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09 août 2022

Retrouvez sur internet le brevet d’invention du jouet sportif dénommé « Jokari »

Plusieurs sites internet,reproduisent sans la moindre vérification, l'affirmation selon laquelle le jeu de pelote « Jokari » aurait été inventé en 1938 par Louis Joseph Miremont résidant à Bayonne.Comment s'assurer de la véracité de l'information ? En consultant la vaste base en ligne des brevets d'invention sur le site de l’Institut National de la Propriété Industrielle (INPI) .L'inventeur du "Jokari" est Pierre Georges Miremont (1884-1949),un acteur,aujourd'hui oublié ,du mouvement social puis économique bayonnais.

 Comment télécharger l'original du brevet d'invention du "Jokari"

  1. 1.       Institut National de la Propriété Industrielle (INPI).
  1. 2.       Data INPI
  1. 3.       Je cherche dans les bases Entreprises, Marques, Brevets et Dessins et modèles ;nom, déposant ,SIREN,
  1. 4.       La requête MIREMONT  propose en résultats 497 entreprises,21 marques,10 brevets,5 dessins et modèles.Cliquez sur l'onglet brevets.La proposition N°7 concerne un jouet sportif. La notice  n° FR850952  comporte deux volets :

Partie description

Document associé ;

Cliquez sur  Document associé ,puis sur  FR 850952 ,et enfin en bas à droite, téléchargez le brevet d’invention en pdf (3 vues).

 

Pierre Georges Miremont

A l'état civil,Pierre,appelé en famille Georges (AD 64 3 Q5 Article 1704) ,né le 28 juin 1884,au numéro 2 de la rue Tour du Sault à Bayonne.Il est le fils de Jean dit Léon Miremont,homme d'équipe au chemin de 
fer de Bayonne,Anglet,Biarritz et de Gracy dite Pauline Duluc.
En mention marginale:décédé à Bayonne le 3 juin 1949
Source:ad 64,earchives,naissances Bayonne 1793-1891 ,acte N°306.

Miremont s'est marié à Bayonne le 8 février 1917 avec Anna Rose Marie Mahé .Elle est également présente dans la base Data INPI/MIREMONT/Dessins et modèles MAHE (VEUVE MIREMONT, Anne, Rose, Marie) Villa Minus, St-Léon, Bayonne (B.-P.) .

Pierre Georges Miremont,typographe,syndicaliste,directeur de l'Imprimerie La Rénovatrice,industriel.Bien qu'ayant cessé de militer (depuis la Grande Guerre ? ) ,il est un "indésirable " inquiété en 1940,en application du décret du 18 novembre 1939.

Publicité 1923


Dans la succession après décès de Miremont,figure  un  brevet français N°850952 enregistré le 8 septembre 1938. (AD 64 3 Q5 Article 1704)

Pour aller plus loin 

A lire sur le  Maitron en ligne, la notice biographique d'Anna Rose,Marie ,Mahé ,
https://maitron.fr/spip.php?article154632, notice MAHÉ Anna, Rose, Marie [Dictionnaire des anarchistes] par Guillaume Davranche, Dominique Petit, Anne Steiner, Michel Chevance, version mise en ligne le 25 mars 2014, dernière modification le 26 décembre 2019.

Billets du blog

Quand la troupe et la police étaient réquisitionnées le premier Mai 

Mise en ligne par Gallica de l''Action Syndicale ,bulletin de la Bourse du Travail de Bayonne ,de l'Union des syndicats de Biarritz,1906-1911 

 

Attestation de Pierre Georges Miremont en faveur de Charles Dossat

Éclairages sur une organisation collaborationniste bayonnaise méconnue : le Comité Ouvrier de Secours Immédiat 1942-1944


 Remerciements

A Michel Chevance dont les recherches approfondies  sur le parcours d'Anna Mahé m’ont été très utiles

22 juillet 2022

Le couple propriétaire du château de Brindos gêné par les avions de l'aérodrome de Biarritz Parme

Le traitement d'une réclamation, apporte un éclairage sur la vie de château à Brindos, et les clubs d'aviation de l'aérodrome de Biarritz Parme.

 

Copie écran géoportail ,situation (actuelle) du château de Brindos par rapport à l’aéroport de Parme

 

Château du lac de Brindos

Anglet (B.P.)

5 aout 1937


Monsieur le Préfet des Basses-Pyrénées,

Monsieur le Préfet,

Je me permets de m'adresser à vous pour vous demander de bien vouloir prendre les mesures nécessaires pour faire cesser un abus qui est nuisible non seulement à mes propres intérêts, mais aussi à la ville de Biarritz et la Région.

En 1930 j'ai acheté le Domaine de Brindos où j'ai fait construire une propriété importante. J’ai dépensé Frs.12.000.000 de francs pour les aménagements et constructions qui étaient terminées en 1932 et j’espérais, à partir de cette date, jouir en toute tranquillité demain demeure. J’occupe une vingtaine de domestiques et il y a souvent une trentaine de personnes en tout dans ma maison. Je n'ai donc pas besoin d’insister sur les sommes considérables que je dépense annuellement dans Biarritz et la région. Je reçois beaucoup et, jusqu'à cette année, j'ai toujours eu plaisir à prendre part avec mes invités aux démonstrations mondaines et aux Jeux aux Casinos.

Or, depuis quelques temps, les avions dépendant de l'aérodrome de Parme attenant à ma propriété me rendent intolérable la vie à Brindos. Ils survolent ma propriété toute la journée à de faibles altitudes empêchant aussi tout repos. Pendant une récente indisposition de ma femme, ceci est devenu pour elle un vrai supplice. Mon cours de tennis est devenu presque inutilisable en raison du bruit et de la distraction occasionnée par les avions survolant les joueurs. De plus le danger d'accidents est incessant et quatre avions sont déjà tombés à différentes reprises sur mon terrain à proximité de la maison causant des morts et des blessés avec toutes les constatations et autres désagréments que vous pouvez imaginer.

J'ai adressé depuis longtemps des réclamations à ce sujet au Maire de Biarritz, mais malgré son intervention vis-à-vis du Commandant du terrain d'aviation il n'y a aucune amélioration. Au contraire cette année la situation est devenue intolérable et j'étais sur le point de congédier mon personnel et de retourner en Angleterre quand on m'a conseillé de vous demander la faveur de votre intervention.

S'il s'agissait de besoins militaires où commerciaux, je ne me plaindrais pas, mais ce qui est absolument insupportable et le passage continuel des avions d'élèves ou de vols d’essai qui n'ont aucun besoin de passer au-dessus de ma propriété mais qui, par contre, ont l'apparence d'avoir choisi cette itinéraire malgré la promesse du Commandant de l’Aérodrome que cet abus cesserait.

Je vous serais infiniment reconnaissant, Monsieur le Préfet, si vous pouviez acheminer ma demande dans la bonne voie pour faire cesser cet état de choses qui a duré déjà trop longtemps.

Veuillez agréer, Monsieur le Préfet, avec mes remerciements anticipés, l'assurance de mes sentiments les plus distingués.

Reginald Wright

 

 

Ville de Biarritz

Cabinet du Maire

Biarritz, le 10 aout 1937

 



Monsieur CEUGNART
Commissaire Spécial
Hendaye

Monsieur le Commissaire,

Comme suite à la demande de renseignements que vous m'avez adressée, touchant une plainte de   M.WRIGHT ,Château de Brindos à Biarritz, contre les multiples inconvénients que lui occasionnent  la proximité de l'Aérodrome de Parme, j'ai l'avantage de vous informer qu'à de multiples reprises je suis intervenu, soit auprès de M.DEVAUX, Commandant de l'Aérodrome, soit auprès de M.de CROISEUIL, Président de l'Aéro-Club Basque, soit auprès de M.GALTIÉ président des Ailes Bayonnaises , pour leur signaler ces inconvénients et leur demander que toutes mesures soient prises afin de réduire le mal au minimum.

Je crois qu'à la suite de toutes ces démarches, une légère atténuation a été constatée. Mais il n'en reste pas moins que le séjour à Brindos est rendu pratiquement impossible par les avions qui volent à faible altitude.

Il semble que les avions de ligne, qui n'ont qu'à atterrir ou à s'envoler, ne provoquent qu'un moindre inconvénient. Tout le mal viendrait des élèves- pilotes, qui passent sur la propriété à trop faible altitude.

Le remède parait être :

1°) l'exécution des travaux prévus pour l'agrandissement de ce terrain ; travaux qui auront pour effet de reporter le centre du terrain vers le Nord, c'est à dire de l'éloigner de la propriété de Brindos ;

2°) la création, ainsi qu'il est projeté, dans les plaines de Tarnos, d’un terrain spécialement destiné à l'école de pilotage.

Le cas de M.WRIGHT  n'est pas unique, et divers autres propriétaires voisins du champ d'aviation m’ont  adressé des doléances, peut-être moins véhémentes, mais aussi précises. Il serait désolant pour Biarritz que la famille WRIGHT, très répandue dans la Colonie Américaine, quitte notre région.

Veuillez agréer, Monsieur le Commissaire, l'expression de mes sentiments distingués.

LE MAIRE

Hirigoyen

 

Pau, le 14 aout 1937,

Le Commissaire Spécial,

A Monsieur le Préfet des Basses-Pyrénées (Cabinet)

Pau

J'ai pris connaissance de la requête de M.WRIGHT qui se plaint d'être incommodé par le bruit des avions survolant sa propriété de Brindos ,avoisinant l'aérodrome de Parme.

La lettre de M. le Maire de Biarritz et le rapport du Commissaire Divisionnaire d’Hendaye envisagent une solution identique, à savoir : l'aménagement d'un terrain école dans une autre région entre Tarnos et Labenne.

En attendant cette éventualité, il conviendrait, à mon avis, de veiller à la stricte exécution du décret du 19 mai 1928, complétant les articles 21 et 22 de la loi du 31 mai 1924, qui impose le survol des agglomérations à plus de 500 mètres ; cette hauteur minima a été également fixée par la circulaire ministérielle du 19 octobre 1920

Un arrêté préfectoral pourrait être pris pour préciser les dispositions du décret de la circulaire visés ci-dessus.

Commissariat spécial de police de Pau

 

Hendaye, le 18 aout 1937

Le Commissaire Divisionnaire

A Monsieur le Préfet des Basses-Pyrénées

PAU

Satisfaisant à la demande d'enquête que vous avez bien voulu m'adresser, relativement à la plainte, ci-jointe, de M.WRIGHT, propriétaire du château de Brindos, sur la gêne que lui cause la présence, à proximité de son domaine, de l'aérodrome de Biarritz-Parme.

J'ai l'honneur de vous faire connaître que, de l'enquête à laquelle s’est livré M. AUZERO, Commissaire Spécial de mon service, il résulte ce qui suit :

La propriété de M.WRIGHT, d’une étendue de 48 hectares, dans laquelle se trouve une maison d'habitation, est en effet contiguë à l'aérodrome de Parme. Elle est située au SUD.EST par rapport à ce dernier et en contrebas, dans un vallon au fond duquel se trouve à lac d'une superficie d'une dizaine d’hectares.

L’état de choses dont se plaint M.WRIGHT, ainsi que plusieurs propriétaires, notamment M.ETCHECOPARE, DOYHENARD, le prince russe NARASKIN etc… que j'ai visités, est pour eux une gêne   incontestable, mais la solution pour y remédier apparaît bien difficile à trouver.

