14 mars 2015

1953:L'affaire Finaly à travers le quotidien d'information Côte Basque Soir

Après l'annexion de l'Autriche par l' Allemagne  nazie en 1938, Fritz Finaly et  son épouse Anni (sans e) se réfugient en France .
Dans le sillage de la déclaration de guerre par la France à l'Allemagne,Fritz Finaly est interné  au camp de Chambaran (Isère). S'ensuivent des  conditions de vie difficiles pour des réfugiés étrangers,juifs, sous les gouvernements successifs d'Edouard Daladier, Paul Raynaud, Philippe Pétain puis de l'occupant allemand.Deux enfants du couple Finaly naissent;Robert ,le 14 avril 1941 et le 3 juillet 1942 Gérald .
Le 14 février 1944, les époux Finaly sont arrêtés par la Gestapo ,déportés vers Auschwitz, d'où ils ne reviendront pas.Les deux enfants qui avaient été cachés, ont été confiés à Mlle Antoinette Brun, directrice de la crèche municipale de Grenoble.
Après la guerre , Mlle Brun refuse de rendre à d'autres membres de la famille Finaly , Robert et Gérald qu'elle a fait baptiser.En découle  une bataille judiciaire de plusieurs années .En 1952,la famille Finaly obtient gain de cause, mais les enfants sont enlevés.Ils apparaissent brièvement à  Bayonne, avant d’être amenés  avec l'aide de prêtres , au Pays basque espagnol .L'affaire devient publique en 1953.
Le  pôle patrimoine de la médiathèque de la ville de Bayonne dispose d'une  collection de Côte Basque Soir de cette période.Une consultation des éditions  de ce quotidien d'information témoigne de la place considérable de l'affaire Finaly dans le traitement des actualités.
Dans les extraits présentés ,on relèvera des variations dans l'orthographe de quelques patronymes

Points de repère

Deux billets  signés Marc Legasse:
24 février 1953;Une tradition basque:les curés en prison
9 mars 1953;Pavane pour un séparatiste Basque défunt

28 février 1953 ;une lettre ouverte de Jean Ybarnegaray

26 février 1953;une déclaration de Benjamin Gomez



Côte Basque Soir -Lundi 2 février 1953
Page 2 
Deux enfants israélites disparus de Grenoble sont retrouvés à Bayonne où ils venaient d’être confiés à un pensionnat

Gérald et Robert Finaly ,deux enfants israélites confiés depuis l'occupation à Mlle Brun,directrice de la Crèche municipale de Grenoble et dont les parents périrent en déportation,avaient disparu.
Melle Brun,qui s'était attachée à eux,avait refusé de les remettre à des membres de la famille qui les réclamaient.Des procès ont été engagés et Melle Brun avaient été condamnée pour non présentation d'enfants.Ceux-ci étaient dans une retraite secrète en Dauphiné.Ils viennent d’être retrouvés à Bayonne.
Mlle Setoun professeur de l'enseignement libre à Grenoble,originaire d'Arneguy,vint au pensionnat St-Louis de-Gonzague,à Bayonne,demander au Supérieur s'il consentirait à prendre comme pensionnaire deux orphelins israélites sans famille,recherchés par le gouvernement israélien.Le supérieur fit remarquer qu'il était nécessaire qu'ils aient un répondant.Les conditions ayant été réglée,une dame inconnue  descendant en gare de Bayonne de l'express de Dauphiné amena au Pensionnat deux enfants,sous le nom de Martela.Cette dame dit avec satisfaction que ces enfants seraient ainsi en sûreté loin de Grenoble ,en attendant la décision  de la Cour à leur égard.Ces déclarations mirent le supérieur en éveil.Il apprit la disparition des deux enfants et le procès auquel donnait lieu leur sort.Il prévint les autorités religieuses et le Parquet.Des relations furent nouées entre les parquets de Bayonne et de Grenoble .En attendant les décisions de justice les deux enfants ont été admis à ce collège bayonnais.

 



















Côte Basque Soir - Mardi 3 février 1953
Les deux petits Finaly ont été Kidnappés ce matin à St-Louis-de-Gonzague à Bayonne.
On pouvait espérer que l'affaire de Gérald et Robert Finaly ,les deux enfants israélites dont le père et la mère sont morts en déportation et que se disputent d'autres parents  ainsi que Mlle Brun,la directrice de la Crèche municipale de Grenoble qui les a élevés et désire les conserver trouverait à Bayonne le calme,en attendant les décisions de justice les concernant.
Les deux enfants avaient été admis au collège Saint-Louis-de-Gonzague conformément à la décision prise par les magistrats en attendant les jugements à venir.
Gérald et Robert,bien élevés,ayant causé une excellente impression,se semblaient en aucune façon ,malheureux.Ils ne manifestaient pas la timidité et le dépaysement que l'on constate chez bien des êtres jeunes transplantés d'un jour à l'autre dans un milieu différent ,mais au contraire une assurance non pas effrontée,mais de bon aloi.
Or ce matin,coup de théâtre.Les enfants ont disparu.Dans la journée d'hier,M.le Supérieur de Saint-Louis avait été chargé de la garde des enfants et c'est lui-même qui ce matin a alerté la police judiciaire de cette disparition mystérieuse dont on devine combien il était ennuyé étant donné que de lui-même il avait mis la Justice au courant de la présence de ces enfants dans sa maison.
Les enfants se sont levés ce matin,à 7 heures,en même temps que leurs petits camarades.A 7h.20,le surveillant du dortoir les a envoyés en études où le surveillant de cette étude a constaté leur absence et donné l'alarme.On se perd en conjonctures sur ce qui a pu se passer.
Il est peu vraisemblable que les enfants soient partis d’eux-mêmes.Par ailleurs,la porte est ouverte,comme celle de tous les externats,pour l'arrivée des élèves le matin.
Un enlèvement apparaît la solution la plus vraisemblable.Le Parquet de Bayonne a ouvert une information contre X... pour enlèvement d'enfants.La police judiciaire et les brigades de gendarmerie ont été alertées.
Cette affaire cause une vive émotion à Bayonne particulièrement dans cet établissement où deux pauvres enfants venaient de recevoir un accueil si familial.
Par ailleurs,nous avons appris que deux personnalités israélites venues de Grenoble s'étaient présentées ce matin au Parquet pour réclamer les enfants et les ramener avec elles en Dauphiné.


 

Côte Basque Soir -Mercredi 4 février 1953
Les deux petits Finaly sont-ils en Espagne ?
La police interroge les professeurs,le personnel et les enfants de Saint-Louis-de-Gonzague
On recherche un mystérieux individu qui,lundi,a demandé aux élèves des détails sur les deux orphelins
En dépit de recherches extrêmement actives,on n'a toujours pas retrouvé les deux petits Finaly,disparus mystérieusement hier matin de l'Institution Saint-Louis-de-Gonzague.
Les enquêteurs se demandent si les deux petits n'ont pas été emmenés en Espagne.
On se perd en tout cas en conjonctures sur la manière dont les enfants ont pu disparaître.
On sait qu'ils ont quitté à 7 heures 30 le dortoir situé au 3 e étage pour la salle d'études du premier étage;ils étaient là à la queue de la file des élèves.
C'est peu après qu'on s'aperçut qu'ils n'étaient pas en classe.
Des interrogatoires des élèves et du personnel,il ressort que nul n'a aperçu une personne étrangère à l'établissement dans l'entourage des enfants.
Comme la rue d'Espagne est actuellement un véritable chantier ,aucune voiture n'a pu venir jusqu'à la porte de l'Institution.Et si les enfants avaient été enlevés de force,ils auraient crié.Sont-ils donc partis volontairement rejoindre une personne amie ?
Serait-ce le mystérieux inconnu qui,lundi,avait questionné des petits élèves de Saint-Louis sur les petits Finaly,appelée alors "Fartella"?
Arrestation de Mme Setouin
Quoi qu'il en soit ,les interrogatoires ont commencé hier et se sont poursuivis ce matin.
M.l'abbé Setouin,frère de Mme Setouin qui était venue de Grenoble à Bayonne pour y préparer le séjour des deux enfants a été interrogé jusqu'à deux heures du matin.
Quant à sa sœur,originaire d'Arneguy,ancienne institutrice à Bayonne,elle a été arrêtée à Grenoble comme co-auteur de la séquestration.
Il est à noter qu'une des tantes des deux enfants,Mme Rosner,a déposé contre Mlle Brun une plainte pour meurtre ,ce qui parait tout de même un peu exagéré quand on sait que sans Mlle Brun et les soins qu'elle leur prodigua,les deux petits orphelins seraient morts depuis huit ans.
C'est en effet en février 1944 que Mlle Brun recueillit les enfants dans les circonstances que voici:
La Gestapo arrêta alors le docteur Finaly et sa femme ,israélites autrichiens réfugiés à La Tronche (Isère).
Sans Mlle Brun les deux enfants seraient morts
Les deux enfants,Robert ,né en 1941,et Gérald,né en 1942,furent confiés à la pouponnière Saint-Vincent-de-Paul à Meylan où on ne peut les garder.
On les remit alors à Mlle Brun directrice de la Crèche municipale de Grenoble  qui,avec le Dr Baudry,membre du même réseau de résistance  hébergeait déjà une dizaine d'autres enfants israélites.
Quand on les lui amena ,les deux petits Finaly étaient mourants:le petit,âgé d'un an et demi,avait une forte dysenterie;l'ainé venait d’être opéré d'une mastoïdite.
A force de soins,Mlle Brun parvint à les sauver.
C'est alors que la municipalité de Grenoble lui donna l'ordre de livrer ses enfants aux Allemands ;elle s'y refusa;on la menaça de la licencier sans traitement ni pension.
Avec l'aide d'un ecclésiastique Mlle Brun loua le château de Vif où elle s'installa avec ses douze petits réfugiés subvenant personnellement jusqu'à la Libération aux frais de leur hébergement.
Après le départ des Allemands,les enfants furent rendus à leurs familles sauf trois:un que sa mère décida de laisser à Mlle Brun  qui l'a depuis adopté légalement et les deux petits Finaly dont les parents étaient morts en déportation.
(...)





































