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07 août 2025

Note au sujet des aéroplanes

 

Note au sujet des aéroplanes

Circulaire polycopiée sans date .

Recto

Il importe d’obtenir d’une part que nos troupes n’ouvrent pas le feu sur nos propres avions ,d’autre part que ces derniers soient protégés, quand ils rejoignent à terre, contre les investigations des avions ennemis que facilite la netteté des formes géométriques de tous nos types d’appareils.

Pour éviter les méprises, les prescriptions suivante seront dès maintenant portées à la connaissance des troupes et strictement appliquées par elles :

1°La notice ci-jointe sera distribuée dans tous les corps ;elle devra être connue de tous les Officiers.

2° Les troupes n’ouvriront le feu sur un aéroplane que sur l’ordre d’un Officier. Celui-ci avant d’ordonner de tirer, être absolument certain de la nationalité de l’avion.

2°Il convient de n’ouvrir le feu sur un avion qu’à partir du moment où celui-ci survole la troupe qui tire ;son identification n’est en effet possible qu’à ce moment.

4° Quelle que soit sa nationalité, on ne doit pas tirer sur un avion qui atterrit ou se prépare à atterrir vu que l’aviateur peut être instantanément reconnu et pris à son atterrissage.

5° Quand un avion vole bas, on distingue sous les ailles des cocardes tricolores s’il est français et des croix noires s’il est allemand.

6° Les avions allemands portent également des croix noires sur la face supérieure des ailes et sur les gouvernails latéraux.

Pour rendre moins visibles les avions reposant à terre il conviendra ;

1° de les disposer sur le sol suivant des formations irrégulières ;

2° de les abriter si possible sous des arbres ;

3° de recouvrir les faces supérieures de taches irrégulières de couleur marron et verte avec du ripolin ou tout autre substance n’attaquant pas le vernis.

 

Particularités des avions allemands et Français

En Allemagne, le fuselage est toujours entoilé. Donc, s’il est entoilé, on ne peut pas dire si l’avion est allemand ou français. Mais s’il ne l’est pas, on peut être certain qu’il est français.

En France, les ailes ne forment jamais de V (de pointe en avant) ; en Allemagne, très fréquemment.

En France, les ailles ne forment jamais de pointe vers l’arrière ; en Allemagne très fréquemment.

En France, les ailes portent en dessous des cocardes tricolores ; en Allemagne des croix noires

Note. Pour les indications ci-dessus, se reporter au croquis ci-joint donnant la silhouette des avions français et allemands.

Le Général Aide Major Général

Signé Berthelot.

 

Collection particulière

Note complémentaire au sujet des aéronefs

Circulaire polycopiée sans date 

Verso

Extraits

 

(…)

En ce qui concerne les dirigeables, il faut également obtenir que nos troupes n’ouvrent pas le feu sur nos propres ballons.

Pour éviter les méprises, les prescriptions suivantes seront, dès maintenant portées à la connaissance des troupes et strictement appliquées par elles.

1°La notice ci-jointe sera distribuée dans tous les corps, elle devra être connue de tous les officiers.

2° Les troupes n’ouvriront le feu sur un dirigeable que sur l’ordre d’un officier. Celui-ci devra avant d’ordonner de tirer, être absolument certain de la nationalité du dirigeable.

3° A moins que le dirigeable navigue assez bas pour qu’on puisse voir nettement les signes distinctifs, on n’ouvrira le feu que sur les dirigeables allemands Zeppelin, qui peuvent être identifiés sans difficultés.

4° Quelle que soit sa nationalité, on ne doit pas tirer sur un dirigeable qui atterrit ou se prépare à atterrir vu que le ballon et ses passagers peuvent être instantanément pris à l’atterrissage.

 

Silhouettes d'avions français au dessus d'une troupe


Silhouettes d'avions allemands au dessus d'une troupe


Particularités des dirigeables allemands et français

1° Les dirigeables allemands, comme les dirigeables français portent à la pointe avant une inscription

En France le nom est toujours inscrit en entier (p.ex :Mongolfier,Fleurus,Conte,Adjudant Réau etc)

En Allemagne le nom est quelque fois inscrit en entier (Ex Hensa ) mais très souvent, il n’y a qu’une lettre  et un numéro (Ex Z.1 ,L.1 )

2° En France les dirigeables portent à l’arrière le drapeau tricolore et au-dessus frappée sur la même drisse flamme tricolore

3° En Allemagne, la plus grande partie des dirigeables appartiennent au type Zeppelin c’est-à-dire à un type qui se distingue nettement des dirigeables français.

