02 novembre 2020

Précisions sur Bayonne sous Vichy et l’occupation : le détour par Agen _Contenu N°1

Entre le procureur de la République et

 le Parti Populaire Français à Bayonne 

AD 47 -1738 W 81- Dossier N°837

Contenu N°1

Pour les personnes qui se consacrent sérieusement à des recherches sur des aspects de Bayonne sous Vichy et l’occupation,Agen n’est pas le chemin le plus direct qui s’impose spontanément.Pourquoi ce détour par Agen ? Émile Roubertie , qui a exercé à Bayonne depuis 1941 les fonctions de procureur de la République a été arrêté quelques heures après le départ des Allemands.Accusé de trahison,il est en détention préventive,au camp du Polo Beyris,puis à la maison d’arrêt de Bayonne.Un arrêt de la Cour de cassation du 22 février 1945,a ordonné la désignation d’une Cour de Justice autre que celle des Basses-Pyrénées.Il était également difficile de juger sereinement l’ancien magistrat à Bordeaux où, pendant l’occupation, il rendait compte à sa hiérarchie.La  frontière que constituait la ligne de démarcation,coupait en deux le département des Basses-Pyrénées.Cela ,avait entraîné une modification des champs de compétence des tribunaux.Pau se trouvant en zone non occupée,le tribunal de Bayonne avait été alors rattaché à la cour d’appel de Bordeaux.La délocalisation  vers  la Cour de Justice de Lot-et-Garonne s’explique ainsi.

Le dossier d’instruction,conservé  aux Archives départementales à Agen, améliore les connaissances découlant du fonds de la Cour de Justice des Basses-Pyrénées consultable à Pau.Les dépositions favorables ou non au prévenu,les événements et les documents saisis versés,représentent un large éventail.Les principaux éléments contenus dans ce dossier de la Cour de Justice de Lot et Garonne feront l’objet d’une publication dans ce blog , par thème et au fil de l’eau.

Ce premier billet s’intéresse aux relations entre l’ancien procureur de la République de Bayonne et des militants du  Parti Populaire Français. Selon le réquisitoire définitif, « Le sieur Roubertie a d’autre part ,depuis 1942,entretenu avec le P.P.F. et la Milice  des relations si étroites qu'il a été considéré par beaucoup comme membre sinon comme chef de ces partis.Il est représenté notamment dans un rapport de police figurant au dossier comme ayant constitué avec le P.P.F une police dont il était le chef et qui recherchait surtout les membres de la Résistance.Il n'est pas inutile de noter que suivant une expression de Roubertie lui-même ,le P.P.F. était devenu à Bayonne en 1944 une sorte de police auxiliaire allemande.

Roubertie  recevait journellement, à son bureau les Chefs du P.P.F. .Il se rendait parfois au siège de ce parti, ou au bar tenu par l'un d'entre eux (Chxxxx) recevait parfois les membres de ce parti à son domicile particulier, s'exerçait  au tir au revolver au stand du P.P.F,achetait  des grenades allemandes aux membres du P.P.F. qui en détenaient.Il était si intimement mêlé à l’action et aux   responsabilités des chefs du P.P.F. que lorsque ceux-ci le 20 août 1944, décidèrent de gagner l'Espagne à la suite de l'assassinat d'un d'entre eux(1),ils firent prévenir Roubertie pour que celui-ci se joigne à eux.Après avoir réfléchi une nuit,Roubertie refusa,mais parut le regretter huit jours plus tard,au moment de son arrestation. »

(1) Gaston Pialloux abattu par des inconnus le 18 août 1944. 

La défense de Roubertie 

 A un peu moins de la moitié de la durée de la détention préventive de Roubertie ,son avocat  s’est adressé au juge d’instruction. « Monsieur Roubertie qui est accusé d’avoir eu des relations avec le P.P.F. a intérêt à prouver qu’il a toujours poursuivi les membres de cette organisation,lorsqu’ils avaient commis des infractions.

C’est ainsi 1°/Que le sieur  DESVEAUX,secrétaire du P.P.F. personnage important poursuivi ,malgré les interventions P.P.F. et allemandes pour abus de confiance fin de l’année 1943 ou début 1944 et condamné à deux ans de prison. 

