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17 avril 2023

Colonisation de la Nouvelle-Calédonie

M.le Ministre de la marine vient d'adresser à MM.les Préfets la circulaire suivante.MM.les Maires sont priés de la communiquer aux Commissions administratives des établissements hospitaliers.

Versailles,le 21 janvier 1873.

Monsieur le Préfet,

Un courant d'émigration déjà considérable et qui tend chaque jour s'accentuer davantage se produit actuellement vers la Nouvelle-Calédonie;mais cette émigration ne peut être fructueuse pour le développement de la colonisation que par la constitution de la famille dans les centres agricoles ainsi formés.

Le département de la marine a le devoir de se préoccuper dès à présent d'une semblable situation et j'ai songé à solliciter votre concours pour le recrutement de la population féminine à diriger dans ce but vers notre Colonie. 

Je ne doute pas qu'il ne vous soit possible de trouver dans les établissements hospitaliers,relevant de votre administration,des jeunes filles honnêtes et laborieuses qui,attirées par la salubrité du climat,l’extrême facilité de se placer ou de s'employer à des travaux de tout genre,consentiraient à s'expatrier lorsqu'elles sauraient retrouver une terre française et qu'elles auraient la perspective d'y contracter des mariages avec les colons sérieux du pays.

Je crois devoir vous dire que la marine assurerait aux orphelines:

1°Un trousseau au départ.

2°Le passage gratuit jusqu'à Nouméa.

3°Le logement et la nourriture dans la colonie chez les sœurs de St-Joseph de Cluny jusqu'à leur placement ou établissement.

Recevez,Monsieur le Préfet,l'assurance de ma considération la plus distinguée.

Le Ministre de la Guerre,

Chargé par intérim du département de la Marine et des Colonies,

Pour le Ministre et par son ordre

Le Directeur des Colonies,

A.BENOIST D'AZY

Source :
Pôle d’archives de Bayonne et du Pays basque,
Annexe des Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques
39 Avenue Duvergier de Hauranne,
64100 Bayonne,
Bibliothèque (consultation sur place uniquement)
BIB BAB 1.article 1873
Actes administratifs de la Préfecture des Pyrénées-Atlantiques

10 avril 2023

Mesures à prendre pour découvrir et arrêter les déserteurs

Pau,le 31 octobre 1817.

 Mesures à prendre pour découvrir et arrêter les déserteurs

 

LE PRÉFET DES BASSES - PYRÉNÉES,

Chevalier de l’ordre Royal de la légion d’honneur

A MM. les Maires du Département.

L’orthographe de l’époque a été respectée

Monsieur le Maire,je viens de recevoir des plaintes de S.Exc. le ministre de la guerre relativement au nombre considérable de déserteurs que ce département renferme,et au petit nombre d’arrestations en ce genre qui ont été opérées pendant les années 1815 et 1816,et les neufs premiers mois de 1817.

M.le général commandant la 11 e division militaire attribue cet état de désorganisation à la tolérance extrêmement répréhensible des autorités locales pour les déserteurs et aux habitans qui les recèlent. Il est informé que beaucoup de ces déserteurs obtiennent des passe-ports et des certificats,au moyen desquels ils peuvent se soustraire aux recherches de la gendarmerie ;que d’autres sont reçus,en qualité d’ouvriers et de domestiques,soit dans les villes,soit dans les campagnes ;d’où il résulte que les parens des militaires qui sont restés fidèles à leur drapeaux,se croient autorisés à leur insinuer qu’ils peuvent rentrer avec sécurité  dans leurs foyers.Un tel état de choses doit nuire à l’ordre public,et est d’un dangereux exemple  pour la discipline des troupes.Il importe,Monsieur,d’y remédier,en employant contre les déserteurs tous les moyens de répression que la loi autorise.

Vous devez avoir reçu de MM.les Sous-préfets les listes des déserteurs,s’il en existait dans votre commune,ainsi que les signalemens de ceux qui auraient pu quitter leurs corps postérieurement.Vous trouverez à la suite de cette lettre une nouvelle liste de ces déserteurs.Employez toute votre influence à les déterminer à rejoindre volontairement leurs régimens. C’est par cet acte de soumission que ces militaires peuvent espérer que le commandant supérieur du lieu où siège le conseil de guerre permanent ,voudra bien user à leur égard de la faculté que la loi lui accorde de refuser l’information sur la plainte en désertion.

