de la troisième internationale, et d'avoir en outre ,d'une façon générale, exercé une activité ayant directement ou indirectement pour objet de propager les mots d'ordre émanant ou relevant la Troisième Internationale Communiste ou d'organismes contrôlés en fait par elle ;
Attendu du fait, que depuis plusieurs mois, et plus particulièrement depuis le mos de décembre 1940,des distributions clandestines d’écrits de propagande communiste, étaient effectuées nuitamment dans diverses localités de l’arrondissement de Bayonne, que plus de vingt fois furent jetés au seuil des maisons, dans des boites aux lettres, sur les routes, à l’entrée des usines, dans les tramways, ou collés aux murs, des exemplaires ronéotypés clandestinement de l’Humanité, de « l’Etincelle »,journal communiste régional, de « L’Avant-Garde » organe des jeunesses communistes, ainsi que des tracts et des papillons de propagande ;
Attendu qu’après une longue et difficulteuse enquête, les Services de Police Spéciale, acquirent la conviction que cinq jeunes gens d’Anglet et de Biarritz avaient coopéré à cette propagande ;
Attendu qu’une perquisition opérée le 27 mars 1941, au domicile de Chevreux Jean,19 ans, électricien à Anglet, permit de découvrir dans la chambre à coucher de ce dernier :
1°_trois exemplaires de l’Avant-garde du 1 er mars 1941
2°_un exemplaire de « Notre Jeunesse »,organe central de la Fédération des Jeunesses Communistes de France de Janvier 1941
3°_un opuscule de 25 pages intitulé « Comment se défendre ? » et « Contre la provocation et le mouchardage instrument de la répression »
Attendu qu’interrogé le même jour au Commissariat de police spéciale à Bayonne, Chevreux Jean, reconnut avoir eu une entrevue, à la fin du mois de décembre 1940,sur la route de Blancpignon avec Melero, Lajournade, Hirigoyen et Labéna,et avoir accepté de distribuer des tracts à la demande de Melero ;qu’il déclara encore que quinze jours plus tard Hirigoyen et Labéna étaient venus chez lui apporter un paquet de journaux à distribuer, qu’il prétend avoir brulés ;que vers la mi-janvier 1941,il aurait également brulé un autre paquet remis par Lajournade et Mélero,au quartier Blancpignon ainsi qu’un troisième paquet à lui confié par Lajournade au mois de février 1941 à Bayonne ;qu’enfin au début du mois de mars de la même année ,Lajournade, l’attendant à la sortie de son atelier, lui avait remis un dernier paquet dont une partie a été retrouvée dans sa chambre au cours de la perquisition tandis que le restant aurait été brûlé ;
Attendu que durant l’enquête poursuivie le 28 mars Gloria,20 ans, ancien membre des « Jeunesses Communistes » ancien engagé volontaire dans l’armée rouge espagnole, actuellement sans profession, reconnut l’entrevue avec Chevreux sur la route de Blancpignon ;qu’il précisa avoir reçu les tracts des mains d’un inconnu prénommé selon lui « Henri » ou bien les avoir reçus par la poste, soit de La Rochelle,soit de Rochefort ;qu’il affirma les avoir remis à Chevreux ou les avoir lui-même distribués en compagnie de Lajournade au Boucau et à Biarritz ;
Attendu que Lajournade,20 ans, membre des « Jeunesses Communistes » depuis 1937,linotypiste au journal « La Presse du Sud-Ouest » confirma les dires de Chevreux et Méléro-Gloria.
Attendu qu’Hirigoyen,26 ans, employé à la Cie des tramways B.A.B et Labéna,27 ans, employé à la même Cie, le premier ,secrétaire des « Jeunesses Communistes » des cinq cantons à Anglet, le deuxième membre de la sus-dite cellule nièrent par contre toutes tractations avec Lajournade et Chevreux soit sur la route de Blancpignon,soit au domicile de Chevreux et ce, malgré les déclarations formelles et identique de ce dernier et de lajournade au cours de l’enquête de police déclaration réitérées lors de la confrontation opéré par le Commissaire Spécial.