L’activité de l'aérodrome à sensiblement augmenté depuis quelques mois, en raison surtout de la création par les « Ailes Bayonnaises » de la section d'aviation populaire destinée à former des pilotes. L'aéro club Basque, par l'intermédiaire de la Maison CAUDRON-RENAULT, exploite une pareille école ; mais, tandis que ce dernier groupement ne possède qu'un nombre infime d'élèves, la section d'aviation populaire en a de 15 à 20.

Sans l'animation qu'apportent au terrain ces écoles de pilotage, le seul trafic normal des avions de transport et de tourisme ne pourrait aucunement importuner les habitants des environs de l'aérodrome.

Il convient pourtant de remarquer que les plaintes n'émanent que des propriétés situées au SUD.EST du terrain. Les vents dominants étant ceux de NORD.EST, les pilotes sont obligés, pour l’atterrissage, de placer leur appareil contre le vent et, ainsi, de voler dans la direction SUD.EST NORD.OUEST, c'est à dire exactement au-dessus de la propriété de M.WRIGHT. D’autre part, ce survol, en descente, ne peut se faire qu'à faible altitude, la longueur du terrain d'aviation dans ce sens n'étant que d'environ 500 mètres.

On conçoit l'inconvénient que présente cette situation pour les habitants du vallon de Brindos, importunés assez tôt le matin et le soir jusqu'à la tombée de la nuit, par les vols d'essais des élèves pilotes qui, pendant plusieurs heures atterrissent toutes les 8 à 10 minutes. Le bruit des moteurs est certainement encore amplifié dans les parties les plus profondes du vallon survolé, ce qui est le cas pour M.WRIGHT, dont la maison est située au bord du lac.

En ce qui concerne les dangers auxquels fait allusion M.WRIGHT ,ils  existent évidemment mais pas plus qu'en tout autre endroit des environs du terrain. Le plaignant fait erreur en indiquant que quatre appareils sont tombés dans sa propriété, car il y en a eu que deux :

1° le 15 août 1936 celle d'un avion destiné aux rebelles espagnols, en flammes ;

2° le 13 octobre 1936, celle de l'élève pilote le sieur De Vicente.

Le problème ne parait guère soluble sans la suppression des deux écoles de pilotage. Les présidents des deux sociétés concurrentes, M.M.GALTIER, pour les « Ailes Bayonnaises » et De CROISEUIL pour l’A.C.B., déclarent ,comme d’ailleurs le Commandant de l’Aérodrome, qu’il n’est pas possible d’interdire le survol de la propriété de M.WRIGHT chaque fois que le vent souffle du Nord-Ouest. De même une consigne prescrivant de passer plus à droite ou plus à gauche de cette propriété ne peut être donnée, affirment-ils. Enfin, il n'est pas non plus possible aux pilotes d'augmenter l'altitude sans risquer d'avoir un accident du côté opposé de l'aérodrome.

Monsieur le maire de Biarritz, que j'ai vu au cours de mon enquête m'a fait parvenir la lecture ci-jointe, dans laquelle il estime un remède possible dans :

1° l'exécution des travaux prévus pour l'agrandissement de l'aérodrome ;

2° la création d'un autre terrain destiné à l'école de pilotage.

Je considère que seule la seconde de ces solutions apporterait le remède désiré, l’agrandissement de l'aérodrome vers le nord n'étant pas, à mon avis de nature à donner une satisfaction suffisante à M.WRIGHT. En ce qui concerne la création d'un nouveau terrain, les dirigeants des « Ailes Bayonnaises » ont, en effet, dans le but éviter les heurts qui sont fréquents entre cette société et l’A.C.B. envisagé la question de l'aménagement d'un tel terrain entre Tarnos et Labenne, pour la section d'aviation populaire. Mais, malheureusement, cette éventualité n’est encore qu’à l’état d'un vague projet dont la réalisation paraît très aléatoire, et menace d'être longue.

M.et Madame Wright n'habitent leur propriété que pendant la belle saison et durant celle-ci, ils s'absentent souvent. Arrivés en juin, ils sont allés à Cannes, puis en Angleterre. Ils n'occupent, d’autre part, en dehors d'une dizaine de jardiniers qui sont à l'année, qu'une domesticité d’une douzaine de personnes, engagée pour la saison et comprenant des étrangers.

Ils fréquentent assidument les casinos de Biarritz et rentrent généralement assez tard dans la nuit. Désireux de se reposer ensuite toute la matinée, ils ne le peuvent, étant réveillés dès 6 heures par les évolutions des avions école.

Il faut néanmoins reconnaître que ces évolutions constituent pour eux un trouble assez sérieux.

Il y a lieu toutefois de considérer pour ce qui concerne le cas particulier de ses propriétaires, qu’ils n’ont acquis leur domaine qu’en 1930 alors que l'aérodrome a été ouvert en 1921, à la suite des enquêtes régulières de « commodo et incommodo » et de l'expropriation pour de nombreuses parcelles de terrain.

L'établissement de l'aérodrome a d'ailleurs été reconnu d'utilité publique par décret du 11 juillet 1921.

Ils auraient dû se douter, en se rendant acquéreurs de ce domaine des inconvénients qui pourraient résulter pour l'avenir, de la proximité de ce terrain, appelé à prendre une importance de plus en plus grande.

La menace de M.WRIGHT de quitter Biarritz ne vise  certainement que la présente saison d'été, car il ne pourrait abandonner une telle propriété, merveilleusement entretenue, puisqu'il y occupe dix jardiniers .D'autre part, il ne pourrait  en projeter la vente dans les temps actuels.

Il est évident que la solution, qu'il n'exige immédiate, ne peut être obtenue ; et son départ normal de Biarritz devrait avoir lieu comme d'habitude en octobre.

Peut-être suffirait-il, devant les difficultés de la situation de lui faire espérer que, pour l'an prochain le remède aura été trouvé dans l'aménagement d'un terrain école dans une autre région. Toutes diligences pourraient être faites alors par l'Administration pour que soit hâtée cette réalisation, qui est certainement désirée par les dirigeants des « Ailes Bayonnaises ».

Le service normal de l'aérodrome de Biarritz- Parme en serait d'ailleurs facilité ; les leçons de pilotage ne pouvant que gêner les atterrissages des appareils des lignes régulières ou de tourisme. Les dangers que présentent pour ceux-ci, les avions-écoles, seraient en outre écartés.

Ci-joint une vue prise en avion, montrant très nettement l’emplacement de la propriété de M.WRIGHT par rapport à l’aérodrome.

Le Commissaire Divisionnaire

 

Copie à :

Monsieur le Sous-Préfet à Bayonne.

 

Pau, le 30 décembre 1938

Le Préfet des Basses-Pyrénées

A Monsieur le Sous-Préfet de Bayonne

 

M. le ministre de l’Air me communique la lettre d'un copie est ci-jointe émanant de M.Réginald WRIGHT, dont la propriété (Château du lac de Brindos )  se trouve à proximité de l'aérodrome de Biarritz-Bayonne-Anglet.

Pour différents motifs, l’intéressé se plaint de ce voisinage .

L’Administration Centrale a fait procéder par les services locaux à une enquête pour apprécier l'importance de la gêne que l'intéressé déclare subir de ce fait.

Afin de connaître tous les aspect de la question, j'ai l'honneur de vous prier de vouloir bien préciser quel est l'intérêt que peut présenter, au point de vue social et économique la présence d'un « riche résident » comme M.WRIGHT dans la région de Biarritz.

Le Préfet

 

Commissariat spécial Hendaye

Hendaye le 9 janvier 1939

Le Commissaire Divisionnaire de Police Spéciale

A Monsieur le Sous-Préfet

A Bayonne

 

En réponse à votre demande de renseignements en date du 31 décembre écoulé sur le nommé WRIGHT, propriétaire du Château du Lac à Brindos, j'ai l'honneur de vous faire connaître qu'il est incontestable que la présence de ce « riche résident » présente un intérêt très marqué, au point de vue social et économique pour la ville de Biarritz.

M.WRIGHT, qui occupe son château une grande partie de l'année avec sa famille, emploie une nombreuse domesticité, dont 7 jardiniers pendant toute l'année.

Il dépense, chez divers fournisseurs de la ville, plusieurs centaines de mille francs par an, et donne, dans son château, de nombreuses fêtes dont le produit est destiné intégralement à des œuvres de bienfaisance sociale et sociétés sportives de Biarritz.

Actuellement, son départ définitif de son château produirait une fâcheuse impression, et il est à peu près certain que d'autres propriétaires des environs pourraient suivre son exemple.

Sa requête paraît fondée et rend difficile la solution à adopter ; car il ne peut être question, pour faire plaisir à Mr.WRIGHT, de supprimer ou de déplacer l'aérodrome actuel de Biarritz-Parme- Anglet.

Etant donné qu'il existe un projet de transfèrement de l'école de pilotage des « Ailes Bayonnaises », de Parme à Tarnos, je crois qu'il y aurait intérêt, pour retenir Mr. WRIGHT à Brindos, de lui faire connaître que les autorités administratives françaises s'occupent activement de la réalisation du projet de transfèrement en question.

P/O Le Commissaire Divisionnaire

 

Pau,le 16 janvier 1939

Le Préfet des Basses-Pyrénées

A Monsieur le Ministre de l’Air

Direction de l’Aéronautique Civile et de l’Aviation populaire

26,Boulevard Victor,Paris (XV)

Extrait

 

(…) la présence de M.WRIGHT offre un intérêt incontestable pour la ville de Biarritz en raison des dépenses très élevées qui ‘y effectue ce résident et aussi des libéralités qu’il distribue généreusement aux œuvres sociales.

Dans ces conditions, il y aurait intérêt, semble-t-il à ne pas répondre à M.WRIGHT par une fin de non-recevoir pure et simple, mais au contraire en lui faisant ressortir que les autorités administratives françaises s'efforcent, sinon de supprimer, du moins d'atténuer dans une très large mesure les inconvénients dont il se plaint.

Le Préfet

 

Le 24 février 1939

Le Commandant de l’Aérodrome de Biarritz-Bayonne-Anglet

A Monsieur le Préfet des Basses-Pyrénées à Pau

(Commissariat Spécial)

 

Monsieur le Préfet,

À la suite des plaintes de Mr.Réginald WRIGHT ,habitant le Château de Brindos à Anglet, provoquées par les inconvénients résultants de son voisinage avec l'aérodrome de Biarritz-Anglet,j'ai reçu copie de la réponse qui lui a été adressée par Mr. le Directeur de l'Aéronautique Civile .Il y est fait mention  d'un projet de transfert à Tarnos de l'école de pilotage des « Ailes Bayonnaise ».

 Cette solution aurait été préconisée par vos services et comme celle-ci serait susceptible d'apporter une heureuse solution aux plaintes de Mr.WRIGHT ,je vous serais très obligé ,n'étant pas au courant de ce  transfert de bien vouloir me faire part des suggestions qui ont été faites par vos services à ce sujet.

Avec mes remerciements anticipés, je vous prie d'agréer, Monsieur le Préfet, l'expression de mes sentiments très respectueux .

Le Commandant de l' Aérodrome

 

Source:

Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques
Salle de lecture du site de Pau
Police 4 M Article 161

Articles du blog consacrés à Brindos 

Balsan contre Jacob à propos de la propriété de Brindos à Anglet 

Le domaine de Brindos (Anglet) et la villa Belza (Biarritz)  

13 mai 2022

L’Union des Coopérateurs de l’Adour (1919)

 Un autre aspect du mouvement coopératif bayonnais:
 
Brochure découverte aux puces de Bayonne du vendredi matin
 

 L’Union des Coopérateurs de l’Adour

(ex »La Famille Bayonnaise »
 
Société Coopérative anonyme régionale de Consommation

STATUTS

 (extraits)


Nom,Objet et Durée de la Société

ARTICLE PREMIER._Les sociétaires actuels de La Famille Bayonnaise, réunis en assemblée générale en date du 3 août 1919 moins ont adopté les statuts ci-dessous en modification du titre et des dispositions générales des statuts actuels de leur société, sans cependant modifier la quotité de l'action et sans porter atteinte à son caractère coopératif.

