14 avril 2021,à 11 heures,cimetière Saint-Léon de Bayonne,dans le respect des mesures sanitaires (port du masque,distance physique ),l'Amicale des Anciens Guérilleros Espagnols en France – Forces Françaises de l’Intérieur (AAGEF-FFI) célébrera le 90 e anniversaire de la Seconde République espagnole.
L'occasion d'exhumer ici un article de presse,une lettre de protestation de riverains de la "Maison Blanche" de Biarritz, et enfin une archive sur le sujet mal connu des colonies d'enfants espagnols réfugiés à Bayonne.
Les colonies d'enfants espagnols sont de belles œuvre de
solidarité
Et des principes excellents les régissent
La Gazette de Biarritz 13 janvier 1939
Il a fallu le danger d'effondrement d'une villa pour nous
fournir l'occasion de prendre contact avec une œuvre de solidarité remarquable
à tous les points de vue.Il a fait d'ailleurs, savoir a beaucoup de Biarrots qui
l’ignoraient que cette villa Lilinita,édifiée si près d'une falaise mouvante,
abritait une colonie de cents enfants espagnols.
L'été dernier, sur la plage de la Côte des Basques, on les
apercevait prenant leurs ébats dans
l'eau et sur le sable, ou bien suivant les cours de culture physique d'un
parfait professeur ; puis en fin de journée, on les voyait remonter la
falaise, puis disparaître jusqu'au lendemain.
L'œuvre des colonies espagnoles possède un délégué à Paris
et des ramifications sur une assez vaste étendue du Pays Basque.Une simple visite
à la villa Lilinita m’a fait comprendre qu'elle était admirablement organisée ;
cette œuvre comprend aussi la villa Bon-Air.
Ici, ce n'est pas le gouvernement basque qui fournit les
fonds mais un groupe de personnalités qui sont les membres bienfaiteurs de ces
colonies.
Toutes les sections fonctionnent sur le même plan , ont
les mêmes directives puisque basées sur les mêmes principes. Des principes
excellent !
A ce point de vue la
villa Lilinita convenait à merveille à cette organisation et les dirigeants
autant que les enfants ont dû regretter ce départ un peu précipité. Un réel
effort y avait été entrepris ; tout
y était net et clair, depuis les chambres vastes et bien aérées jusqu'aux
réfectoires et cuisines_ les premières menacées par l'effondrement_ et où nous
avons pu voir que s'y préparaient des
plats fort appétissants et, ce qui ne gâte rien, aussi abondants.Tous les
enfants qui nous avons vu revenir de l'école ou du lycée, sont vêtus simplement
mais très proprement.
L'œuvre possède de chacun une fiche individuelle avec
photographie et qui contient tous les détails de son identité.
_C'est indispensable, nous a déclaré le sous-délégué, car,
ces renseignements seront précieux « quand ce sera fini ».
Une chose étonnante m'a été révélée : on fabrique tout
dans la colonie.
Ainsi les costumes mais les robes des enfants sont
confectionnées par des tailleurs et des couturières qui font partie de la
colonie. les chaussures sont fabriquées par des cordonniers.On se contente donc
d'acheter les matières premières et on sait, à un centime près, ce que coûtera tel vêtement, tel soulier,
telle sandale de plage.
On m'a présenté un sourd-muet qui est un très fin ébéniste.
De cette manière tout le monde produit sa part de travail à
la colonie et le train de maison s'en ressent , comme on le pense, de la
plus heureuse manière.
J'ai trouvé , au sein de cette colonie, un esprit de
sacrifice et des sentiments de dévouement et de solidarité qui m'ont
sincèrement ému ,d’autant ils s'accompagnent de la modestie la plus ferme et la
plus tenace .
Pierre André
La Gazette de Biarritz 13 janvier 1939_
Retronews
Complément du blog Retours vers les Basses-Pyrénées:
Villa Lilinita,4 avenue du bois-de-Boulogne Biarritz
Une lettre
contre l'installation d'enfants espagnols à la "Maison Blanche"
Il est regrettable, avons-nous dit, que cette colonie ait
été contrainte d’abandonner « Lilinita »,d’autant que la Maison
Blanche où ils viennent de s'installer ne
présente pas les mêmes avantages.Elle présente même certains inconvénients si
nous en croyons la lettre que nous venons de recevoir.
Un groupe d'habitants de certains immeubles situés au Jardin
Public a adressé, en effet, au Maire de Biarritz la lettre suivante :
"Monsieur le Maire ,
Un groupe d'habitants de l'Allée Dominique Morin et de la
rue Jean Jaurès, très émus à la nouvelle de l'installation prochaine d'une
colonie d'enfants espagnols à la « Maison Blanche »,Allée Dominique
Morin, viennent solliciter de votre bienveillance la défense des intérêts de
leur quartier qui serait profondément troublé par la présence de cette colonie.