Côte Basque Soir -Jeudi 5 février 1953
La mystérieuse disparition des orphelins juifs
Un radiesthésiste nous affirme que les deux petits FINALY sont à moins de 500 mètres de Saint-Louis-de-Gonzague
Les enfants auraient reçu un message les invitant à sortir du pensionnat et auraient mangé des bananes à leur petit déjeuner

Cette affaire Finaly va-t-elle commencer une guerre de religion?On le croirait à lire les télégrammes envoyés au garde des sceaux par Mme Rosner tante des enfants qui se trouve en Israël et par M.Kakn,rabbin de Grenoble.
Voici le premier:
"Famille Finaly,dont les deux enfants viennent d’être enlevés à Bayonne alors qu'ils étaient sous main de justice ,par des fanatiques religieux,implore secours de justice française  et du ministre de la justice.Dénonce la folie criminelle de fanatiques qui veulent rallumer les luttes raciales et religieuses.Signé :Edwige Rosner-Finaly,tutrice.
Et voici le deuxième:
"Enfant Finaly sous protection parquet de Bayonne ont été enlevés par des fanatiques religieux .Population israélite de l'Isère proteste  et demande des recherches énergiques  afin que la justice française soit respectée."
Le ton de ces télégrammes et le fait que Mme Rosner a porté plainte pour meurtre contre Mlle Brun montre qu'il y a de ce coté-là aussi un certain énervement. (...)

On a retrouvé le "mystérieux individu" qui avait questionné des élèves de St-Louis sur les petits Finaly
On a retrouvé le mystérieux individu qui avait été vu rue d'Espagne en train de causer avec deux jeunes externes du Collège St-Louis de Gonzague.Cet "individu" s'est fait connaitre spontanément à M.Favreau,juge d'instruction.....
Précisons que c'est notre confrère Édouard Flous qui eut désiré obtenir la photo de Robert et Gérald Finaly et quelques renseignements sur leur séjour à Bayonne.



Côte Basque Soir -Mercredi 11 février 1953
Finaly :rien de nouveau
Les enquêteurs s'efforcent de savoir si les prêtres de Saint-Louis mettent des chaussures ou des pantoufles pour dire leur messe
(...)
Ils demandent ainsi à des prêtres :"Dites-vous votre messe en pantoufles ou chaussez-vous des souliers?"
Pourquoi gardez-vous des pantoufles pour circuler dans le dortoir?Ils les font alors  marcher avec des pantoufles pour se rendre compte qu'ils font moins de bruit ainsi.
On constatera que la police avec un admirable souci de faire éclater la vérité,ne néglige aucun détail.
Des parents se plaignent du temps que l'on fait perdre aux enfants au détriment des études.Ils souhaiteraient que les interrogatoires soient effectués sans attente inutile et de préférence le jeudi.
(...)
Mgr Terrier serait entendu
Il est possible que Mgr Terrier,évêque de Bayonne,soit entendu par le magistrat instructeur.Mère Antonine,supérieure de l’institution Notre-Dame-de-Sion de Grenoble,lui avait rendu visite,lundi,lorsqu'elle arriva de Grenoble.
Le rôle de sœur Antonine
On signale de Grenoble qu'il apparaît que le personnage  central de l'affaire qui,jusqu'alors était Mlle Brun,se trouve maintenant être la Mère Antonine de Notre-Dame-de-Sion.Elle aurait joué un rôle prépondérant à Biarritz et à Bayonne dans l'enlèvement des enfants.
En effet,la mère supérieure de Notre-Dame-de-Sion prévenue que le chanoine Silhouette de St-Louis-de-Gonzague ne voulait plus garder les enfants,se rendit immédiatement à Bayonne et,dans la journée qui précéda la disparition des enfants Finaly,elle aurait préparé une nouvelle résidence pour Gérald et Robert.
La mère Antonine eut une entrevue assez longue avec l’évêque de Bayonne,Mgr Terrier.Selon la Mère Antonine,elle serait allée voir l’évêque pour s'excuser auprès de lui des ennuis que pourrait lui apporter dans la région l'affaire Finaly.
Affaire d'honneur Basque.
Notre confrère Sud-Ouest estime que la disparition des enfants Finaly parait avoir pris le caractère d'une affaire d'honneur basque.
Basque,en effet,Mlle Setoain avait été chargée d'une mission qu'elle ne put mener à bien en raison de l'intervention judiciaire.De ce fait,il est vraisemblable  que d'autres filles ou garçons du pays ont voulu remettre les choses au point et "pour l'honneur" empêcher que soient livrer les deux enfants aux autorités.



Au sujet de l'affaire Finaly
Un article du bulletin diocésain
(...) Certains journaux ont publié des commentaires et des déclarations qui mettent en cause les autorités ecclésiastiques ,parlent de fanatisme religieux et voudraient faire croire à je ne sais quelle machination antisémite.
Laissant de coté toutes autres considérations,on peut simplement rappeler certains faits qui paraissent déjà oubliés aujourd'hui:
L’Église de France a pris la défense des Juif en une période où leurs défenseurs n'étaient pas légion:
Des milliers de Juifs doivent la vie sauve à des évêques,des prêtres et des religieux français.
Mgr Terrier ,évêque de Bayonne,nous pardonnera sans doute d'affirmer  que ce prélat ,étant à l'époque évêque de Tarentaise ,a secouru dans son Évêché plusieurs centaines d'israélites français,belges ou hollandais,avec la collaboration de plusieurs prêtres,dont un qui paya de sa vie son audace et son héroïsme;
Dans le diocèse de Bayonne où de nombreux Juifs ,principalement des enfants furent cachés dans des presbytères  ou des colonies de vacances catholiques,le "Bulletin Diocésain" organe officiel de l’Évêché fut suspendu par les autorités allemandes pour avoir publié un éditorial qui protestait contre la persécution juive.
Faut-il enfin rappeler ,puisqu'on a voulu également l'accuser,que la Congrégation de Notre-Dame-de-Sion a toujours été fidèle à son admirable mission d’assistance aux Israélites,et que ses Religieuses n'ont jamais imposé le baptême aux enfants juifs qu'elles ont secourus et souvent sauvés?
De tels faits appartiennent à l'histoire .Ils sont connus non seulement des catholiques,mais aussi des Israélites et des incroyants de bonne foi,qui ont su rendre hommage aux services inappréciables rendus par l’Église.
(...)
Lundi 16 février 1953






















Côte Basque Soir -Jeudi 19 février 1953
"Les petits Finaly seraient à Aguinardia en Espagne" mais l'information n'est pas encore confirmée.
Paris.-Notre confrère "l'Aurore" publie ce matin une information d'après laquelle Gérald et Robert Finaly se trouveraient en Espagne.Ils seraient hébergés dans une institution à Aguinardia,assez proche de la frontière française et de Sare.Cette information n'a pu être confirmée




Côte Basque Soir -Vendredi 20 février 1953
Les deux petits Finaly sont bien en Espagne
On a arrêté un Luzien et un Basque qui leur ont fait franchir la frontière à Biriatou,mais on ignore encore le lieu exact où se trouvent les enfants.
Nous avons annoncé dès hier que les jeunes Gérald et Robert Finaly se trouvaient en Espagne.Cette nouvelle est confirmée.Toutefois ,le lieu de leur cachette est encore ignoré.
Le nom de "Guinardia" qui a été imprimé par un de nos confrères parisiens serait-il celui d'une propriété ou d'une institution scolaire?
C'est possible;en tout cas pas celui d'un village.Ce nom de "Guinardia" signifie en basque "Dent de brebis". On apprend que deux passeurs ,qui avaient fait franchir la frontière aux deux enfants,le 13 février,ont été arrêtés.Il s'agit de François Etcheçaharak,domicilié à St-Jean-de-Luz et d'El Chabo domestique de ferme.

Gérald et Robert Finaly qui avaient quitté le collège St-Louis-de-Gonzague le 3 février,étaient confiés ,le 13 février ,à 21 h,par une personne dont l'identité n'est pas révélée  à François Etcheçaharak .Celui-ci  les amenait à Biriatou  puis les confiait à El Chambo.Ce dernier  fit franchir clandestinement la frontière aux enfants,les conduisit à Véra dans la ferme "Etchegoreta".Le 14,François Etcheçaharak se rendait en voiture en Espagne..Passant à Vera il prenait Gérald et Robert Finaly,les transportait à Saint-Sébastien où un prêtre espagnol domicilié calle Verdura les accueillait. 
 