 ART.2._Les présents statuts régissent également les rapports de la société avec les nouveaux sociétaires qui y adhéreront.

ART.3._ La Famille Bayonnaise prends le titre de l'Union des Coopérateurs de l'Adour, Société coopérative de consommation à capital et personnel variables, adhérente à la Fédération Nationale des Coopératives de Consommation (organe d'émancipation des travailleurs) et au Magasin de gros des Coopératives de France.

ART.4._Cette Société a pour but :

1° L’achat et la répartition, à ses Membres de marchandises, la production de tous objets utiles à l'existence, dans les meilleures conditions ; la création et la gestion de restaurants coopératifs, la construction et la gestion d'habitations, etc. Elle sur délibération du Conseil d'Administration faire bénéficier le public de la répartition de certaines denrées.

2° La Création de toute œuvres sociales, tant à l'intérieur de la Société qu’en dehors directement ou avec le concours d'autres organismes coopératifs ou autres.

3° Le  groupement et la fusion éventuelle avec la présente Société de toutes les Coopératives de la Région de l'Adour. L’objet de la Société peut être étendu par décision de l'Assemblée générale en aucun cas, il ne saurait être porté atteinte à son caractère coopératif.

4°Et,en attendant la fusion des Coopératives de la Région de l'Adour avec l'Union des Coopérateurs de l'Adour, le ravitaillement de ces Sociétés par l'Union des Coopérateurs de l'Adour, pour certaines denrées commandées en groupage.

L’Union des Coopérateurs de l’Adour peut exercer son action dans n'importe quelle localité. Toutefois elle ne peut ouvrir des succursales dans le rayon d'action des coopératives autonomes exerçant une action similaire que après avis de la Fédération de la Région intéressée.

ART.5._La durée de la société est fixée à 99 ans partant du jour de la constitution de La Famille Bayonnaise le 4 mai 1916 ;elle peut être dissoute avant cette date où prorogée par décision de l'Assemblée générale extraordinaire.

ART.6._Le siège social est fixé à Bayonne rue Général Bourbaki. Il peut être transféré dans un autre local à Bayonne par simple décision du Conseil d'Administration ; il ne peut être fixé en dehors de Bayonne sans l’assentiment de l'Assemblée générale ordinaire.

(…)

Vente au comptant

ART.21._La Société s'interdit formellement toute vente à crédit soit aux Sociétés, soit aux Sociétaires soit au public.

Conseil d’Administration

ART.34._La Société est administrée par un Conseil composé de 15 Membres choisis par l'Assemblée générale parmi les Sociétaires au pair  de leurs versements sur actions et faisant régulièrement leurs achats à  la Coopérative.

Le Conseil est élu pour trois ans par l'Assemblée générale, au scrutin de liste et au bulletin secret, (…)

 (...)


 

 

Extrait de la brochure

 

Complément 

Annuaire Havas 1930 des Basses et des Hautes Pyrénées


Union des Coopérateurs de l'Adour
Direction et Entrepôts:
rue Général Bourbaki_Détruits par un incendie le 14 mai 1940_

Magasins d'épicerie 



9 rue Bourgneuf
Rue Sainte-Catherine
Quartier des arènes
Quartier Saint-Léon
Quartier Blancpignon
Rue d'Espagne
Halles de Bayonne

Magasin de chaussures:place Notre-Dame (Bayonne)
Boucheries:Halles de Bayonne
Poissonnerie :25 rue Bourg-Neuf (Bayonne)


Saint-Jean d'Anglet
Quartier Saint-Gobain (Boucau)

 
Imprimerie "La Rénovatrice" (Georges Miremont) ,journaux,prospectus,cartes de visite,affiches.......

Billets du blog

 
 
On trouvera plusieurs renseignements sur les liens avec les syndicats et des coopératives  

05 mai 2022

Anglet 8 mai 2022 deux cérémonies

Deux cérémonies de commémoration de la Victoire de 1945 auront lieu le dimanche  8 mai 2022 à Anglet ,

à 9h30 

cimetière de Louillot devant la stèle dédiée aux 50 soldats Coloniaux « Mort pour la France », trop souvent oubliés, et inhumés initialement au cimetière de Louillot.

Texte lu par Michèle Degorce au nom du Collectif pour la mémoire du camp de Polo Beyris.

Dépôt d’une composition florale par le collectif pour la mémoire du camp de Polo Beyris.

Dépôt d'une composition florale de la Ville d’Anglet, par Monsieur le Maire Claude Olive.


à 11 heures 

au monument aux morts. 


Source:Ville d'Anglet

Cimetière de Louillot Anglet_Cliché Ph Durut

A voir également le site internet https://monumentsmorts.univ-lille.fr ,l'article consacré au monument aux morts de la ville d'Anglet

Description du monument

Inscriptions présentes sur le monument

Les morts;1914-1918;1939-1945;Indochine (46-54);AFN-Algérie (54-62)

24 mars 2022

Les Basses-Pyrénées dans le « Registre d’écrou » de la Section des Affaires Politiques de Bordeaux dite « Brigade Poinsot » 1942-1944

Les Archives Nationales conservent sur le site de Pierrefitte-sur-Seine (93) un dossier concernant Pierre Poinsot, ancien commissaire de police de la Section des Affaires Politiques de Bordeaux, pendant la Seconde guerre mondiale. Dans la présentation en ligne du contenu de ce dossier, il est indiqué la présence d'une copie du registre d’écrou de ce service pour l’année 1942.En réalité, le document s’étend jusqu’au printemps 1944.Le « registre d’écrou » de la Section des Affaires Politiques (S.A.P.) de Bordeaux se compose de feuillets dactylographiés numérotés de 1 à 57. La liste débute au 2 janvier 1942 et se clôture au 27 avril 1944.Sont principalement concernés les départements de la Charente-Maritime et les parties occupées de la Charente, Dordogne, Gironde, Landes, et Basses-Pyrénées. Une longue suite de noms de femmes, d'hommes, adolescents, adultes, espagnols, français.

Pour la partie occupée des Basses-Pyrénées et la commune limitrophe de Tarnos dans les Landes,le registre d'écrou rapporte 87 arrestations en octobre 1942 et 42 en mars 1943.Les personnes ont été interpellées sous le vague motif d'activités communistes (ACT.COM) conduites au quartier allemand au fort du Hâ à Bordeaux, puis déportées vers les camps de concentration nazis.

Cette répression soulève plusieurs questions,à commencer par celle-ci;comment comprendre autant de militants  et sympathisants communistes arrêtés en si peu de jours ? Le coup de tonnerre du pacte germano-soviétique signé à Moscou le 23 aout 1939,la mobilisation militaire des hommes , et le décret de dissolution du 26 septembre  ont profondément mis à mal les organisations communistes. Trois facteurs expliquent l’ampleur des coups de filet :

  •          Les techniques policières en amont et en aval : archives, filatures, interpellations groupées, perquisitions, tortures. « Les aveux étaient obtenus par la violence et la torture. Certains détenus furent martyrisés pendant plusieurs jours consécutifs. Le nerf de bœuf que Poinsot appelait plaisamment « la machine à imprimer » était d'un emploi courant. L’inspecteur Cxxxx qui travailla quelque temps sous les ordres de Poinsot a déclaré « toute personne qui tombait dans leurs mains était obligé de parler ou était littéralement massacrée.Source:Archives départementales de l'Allier FRADOO3_2028W 5_Dossier 54527_Brigade Poinsot
  •         L’apport de Pierre Giret, ancien militant communiste à Sabres (Landes), devenu indicateur itinérant du commissaire Poinsot et du Sipo-SD de Bordeaux.Un  article à paraitre prochainement sur le blog Retours vers les Basses-Pyrénées apportera un éclairage sur son parcours.
  •         Enfin, des manquements, parfois effarants, dans l’application des consignes élémentaires de sécurité dans des activités politiques clandestines. Les comportements imprudents, répandus au-delà  de la partie occupée des Basses-Pyrénées, ont été vivement critiqués à plusieurs reprises, dans le bulletin national intérieur du parti communiste clandestin , « La Vie du Parti ».


Bibliothèque nationale de France_GALLICA_ La Vie du Parti _1er trimestre 1942          








 

Numéro en ligne sur le site https://gallica.bnf.fr ark:/12148/bpt6k874651c



Ce billet comprend trois parties:
  • Une liste nominative issue du registre d'écrou de la S.A.P. de Bordeaux concernant les Basses-Pyrénées et la commune de Tarnos
  • Des témoignages provenant de deux dossiers d'instruction de justice en 1945,Bayonne et Bordeaux
  • Des extraits du bulletin national intérieur du parti communiste clandestin , « La Vie du Parti »

 

Liste nominative  du "Registre d'écrou " de la S.A.P de Bordeaux

Les données ont été extraites sur le critère commune de résidence .Cette liste n’est pas exhaustive pour plusieurs raisons. Il y a le cas des militants communistes détachés en dehors de leur département. D’autre part, les autorités occupantes ne prenaient pas la peine d’informer systématiquement le sous-préfet de Bayonne des arrestations effectuées. Par exemple, les renseignements relatifs à la prison allemande de la Maison Blanche, et de l’Hôtel Édouard VII à Biarritz sont manquants.

6 octobre 1942

001_Labeyrie Gaston né le 17 08 1918 à Bayonne _domicilié à Bayonne_Activités communistes

8 octobre 1942

002_Perez Pédro né le 11 avril 1908 à Rolan (Salamanque) _domicilié à Anglet_ACT.COM.

003_Melero Albert né le 7 avril 1926 à Biarritz _domicilié à Biarritz_ _ACT.COM.

004_Sallenave Jules René Armand né le 11 juillet 1908 à Biarritz _domicilié à Biarritz_ACT.COM.

005_Perez Roger né le 17 aout 1918 à Bayonne _Bayonne_ domicilié à Bayonne_ACT.COM.

006_Charbonnier Floréal Daniel né le 5 décembre 1920 à Chateldon (Puy-de-Dôme) _ domicilié à Bayonne_ACT.COM.

 

10 octobre 1942

007_Dubrana Paul né le 17 mars 1897 à Bayonne_Bayonne_ACT.COM.

008_Mong François né le 24 avril 1909 à Mauléon_Bayonne_ACT.COM.

009_Azcun Dominique né le 30 aout 1920 à Hendaye_Hendaye_ACT.COM.

010_Labarraque Albert François né le 4 juin 1894 à Bayonne_Bayonne_ACT.COM.

 

12 octobre 1942

011_De Blasus née Diriberry Marie Germaine née le 18 mai 1905 à Anglet_Bayonne_ACT.COM.

 

13 octobre 1942

012_Pécastaings Jean dit « Loup » né le 12 avril 1909 au Boucau_Boucau_ACT.COM.

013_Biremont Paul né le 30 juillet 1903 à Tartas_Espelette_ACT.COM.

014_Glize Henri Raymond né le 11 octobre 1896 au Boucau_Boucau_ACT.COM.

015_Glize née Bernadets Marthe née le 10 septembre 1897 à Tarnos_Boucau_ACT.COM.

016_Duvert René né le 15 aout 1910 au Boucau_Bayonne_ACT.COM.

017_Mimiague Jean Baptiste Joseph né le 2 aout 1884 à Anglet _Biarritz_ACT.COM.

