31 mai 2014

Prison ne rime pas avec raison par Georges Loustaunau-Lacau

Un article de  Georges Loustanau-Lacau,militaire de carrière,député des Basses-Pyrénées, dans un numéro du  Crapouillot qui a pour thème A bas les prisons!

 

CRAPOUILLOT Numéro 21- Dépôt légal 6-1953


Texte intégral

Il faut que je vous aime ,mon cher Galtier,pour aller jusqu'à écrire sur cette chose immonde:la prison,ou sur ses variantes que j'ai eu l'honneur de connaître:la forteresse,la prison militaire,le centre d'internement,le caveau,le camp de concentration,,les locaux dits de droit commun,bref toute la lyre du système des quatre murs.Je m'y décide ,non sans répugnance,avec l'illusion qu'un ministre courageux tiendra compte de mes conclusions et ainsi j'aurai servi ce que Françoise Giroud dénomme votre passion favorite,la vérité.
Cette expérience assez complète,reprise dans son ensemble,m'autorise déjà à affirmer que la prison ne justifie que la moitié de sa raison d’être.Si elle sépare le détenu de la Société qui,à tort ou justement ,le rejette,elle ne lui inspire que très rarement ,qu'il soit coupable ou innocent,le regret de sa faute ou de ses actes.
 Encore serait-ce là un résultat à demi positif.Pratiquement,par le dégoût qu'elle provoque,elle conduit le coupable à la rébellion totale et à des projets plus perfectionnés,plus criminels que ceux qui l'y ont conduit.Quant à l'interné politique,elle le sublime,elle lui donne des ailes.Pour tous les détenus,quelle que soit la cause de leur détention,la prison fournit l'exemple permanent de la grossièreté,de la brutalité,de la saleté,du vice,de la paresse,de l'onanisme et de la pédérastie.On se penche surtout sur les prisonniers.Les gardiens sont,à mon sens,beaucoup plus à plaindre,car ils restent à la prison lorsque les prisonniers,tour à tour ,la quittent.Il est invraisemblable mais vrai que,chaque année,des pêcheurs corses abandonnent l'aube enchantée de la mer pour ce destin sordide,devant l’appât d'un traitement mensuel et d'une retraite.La bonne solution viendra le jour où le recrutement des gardiens se tarira.Souhaitons que ce dénouement soit proche.
La forteresse,pour peu que l'on s'y trouve à l'état de rebelle,a grand air.Elle est,généralement,plus humide et plus sale que les autres enclos,mais le drapeau flotte au sommet de la tour,et la relève rythmée des sentinelles,tout en donnant l'heure aux prisonniers,crée la majesté dans le silence.C'est plus ou moins la Bastille et,du coup,les siècles de révolte par quoi a surnagé la liberté humaine,curieux paradoxe,fournissent au reclus une réserve de fierté.
La forteresse de Mutzig est un de mes meilleurs souvenirs de l'armée.En me hissant à la fenêtre ,je pouvais,par beau temps,apercevoir la flèche de la cathédrale en grès rose et d'autre part la spirale d'argent que dessine le Rhin dans la plaine d'Alsace.On se sublime aisément en de tels lieux.Lorsque j'en sortis en mai 1940,pourvu d'un non-lieu et d'un commandement par le Conseil de Guerre,je me mis à regretter ce splendide isolement et me sentis assez d’âme pour mille exploits.Les chars de Rommel réduisirent par une bonne rafale cette envolée guerrière,mais les vingt-deux chars que cet excellent général laissa avec leurs équipages sur le terrain d'Heitz-l'Évêque avaient reçu,de plein fouet du Mutzig.




La prison militaire de Clermont-Ferrand,découlant pour moi d'un procès,par où l'Amiral Darlan,faussant les données de l'instruction,et le Colonel de Rosière,dénonciateur,espéraient tuer dans l’œuf le plus ancien réseau de Résistance,l'Alliance (mais ils avaient compté sans mes successeurs),m'a montré pendant quinze mois que,dans la plupart des cas,la réclusion entraînait une véritable dégradation de l'homme.Les demi-crapules y tournaient à la crapule intégrale en se frottant aux vieux clients de la maison,les déserteurs ne rêvaient plus que du Venezuela,les voleurs combinaient des coups fourrés dans l'ombre,les espions des Allemands ne comptaient plus que sur leur arrivée pour se tirer d'affaire,l'abrutissement était général.Au bout de quelques semaines,je ne pouvais même plus supporter la vue du gardien.Mais je dois remercier l'Amiral pour m'avoir procuré l'occasion de me fouiller moi-même après avoir décollé les stalagmites d'une existence déjà fertile en souvenirs.On en jugera par les notes que voici,auxquelles je ne change rien,quoique ,aujourd'hui,elles me paraissent avoir été écrites par un autre.

"Dans la cellule où je suis enfermé,encore que ce lieu réunisse toutes les conditions requises pour que "me soit infligée une impitoyable répétition des choses,je constate une variation.Il est six heures du "soir au soleil,du moins je le suppose, puisqu'ici,par charité ou par calcul,les prisonniers n'ont pas "droit à la mesure du temps.La fenêtre à barreaux s'ouvre sur un paysage urbain confié au mauvais "goût du génie militaire.Tout ce qui peut se faire de froid et de laid en lignes,en plans,en courbes,est "rassemblé à mes pieds sur un kilomètre carré.Paysage immobile,au garde à vous.Cependant,je "note:l'ombre des barreaux qui dévore peu à peu,et de droite à gauche,les mots que j'écris,me "prouvent que,soit le soleil,soit la terre,soit les deux à la fois ,se déplacent.Peu s'en faut que je ne voie "bouger cette ombre,ce qui se produirait si la terre se mouvait encore plus vite,ou si mon oeil était "capable de déceler des vitesses relatives plus lentes.Je remarque que la limite inférieure de la "perception oculaire en matière de vitesse des images est justement assez élevée pour ne pas "découvrir à l'homme son mouvement dans l'espace,ce qui l'obligerait à penser sans cesse à "l'infini...La lumière du soleil dore le coté d'un nuage,mais elle ne le dore déjà plus.Il y a du ciel "bleu,mangé sans arrêt par du ciel noir et,vers Gergovie,du vert tendre qui pâlit.Que de ciels n'a pas "vu Gergovie!L'Est semble se résigner à l'ombre,à part la tache claire que fait un pâturage pointu ,au "loin.Un clairon sonne un appel réglementaire et quelqu'un ,tout près,joue faux de l'accordéon.Je "préfère le cheval qui frappe du pied dans l'écurie voisine.Mais avant que j'aie fini ma phrase,la "lumière a baissé,l'accordéon s'est tu,et un oiseau est passé si vite en travers que je n'ai vu qu'un trait "noir.On manie un fouet,une rumeur s'élève,ma cigarette me brûle les lèvres,je sens avec joie ma "plume glisser sur le papier et me traduire.Le tout certainement n'a pas pris une minute.Encore ai-je "oublié la fumée d'un train entre deux toits et une ombre gigantesque aussitôt effacée,qui s'est dressée "sur le mur de la prison,en face.Pourquoi n'ai-je pas joui ainsi en détail de toutes les minutes de ma "vie.Quel gâchis!"

Ceci relève surtout de l'observation extérieure,du contact avec la variation continue de l'effet de nature,contact que les hommes jouissant d'une pleine liberté se gardent de prendre,le plus souvent.Pour le prisonnier qui a la volonté de supprimer par la pensée le milieu où il se trouve,l'occasion est magnifique d'une profonde introspection.
"3 septembre 1942,huit heures du soir.
"Par la fenêtre de ma cellule,je regarde le soleil se coucher.De toute la force de mon intelligence et de "mes souvenirs,je réfléchis aux propriétés de la lumière et à ses jeux déconcertants.Cette réflexion "dégage en mon esprit la grandeur de l'infini et l'admiration de la nature.
"Un clé grince dans la serrure.C'est le gardien qui apporte le repas du soir.Il dispose le couvert sur la "table de bois sale et boiteuse,tandis que je regarde,sans enthousiasme,l'assiette peu appétissante de "céleri qui sert de plat de résistance.Puis l'homme me tend une lettre.
"La vue de l'écriture sur l'enveloppe me cause une joie profonde,car j'attends cette lettre depuis huit "jours,et ici les heures sont longues.Les premiers mots m'accablent et provoquent en moi,du coté du "cœur une souffrance subite,comme un coup de poignard.J'essaie de relire avec le vague espoir "d'avoir mal lu.Au même instant l'homme referme la porte de la cellule à double tour avec une clé "géante.C'est comme s'il la tournait dans ma poitrine.J'avais bien lu.C'est affreux......
"Je m'abats sur le lit de camp et les larmes jaillissent comme l'eau du barrage qui se rompt.Cela dure "un temps que je ne saurais préciser.
"Puis je me reprends,je fais face,je cherche à fouiller l'espace qui me sépare du lieu du drame,tel que "je le suppose.Je retourne mes souvenirs en tous sens,comme un tiroir de commande.Il y a des trous "que je crains de remplir inconsciemment.
"Je recommence.
"Rigoureusement je délimite la part de deuil et d'espoir,car il y a une part d'espoir.
"La nuit se passe ainsi en agitations diverses,accompagnées en en sourdine par le sentiment d'une "plaie immatérielle d'où coule un sang imaginaire.
"Au dehors,la lumière bleu foncé et douce d'une nuit d'été parfaite,mais je me détourne d'elle.
"L'aube vient,le céleri froid est toujours sur la table .Je me force à le manger.Puis je me mets à écrire "dans l'espoir de garder l'espoir.
"Je sens que jusqu'à ma mort,je me souviendrai de tous les détails de la nuit du 3 septembre en prison."



