19 avril 2021

Avis sur l'interdiction de la culture du tabac dans le département des Basses-Pyrénées

La culture du Tabac est interdite en quelque quantité que ce soit dans toute l'étendue du département des Basses-Pyrénées.

Le  Préfet en rappelant cette interdiction reproduit les articles 181 et 137 de la loi du 28 avril 1816.  

« Art.181.Les tabacs plantés seront détruits aux frais des cultivateurs sur l'ordre que le Sous-Préfet en donnera à la réquisition du contrôleur principal des contributions indirectes.Les contrevenants seront en outre condamnés à une amende de cinquante francs pour cent pieds de tabac, si la plantation est faite sur un terrain ouvert, et de cent cinquante francs si le terrain est clos de mur, sans que cette amende puisse en aucun cas excéder trois mille francs.

Art.137.En cas de soupçon de fraude à l'égard des particuliers non sujets à l'exercice, les employés pourront faire des visites dans l'intérieur de leurs habitations, en se faisant assister du juge-de-paix, du maire, de son adjoint, ou du commissaire de police, lesquels seront tenus de déférer à la réquisition qui leur sera faite et qui sera transcrite en tête du procès-verbal.Ces visites ne pourront avoir lieu que d'après l'ordre d'un employé supérieur du grade de contrôleur au moins, qui rendra compte des motifs au directeur du Département.

Les marchandises transportées en fraude qui, au moment d'être saisies seraient introduites dans une habitation pour les soustraire aux employés, pourront y être suivies par eux sans qu'ils soient tenus, dans ce cas, d’observer les formalités ci-dessus prescrites. »

D'après ces dispositions de la loi, les propriétaires doivent s'abstenir de faire des plantations de tabacs sur leurs fonds et détruire celles qui ne proviendraient pas de leur fait.Ils sont responsables des unes comme des autres.

MM. les Maires, en prenant les mesures nécessaires pour connaître tous les plans ou semis faits sur des propriétés privées se rappelleront qu'ils doivent aussi exercer une active surveillance sur les propriétés communales, et que les communes sont aussi responsables des plantations qui seraient découvertes sur les terrains communaux.

Les employés de la régie vont faire prochainement une tournée générale pour la recherche des plantations illicites.Ils ont reçu les instructions les plus précises pour constater et poursuivre   avec sévérité toutes les contraventions.

Le Préfet espère que cette mesure aura pour résultat de faire cesser entièrement les plantations illicites, et que les communes ne mettront pas leurs magistrats dans la nécessité de prêter leur assistance pour réprimer une fraude que l'administration s'est attachée à prévenir.

Pau, le 5 juillet 1853.

Le Préfet des Basses-Pyrénées,

A.FOURNIER.



Source:
Empire Français
Département des Basses-Pyrénées
Recueil des actes administratifs N°22
1853

 

12 avril 2021

Colonies d'enfants espagnols réfugiés à Bayonne et Biarritz

14 avril 2021,à 11 heures,cimetière Saint-Léon de Bayonne,dans le respect des mesures sanitaires  (port du masque,distance physique ),l'Amicale des Anciens Guérilleros Espagnols en France – Forces Françaises de l’Intérieur (AAGEF-FFI) célébrera le 90 e anniversaire de la Seconde République espagnole.

L'occasion d'exhumer ici un article de presse,une lettre de protestation de riverains de la "Maison Blanche" de Biarritz, et enfin une archive sur le sujet mal connu des colonies d'enfants espagnols réfugiés à Bayonne.

 

Les colonies d'enfants espagnols sont de belles œuvre de solidarité

Et des principes excellents les régissent

 La Gazette de Biarritz 13 janvier 1939

Il a fallu le danger d'effondrement d'une villa pour nous fournir l'occasion de prendre contact avec une œuvre de solidarité remarquable à tous les points de vue.Il a fait d'ailleurs, savoir a beaucoup de Biarrots qui l’ignoraient que cette villa Lilinita,édifiée si près d'une falaise mouvante, abritait une colonie de cents enfants espagnols.

L'été dernier, sur la plage de la Côte des Basques, on les apercevait prenant leurs ébats  dans l'eau et sur le sable, ou bien suivant les cours de culture physique d'un parfait professeur ; puis en fin de journée, on les voyait remonter la falaise, puis disparaître jusqu'au lendemain.