 

14 octobre 1942

018_Lapierre Maurice né le 21 juillet 1895_Boucau_ACT.COM.

019_Vergez Jean-Louis né le 4 mars 1911 au Boucau _ Boucau_ACT.COM.

020_Saint André Étienne né le 21 juillet 1902 au Boucau_ Boucau_ACT.COM.

 

22 octobre 1942

021_Rivière Louis Jean Charles né le 26 septembre 1921 à Hendaye_Hendaye_ACT.COM.

 

23 octobre 1942

022_Castaings Etienne né le 20 février 1899 à Ondres (Landes)_Boucau_ACT.COM.

023_Latappy Séverin né le 23 juillet 1889 à Gamarde _Boucau_ACT.COM.

024_Moleres Jean-Baptiste né le 13 décembre 1903 à Saint-Martin-de Saignanx_ Tarnos (Landes) _ACT.COM.

025_Daugas Henri né le 22 aout 1893 à Tarnos_Tarnos (Landes) _ACT.COM.

026_Antolin Attilano né le 5 octobre 1899 à Palemero (Espagne)_Bayonne_ACT.COM.

027_Delavonne Edmond né le 15 juin 1905 à Bijouton ( ?)_Bayonne_ACT.COM.

028_Amestoy Jean né le 14 septembre 1920 à Albuquerque (Espagne)_Ossès (Basses-Pyrénées) _ACT.COM.

 

Extrait du registre d'écrou du Service des Affaires Politiques (S.A.P.) de Bordeaux

Archives nationales _versement 20000356/1 dossier n°688435 POINSOT,Pierre

 

26 octobre 1942

029_Sarthou Pierre né le 19 avril 1909 à Orthez _Orthez_ACT.COM.

030_Mages Louis Joseph né le 17 septembre 1903 à Orthez_Orthez_ACT.COM.

031_Larrejuzan Rémy né le 21 novembre 1898 à Orthez_Orthez_ACT.COM.

032_Laborde Jean né le 11 octobre 1875 à Casteignon_Orthez_ACT.COM.

033_Laborde Paul né le 7 janvier 1906 à Casteignon_Orthez_ACT.COM.

034_Bordagaray Paul né le 13 février 1913 à Saint-Réalité_Orthez_ACT.COM.

035_Baris Henri né le 2 décembre 1890 à Marmande (Lot-et-Garonne)_Orthez_ACT.COM.

036_Laborde Valentin Lucien né le 21 janvier 1927_Orthez_ACT.COM.

037_Gachy René né le 15 novembre 1906 à Bayonne_Bayonne_ACT.COM.

038_Torio Paulin né le 1 octobre 1920 à Bayonne _Anglet_ACT.COM.

039_Torio Victor né le 7 novembre 1918_Anglet_ACT.COM.

040_Laborde Clément né le 6 aout 1909 à Cambo-les-Bains_Mouguerre_ACT.COM.

041_Damestoy Louis Jean-Baptiste né le 7 janvier 1902 à Bayonne_Bayonne_ACT.COM.

042_Hallet Lucien né le 1 octobre 1899 à Avignon (Vaucluse)_Bayonne_ACT.COM.

043_Dibos Pierre Guillaume né le 5 mars 1922 à Bayonne_Bayonne_ACT.COM.

044_Mirande Emmanuel né le 22 septembre 1923 à Viana de Castello Dargue (Portugal) _ACT.COM.

045_Lassalle Jean dit Joseph né le 27 septembre 1882 à Saint-Vincent-de-Paul_Boucau_ACT.COM.

046_Desquerre Charles dit Joseph né le 3 mars 1893 à Tarnos (40) _ACT.COM.

047_Verges Louis Gabriel né le 24 aout 1900 au Boucau_Boucau_ACT.COM.

048_Harous Alexandre né le 9 octobre 1885 à Labenne (Landes)_Tarnos (40) _ACT.COM.

049_Harriet Antoine Denis né le 15 mai 1911 à Bayonne_Bayonne_ACT.COM.

050_Franquet André né le 3 décembre 1912 à Chalons-sur-Marne_Bayonne_ACT.COM.

051_Beaudonne François né le 5 octobre 1897 à Tarnos_Tarnos (40) _ACT.COM.

052_Dordeins Cyprien né le 23 septembre 1910 à Tarnos_Tarnos (40) _ACT.COM.

053_Tauzin Joseph né le 28 décembre 1905 Boucau_Boucau_ACT.COM.

054_Durroty Charles né le 14 décembre 1888 à Tarnos (Landes)_Tarnos (40) _ACT.COM.

055_Glize Marcel né le 7 juin 1922 à Bordeaux (Gironde)_Boucau_ACT.COM.

056_Sanz Hubert né le 3 novembre 1927 Boucau_Boucau_ACT.COM.

057_Lassalle née Toulet Marie dite Elisa_née le 27 octobre 1890 à Saint-Paul-les-Dax_Boucau_ACT.COM.

058_Bataille Jean-Baptiste né le 13 novembre 1895 Tarnos (Landes)_Boucau_ACT.COM.

059_Pucheu Jean né le 8 octobre 1901 à Ainhoa _Biarritz_ACT.COM.

060_Lassague Noel né le 25 décembre 1916 à Béhobie_Hendaye_ACT.COM.

061_Lajournade Julien Bernard né le 18 aout 1926 à Biarritz_Biarritz_ACT.COM.

062_Lafitte Robert Etienne né le 11 juillet 1925 à Saint-Martin-de Hinx_Hendaye_ACT.COM.

063_Bousset Louis né le 19 aout 1885 à Bayonne_Biarritz _ACT.COM.Observation

064_Arruabarrena Jean Pecheur né le 11 juillet 1923 à Hendaye_Hendaye_ACT.COM.

065_Bergeret Louis né le 22 mai 1926 à Hendaye_Hendaye_ACT.COM.

066_Nieto Eléonore dit Elie né le 6 janvier 1920 à Bordeaux_Hendaye_ACT.COM.

067_Pastor François né le 21 avril 1921 à Hendaye_Hendaye_ACT.COM.

068_Dithurbide Félix né le 12 octobre 1904 à Hendaye_Hendaye_ACT.COM.

069_Hirigoyen Pierre Martin né le 14 mars 1911 à Hasparren_Tarnos (Landes)

070_Dufaure Lucien Michel né le 21 octobre 1893 à Salles_Saint-Jean-de-Luz .Observation

071_Irigoyen Jacques né le 21 mai 1924 à Hendaye_Hendaye_ACT.COM.

072_Arruabarrena Michel né le 3 octobre 1900 à Hendaye_Hendaye_ACT.COM.

073_Lafon Jean Gérard né le 5 mai 1919 à Saint-Paul-les-Dax _Hendaye

074_Gastetsi Ignace Paul né le 7 avril 1919 à Hendaye_Hendaye_ACT.COM.

075_Garcia Seranno Edouard né le 14 avril 1928 à Hendaye_Hendaye_ACT.COM.

076_Duhart Jean né le le 17 mai 1904 à Méharin_Ustaritz_ACT.COM.

077_Biremon Bernardin né le 13 aout 1899 au Boucau_Tarnos (40) _ACT.COM.

078_Guichoua Antoine né le 23 juillet 1901 à Urcuit_Tarnos (40) _ACT.COM.

079_Renneric Henri Pierre Médard né le 21 janvier 1909 à Tarbes (Hautes-Pyrénées)_Anglet_ACT.COM.

080_Ballorca Bruno né le 30 décembre 1922 à Andoin (Espagne)_Saint-Palais_ACT.COM.

 

27 octobre 1942

081_Lavigne Joseph né le 6 décembre 1896 à Tarnos_Bayonne (Hôtel de Ville) _ACT.COM.

082_Susperreguy Pierre né le 3 décembre 1902 à Saint-Étienne-de-Baïgorry_Tarnos (40) _ACT.COM.

083_Ducon Jean né le 10 février 1903 à Ondres_Boucau_ACT.COM.

084_Garcia Henri né le 3 mars 1911 à Ispourre_Maison Marladet sans autre renseignement _ACT.COM.

085_Sainte-Cluque Georges Jacques né le 23 avril 1903 à Raigts_Bayonne_ACT.COM.

086_Graciet Maurice né le 17 aout 1894 à Tarnos_Tarnos (40) _ACT.COM.

087_Abadie François né le 20 juillet 1882 à Ondres_Tarnos (40) _ACT.COM.

 

3 novembre 1942

088_Casasus Jean Antoine né le 12 aout 1913 à Bayonne_Saint-Martin d’Arrossa (Basses-Pyrénées) _ACT.COM.

089_Lopez Joseph né le 27 novembre 1910 à Bayonne_ Saint-Martin d’Arrossa (Basses-Pyrénées) _ACT.COM.

 9 novembre 1942

090_Alcoz Maeztu Eloy né le 13 juillet 1897 à Aguidor Aguilar-de-Codes (Espagne) ?_ Saint-Martin d’Arrossa (Basses-Pyrénées) _ACT.COM.

 

21 janvier 1943

Maison d’arrêt de Bayonne

091_Crespo Herrero Eladio né le 9 février 1905 à Fontiloguelo (Espagne)_Bayonne _ Transféré à Bordeaux le 5 mai 1943_ACT.COM.

092_Garcia né le 26 mai 1894 à Matalabred (Espagne)_Anglet_ Transféré à Bordeaux le 5 mai 1943_ACT.COM.

093_Perez Perez Antoniois né le 8 avril 1904 à Albarceldos (Espagne)_Bayonne_ Transféré à Bordeaux le 5 mai 1943_ACT.COM.

094_Sanchez Gonzalez Francisto né le 11 octobre 1897 à Cubas (Espagne)_Bayonne_ Transféré à Bordeaux le 5 mai 1943_ACT.COM.

095_Manauthon née Larraburu M.Thérèze_ Peyrehorade_ Transférée à Bordeaux le 5 mai 1943_ACT.COM.

 

4 mars 1943

096_Albares Lazare né le 11 février 1899 à Madrid (Espagne)_Biarritz_ACT.COM.

097_Balbuena Alfredo né le 19 mars 1909 à Madrid (Espagne)_Biarritz_ACT.COM.

098_Martinez Moro né le 8 juillet 1901 à Valladolid (Espagne)_Boucau_ACT.COM.

099_Martinez Gimene Juan né le 15 mars 1915 à Almunia (Espagne)_Biarritz_ACT.COM.

100_Palomino de la Cruz Alberto né le 7 aout 1904 à Brienda _Boucau_ACT.COM.

 

25 mars 1943

101_Courbin Paul né le 24 mars 1899 à Béliet (Gironde)_Anglet_ACT.COM.

102_Lagarde Léon Lucien Marie né le 8 février 1903 à Bayonne_Saint-Jean-de-Luz_ACT.COM.

 

30 mars 1943

103_Sanchez Janine née le 22 février 1910 à Biscerde (Madrid)_Bayonne_ACT.COM.

104_Del Pozo Dimisio né le 8 avril 1913 à Hercajo de la Sierra (Espagne)_St-Pierre d’Irube_ACT.COM.

105_Puyo Jean-Baptiste né le 7 novembre 1902 au Boucau_Biarritz_ACT.COM.

106_Pinaguy Jean dit Henri né le 3 avril 1889 à Biaudos (Landes)_Biaudos_ACT.COM.

107_Fournier Auguste Jean-Baptiste né le 10 décembre 1898 à Oye (Pas-de-Calais)_Ciboure_ACT.COM.

108_Vaujour Pierre Guillaume né le 11 mai 1912 à Ciboure_Saint-Jean-de-Luz_ACT.COM.