2°/ « le sieur Pxxx,commerçant à Urt près de Bayonne poursuivi pour recel et placé sous mandat par le juge d’instruction a fait intervenir auprès de Monsieur Roubertie le Maire de Urt,docteur en médecine.Celui-ci était accompagné de monsieur Pialloux.Leur insistance fut telle que Monsieur Roubertie fut obligé de les congédier.Le Maire d’Urt écrivit le lendemain une lettre d’excuse pour sa démarche »

J’ai l’honneur de vous demander de faire entendre Monsieur Axxxx,actuellement substitut à Bayonne
Qui est au courant des poursuites qui furent intentées contre Desveaux et des démarches de Pialloux et du Maire d’Urt dans l’affaire Pxxxx.
Au surplus l’on doit retrouver la lettre du maire dans le dossier Pxxxx.
Veuillez agréer… »

Affaire Desveaux ou Despaux ?

Aucune trace écrite relative à un dénommé Desveaux n' a été retrouvée.En revanche,les archives du Tribunal d’instance de Bayonne renvoient à deux délits d’abus de confiance à l’encontre de Georges Maximilien Despaux.Lequel, sera condamné par défaut à 2 ans de prison par la Cour d’appel de Bordeaux.(AD 64 Bayonne 1027 W Art 256 _93 et 94).Enfin Despaux,a été une plume dans un hebdomadaire du Parti Populaire Français .(AD 64 Pau 30 W Art 42)

Desveaux et Despaux sont deux patronymes quasiment homophones .A quel moment et pour quelles raisons, le P.P.F et les Allemands auraient marqué une opposition dans le cadre des poursuites engagées contre Despaux ?Les présences de Lesgourgues chef du Service d’Ordre du P.P.F à Bayonne et de deux agents de la Gestapo à l’audience publique du tribunal (27 janvier 1944) soulèvent des questions. 
(Déposition de Georges Despaux 02 juin 1945_AD 64 Pau 30 W Art 42). Que venaient-ils faire? Curiosité? Ou prélude à l'arrestation qui sera opérée  par les allemands le 1 er février 1944?.Les jugements seront rendus par le tribunal de Bayonne le 3 février 1944.Les raisons de l’arrestation et de la déportation à caractère politique sont encore obscures à ce jour.

On peut supposer que le cas  Despaux a fait l’objet de discussions informelles entre Roubertie,le P.P.F. et les Allemands.Ces parties étrangères à la procédure ,auraient-elles eu connaissance à l’avance des peines qui seront prononcées par le tribunal de Bayonne ?Le dossier de la Cour de Justice de Lot et Garonne n'apporte pas de réponse à ce sujet.

 

Le docteur Caplong,maire d’Urt - Gaston Pialloux

« C'est moi, qui, peu de temps avant la libération ai assisté à la visite qui fut faites par le docteur CAPLONG ancien Délégué régional P.P.F. accompagné de PIALLOUX ,Chef du Groupe d'Action P.P.F.  qui fut abattu peu de jours après ;à M.ROUBERTIE.Plus exactement je les ai vu entrer dans le Cabinet de M.ROUBERTIE.

Comme à cette époque je me renseignais le plus possible sur les allées et venues constantes des membres du P.P.F. et des organes collaborateurs au Tribunal,où ils venaient rendre de longues visites à M.ROUBERTIE, je me suis arrangé pour savoir le motif de la visite du Dr CAPLONG et de PIALLOUX.

M.ROUBERTIE n'a fait aucune difficulté pour me l'indiquer et au contraire il a tenu à me faire connaître publiquement les raisons de cette visite .

Le Docteur CAPLONG et PIALLOUX étaient venus intercéder auprès de lui en faveur d'un commerçant d’Urt nommé Pxxx, inculpé de recel qui avait fait intervenir à l'époque le P.P.F. et qui,après la libération fit intervenir dans la même affaire le Comité de Libération Nationale ,le parti socialiste, etc.  M.ROUBERTIE manifesta hautement qu'il ne donnerait pas suite à cette intervention bien qu'elle émanat du P.P.F. Son attitude était d'ailleurs conforme à l'intérêt de la Bonne administration de la Justice, je peux le dire d'autant mieux que j'instruisis l'affaire Pxxx.

