Léonce Dufau
?-1900
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Extrait d'acte de décès Léonce Dufau décédé à Mexico 9 juillet 1900 |
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Extrait d'acte de décès Léonce Dufau |
Partage d'archives publiques et privées liées au département des Basses-Pyrénées. 1790-1969
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Extrait d'acte de décès Léonce Dufau décédé à Mexico 9 juillet 1900 |
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Extrait d'acte de décès Léonce Dufau |
Lettres à Marie Arnaud
Bayonne Bordeaux Mexico (1891)
Parmi divers papiers sauvés de la destruction par Gilbert Arragon bouquiniste de la rue Sainte Catherine à Bayonne, une poignée de lettres datées de 1891.Elles étaient adressées à Gracieuse Marie Arnaud née à Bayonne le 10 avril 1867,épouse de Jean Pierre Jules Decamps, vétérinaire militaire.
Les lettres ont été écrites par deux bayonnais :
Le jeune frère de Marie Arnaud,Joseph Jean Baptiste dit Chevalier,
Une amie,Hélène Prosperine Louise Puyo, épouse de Victor Dominique Eugène Calvet, commerçant exerçant à Mexico.
Bayonne, le 23 mars 1891
Bien chère Marie
Voici ma dernière lettre de France, écrite le jour de mon faux départ, car il faut que je te dise que je ne pars pas aujourd’hui lundi. Je ne quitterai Bayonne qu’après demain mercredi pour prendre le vapeur à Bordeaux vendredi ou samedi au plus tard.
Je suis donc Bayonnais pour deux jours de plus ce qui je t’assure ne contrarie nullement maman.
Je commence cette semaine comme un véritable noceur. Hier r nous avons tous dîné chez marraine pour les adieux et aujourd’hui je suis invité également à dîner chez Lascoutx où Léon * est arrivé samedi pour prendre 15 jours de vacances veut m’avoir une dernière fois. Maintenant je n’ai plus qu’une visite à faire et quelques petits achats, puis je serai totalement libre.
Merci de ta bonne note et du gentil petit poisson qui va tout de bon traverser l’océan et faire sur carton plus que nous font peut-être certains de ces véritables congénères. Dis à Jules que je prends bonne note de ces bons conseils. Il n’est pas le premier à me faire ces recommandations mais celles qui me les ont faites jusqu’à présent n’avaient que de belles théories affermies par aucune expérience.
Ainsi donc une dernière fois, adieu. Embrasse bien fort Jules pour moi, et pour toi reçois mille caresses de ton petit américain.
Ch Arnaud
Mamita vous embrasse (..)en attendant le mois de juin. Adieu.
Complément du blog
Lascoutx Joseph Jean Baptiste Léon Adrien, médecin militaire (Bayonne 1873-1947)
Hôtel de Bayonne, Bordeaux le 26 mars 1891
Bien chère Marie
À l’heure où tu liras ces lignes, j’aurai déjà commencé mon voyage de Bordeaux à Pauillac, peut-être même serai-je déjà livré à la volonté de Monsieur l’Océan Je quitterai Bordeaux demain matin, vendredi à 8 heures. Papa et Maman pourront venir m’accompagner jusqu’au paquebot qui est de 4500 tonneaux ; tu vois que c’est gentil ; et pour garnir tout cela il n’y aura que 15 voyageurs, aussi nous pourrons facilement danser le quadrille sur le pont. J’espère et je désire continuer le voyage aussi bien que nous l’avons commencé. Nous sommes tous très gais, mangeons chacun pour quatre et dormons tous pour huit. Ce matin nous sommes sortis avec la pluie, mais cela n’a pas duré longtemps. Papa et moi nous sommes allés sur les quais pour voir i le mouvement du port et jeter un coup d’œil sur mon lieu de départ. Depuis le temps est douteux mais pas trop mauvais, aussi nous sommes déjà allés voir M.Moncousin qui nous a invité à dîner et je profite pour t’écrire du moment où maman prend le mathé..*
Ainsi donc au revoir. Embrasse Jules pour moi et pour tous et garde pour toi le dernier baiser que ton frère t’envoie de France .
Adishatz.
Ch Arnaud.
*La mère de Marie et de Chevalier Arnaud,Catherine San Estevan est originaire de Montevideo . Le maté est une boisson sud-américaine
Mexico, le 30 mars 1891
Ma bien chère amie
Vraiment j’ai trop tardé à vous écrire, mais puisque je reconnais ma faute j’espère que voilà pardonnée et je veux vous assurer que malgré cela je n’ai cessé de penser à vous un seul instant.
Dans votre lettre vous me faisiez part des événements qui s’étaient succédé dans votre famille à ce moment-là : la mort de la pauvre Madame Bégué et le départ de Chevalier.
Vous ne vous doutiez pas alors ma chère amie que son voyage pour le Chili étant différé c’est à Mexico qu’il irait …
Qu’il se déciderait à quelle famille pour se retrouver ici avec une amie véritable lion et de futurs amis.
Avouez avec moi que la destinée à des circonstances bizarres…. Alors que tout enfant Chevalier recevait nos caresses et s’attachait à nous nous étions loin de supposer qu’un jour viendrait où lui et moi quitterions notre famille pour des régions lointaines !!...
Même quand j’ai quitté Bayonne, je ne croyais pas que quelques mois plus tard votre frère viendrait me rejoindre.
Chevalier en écrivant la semaine dernière me disait qu’il voulait aller à Tarbes pour vous annoncer la nouvelle.