109_Bordes Auguste né le 17 juillet 1901 à Orthevielle (Landes)_ Ciboure_ACT.COM.

110_Dies Valentino né le 10 juillet 1895 à Villandros_Boucau_ACT.COM.

111_Lavigne François Laurent né le 5 janvier 1914 à Bayonne_Anglet_ACT.COM.

112_Lecuona Arthur né le 6 octobre 1888 à Biarritz_Biarritz_ACT.COM.

113_Seillan Pierre Pascal né le 10 avril 1888 à Hasparren (Basses-Pyrénées)_Bayonne_ACT.COM.

114_Lataillade Louis né le 5 janvier 1907 à Mouguerre_Bayonne_ACT.COM.

115_Lambert Etienne Jean né le 26 décembre 1898 Le Bouscat (Gironde)_Bayonne_ACT.COM.

116_Dommain François Bernard Gustave né le 2 aout 1878 à Miallet (Dordogne)_Anglet_ACT.COM.

117_Serratte François né le 20 janvier 1899 à Anglet _Bayonne_ACT.COM.

118_Arechavaleta Félix né le 4 décembre 1884 à Vittoria (Espagne)_Bayonne_ACT.COM.

119_Martin Alvares Augustin dit « Madriléo » né le 9 avril 1894 à Madrid _Bayonne _ACT.COM.

120_Valentin René Gabriel né le 24 septembre 1903 à Bayonne_Bayonne_ACT.COM.

121_Laborde Jean né le 16 novembre 1895 à Assat_Hendaye_ACT.COM.

 

31 mars 1943

122_Hayet Henri Augustinné le 15 juillet 1900 au Boucau_Boucau_ACT.COM.

123_Diaz Pablo né le 29 juin 1901 à Granada (Espagne)_Bayonne_ACT.COM.

124_Lasa Victor né le 12 avril 1911 à Madrid_Biarritz_ACT.COM.

125_Perse Maurice né le 2 mars 1888 au Boucau _Bayonne_ACT.COM.

126_Ezpeleta Joseph Ignace né le 3 avril 1900 à Hendaye_Hendaye_ACT.COM.

127_Garayo Eugène né le 21 octobre 1909 Bayonne _Hendaye_ACT.COM.

128_Corrihons Jean-Baptiste dit « Joseph » né le 15 février 1898_Hendaye_ACT.COM.

129_Lecuona Laurent dit « Cheritalo » né le 7 avril 1893 à Behobie_Behobie_ACT.COM.

130_Michelena Jean né le 23 octobre 1903 à Saint-Étienne-de-Baïgorry_ACT.COM.

131_Camblong Emile né le 17 septembre 1900 à Lucq-de-Béarn (Basses-Pyrénées) _Behobie_ACT.COM.

132_Laclau Jean-Louis né à Sainte-Marie-de-Gosse_Hendaye_ACT.COM.

133_Descoutey André dit « Maxime » né le 5 mai 1900 à Bordeaux_Boucau_ACT.COM.

134_Lesca Paul né le 31 mars 1915 à Tarnos_Tarnos (40) _ACT.COM.

135_Duthy Jean né le 16 juillet 1886 à Tarnos_Tarnos (40) _ACT.COM.

136_Milox Félix né le 19 octobre 1904 au Boucau_Tarnos (40) _ACT.COM.

137_Haurieux Auguste né le 9 mars 1889 à Guiches (Basses-Pyrénées)_Boucau_ACT.COM.

 

 8 avril 1943

138_Bramarie Raoul né le 5 Aout 1901 à Bordeaux_Boucau.Interné au camp de Mérignac le 24 septembre 1942 transféré au fort du Hâ le 8 avril 1943_ACT.COM.

Salle des pas perdus,gare de Bayonne


 13 ou 15 avril 1943

139_Tellechea François né le 30 octobre 1897 à Bayonne_Biarritz_ACT.COM.

 

 4 mai 1943

140_Malle Jaureguy Miguel né le 28 septembre 1911 à Buenos Ayres_Tarnos (40) _ACT.COM.

 

17 mai 1943

141_Probst Pierre Paul né le 6 février 1917 à Pau_Disp.Aut.Occ le 26 juin 1943_ ACT.GAUL

 

2 juin 1943

142_Esnal Juan José né le 29 juillet 1904 à Liso (Espagne)_Biarritz_ACT.COM.

 

4 juin 1943

143_Marles Juan né le 1 janvier 1912 à Buenos Ayres _St Jean-de-Luz__ACT.COM.

144_Ocamica Francisco né le 19 février 1910 à Larabesna (Espagne)_Ciboure_ACT.COM.

145_Fraille Juan né le 4 avril 1906 à Lapuerta (Espagne)_Biarritz__ACT.COM.

146_Féliz Francisco né le 29 mars 1913 à Carabancel _Saint-Jean-de-Luz__ACT.COM.

147_Perez Jéran né le 25 mars 1912 à Bilbao (Espagne)_Biarritz_ ACT.COM.

 

25 juillet 1943

148_Berbel Antonio né le 18 juillet 1905 Irun (Espagne)_Hendaye_Transf.BX.CAS.BOU.DET le 27 aout 1943_ACT.COM.

27 juillet 1943

149_Otermin Barasategui né le 21 janvier 1906 à S-Sébastian (Espagne)_St-Jean-de-Luz Transf le 25 aout 1943_ ACT.COM.

150_Gamara née Tellechea Pépita Josfa née le 8 decembre 1914 (Espagne)_Saint-Jean-de_Luz _Motif non explicité

9 aout 1943

151_Crocq Gustave né le 5 aout 1898 au Boucau_Boucau_ ACT.COM.

23 aout 1943

152_Bordenave Armand Jacques dit « Le Marseillais » né le 22 décembre 1909 à Mifaget (Basses-Pyrénées) _Pau__ACT.COM.

3 septembre 1943

153_Huertas Santiago né le 25 février 1912 à Irun_Hendaye_ ACT.COM.

154_Halli Eugénio dit « Cabeza de Baüd » né le 25 novembre 1911 à Vera (Espagne)_Hendaye_ ACT.COM.

15 novembre 1943

155_Castanier Julien André né le 12 avril 1883 à Dourbies (Gard)_Anglet_Armée secrète

17 novembre 1943

156_Martorelle Née Rosales Herminia née le 5 janvier 1903 à Saragosse_Biarritz_ACT.COM

25 novembre 1943

157_Martorelle Vicente né le 22 juin 1898 à Manca (Espagne) _Biarritz_ACT.COM

 

5 février 1944

158_Rouy Emile né le 16 juin 1900 au Boucau _Boucau_ACT.COM

159_Villenave Emile né le 28 mai 1900 à Guiche_Boucau_ACT.COM

 
Source Archives Nationales
Site de Pierrefitte-sur-Seine
2000 0356/1
Dossier N°688 435_POINSOT Pierre _Chemise N°9

 

Témoignages provenant de deux dossiers d'instruction de justice en 1945

Le premier dossier ,concerne une mise en cause d'un inspecteur de police en poste à Bayonne, par cinq personnes à leur retour de déportation.

Source :Archives départementales des Pyrénées Atlantiques
Pôle d'archives de Bayonne et du Pays basque
1378 W Article 5 Tribunal de grande instance de Bayonne

Audition de Perez Pierre _26 juin 1945

L’inspecteur Txxx « m’a demandé de l'accompagner afin de lui fournir quelques renseignements ; il m'a conseillé de ne pas prendre mon vélo, notre entretien devant ne durer que cinq minutes.

Nous nous dirigeons vers le garage de l’Aviron. A deux cents mètres, trois inspecteurs de la police bordelaise m’entourent. Leur voiture, conduite par un sous-officier allemand se trouvait à proximité. XXX me poussa brutalement : « Là, vous l’avez ».(…)

Et c’est ainsi, grâce à lui, que j’ai été à la Police Spéciale de Bayonne, assommé à coups de poing par l’inspecteur, que j’ai subi les pires tortures au fort du Hâ, et enfin, connu le bagne d’ ORANIENBOURG .

(…) A l'occasion de la réunion cycliste qui avait eu lieu au Parc des Sports, j'avais peint avec d'autres des inscriptions bleue- blanc-rouge avec « Vive la France » » Vive  De Gaulle ».Cette réunion avait eu lieu le 20 septembre 1942 et c'est pour cette raison que j'ai été arrêté. On voulait également me faire reconnaître que j'appartenais au Parti Communiste. Comme je n'en faisais pas partie j'ai nié énergiquement le tout. Le 9 octobre 1942, j'ai été envoyé au fort du Hâ à Bordeaux, puis à Compiègne le 18 janvier 1943 (…)

 

Audition de Sallenave Jules_26 juin 1945

Le 8 octobre 1942 vers 17 heures,_l’inspecteur_Txxx  accompagné d'un autre inspecteur s'est rendu par deux fois à mon atelier rue Marengo  afin de procéder à mon arrestation. Ne m'ayant pas trouvé, il se rendit à l'atelier de M.PRUYO et me rencontra à l'angle de la porte du pont du Génie.Il  m' interpella par mon nom, me pria de l'accompagner jusqu'au commissariat afin de lui fournir quelques renseignements. Je voulus poser en passant mon vélo dans l'atelier il me dit : « Ce n'est pas la peine tu n'en as que pour 2 minutes ».

 Il me conduisit à la Police Spéciale et, me confiant des policiers étrangers il me dit d'un air moqueur et satisfait : « Va retrouver ton ami PEREZ. »

L'inspecteur Txxx  me connaissait très bien ; nous avions l'habitude de nous saluer dans la rue.

Moins dévoué à la Gestapo ,il eût pu éviter mon arrestation de mille façons que je ne  pas à développer ici. Il a réussi à me persuader qu'il s'agissait d'une simple demande de renseignement. Il voulait me saisir et a, dans ce but, employé toute la fourberie dont il est capable afin que je prenne pas le large.

Depuis ce jour j'ai vécu le fort du Hâ où j'ai subi les horribles brutalités d'un POINSOT et, ensuite le calvaire d’ ORANIENBOURG.

Au nom des déportés politiques, je demande que l'inspecteur Txxx soit immédiatement arrêté et traduit devant la Justice Républicaine qui nous en sommes convaincus n'hésitera pas à flétrir et châtier comme il convient un tel individu.

(…) déporté politique jusqu’au 4 mai 1945, date à laquelle nous avons été libérés par les troupes russes. Je suis rentré en France le 24 mai 1945 par la Hollande et la Belgique et suis arrivé à Biarritz ,le même jour.

S.I. :J'ai été arrêté parce que j'appartenais à un Groupe de  Résistance et qu'un des membres de ce groupe ayant été arrêté auparavant a donné à force de tortures, mon nom à la brigade POINSOT.


Audition de Dubrana Paul _27 juin 1945

(..) Le 10 octobre 1942, vers 15heures, l'inspecteur Txxx s'est présenté aux ateliers LEBAS à Mousserolles où je travaillais et, a demandé au bureau si j'étais présent. On a dû lui répondre affirmativement et, il est venu me trouver en me demandant si j'étais DUBRANA.Je lui ai répondu affirmativement et, aussitôt l'inspecteur CELERIER de Bordeaux est venu le rejoindre dans l'atelier. Ces deux inspecteurs ou plus exactement monsieur CELERIER a pris la parole et m'a invité à les suivre

Je leur ai demandé de me laisser changer ce qu'ils ont permis. Ensuite ils m'ont fait monter dans une voiture conduite par un sous-officier de la Wermacht. La voiture a continué sur Mousserolles où ils cherchaient quelqu’un qu’ils n’ont pas trouvé et m’ont ensuite conduit au commissariat en passant par la rue de l’Arsenal où ils cherchaient un nommé MONG qu'ils n'ont pas trouvé, également.