Certains de mes collègues et d'autres personnes présentes ont simplement observé qu'il était regrettable que M.ROUBERTIE n'ait pas toujours eu la même attitude d'indépendance et je crois me souvenir qu'un des assistant remarqua ensuite : « On voit bien que le vent tourne »

Il est d'ailleurs équitable de reconnaître que si M.ROUBERTIE a eu avec les autorités allemandes et les organes collaborateurs des relations profondément regrettables qui paraissent avoir souvent tourné à la collusion, il a eu parfois dans certaines affaires et dès son arrivée une attitude plus indépendante .

En raison de son caractère personnel et impulsif il était toujours difficile de prévoir quelles seraient ses réactions

Je ne sais rien de l'affaire DESVEAUX.
Lecture faite persiste et signe 

23 octobre 1945 déposition de Ralph Lepointe Vice-Président du Tribunal de Bayonne

 

Déposition du 24 juillet 1945  de Pxxxx Jean négociant _AD 64 Pau 30 W Article 35 dossier Caplong

L'année dernière j'avais été inculpé le 26 juillet dans une affaire de vol et de recel de sacs des salines. Comme je craignais d'être arrêté j'avais essayé d'obtenir un sursis de cette arrestation parce que  c'était le ramassage du blé et que j'étais collecteur.

J'ai demandé au Docteur CAPLONG  d'aller trouver le Procureur de la République pour essayer d'obtenir un sursis.A ma connaissance le Docteur CAPLONG n'avait pas de relations particulières avec M.ROUBERTIE et je me suis adressé à lui en tant que maire pour faire une démarche officielle.Par ailleurs comme mon père connaissait Mme PIALLOUX,je suis allé la trouver pour lui demander de faire intervenir son mari auprès de M.ROUBERTIE.Je n'ai pas demandé au Docteur CAPLONG de 
s'adresser à M.PIALLOUX.
Lecture faite persiste et signe

 

Déposition du 17 juillet 1945 de Caplong Bernard

DEMANDE

Est-il exact que vous soyez intervenu ou que vous auriez fait intervenir le nommé PIALLOUX auprès du Procureur ROUBERTIE  à l'occasion des poursuites correctionnelles dont le nommé Jean Pxxx  a été l'objet.?

RÉPONSE

Jean Pxxx devant être incarcéré pour l'affaire des sacs des salines  vint me chercher le jour même à URT pour me prier d'obtenir du Procureur une mise en liberté sous caution.Cette liberté me paraissait nécessaire parce que Monsieur Pxxx était collecteur pour 14 communes et qu'il était seul à connaître la comptabilité de la collecte.Comme je ne connaissais pas Monsieur ROUBERTIE  Monsieur Pxxx  m'a offert de me faire présenter par Mr PIALLOUX  qui était marié avec une Urtoise .L'entretien fut à ce point cordial que non seulement il me refusa ce que je lui demandais et me traita de saboteur, je lui répondis qu'il ne se permettrait pas de me traiter ainsi si nous étions dans la rue et je partis sans le saluer en le laissant dans son cabinet avec M.PIALOUX

Lecture faite persiste et signe

Complément du Blog 

Le registre d'écrou de la maison d’arrêt de Bayonne associe Pxxx J demeurant à Urt arrêté le 26 juillet 1944 N° d’écrou N°479 mis en liberté provisoire le 24 aout 1944? à trois autres prévenus

Mxxx J  demeurant à Urcuit  arrêté le 10 juillet 1944 N° d’écrou 436 mis en liberté provisoire le 24 aout 1944

Lxxx L  demeurant à Urt arrêté le 10 juillet 1944 N° d’écrou 437 mis en liberté provisoire le 24 aout 1944

Axxx M demeurant à Urt arrêté le 26 juillet 1944 N° d’écrou 476 mis en liberté provisoire le 24 aout 1944

En guise de conclusion provisoire

Les immixtions des autorités occupantes ont laissé quelques traces,notamment dans les registres d'écrou. Les interférences avec des organisations collaborationnistes sont plus difficiles à prouver.Dans la masse des archives judiciaires de Bayonne,il y a toutefois un petit dossier où une ancienne appartenance politique a contribué à l'atténuation d'un délit.A l'été 1942,un infirmier de l’hôpital de Bayonne a été brièvement inquiété pour avoir fait écouter pendant cinq à six jours à 11 malades des émissions de la radio anglaise.Les brefs liens passés du mis en cause avec le P.P.F.figurent dans la déposition de police.Emile Roubertie n'apparait à aucun moment.(AD 64 Bayonne 1027W Art 305. Affaire N°2587)

 