Côte Basque Soir -Samedi 21 février 1953
L'affaire Finaly
Deux prêtres et un commerçant bayonnais sont écroués.Les enfants sont restés dix jours dans la région bayonnaise avant d’être emmenés en Espagne.
(...)
A Biriatou
Des inspecteurs de police se sont rendus hier à Biriatou où ils ont longuement entendu le curé,M.l'abbé Ibarburu qui est le cousin d'Etchezaharetta.Après cette audition,les inspecteurs ont quitté Biriatou laissant  le prêtre dans son presbytère.
(...)
De l’Hôtel de Police au Palais de Justice.
Devant le commissariat de police et devant le palais de justice de Bayonne où la foule,depuis quelques heures ,s'était amassée,la police a fait dégager les trottoirs à 19h30.
Encadrés par les inspecteurs de la brigade mobile et les gardiens de la paix bayonnais,on voyait tour à tour,sortir du commissariat et monter dans les voitures :Etchezaharreta,le commerçant en radio de St-Jean-de-Luz,le passeur de Biriatou Susperreguy;M. Fagalde,directeur de Société commerciale à Bayonne;M. l'abbé Latxague,professeur de théologie au grand séminaire de Bayonne et l'abbé Aristia,aumônier départemental des J.O.C.(...)



























 


Côte Basque Soir -Lundi 23 février 1953
Où les enfants Finaly ont-ils séjourné pendant les 10 jours qui ont précédé leur passage en Espagne?
Les enquêteurs s'efforcent de l'établir ,mais il leur faudra dans doute attendre le retour des deux petits orphelins pour le savoir
(...)Les faits antérieurs au 3 février sont instruit par le Parquet de Grenoble.Le magistrat bayonnais s'attache donc à établir les événements à dater du 3 février jusqu'à ce jour.
Dans la nuit
On reste dans la nuit sur la période du 3 février après la sortie mystérieuse des enfants du collège Saint-Louisde-Gonzague jusqu'au 12.Mais on sait comment ils passèrent clandestinement en Espagne.
Le Passage
Les abbés Latxague et Ariztia avaient par l'intermédiaire de Jean Fagalde eu recours à François Etcheeahareta pour conduire les enfants qui furent pris entre Guethary et St-Jean-de-Luz en auto par François Etcheeahareta .A Biriatou,Susperreguy dit del Campo leur fit franchir la frontière.Del Campo avait été contacté au préalable par Etchezaharreta et le cousin de celui-ci,l'abbé Ibarburu,curé de Biriatou.Del Campo mena les enfants jusqu'à Renteria où il les remit à un pretre espagnol.Les abbés Ariztia et Ibarburu sont allés ensuite voir en Espagne Gérald et Robert Finaly.
Les abbés Laxague et Ariztia déclarent s’être occupés de cette fillère de passage à la demande d'une personne dont ils refusent de révéler le nom.
Deux nouvelles arrestations
Samedi après-midi deux autres prêtres du diocèse de Bayonne ont été inculpés et écroués,ce qui porte à quatre le nombre des ecclésiastiques incarcérés à la villa Chagrin.
L'après-midi,des inspecteurs de police ont conduit au Palais de Justice de Bayonne l'abbé Ibarburu curé de Biriatou et l'abbé Irigoin,vicaire à Saint-Jean-de-Luz.Après un interrogatoire d'une heure,ils étaient amenés à la maison d’arrêt et écroués.Ils sont inculpés l'un et l'autre ,de complicité d'enlèvement de mineurs.
L'abbé Ibarburu avait hébergé Gérald et Robert Finaly avant qu'ils passent clandestinement la frontière.Il se serait rendu ensuite en Espagne avec l'abbé Aristia les voir,après ce passage.
Quant à l'abbé Irigoin,il aurait mis en rapport l'abbé Laxague avec Etchezaharreta,l'électricien de Saint-Jean-de-Luz,qui conduisait dans sa voiture les enfants jusqu'à Biriatou.
Instruction laborieuse
L'instruction est laborieuse car elle doit être conduite à la fois dans un milieu ecclésiastique et dans un milieu basque.Toutefois,il apparaît que l'enlèvement des enfants a été improvisé car trop de personnes s'y sont trouvées mêlées pour que le secret de l'opération put être toujours sauvegardé.




Côte Basque Soir -Mardi 24 février 1953
(...)
Un émissaire du Primat des Gaules en Espagne
On apprend qu'un Père Jésuite s'est rendu en Espagne.Il serait croit-on chargé par le cardinal Gerlier de rechercher avec les autorités espagnoles un règlement de l'affaire.
L'opinion espagnole
La presse espagnole n'accorde guère d'importance à l'affaire Finaly.Elle a diffusé l'appel de l'évêque de Grenoble et a rappelé l'enlèvement d'enfants espagnols hébergés pendant la guerre civile par l' U.R.S.S. ou des pays d'Europe qui ne les ont pas tous rendus.

Une tradition basque:

les curés en prison

C'est une très ancienne coutume dans notre clergé.Ne remontons pas jusqu'au Déluge,signalons seulement qu'au XVIIe siècle,le Curé de Moncayolle ; Benat Goyeneche ,proteste contre une décision anti-forale de Louis XIV.Il est jeté en prison et on lui coupe le cou.
Le Curé Santa-Cruz,mis en état d'arrestation par la police madrilène ,s'échappe par la fenêtre de sa sacristie,gagne les montagnes,y lève une troupe de partisans pour "Dieu et les Fueros".Repris,il est incarcéré à Arramayona.Tout le pays suit avec passion les péripéties de la seconde évasion.
Il y a cinquante ans,le Curé de Sainte-Engrâce, le fameux Harritchabalet,faisait passer sous le couvert de convois funèbres,des ballots de tabac,dissimulés dans un cercueil.Et les cavalcades d'honneur,lors des tournées épiscopales,ont toujours servi à la contrebande des Pottoks,d'un coté à l'autre de la frontière.
Enfin,plus récemment,on vit des centaines de prêtres,coupables de non conformisme,jetés en prison par le Général Franco,"Caudillo d'une Croisade Chrétienne". On en fusilla une bonne dizaine.
Aujourd'hui,c'est l'enlèvement des Finaly.

On pourra penser ce qu'on voudra de ces protestations contre "l’État,c'est moi",de ces refus d'une "Espana una",de ces négations d'une frontière artificielle,de ce "sauvetage" de de deux petits convertis en péril de reconversion.Toutes les opinions sont permises.
Mais,nous Basques,ne pouvons oublier que c'est grâce à ce même esprit de rébellion de notre Clergé que notre langue,frappée d'inutilité ,chassée de l'École,condamnée à mort par les grands maîtres de l'Enseignement ,doit d'avoir survécu.
Nous ne nous étonnons donc pas de l'attitude de nos ecclésiastiques face aux décisions de la Cour de Versailles,des Cortès madrilènes,de la Direction des Douanes,d'une Junta militaire ou de la Cour de Grenoble.
Là,comme sur nos places de pelote,ils savent parfaitement,le moment venu ,retrousser leur soutane et,courant de droite à gauche,défendre vaillamment les couleurs de leur camp.
Félicitons-nous plutôt de la continuité de cet amour de risque dans notre clergé.Il est le gage de notre survie.
Amen.

Marc LEGASSE



Côte Basque Soir -Mercredi 25 février 1953
L'affaire Finaly
Vive effervescence au Pays Basque à la suite de l'arrestation des 4 prêtres
Les conseillers généraux basques mettront-ils MM.G.Petit et de Chevigné en demeure de quitter le Gouvernement ?
Il se pourrait qu'ils décident cet après-midi des mesures de protestations et une grève administrative
L'incarcération de quatre prêtres basques inculpés de complicité d'enlèvement des enfants Finaly suscite une certaine émotion dans les milieux Euskariens.
Les conseillers généraux des cantons basques doivent se réunir cet après-midi au café du Grand-Balcon à Bayonne sous la présidence de M.Louis Inchauspé Président de l'assemblée départementale.
Cette réunion a trait aux répercussions sur l'opinion publique de la région du maintien en prison des quatre prêtres actuellement à la villa Chagrin.
Nous croyons savoir que des mesures de protestations seraient proposées.Certaines personnes suggèrent que MM.Pierre de Chevigné et Guy Petit soient mis en demeure de quitter le gouvernement .D'autres proposent des démissions massives des conseillers généraux et des maires;d'autres une grève administrative.(...)




Côte Basque Soir -Jeudi 26 février 1953
Les Conseillers généraux Basques unanimes,réclament la mise en liberté des prêtres emprisonnés
Treize conseillers généraux des Bases-Pyrénées élus des cantons basques se sont réunis hier après-midi,à Bayonne sous la présidence de M.Inchauspé,président de l'Assemblée départementale afin d'examiner les répercussions de l'incarcération de quatre prêtres basques inculpés dans l'affaire Finaly.
Cette réunion secrète a duré 1h30.
A son issue,ces treize conseillers généraux se sont rendus à la Sous-Préfecture de Bayonne où ils ont été reçus par M.Delaunay,préfet des Basses-Pyrénées,à qui ils ont remis la remis la motion suivante:
"Les conseillers généraux du Pays Basque,réunis à Bayonne le 25 février 1953,sous la présidence de M.Inchauspé président du Conseil Général des Basses-Pyrénées.
Ont le devoir de signaler,comme ils l'on déjà fait par la voie de leur président auprès de M.le Préfet,l'émotion profonde ressentie par le Pays Basque unanime,par suite du développement imprévu de l'affaire Finaly "
(...)
Demandes de mise en liberté provisoire
Me Bernard Dartiguelongue,Me Bernard Personnaz ont déposé hier une demande de mise en liberté provisoire en faveur de MM. les abbés Laxague,Ariztia,Ibarburu et Irigoin.
Cette demande a été signifiée à la partie civile représentée par Me Marcel Ribeton,avoué.Il s'agit d'un document de deux pages dactylographiées,où sont exposés les hauts principes qui dominent l'affaire ,notamment la détention de quatre prêtres basques à la maison d’arrêt de Bayonne.
(...)