 

Mais les journées sont longues et on ne peut pas toujours observer,s'observer,inspecter,s'inspecter et s'introspecter.Des moments d'amertume et de découragement surviennent,en fonction du temps qui s'écoule.C'est là que joue principale force du reclus,la volonté de refuser à la notion de temps.Isolé il parvient à trouver cette volonté,en groupe c'est beaucoup plus difficile.Aussi me suis-je toujours refusé aux cellules collectives dans la mesure ou je l'ai pu,afin de garder intacte la force d'éliminer le temps.Je dois à  la vérité de dire que les aveuglements du juge d'instruction,la partialité de l'Amiral,la sottise des sbires de Bousquet et de Boutemy poussant l'aberration et la haine jusqu'à perquisitionner pendant des heures dans une cellule de 3 mètres sur 2 mètres,enfin et surtout le sentiment que la cause de la Résistance était juste et noble,ainsi que la fabrication journalière d'une encre sympathique,m'ont beaucoup aidé.
Que ceci soit une occasion de protester contre l'abus du mot prison.On décore de ce terme aujourd'hui des centres d'internement où la vie était celle des hôtels,d’hôtels dont le parc fût resté fermé.Un certain nombre de personnages importants de la IVe République se réclament ainsi d'une épreuve ,comme s'ils avaient été les hôtes de Fresnes ou du Cherche-Midi.Lorsque je me trouve en présence de ces Tartarinades,je me fais un malin plaisir de demander des détails sur "l'épreuve". Si tout le monde en faisait autant,les choses reprendraient leurs proportions exactes.
Le caveau est abominable parce qu'il est noir.Ne pas voir la lumière,ne fût-ce que celle d'une imposte ou d'une lucarne est infiniment plus pénible à la longue que la faim,même les coups.Du 31 mars au 6 juin 1943,j'ai connu cette infortune dans un des caveaux de la villa de la Gestapo de Vichy,avenue des États-Unis.C'est le sort de la taupe qui me parait le plus inhumain,plus cruel que la vie moribonde du camp de concentration.Le corps ne se fait pas au noir ni à la pénombre épaisse.Il n'est pas possible de tenir longtemps les yeux fermés,il faut donc les ouvrir et devenir aveugle sans l'être en se demandant tout à coup si l'on ne voit pas parce que qu'on a perdu la vue.La notion de temps disparaît avec la lumière.L'oreille devient très sensible ainsi que le toucher ,et rattache au monde extérieur.Mais elle finit également par confondre les sons.Je n'ai tenu que trois ou quatre semaines dans cette nuit,s'il s'agit de la connaissance normale des choses et des faits.Ensuite ,je suis tombé dans une demi-inconscience,non affectives,venant probablement d'une irritation des yeux ouverts et inutiles.Des milliers de puces en amas gluant dont je faisais des boules puantes complétaient le tableau.Écouter battre son cœur dans ce silence noir est encore une aubaine et la seule façon de se distinguer de l'animal qui,lui,ne sait pas (probablement pas) qu'il a un cœur.S'ils m'avaient fusillé au sortir de cette inconscience,je ne m'en serais pas aperçu.
Je ne redirai pas ici les affres ,horreurs et vraiment terribles heures du camp de concentration de Mauthausen.On les connaît.Les allemands se sont surpassés en ce lieu par la méthode,l'organisation,le cynisme ,et ont porté le crime collectif à des hauteurs qu'il n'avait,auparavant,jamais atteintes.Il me parait superflu d'y revenir.
Mais si l'on veut bien imaginer un tel camp d'où l'horreur,la tuerie,la cruauté seraient éliminées par une direction humaine ,juste et ferme,je crois que le camp de travail est la seule solution acceptable du problème de la prison.
La vie collective organisée offre l'espoir de replacer le prisonnier dans une ambiance où il put,certes,subir de mauvaises influences,mais qui l'élève au rang de travailleur et le libère de l'étiquette honteuse.On peut l'obliger à produire lui-même ce qui est nécessaire à son entretien,et le le faire passer successivement à la culture de la terre,à l'artisanat,à l'usine,tout cela à l'intérieur d'un vaste^périmètre,l'intéresser au produit de son travail.Je n'entends pas par là les vanneries,sandaleries,saboteries qui sont actuellement en usage,mais le grand camp de baraques installé d'une façon moderne,géré par les prisonniers eux-mêmes sous la surveillance d'un personnel d'élite.On fait alors d'une pierre deux coups.Tout en sortant le prisonnier du milieu où il n'a pas su se conduire en homme,on le replace dans les conditions de la vie quotidienne,à ceci près qu'il ne peut s'enfuir.La garde d'un camp comme celui de Mauthausen,garni de puissantes barrières électrifiées,se réduisait à deux ou trois mitrailleuses de flanquement destinées à parer au cas de mutinerie.Grosse économie pour l’État.La nourriture des prisonniers ne coûte pas grand-chose,puisqu'ils en produisent l'essentiel,le fruit de leur travail paie le reste et il leur est loisible de constituer un pécule pour la sortie.Si une chance quelconque existe d'améliorer des brutes endurcies,c'est là qu'elle se trouve et non dans les enclos où ils pourrissent les autres.Deux séries de camps peuvent être envisagées.Le camp simple pour les délinquants moyens,le camp sévère pour les criminels.Qu'on n'aille pas prétendre que c'est là de la faiblesse à l'égard des coupables définis comme tels par la justice.Ceux que j'ai connus préféraient vivre dans les prisons actuelles à paresser,à truquer,avec leurs vices et leur saleté,qu'être soumis à la discipline d'un camp de travail.
Mais,mon cher Galtier,je rêve.Rien ne sera fait.L'administration des prisons a ses habitudes et elle n'y renoncera pas.Là,comme ailleurs des années passeront sans que quoi que ce soit change,nos prisons demeurons ce qu'elles sont,un lieu ignoble fait de tristesse humaine et de dégradation.
Bien amicalement.
G.L.-L



Crapouillot numéro 21 dépôt légal 6-1953
On peut trouver auprès des bouquinistes d' anciens numéros du Crapouillot sous la direction de Jean Galtier-Boissière.

Pour en savoir davantage


Georges, Augustin LOUSTAUNAU-LACAU (1894 - 1955) Base de données des députés français depuis 1789 (Cliquez pour le bouton biographie en haut à droite)


Dossier Légion d'Honneur Base Léonore


Loustaunau-Lacau Georges Augustin Anselme Registre de recrutement militaire AD 64-1R870



30 mai 2014

La Grande Guerre à la médiathèque de Bayonne

Exposition du 7 mai au 7 juin 2014

Livret Expo Grande Guerre Bayonne -fichier pdf 12 pages 

Pages 10 et 11 , documents de la Médiathèque de Bayonne présentés dans l'exposition; photographies, cartes postales, affiches et estampes,textes imprimés,revues et journaux manuscrits,plan de Bayonne .

Les volontaires tchèques posent autour de Joseph Garat,maire de Bayonne,en 1914,avant leur départ pour le front.

 

La compagnie Nazdar:à Monsieur Garat,député et maire de Bayonne.Hommage respectueux et cordial d'un vieux tchèque Parisien.Vydra Charles.1914.Photo 110R



28 mai 2014

Signalement des recherchés ; états signalétiques des étrangers expulsés de France

Les Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques mettent à la disposition des internautes  des archives de police de l'ancienne sous-préfecture de Mauléon (Sous-préfectures - Série Z - Répertoire numérique ):
Gardes champêtres et gardes particuliers
Police générale
Police politique, générale, administrative     dont un avis de recherche concernant Zola (Aout 1898 Vues 67/70/71)
Police des débits de boissons
Recherches dans l'intérêt des familles
Transports de corps
Vérification des bornes frontière
Incidents de frontières, saisies de bétail par les carabiniers espagnols
Passeports  qui ont fait l'objet de deux articles dans ce blog:

Étrangers

Signalement des recherchés ; états signalétiques des étrangers expulsés de France
Ce dernier dossier numérisé _ 2 Z 79_ se compose de deux parties:
                États signalétiques des étrangers expulsés de France 1919-1920
                Signalement des recherchés 1920-1926

Service départemental des archives des Pyrénées-Atlantiques-2 Z 79 -États signalétiques des étrangers expulsés de France
 

Service départemental des archives des Pyrénées-Atlantiques-2 Z 79 -Signalement des recherches


État signalétique des étrangers expulsés de France (lacunes)

Nouvelle série.N°559 Novembre 1920
Lettre B
Lettre C
Lettre D
Lettre E
Lettre F
Lettre G (N°337)
Lettre H
Lettre I
Lettre J (N°445)
Lettre K
Lettre L (N°521)
Lettre M
Lettre N
Lettre O
Lettre P
Lettres Q et R
Lettre S (N°786)
Lettre T
Lettre U (N°901)
Lettres V et W
Lettres Y et Z
Arrêtés d'expulsions rapportés




Nouvelle série N°556 Aout 1920
Arrêtés d'expulsions suspendus

Nouvelle série N°557 Septembre 1920
Autorisation de séjour en France rapportée

Nouvelle série N°558 Octobre 1920
Arretés d'expulsions rapportés


 Signalement des recherchés

Classement dans l'ordre chronologique (lacunes)

Ministère de l'intérieur. 