Sources

Archives départementales de Lot-et-Garonne 
https://archivesdepartementales.lotetgaronne.fr/archives-pratiques/informations-pratiques/adresse-acces-horaires
Attention, il y a deux sites des AD 47 à Agen

Le dossier de la Cour de Justice concernant Émile Roubertie est consultable au Centre des archives contemporaines et de l’état civil – 1633, avenue du Général-Leclerc 47000 Agen ( à proximité de l’hôtel du département )
Cote :1738 W Article 81 dossier 837
Le dossier comporte approximativement 400 pièces
 
Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques
Site de Pau
Les dossiers individuels de jugement de la Cour de Justice des Basses-Pyrénées 30W  _128 articles 
Despaux:30 W Art 42
 
Pôle d'archives de Bayonne et du Pays basque
Les archives du Tribunal de Grande Instance 1027 W dont
l'article 256 pour les jugements du 3 février 1944 concernant Despaux
l'article 305 dossier de procédure 2587 _1942
Registre d'écrou de la Maison d’Arrêt de Bayonne 1338 W Art 37

Articles du blog

Despaux 



Pialloux
Gaston Pialloux, une place oubliée au Panthéon bayonnais de la Collaboration (1941-1944) 
En particulier 7_Le Procureur de la République de Bayonne s'exprime
 
 
Lesgourgues
« Mais le Basque est non seulement un beau combattant social, c'est aussi un combattant tout court.Le chef S.O.Lesgourgue,un garçon fin et racé, à la petite moustache noire,à l’ élégance raffinée, et son inséparable ami Colombani, un Corse de Paris ,ont la charge d'un S.O  comme on en rencontre peu.C’est que tous les camarades basques ont à cœur d’être S.O.On est S.O.,à Bayonne Biarritz comme on est P.P.F.Et ça bouge si la permanence un jour est tant soit peu démolie ,lapidée,le soir même on répond exactement comme il convient »

 

Remerciements

A l'équipe du Centre des Archives contemporaines des AD 47.

Aux personnes avec qui j'ai été en contact,et qui cherchent des éclaircissements sur un parcours de vie.


Autres extraits du dossier de la Cour de justice de Lot-et-Garonne 

AD 47 -1738 W 81- Dossier N°837

publiés dans le blog Retours vers les Basses-Pyrénées

Précisions sur Bayonne sous Vichy et l’occupation : le détour par Agen _Contenu N°1 
Entre le procureur de la République et le Parti Populaire Français
 
Contenu N°2 

Bayonne:Mgr Vansteenberghe entre le 14 mars et 10 décembre 1943

Contenu N°3 

Témoignages en faveur de l'ancien procureur de la République à Bayonne (1941-1944)  
 
Correspondance entre Émile Roubertie  et André Besson dit "Besson-Rapp" du Service de police des Sociétés Secrètes
 

En fuite ,l’ancien chef du P.P.F de Bayonne, demande une aide financière au consul d’Allemagne à San-Sébastien

Contenu N°6 

Dessins de presse jugés obscènes par Marcel Ribeton,refus des autorités allemandes de censurer,
Bayonne 19 mai 1944 - 06 juin 1944 

Contenu N°7 

Contribution à la connaissance d’André Gustave JEANNE-BOUILLAR dit Dédé le Basque  1917-1944

 

01 novembre 2020

La cérémonie à la cathédrale de Bayonne à la mémoire de Philippe Henriot

Secrétaire d’État à l'Information et à la Propagande,dans le gouvernement de Pierre Laval,Philippe Henriot est abattu le 28 juin 1944 à Paris par un commando de la Résistance.Des messes sont célébrées dans tout le pays.Le 4 juillet à la cathédrale de Bayonne.

Le lendemain,La Gazette ,journal local,rend compte en ces termes:

"Ainsi que nous le disions hier une cérémonie émouvante et imposante a eu lieu à la cathédrale de Bayonne à la mémoire de Philippe Henriot.Notre compte-rendu serait incomplet si nous ne donnions pas les noms de nombreuses personnalités qui avaient tenu à apporter par leur présence un hommage posthume au grand orateur français si tragiquement disparu.