Quand nos confrères débitent des bobards sans tiquer !...

Les bobards continuent à alimenter copieusement la chronique.
En voici quelques uns cueillis chez un confrère parisien:
"Va-t-on arriver au terme du jeu de cache-cache auquel les policiers et ceux qui connaissent la retraite des enfants Finaly se livrent?Pendant quelques heures,l'espoir  revint de retrouver les jeunes orphelins.On avait même l'impression que les enquêteurs connaissent leur adresse.Leur rentrée en France n'était plus qu'une question de règlement administratif!"
QUELLE NAÏVETÉ!
"Le gouverneur civil,le préfet des Basses-Pyrénées et le consul de France à Saint-Sébastien ont tenue une conférence commune afin d'étudier un nouveau plan de recherches."
Un plan de recherches entre autorités françaises et espagnoles!Le préfet des Basses-Pyrénées ne s'est en aucune façon rendu en Espagne.Il a formulé du reste,un démenti officiel!
"Les enquêteurs de la Brigade mobile se sont rendus en Espagne.Ils sont revenus dans la soirée et pensent que les enfants pourraient se trouver à Loyola et non plus à Tolosa"
Les policiers enquêtant en Espagne....Le bobard a la vie dure...
"On assurait qu'un représentant de l’archevêché de Paris serait parti dimanche en compagnie d'un envoyé de l’évêché de Bayonne pour négocier à Saint-Sébastien le retour des enfants.Le soir ,on apprenait le départ pour Paris du vicaire général de l’Évêché...."
BOBARDS ENCORE...L’archevêché de Paris dément le départ d'un de ses représentants pour Saint-Sébastien.
"Il convient également de signaler qu'un père jésuite,spécialement mandaté par le cardinal Gerlier,primat des Gaules,a franchi la frontière.Il doit entrer en contact avec les autorités ecclésiastiques espagnoles afin de trouver un règlement de l'affaire Finaly."
Ce père Jésuite n'a pas passé la frontière à Hendaye.Dans les milieux ecclésiastiques de Lyon on dément ce prétendu voyage.

Une déclaration de M.B.Gomez

M.Benjamin Gomez,ancien adjoint au maire de Bayonne,président provisoire du Consistoire Israélite ,interviewé par des journalistes parisiens,a déclaré à ceux-ci qu'il resterait témoin et ne prendrait pas parti.Il entretient depuis toujours les meilleures relations avec le clergé basque et espagnol.Il estime  avec les autres Israélites établis au Pays Basque que "les parents des jeunes Finaly sont fondés à les réclamer;il est normal qu'ils essaient de reconstituer une famille.S'il est vrai que de gros intérêts sont en jeu dans cette affaire,il me parait normal que la famille Finaly,et par conséquent  les deux enfants,en soient les bénéficiaires."

Vendredi 27 février 1953 


Côte Basque Soir -Samedi 28 février 1953
Le Garde des Sceaux rappelle que la détention préventive doit être l'exception
" (...) je dois vous dire que j'ai,il y a un an,envoyé une circulaire aux magistrats ,leur rappelant que la détention préventive devait être l'exception  et la liberté provisoire la règle .Je continue à m'en tenir à ses consignes.
Une fois passé le délai qui pourrait être utilisé par les inculpés d'affaires non-criminelles pour brouiller les pistes,il n'y a pas de raison de les maintenir en prison"

M.de Leotard pose une question au Garde des Sceaux
M.de Léotard ,député de Paris,a demandé ,par voie de question orale,au Garde des Sceaux," à quels critères peuvent se référer les pouvoirs publics pour faire ou laisser amnistier des individus convaincus d'avoir massacré des enfants,et pour au même moment faire emprisonner  (avec refus de mise en liberté provisoire) des personnes qui,aux mêmes heures dramatiques de l'occupation ,recueilli,protégé et élevé des enfants confiés ou abandonnés par leur famille"

Dans une lettre ouverte au Préfet des Basses-Pyrénées M.J.Ybarnegaray proteste contre la détention des 4 prêtes basques.
M.Jean Ybarnegaray nous communique le texte d'une lettre ouverte qu'il a adressé à M.le Préfet des Basses-Pyrénées,le 27 février 1953.Voici le texte de cette lettre.
Monsieur le Préfet
Qu'est ce qui vous est donc arrivé?La douceur et la mesure étaient votre marque et dans une administration où on le voit rarement ,le sourire votre force et votre charme.
Et vous voilà soudain,vis à vis de moi,saisi d'une sorte de frénésie ,celle-là même dont le Parquet de Bayonne est le siège.
Depuis trois ans un parti politique a couvert les murs de la France et,bien entendu,ceux de votre département ,d'affiches où on était prodigue d'insultes à nos soldats d'Indochine,à leurs chefs, trainant nos alliés dans la boue,sans que vous ayez marqué quelque émotion ,en tout cas sans que vous ayez songé à sévir.
Et parce que le vieux lutteur catholique que je suis se révolte devant l'iniquité ,et le proclame,vous voilà soudain en transes,criant "Au feu",et lâchant vos sbires  contre ma proclamation.Car ,durant toute la journée de jeudi,le spectacle pittoresque fut offert à nos Basques,de gendarmes transformés par votre ordre en lacérateurs.
Ils n'en étaient pas très fiers.Vous non plus,sans doute.Tout au moins,je veux l'espérer.
Devant les membres du Conseil  général vous avez déclaré mon affiche "incendiaire". Vous aimez les images ,Monsieur le Préfet,et vous avez cueilli celle-là aux feux que le printemps et les bergers allument dans nos montagnes.
Mais,si incendie il y a,qui donc l'a allumé?Est-ce moi ,en affirmant une fois de plus ma fidélité à ma terre et à ma foi,ma fierté de nos prêtres,o ceux-là qui jettent en prison quatre  des meilleurs de ces prêtres dont le seul crime est d'avoir dressé au-dessus des brouillards de la Loi la cime du plus clair et plus haut devoir?
Vous vous êtes engagé,c'est vrai,à faire cesser cette extravagance et à obtenir que les internés de la Villa Chagrin soient mis en liberté provisoire.Confiants en cet engagement,les conseillers généraux se sont résignés  à une pale motion  d'unanimité.Si votre engagement est tenu ,si vous parvenez à convaincre les magistrats de cette mesure d'équité,tant mieux:un souffle d'apaisement passera sur notre vieille terre.
Mais si,comme tout permet de le craindre,les magistrats s'obstinent dans leur rigueur et si les prêtres  et le commandant Fagalde sont maintenus en prison,alors Monsieur le Préfet ,perdez toute illusion.Les conseillers généraux que vous avez réussi une fois encore à incliner à votre désir ,se dresseront dans la même révolte que moi.Et le Pays Basque vous offrira ce spectacle  que vous ne soupçonnerez pas d'un peuple rassemblé dans l'unanimité  et dans la force de ces prêtres persécutés.
Et cette force,croyez-moi,Monsieur le Préfet ,ni vos gendarmes,ni votre sourire,ne réussiront à la réduire ou à l'apaiser.
En attendant ,le privilège m'aura été réservé de recevoir comme "incendiaire" votre premier jet de lance.Rassurez-vous,je ne m'en porte pas plus mal.
Jean YBARNEGARAY

Mercredi 1 er mars 1953


Jeudi 5 mars 1953


Vendredi 6 mars 1953     

















A 20h.40,les portes de la Villa Chagrin se sont ouvertes
C'est à 20h40 que les lourdes portes de la Villa Chagrin se sont ouvertes pour laisser sortir les trois abbés libérés.Quelques amis,étaient venus en voiture les chercher.
Après les formalités de levée d'écrou,les abbés Ariztia,Ibarburu et Irigoin furent autorisés à voir un instant l'abbé Laxague,qui demeure écroué.Celui-ci se félicita de leur libération ajoutant qu'il attendait avec confiance la décision de la Justice en ce qui le concerne.
Coiffés du béret basque,portant leurs couvertures et autres bagages,les trois libérés prirent place dans la voiture de Me Bernard Personnaz.
M. l'abbé Ibarburu a déclaré:"Nous sommes heureux certes,de sortir,mais notre joie n'est pas complète puisque l'un de nous reste encore enfermé.Bientôt il sortira lui aussi;nous ferons tout ce qu'il faut pour cela."
Les trois prêtres se sont rendus ensuite ,à l’Évêché où autour de Mgr Terrier,ses vicaires généraux,ses secrétaires,des dirigeants de l'Union Basque,l' événement fut fêté par un verre de Moscatel.
(...)
A SAINT JEAN-DE-LUZ
Les abbés Irigoin et Ibarburu ont été fêtés par les luziens.
Des pétards ont explosé.
Les cloches devaient sonner;mais du fait du maintien de M. l'abbé Laxague en cellule,ces sonneries n'ont pas eu lieu.
M.le chanoine Hirigoyen a donné l'accolade aux deux abbés qui ont,en suite,été l'objet d'une réception donnée à Gure-Etchéa.