24 mai 2014

Extraits d' archives du tribunal de grande instance de Bayonne ;année 1944

Boucau,Bayonne, Hendaye ;4 témoignages, extraits des archives du tribunal de Grande Instance de Bayonne ,année 1944.
  • J'ai masqué les noms et adresses des personnes impliquées.
  • Les dossiers cités dans cet article sont consultables sous la cote 1027 W art 18 Tribunal de Grande Instance de Bayonne.(Pôle de Bayonne et du Pays Basque-AD 64). 
  • Attention, les archives liées à l'Occupation et à la Libération dans les Basses-Pyrénées  sont dispersées à travers plusieurs sites ; Pau,Mont-de-Marsan,Bayonne,Pierrefitte-sur-Seine etc .En outre, les archives ne sont pas toutes communicables immédiatement.C'est pourquoi il est prudent de consulter sur le site de la CADA (Commission d'accès aux documents administratifs) les délais de communicabilité des archives publiques Et de se renseigner préalablement par téléphone et ou par courriel  auprès des établissements d'archives (perturbations à Pau et Mont-de-Marsan)
  • Les coupures de presse qui illustrent cet article, sont des découpages de photographies numériques du journal Sud-Ouest La Presse, provenant de la collection de la Médiathèque de Bayonne (Cote J48 Année 1944).


 "et l'opinion publique semble satisfaite de la tonsure 
qui lui a été infligée."
Le secrétaire de Police à Monsieur le Commissaire de Police du Boucau.14 septembre 1944


Monsieur le Procureur de la République
Près le tribunal civil de Bayonne
Le 22 aout j'ai été assaillie dans la maison ...... chez une amie Mme Veuve D rue de......Le Boucau.
Dans le groupe de mes agresseurs qui m'ont brutalisé déchiré mes vêtements,coupé les cheveux,j'en ai ai reconnu quelques uns qui sont :C........fils habitant la barrière D.....fils habitant maison ..... D.... ouvrier aux forges habitant rue de.....Le Boucau.
Donc je vous prierai monsieur le Procureur de faire le nécessaire à seule fin que justice s'ensuive.
Dans l'attente daignez recevoir monsieur le Procureur l'assurance de mon profond respect.
S........F........

L'an mil neuf quarante quarante quatre le 1 er septembre ,nous B L ,Commissaire de Police Chef de Circonscription de Boucau officier de Police Judiciaire,auxiliaire de Monsieur le Procureur de l’État Français agissant en vertu des instructions de Monsieur le Procureur de la République à Bayonne,en date du 29/8/44 ,et vu le dossier à nous communiqué,faisons comparaitre et entendons Mademoiselle F........ S.......,dt rue de .....à Boucau,qui déclare:
Le 22 aout 1944,vers 17 heures alors que je me trouvais chez Madame Vve D....,rue de ....à Boucau,un groupe de jeunes gens parmi lesquels j'ai reconnu ,le fils de M. C dt à la ....,D dt mon F rue de .....et M.D ouvrier des Forges dt rue de ...à Boucau,ont pénétré dans la demeure de cette dernière,et m'ont conduite de force dans la rue,en me brutalisant.
Arrivée au milieu de la chaussée,le fils C.......  à l'aide d'une paire de ciseaux,m'a coupé les cheveux;en suite,je ne puis vous préciser qui,un des jeunes gens,m'a passé la tondeuse sur la tête.
J'estime que ma conduite ayant été irréprochable ,quoique travaillant pour le compte des troupes d'occupation,ces jeunes gens n'avaient pas à me couper les cheveux,et je dépose entre vos mains contre eux une plainte en voie de faits et violences.
Lecture faite persiste et signe;

En ce jour,5 septembre mil neuf cent quarante quatre,continuons notre enquête,
faisons comparaitre et entendons C.....    ,demeurant à Boucau,place .....qui déclare:
"Je me nomme C.......E....... ,j'ai 16 ans et suis fils de ........je suis étudiant ,et je demeure  à Boucau,Place ......Je n'ai jamais été condamné.
La déclaration de Mlle F........  est mensongère,car je ne l'ai ni brutalisée ni je ne lui ai coupé les cheveux.
Il est exact que je suivais comme beaucoup d'autres,le cortège des personnes qui tondaient les femmes ayant eu des relations avec les Allemands.Je nie catégoriquement avoir tondu et même touché Mlle F......
Lecture faite persiste et signe

De même suite faisons comparaitre et entendons,M D....G...qui,sur interpellations successives ,déclare:
"Je me nomme D......G.......,né le 9 mars 1928 à Boucau,fils de ......,,j'exerce la profession de .....et je demeure ....à Boucau.
Je déclare ne pas avoir pris part à la coupe de cheveux subie par Mlle F.
Il est vrai que je me trouvais au premier rang pour assister à cette opération,c'est sans doute pour cela que cette personne m' a désigné.
Je ne puis vous fournir d'indications sur la personne qui a effectué cette mutilation sur la plaignante.
Lecture faite persiste et signe.

Continuant notre enquête,faisons comparaitre et entendons le nommé D.... P...... ,qui sur interpellations successives déclare:
"Je me nomme .....,né le 23 février 1919 à Bayonne,fils de Guillaume et de Marie Etcheverry;je suis ouvrier aux forges de l'Adour;je demeure rue de ....à Boucau;je suis marié et père d'un enfant de 5 mois;je fais partie du recrutement de Pau,N° Mle 740,classe 39;je sais lire et écrire et je n'ai jamais été condamné.
Je reconnais avoir coupé les cheveux à la fille F....... et je n'ai aucun regret de mon acte.Je nie toutefois l'avoir brutalisée.Je suis ancien prisonnier de guerre et j'ai été libéré le 6 juin 1943;c'est surtout pour cette raison que j'ai voulu tondre les femmes qui avaient eu une mauvaise conduite avec les boches.
Lecture faite persiste et signe.

Boucau le 14 septembre 1944
Rapport
Le secrétaire de Police à Monsieur le Commissaire de Police du Boucau.
J'ai l'honneur de vous rendre compte du résultat de l’enquête à laquelle j'ai procédé,concernant la nommée F......S........
Des renseignements recueillis,il résulte que la sus-nommée avait une très mauvaise conduite,elle recevait souvent des Allemands chez elle,notamment le soir.
Tous ses voisins sont unanimes à déclarer qu'elle n'a cessé de fréquenter les Allemands depuis l'occupation,et l'opinion publique semble satisfaite de la tonsure qui lui a été infligée.


"....rue Victor Hugo,je viens de voir exposée au public à la devanture du Parti Communiste la photo de ma fille  
avec les "Kollaborateurs et Miliciens bayonnais"
Bayonne le 23 septembre 1944
Monsieur le Procureur

A l'instant,à mon passage rue Victor Hugo,je viens de voir exposée au public à la devanture du Parti Communiste la photo de ma fille XXXX avec les "Kollaborateurs et Miliciens bayonnais "
Or ma fille n'a jamais appartenu a aucun société politique ni privée.Elle suit encore à l'heure actuelle les cours de sténo de Melle Toussaint au cours ménager et en particulier.Elle suit également les cours d'Espagnol de Melle Sabatier et les cours d'anglais de Mme Dupuis.Elle a toujours chez elle une machine à écrire pour conserver son doigté (...)
Le Boucau 28 aout 1944
Monsieur le Procureur de la République
Près le Tribunal civil de Bayonne (B P)
Monsieur

Bayonne  le 29 septembre 1944
Rapport
Le Commissaire de Police,Chef de la Section Judiciaire,à Monsieur le Procureur de la République à Bayonne.
J'ai l'honneur de vous retourner la pièce ci-jointe,en vous faisant connaitre ce qui suit:
Il est exact que la photographie de la nommée XXX est exposée à la vitrine du bureau du Parti Communiste ,de la rue Victor Hugo,avec de nombreuses photographies de "collaborateurs". Les dirigeants de ce Parti questionnés,à ce sujet l'ont reconnu volontiers et ont déclaré que la photographie de la jeune fille en question ,avait été trouvée par eux,au siège de la Milice.Ils ont ajouté que le jour où les miliciens distribuaient de la viande,aux halles de Bayonne,la sus-nommée XXX portait le brassard de Milicienne et les aidait.
Des renseignements recueillis à Anglet,autour de Melle XXX,il résulte également que celle-ci passe là-bas pour être "Collaboratrice"L’enquête a révélé également que Melle XXX et sa mère ont logé chez elles des allemands et qu'elles s'entendaient très bien avec eux.D'autre part l’enquête a confirmé que Mlle XXX servait de dactylo aux miliciens,lorsque ceux--ci distribuaient de la viande aux halles.
Melle XXX est en partie excusable parce que un peu anormale,au point de vue mental,et aussi très jeune (19 ans).
Quoi qu'il en soit,les dirigeants du Parti Communiste de la rue Victor Hugo,la tiennent pour une collaboratrice et voudraient en ce qui concerne la photo,lui faire le même sort qu'aux autres.