Attendu que les cinq jeunes gens sus-nommés furent placés sous mandat de dépôt le 29 mars 1941 et incarcérés ensemble à la maison d’arrêt qui a du être improvisé dans une caserne militaire de Bayonne à la suite de la réquisition par les autorités occupantes de la maison d’arrêt cellulaire.
Attendu que devant le juge d’instruction Chevreux,Mélero Glaria et Lajournade adoptèrent simultanément l’attitude déjà prise par Hirigoyen et Labéna à l’enquête de police qu’en effet ils rétractèrent leurs aveux primitifs et alléguèrent contre toute vraisemblance que ces aveux leur avaient été arrachés par la police qui leur aurait porté des coups de poing et de pied et les auraient privés de nourriture ;
Attendu en vérité que Chevreux,Méleéro Glaria et Lajournade se sont bien gardés de faire constater des traces des sévices dont ils auraient été victimes, soit au magistrat instructeur soit au gardien chef de la maison d’arrêt ;
Attendu qu’une simple et rapide lecture de l’opuscule « Comment se défendre » suffit à expliquer leur nouvelle attitude, c’est-à-dire leurs dénégations ;
Attendu cependant que le 14 mai, un incident du au hasard venait confirmer les charges qui pesaient déjà sur Hirigoyen :que par suite d’une fausse manœuvre, la porte d’un petit baraquement servant à garer les outils de la Cie B.A.B. était endommagé ;que pour effectuer la réparation de cette porte le cantonnier Lahitte pénétra dans un local attenant et découvrit, sous un vieux fut de 200 litres, dont il comptait se servir en guise d’échelle, un paquet de documents comprenant des numéros de « L’avant-garde » de novembre 1940 à janvier 1941,plusieurs opuscules de propagande et des papillons gommés, le tout enveloppé dans « La France -illisible_ » du 7 février et « La Gazette » du 28 janvier ;qu’il importe d’indiquer qu’Hirigoyen ,faisant fonction de contre-maitre, avait seul la clef de ce local jusqu’au 29 mars date de son arrestation ;que quelques jours après un membre de sa famille l’avait rapportée au bureau d’Anglet et que depuis elle se trouvait entre les mains du cantonnier Urrutiaguerre ;qu’il convient au plus haut point de rappeler que les numéros des journaux saisis sont contemporains de l’activité d’Hirigoyen et que les journaux d’emballage sont antérieurs à son arrestation ;qu’il est donc fortement permis de présumer qu’il les avaient mis à l’abri dans le local dont il s’agit où l’on ne pénétrait que rarement et en prévision de la perquisition pratiquée chez lui le 27 mars ;qu’il y a enfin lieu de noter que dès septembre 1940,Hirigoyen avait pressenti Chevreux Henri, frère d’un des co-prévenus, afin de savoir si ce dernier comptait adhérer à nouveau aux « Jeunesses Communistes »,ce qui démontre que le sus-dit Hirigoyen s’occupait de propagande dès sa démobilisation.