Au Commissariat Spécial, on m'a reproché d'avoir fait et de faire de la propagande communiste. J’étais en effet communiste. Je dois à la vérité de dire que l'inspecteur Txxx ne s'est pas occupé de l'interrogatoire, seul CELERIER m'a questionné ainsi qu'un autre grand de Bordeaux.

Le soir même, avec trois autres camarades nous avons été dirigés, accompagnés par des inspecteurs de cette ville, sur Bordeaux où nous avons été ensuite écroués au fort du Hâ après avoir passé 48 heures à la Permanence.

Le 18 janvier 1943 nous avons été transférés à Compiègne puis deux ou 3 jours après, nous avons été dirigés sur le camp d’ORANIENBOURG, près de Berlin .Je suis resté dans ce camp jusqu'au 21 avril 1945, date de l'évacuation du camp par les Allemands. Après avoir fait plus de deux cents kilomètres dans diverses directions, nous avons été libérés par les Américains le 2 mai 1945.

A Bayonne, je suis arrivé le 27 mai 1945


Audition de Labarraque Albert 28 juin 1945

« J'ai été arrêté le 10 octobre 1942 dans l'atelier de mon patron monsieur Mxxx, tailleur rue Thiers à Bayonne, par deux inspecteurs de la brigade Poinsot de Bordeaux. Je ne connais pas ces inspecteurs, c'était la première fois que je les voyais. Ils m’ont fait monter dans une voiture conduite par un militaire allemand qui nous attendait dans la rue et m'ont ramené à la gare où ils m'ont fait prendre avec eux le train destination de Bordeaux. Arrivée dans cette dernière ville, ils m'ont gardé 24h à la permanence pendant lesquelles ils m'ont interrogé. Il me reprochait d'appartenir au Parti communiste et cherchaient à savoir quel était mon activité et quel était le nom des principaux responsables de ce parti. Comme je ne leur fournissais pas les renseignements qu'ils demandaient, ils m'ont battu avec un air de bœuf. L’interrogatoire terminé, ils m’ont incarcéré au fort du Hâ et m’y ont gardé jusqu’au 18 janvier 1943 date à laquelle ils m'ont envoyé à Compiègne (…) »

 

Audition de Mong François 28 juin 1945

« Le 10 octobre 1942, l'inspecteur Txxx s'est présenté à mon domicile 10 quai Chao où il n'a trouvé que ma mère. Il lui a dit que je devais me présenter commissariat de police le même jour vers 5h1/2 ou 6h1/2 »

« Lorsque je suis rentré chez moi, dans l'après-midi ma mère m'a fait la commission et aussitôt j'ai commencé à me changer pour me rendre au commissariat. Pendant ce temps l'inspecteur Txxxx est revenu chez moi accompagné d'un de ses collègues dont je ne connais pas le nom. Il m'a invité à le suivre, je suis parti avec lui et son collègue jusqu'à la rue de l'arsenal. Dans cette rue, une voiture conduite par un soldat allemand nous attendait. Elle était déjà occupée par MM CELERIER, EVRARD, LAFARGUE, tous trois fonctionnaires de police. Ces messieurs sont alors venus à mon domicile où ils m'ont amené et où ils ont procédé à une perquisition plutôt superficielle. L’inspecteur Txxx et son camarade m'avait quitté aussitôt après m’avoir conduit jusqu'à la voiture. La perquisition terminée, les trois autres inspecteurs m'ont amené jusqu'à la voiture et m’y ont fait prendre place et m’ont conduit dans les bureaux de la Police Spéciale où ils m’ont questionné. Ils me reprochaient d'appartenir au parti communiste et de diffuser des tracts anti-allemands et anti vichyssois. J’appartenais en effet au parti communiste. J’ai été transféré le même jour au fort du Hâ à Bordeaux où je suis resté jusqu'au 16 janvier 1943. A cette dernière date, j'ai été dirigé sur Compiègne et de là en Allemagne, pour arriver à ORANIENBOURG le 25 janvier 1943.Je suis resté dans le camp de cette dernière ville jusqu'au 30 juillet 1944. A cette dernière date, j'ai été envoyé sur un commando du camp de Buchenwald ,à ASCHRESLEBEN.J'y suis resté jusqu'au 12 avril 1945, date à laquelle je suis parti par la route avec mes camarades. J'ai marché jusqu'au 21 du même mois, date à laquelle je me suis évadé. J’ai rencontré des prisonniers français et suis avec eux pour rentrer en France. Le 24 avril, nous sommes rendus à WURZEN, ville qui était occupé en ce moment-là par les Américains. Nous y sommes restés jusqu’au 9 mai, date à laquelle nous avons été rapatriés. Nous sommes rentrés en France le 13 mai 1945, et suis arrivé à Bayonne, le 16 du même mois. 

 

Audition de l’inspecteur Txxx  (visé par la plainte) 29 juin 1945

« (…) Je puis affirmer que ce n’est pas un résistant à la suite de tortures qui les a dénoncés mais bien un nommé GIRET, instituteur révoqué, ancien communiste de la région de Dax, condamné à 20 ans de travaux forcés, qui a recouvré sa liberté uniquement en dénonçant toutes les organisations communistes de la région. La preuve est d’ailleurs facile à faire car GIRET a séjourné à Bayonne au restaurant de la FEMME SANS TETE. Je puis affirmer également que le soir de l’arrestation de ces déportés, j’ai vu cet individu au Commissariat Spécial de Bayonne. Je l’ai vu en train d’écrire des noms sur un carnet, dans le bureau de monsieur Duny. Giret avait l’air très à l’aise et j’ai compris qu’il était à l’origine de toutes les arrestations et seul coupable avec la Brigade Politique de Bordeaux. »

(…)

« J’étais loin au début, de pouvoir me douter qu’il s’agissait d’arrestations car c’était la première fois à Bayonne et dans la région, qu’une opération de cette nature était entreprise. C’était aussi la première fois que la Brigade Politique dont j’ai su le nom, par la suite, faisait appel à des policiers locaux pour les conduire chez les personnes qu’ils voulaient interroger. »

 

Rapport du 4 juillet 1945 du commissaire de police de la section locale de police judiciaire de Bayonne,

« Le 8 octobre 1942 des inspecteurs de police de la brigade Poinsot de Bordeaux, sont venus à Bayonne et se sont rendus à la Police Spéciale de cette ville, dont les bureaux se trouvaient à cette époque au-dessus de la sous-préfecture au 4e étage. Ils ont demandé à Monsieur DUNY, Commissaire de Police, Chef de ce Service de vouloir bien mettre à leur disposition des inspecteurs de son Service connaissant Bayonne »

(…)

Le rôle de l’inspecteur Txxxa a consisté uniquement à accompagner les policiers de Bordeaux aux adresses et ateliers des sus-nommés Dubrana, Labarraque, Perez, Mong et Sallenave,ainsi qu’à désigner ces derniers qu’il connaissait ,à mesure qu’on lui désignait les noms et adresses (…)

 

Audition de M. Duny Jean-Maurice, Commissaire de Police Renseignements Généraux 3 juillet 1945

« Au début de l'automne 1942 j'étais chargé du service des Renseignements Généraux de Bayonne lorsque la Brigade des Affaires Politiques (S.A.P.)  dirigée par Poinsot, procéda dans la région de Bayonne à de nombreuses arrestations de distributeurs de tracts communistes.

Le commissaire Poinsot est arrivé avec une liste toute prête de noms et d’adresses qu'il avait obtenue par la torture au cours de ses interrogatoires à Bordeaux et qu'il ne dévoila qu’au dernier moment et au fur et à mesure qu'il appréhendait les gens (Car il craignait les fuites et faisait preuve d'une méfiance extrême vis-à-vis de ses collègues.)

Le local de police le moins exigu étant, en ce temps-là, celui des Renseignements Généraux de Bayonne, il y venait d'autorité.

Etant fort pressé voulant regagner Bordeaux le même jour, il me demanda de mettre du personnel à sa disposition pour conduire ses inspecteurs dans la ville de Bayonne qu'ils ne connaissaient pas et sans préciser le nom des personnes qu'il recherchait.

Ses désirs étaient des ordres. Car il était tout puissant et il avait l'appui total de la Gestapo dont il utilisait d'ailleurs les voitures. (Il lui arrivait même souvent d'adresser, sans passer par la voie normale des autorités françaises, des ordres écrits en allemand et traduits en français, signés du chef de la Gestapo de Bordeaux et de lui-même, qu'il transmettait directement pour exécution immédiate. Et leur exécution n’était évitée qu’au prix de nombreuses entrevues et de longues discussions entre le Sous-Préfet de Bayonne et les Autorités Occupantes).

Mon personnel étant nouvellement affecté au Poste et connaissant mal la ville, je dû faire appel à la Sûreté de Bayonne. Dans ce but, je m'adressais à Sxxx, Commissaire Central qui mit à ma disposition le seul inspecteur disponible :M.Txxx.

J’indiquai à ce dernier qu'il aurait à accompagner les Inspecteurs de Bordeaux à des adresses que ceux-ci lui indiqueraient et que j'ignorais. Ce qu'il fit.

M.Txxx n’a eu à faire preuve d'aucune initiative, dans cette affaire. Et le refus de son concours eut été extrêmement dangereux car Poinsot ne lui aurait pas pardonné.

 

 Déposition de Tournadour Jean âgé de 29 ans 17 septembre 1945_extrait

« Actuellement je suis détenu politique à la caserne Boudet (Prison militaire).

« Lors de mon arrivée à Bordeaux le 8 septembre 1942, je me souviens avoir entendu parler d’une affaire concernant la répression communiste, qui devait avoir lieu à Bayonne. Un indicateur de POINSOT, nommé GIRET ainsi que l’inspecteur CELERIER avaient été chargés de mettre au point les préparatifs de cette affaire. »

« Etant nouveau à la brigade je n’ai rien connu de plus sur cette affaire, je sais seulement qu’elle donna lieu à de nombreuses arrestations. »

(…)

« Ont pris part à ces arrestations les chefs de la brigade S.A.P. qui étaient PENOT, EVRARD, CELERIER et LANGLADE »

 

 Témoignages provenant du dossier d'instruction contre Pierre Louis Giret .

Giret sera condamné par contumace à la peine de mort le 12 janvier 1946. 