Le Sud-Ouest La Presse 31/07/1944 Coll Médiathèque de Bayonne-J 48

Le Sud-Ouest La Presse 01/8/1944 Coll Médiathèque de Bayonne-J 48

Le Sud-Ouest La Presse 4/8/1944 Coll Médiathèque de Bayonne






"Je suis vrai Français,Monsieur le Procureur ..."
_Transcription sans corrections de la lettre_

Hendaye 7 novembre 1944
Monsieur le Procureur
Je prends la respectueuse liberté à venir vous demander plus amples renseignements du fait suivant auquel je suis en grande attente.Malgré mon attente je sais que l'affaire est jugée sans ma présence.
Hors le 29 aout 1944,j'avais eu le vol d'un poulet ,affirmativement ce poulet avait été attiré dans la cuisine de Mademoiselle XXX avec des miettes de pain,le témoin occulaire de ce fait voulait garder son anonimat.Me voyant nerveux désirant aller chez Melle ce témoin me dit "Inutile ton poulet est parti à Béhobie chez son amie qui elle même l'a emporté.Gardant mon calme,je suis allé trouver le brigadier de gendarmerie d'Hendaye lui expliquant mon cas.Bien m'a t'il dit je téléphone à Béhobie;après l'entretien avec le gendarme X de Béhobie,Monsieur le Brigadier d'Hendaye me dit "Si la personne est retrouvé avec votre poulet,je m'engage a venir vous avertir.Chose faite;a 22h le brigadier frappa a ma porte me disant d'aller chercher mon poulet à la gendarmerie de Béhobie.Hors arrivé a celle ci,je me trouvais en présence d'une personne nommé YYYY ZZZZ,celle ci avouant en ma présence le mauvais geste accompli par son amie XXX.
Si je ne suis pas été indulgent a cette affaire c'est pour le fait suivant
Monsieur le Procureur,sans vouloir inculper lors du baptême de mon enfant au mois de décembre 1943,j'avais une poule qui avait disparu quelque temps après 1 mois environ une autre poule me disparaissait.Tout ceci me donnait des doutes sans affirmative.
Hors le 27 aout 1944,Mademoiselle XXX revenant de prison ayant purgé sa peine d'un mois de prison pour affaire d'avortement,dit a ma femme,je n'ai rien a manger,vendez moi je vous prie un lapin,ma femme le cœur sur la main lui vendit.Ne comprenant pas le bon cœur qu'avait eu celle-ci envers elle;j'avais un poulet depuis 4 jours le mardi 29 aout mon poulet disparaissait,hélas !j'étais averti.
Monsieur le Procureur,de ce jugement je ne suis pas averti.Je sais fort bien que Mademoiselle avec sa figure de vierge appitoie les gens de cœur ou de lois.Si elle ne peut ainsi,c'est avec de l'argent,hors se voyant dans un chemin épineux,elle a juré que par tout moyens elle acheterai les gens de lois pour sauvegarder son honneur déjà souillé.
Étant juste et sincère Français,je demandais Monsieur le Procureur que 4 ou 5 jours de prison ou amende sans sursis;hélas,c'est avec sursis qu'elle a eu 300 d'amende.
Je suis vrai Français,Monsieur le Procureur,ne demande que justice,hors une jeune fille comme Melle XXX  Espagnole ayant fait pendant l'occupation un trafic inouïe avec un allemand Monsieur WWWW,contrebande en espagne,celui-ci passant en espagne avec son auto quand bon lui semblait.
De ce trafic a rémunération,elle s'en sert actuellement pour blanchir et effacer ses causes ou fautes.Après cette affaire,pour tromper l'incrimination de vol sur le journal,les initiales ayant été déjouées.Il a fallu déboursé de l'argent si mal acquit,celui-ci lui couvrant tout ses pêchés.J'ose croire que Msieur le Procureur comprendra la sincérité de mes paroles.Je suis vraiment nargué par une fautive gagnante.
Daignez agréer Msieur le Procureur mes Sincères Salutations
Nom Prénom qualité
adresse


Faits d'avortements
Hendaye,le 16 novembre 1944
Monsieur le Procureur de la République
Bayonne

J'ai l'honneur de solliciter de votre bienveillance un renseignement qu'il vous sera possible,je l'espère de me donner.
Ma femme,née XXX a été arrêtée en mars dernier ,condamnée à 3 ans de prison pour faits d'avortement par le tribunal de Bayonne.
Or,j'apprends que ce même tribunal a condamné,tout dernièrement ,la femme YYYY à 4 mois de prison pour faits d'avortement également.
Il me semble donc que cette dernière a été jugée avec les lois de la République ,alors que ma femme a été soumise à la rigueur de celles de Vichy.
Puis-je espérer qu'il y aura une révision des condamnations prononcées pendant l'occupation?
J'ajoute que j'ai deux fillettes entièrement à charge,qui attendent avec impatience le retour de leur maman.
Dans l'espoir d'une réponse encourageante et avec mes remerciements anticipés,veuillez agréer Monsieur le Procureur mes très respectueuses salutations.

22 mai 2014

En 1921 Bayonne et Biarritz adoptent Laventie commune du Pas-de-Calais

Histoires oubliées? Bayonne et Biarritz, villes marraines au secours de Laventie  commune du Pas-de-Calais,victime de la Grande Guerre. 

Situation géographique de Laventie Pas-de-Calais
Dossier d'adoption de la commune de Laventie 
par la ville de Bayonne.
E dépôt Bayonne 4 H Art 28 ( AD 64 )
Extraits.

Les besoins de Laventie


Lettre dactylographiée.
Laventie 15 juin 1921
Mademoiselle,
Suivant le désir que vous avez bien voulu m'exprimer je me fais un devoir de vous rappeler dans cette lettre quels sont les plus pressants besoins de la commune que j'ai l'honneur d'administrer.
Par ordre d'urgence je vous indique:
1°) le forage pour la ville de 4 puits artésiens qui permettraient de donner à la population urbaine une eau de source absolument saine et abondante.
2°) le fonçage de 4 puits ordinaires,de grande section,destinés aux besoins de la population rurale de plusieurs agglomérations importantes.
Sur les 5 puits établis avant la guerre dans la ville 4 ont été,soit détruits,soit contaminés et souillés par les Allemands et ne sont plus susceptibles d’être utilisés pour les besoins de la population urbaine.
La plupart des puits fonçés avant la guerre dans les agglomérations rurales ont été également détruits ou contaminés et ne sont plus utilisables pour les habitants de ces hameaux.
Les dépenses à faire pour ces travaux s’élèveraient:
1°) pour le forage des 4 puits artésiens à environ 70.000 Frs
2°) pour le fonçage des 4 puits ordinaires à          12.000 Frs
Je me permets aussi de vous faire remarquer le manque de cheptel.
Nos fermiers qui ont tous été sinistrés,ne possèdent qu'un cheptel très réduit:une vache en moyenne par ferme,alors qu'il en possédaient 4 à 5 au moins avant la guerre.
Vous voudrez bien m'excuser de vous rappeler également le désir qui vous avait été exprimé dimanche dernier par un des membres du Conseil Municipal :celui d'aider nos fermiers à reconstituer les plantations d'arbres fruitiers détruits par les bombardements et les gaz asphyxiants.Nos fermiers manquent des sujets nécessaires (pommiers au couteau,poiriers) pour commencer cette replantation.
En dehors de ces besoins pressants pour l'ensemble de la population de Laventie,je crois devoir attirer tout particulièrement votre bienveillante attention sur la situation vraiment digne d’intérêt de certaines familles indigentes de ma Commune et des autres communes du canton de Laventie,insuffisamment secourues par les Bureaux de Bienfaisance dont les ressources sont très limités.J'attire également votre attention charitables sur certaines autres familles dont les ressources modestes suffisaient avant la guerre et qui aujourd'hui souffrent de la vie chère,vivent de privations,et se trouvent meme manquer du strict nécessaire.Je vous serais très reconnaissant de vouloir bien insister auprès de votre Comité pour obtenir la création avec Siège à Laventie d'un poste de secours qui viendrait en aide d'une façon discrète à ces grandes misères,le plus souvent cachées

Lettre dactylographiée.
Mairie de Laventie
Laventie,le Septembre 1921
Mademoiselle de Gérault de Langallerie
Déléguée du Secrétariat français des villages libérés
20 rue Bertrand
Paris (VIII)
Mademoiselle,
Si je permets de vous rappeler la lettre que j'ai eu l'honneur de vous adresser le 15 juin dernier et de faire un nouvel appel à la bienveillance que vous avez bien voulu nous manifester,et à la générosité de ceux qui veulent bien s’intéresser  à notre malheureux sort,c'est que la saison d'été qui s'achève,avec la sécheresse,sans précédent dans la région,qui sévit encore a été pour la population en raison de la pénurie d'eau potable qui en est résultée une véritable calamité.Mes infortunés concitoyens,pour la plupart ,ont du se contenter de l'eau,très peu hygiénique provenant de puits défectueux et presque taris,ou bien puiser à longues distances dans les cours d'eau importants.
Les appareils de filtrage sont,pour ainsi dire,inconnus dans le pays,et malgré toutes les recommandations,il n'est pas certain que tous prennent l'élémentaire précaution de faire bouillir l'eau avant l'usage.Dans la période de fortes chaleurs,nous avons eu un cas de fièvre typhoïde caractérisé,et nous avons pu craindre,un moment,de nous trouver aux prises avec une épidémie.
Il existe presque au centre de l'agglomération,appartenant à un industriel,un forage très important donnant une eau d'une qualité parfaite et d'un débit tel qu'il suffirait amplement à l'alimentation en eau potable,de toute la population urbaine.
Nous avons la certitude qu'il serait facile d'entrer en arrangement avec le propriétaire ,mais il résulte d'un devis sommaire que la dépense nécessitée par l'adduction de cette eau et sa mise à la disposition du public s’élèverait à une somme de quatre-vingt à cent mille francs.Cette dépense serait évidemment au dessus de nos possibilités,mais,si,par l'effet de votre bienveillante intervention,une partie notable de cette somme était,du moins,mise à notre disposition dans le but de réaliser cette grande amélioration ,peut être parviendrions nous à y faire face dans le but supérieur de l'hygiène public.
Nous remettons,Mademoiselle,notre cause en vos mains,comptant que votre sympathie (..) votre bon vouloir ne nous fera pas défaut pour réaliser ce qui serait pour notre pays,si durement éprouvé,un inappréciable bienfait qui mettrait notre population définitivement à l'abri d'un pareil fléau.Nous vous remercions à l'avance de tout ce que vous voudrez bien tenter dans ce but en notre faveur.
Veuillez agréer,Mademoiselle,l'assurance de nos sentiments les plus distingués.
Le Maire de La Ventie.