Mais,nonobstant ces moyens de douceur,il est nécessaire,Monsieur,que vous preniez à l’égard des déserteurs,des informations actives et soutenues sur l’époque de leur arrivée dans votre commune et le séjour qu’ils peuvent y avoir fait.Assurez-vous s’ils ont passé dans des départemens voisins ;faites usage de tous les moyens qui sont en votre pouvoir afin de découvrir leur retraite,et vous l’indiquerez sur-le-champ à la gendarmerie,pour que leur arrestation soit opérée sans délai.

Vous devrez également faire seconder les brigades de gendarmerie par les gardes champêtres ;faites connaître à ces agens qu’ils ont droit à une gratification de 25 francs pour chaque capture,conformément au décret du 12 janvier 1811,en leur donnant l’assurance qu’ils en recevront le montant au fur et à mesure des arrestations dues à leur zèle et à leur activité.

La gendarmerie a reçu l’ordre de redoubler de soins dans cette partie importante de son service.Sa conduite m’est un sûr garant de son dévouement ;mais j’ai le droit d’attendre que MM.les Maires l’aideront de tous leurs moyens dans les opérations dont elle va s’occuper.N’oubliez pas,Monsieur,que c’est un devoir pour vous de montrer une juste sévérité envers les déserteurs ;mettez de coté toute considération particulière ;ne voyez dans les ordres que je vous transmets que l’intérêt du service de Sa Majesté ;il est tems que les hommes qui ont été assez lâches pour abandonner leurs corps,rentrent dans le devoir ;si ce n’est par l’effet de vos exhortations auprès de leurs familles,que ce soit d’après des mesures promptes et concertées avec la gendarmerie.Les personnes qui leur donneront asile doivent particulièrement fixer votre surveillance.Il convient d’user de la même rigueur envers elles qu’envers les déserteurs. Signalez en conséquence,à la gendarmerie,toutes celles qui se permettront de contrevenir aux lois et ordonnances sur cette matière.Vous ne devez,en un mot,rien négliger pour concourir au raffermissement de la discipline militaire.Vos fonctions vous en font une obligation :votre dévouement au Roi vous en fait un devoir,et j’ai la confiance de croire que vous me mettez à même de rendre un compte satisfaisant de votre conduite aux ministres de Sa Majesté.

Recevez,Monsieur,l’assurance de ma considération distinguée.



DESSOLLE

Certifié conforme :
Le conseiller de Préfecture,
Secrétaire général,

L’exemplaire adressé au maire d’Anglet comporte les annotations manuscrites suivantes :

Cazenave (Auger) déserteur de la Légion des Basses-Pyrénées

Dalière (Pierre) idem

Landalle (Salvat) idem

 

Source :
Pôle d’archives de Bayonne et du Pays basque,
Annexe des Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques
39 Avenue Duvergier de Hauranne,
64100 Bayonne,
Bibliothèque (consultation sur place uniquement)
BIB BAB 1.article 1817
Actes administratifs de la Préfecture des Pyrénées-Atlantiques
 

 

Articles du blog relatifs aux déserteurs 

 

Déserteurs et insoumis de l'arrondissement de Mauléon au XIXe siècle

 

Désertion et insoumission : extraits des dispositions réglementaires (1903-1922)

 

A propos d'une désertion signalée en janvier 1916  

 

Bidondo Jeanne, prévenue de complicité de désertion.1914-1917  

 

Les parts d'ombre associées au dossier Jeanne Bidondo,complicité de désertion.1914-1917  

 

Le refus de "l'impôt du sang":insoumis et déserteurs basques pendant la Grande Guerre (1914-1918)  

 

Colonne mobile à la recherche des militaires insoumis ou déserteurs  

 

Déserteurs Russes  

 

Déserteurs russes,autrichiens,prussiens  

 

27 mars 2023

Colonne mobile à la recherche des militaires insoumis ou déserteurs

  PRÉFECTURE  DES BASSES- PYRÉNÉES

L’orthographe de l’époque a été respectée

Nous ,Auditeur au Conseil d’État, PRÉFET des Basses-Pyrénées,

Vu l'instruction arrêtée le 18 mai dernier par le Ministre de la guerre sur les colonnes mobiles dont la formation est ordonnée par l'Empereur pour faire rejoindre des militaires rappelés au service par le décret du 28 mars dernier ;