Hendaye

Source:AD 33 17 W 88 Cour régionale de Bordeaux

Audition de Gastesi Paul 7 aout 1945

« Le 27 octobre 1942 j'ai été arrêté par la Gestapo et la S.A.P. de Bordeaux ainsi que 12 autres camarades. Nous avons été écroués au fort du Hâ Havre et déportés en Allemagne, d'où nous sommes revenus le 23 mai après avoir beaucoup souffert. Je précise que trois de nos camarades ne sont pas de retour à Hendaye car malheureusement on doit les considérer comme morts. »

« Après mon arrestation, nous avons été interrogés pour mon compte personnel, je n'ai livré malgré les coups aucun nom, j'ai simplement dit que j'avais participé à des quêtes du Front-National, que j'avais tenu des propos anti collaborationnistes. »

« Je n'ai jamais su exactement qui m'a dénoncé mais en arrivant en Allemagne, j'ai pu apprendre par d'autres déportés de la région et des Landes que le nommé GIRET était à la base de mon arrestation, puisqu'il avait trahi sa patrie et qu'il s'était affilié comme indicateur à la brigade de POINSOT. »

Audition de Lafitte Robert 7 aout 1945

« Le 27 octobre 1942, la brigade POINSOT a effectué 13 arrestations pendant les jeunes gens d’Hendaye. Le plus jeune était à peine âgé de 14 ans, il se nommait Edouard SERRANO mort en Allemagne le 12 février 1945, le plus vieux était âgé de 26 ans, quant à moi j'étais âgé à cette époque de 17 ans. »

« J’ai été interrogé par la S.A.P. mais je n'ai jamais fait de révélation malgré toute leur bestialité j'ai été considéré comme communiste et je fus déporté »

« J’ai compris en arrivant au camp de SAXENHAUSEN que GIRET, que je ne connaissais pas avait été mon dénonciateur. »

Audition de Pastor François 7 aout 1945_

« Le 27 octobre 1942, j'ai été arrêté pour mettre solidarisé avec le Front National, par les Allemands. Je fus écroué au fort du Hâ et déporté en Allemagne. Dans le camp où je me trouvais, il y avait de nombreux basques et landais. Tous étaient unanimes à dire que GIRET les avait donnés. Pour mon compte personnel je ne connais pas GIRET, j’ignore qui m'a signalé à ce dernier. »

« Depuis mon retour Hendaye, je ne me suis pas encore inquiété pour déceler l’individu qui m'avait livré aux allemands, car j'avais besoin de beaucoup de repos après 3 ans de déportation. (…) »

 

Audition de Rivière Louis 7 aout 1945

« (..) En octobre 1942, je suis venu passer des vacances dans ma famille à Hendaye, lorsque le 22 octobre 1942 j'ai reçu la visite de policiers de la brigade Poinsot de Bordeaux, qui m'ont mis en état d'arrestation. Ils m'ont transféré au fort du Hâ. Là j'ai été longuement interrogé, mais comme j'avais perdu contact avec les membres du parti communiste qui travaillaient dans la clandestinité, je n'ai fourni aucun renseignement, aucun nom sur l'organisation du parti à Hendaye. »

« En janvier 1943, j'ai été déporté en Allemagne, et c'est alors seulement que j'ai su par des amis d’Hendaye déportés comme moi que GIRET avait trahi son parti et sa patrie. »

« Après mon arrestation 13 camarades communistes où sympathisants ont été arrêtés au cours d'une rafle par la Gestapo. Il leur a été reproché d'avoir versé de l'argent pour venir en aide à des membres du Front National, qui étaient dans la misère, et comme moi ils ont été déportés. A l'heure actuelle, 3 de ses camarades sont portés disparus et la plupart malheureusement sont arrivés dans un état de santé déficient. »

« J'ignore si GIRET a contacté ici des personnes agissant dans la clandestinité, mais je crois plutôt qu'il a trompé la confiance d'un camarade, ou alors des membres du P.P.F. où R.N.P. lui ont fourni pour se venger la liste de militants communistes. Toutefois je ne pourrais vous fournir une indication sur les personnes, qui ont aidé GIRET dans son travail de délation »

« J’ignore où se trouve GIRET, je ne sais pas s'il se trouve actuellement en France, en tout cas je vais faire mon possible avec mes camarades de retrouver sa trace et je ne manquerais pas le cas échéant de vous signaler, si cet individu venait se réfugier dans notre région. »

« Je n'ai jamais connu GIRET, j'ai surtout su surtout à mon retour d’Allemagne qu’il avait été à la solde de la Gestapo et qu'il avait fait beaucoup de mal dans le Pays basque. »

Louis Rivière ,dans son ouvrage "Le petit caillou d'Hendaye" ne reprendra pas l'implication éventuelle de membres du Parti Populaire Français ou du Rassemblement National Populaire

Biarritz  

Source:AD 33 17 W 88 Cour régionale de Bordeaux

Audition de Pucheu Jean 8 aout 1945

« Dans la nuit du 26 au 27 octobre 1942, une rafle a été effectuée dans Biarritz, par la S.A.P. de Bordeaux. Au cours de cette opération de nombreux militants communistes, sympathisants se sont vus transférés au fort du Hâ à Bordeaux. Puis la suite 49 d'entre nous ont été déportés en Allemagne. »

« Pour mon compte personnel, j'ai été arrêté le matin du 27 vers quatre heures du matin, et j'ai été amené à la maison d'arrêt de Bayonne, puis au fort du Hâ à Bordeaux. Le 13 janvier 1943, j'ai été interrogé par les inspecteurs EVRARD et CELERIER, qui m'ont reproché d'avoir fait preuve de sympathie à l'égard du parti communiste en faisant des versements au profit de victimes de la Gestapo (…) »

« J'ignore quel a été mon dénonciateur, j'ai su par la suite au camp de SAXENHAUSEN en Allemagne, par des landais et des Bordelais, que GIRET avait joué un rôle des plus douteux dans nos arrestations. J’ai su au camp de Compiègne que GIRET avait manifesté l'intention de me rendre visite à Biarritz, mais je n'ai jamais vu cet homme et je ne le connais pas encore. (…) »

 

Orthez

Source:AD 33 17 W 88 Cour régionale de Bordeaux

Audition de Larrejuzan Rémy 9 aout 1945

« Dans le courant du mois d'octobre 1942, le nommé GIRET est venu chez ma sœur et lui a demandé où j'habitais. Ma sœur lui a fourni le renseignement, il a paru satisfait et en partant il a dit que l'on me fasse la commission suivante : « je viendrai le voir dimanche, je suis un délégué ».

« Effectivement le dimanche suivant, GIRET est venu à Orthez et nous nous sommes rencontrés. Il m'a fourni le mot de passe conventionnel, c’est alors que j'ai cru qu'il avait une mission officielle à remplir. Nous avons discuté sur pas mal de choses ayant trait au Parti communiste, et il m'a demandé de constituer un groupe de F.T.P. pour la région d’Orthez. Nous nous sommes quittés en nous fixant un rendez-vous pour le lendemain lundi vers 13heures. »

« Je me suis rendu comme convenu à ce rendez-vous mais malheureusement en arrivant j'ai été arrêté en présence de GIRET, qui se trouvait avec les policiers. Je fus conduit à la prison d’Orthez et mis au secret, puis je fus amené au fort du Hâ, où j'ai subi de nombreux interrogatoires. Je n'ai jamais voulu parler, et pour cette raison les inspecteurs de la S.A.P. m'ont frappé si fort que j'ai été gravement malade. Le 18 janvier 1943, avec mes autres camarades nous avons été amenés au camp de Compiègne, mais là mon état de santé étant aggravé je fus dirigé à l'hôpital au Val-de-Grâce, où je fus bien soigné par les autorités françaises. En décembre 1943 grâce à l'aide fournie par le Parti Communiste j'ai pu m'évader, je me suis rendu en Normandie. »

« Ma convalescence a duré 2 mois, et ensuite j'ai repris la lutte dans la clandestinité. »

« Je suis affirmatif, GIRET a trahi son parti et sa patrie, c'est lui qui est l'auteur des huit arrestations faites à Orthez par la brigade POINSOT. Tous mes amis ont été maltraités, 6 ont été déportés et aujourd’hui on doit déplorer la mort de deux d'entre eux, mort survenue dans les camps de concentration en Allemagne. »

« Je ne suis pas en mesure de vous faire connaître comment GIRET   a pu obtenir la liste des camarades du parti et du « triangle » mais je peux vous assurer que parmi nous il n'y a pas eu de dénonciateur (…). »

 

Audition de Pierre Sarthou 9 aout 1945

« Le 26 octobre 1942 j'ai été arrêté à Baigts, où je travaillais dans un chantier. Vers les onze heures du matin 11h du matin, j’ai reçu la visite de la S.A.P. de Bordeaux, qui m'a conduit à Orthez puis au fort du à Bordeaux, où j'ai été écroué. Trois semaines après l’inspecteur CELERIER et EVRARD m'ont interrogé en me reprochant d'être communiste et d'avoir une activité clandestine. J'ai été battu car je ne voulais pas dénoncer d'autres camarades. »

« Le 23 janvier 1943, j'ai été conduit dans un camp de déportés en Allemagne, j’ai appris par des camarades du parti que GIRET, avait dénoncé de nombreux patriotes des Basses-Pyrénées et principalement du parti communiste. Je ne connaissais pas GIRET, mais je savais qu'il venait à Orthez voir des membres du parti. » (…) »

 

Audition d’Henri Baris 9 aout 1945

« Avant toute chose, je vous signale que je suis aveugle à la suite d'un accident de travail survenu le 9 février 1926. »

« Avant la guerre je ne connaissais pas le nommé GIRET. C'est pendant l'occupation que j'ai entendu parler de ce dernier au cours des réunions du parti. »

« Le 26 octobre 1942, malgré mon infirmité j'ai été arrêté par la S.A.P. de Bordeaux comme tous mes autres camarades j'ai dû subir le passage à tabac, et ensuite j'ai été déporté de janvier 1943 au 20 juin de la même année. Quelques jours après mon arrestation j’ai su que GIRET était venu à Orthez et qui nous avait trahis à tous. J’ai compris que ce dernier avait fourni de nombreuses précisions à la S.A.P. puisqu'au moment de mon interrogatoire il me fut reproché d'avoir fabriqué des tracts, cette chose était exacte, mais j'ai pu convaincre les enquêteurs du contraire en leur disant qu'il m'était impossible d'avoir fait cette chose là car je n'y voyais pas suffisamment. C’'est grâce à mon infirmité que j'ai eu la chance de revenir en France, mon cas ayant été soumis aux autorités françaises. Dès mon retour d'Allemagne, j'ai repris du collier dans la clandestinité j'ai aidé de mon mieux en prêtant mon concours pour libérer mon pays (…). »

 

Extraits du bulletin national intérieur du parti communiste clandestin 

 « La Vie du Parti »

On trouvera sur le site internet de la Bibliothèque nationale de France GALLICA une intéréssante collection numérisée de La Vie du Parti de 1940 à 1944.

GALLICA:La Vie du Parti : bulletin bi-mensuel réservé aux sections et cellules du Parti communiste français

1940; 2 numéros

1941; 3 numéros

1942; 13 numéros

1943; 25 numéros

1944; 12 numéros 

 

La Vie du Parti 1e trimestre 1941_ 1941/01 (N2)-1941/03.

Page 29

La lutte contre la répression

Dans la lutte contre la répression, plusieurs questions se posent :
a/ le choix judicieux des cadres  en tenant compte de leur antécédents, de leur travail passé, de leurs aptitudes, de leur attachement au Parti.
b/ la vérification des cadres en se basant sur le contrôle du travail réalisé par eux; sur leur interprétation correcte ou faussée de la ligne du Parti .
c/ l'observation scrupuleuse des mesures de sécurité, aucun manquement ne pouvant et ne devant être toléré.
d/ la mutation de militants étant donné que tel camarade connu s'il milite dans sa localité sera immédiatement arrêté,. tandis qu'ailleurs il peut plus facilement faire son travail de militant.
e/ la vérification de tous les militants arrêtés et relâchés, avant de leur confier quelque tache que ce soit.
f/ une campagne politique pour rappeler aux militants que s'ils sont arrêtes, ils ont pour devoir absolu de ne rien dire concernant l'organisation du Parti.

(…)

La Vie du Parti 4e trimestre 1941_ 1941/10-1941/12.