Secrétariat Français des villages libérés


Lettre  dactylographiée adressée au Maire de Bayonne..

Le 6 octobre 1921
Monsieur le Maire,
Notre déléguée Mademoiselle de Langalerie,nous informe qu'un des plus heureux résultats de sa tournée de propagande dans les Basses-Pyrénées est la constitution à Bayonne d'un Comité d'adoption pour Laventie Pas-de-Calais,et nous dit que vous voulez bien accepter la Présidence de ce Comité.
Nous venons Monsieur le Maire,vous prier officiellement de vouloir bien assumer cette charge,et vous dire combien nous sommes heureux de vous confier le sort de ce pauvre village du Nord dont la persistante détresse n'a d'égal que le courage de ses habitants,rentrés malgré la destruction de leurs foyers,et la dure privation de l'eau ,les puits de la contrée ayant été bouleversés par les bombardements ou empoisonnés par les Allemands,et ,dernière misère,ceux qui avaient par miracle résisté,ayant craqué cet été à la suite d'une sécheresse extraordinaire et prolongée.
Le Maire de Laventie,et le Curé de cette paroisse dévastée qui rivalisent de zèle charitable et sont les admirables soutiens de notre Œuvre,s'uniront à notre dame d’Équipe pour vous mettre très précisément au courant de l'état de Laventie.Avec les nouveaux remerciements de notre Comité Central,je vous prie de croire,Monsieur le Maire et Président,à l'expression de ma considération très distinguée.
La déléguée à la Propagande
M.Th Lairoze



Lettre manuscrite
Secrétariat français des villages libérés
Chateau de Bourouilla Came B.P- ce 19-10-21
Monsieur,
Je m'empresse de vous communiquer copie de la très intéressante lettre du maire de Laventie que je viens de recevoir.
Vous voudrez bien,après en avoir pris connaissance,l'ajouter au dossier que mot illisible déjà toutes les lettres et tous les renseignements remis par moi à Monsieur Castagnet.
Vous le voyez,Monsieur,c'est l'eau qu'il faudrait avant tout donner à Laventie.Puissions nous réussir à recueillir dans Bayonne et Biarritz,sinon la totalité,du moins une bonne partie des fonds nécessaires à la remise en état des puits de ce malheureux village.
Une active campagne de presse nous aiderait singulièrement,je crois  à susciter en ville et dans les campagnes touchant Bayonne,Biarritz et Anglet de généreux élans.
Excusez moi de vous importuner.Seule,je ne puis pas grand chose.C'est pourquoi je suis si heureuse de pouvoir compter sur votre bienveillant appui.
Recevez,Monsieur l'assurance de mes sentiments très distingués.
G  de Langalerie
Déléguée des villages libérés.
Lettre manuscrite associée
Laventie 14 octobre 1921
Mademoiselle
A mon retour de voyage,j'ai eu l'honneur de vous écrire de Lille pour vous exprimer toute notre gratitude à l'occasion des évènements si importants et si heureux qui viennent de se produire et dont la ville de Laventie vous est redevable.
A mon arrivée à Laventie,je trouve votre lettre du 10 de ce mois,et en mon nom et au nom de la population tout entière,je vous renouvelle nos très vifs remerciements pour le zèle inlassable que vous voulez bien témoigner en notre faveur.
C'est avec une grande joie que nous accueillerons l'annonce officielle de notre adoption par les villes de Bayonne et de Biarritz que le Monsieur le Maire de Bayonne se dispose à nous envoyer.Cette double adoption fera date dans la reconstruction de notre malheureux pays.
Le wagon de bois dont vous nous faites prévoir le prochain envoi sera le très bien venu et servira à rendre un peu moins pénibles,surtout à l'approche de l'hiver,les conditions d'habitabilité un certain nombre de maisons à peine habitables.
(...)
le fléau qui serait le plus cruellement sur notre malheureuse population,c'est la très grande pénurie d'eau.Vous trouverez ci-mêlé le compte rendu succinct publié dans un journal de la région"La dépêche de Lille" d'un incendie qui a éclaté récemment à Laventie et dont les conséquences auraient pu être terribles.Le manque d'eau augmente le désastre et on doit se servir de sable pour tenter d'atténuer la violence de l'incendie parce que les sauveteurs étaient obligés d'aller chercher l'eau à 1 kilomètre.Fort heureusement le sinistre a pu être circonscrit ;mais si le vent avait soufflé en rafale,on n'aurait pu mesurer qu'elle eut été l'étendue du désastre.
(....)
Le Maire de Laventie conseiller d'arrondissement Duquesnne

En dessous de la signature
Compte rendu de l'incendie de Laventie
Un incendie d'une très grande violence s'est déclaré à Laventie rue de la gare,dans la propriété de ules Jules Bausine dans la nuit de dimanche au lundi 10 octobre vers 2 h du matin.En raison du manque d'eau ,malgré le dévouement de la cie des sapeurs pompiers et de la population ,l'immeuble a été complètement détruit ,ainsi que l'immeuble voisin (....)

Lettre manuscrite.
Secrétariat français des villages libérés
Siège social:20 rue Bertrand
Paris (VIIe)
Château de Bourouilla
Came (B.P)
Came ce 16 10 21
Monsieur
Le règlement d'une affaire me retient pour quelques jours encore dans notre propriété de Faucille.Je pense bien pouvoir regagner Bayonne d'ici le 25 (...) Je vous téléphonerai afin de convenir sans tarder d'un rendez vous avec vous,Monsieur,qui voulez bien vous intéresser de façon toute particulière à Laventie la filleul de Bayonne.
Monsieur Castagnet sera sans doute près de son retour.Il sera donc possible d'envisager une très prochaine réunion des personnes susceptibles de faire partie du comité d'action dont nous avons parlé ensemble.
Combien je vous suis reconnaissante de m'aider dans ma tache et d'en assurer le succès grâce à votre actif et influent concours.
Laissez moi vous exprimer ici mes très vifs remerciements.
Recevez Monsieur l'assurance de mes sentiments très distingués.
G.de Langalerie
Déléguée des Villages libérés


Extrait du registre des délibérations du Conseil municipal de Biarritz 

séance du 27 octobre 1921



Étaient présents:MM.Petit,Maire,Président;Fitte et Laparra, adjoints; Augey,Bastide,Berne, Berrogain, Boterel, Bourcier, Duplantier, Gastambide, Guilhou, Gerrard le Pladec,Lalanne,Labat,Laharry,Moussempès,Vernaudon.
Excusés:M.MClaisse,Dumont,Laborde,Patou.
Adoption du village de Laventie (P.de Calais)
Monsieur le Maire présente le rapport suivant
Messieurs
L'ancien Comité des Réfugiés,devenu avec le patronage de la Ville de Biarritz,le Comité de secours aux Villages libérés,prenait sous sa protection le petit village de Bayonville,dont les 300 habitants venaient de souffrir toutes les tristesses de quatre années d'occupation.Il s'agissait là d'une adoption bénévole acceptée sur la simple demande de personnes charitables dont le groupe conservait un caractère privé.
Depuis,les Pouvoirs Publics se sont préoccupés de la recherche officielle de marraines pour les malheureux villages des Régions libérées.
Des listes ont été envoyées aux Préfets,à charge par eux de procéder à une répartition judicieuse parmi les villes du département susceptibles de recueillir en faveur d'une filleule,des ressources suffisantes.
C'est ainsi que Biarritz est actuellement sollicitée en faveur du village de Laventie (Pas-de-Calais).
Laventie ,qui se compose de trois hameaux;le Tilloy,Vanguissart et Manguissart,comptait avant la guerre 3993 habitants.
La moitié d'entre eux seulement ont pu retourner dans leur village où ils vivent actuellement dans des habitations de fortune telles que baraquements ou immeubles endommagés.
Les besoins de Laventie sont étendus:4 grands puits devant couter 15.000 fr et 4 petits,3.000 fr chacun sont indispensables.Il existe bien la possibilité d'utiliser le forage d'une brasserie pour l'installation d'un château d'eau pour toute la commune,mais cela représente une dépense de 100.000 fr.
Le cheptel fait également défaut,de même que les instruments agricoles.
D'ici quelques mois,des plans d'arbres fruitiers,principalement des pommiers,seront très désirés.
M.le Préfet,par qui nous vient la requête,propose que l'adoption projetée soit faite par les deux villes réunies de Bayonne et de Biarritz,chacune d'elles supportant la moitié des charges acceptées.
Malgré l'effort déjà réalisé en faveur de la commune de Bayonville,nous croyons devoir répondre,dans la limite de nos moyens,à l'appel pressant fait par M.le Préfet.
C'est dans ces conditions que je vous demande,Messieurs:
1°) de décider l'adoption par la ville de Biarritz,en collaboration avec Bayonne,du village de Laventie;
2°) de demander à M.le Maire de faire auprès du Comité de Bayonville,lequel a déjà répondu à son appel avec tant de dévouement,une démarche pour lui faire accepter de joindre à sa charitable activité,la gestion et l'envoi des fonds recueillis en faveur de Laventie;
3°) de voter un centime extraordinaire pour une période de dix ans,afin d'assurer au comité de Bayonville,qui deviendrait désormais celui de BAYONVILLE-LAVENTIE,un fonds ayant un caractère permanent et officiel.
ADOPTE
Sur une demande de M.Fitte,le Conseil précise que ce centime extraordinaire est voté pour une durée de dix années.
Le présent extrait certifié conforme au registre a été affiché à la porte de la Mairie le 30 Octobre 1921.
Biarritz,le 19 novembre 1921,le Maire