Vu la lettre de son S.Exc., sous la date du 21 du même mois de mai, qui rend cette mesure applicable à ce département ;

Après nous être  concerté avec M.le Général Baron REY,Commandant le département, chargé par M.le Lieutenant -Général CLAUSEL, Gouverneur de la 11e Division militaire,Commandant en chef le Corps d'Observation des Pyrénées occidentales, de l'organisation de cette colonne ;

ARRÊTONS :

Art.1er Une colonne mobile sera mise sur pied : elle sera divisée en détachemens qui seront envoyés dans les divers cantons du département, pour faire rejoindre les militaires insoumis ou déserteurs.

2. Les Maires des communes dans lesquelles un détachement de colonne mobile se portera, sont tenus, sous leur responsabilité personnelle de favoriser ces opérations de tous leurs moyens et de donner à Monsieur le Commandant,aux Officiers ou Sous-officiers sous ses ordres, tous les renseignemens qui sont en leur pouvoir.Ils fourniront des guides aux détachemens  pour les conduire au domicile ou résidences des déserteurs à rechercher, ainsi que dans tous autres lieux  où il serait jugé convenable de faire des perquisitions.

3.Les militaires, composant la colonne mobile, seront logés chez les habitans, conformément aux règlemens ;ils seront logés de préférence, autant que faire se pourra,chez les père et mère des déserteurs.

4. Le pain sera fourni par les préposés des vivres aux militaires de la colonne ; les gendarmes faisant partie de la compagnie du département exceptés.

Néanmoins dans le cas où la colonne mobile serait trop éloignée des lieux où les préposés sont établis, le pain sera fourni aux mêmes militaires par les communes où ils seront établis, et confectionnés au chef du lieu.Les Maires  se concerteront à cet effet, avec celui du chef-lieu qui fera les dispositions nécessaires pour que la distribution n'éprouve aucun retard .Ces fournitures seront remboursées aux communes par les préposés des vivres de l'arrondissement, sur la présentation des bons du Commandant de la colonne ,visés des Maires, et au prix qui sera fixé par nous pour chaque ration composée de sept hectogrammes et demi entre parenthèses (24 onces et demi.)

5.Les Maires de communes où les détachemens seront placés, fourniront les moyens de transport nécessaires pour aller chercher le pain en chef-lieu du canton.

6.A l'égard des fourrages ; ils seront fournis aux cavaliers faisant partie de la colonne, autres que les gendarmes de la compagnie du département qui n'y auront pas droit, par les préposés de l'entreprise générale dans les lieux où il y en a d'établis, et sur les autres points, par les communes,lesquelles en recevront le remboursement des préposés de l'entreprise de leur  arrondissement sur la présentation des bons du Commandant, visés des Maires,au prix fixé par le traité de l'entrepreneur pour chaque ration composée de cinq kilogrammes de foin,cinq kilogrammes de paille et six litres et  demi d'avoine, ou, à défaut, de maïs.

7. Dans le cas où l'autorité administrative et la présence de la colonne mobile ne détermineraient pas de suite les parens des déserteurs à faire présenter ceux-ci pour être dirigés sur le chef-lieu du département, la garnison sera établie à leur préjudice.Cette mesure ne cessera que lorsque les déserteurs qui y auront donné lieu,se seront rendus à Pau et sur un ordre émané de nous.

Néanmoins s'il se présentait des circonstances où la justice paraîtrait commander impérieusement la levée de la garnison, le Maire du chef-lieu du canton est autorisé à la suspendre provisoirement, sauf à instruire sur- le- champ des motifs de cette suspension M. le Sous-préfet qui nous en rendra compte et ordonnera, s'il y a lieu ,le rétablissement de la garnison.

8.Les militaires que la présence des colonnes mobiles ou des garnisaires fera rentrer dans le devoir, ou qui seront arrêtés par ces colonnes, seront envoyées au chef-lieu de la Préfecture pour y recevoir leur destination.

La gendarmerie chargée d'escorter ces détachemens prendra toutes les précautions nécessaires pour empêcher les évasions.