Samedi 7 mars 1953


Lundi 9 mars 1953




PAVANE

pour un séparatiste basque défunt

On sait,ou plutôt on ne sait pas que les Géorgiens sont Basques.Le commandant Duhourcau le démontra naguère.Et la toponymie caucasienne le prouve.Staline ne naquit-il pas d'une façon prédestinée ,à Gorri (Rouge en basque )?L'un de ses successeurs parmi les mieux placés sur la route du trône suprême,Géorgien lui aussi ,ne se nomme-t-il pas Beria (le nouveau en basque)?
Plus de doute,Staline était Basque.
On sait d'autre part qu'un autre militaire,le général De Gaulle a démontré que les communistes étaient en fait des séparatistes.Les "Rassemblés du Peuple Français " ne les désignent plus d'ailleurs que sous ce vocable.
Staline était donc bel et bien comme on le savait au reste dans nos campagnes,un séparatiste basque.
Dès lors,ne serait-il pas opportun de célébrer un service funèbre pour le repos de l'âme du grand révolutionnaire euskarien,au cours duquel officieraient tout naturellement les trois abbés rebelles libérés de prison;le curé de Biriatou et le vicaire de St-Jean-de-Luz entourant l’aumônier de la Jeunesse Ouvrière que ses affinités professionnelles avec le défunt désignent pour le premier rôle.
Aux motifs de solidarité politico-raciale qui suffiraient à justifier la cérémonie religieuse ci-dessus projetée,s'ajoute de surcroît pour notre clergé,un pieux devoir de confraternité.Staline,en effet,n'était-il pas avec Pie XII,le séminariste de sa génération qui avait le mieux réussi ?
Marc LEGASSE

Mercredi 11 mars 1953


Jeudi 12 mars 1953


Vendredi 13 mars 1953

Lundi 16 mars 1953
                                                          
Mardi 17 mars 1953
Samedi 11 avril  1953

LE JEU DES PETITS FINALY

ou le Jeu de Loi

Ce jeu se joue avec un dé;chaque joueur le jettera à son tour et comptera sur le jeu,avec sa marque distinctive,autant de points que le dé l'indiquera.
Si l'on tombe sur les petits Finaly,on avancera du nombre de cases indiqué par le dé.
Si vous tombez sur l'Abbé Aristia (4),allez à la Maison inconnue (12)
Si vous tombez sur Monsieur Keller (8),repartez à Saint-Louis-de-Gonzague (1)
Si vous tombez sur l’Évêché (9) vous perdrez trois tours.
Si vous tombez sur le Chanoine Narbaitz (16),allez au Diable (31)
Si vous tomez sur la pelote du Curé de Biriatou (17) allez aux sandales de Thiomo (36)
Si vous tombez sur la réunion du Conseil Général (21),vous perdez un tour.
Si vous tombez sur Me Garçon (22) allez à Cambronne (13)
Si vous arrivez à la Villa Chagrin (19),vous y restez jusqu'à ce quelqu'un tombe sur la réunion du Conseil Général (21),sur l'affiche d'Ibar (18) ou sur les Ministres (33)
Si vous tombez sur le Tribunal (23),allez en prison (19)
Si vous tombez sur la Baronne Bigoudi (27),allez au chateau d'Arcangues (14)
Si vous tombez sur Radio Euskadi (32),allez regarder l'affiche d'Ibar (18)
Si vous tombez dans la Bidassoa (38),vous avez perdu
Si vous arrivez à la venta (39) ,vous avez gagné
 
Samedi 27 juin 1953




Le pôle patrimoine de la médiathèque centre-ville de Bayonne

10 rue des Gouverneurs 64100 Bayonne

Médiathèque de Bayonne

La lecture sur place des collections de journaux est gratuite,ouverte à tous , avec ou sans carte de lecteur de la médiathèque.Il suffit simplement de remplir une fiche bleue LECTURE SUR PLACE ;nom adresse,titre du document,année.La cote correspondante à une collection de journaux  vous sera aimablement communiquée par le personnel du pôle patrimoine .
Côte Basque Soir -1 er semestre 1953 Cote J53

Ouvrages à la médiathèque de Bayonne


Germain Latour,avocat au barreau de Paris
Editions Fayard, mars 2006
572 pages
25 photographies
ISBN:2-213-62825-4
Référence médiathèque de Bayonne:944.082 LAT
Les principales sources documentaires sont précisées page 11 
Bibliographie pages 511 et 512
9 Annexes ;pages 515 à 567



Catherine Poujol avec la participation de Chantal Thoinet
Berg International Éditeur ,2006
320 pages
ISBN:2-911289-86-2
Référence médiathèque de Bayonne:944.082 POU
Sources d'archives publiques page 301
Sources d'archives privées page 302
Bibliographie pages 303 à 309
Index des noms cités

 Auprès des bouquinistes


Page 68

L'affaire Finaly

 (...)il nous faut mentionner une tapageuse affaire où Saint-Louis fut mêlé à son corps défendant."Mentionner",disons nous,car,en dépit de la publicité qui lui fut faite,l'affaire Finaly,considérée objectivement et dans le cadre du collège,prend des proportions beaucoup plus réduites.
Les faits concernant Saint-Louis sont les suivants.Le vendredi 30 janvier 1953,deux enfants sont présentés au Supérieur de Saint-Louis comme dignes d'intérêt,sans autre précision et sous de faux noms.Le dimanche soir le Supérieur apprend fortuitement qu'il pourrait s'agir des enfants Finaly;ce nom du reste,ne lui dit rien.Mais un journaliste qui a suivi leur histoire peu connue à Bayonne lui apprend qu'un jugement a été rendu selon lequel ces enfants,israélites,doivent être rendus à leur famille.
Soucieux de ne pas mêler le Collège à une affaire de ce genre,le chanoine Silhouette consulte immédiatement l'Eveché dont la réponse est nette:les enfants ne peuvent être gardés.Le lendemain matin lundi quand les mandataires de la famille se présentent à Saint-Louis,les enfants ont disparu.Nous renvoyons aux journaux de l'époque pour les suites de cette disparition:enquêtes,interrogatoires,emprisonnements temporaires.En fin de compte les enfants furent ramenés d'Espagne et remis à leur famille.
Cette regrettable affaire,qui a suscité les passions en sens contraire pendant de longs mois,eut sans doute sa répercussion sur la santé déjà ébranlée du chanoine Silhouette qui se démit de ses fonctions à la fin de l'année scolaire 1953.Nommé Supérieur honoraire il se retira dans sa maison familiale de Biarritz où il mourut le 29 novembre 1954.(...)

08 mars 2015

Tableaux de recensement communal des jeunes gens ,l'année de leur 20 ans à Bayonne (1900-1939)


Les généalogistes de Bayonne et de ses environs bloqués dans leurs recherches , sont susceptibles de  trouver de précieuses indications dans les tableaux de recensement des classes entre 1900 et 1939.
Ces tableaux qui  recensaient tous  les jeunes hommes habitant Bayonne l'année de leur 20 ans  sont  consultables en salle de lecture du  Pôle de Bayonne et du Pays Basque (AD 64) .

Quelles différences entre les tableaux de recensement et les registres matricules?

Les tableaux de recensement militaire de la ville de Bayonne ne sont pas accessibles en ligne.En revanche,les registres matricules des Basses-Pyrénées et le cas échéant du sud des Landes, sont consultables sur le site des archives départementales des Pyrénées-Atlantiques (CG64):Registres de recrutement militaire .
En plus des conscrits, les listes de recensement mentionnent les jeunes gens qui ne sont pas retenus pour le service militaire : soutiens de famille, individus de constitution physique trop faible etc.
Les listes de recensement complètent les registres matricules.

Que trouve-t-on dans les tableaux de recensement de Bayonne (1900-1939) ?

Les tableaux sont divisés en trois  parties:
  • Les jeunes hommes  nés à Bayonne et classés dans l'ordre chronologique des dates de naissance,
  • Une seconde partie dénommée Supplément dans laquelle ont trouve des bayonnais et  des jeunes gens nés ailleurs 
  • Une liste alphabétique récapitulative canton nord est et canton nord ouest de Bayonne

Les éléments notés dans les registres comportent  quelques variations au fil des ans.
Dans le registre 1900_année de naissance 1880_ on trouvera :
La désignation du canton; Nord Est et Nord Ouest de Bayonne,
L'indication de la rue et numéro de la maison,
Les noms,prénoms,
Lieu de naissance et date de naissance,
Profession,
Nombre d'enfants,
Résidence,
Taille,
Noms,prénoms,profession des père et mère avec indication s'ils sont morts ou vivants,
Renseignements sur l'existence et la position personnelle des jeunes gens et réclamations,
Degré d'instruction,
Décision du conseil de révision,
Observations,


Le registre 1939 _année de naissance 1919_ mentionne
La désignation du canton; Nord Est et Nord Ouest de Bayonne,
Les noms,prénoms,
Lieu de naissance et date de naissance,
Profession,
Résidence,
Noms et prénoms des père et mère,
Renseignements et réclamations ,
Le degré d'instruction,
Signature des intéressés ou de leurs parents,
Décision du conseil de révision,
Observations,

Quelques exemples de l’intérêt des tableaux de recensement des jeunes gens dans le cadre de recherches généalogiques

Tableau de recensement de la classe 1900 _ année de naissance 1880_

Paul Jean Gratien Megnou  né le 1 er janvier 1880 35 rue vieille boucherie à Bayonne.
L'acte de naissance en ligne sur le site e-Archives AD 64 - Bayonne Naissances 1873-1882
FRAD064006_5MI102_30_0544.jpg ne mentionne pas de date de mariage et ou de décès.
Or,le tableau de recensement de la classe 1900 nous apprend que:
-les parents sont décédés
-Paul Jean Gratien Megnou  est décédé à Limoges en aout 1899

Célestin Charles Maurice né le 2 février 1880 ,7 rue de la Cathédrale à Bayonne.
L'acte de naissance en ligne sur le site e-Archives AD 64 - Bayonne Naissances 1873-1882
FRAD064006_5MI102_30_0552.jpg ne mentionne pas de date de mariage et ou de décès.
Le tableau de recensement  nous oriente vers Buenos Aires

Léon Eugène Gutmann né le 13 juillet 1880,6 rue Sainte-Catherine à Bayonne.
L'acte de naissance en ligne sur le site e-Archives AD 64 - Bayonne Naissances 1873-1882
FRAD064006_5MI102_30_0585.jpg ne mentionne pas de date de mariage et ou de décès.
Le tableau de recensement précise"inconnu,recherches infructueuses" .