Document dactylographié
4 novembre 1921
Sur l'initiative de Mme de Langalerie,déléguée du Secrétariat Français des villages libérés,les communes de Biarritz et de Bayonne ont décidé d'adopter en commun le village de Laventie (Pas de Calais).
Mais parallèlement à l'effort de ces collectivités,il serait désirable que des initiatives individuelles viennent compléter l’œuvre de solidarité nationale qui va être réalisée.A cet effet,je vous propose de constituer un Comité dont la première réunion aura lieu à la Mairie de Bayonne Lundi prochain,7 novembre,à 14 heures 30.
Je vous serais très obligé de vouloir bien assister à cette réunion au cours de laquelle il sera procédé à un échange de vues dans le but d'assurer une aide aussi efficace que possible aux habitants du village que nous nous proposons d'adopter.
Veuillez agréer,M         l'expression de mes sentiments très distingués.
Le Maire (de Bayonne)

Constitution à Bayonne du Comité d'adoption du village de Laventie


Papier en-tête Mairie de Bayonne ,document non daté
Œuvre de secours aux villages libérés
Adoption par la Ville de Bayonne du village de "Laventie"

Constitution du comité
Colonne gauche
Mmes Alexandre Molinié,
Guichené,
Lebeuf,
Artéon,
Léon Fossat,
Georges Lasserre,
Pambrun,
Burdet Mason,
de Marien,
Edmond Foy,
Cabaud
Colonne droite
MM.Alexandre Molinié
de Caze
Boissel _annotation ; Président_
Boisviel
Sillyé
Malagarie
Ramond

Centre,partie inférieure du document,annotations
S/Préfet
Maire
Général de Division
Mr l’Évêque

Président;Ct Boissel
Mme la générale Cabaud
Vice Président.M.Casedevant
Mme Foix
Vice Président:M.Ramond Président de l'UNO
Mme Guichené
secrétaire trésorier:M.Malagarie


Lettre manuscrite.
Papier à en-tête
Paul Ramond
Notaire
7,rue Thiers Bayonne
Étude fermée le samedi à partir de midi
Bayonne,le 5 novembre 1921
Monsieur le Maire
Il me sera à mon grand regret absolument impossible d'assister à la réunion à laquelle vous me convoquez lundi prochain 7 9bre à 14h30 (adoption du village de Laventie).
Le même jour en effet et à la même heure,se tient dans un local de la mairie,l'assemblée semestrielle des notaires de l(arrondissement;je ne puis manquer de m'y rendre.
Vous pouvez d'ailleurs être assuré que dans la mesure de mes moyens j'aiderais mes concitoyens dans l’œuvre de solidarité (...)
Veuillez agréer Monsieur le Maire l'assurance de mes sentiments distingués.



Lettre manuscrite
Bayonne 6 novembre 1921
Monsieur Castagnet
Maire de Bayonne
J'ai le regret de vous dire que m'absentant de Bayonne pour un temps assez long il ne m'est pas possible d'assister à la réunion de demain,ni de faire partie du comité en vue de l'adoption du village de Laventie.
Croyez bien que cela ne m’empêchera pas de m'intéresser à cette œuvre de bienfaisance.
Veuillez agréer Monsieur le Maire avec tous mes remerciements pour votre aimable proposition l'assurance de mes sentiments distingués.
Signé Artéon

Lettre manuscrite.
Ioanestoenia
Halsou ce 14 novembre 1921
Monsieur le Maire,
Absent de Bayonne depuis plusieurs mois,je n'y ai trouvé que trop tardivement ,à mon tout récent passage,l'invitation que vous avez bien voulu m'adresser pour la réunion du 7 novembre,où devaient être étudiées des questions relatives à l'adoption du village de Laventie.Mais je tiens à vous assurer que mon concours dans cette œuvre de solidarité ,vous est tout acquis.
Veuillez accepter,Monsieur le Maire,l'expression de mes sentiments très distingués.
Signé Boissel


Document dactylographié.
Le Maire de Bayonne à monsieur le Colonel Duvot
Villa Régise
Route de Marracq
17 novembre 1921
Mon Colonel,
J'ai l'honneur de vous demander de vouloir bien accepter de faire partie,en qualité de Secrétaire-Trésorier du Comité local qui s'est constitué à Bayonne pour l'adoption du village de Laventie (Pas de Calais).
Je vous serais très obligé de nous prêter votre aimable concours pour cette œuvre de solidarité nationale.
Veuillez agréer,Mon Colonel,l'expression de mes sentiments très distingués.



Extrait des registres des délibérations du conseil municipal de Bayonne

Séance du 19 novembre 1921

Présents
MM Castagnet,Maire,Président;Frois et Béhoteguy adjoints; Ritou, Richard, Maniron, Haurat, Durruthy, Caazlis, Maymou, Lauvray,Lachique,Delmas,Hontag,Darucq,Labastie,Laplace,Etchepare.
Excusés:MM.Ader, Caudron, Guillerme, Soulard,Mialet, Elosu, Sapaly, Pauty.
M.le Maire dit::
Messieurs,
Vous n'ignorez pas que les pouvoirs publics se sont préoccupés de rechercher parmi les villes d'une certaine importance des "marraines" pour la reconstitution  des villages des régions libérées.Des listes de villages ont été envoyées aux Préfets,avec mission de procéder parmi les villes de leur département à la répartition de communes qui leur sont signalées comme particulièrement intéressantes.
M.le Préfet nous propose l'adoption avec Biarritz du village de Laventie (Pas de Calais). Ce village qui comptait 3.993 habitants avant la guerre est composé de trois hameaux.La moitié des habitants ont seulement pu retourner dans leur village où ils vivent dans des habitations de fortune.
Les besoins de Laventie sont multiples:ce sont des puits à forer,des maisons à rebâtir,la reconstitution du cheptel,l'acquisition de plants d'arbres fruitiers etc....
C'est dans ces conditions,Messieurs,que je propose:
1°-de décider l'adoption du village de Laventie en collaboration avec Biarritz;
2°- de voter un centime additionnel extraordinaire aux quatre contributions pour une période de dix années à dater du 1 er janvier 1922.
Le produit de ce centime (4.442f 88) ajouté à celui de la Ville de Biarritz qui s'est imposée dans la meme proportion permettra à cette commune de gager un emprunt de 100.000 francs à 120.000 francs pour les travaux urgents qu'elle a besoin d’exécuter.
Indépendamment de cette aide,des Comités locaux constitués tant à Biarritz qu'à Bayonne vont faire appel à la générosité de nos concitoyens pour recueillir le maximum possible de don en argent et en nature.
Le Conseil Municipal oui le rapport qui précède délibère:
1° - Décider l'adoption du village de Laventie (Pas de Calais) en collaboration avec Biarritz.
2°-Voter un centime additionnel extraordinaire aux quatre contributions pour une période de dix années à dater du 1 er janvier 1922 dont le produit sera affecté à la constitution d'un fonds de secours en faveur de ce village.
Signés au registre les membres présents
Pour extrait conforme,
Le Maire,
Extrait .E Dépot Bayonne 4 H Art 28.










































Document dactylographié.
Le maire de Bayonne à monsieur Boissel
19 novembre 1921
Monsieur,
J'ai l'honneur de vous informer que dans sa réunion du 7 novembre le Comité que j'ai constitué en vue l'adoption du village de Laventie vous a désigné comme président.Il m'a chargé de vous en faire part et de vous demander de bien vouloir accepter ces fonctions.
Veuillez agréer,Monsieur,l'expression de mes sentiments très distingués.
Le Maire

 
Lettre manuscrite
Ioanestoenia
Halsou ce 22 novembre 1921
Monsieur le Maire,
En réponse à votre lettre du 19 novembre,qui me parviens aujourd'hui même,je vous serais très obligé de vouloir bien faire connaitre au comité constitué par vos soins en vue de l'adoption du village de Laventie que j'accepte les fonctions auxquels il m'a fait l'honneur de m'appeler.
Je rentrerai à Bayonne dès les derniers jours de cette semaine;nous pourrons donc nous mettre immédiatement à l’œuvre.
Veuillez agréer,Monsieur le Maire,l'expression de mes plus distingués sentiments.
Signé Boissel

Camarade de promo

Lettre manuscrite
Papier à en-tête E.Cazalis &J.Lacroix
Ingénieurs des Arts & Manufactures
Paris 11,Rue Gounod Tel.Wag.71.87
Bordeaux,13 Cours Tournon Téléph.24.12
Bordeaux 25 novembre 1921
Monsieur le Maire de la Ville de Bayonne
Monsieur le Maire,

J'ai bien reçu votre lettre du 17 nov. que j'ai trouvée au bureau au retour d'un de mes fréquents voyages dans le Pas de Calais,et vous en remercie bien vivement.Je crois comprendre par la teneur de votre lettre que nous sommes camarades.Seriez-vous donc le camarade de la promo 09 dont les fonctions électives ne sont pas mentionnées à l'annuaire 21??. Je me féliciterais de cette rencontre qui me permettrait d'adresser à un camarade les sincères remerciements que je vous dois.
Les renseignements que vous me donnez sont forts intéressants et la filleule de Bayonne peut se féliciter d'avoir une marraine aussi généreuse.Il serait peut être intéressant d'étudier avec les Comités locaux si une visite du Conseil Municipal ou de notable de Laventie ne serait pas un élément de propagande intéressant pour la cause de cette commune.Serait ce abuser de votre complaisance que de vous demander à quelle adresse je pourrais
m'aboucher avec ces comités?
En vous remerciant encore,je vous prie d'agréer mon cher camarade l'expression de mes sentiments les meilleurs.
Lacroix.