_ Page 58

    Respectons les principes d’organisation du Parti

La fureur anticommuniste de l'occupant et de ses valets ne connait plus de bornes. Des centaines de nos camarades, de nos frères jeunes et vieux, ont été assassinés par les monstres à face humaine. Cette terreur sanguinaire pose avec force le respect minutieux et intégral des principes d’organisation du Parti.
Il faut revenir constamment sur cette question. Si l’on respecte le principe du cloisonnement hermétique des groupes de trois, ceux-ci peuvent travailler — ils le prouvent chaque jour — avec le maximum de sécurité et risquent de n’être jamais repérés par l’ennemi.
La précédente « Vie du Parti » a largement développé ces recommandations primordiales : les groupes ne doivent pas se connaître. Ils ne doivent travailler strictement que dans la partie
du quartier, de l’usine ou du village qui leur a été attribuée sans jamais la dépasser. Un seul camarade doit être en liaison avec l’échelon supérieur.
Il ne doit plus exister de groupes supérieurs à trois membres, ceci dit pour la dernière fois.
Le respect scrupuleux de ces principes élémentaires doit permettre de recruter de nouveaux combattants. Les portes du Parti doivent être ouvertes à ceux qui, dans les conditions de la 
terreur, viennent à nous en sachant ce qu’ils risquent. Ceci ne veut pas dire qu’il faille éliminer le contrôle sévère de chaque nouveau membre. Mais si deux ou trois nouveaux adhérents sont réunis dans le même nouveau groupe de trois rattaché par l’un d’eux seulement à l’échelon supérieur, on ne risque pratiquement rien en ce qui concerne la sécurité du Parti et cependant ces trois nouveaux
camarades peuvent être utilisés par le Parti et éduqués politiquement sans qu’ils connaissent les membres des autres groupes. Cette organisation hermétique donne donc toute garantie de sécurité et permet le recrutement en pleine illégalité.

Pages 59-60

La lutte que le Parti mène sans défaillance et en portant des coups sérieux a l’ennemi est sévère et nécessite une vigilance accrue.
Certains camarades ont tendance à l'oublier, à négliger les mesures élémentaires de prudence, se fiant avec une légèreté inconcevable à nous ne savons quelle « chance », C'est ainsi que,
dernièrement, quelques camarades furent arrêtés parce qu'ils s’étaient donné rendez-vous à la même place plusieurs fois de suite pour y prendre du matériel de propagande. Peut-être, le responsable se croyait-il invulnérable parce qu'il avait toujours eu de la « chance » jusqu’au jour où — hélas ! — il oublia la sécurité de son travail.
Des camarades négligent aussi, au bout d’un certain temps de vie illégale, de contrôler s’ils ne sont pas suivis. Un beau jour, pris en filature, ils font cueillir un militant très responsable et eux-mêmes.
Qu’est-ce que ce laisser-aller si ce n’est une manifestation de « crétinisme légaliste », cause de nombreuses difficultés ? On oublie trop facilement, au bout d’un certain temps de travail illégal, que
l’ennemi est toujours là qui guette et qui sait attendre son heure s il pense que des filatures peuvent lui permettre de faire d’intéressantes découvertes.
Un militant communiste digne de ce nom doit être sans cesse sur ses gardes. Il doit plutôt pécher par excès de vigilance que par imprudence. Il ne doit jamais aller à un rendez-vous sans s’être assuré qu’ il n’est pas suivi en passant dans des rues peu ou pas fréquentées, car les policiers chargés de la filature se relaient et on ne peut être assuré de n’avoir pas été filé que lorsqu'on a pu vérifier qu’on n’ avait personne derrière soi.
Il faut en finir avec les imprudences coupables, faire preuve de vigilance et de fermeté sur toutes ces questions. Les grands problèmes de l’application de notre politique dépendent de l’observation méticuleuse des règles de sécurité par tous nos militants, les mesures les plus sévères devant être prises contre ceux qui les transgresseraient. (…)

 

La Vie du Parti

Juillet 1942_1942/07

Les problèmes de la sécurité

(...)LENINE considère comme un critérium de la valeur d’un militant révolutionnaire sa capacité do lutte contre, la police politique. Plus que jamais ce problème se pose pour nous, car nous avons vu se produire des faits véritablement scandaleux.
Bien sûr la police est forte, elle dispose de puissants moyens, mais elle est surtout forte de nos imprudences, de nos routines, de l’esprit de facilité qui trop souvent, se manifeste chez nous.
Nous avons pu voir un dirigeant régional qui se savait filé par la police changer de logement, mais continuer à aller à son restaurant habituel quo la police connaissait forcément.

Nous avons pu voir des dirigeants se laisser filer sans s’en apercevoir jusqu’à leur domicile légal.

Nous avons pu voir des militants qui avait amené les flics jusqu'à leur domicile illégal et qui n'avaient dû qu’à un heureux concours de circonstances, de pouvoir partir à temps, revenir dans des lieux de rendez-vous où la police les avait suivis retomber ainsi dans les filets de la police. Des manifestations de « crétinisme légaliste » d'esprit bureaucratique se produisent en grand nombre et les militants qui, par leur imprudence, leur laisser aller, mettent en péril les organisations du Parti doivent être dénoncés comme des éléments dangereux pour la sécurité du Parti.

Nous devons à la fois combattre impitoyablement tout ce compromet la sécurité du Parti et aussi toutes les tendances à résoudre les problèmes de sécurité en s'enfonçant dans l'inactivité.
Et pour ce qui est nos militants arrêtés qui « donnent » leurs camarades, ils doivent savoir qu’ils paieront leur crime comme l’a indiqué LENINE « pour se débarrasser d’un membre indigne, une organisation révolutionnaire ne reculera devant rien. »


La Vie du Parti

Septembre 1943 page 11

VII -LA SECURITE

L’ennemi multiplie ses actes de répression contre les patriotes, mais il faut bien dire que sa tâche est facilitée, trop souvent, par le manque de vigilance de nos camarades.
Malgré tout ce qui a été dit, des militants persistent à marquer leurs rendez-vous en clair, ou presque; des militants persistent à dresser des listes de noms,, alors que cela est catégoriquement défendu; des militants persistent à ne pas respecter le cloisonnement et à se rencontrer avec d'autres militants, avec qui, ils n’ont  rien â faire pour leur travail, ce qui est une violation des directives du Parti; des militants continuent à donner leurs rendez-vous dans  des conditions qui ne leur permettent pas de s'assurer qu'ils ne sont pas suivis.
De tels manquements ne sont possibles que parce qu'il y a un relâchement dans le contrôle que doit exercer le responsable supérieur à l’égard du militant placé sous son contrôle. On néglige de demander des détails sur les conditions dans lesquelles le travail est fait, on a peur de passer pour un "rabâcheur" si on soulève des questions qui ont été tant de fois traitées dans le parti, mais l'expérience nous montre que des choses répétées bien des fois sont oubliées ou négligées et il ne faut pas craindre de revenir sur ces choses, de mener un combat de tous les instants afin d'obtenir de nos militants, qu'ils aient l'esprit constamment en éveil, qu'ils aient sans cessé un alibi tout prêt et vraisemblable, en cas de rafle, et qu'ils aient des réflexes prompts, au cas où la situation l'exigerait.
En ce qui concerne les "donneurs" qui continuent à occasionner de nombreuses chutes, les organisations du parti ne réagissent pas avec la vigueur nécessaire alors qu’il faut les dénoncer impitoyablement, leur faire sentir qu’ils ont commis un crime et que de ce crime, ils devront rendre compte demain. Dernièrement, une militante, dont le père a "donné", a renié ce traitre qui, dans sa prison, peut songer que du fait de sa lâcheté, il a tout perdu y compris l'affection des siens. Et cela fera réfléchir ceux qui seraient tentés, demain, de suivre la voie de la trahison en "donnant" leurs compagnons de combat.
(...)

 

La Vie du Parti

Décembre 1943_Pages 20-21

Un communiste arrêté ne doit rien dire

Nous avons, a de nombreuses reprises, souligné la nécessité de dénoncer impitoyablement les « donneurs", ceux qui lâchement trahissent leurs compagnons de combat et livrent à l'ennemi des secrets qu'ils avaient pour devoir de garder sans se laisser fléchir ni par les coups, ni par les tortures.
Il faut revenir sur cette ce question, car nous savons que certains camarades, dont on ne peut pas dire qu'ils livrent des compagnons de combat a l'ennemi, donnent cependant des renseignements qui, isolés, ne seraient pas d’une grande importance, mais qui, joints a d'autres renseignements, permettent à la Gestapo de se procurer une information précieuse sur le travail de nos organisations.
Les militants communistes ne doivent pas oublier que le Parti sait en détail, ou saura ultérieurement, comment ils se sont conduits devant la police et on aimerait trouver sur les lèvres des militants arrêtés des réponses catégoriques « Je n’ai aucun renseignement à vous donner, je ne vous en donnerai aucun. »
Les camarades qui pensent que ce qu’ils disent à la police est déjà connu d’elle, cherchent une excuse facile, car à la vérité chaque déposition apprend ou confirme quelque chose à l’ennemi et voilà pourquoi un communiste qui est entre les mains de l’ennemi doit être muet comme un tombeau. Tout le reste n’est que trahison ou manque de fermeté politique et de courage révolutionnaire devant l’ennemi. Il faut développer dans nos rangs un état d’esprit de résistance à toutes les tentatives de faire parler que peut faire l'ennemi et chaque communiste doit se battre en se  disant: "Si je tombe  un jour entre les mains de l’ennemi, je ne dirai rien, je.ne dirai rien, rien, rien.Parler, c’est trahir, je ne dirai rien, rien."

 

  

 Pour vos recherches

Un guide illustré très bien fait  :
Retracer le parcours d'un résistant .Guide d'orientation dans les fonds d'archives.
Fabrice Bourrée
Avec le parrainage de la Fondation de la Résistance et du Service historique de la Défense.
Editions Archives & Culture
www.archivesetculture.org
ISBN:978-2-35077-365-0
13 euros prix public 


Ministère des armées
Service historique de la défense
Division archives des victimes des conflits contemporains
11, rue Neuve Bourg l'Abbé
B.P. 552
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Livres

René Terrisse A la botte de l’Occupant itinéraires de cinq collaborateurs Auberon,Bordeaux,1998
René Terrisse, Face aux pelotons nazis, Souge, le Mont Valérien du Bordelais Editions Aubéron,2000
René Terrisse Bordeaux 1940-1944 Librairie Académique Perrin,1993


Vichy en Aquitaine
De l’exclusion à la déportation :les politiques répressives et ses acteurs en Gironde occupée par Philippe Souleau
Sous la direction de Jean-Pierre Koscielniak et Philippe Souleau
Les Editions de l'Atelier/Editions Ouvrières,Paris,2011
ISBN:978-2-7082-4034-6



Police des temps noirs France 1939-1945
Jean-Marc Berlière
Editions Perrin 2018
ISBN:978-2-262-03561-7

Jean Serres Tarnos 1995-1996
Fascicules dactylographiés déposés à Mont-de-Marsan, Bayonne, Tarnos ,Boucau

Jean Crouzet Aide-Mémoire des années sombres Atlantica, Biarritz, 2006



1941-1944 Le Document Mémorial de la Déportation Les Hendayais déportés dans les camps nazis
Les Hendayais déportés dans les camps nazis_
Maité Faget, Angèle Peyrelongue , Robert Harté
Fédération Nationale des Déportés et Internés, Résistants et Patriotes-Hendaye
Jean Serres Association Nationale des Anciens Combattants et Amis de la Résistance
Mai 2014

Louis Rivière Le petit caillou d’Hendaye Résistance-Déportation-Libération Témoignages Atlantica Biarritz 2011

André Curculosse Résistance en pays d’Orthe Groupe Paul Manauthon_Atlantica Anglet 2002


Sites Internet

Mémoire des Hommes

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  • Fusillés du Mont-Valérien
  • Morts en déportation

 

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Dictionnaire biographique Le Maitron en ligne


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