30 décembre 2021

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Hôtel bar restaurant Mattin 32 rue Aristide Brians



Bâtiment actuel à proximité de la rue Brigadier Muscar 


27 décembre 2021

Constantinople, le 22 aout 1855

 Service des hôpitaux militaires

Extrait mortuaire

Commune de Constantinople

Ou Armée d’Orient

Hôpital militaire de Dolma Batché

 

Du registre des décès du dit hôpital a été extrait ce qui suit :

M. Adrien, Henry, Victor, Alpin, chef de bataillon au 49e de ligne né le 6 octobre 1816 à Courbevoie, canton du dit département de la Seine, fils de François Alpin et de Marie Anne victoire Brisson est entré au dit hôpital le vingt deux du mois d’aout de l’an 1855 à quatre heures du soir par suite de fracture comminutive du pied droit par coup de feu, amputation gangrène.

Je soussigné, officier d’administration comptable du dit hôpital, certifie le présent extrait véritable et conforme au registre des décès du dit hôpital.

Fait à Constantinople , le vingt-deux aout 1855

Signé :Morel

 

Hôpital militaire de Dolma Batché,Constantinople,Turquie d'Europe











































Services et positions diverses d'Adrien,Henry,Victor,Alpin





 

22 décembre 2021

1919:contrat de commercialisation de Marie-Jeanne,naine

Mars 1912,quelques articles de presse rapportent un curieux litige opposant à Paris,Jean-Baptiste Bernatets cultivateur à Bardos à Oscar Maréchal imprésario demeurant à Biarritz.Trois enfants nains ont été loués pour des spectacles...
Au printemps 1919,le père et l'imprésario signe un contrat de louage.Ce document est consultable au Pôle d'archives de Bayonne et du Pays Basque(AD 64) sous la cote 3 Q 5 article 908
Bureau de Bayonne de l'Enregistrement.

Article 1

Monsieur Bernatets, cultivateur autrefois à Bidache, aujourd’hui à Bardos (Basses-Pyrénées) a confié à un monsieur Gumpertz de New-York, sa fille Marie Jeanne pour être exhibée comme naine jusqu’au dix aout mil neuf cent vingt-et-un.

Par ces présentes, Monsieur Bernatets confie d’ores et déjà sa dite fille Marie Jeanne à Monsieur Maréchal pour la période à courir du dix aout mil neuf cent vingt et un, au quatorze septembre mil neuf cent vingt-deux, jour de la majorité de la dite Marie Jeanne.

 

Article 2

Monsieur Bernatets promet au nom de sa dite fille pour laquelle il se porte fort, que celle-ci continuera son engagement aux conditions ci-après jusqu'à fin décembre mil neuf cent vingt-sept (1927).

 

Article 3

Monsieur Bernatets aux termes d’une procuration reçue par Me Dupuy, notaire à Bayonne,en date du vingt-six mars 1919,a donné pouvoir à Monsieur Maréchal pour exiger de qui de droit et devant toutes autorités compétentes, tant en France qu’en Amérique ,que la dite Marie Jeanne Bernatets, sa fille, soit remise au dit Monsieur Maréchal ou à son représentant et il a formellement révoqué par acte du dit Monsieur Dupuy, notaire à Bayonne, toutes les procurations qu’il a pu donner soit à Etcheggarray de Bidache, soit à Bartram de Londres, soit enfin à Gumpertz de New-York,voulant que Monsieur Maréchal soit seul qualifié pour prendre soin et garder sa dite fille Marie Jeanne, à son lieu et place et en son nom à lui Bernatets, père de la mineure.

 

Article 4

Il est bien entendu que l'engagement de Marie-Jeanne à pour objet des exhibitions en public ainsi, du reste, que cela existe déjà avec le même Monsieur Maréchal pour Marguerite, et Denis Bernatets, sœur et frère de la dite Marie Jeanne ,et comme aussi  cela a lieu actuellement avec l'impresario Gumpertz ,avec qui elle voyage en Amérique.

Article 5

Le produit de la vente de toutes cartes postales photographies libres brochures etc concernant Marie-Jeanne appartiendra à Monsieur Maréchal qui aura le droit de l'employer pour la publicité ainsi que pour la vente toutefois il est convenu que Monsieur Maréchal lui devra 15% sur la vente de ses cartes et qui lui remettra chaque jour la somme qui lui reviendra (…)

Article 6

Monsieur Maréchal ayant versé le vingt-six mars dernier à Monsieur Bernatets, aux termes d’un acte reçu le dit jour par Me Dupuy, notaire à Bayonne,et Me Charles Blaise, notaire à Biarritz, une somme de seize mille cinq cents francs, il a été formellement convenu que les salaires qui seront dus annuellement à chacun des trois enfants Bernatets, viendront s’imputer sur la dite somme au fur et à mesure de leur exigibilité.