Partie supplément à partir du numéro d'ordre
307-Silbete Louis né à Bayonne  le 27 février 1879
308-Hidalgo Louis Raymond  né à Bayonne le 25 aout 1879
309-Arrué Jean Michel né à Bidart le 26 juin 1879
310-Lopétéguy Pierre né à Saint-Pierre d'Irube le 1 er novembre 1879
311-Oliver Louis Paul né à Paris 3 eme arrondissement le 14 novembre 1879 ;résidence à Bradfort Angleterre
312-Pehan Louis né à Bayonne le 28 novembre 1879 
313-Manecy nè à Saint-Palais le 30 juin 1880 résidence  Bordeaux,
314-Aphatie Armand né à Ostabat-Asme le 31 juillet 1880,résidence Cambo
315-Pascal Jean-Baptiste Edmond né à Dax le 10 mai 1880,résidence à Bordeaux,
316-Vergez Pierre Noël né à Hasparren le 24 décembre 1880,résidence à Tarbes,
317-Jean-Baptiste Paul né à Peyrehorade le 25 février 1880 ,résidence en Chine (mécanicien quartier maitre)
318-Lamaison Paul né à Dax le 22 février 1880,
319-Carsuzan né à Briscous le 20 décembre 1880,
320-Darricarrère Isidore louis né à Ciboure le 26 octobre 1880,résidence à Paris 3 eme arrondissement 
321-Tournier Gaston Pierre François né à Ainhoa le 13 mai 1880,engagé volontaire,Tarbes
322-Démias Philippe Célestin né à Aucun (H.P.), le 10 mai 1880,résidence à Vernon (Eure)
323-Gayon Auguste Valérie né à Ustaritz le 10 décembre 1880 ,résidence en mer,
324-Sallenave François Joseph né à Pau le 9 aout 1880,
325-Dulau Jean-Pierre né à Saint-Pierre d'Irube le 21 janvier 1880,résidence à Peyrehorade,
326-Fautous Prosper né à Saint-Pierre d'Irube le 24 mai 1880,résidence à Biarritz,
327-Novion Léon Marie Lucien né à Saint-Pierre d'Irube le 8 janvier 1880,
328-Péhau Armand né à Saint-Pierre d'Irube le 11 juin 1880,
329-Dagie Jean né à Villefranque le 20 juillet 1880 ,résidence à Rochefort,
330-Susbielles Pierre Félix Léonce né à Navarrenx le 12 octobre 1880,résidence à Commercy (Meuse),
331-Dupey Bernard né à Tosse le 4 juin 1880,
332-Meisonnave Eugène né à Puyoô le 4 mai 1880,
333-Naits Charles né à Anglet le 29 décembre 1880
334-Poigt Jean-Baptiste né à Anglet le 19 octobre 1880,
335-Péres François né à Bidart le 7 octobre 1880,
336-Naïs Bernard né à Bidart le 16 avril 1880,résidence à Bidart,
337-Dupreuilh Eugène né à Lagor le 21 avril 1880 résidence à Orx (Landes)
etc jusqu'au numéro d'ordre 387

Les cotes des tableaux de recensement 

E dépôt Bayonne

Pôle de Bayonne et du Pays Basque -AD 64
39 avenue Duvergier de Hauranne 64100 Bayonne


E dépôt Bayonne 1H 39 Recrutement de la classe 1900 _ Année de naissance 1880_
E dépôt Bayonne 1H 40 Recrutement de la classe 1901 _ Année de naissance 1881_


E dépôt Bayonne 1H 41 Recrutement de la classe 1903 _ Année de naissance 1883_
E dépôt Bayonne 1H 42 Recrutement de la classe 1904 _ Année de naissance 1884_
E dépôt Bayonne 1H 43 Recrutement de la classe 1905 _ Année de naissance 1885_
E dépôt Bayonne 1H 44 Recrutement de la classe 1906 _ Année de naissance 1886_
E dépôt Bayonne 1H 45 Recrutement de la classe 1907 _ Année de naissance 1887_
E dépôt Bayonne 1H 46 Recrutement de la classe 1908 _ Année de naissance 1888_
E dépôt Bayonne 1H 47 Recrutement de la classe 1909 _ Année de naissance 1889_
E dépôt Bayonne 1H 48 Recrutement de la classe 1910 _ Année de naissance 1890_
E dépôt Bayonne 1H 49 Recrutement de la classe 1911 _ Année de naissance 1891_
E dépôt Bayonne 1H 50 Recrutement de la classe 1912 _ Année de naissance 1892_

E dépôt Bayonne 1H 51 Recrutement de la classe 1915 _ Année de naissance 1895_
E dépôt Bayonne 1H 52 Recrutement de la classe 1916 _ Année de naissance 1896_
E dépôt Bayonne 1H 53 Recrutement de la classe 1917 _ Année de naissance 1897_


E dépôt Bayonne 1H 54 Recrutement de la classe 1919 _ Année de naissance 1899_
E dépôt Bayonne 1H 55 Recrutement de la classe 1920 _ Année de naissance 1900_
E dépôt Bayonne 1H 56 Recrutement de la classe 1921 _ Année de naissance 1901_
E dépôt Bayonne 1H 57 Recrutement de la classe 1922 _ Année de naissance 1902_
E dépôt Bayonne 1H 58 Recrutement de la classe 1923 _ Année de naissance 1903_
E dépôt Bayonne 1H 59 Recrutement de la classe 1924 _ Année de naissance 1904_
E dépôt Bayonne 1H 60 Recrutement de la classe 1925 _ Année de naissance 1905_
E dépôt Bayonne 1H 61 Recrutement de la classe 1926 _ Année de naissance 1906_
E dépôt Bayonne 1H 62 Recrutement de la classe 1927 _ Année de naissance 1907_
E dépôt Bayonne 1H 63 Recrutement de la classe 1928 _ Année de naissance 1908_
E dépôt Bayonne 1H 64 Recrutement de la classe 1929 _ Année de naissance 1909_
E dépôt Bayonne 1H 65 Recrutement de la classe 1930 _ Année de naissance 1910_
E dépôt Bayonne 1H 66 Recrutement de la classe 1931 _ Année de naissance 1911_
E dépôt Bayonne 1H 67 Recrutement de la classe 1932 _ Année de naissance 1912_
E dépôt Bayonne 1H 68 Recrutement de la classe 1933 _ Année de naissance 1913_
E dépôt Bayonne 1H 69 Recrutement de la classe 1934 _ Année de naissance 1914_
E dépôt Bayonne 1H 70 Recrutement de la classe 1935 _ Année de naissance 1915_
E dépôt Bayonne 1H 71 Recrutement de la classe 1936 _ Année de naissance 1916_
E dépôt Bayonne 1H 72 Recrutement de la classe 1937 _ Année de naissance 1917_
E dépôt Bayonne 1H 73 Recrutement de la classe 1938 _ Année de naissance 1918_
E dépôt Bayonne 1H 74 Recrutement de la classe 1939 _ Année de naissance 1919_

06 mars 2015

1959: éléments constitutifs des délits d'adultère et d'avortement


"Surveiller discrètement les femmes et filles enceintes;signaler au besoin à la police,le départ des femmes enceintes des centres ruraux dans les villes et,au cas d'interruption de grossesse,se renseigner sur les motifs de cette interruption.
P.V.au Procureur.et au préfet"
Source;Répertoire de poche du gendarme.Page 39


ADULTÈRE

I.-Adultère de la femme.
Délit
Peine:3 mois à 2 ans
C.P.,337,al.1.
A.1.Consommation de rapports sexuels (la tentative ou des rapports hors nature ne suffisent pas).
A.2.D'une femme mariée,avec un autre que son mari.
A.3.Avec la volonté de commettre l'adultère (n'existe pas au cas d'aliénation mental,de viol,de croyance erronée au décès du mari au divorce...)
Le complice de la femme encourt outre la peine de prison:Amende :360 à 7200 N.F. (C.P.,338 ,al.1.)

II.Adultère du mari.
A.1 à 3.Outre les éléments ci-dessus,à appliquer à un homme marié,il faut :
A.4.L'entretien d'une concubine au domicile conjugal,c'est à dire relations suivies avec une maîtresse,non seulement au domicile principal,mais encore en tout endroit où le mari va habiter et où il a le devoir ou le droit de recevoir sa femme (une résidence passagère ne suffit pas ).
La complice du mari est punie comme lui.

Observation commune.-La plainte de l'époux outragé est nécessaire pour poursuivre le délit;le désistement de la plainte arrête les poursuites et le mari peut arrêter l'effet de la condamnation de la femme en consentant à la reprendre.Les seules preuves admises contre le complice de la femme résultent du flagrant délit ou de lettres ou pièces écrites par le prévenu.
Hors le cas d'outrage public à la pudeur,la gendarmerie n'intervient que sur réquisition du Procureur.ou commission rogatoire du juge d'instruction ,mises à exécution par un O.P.J. à défaut du maire,commissaire de police ou tout autre O.P.J.