Les Zeppelins ont en effet la forme d’un grand cylindre allongé de couleur grise terminé par deux pointes arrondies, ils ont deux nacelles qui font presque corps avec le ballon et forment simplement 2 saillies en dessous.

Les dirigeables français ont la forme d’un gros poisson, c’est-à-dire une forme effilée vers l’arrière. Ils sont de couleur jaune et ils ont une nacelle de dimensions variables suivant les types (nacelle courte :Fleurus, Adjudant Vincenot etc,  nacelle longue Adjudant Reau Conte etc)

Cette nacelle est nettement séparée du corps du ballon auquel elle n’est réunie que par des cordes et câbles.

Le Général Aide Major Général

Signé Berthelot.

 

Silhouettes des dirigeables

Source: Collection particulière  

 Compléments du blog

Accidents causés par la tempête au hangar du dirigeable Astra à Pau  


Complément Pireneas bibliothèque numérique
Images
Pau dirigeable "Astra".Ville de Pau

 

04 avril 2025

Surveillance d'une alsacienne

Pau,le 10 août 1917

MINISTÈRE DE L INTÉRIEUR
Direction de la Sûreté Générale
COMMISSARIAT SPÉCIAL
des Chemins de Fer
de  Pau

Le commissaire spécial de Pau

à Monsieur le Préfet des Basses-Pyrénées

La demoiselle Schmit, Marie, qui fait l'objet de la note ci-jointe de  Mr. le Général Commandant la 18ème région, habite actuellement rue Pasteur à Pau, à proximité du temple protestant. Elle vit maritalement à cette adresse avec le nommé Meyer Lucien Albert, 20 ans, et d'origine alsacienne, né à Delme (Lorraine), le 25 mars 1897, employé depuis plus de deux ans chez Mr. Michelet, épicier aux « Produits Potin », rue de la préfecture à Pau.

Cette demoiselle qui était placée depuis un an comme femme de chambre chez Mme Muller, rentière, 60 boulevard d'Alsace-Lorraine, villa Euterpe, est également d'origine alsacienne. Elle est née en effet à Winkel  le 16 avril 1894, de Alfred, 54 ans, et de Marguerite Lorenz, 69 ans, nés et domiciliés  encore dans la même localité..

 Schmitt-Marie se trouve en France depuis 1913. Elle a séjourné tout d'abord à Nancy où elle souscrivait à la date du 4 novembre de la même année, une déclaration d'étranger sous le numéro 35380. Mlle Schmitt est arrivée à Pau, peu de jours après la déclaration de guerre avec Mme Klopp ,sa patronne, actuellement à Paris.

Un permis de séjour lui ayant été délivré à cette époque, elle rentrait, peu de temps après son arrivée au service de M. Tranchau, ancien trésorier-payeur général, aujourd'hui décédé à Pau, puis au service de Mme Müller ,comme femme de chambre. Mlle Schmitt a reçu à la date de 8 février 1917 un récépissé de cartes d'identité.

 A la suite de la surveillance discrète dont elle a été l'objet, il est exact que cette demoiselle a non pas deux fils, mais deux frères dans l'armée allemande. Ce sont Alfred, 25 ans, et René, 20 ans. De plus, l'aîné Eugène, 27 ans, serait employé dans une usine de guerre allemande, tandis que le plus jeune, Aimé, 17 ans, serait sur le point d'être mobilisé lui aussi.

Mlle Schmit a aussi trois sœurs :Madeleine, Élise et Thérèse, respectivement âgées de 24-21  et 11 ans.

Au cours de cette surveillance, il a été établi que son attitude et sa conduite n'ont jamais été   jusqu’ici 'objet d'aucune remarque défavorable. Sa correspondance, d'autre part, n'a rien révélé de suspect. En ce qui concerne les photographies et les lettres qu'elle aurait reçues par l'intermédiaire de Mme Pue,ce  sont tout simplement des photographies de famille_ trois_ sur lesquelles figurent la mère de cette jeune fille, ses deux frères plus jeunes et ses sœurs. Les lettres de Mlle Schmitt arrivaient régulièrement par la Suisse.Elles étaient adressées en deuxième lieu, par son oncle, Charles Lorenz. menuisier à Panentruy  qui  les recevait d'abord .

 Ces lettres ont toujours été ouvertes par la censure militaire à leur arrivée en France. Mlle Schmitt n'a jamais reçu d'autre correspondance. Elle continue néanmoins à être l'objet d'une surveillance journalière.