Toutefois l'inscription hypothécaire prise en garantie du remboursement de ladite somme de seize mille cinq cents francs, sera maintenue et servira de garantie à Monsieur Maréchal pour l'exécution des contrats intervenus entre lui d'une part, Monsieur Bernatets et ses trois enfants, d’autre part.

Étant bien stipulé que Monsieur Bernatets promet formellement l’exécution des contrats par ses enfants jusqu'à fin décembre mil neuf cent vingt-sept, et consent d'ores et déjà que l'hypothèque prise au profit de Monsieur Maréchal soit la garantie de l'exécution dudit engagement jusqu'à la date convenue, nonobstant toute imputation des salaires par lui dus aux enfants.

Article 7 

Monsieur Maréchal paiera à Monsieur Bernatets et après la majorité de sa fille, à cette dernière elle-même, un salaire calculé sur la base de 1700 francs par an payable par année et d'avance le premier juillet de chaque année

Article 8

Monsieur Maréchal s'engage à loger, nourrir, vêtir, entretenir et soigner Marie Jeanne Bernatets, comme sa sœur et son frère, en bon père de famille, et de lui donner tous les soins utiles à sa santé pendant toute la durée du contrat, charge évaluée pour l'enregistrement à cinq mille francs pour toute la durée du contrat.

 Article 9

En cas de force majeure, accident ou maladie, et en cas encore ou il serait impossible de donner des représentations pendant une durée de six mois consécutifs, les salaires en espèces ne seraient pas dus.

Article 10

En cas de décès de Monsieur Maréchal, le contrat continuera avec Madame maréchal jusqu'à son expiration.

 Article 11

Monsieur Bernatets déclare connaitre et accepter les risques de voyage et relever Monsieur Maréchal de toute responsabilité relative aux accidents de voyage ou risques professionnels.

Fait en triple original

A Biarritz pour M.Maréchal le 1.5 1919

Et à Bardos pour M.Bernatets le 30 avril 1919.

 

Pour aller plus loin 

Retronews le site de presse de la Bibliothèque nationale de France _6 et 8 Mars 1912_
 
The Statue of Liberty_Ellis Island Foundation,Inc 
Passenger search_https://www.statueofliberty.org/discover/passenger-ship-search/

 

10 décembre 2021

Conservation des pièces cadastrales déposées dans les Communes

 Pau,le 16 mars 1847


Le Maitre des Requêtes au Conseil d’État,Préfet des Basses-Pyrénées ,Officier de l'Ordre Royal de la Légion-d'Honneur,

A MM.les Maires du département.

Monsieur le Maire,

Les Contrôleurs des contributions directes,chargés de surveiller la conservation des plans et des matrices du cadastre déposés dans les communes sont tenus de rendre compte,chaque année,de l'état dans lequel ils les ont trouvés.Il résulte de leurs rapports que des pièces cadastrales sont mal tenues,dégradées,et ont besoin d'une prompte réparation dans 31 communes du département.

Ces dégradations n'auraient pas lieu si MM.les Maires ne permettaient trop facilement le déplacement de ces documents,qui doivent être tenus dans un état permanent d'ordre et de régularité,pour les confier à des particuliers,qui veulent en prendre des copies ou des extraits.

Je viens vous rappeler,Monsieur le Maire,que les recherches que les particuliers auraient le désir de faire sur les pièces cadastrales,doivent toujours avoir lieu sans déplacement,en votre présence ou en celle du secrétaire de la mairie;qu'aucune copie ou extrait du plan ou de la matrice ne peut être fait par les parties elles-mêmes;que les pièces cadastrales doivent être tenues dans les caisses qui vous ont été fournies à cet effet,et enfin,qu'elles ne doivent sortir de la mairie que lorsqu'elles sont légalement demandées par l'administration.

Je vous invite,Monsieur le Maire,à vous conformer à l'avenir à cette nouvelle recommandation,et j'ose compter que je ne serai plus dans le cas de signaler le peu de soin apporté jusqu'ici dans plusieurs communes à la conservation des pièces cadastrales,documents si précieux et qui intéressent à un si haut degré les propriétaires de la commune.