AVORTEMENT
La loi protège l'enfant dès avant sa naissance en réprimant l'avortement ou expulsion prématurée du fœtus.
Délit
Peine:1 à 5 ans.Amende 1800 à 36 000 N.F.
C.P.317,Al.1.
A.1.Fait d'avoir procuré ou tenté de procurer l'avortement.
A.2.Par tous moyens:aliments,breuvages,médicaments,manœuvres,violences ou autres;peu importe qu'ils soient ou non efficaces.
A.3.Sur une femme enceinte ou supposée enceinte,qu'elle soit ou non consentante.
A.4. Avec intention coupable ,c'est à dire en sachant qu'on provoquerait l'avortement ou en estimant qu'on pouvait le provoquer.

B.Le délit est aggravé ou modifié dans les circonstances suivantes:
Délit
Peine:5 à 10 ans .Amende 18 000 à 72 000
C.P.367,al.4 et 5

-l'habitude (au moins deux actes)

C.P.367,al.4 et 5
-les médecins ou autres auxiliaires médicaux (sages-femmes,chirurgiens-dentistes, pharmaciens, étudiants en médecine ou pharmacie,herboristes,infirmiers,etc...) encourent les mêmes peines (délit  simple et délit aggravé par l'habitude)par le fait d'indiquer ,de favoriser ou pratiquer les moyens de procurer l'avortement.Ils encourent,en outre,la suspension pendant au moins cinq ans ou l'incapacité absolue d'exercer leur profession (sous peine d'amende et de prison);

-les suites de l'avortement :si des manœuvres abortives,il est résulté pour la femme une incapacité de travail ou la mort,le délit est punissable comme les Coups et blessures volontaires.

Délit
Peine:6 mois à 2 ans.Amendes:360 à 7 200 N.F.
C.La peine est moindre si c'est la femme elle-même qui se procure ou tente de se procurer l'avortement ou consent à faire usage des moyens à elle indiqués ou administrés à cet effet.
Les complices ne bénéficient pas de cette excuse.

D.L'avortement médical ,si la vie de la mère est gravement menacée,est licite.
Surveiller discrètement les femmes et filles enceintes;signaler au besoin à la police,le départ des femmes enceintes des centres ruraux dans les villes et,au cas d'interruption de grossesse,se renseigner sur les motifs de cette interruption.
P.V.au Procureur.et au préfet (V.H.)

Propagande anticonceptionnelle et provocation à l'avortement.
Délit
Peine:3 mois à 2 ans .Amende 1800 à 18 000N.F.
C.Santé,art.L.646

1°Fait d'offrir,faire offrir,vendre ,mettre en vente,distribuer de quelque manière que ce soit,des remèdes et substances ,sondes intra-utérines ou autres objets analogues susceptibles de provoquer ou favoriser l'avortement (sauf pour pour les pharmaciens,sur ordonnance médicale transcrite sur un registre coté ou paraphé par le maire ou commissaire de police).

Délit
Peine:6 mois à 3 ans
L.647.
Amende:240 à 7 200 N.F.
2°Provocation au délit d'avortement ,même non suivi d'effet par discours dans lieux ou réunions publiques ou par vente,mise en vente,exposition,affichage ou distribution même a domicile et sous bande fermée....de livres,d'écrits,imprimés.annonces,dessins ,images ou emblème,ou publicité de cabinets médicaux ou soi-disant tels.Vente,mise en vente,distribution de remèdes,substances,instruments destinés à commettre le délit d'avortement (même s'ils sont impropres à le réaliser ou si le délit n'a pas été tenté ou consommé).

Délit
Peine:1 mois à 6 mois.Amende:240 à 1200 N.F.
C.Santé L.648,L.649
3° Faits de propagande anticonceptionnelle et vente de remèdes secrets présentés comme jouissant de vertus spécifiques préventives de la grossesse.


Source;
Répertoire de poche du gendarme.
1959 - Charles-Lavauzelle & Cie.Editeurs.
Paris-Limoges-Nancy
Collection privée.
L'ouvrage comporte:

-Première partie:Police judiciaire
-Deuxième partie:Police dministrative
-Troisième partie:Police militaire
380 pages dont une table générale alphabétique de 9 pages

L'adultère dans les archives de justice aux AD 64

Justice -Série U 
Cour d'appel et cour d'assises
Greffe de la cour d'appel
Dossiers de procédures
Dossiers de procédures sur appel des tribunaux correctionnels
4 avril-17 mai 1939 Cote 2 U 1884

Tribunal de première instance de Pau

Tribunaux de première instance
Tribunal de première instance de Pau
Greffe correctionnel
Procédures
Dossiers de procédures correctionnelles:non-lieu
1920 Cote 3 U 4/1651
 
Tribunaux de première instance
Tribunal de première instance de Pau
Greffe correctionnel
Procédures
Dossiers de procédures correctionnelles:affaires jugées
Septembre-décembre 1817 Cote 3 U 4/1690
1819-1821 Cote 3 U 4/1693
Aout-septembre 1866 Cote 3 U 4/1737
1867-1868 Cote  3 U 4/1740
1921-1926 Cote 3 U 4/1747 (3 dossiers adultère et complicité)

Tribunal de première instance de Bayonne

Tribunaux de première instance
Tribunal de première instance de Bayonne
Greffe correctionnel
Procédures
Dossiers de procédures correctionnelles:affaires jugées
Juillet-décembre 1933 Cote 3U 1/1289


Tribunal de première instance de Saint-Palais

Tribunaux de première instance
Tribunal de premère instance de Saint-Palais
Greffe correctionnel
Procédures
Dossiers de procédures correctionnelles:affaires jugées
1910 Cote 3 U 5/866
Octobre-décembre 1913 Cote  3 U 5/871


L'avortement aux  AD 64 

Justice -Série U 

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Établissements pénitentiaires - Série Y

Registre d'écrou

04 mars 2015

1908:l'Association des Cités-Jardins de France au Maire de Bayonne

"J'ai eu connaissance par la voie des journaux que la ville de Bayonne se propose de supprimer une partie de ses fortifications pour les remplacer par des parcs et des jardins."

ASSOCIATION DES CITES-JARDINS DE FRANCE


PARIS, le 19 novembre 1908

Monsieur le Maire de BAYONNE,
Monsieur le Maire,
J'ai eu connaissance par la voie des journaux que la ville de Bayonne se propose de supprimer une partie de ses fortifications pour les remplacer par des parcs et des jardins.
Si vous croyez que le concours de notre Ass.peut vous être utile dans la campagne d'hygiène publique et d'esthétique urbaine que vous menez,nous serons heureux de collaborer à vos efforts.
Inclus vous trouverez un document se rapportant à la campagne que nous avons faits pour les fortifications de Paris.
Pourrais-je vous demander de m'envoyer un plan de Bayonne et quelques photographies de ses fortifications dans l'état actuel.
Croyez,je vous prie,à l'assurance de mes sentiments très distingués.

Georges Benoit Lévy.
N.B.- En réponse:Georges BENOIT-LEVY
9 Brd du Temple

  Tract

 L'Association des cités-jardins de France à la population Parisienne


Citoyennes et Citoyens
L'heure n'est plus aux vaines paroles,aux déclamations pompeuses,aux promesses trompeuses.

VOTRE VIE EST EN DANGER !
Alors qu'en 1789,dans l'enceinte des boulevards extérieurs il y avait 391 hectares d'espaces plantés,dans la même portion du PARIS ACTUEL il n'y en a plus que 137 HECTARES.
Les parcs des congrégations,les jardins des hôtels privés,les places publiques,disparaissent avec une rapidité effrayante.Le Champ de Mars,qui avait 44 hectares,est en train d’être réduit de moitié.Les fortifications,qui représentent des centaines d'hectares,vont être incessamment construites.

DE L'AIR,DE L'AIR,DE L'AIR !
Tel est le cri que vous devez faire entendre lors des prochaines élections.
Il n'est pas vrai que les espaces libres coûtent cher,qu'il est plus économique de vendre le terrain pour des maisons;bien au contraire,ils rapportent.Pour prendre un exemple entre cent,le fait d'avoir crée le parc central à New-York a donné une plus-value de 1.200% aux quartiers avoisinants,tandis que la valeur taxable des 19 autres n'augmenta que du double,durant le même laps de temps,c'est à dire de 1856 à 1881.Au contraire,pour avoir oublié de réserver des espaces libres dans la partie basse de la ville,NEW-YORK eut à payer,en 1902,26 millions de francs afin d'aménager,coûte que coûte,les nouveaux parcs dont le besoin se faisait absolument sentir.
Mais il ne doit pas y avoir là une question de gros sous,et il est encore plus instructif de constater que,dans cette même ville de New-York,la création de terrains de jeux pour les enfants a fait diminuer la criminalité juvénile de 50%.

LES APACHES !
Sont le produit de l'éducation de la rue,avec tous ses vices et tous ses dangers.C'est parce que la majorité des enfants du peuple n'ont pas de terrain où prendre leurs ébats juvéniles,d'instituts techniques où parfaire leur éducation,de centres sociaux où trouver l'asile accueillant et réconfortant que ne donnent malheureusement pas souvent les maisons si chères et si malsaines de nos faubourgs,-qu'ils finissent par embrasser la seule profession dont notre égoïsme leur a laissé le choix,celle d'apaches.
Notre responsabilité est écrasante,lorsque des statistiques comme celle du Professeur Drouardel prouvent qu'un même groupe de 10.000 PERSONNES perd chaque année,par tuberculose, 105 UNITES DANS LE QUARTIER DE PLAISANCE,et 11 SEULEMENT DANS LE QUARTIER DES CHAMPS-ÉLYSÉES.
Aucune considération monétaire ne doit nous empêcher de réaliser notre programme,-surtout lorsque nous pensons que la ville de Paris a,dans son budget annuel de 300 millions,43 millions rien que pour l'Assistance Publique,et 40 millions pour les services de police.
C'est à vous dire si vous préférez dépenser votre argent pour que les hôpitaux regorgent de malades et les prisons de criminels,-ou si vous voulez soutenir un programme qui,en multipliant les espaces libres,les terrains de jeux,les maisons et les quartiers salubres,donnera à la population parisienne le bonheur et la santé auxquels elle a droit.