 Le commissaire spécial

Source :AD 64 Pau 4 M Article 174

 

Compléments du blog:

Acte de naissance en ligne et en langue allemande Marie Schmitt Marie

Archives Alsace Winkel naissances 1893-1902 Acte N°10 Vue 19/104


Acte de naissance en ligne et en langue allemande Albert Joseph Lucien Meyer

AD 57 Moselle Delme Naissances  1893-1904  9NUM/174EC11   Acte N°3 Vue 39/113

27 mars 2025

Recherches et arrestation de trois prisonniers de guerre allemands qui s'étaient évadés.

 

Recherches et arrestation de trois prisonniers de guerre allemands qui s'étaient évadés.

Pau le 31 mars 1916

Rapport du Commissaire de Police

à Monsieur le Commissaire Central.

J'ai l'honneur de vous faire connaître que le jeudi 30 mars à 8 heures du soir, Mr. Péhau inspecteur de police s’est présenté à mon domicile, 22 rue Pasteur, pour me faire connaître qu'un cycliste s'était rendu au commissariat pour dénoncer la présence aux environs de la villa Saint-André- Chemin-Tourasse de trois prisonniers de guerre allemands. L'inspecteur a noté qu'il avait embrouillé sur les lieux 3 agents cyclistes.

 Je me suis rendu immédiatement à la gendarmerie, pour porter ses renseignements à la connaissance de l'adjudant commandant les brigades de Pau. Accompagné du maréchal des logis-chef, je suis parti immédiatement à l'endroit désigné ( extrémité des allées de Morlaàs), et, de concert avec ce sous-officier, j'ai recueilli quelques renseignements, et reçu la déclaration d'un nommé Philippon Charles, 50 ans, domestique chez Mr Camy-Debat , propriétaire au hameau de Pau, Chemin Tourasse  et celle de la patronne, : de leurs dires il résultait que les 3 militaires avaient passé la soirée d'hier dans un champ appartenant à Mme Veuve Camy, où ils se cachaient dans un fossé. Ils auraient dit à cette femme qu'ils étaient évadés d'un camp de concentration des environs d'’Auch, et qu'ils voulaient se rendre en Espagne. L'un d'eux, qui causait très bien le français, était détenteur d'une carte d'état-major qui lui aurait été procurée par un Belge. Enfin, ils se seraient déclarés exténués de fatigue, et auraient sollicité et obtenue de cette femme, qu’il i leur fut donné à manger. Ils lui auraient en outre demandé de garder la plus grande discrétion, et de ne pas faire connaître à la police ou aux gendarmes leur présence en ces lieux, car ils seraient arrêtés.

 La dame Camy, effrayée par la vue des dits Allemands, étant seule avec sa mère et un vieux domestique, donna à manger aux prisonniers et ne dire rien jusqu'au moment où le travail terminé, elle put réintégrer la ferme. A ce moment, elle prévient un cycliste qui, vers 7h30, vint au commissariat.

En présence de ces faits, je décidais avec le maréchal des logis, de me mettre à la poursuite des fugitifs. A cet effet, après avoir battu les champs environnants, nous avons suivi la route de Morlaàs. Arrivés au lieu-dit « Esquive » nous avons suivi le grand boulevard qui nous a conduits directement devant l'église du hameau. Continuant notre randonnée, nous sommes arrivés à Lescar, ; traversant le village nous sommes arrivés sur la route de Bordeaux, où nous avons continué notre course vers Artix ; en arrivant au passage à niveau, nous avons interrogé le veilleur de nuit qui se trouvait dans sa guérite. Ce dernier nous ayant déclaré qu'il était à son poste depuis 8 heures du soir et qu'aucun piéton n'avait traversé la voie, nous l'avons mis au courant de nos recherches et l'avons prié, au cas où les Allemands viendraient à être vus par lui, d'en informer immédiatement la brigade de Lescar.

Continuant notre course, nous arrivions à Danguin  à 11 heures . Supposant à juste raison qu'il n'était pas possible aux 3 militaires d'arriver jusqu'à ce point en raison de l’heure tardive à laquelle ils avaient été aperçus du côté du hameau, nous avons jugé qu'il était préférable de faire demi-tour espérant de les rencontrer en chemin.

En arrivant au passage à niveau où nous étions arrêtés la 1ere fois, nous avons appris que les 3 évadés étaient arrivés à cet endroit après notre passage et que le brigadier de gendarmerie, informé aussitôt, les avait arrêtés.

Source :AD 64 Pau salle de lecture

1 M Article 115 Administration Générale du département.

Autres billets du blog 

 

Internement à Pampelune et Saragosse de prisonniers allemands provenant du Cameroun 

Actes de décès de militaires allemands prisonniers de guerre à la citadelle de Saint-Jean-Pied-de-Port