Agréez,Monsieur le Maire,l'assurance de ma considération distinguée,


J.les AZEVEDO


Source:
Recueil des actes administratifs du département des Basses-Pyrénées
1847
N°11


04 décembre 2021

20 décembre 1944:l'assassinat bien réel de Marcel Bidegaray dans un camp d’internement imaginaire à Bidache (64)

 Marcel Bidegaray ,ancien secrétaire général de la Fédération des Cheminots, membre du comité central de la Ligue des Droits de l’Homme entre les deux guerres , socialiste, et enfin, secrétaire du Comité Ouvrier de Secours Immédiat de Bayonne pendant l’occupation, a été assassiné quatre mois après La Libération. Plusieurs sites internet affirment faussement qu’il serait mort dans un camp d’internement à Bidache (64) ;

·         Mort interné par les Alliés, fin 1944 (Wikipedia-COSI)

·         Mort mystérieuse au camp d’internement de Bidache (Kervreizh.eu)

·         Exécuté par la résistance communiste au camp d’internement de Bidache (blog Roger C)

Les éléments cités ci-dessous découlent essentiellement de documents librement communicables à tout lecteur qui en fait la demande, en salle des  Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques à Pau et Bayonne.

AD 64 Pau 72 W art 123

AD 64 Pau 72 W art 139

AD 64 Pau 87 W art 10

AD 64 Bayonne 1027 W art 293

AD 64 Bayonne 1001 W art 306

AD 64 Bayonne 1378 W Art 160

Enveloppe du 16-12-1944 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Repères chronologiques

Avril 1944, Après le bombardement de Biarritz du 27 mars, premiers secours en argent distribués  par le Comité Ouvrier de Secours Immédiat de Bayonne dont Bidegaray est le secrétaire.

22 aout, les Allemands se retirent de Bayonne

8-9 septembre ,arrestation de Bidegaray en application d’un arrêté d’internement administratif

10 septembre , écroué à Château-Neuf de Bayonne sous le numéro 405

19 septembre , Transfert de Château-Neuf au camp du Polo Beyris de Bayonne (Convoi N°5- baraque N°44)

21 septembre  interrogatoire de Bidegaray

22 septembre , rejet à l’unanimité  par le Comité Local et Comité Départemental de Libération de sa demande de mise en liberté provisoire

24 octobre , La Commission de Vérification des Internement décide une peine de 2 ans d’internement. Date théorique de libération 9 9 1946.

11 novembre , transfert du camp du Polo Beyris vers celui de Gurs

10 décembre , certificat de libération du camp de Gurs pour une assignation à résidence à Bidache

13 décembre Bidegaray pensionnaire à l’hôtel restaurant Basque à Bidache,

20 décembre 1944, assassinat de Bidegaray,

Jeudi 21 décembre 1944, faute de places libres à l’intérieur de l’autocar reliant Bidache à Bayonne ,deux passagers se sont installés sur le toit du véhicule. A un peu plus de 3 kilomètres de Bidache en direction de Bardos, un voyageur perché, aperçoit le cadavre d’un homme dans un fossé longeant la Route Nationale 636. Alertés, les gendarmes de Bidache reconnaissent aisément le corps de Marcel Bidegaray. En effet, l’homme abattu, était sous le coup d’une assignation à résidence à Bidache , et avait l’obligation de signer deux fois par jour à la gendarmerie.

Les auteurs présumés du meurtre sont deux hommes, âgés de 30 à 40 ans circulant dans une voiture 402 Peugeot, à gazogène. Sur les lieux du crime, a été trouvée une poignée de portière de voiture Peugeot

État civil de Bayonne-Registre des décès 1945-N°57 Marcel Bidegaray Transcription

 

Extrait de la déposition de la patronne de l’hôtel restaurant

21 décembre 1944

"M.Bidegaray était pensionnaire dans mon hôtel restaurant Basque depuis huit jours. C'était un homme très calme et rien dans son comportement ne laissait supposer le drame qui s'est passé hier soir 20 décembre. Comme d'habitude à 6h il a été à la gendarmerie signer, car il était astreint à donner sa signature 2 fois par jour, puis il est entré à l’hôtel et m'a aidé à égrener du maïs jusqu'à 6h30.Ensuite il a lavé et essuyé les verres dans la grande salle. Pendant ce temps j'étais dans la cuisine et je ne me suis plus occupé de lui (…)"