Ce qu'est l'Association des Cités-Jardins de France

L'association des Cités-Jardins de France a pour but:
D'appliquer à l'habitation les derniers principes de l'hygiène;de former des centres industriels modèles;de développer dans les villes les systèmes de parcs,de jardins et de terrains de jeux;d'encourager à la création des Cités-Jardins.
Partout,dans l'atelier,dans la cité,au foyer,l'Association des Cités-Jardins de France a cherché à introduire des pratiques de vie plus saines et plus belles.Nous cherchons à créer des villes ou villages modèles,de toutes pièces,lorsque cela est possible.Nous cherchons à développer les institutions sociales qui rendent la vie plus clémente et plus efficace.Nous cherchons à développer  les pratiques qui peuvent améliorer le physique et le moral de notre race.Nous cherchons à rendre nos centres de vie urbains plus hospitaliers et plus sains.Pour cela nous avons contribué à la formation de Cités-Jardins,à la propagation du Social Welfare dans les usines,à la conservation et à l'extension des espaces libres des grandes villes.Que l'on songe une minute à l'effet qu'aura dans un atelier l'addition de quelques fenêtres qui laisseront pénétrer toute la journée l'air,la lumière et le soleil.Que l'on songe à l'effet qu'aura sur les ouvrières la disposition près de leur table de travail  de sièges ajustés à leur taille où elles pourront s'asseoir sans risquer de devenir difformes.Que l'on songe ,dans un autre ordre d'idées aux conséquences de la conservation d'un bouquet d'arbres ou d'un parc dans un quartier très peuplé.L'atelier bien éclairé,la cité ayant de vastes espaces libres,feront plus pour combattre la tuberculose que les sanatoria et leurs traitements dispendieux.
L'Association des Cités-Jardins a crée le Service Social qui fait gratuitement toutes enquêtes et délivre des consultations pour tous ceux qui voudraient améliorer les conditions de vie dans nos villes existantes,soit construire de nouvelles villes.

Il en est de la parole humaine comme de la poignée de grains que jette en terre "le geste auguste du semeur". Ils ne lèvent pas tous et il en faut semer beaucoup pour qu'il en germe quelques uns.Semons et répandons aussi les idées que nous croyons justes.-Si les effets s'en font attendre,ne nous décourageons pas pour cela:l'effort utile et vraiment fécond n'est pas l'effort d'un jour,l'effort bruyant,mais l'effort lent,soutenu,quotidien.
BRUNETIERE.

Pourquoi il faut adhérer à l'association des Cités-Jardins de France

Quelques chiffres.-Nous croyons qu'il est insensé de consacrer des millions et des millions à entretenir la misère publique,à créer des hôpitaux,des asiles,des prisons ,des maisons d'hospitalisation,etc.,à développer en un mot les pousses morbides de la société ,au lieu de préparer un sol noble et généreux où les germes futurs croîtront en force,en santé et en beauté.Il est impossible d'extirper de nos grandes cités les maladies sociales dont elles se meurent,tant que l'on n'aura pas modifié les conditions mêmes de leur vie économique et sanitaire.Les millions lancés dans la circulation pour réduire la tuberculose,la prostitution,l'alcoolisme,-et autres-sont comparables aux efforts qui seraient faits pour assécher les océans et les mers.
Le budget de l'assistance publique se chiffrait en 1904,pour la France,à 360 millions de francs.On peut au moins évaluer au double les œuvres d'assistance privée,ce qui donne le chiffre gigantesque de 720 millions.
Pour construire une Cité-Jardin de 1.200 cottages à 5.000 francs l'un en moyenne,et pour y loger 5.000 personnes,il n'en coûterait que 6 millions-10 millions tout au plus.
Pour adhérer à l'Association des Cités-Jardins de France et soutenir son activité,il n'en coûte que 20 francs par an,ou 100 francs pour l'éternité.
Les sociétés antituberculeuses,antialcooliques et autres d'Angleterre ont compris leur devoir.Au lieu de construire des sanatoria,des hôpitaux et des hospices,elles adhèrent à l'Association des Cités-Jardins anglaise.
Avantages réservés aux Membres de l'Association des Cités-Jardins de France.Un département de service social;une exposition permanente de 10.000 photographies;-une collection de 2.000 vues fixes et cinématographiques;-des voyages sociaux à prix réduits en France et à l’Étranger;-des lettres d'introduction auprès de nos correspondants dans tous les pays du monde;_des consultations gratuites sur toutes questions d’intérêt social ,industriel ou civique.
Publications.-Lire:la Cité-Jardin,Cités-Jardins d'Amériques,le Roman des Cités-Jardins,contenant tous de nombreuses illustrations d'après les photographies instantanées et récompensés par l'Institut de France.
Nous désirons votre coopération.-Encore n'auriez vous pas un intérêt personnel immédiat à devenir membre de notre Association,nous vous demandons votre coopération pour faire aboutir notre mouvement qui est d'un puissant intérêt national.

Source:Pôle de Bayonne et du Pays Basque (AD 64) -E Dépôt Bayonne 2 H art 38/1

Pour aller plus loin




Chroniques du Paris apache (1902-1905) 250 pages MERCVRE DE FRANCE
ISBN : 9782715233744

 

28 février 2015

Leurs fils sont morts à la guerre;une mère écrit


1914-1918 "La lettre" un film de 9'48 réalisé par un retraité, Francis Vignacourt

"Une histoire vraie de 1917 à 1920, de deux compagnons d'armes morts pour la France à LAFFAUX et du courage de leurs mères...."

 

Frédéric Aussignac originaire de Molières (Tarn-et Garonne) et Jean-Baptiste Prudet d'Anglet (Basses-Pyrénées) , deux soldats , tombent  en avril 1917 à Laffaux commune de l'Aisne.Les corps seront retrouvés en mars 1920 dans une carrière.Charles Dubois,le propriétaire de la carrière contacte  Maria Aussignac ,la mère du soldat Aussignac."Madame vous avez été avisée par l'état civil du transfert des restes des combattants inhumés à la carrière -votre présence serait souhaitée pour assister à cette opération lundi 22 mars 1920 en début d'après-midi".


Le 29 mars 1920,Maria Aussignac, écrit une lettre aux parents  de Jean-Baptiste Prudet.La lettre est visible Ici
Avril 2014,Francis Vignacourt ,tourne à Lahonce (64) un petit film pour rendre un hommage à son grand-oncle Jean-Baptiste Prudet et à Frédéric Aussignac.
A voir également le Making Of de "La Lettre"   .(21'48)

 Pour aller plus loin

 

Site Mémoire des Hommes:Base de données des Morts pour la France de la Première Guerre Mondiale

Site Mémoire des Hommes:Base de données des Morts pour la France de la Première Guerre Mondiale

















































Mémorial Virtuel Chemin des Dames 
Site Mémoire des hommes

La fiche matricule de Jean-Baptiste Prudet -AD 64 1R 833

Sur le site des Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques:Faire une recherche sur un ancêtre militaire.
" Un guide de recherche est disponible dans la rubrique "Faire une recherche / outils pratiques / guide". Il dresse l'ensemble des sources pour retrouver une trace d'un ancêtre soldat en 14-18. N'y figurent que les documents consultables aux Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques."

Page 503 ;PRUDET Jean-Baptiste
"26 ans-soldat mitrailleur au 64e R.I.
Croix de Guerre
Né le 28 mai 1891 à Anglet,maison Pachiou de Sable,quartier des Pontots "
Registres  d'état civil de la ville d'Anglet non numérisés,consultables en salle de lecture au Pôle d'archives de Bayonne et du Pays Basque (AD 64)
Décès : 1901-1932, 4 E 24/19
Naissances:
- 1901-1916, 4 E 24/15
- 1917-1932, 4 E 24/16
 Mariages :
- 1901-1922, 4 E 24/17
- 1923-1932, 4 E 24/18

Article du blog:Les archives municipales d'Anglet sont ouvertes au public

Clip Tu N'en Reviendras Pas-Louis Aragon- Léo Ferré

Générique du film "La lettre"

Texte original de la lettre:Maria Aussignac (29 mars 1920)
Adaptation Francis Vignacourt

Jacques Casenave
Denise Dhinault
Jean-Louis Dubroca
William Hargues
Jean Michel Lacaze
Eliane Roussillon
Miguel Saintmartin
Florence Vignacourt

Narratrice Eliane Roussillon

Conseiller technique et accessoiriste Jean Béhoteguy
Décors Fran6
Assistant décorateur Ouajdi Allala

Images Jean Louis Dubroca ,Jean Paul Delouche

Making Of de "La Lettre" 
Francis Gomez
Jean Michel Lacaze
Jacques Pecastaing

Musique:Alof
La chanson de Craonne est interprétée par Jack Peca et Alof
Accordéon diatonique:Anne-Marie Ducassou

Remerciements:
Gilbert Casenave
Jacques Casenave
Marie-Hélène Vignacourt

Le Photo-Vidéo Club Hendayais
Réalisation Francis Vignacourt
Florica Vidéo avril 2014