9. Conformément à l'instruction de S p.Exc. le Ministre de la guerre précitée,la solde journalière des garnisaires sera payée ainsi qu’il suit ;savoir :

Pour chaque soldat 1 fr

Pour chaque caporal 1fr.25c

Pour chaque sergent,brigadier ou maréchal-des-logis,soit de gendarmerie,soit des troupes à cheval 1fr.75c

Pour chaque officier,quels que soient son arme et son grade 3fr.

Si  les garnisaires sont montés, ils recevront,outre le traitement extraordinaire ci-dessus fixé, les fourrages en nature pour leurs chevaux ,sur le pied déterminé par l'article 6, ou l'indemnité représentative des fourrages qui est d'un franc vingt-cinq centimes par ration .Dans ce cas, la fourniture par le préposé des fourrages,ou  par la commune, à sa place,cessera.

10.Indépendamment du traitement extraordinaire accordé aux garnisaires,tout individu chez qui la garnison sera placée,payera, par chaque garnisaire, et par jour, un supplément d'un franc qui sera mis en fonds commun, et déposé par nous dans la caisse du Receveur général,pour y rester à la  disposition de S.Exc. le Ministre de la guerre

 

11.Le traitement extraordinaire des garnisaires  pourra,si les  déserteurs persistent dans leur insoumission,être élevé,d’après nos ordres spéciaux,savoir :

Pour chaque soldat,à 3fr.50c.

Pour chaque caporal,à 4 fr.

Pour chaque sergent,à 4fr50c.

Pour chaque officier,à 5fr.50c.

 

12.Les garnisaires seront établis au préjudice des militaires insoumis ou déserteurs et de leurs père et mère.

13.Les frais en seront par eux acquittés,tous les cinq jours et d’avance.

14.En cas d’insolvabilité des père et mère des militaires insoumis ou déserteurs,la commune sera responsable des frais de garnison.Cette responsabilité  sera ordonné par un arrêté spécial rendu par nous,sur les renseignemens et l’avis de M.le Sous-préfet.

15.Le Maire du chef-lieu du canton,à la vue des documens fournis tant par les Maires des communes intéressées,que par le Commandant de la colonne mobile,liquidera les frais de garnison.Ces frais seront versés en mains d’un membre du Conseil municipal du chef-lieu,désigné par le Maire.Ce membre du Conseil ouvrira à cet effet un registre de recettes et de dépenses,et un autre pour les recettes provenant du supplément qui doit être payé conformément à l’article 10 du présent arrêté.

16.La remise des fonds provenant de ce supplément et formant le fonds commun,sera faite,tous les dix jours,à M.le Sous-préfet de l’arrondissement par le membre du Conseil municipal,et celui-ci adressera en même tems à ce fonctionnaire un bordereau des recettes,certifié et signé de lui.

M.le Sous-préfet nous fera passer ces fonds au fur et à mesure des remises,pour être versé dans la caisse du Receveur-général.

17.Les journées de garnison seront payées à M.le Commandant (…)Maires des communes où la garnison sera établie. M.le Maire du chef-lieu délivrera,dans cet objet,des mandats auxquels demeureront annexés les états de revues,comme pièces justificatives des dépenses.

18.Les Maires feront toutes les démarches nécessaires pour faire effectuer le payement des frais,et faute par les parens des militaires insoumis ou déserteurs,et,à leur défaut,les habitans responsables d’y pourvoir,ils seront contraints par saisie et vente de leurs effets,conformément à l’arrêté de notre prédécesseur du 16 avril 1811,relatif aux garnisons,dont les dispositions sont maintenues en ce qui  n’est pas contraire au présent.

19.Le présent arrêté sera imprimé et envoyé aux Sous-préfets et aux Maires qui demeurent expressément chargés d’en assurer l’exécution,chacun en ce qui le concerne.Il sera aussi adressé à M.le Général Commandant le département,à M.le Capitaine de la Gendarmerie,et à MM.les Commandans des colonnes mobiles.

A Pau,le 9 juin 1815.

COMBE-SIEYES.

 

Source :
Pôle d’archives de Bayonne et du Pays basque,
Annexe des Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques
39 Avenue Duvergier de Hauranne,
64100 Bayonne,
Bibliothèque (consultation sur place uniquement)
BIB BAB 1.article 1815
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