 

Extrait du rapport de l’inspecteur de police Judiciaire Fxxx J

15 janvier 1945

Astreint à résidence surveillée dans la commune de Bidache ,M.Bidegaray devait venir émarger deux fois par jour à la gendarmerie locale. L’examen de sa dernière signature, c’est-à-dire de celle faite dans l’après-midi ayant précédé le soir de sa disparition parait indiquer que le signataire se trouvait sinon sous le coup d’une émotion, du moins dans un état de très grande nervosité. Cette signature, d’une écriture tremblée, est nettement différente des trois précédentes…

Ce fait qui n'a d'ailleurs pas pu être exploité pour la marche de l’enquête, paraît néanmoins ouvrir la porte à des hypothèses assez plausibles : par exemple que monsieur Bidegaray  « attendait quelque chose »…

Le surnommé semble être parti de l'hôtel (…) d'abord de Bidache ensuite, sans qu'il lui soit fait violence : il attendait donc sans doute les personnes avec lesquelles il est parti…

Il est néanmoins vraisemblable que la victime ne s'attendait pas à aller bien loin : elle était sortie de l'auberge en pantoufles et sans pardessus ; les personnes avec lesquelles il est parti l’emmenaient donc, probablement pour avoir un entretien discret, en un lieu soi-disant proche …

Quelques vraisemblable que soient de telles hypothèses, parce que basées sur des faits, elles n'ont pas permis à l’enquête entreprise de faire davantage de progrès. »

 

Le pourquoi de ce crime, non élucidé à ce jour , est à rechercher 

dans le passé militant de Bidegaray.

Première hypothèse : Aspect financier

L’argent du Comité Ouvrier de Secours Immédiat de Bayonne ou l’idée que pouvait s’en faire des militants amis ou adversaires.Ainsi,des militants du Parti Populaire Français de Bayonne, réfugiés en Espagne, avaient des besoins en argent…Sur ce sujet,voir le billet du blog du 10 novembre 2020:Précisions sur Bayonne sous Vichy et l’occupation : le détour par Agen _Contenu N°5

En fuite , l’ancien chef du P.P.F de Bayonne, demande une aide financière au consul d’Allemagne à San-Sébastien


Deuxième hypothèse : châtiment d’un traitre

En cette fin 1944,le châtiment des traitres revient à plusieurs reprises dans la presse communiste. Ce thème a été probablement abordé par Jacques Duclos dans un meeting qu’il a tenu à Bayonne le 8 décembre 1944.

En l’état des recherches, nulle trace d’une désignation publique de Bidegaray à la vindicte des militants. Par contre, le souvenir de Pierre Sémard ancien secrétaire général de la Fédération des cheminots (CGT) fusillé le 7 mars 1942 à la prison d’Evreux est évoqué. Sous le titre « On épure chez les cheminots » un article de la Vie Ouvrière (CGT) du 14 12 1944 est révélateur d’un état d’esprit

« Mais une autre question se pose pour Badinot et ses dignes amis. Quelle part ont-ils pris, par leur attitude à l’arrestation de Pierre Sémard, c’est-à-dire à sa condamnation, à son emprisonnement, donc à son assassinat ?

En attendant une réponse à cette question c'est un fait qu'ils prirent possession des postes précédemment occupés par nos militants dès que ceux-ci furent soit arrêtés, soit contraints de passer dans l'illégalité pour y continuer leur travail.

De combien d'arrestations, de combien de déportations ,de combien de tortures et de combien d'assassinats outre celle de notre cher Semard, Badinot  et ses amis se sont-ils rendus coupables en raison de leur attitude depuis septembre 1939.

La parole est à la justice. »

 

Articles du blog consacrés à Marcel Bidegaray  

11 avril 2015 Marcel Bidegaray exécuté de trois balles de révolver à Bidache 

28 février 2021 À propos de Marcel Bidegaray 1943-1944

4 novembre 2021 Marcel Bidegaray (1875-1944) membre du Comité Central de la Ligue des Droits de l'Homme 

19 novembre 2021 L'utilisation du nom de Bidegaray au meeting du 11 avril 1943 au Vel' d'Hiv de Paris

 27 novembre 2021 Éclairages sur une organisation collaborationniste bayonnaise méconnue : le Comité Ouvrier de Secours Immédiat 1942-1944