L'œuvre des colonies espagnoles possède un délégué à Paris et des ramifications sur une assez vaste étendue du Pays Basque.Une simple visite à la villa Lilinita m’a fait comprendre qu'elle était admirablement organisée ; cette œuvre comprend aussi la villa Bon-Air.

Ici, ce n'est pas le gouvernement basque qui fournit les fonds mais un groupe de personnalités qui sont les membres bienfaiteurs de ces colonies.

Toutes les sections fonctionnent sur le même plan , ont les mêmes directives puisque basées sur les mêmes principes. Des principes excellent !

A  ce point de vue la villa Lilinita convenait à merveille à cette organisation et les dirigeants autant que les enfants ont dû regretter ce départ un peu précipité. Un réel effort y avait  été entrepris ; tout y était net et clair, depuis les chambres vastes et bien aérées jusqu'aux réfectoires et cuisines_ les premières menacées par l'effondrement_ et où nous avons pu voir que s'y préparaient  des plats fort appétissants et, ce qui ne gâte rien, aussi abondants.Tous les enfants qui nous avons vu revenir de l'école ou du lycée, sont vêtus simplement mais très proprement.

L'œuvre possède de chacun une fiche individuelle avec photographie et qui contient tous les détails de son identité.

_C'est indispensable, nous a déclaré le sous-délégué, car, ces renseignements seront précieux « quand ce sera fini ».

Une chose étonnante m'a été révélée : on fabrique tout dans la colonie.

Ainsi les costumes mais les robes des enfants sont confectionnées par des tailleurs et des couturières qui font partie de la colonie. les chaussures sont fabriquées par des cordonniers.On se contente donc d'acheter les matières premières et on sait, à un centime  près, ce que coûtera tel vêtement, tel soulier, telle sandale de plage.

On m'a présenté un sourd-muet qui est un très fin ébéniste.

De cette manière tout le monde produit sa part de travail à la colonie et le train de maison s'en ressent , comme on le pense, de la plus heureuse manière.

J'ai trouvé , au sein de cette colonie, un esprit de sacrifice et des sentiments de dévouement et de solidarité qui m'ont sincèrement ému ,d’autant ils s'accompagnent de la modestie la plus ferme et la plus tenace .

Pierre André


La Gazette de Biarritz 13 janvier 1939_
Retronews 

Complément du blog Retours vers les Basses-Pyrénées:
Villa Lilinita,4 avenue du bois-de-Boulogne Biarritz

 

Une lettre 

contre l'installation d'enfants espagnols à la "Maison Blanche"

Il est regrettable, avons-nous dit, que cette colonie ait été contrainte d’abandonner « Lilinita »,d’autant que la Maison Blanche où ils  viennent de s'installer ne présente pas les mêmes avantages.Elle présente même certains inconvénients si nous en croyons la lettre que nous venons de recevoir.

Un groupe d'habitants de certains immeubles situés au Jardin Public a adressé, en effet, au Maire de Biarritz la lettre suivante :

"Monsieur le Maire ,

Un groupe d'habitants de l'Allée Dominique Morin et de la rue Jean Jaurès, très émus à la nouvelle de l'installation prochaine d'une colonie d'enfants espagnols à la « Maison Blanche »,Allée Dominique Morin, viennent solliciter de votre bienveillance la défense des intérêts de leur quartier qui serait profondément troublé par la présence de cette colonie.

Nous sommes venus habiter ce quartier dans l'espoir d'y trouver la tranquillité  et le calme, espoir d'autant plus fondé qu'une clause des actes d'achat des terrains du lotissement Morin (Allée Dominique Morin) porte ce qui suit :

Article 4 : Les acquéreurs ou leurs ayant-droit ne pourront créer, exploiter ou laisser exploiter sur le terrain par eux acquis un établissement bruyant ou à usage de commerce ou d'industrie de nature à incommoder le voisinage par l'odeur ou la fumée.Il ne pourra être édifié sur les dits terrains que des constructions devant être habitées bourgeoisement ou à usage de commerce en ceux compris hôtel ou pensions de famille. Pareille interdiction s'applique par réciprocité à tous les terrains appartenant aux consorts Morin formant le lotissement de la « Maison Blanche ».