Au premier rang à gauche, on remarquait la présence de M.Jean-Jacques  Dubreuil , délégué dans les fonctions de préfet pour la zone occupée des Basses-Pyrénées représentant le gouvernement. MM.Marcel Ribeton , maire de Bayonne Sorel de Neufchâteau commandant de la Milice française ,Darroze, président du tribunal civil,Roubertie , procureur de la République, Constantin président du tribunal de commerce, général Détrieu, ancien commandant de la 36e division d'infanterie, le général et Madame Mativet, Bréchacq  commandant des chantiers de jeunesse, capitaine de vaisseau Cazalis, maire de Biarritz,Lacabe-Plasteigt,maire d’Anglet,Papi commissaire aux renseignements généraux ,Dehès  commissaire de police judiciaire, Gaillard lieutenant de gendarmerie,commandant Tachoires,Gorry,administrateur général de la marine ,docteur Lavoine, inspecteur départemental de l'hygiène, les conseillers municipaux des communes  environnantes.

À droite se trouvait M. le commandant délégué de l'armée d'occupation ; les délégations de la Milice française, du Rassemblement National Populaire, de la Légion des Volontaires Français,du Parti Populaire Français, du Front du travail, des Chantiers de jeunesse.Toutes ces délégations étaient en tenue de service. M. Etienne , commissaire central ,assisté de M.Février officier de paix, dirigeaient le service d'ordre.

Une première garde d'honneur composée des agents en grande tenue,gants blancs à crispins, se trouvait à l'entrée principale de la cathédrale, rue de l'Évêché. Une deuxième  assurée par les miliciens étaient rangée autour du catafalque.Enfin une troisième était postée à la porte donnant à la place Notre-Dame.La messe a été dite et l'absoute donnée par M.l’abbé Bordarrampé, curé archiprêtre de la cathédrale.

Au cours de la cérémonie, la maîtrise accompagnée par le maître organiste Décha,a exécuté  des chants funèbres d'une beauté particulièrement poignante.L’office terminé la foule s'est retirée cependant que les Miliciens et toutes les associations plus haut citées défilaient  devant le catafalque et saluaient  le bras tendu."

Source:
RetroNews site des archives de presse de la Bibliothèque nationale de France
La Gazette
Mercredi 5 juillet 1944 N°10999

30 octobre 2020

Reconfinement des AD 64 :une information masquée

 

Réouverture du Pôle d'archives 

de Bayonne et du Pays basque

Pôle d'archives de Bayonne et du Pays basque

Le Pôle d'archives de Bayonne et du Pays basque rouvre au public à compter du lundi 26 octobre. La salle de lecture rouvre à partir du mardi 27 octobre aux horaires habituels dans le contexte sanitaire actuel, à savoir le mardi et le jeudi de 9 h à 12 h et de 13 h 30 à 17 h.

Le contenu de la mise à jour de cette actualité est accessible seulement en cliquant sur le lien 

Consulter les mesures sanitaires appliquées au Pôle d'archives de Bayonne et du Pays basque

Lundi 25 mai 2020 - 09h15 

mis à jour vendredi 30 octobre 2020 - 15h21

Pau et Bayonne

En raison des nouvelles mesures restrictives mises en place par le Gouvernement afin de lutter contre l'épidémie de Coronavirus, les Archives départementales informent le public de la fermeture totale des sites de Pau et de Bayonne à compter du 30 octobre 2020.

Une partie du personnel reste mobilisée afin d'assurer un service public minimum.

Durant cette période, les délais des réponses aux demandes de recherches sont ralentis. Toutefois, les recherches à caractère administratif seront traitées en priorité.

Les standards restent accessibles sur l’un ou l’autre site.

Ce mode de fonctionnement peut être amené à évoluer au cours des prochains jours. N'hésitez pas à consulter régulièrement le site internet.

Merci de votre compréhension.



 

29 octobre 2020

"Qui est là? " Constat d’adultère

 Procès verbal Constat d’adultère

Les identités et l'adresse ont été volontairement masquées  par l'animateur du blog

L’an mil neuf cent quarante deux et le vingt cinq janvier,

Nous,commissaire spéciale en résidence à Bayonne,officier de police judiciaire auxiliaire de Monsieur le Procureur de la République,agissant en vertu de la commission rogatoire ci-jointe de Mr Dxxxx,juge d’instruction à Bayonne relative à la procédure instruite contre

1° Cxxx Jean

2° Axxx Maxxx

Inculpé d’entretien de concubine et complicité,assisté des inspecteurs de notre commissariat ainsi que d’un agent de police du commissariat de police de Bayonne.