Lettre dactylographiée.
Préfecture des Basses-Pyrénées
Cabinet du Préfet
Pau,le 28 novembre 1921
Le Préfet des Basses-Pyrénées à Monsieur le Maire de Bayonne
Monsieur le Maire,
Par sa délibération du 19 novembre courant,le Conseil Municipal de Bayonne a bien voulu décider l'adoption du village de Laventie (Pas-de-Calais),en collaboration avec la ville de Biarritz.
Je tiens à vous remercier de ce geste de solidarité,que je serai heureux de citer en exemple à quelques communes du département et qui n'ont pas encore répondu à l'appel de l'Union des Grandes Associations Françaises,dont je me suis fait l'interprète  à plusieurs reprises au cours de mes tournées.
Je vous serai obligé de vouloir bien faire part de mes remerciements aux membres de votre Conseil Municipal,à l'occasion de la plus prochaine réunion de cette Assemblée.
Veuillez agréer,Monsieur le Maire,l'assurance de ma considération très distinguée et de mes meilleurs sentiments.
Le Préfet.

Arrêté préfectoral


Pau,le 1 er décembre 1921
Préfecture des Basses-Pyrénées

Nous,Préfet des Basses-Pyrénées,Chevalier de la Légion d'Honneur,
Vu,en date du 19 Novembre 1921,la délibération par laquelle le Conseil Municipal de Bayonne a voté,pour une période de dix années,une imposition extraordinaire de 1 centime additionnel au principal des quatre contributions directes pour venir en aide au village dévasté de Laventie (Pas-de-Calais).
Vu les pièces dont la production est prescrite par les instructions.
Vu le chiffre du principal des quatre contributions directes de la commune s'élevant à 443.953 f 09;
Vu les lois des 5 Avril 1884 et 7 Avril 1902;
Considérant qu'il est très équitable que les communes épargnées par l'invasion viennent en aide à celles qui ont été détruites.
ARRÊTONS:
Art.1er-La commune de Bayonne est autorisée à s'imposer extraordinairement ,pendant 10 ans,à partir de 1922,un centime additionnel au principal des quatre contributions directes pour en affecter le produit à secourir le village dévasté de Laventie (Pas-de-Calais).
Art.2-Des expéditions du présent arrêté seront adressés à M.le Maire de Bayonne et à M.le Directeur des Contributions directes chargés d'en assurer l’exécution.


Lettre dactylographiée.
Mairie de Bayonne à Monsieur le Maire de Villefranque
Bayonne le 9 décembre 1921
Monsieur et cher Collègue
Anglet,Bassussary,Arcangues,Boucau,Lahonce,Mouguerre,St Pierre d'Irube,Urcuit,Villefranque
Sur la demande de M.le Préfet des Basses-Pyrénées ,la Ville de Bayonne a adopté en commun avec la Ville de Biarritz,la commune de Laventie (Pas de Calais) comprise au nombre des villages libérés à reconstituer.
Afin de contribuer à cette reconstitution,le Conseil Municipal de ces deux villes à décidé d'inscrire,pendant 10 ans,à leurs budgets respectifs,une imposition de 1 centime additionnel aux quatre contributions directes dont le
produit permettra à la commune de Laventie de gager un emprunt pour les travaux urgents qu'elle a à exécuter.
Pour compléter l’œuvre entreprise et en vue de coordonner les efforts des initiatives individuelles qui voudraient y collaborer,j'ai constitué,en ce qui me concerne un comité local présidé par M.le Commandant BOISSEL (Mousserolles,Maison Gayon ) à Bayonne.
J'ai l'honneur de solliciter votre concours en vous demandant de faire voter par votre Conseil Municipal un secours au profit du village que nous avons adopté.Je vous demande également de bien vouloir seconder les efforts de notre Comité de Bayonne qui va adresser un appel à votre population,en l'aidant à recueillir les souscriptions particulières qu'il sollicitera.
Dans l'espoir que vous accepterez de vous associer à cette œuvre de solidarité nationale,je vous prie d'agréer,Monsieur et cher Collègue,l'expression de ma considération très distinguée
Le Maire
Au recto,en marge,une annotation :Cantons Espelette et Ustaritz adoptent une autre commune Lestrem
Au verso ,une annotation:Lestrem adoptée par cantons Ustaritz et Espelette en date du 5 juin 1920

Document dactylographié.
9 décembre 1921
Monsieur le Président,
J'ai l'honneur de vous informer que j'ai adressé,selon,vos suggestions,aux maires des communes des deux cantons de Bayonne et au maire de la commune de Villefranque,une lettre dont je vous envoie copie sous ce pli.Il vous appartient,en qualité de président du Comité,de faire appel aux initiatives privées dans ces diverses communes pour vous aider à recueillir des souscriptions particulières destinées aux secours à attribuer aux habitants de Laventie.
Veuillez agréer,Monsieur le Président,l'expression de mes sentiments très distinguées.
Le Maire,



Document dactylographié.
13 décembre 1921
Le Maire de Bayonne à Monsieur le Sous-Préfet
Bayonne
J'ai l'honneur de vous adresser sous ce pli une demande formulée par le président du Comité Bayonne-Laventie en vue d’être autorisé à organiser une loterie au bénéfice du village libéré de Laventie.
Je n'ai pas besoin d'insister sur le caractère de l’œuvre patronnée par ce Comité pour être assuré que vous voudrez bien appuyer d'un avis favorable,auprès de M.le Préfet,la requête que je vous transmets en vue d'obtenir l'autorisation nécessaire à l'organisation de cette loterie.
Le Maire


Lettre dactylographiée.
Anglet le 19 décembre 1921
Le Maire d'Anglet à Monsieur le Maire de Bayonne
Monsieur le Maire et cher collègue
En réponse à votre lettre du 9 décembre 1921,j'ai l'honneur de vous aviser que,dans sa dernière séance,le Conseil Municipal d'Anglet à décidé d'allouer sur son budget,pendant dix ans ,à la commune de Laventie que la Ville de Bayonne a adopté,la valeur d'un centime additionnel.
Notre centime vaut actuellement 609 francs et est en voie de rapide progression.
D'autre part je m'efforcerai de seconder dans ma commune les efforts de votre Comité Bayonnais pour recueillir le plus de dons et de souscriptions possible en sa faveur.
Veuillez agréer,Monsieur le Maire et cher collègue,l'expression de mes sentiments les plus distingués et dévoués.


Lettre manuscrite
28 décembre 1921
Le Maire de Bassussary à Monsieur le Maire de Bayonne

En réponse à votre lettre du 9 décembre courant ,j'ai l'honneur de vous faire savoir que je me propose de faire voter un secours aussi important que possible en faveur de la commune de Laventie (P.deC) lors de l'établissement du prochain budget.
Déjà,pour répondre à un un de vos appels antérieurs,la commune a voté à partir de 1922 et pendant 3 ans un secours de 100 f au profit de la commune de Oignies s/Rivière (P.de Cal.)
Veuillez agréer,Monsieur le Maire l'assurance de mes sentiments les plus distingués.


Lettre manuscrite.
Comité Bayonne Laventie
Bayonne le 9 janvier 1922
Monsieur le Maire,

J'ai rendu compte de notre conversation aux membres du Comité Bayonne-Laventie,au cours de la réunion du 6 janvier dernier.Ils m'ont chargé-et je m'en acquitte bien volontiers-de vous adresser tous leurs remerciements pour la pensée que vous avez eue de réserver à Laventie la journée de l'inauguration du monument aux morts.Cette idée a été unanimement approuvée.Le projet de bal populaire a été en conséquence abandonné.
J'ai écrit,ainsi qu'il était entendu,à M.le Maire du Boucau pour lui demander un rendez-vous.Aucune réponse ne m'est encore parvenue.
J'ai l'intention de me rendre à Laventie dès la semaine prochaine,car il y a tout avantage à ne pas différer ce voyage si nécessaire.Notre comité sera très reconnaissant à la ville qui veut bien en prendre les frais à sa charge.Je ne partirai d'ailleurs pas sans vous avoir revu.
Veuillez accepter,Monsieur le Maire,l'expression de mes très distingués sentiments.
Signé Boissel


Document dactylographié.
Le maire de Bayonne au maire de Laventie
6 février 1922
Monsieur et cher Collègue

Je suis heureux de vous informer que M.le Préfet a autorisé la commune de Bayonne à s'imposer extraordinairement pendant une période de dix années,à dater du 1 er janvier 1922 de un centime additionnel aux quatre contributions directes en faveur du village de Laventie.
Le produit de ce centime s'élevant à 4.442 f 88 ajouté de quelques communes environnantes qui se sont imposées dans la même proportion,vous permettra de gager un emprunt assez important pour les travaux urgents que votre commune a besoin d’exécuter.
Veuillez agréer,Monsieur et cher Collègue,l'expression de mes sentiments très distingués.
Le Maire

Document dactylographié
Le maire de Bayonne
25 mars 1922
Monsieur et Cher Collègue,
A la date du 6 février dernier j'ai eu l'honneur de vous adresser la lettre dont je vous envoie copie au cas où elle ne vous serait pas parvenue.J'y joins la délibération prise par le Conseil Municipal portant vote de l'inscription ,pendant dix années,au budget communal,à dater du 1 er janvier 1922,de un centime additionnel,à dater du 1 er Janvier 1922,de un centimes additionnel aux quatre contributions en faveur de Laventie.
Veuillez agréer,Monsieur et Cher Collègue,l'expression de ma considération très distinguée
Le Maire,


Lettre manuscrite
La Ventie (Pas de Calais) 4 avril 1922
Monsieur et Cher Collègue
Absent de La Ventie depuis près de trois semaines,j'ai trouvé à mon retour votre lettre du 25 mars dernier.
Je m'empresse de vous dire que je n'ai pas reçu la lettre que vous m'avez adressée le 6 février pour m'annoncer officiellement que votre ville généreuse avait adopté la commune de La Ventie .C'est la raison pour laquelle je n'ai pas répondu à votre aimable communication.(...)