Deuxième objection : Cette installation ne répond à aucune des conditions d'hygiène exigées pour l'installation d'un nombre élevé d'enfants dans un petit immeuble qui n'a pas été aménagé pour cet usage et en pleine agglomération. Ces installations se font généralement hors ville.

Pour toutes ces raisons, Monsieur le Maire, nous venons faire appel à votre vigilance et vous prier de interposer votre autorité pour empêcher un tel trouble de jouissance  et un tel danger en cas d'épidémie dans un quartier paisible et central de Biarritz.

Nous vous prions d'agréer ,Monsieur le Maire, l'expression de notre autre considération."

La Gazette de Biarritz 13 janvier 1939_
Retronews

 
Complément du blog Retours vers les Basses-Pyrénées
La "Maison Blanche " sera un lieu d'enfermement sous l'occupation allemande,et brièvement à la Libération . 


Colonies d’enfants espagnols à Bayonne

 
Bayonne le 26 mai 1939
Le Brigadier-Chef de la Sûreté DUHAU
à Monsieur le Commissaire de police

(…)

Il n'y a pas à Bayonne d'écoles primaires privées dirigées par des ressortissants étrangers et destinés à leurs compatriotes.

Par contre il y a en cette ville au Polo de Beyris, un Centre de Réfugiés espagnols, régi par la municipalité ,où il y a 58 fillettes âgées de 6 à 14 ans et 78 garçons du même âge.Un instituteur réfugiés espagnols en titre et 4 institutrices réfugiées espagnol sans titre font chaque jour la classe à ces enfants.

Il y a également à Bayonne, quartier Saint-Étienne, deux colonies d'enfants espagnols réfugiés :

L’une de ces colonies et de Château « Le Bridon » où il y a 15 fillette de 2 à 15 ans et 35 garçons de 5 à 17 ans.

Un instituteur espagnol réfugié sans titre, une institutrice réfugiés espagnole en titre et une institutrice française réfugiés d'Espagne sans titre leur font régulièrement la classe.

Cette colonie est une œuvre du Comité Anglais « Foster Parent’s  Committee for Spanish Children » dont le siège est à Biarritz 28,avenue de la République.

La deuxième colonie est au château « Le Vignau » où il y a 31 fillette de 3 à 11 ans et 32 garçons de 3à 17 ans.

Un instituteur réfugié espagnol sans titre ,un professeur féminin réfugiée espagnole en titre et une institutrice réfugiée espagnole en titre font régulièrement la classe à ces enfants sur les lieux.

Cette dernière colonie est une œuvre de la Société « Foster Parent’s Committee for Spanish Children  » 28 avenue de la République à Biarritz.

Source AD 64 Bayonne  1001 W Article 46

 

Compléments du blog Retours vers les Basses-Pyrénées

Ancien hôpital militaire Bayonne .Le gouvernement républicain espagnol payait à la ville de Bayonne la location de l’Hôpital militaire.Source AD 64 Pau 4 M Article 254

A la fin 1940,le directeur de la colonie d’enfants espagnols Le Bridon  se dénommait RAYMOND DIAZ DELGADO VIANA.Source AD 64 Bayonne 1027 W art 26

Colonie du Métro, Tarnos 1939


Quelques billets du blog ...


Les réfugiés de la seconde République espagnole dans le département des Basses-Pyrénées
 
 
Le centre des réfugiés espagnols à l'ancien hôpital militaire de Bayonne en 1936 
 
 
4 septembre 1937,départ de Bayonne de réfugiés espagnols  
 

Mai 1939:fugitifs espagnols assassinés et décapités par des soldats espagnols en France

 

Les camps de réfugiés Espagnols;une opportunité commerciale pour une conserverie de Lorient  

 

Sortie du livre POLO BEYRIS un camp oublié à Bayonne 1939-1947  

 

Des espagnols dans les archives du tribunal de Bayonne de l'année 1939  

 

Les lectrices et lecteurs ayant conservé des documents originaux relatifs aux réfugiés espagnols dans les Basses-Pyrénées entre 1936 et 1944; papiers,correspondance,photographies,bulletins,tracts etc,sont invités à me contacter 
  • via le formulaire de contact du blog,en haut à droite 
  • ou à l'adresse suivante de messagerie philippe.durut arobase gmail.com