Nous sommes transportés ce jour,25 janvier 1942,à 6 heures 35 au N°xxx de la rue Xxxx à Bayonne où nous avons sonné à la porte du logement occupé par Mme Dxxx,manucure pédicure.

Une femme est venue aussitôt demander :

« Qui est là ? »

Nous avons décliné nos noms et qualité et aussitôt une femme âgée, vêtue d'une robe de chambre est venue nous ouvrir :

Sur interpellation elle a déclaré être la propriétaire de l'appartement et se nommer Madame Dxxx,  ajoutant qu'elle avait comme locataire Melle Axxx.

Nous avons frappé à la porte de l'appartement occupé par Melle Axxx.

Une voix d'homme nous a aussitôt répondu :

« Qui est là »

Nous avons décliné nos noms et qualité et presque aussitôt un homme vêtu d'une chemise de nuit blanche bordée d'un filet rouge et d'un pantalon est venu ouvrir.

Il a déclaré se nommer Cxxx.

Nous avons pénétré dans un couloir et dans la première pièce à droite servant de chambre à coucher, où en présence de Monsieur Cxxx et d'une femme qui a déclaré se nommer Axxx Maxxx,vêtue seulement d'une robe de chambre rose ,nous leur avons décliné nos noms et qualité et donné lecture de la commission rogatoire dont nous étions porteurs.

Spontanément, Cxxx et Axxx ont reconnu qu'ils couchaient et vivaient ensemble depuis le 15 novembre 1941.

L'appartement qu'ils occupent est composé de quatre pièces.

Une cuisine, une salle à manger, une chambre à coucher et une chambre qui sert de débarras.

La chambre où nous avons pénétré en premier lieu est meublée d'un seul lit en bois à deux places, de deux tables de nuit, d'une table de toilette, d'une coiffeuse d'un fauteuil, d’une armoire à glace, de trois chaises, de deux glaces, d'un poêle, et de deux  descentes de lit.

Sur une chaise à côté de la coiffeuse et du lit se trouve une chemise d'homme ,un chandail et une paire de chaussettes.

Sur le lit se trouve un veston d'intérieur d'homme

Sur le fauteuil se trouvent :

Une gaine corset rose, une combinaison en soie rose, une blouse bleu, blanc, rouge ; une jupe grise à carreaux, une veste de femme en lainage, et un tablier blouse, en toile bleue, blanc, rose.

Au dessus du lit se trouve une étagère avec des livres.

Sur l’une des tables de nuit se trouve une lampe de chevet.

Le lit qui est encore chaud est défaut et les deux places sont bien marquées et chaudes.

La cuisine est composée :

D’une table sur laquelle se trouve une bouteille de vin rouge à moitié vide,trois chaises,une petite table supportant un poste de T.S.F. un porte serviette avec des torchons et serviettes dessus,un évier lavabo blanc une table avec un fourneau à gaz,une cuisinière,un garde manger et un buffet de cuisine.

Un petit débarras où se trouvent des casseroles,divers ustensiles de cuisine et du bois.

Au fond du couloir se trouve un porte-manteau,sur lequel sont suspendus un manteau gris de femme et un imperméable d’homme genre per imper.

La salle à manger est composée :

D’un buffet,d’une desserte,d’une table ovale,de cinq chaises,d’une glace,de deux placards collés au mur,de deux tableaux et deux assiettes suspendues au mur.

La pièce de débarras est composée :

D’une garde-robe,d’un divan pour une personne,d’une armoire à deux portes,d’un dessus de buffet et d’une chaise.

L’appartement a été loué meublé par Mme Dxxx à Mademoiselle Axxx Maxxx pour la somme mensuelle de 400 frs.

Cette dernière déclare ne se livrer à aucun travail,vivre de  ses économies,et avec l’argent que lui donne son ami Cxxx.

Cxxx et Axxx prennent leurs repas dans divers restaurants de Bayonne.

Tous deux reconnaissent habiter et vivre ensemble depuis le 15 novembre 1941.

IDENTITÉS :

(…)

De tout quoi nous avons dressé le présent procès verbal les jour,mois et an que dessus pour etre transmis à Mr le juge d’instruction à Bayonne.

Dont acte,

L’Inspecteur de police spéciale ,

Signé :

 

Source :AD 64 Pôle d'archives de Bayonne et du Pays basque
1027 W Article.28 Tribunal de Grande Instance de Bayonne