Extrait du Registre aux délibérations du conseil municipal de la commune de Laventie

Document manuscrit.
Le dix juillet 1922

Présents:MM.Duquesne,maire,Massy et Barrois, adjoints, Gruson, Lejosme, Vermès, Delebarre, Louis, Willebien,  Debarge, Morsana, Bogaert, Delebarre Charlemagne,Fruchart, Leconte, Deretz, Dommesent, Bourel, Docteur Six,Conseillers municipaux.
Absents:MM.Turpin,Billiet,Wallart et Degand,Conseillers municipaux excusés.
Monsieur Bogaert le plus jeune des membres a été élu secrétaire.

Monsieur le maire propose au Conseil d'adresser aux Conseils municipaux de Bayonne et Biarritz la motion suivante en raison du geste généreux de ces deux villes en faveur de la Commune de La Ventie sinistrée.
Au cours de la séance Monsieur Duquesne,maire donne lecture d'une lettre de monsieur le maire de Bayonne l'informant que les villes de Bayonne et Biarritz villes marraines de Laventie ont voté en faveur de cette commune pour une période de dix années consécutives un centime additionnel dont le produit peut être évalué annuellement à 10.000 francs.
Monsieur Duquesne  propose aux conseillers municipaux de se faire les interprètes de toute la population Laventinoise pour offrir à ses généreux bienfaiteurs ses remerciements les plus chaleureux et l'expression de sa reconnaissance émue.Ce sera l'éternel honneur des habitants de Bayonne,Biarritz et la région d'avoir voulu ce geste magnifique de solidarité patriotique ,d'avoir tendu une main fraternelle et secourable à leurs compatriotes
(mot illisible) des marches du Nord (...)


Lettre manuscrite.
La Ventie 19 juillet 1922
Cher Monsieur le Maire
J'ai l'honneur de vous envoyer ci-inclus une adresse de remerciements votée par le Conseil municipal de la Ventie au Conseil municipal de Bayonne à l'occasion du don généreux que votre ville a bien voulu faire à ma commune sinistrée.
Je vous suis personnellement très reconnaissant de la grande sympathie que vous avez témoignée à nos malheureux concitoyens.
Je me ferai un devoir d'aller vous rendre visite pour vous remercier de nous avoir aidé à relever les ruines et les dévastations de la guerre.
Veuillez agréer,cher Monsieur le Maire,l'expression de mes sentiments très distingués.
Le maire de La Ventie
Conseiller d'arrondissement
Signé Duquesne


Document dactylographié.
Le Maire de Bayonne à Monsieur Duquesne Maire de La Ventie (Pas de Calais)
24 juillet 1922
Mon Cher collègue
J'ai l'honneur de vous accuser réception de l'adresse de remerciements que le Conseil Municipal de Laventie a voté à la Ville de Bayonne dans sa dernière réunion et de vous exprimer combien je suis touché du témoignage ému de gratitude et de reconnaissance qu'elle m'apporte.
Je vous prie d’être mon interprète et celui de mes collègues du Conseil Municipal auprès des Membres de votre Assemblée Communale pour leur exprimer nos bien vifs remerciements et leur dire que la ville de Bayonne est heureuse d'avoir pu,dans la modeste mesure de ses moyens,contribuer à une grande œuvre de solidarité nationale,en aidant la commune de Laventie à relever ses ruines.
Veuillez agréer,mon cher collègue,l'expression de mes sentiments très distingués.
Le Maire.


Lettre manuscrite.
Mairie de la Ventie
La Ventie le 31 décembre 1922
Le Maire de La Ventie et la Municipalité de cette ville,en leur nom et au nom de la population entière,envoient à la Municipalité et aux habitants de Bayonne,l'assurance de leur profonde gratitude pour les efforts faits par la ville marraine pour venir au secours de leur commune victime de la guerre.
Ils leur adressent à l'occasion du renouvellement de l'année,l'expression des meilleurs vœux qu'ils forment pour la prospérité de la ville de Bayonne et le bonheur de ses habitants ,avec le ferme espoir de voir toujours régner entre les deux villes la concorde et l'amitié sincère qui les unit.
L'adjoint,le 1 er adjoint,Le Maire de La Ventie Conseiller d'arrondissement signé Duquesne


Document dactylographié.
8 janvier 1923
Très sensible à votre adresse de sympathie et aux vœux qu'elle lui apporte la Municipalité de Bayonne vous envoie son salut le plus cordial avec les souhaits qu'elle forme pour le relèvement et la prospérité de la commune de Laventie auxquels elle est heureuse d'avoir pu contribuer
Le 2 e adjoint,le 1 er Adjoint,Le Maire de Bayonne.

Lettre dactylographiée
Mairie de Laventie
Laventie,le 9 juillet 1925
Monsieur le MAIRE de la ville de Bayonne
Monsieur le Maire,

Le Conseil municipal de BAYONNE a bien voulu par une délibération en date du 5 novembre 1921,adopter le village de LAVENTIE,en collaboration avec Biarritz et voter un centime extraordinaire  aux quatre contributions pour une période de 10 ans,à dater du 1 er janvier 1922 dont le produit sera affecté à la constitution d'un fonds de secours en faveur de ce village.
En remerciant de nouveau vos concitoyens de leur geste généreux,je me fais un devoir ,après s’être inspiré des besoins les plus urgents de la population Laventinoise,a décidé d'affecter les sommes votées par le Conseil municipal de votre ville ,par celui de la ville de BIARRITZ et par par celui de la commune d'ANGLET à la réalisation d'un projet d'adduction d'eau potable dans l'agglomération urbaine de LAVENTIE.
Ce projet,étudié par les services du génie rural du P.d.C. et approuvé par les pouvoirs publics étant susceptible d’être réalisé à bref délai,j'ai l'honneur de vous demander si la Commune de LAVENTIE peut disposer des sommes provenant du Centime additionnel voté par votre Conseil Municipal pour en affecter le montant à payer à due concurrence les travaux d'adduction d'eau après que ceux-ci auront été mis en adjudication  (....)


Document dactylographié.
Le maire de Bayonne au maire de Laventie (Pas de Calais)
17 juillet 1925
Monsieur et cher collègue,
J'ai l'honneur de vous accuser réception de votre lettre du 9 juillet par laquelle vous voulez bien me faire part de votre intention d'affecter le produit du centime extraordinaire aux 4 contributions voté par la Ville de Bayonne en faveur de votre commune,à la réalisation d'un projet d'adduction d'eau potable dans l'agglomération urbaine de Laventie.
Je m'empresse de vous faire connaitre que je n'ai aucune objection à formuler au sujet de l'emploi que vous projetez des fonds mis à votre disposition;il me parait,au contraire,que votre projet s'inspire très heureusement des besoins de vos administrés et que vous ne sauriez trouver une meilleure utilisation des subsides que la Ville de Bayonne est heureuse de pouvoir vous offrir.
Veuillez agréer,Monsieur et cher Collègue,l'expression de mes sentiments très distingués.











































Les pièces du dossier d'adoption de Laventie (Pas-de-Calais) sont consultables en salle de lecture du Pôle de Bayonne et du Pays Basque -AD 64- 39 avenue Duvergier de Hauranne 64100 Bayonne
sous la cote E dépôt Bayonne 4 H Art 28.

Pour en savoir davantage 



Gabriel,Prosper Castagnet, maire de Bayonne








Sur le site de l'Assemblée nationale,une biographie de Gabriel, Prosper CASTAGNET (1886 - 1960)
maire de Bayonne (cliquez sur le bouton  Biographie situé en haut à droite)

Sur le Commandant Boissel François Frédéric William président du Comité d'adoption,futur directeur du Musée Basque de Bayonne,voir la base Léonore qui donne accès aux dossiers nominatifs des personnes nommées ou promues dans l'Ordre de la Légion d'honneur depuis 1802
Dossier Légion d'Honneur : 19800035/0057/6981 Vue 16/18

Dossier Légion d'Honneur : 19800035/0057/6981 Vue 9/18





































































 



Laventie sur Wikipédia

Le site internet de la ville de Laventie .A la rubrique Patrimoine  Cadre de Vie ,Noms des rues,la rue Alfred Duquesne:
"Alfred Duquesne, maire de Laventie en 1918, puis réélu en 1923 et 1926. C'est à lui que l'on doit, en grande partie, la reconstruction de la ville après la guerre 1914-18."