Attendu d’autre part, qu’après l’arrestation des cinq jeunes gens, vers le 12 avril, des distributions de tracts reprirent à Anglet, Bayonne quartier Saint-Etienne et le Boucau, ce qui provoqua l’ouverture d’une nouvelle information judiciaire ;
Attendu que le 19 avril la gendarmerie et la police de Biarritz apprirent presque simultanément que cinq colis contenant des tracts et du matériel de diffusion, avaient été déposés le 17 avril, dans un couloir du bar St-Pierre, place des halles à Biarritz, par un individu muni d’une bicyclette à remorque, qui fut identifié comme étant le sieur Cadet Bertrand,64 ans, sans profession ;
Attendu que Cadet reconnut sans difficulté qu’ayant acheté huit jours auparavant trente bouteilles vides à un sieur Claverie, ce dernier, alors qu’il venait en prendre livraison avec sa remorque, lui avait demandé comme un service de charger les cinq colis, de les transporter au bar « St Pierre » et de dire qu’un inconnu l’avait chargé de cette course à la gare ;que le même Claverie lui avait offert 20 francs pour prix de ses services mais qu’il n’avait accepté qu’une consommation apéritive ;qu’enfin Claverie avait refusé de l’aider à pousser, se contentant de le suivre à quelque distance puis de le rejoindre au bar, dans le couloir duquel le patron avait accepté le dépôt des colis ;
Attendu que Cadet a encore affirmé qu’à son arrivée au bar Claverie l’avait interpellé comme s’ils ne s’étaient pas vus quelques minutes auparavant, après quoi tous deux s’étaient séparés dès qu’ils avaient eu consommés ;
Attendu que deux jours plus tard, les colis stationnant toujours au bar St Pierre, la femme du tenancier avait eu la curiosité d’en ouvrir un et constatait qu’il ne contenait que des tracts communistes ;
Attendu que son mari avait alors prévenu le Commissaire de police qui, ayant fait saisir les colis, y avait découvert outre 2.000 tracts intitulés « La dictature des 200 familles » et finissant par les mots « Libérez Cazaux, Elosu,Méléro, Lajournade, Hirigoyen,Labéna,Chevreux »,
six paquets de papier duplicateur, des boites de feuilles stencils, des tubes d’encre,une machine à polycopier marque « Everest » et une machine à écrire marque « Underwood ».
Attendu qu’immédiatement, sur réquisition supplétif, Cadet et Claverie furent arrêtés et inculpés d’actes de propagande communiste ;
Attendu que de l’examen du matériel saisi il ressort que la machine à écrire a été vendue le 10 octobre 1938 par la maison Saubois et Fagoaga de Bayonne au sieur Rigal, employé des eaux lequel l’a utilisée comme Président de l’association du Tourisme populaire, dissoute au moment de la guerre ;qu’à cette époque elle a été emportée par le sieur Laporte, comptable de la même Association et Adjoint au Maire d’Anglet, actuellement en zone libre ;que la propriétaire de Laporte à Anglet, la dame Francini a déclaré avoir reçu fin février la visite de Méléro Glaria à qui elle a remis la machine à écrire sur présentation d’une lettre de la fille du sus-dit Laporte, la dame Gaudaubert, lettre adressée de Jurançon à une dame Gourbin, femme d’un ex militant communiste,
Complément du blog Il s’agit très probablement de Paul Courbin avec un C , ancien conseiller municipal communiste d’Anglet,
Né le 24 03 1899 à Beliet (Gironde)Astreint à résidence forcée à St-Martin -de-Seignanx
Emprisonné à Bayonne, transféré au camp de Mérignac
Relâché début mars 1943, arrêté le 25 3 1943 par la brigade Poinsot
Déporté politique, Buchenwald, Lublin, Auschwitz, Mauthausen décédé le 27 03 1945 à Melk (Autriche).
Mort pour la France
Renseignements communiqués par un membre de la famille que je remercie.
pour lui prescrire de remettre cette machine au porteur ;que la dame Franchini,qui détenait les clefs de la maison, s’est aussitôt exécutée en présence de sa sœur Louise Ducassou et du sieur Novion Albert ;que Méléro Glaria que tous reconnaissent formellement, s’est ensuite dirigé vers la station du B.A.B.en emportant la machine.
Attendu que Claverie a prétendu avoir rencontré par hasard vers 19 heures, devant le bar « St Pierre » ,Cadet « qui avait chaud « et lui avait offert à boire ;qu'il a nié par contre avoir chargé du transport des colis le même Cadet, qui maintient énergiquement ses dires ; qu'au surplus deux voisines de Claverie ont vu Cadet entrer chez ce derniers le même jour et à l'heure indiquée par lui ;
Attendu que finalement, que Cadet, sans attache avec le parti communiste, et dont la bonne foi ne paraît pas douteuse, a bénéficié d'une ordonnance de non-lieu ;
Attendu en dernière analyse que Méléro Glaria, fidèle à l'attitude déjà adoptée depuis son arrestation, se contente de nier, contre toute évidence, avoir pris livraison de la machine à écrire ;
Attendu qu'en présence de la connexité des deux informations judiciaires, leur jonction a été ordonnée ;
Attendu que les présomptions de culpabilité qui pèsent sur tous les prévenus, sont écrasantes pour eux ;
Attendu que si tous sont réputés honnêtes et travailleurs, il n'en demeure pas moins évident que leur activité, n'entre politique ou social, est néfaste, puisqu'elle tend, sinon à provoquer ouvertement la guerre civile, du moins à faire renaître la lutte des classes, à créer une agitation extrêmement préjudiciable au relèvement moral et matériel de la France, en empêchant l'union de tous les bons patriotes, union qui, dans les circonstances actuelles, peut seule assurer le salut du pays.