Nous sommes venus habiter ce quartier dans l'espoir d'y
trouver la tranquillité et le calme,
espoir d'autant plus fondé qu'une clause des actes d'achat des terrains du
lotissement Morin (Allée Dominique Morin) porte ce qui suit :
Article 4 : Les acquéreurs ou leurs ayant-droit ne
pourront créer, exploiter ou laisser exploiter sur le terrain par eux acquis un
établissement bruyant ou à usage de commerce ou d'industrie de nature à
incommoder le voisinage par l'odeur ou la fumée.Il ne pourra être édifié sur
les dits terrains que des constructions devant être habitées bourgeoisement ou
à usage de commerce en ceux compris hôtel ou pensions de famille. Pareille
interdiction s'applique par réciprocité à tous les terrains appartenant aux
consorts Morin formant le lotissement de la « Maison Blanche ».
Deuxième objection : Cette installation ne répond à
aucune des conditions d'hygiène exigées pour l'installation d'un nombre élevé
d'enfants dans un petit immeuble qui n'a pas été aménagé pour cet usage et en
pleine agglomération. Ces installations se font généralement hors ville.
Pour toutes ces raisons, Monsieur le Maire, nous venons
faire appel à votre vigilance et vous prier de interposer votre autorité pour
empêcher un tel trouble de jouissance et
un tel danger en cas d'épidémie dans un quartier paisible et central de Biarritz.
Nous vous prions d'agréer ,Monsieur le Maire,
l'expression de notre autre considération."
La Gazette de Biarritz 13 janvier 1939_
Retronews
Complément du blog Retours vers les Basses-Pyrénées
La "Maison Blanche " sera un lieu d'enfermement sous l'occupation allemande,et brièvement à la Libération .
Colonies d’enfants espagnols à Bayonne
Le Brigadier-Chef de la Sûreté DUHAU
à Monsieur le Commissaire de police
(…)
Il n'y a pas à Bayonne d'écoles primaires privées dirigées
par des ressortissants étrangers et destinés à leurs compatriotes.
Par contre il y a en cette ville au Polo de Beyris, un Centre
de Réfugiés espagnols, régi par la municipalité ,où il y a 58 fillettes âgées
de 6 à 14 ans et 78 garçons du même âge.Un instituteur réfugiés espagnols en
titre et 4 institutrices réfugiées espagnol sans titre font chaque jour la
classe à ces enfants.
Il y a également à Bayonne, quartier Saint-Étienne, deux colonies
d'enfants espagnols réfugiés :
L’une de ces colonies et de Château « Le Bridon »
où il y a 15 fillette de 2 à 15 ans et 35 garçons de 5 à 17 ans.
Un instituteur espagnol réfugié sans titre, une institutrice
réfugiés espagnole en titre et une institutrice française réfugiés d'Espagne
sans titre leur font régulièrement la classe.
Cette colonie est une œuvre du Comité Anglais « Foster Parent’s
Committee for Spanish Children » dont
le siège est à Biarritz 28,avenue de la République.
La deuxième colonie est au château « Le Vignau » où
il y a 31 fillette de 3 à 11 ans et 32 garçons de 3à 17 ans.
Un instituteur réfugié espagnol sans titre ,un professeur
féminin réfugiée espagnole en titre et une institutrice réfugiée espagnole en
titre font régulièrement la classe à ces enfants sur les lieux.
Cette dernière colonie est une œuvre de la Société « Foster
Parent’s Committee for Spanish Children » 28 avenue de la République à
Biarritz.
Source AD 64 Bayonne 1001 W Article 46
Compléments du blog Retours vers les Basses-Pyrénées
Ancien hôpital militaire Bayonne .Le gouvernement
républicain espagnol payait à la ville de Bayonne la location de l’Hôpital militaire.Source
AD 64 Pau 4 M Article 254
A la fin 1940,le directeur de la colonie d’enfants espagnols
Le Bridon se dénommait RAYMOND DIAZ
DELGADO VIANA.Source AD 64 Bayonne 1027 W art 26
Colonie du Métro, Tarnos 1939
Quelques billets du blog ...
Mai 1939:fugitifs espagnols assassinés et décapités par des soldats espagnols en France
Les camps de réfugiés Espagnols;une opportunité commerciale pour une conserverie de Lorient
Sortie du livre POLO BEYRIS un camp oublié à Bayonne 1939-1947
Des espagnols dans les archives du tribunal de Bayonne de l'année 1939
Les lectrices et lecteurs ayant conservé des documents originaux relatifs aux réfugiés espagnols dans les Basses-Pyrénées entre 1936 et 1944; papiers,correspondance,photographies,bulletins,tracts etc,sont invités à me contacter
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