Attendu dans ces conditions, que les faits incriminés doivent être sévèrement sanctionnés, tout en tenant compte, dans l'application des peines encourues de la belle conduite manifestée au front, durant la guerre actuelle ,par Hirigoyen et Labéna.
(…)
Les condamne :Méléro-Glaria et Claverie à quatre ans de prison, cent francs d’amende ;
Hirigoyen trois ans de prison, cent francs d’amende ;
Labéna,Lajournade et Chevreux à deux ans de prison, cent francs d’amende
Dit que les condamnés seront privés des droits mentionnés à l’article 42 du code pénal (…) pendant une durée de cinq années ;
(…)
Présents Darmaillacq Vice-Président
Brachet, juge
Nussy St Saens, Juge
Duplantier, substitut du Procureur de la République
et Sicre commis greffier.
Enregistré à Bayonne le 26 juin 1941
Source :AD 64 Bayonne 1027 W Article 245
Que sont devenus-les condamnés ?
Jean Martin LAJOURNADE
Né le 22 février 1921 à Biarritz
Décédé le 01 septembre 2012 Courbevoie Hauts-de-Seine-Source décès INSEE
Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P
331881_non consulté
Service historique de la Défense, Caen SHD/ AC 21 P 584398_non consulté
https://collections.arolsen-archives.org/en/document/6432658
https://collections.arolsen-archives.org/en/document/78308019
Henri LABENA
Né le 18 février 1914 à Biarritz
Décédé le 18 avril 2010 à Anglet- Source décès INSEE
https://collections.arolsen-archives.org/en/search/person/6427300?s=LABENA&t=1695824&p=0
Service historique de la Défense,
Vincennes GR 16 P 325266_non consulté
Service historique de la Défense, Caen SHD/ AC 21 P 582765_non consulté
Martin Albert HIRIGOYEN
Né le 10 avril 1914 à Anglet
Décédé le 3 août 1990 à Biarritz_ Source décès INSEE
Jean Gaston André CHEVREUX
Né le 17 mars 1922 à Bayonne
Décédé le 21 mai 1942 17 Rue de l'Abbaye, Poissy Source AD 78 Poissy D, 1942 - 1942, 4E 8722 Acte N°218 Vue 77/102
17 rue de l’Abbaye est l’adresse de l’établissement pénitentiaire Maison Centrale de Poissy
Son nom est gravé sur sur le monument aux morts de Bayonne
Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 127930_non consulté
Manuel Pascual MELERO GLARIA,
Né le 05 octobre 1920 à Biarritz
Comptable domicilié à Mauléon
Décédé le 25 août 1943 ,53 avenue de Versailles à Fresnes 94260 (Aujourd’hui avenue de la Division Leclerc).
Mort pour la France (juillet 1948)
Son nom est gravé sur le monument aux morts de Biarritz
Service historique de la Défense,Vincennes Gr16 409412 _non consultéService historique de la Défense,SHD Caen AC 21 P 515 057 _non consulté
AD 64 site de Bayonne _Naissances Biarritz 1926_ 4 E art.122-121
Service de l’état civil de Biarritz
CLAVERIE Jean Baptiste,70 ans,
Né le 2 octobre 1871 à Briscous.
Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 132547_dossier non consulté
Remerciements
Service de l’état civil de la ville de Biarritz
Le personnel du Pole Archives de Bayonne et du Pays basque (AD 64