J’aurais donné quelque chose pour pouvoir juger de l’effet qu’aurait produit cette nouvelle sur vous …
Mon cher Victor a reçu aussi une lettre de Monsieur Arnaud le remerciant d’avoir voulu s’occuper de trouver un emploi pour Chevalier. C’était inutile, car c’est offert de bon cœur, on ne s’engage pas à s’occuper de tous les jeunes gens, mais connaissant Chevalier, comme je le connais, mon mari n’a pas hésité un instant.
Nous avons hâte de savoir s’il a changé d’avis pour s’embarquer. Victor redoute qu’il ait pris le vapeur Marseille, ce bateau étant spécialement un navire de marchandises et mettant beaucoup plus de temps pour effectuer ses voyages. Enfin j’ai hâte de le voir arriver……
Comme vous me le dites Chevalier va faire un grand vide pour Monsieur et Madame Arnaud ; ce qui atténuera tant soit peu leurs regrets, c’est la pensée qui sera près de nous et que quoiqu’il arrive, nous serons là toujours disposés à lui être utile.
Je vais donc avoir de vos nouvelles de vive voix et de celle de ma famille. _illisible _ne faut-elle ainsi vous accompagner notre cher voyageur !!....
Excusez-moi ma chère amie si je suis brève aujourd’hui, mais je une foule de lettres écrire. Du reste j’attends la vôtre avec impatience et ne perdrai pas une minute pour y répondre.
Rappelez-nous, mon mari et moi au bon souvenir de Monsieur Decamps, mon Victor vous envoie ses amitiés et moi, ma chère amie en vous embrassant un millier de fois je vous dis bien à vous.
Hélène
Vous pouvez m’écrire n’importe quel jour, Il y a constamment des départs. Mettez simplement au-dessus de l’adresse Voie de New York.
Mexico,2 mai 1891
Bien chère Marie
Vous êtes furieuse contre moi, j’en suis sure et pourtant je ne suis pas coupable. J’attends tous les jours l’arrivée de Chevalier pour répondre à votre bonne lettre, le voilà parmi nous depuis jeudi soir et comme vous le voyez je m’empresse de vous l’annoncer.
Il jouit d’une excellente santé ayant supporté la traversée comme un vieux marin, je l’ai trouvé tel que je l’ai laissé à Bayonne voilà bientôt un an !!
Inutile de vous dire si nous avons parlé de vous et de nos deux familles, nous continueront à le faire, de cette manière l’exil vous paraîtra moins lourd !!.Chevalier fait sa correspondance près de moi, nos deux lettres vous parviendront ensemble et j’espère que vous répondrez bien vite.
Comme doit vous le dire votre frère il est placé chez Victor, cette nouvelle l’a rendu bien heureux et Monsieur et Madame Arnaud qui le désiraient tant en seront satisfaits, j’en suis sure.
De cette manière Chevalier ne fera pas ses débuts chez des étrangers chose souvent ennuyeuse pour un jeune homme qui arrive en pays inconnu.
Nous ferons tout qui dépendra de nous pour qu’il s’habitue bien vite et nous efforcerons de lui remplacer sa famille absente. Vraiment, il me parait impossible quelques fois de le voir près de nous, qui l’aurait jamais cru !!
Vous ne serez point surprise ma chère amie, si je ne suis pas longue aujourd’hui, mais ayant besoin d’écrire à Madame Arnaud et chez moi, mon temps est un peu limité.
Un de ces jours je vous donnerai plus de détails.
En attendant veuillez recevoir ainsi que Mr Décamps un bon souvenir de mon mari, ne m’oubliez pas près du votre et acceptez mille bons baisers de votre amie qui est heureuse de de pouvoir parler de vous.
Hélène
Vendredi prochain fera un an que nous sommes mariés !!!Avouez que le temps passe vite.
Au revoir
Mexico,2 mai 1891
Bien chère Marie
Comme je te l’avais promis, je prends la plume du papier et de l’encre pour te dire que ….lis et tu verras. Je ne te parle pas de mon voyage et de mon arrivée car maman t’enverra mon journal et c’est inutile de répéter i ce que j’ai déjà écrit.
En arrivant, Hélène m’a remis tes lettres ainsi que le discours espagnol de Jules qui m’a bien fait rire. Je profite aujourd’hui de sa permission d’écrire très brièvement. Mais dorénavant je t’écrirai plus longuement et te tiendrai au courant de ce qui se passe par ici En ce moment, Hélène écrit à mon côté à la maison pour faire connaître à Papa et à Maman nos nouvelles conventions. Monsieur Calvet m’a pris dans son magasin en remplacement d’un commis qui vient de le quitter. C’est bien le cas de dire que le malheur des uns fait le bonheur des autres. Je vais être logé dans la maison et prendre la pension avec A.Pradère et Vic. Lundi je vais descendre au magasin commencer ma nouvelle vie et prendre une place que j’espère ne plus quitter.
En attendant le plaisir de vous lire, je vous embrasse tous deux bien fort.
Votre frère dévoué.
Ch.Arnaud.
Tu trouveras ci-joint un chromo représentant le vapeur Le Havre. Le Havre est le bateau modèle sur lequel ont été construits les 8 navires de la compagnie commerciale. Remplace donc Havre par Marseille et tu auras la représentation exacte du navire qui m’a transporté vers ces rives lointaines.
Encore un gros baiser aux deux.
Mexico 14 juin 1891
Bien chère Marie
J’ai reçu ta lettre ou plutôt vos lettres dans le courant de la semaine, mais par le manque de temps, je me suis vu obligé d’attendre à aujourd’hui dimanche pour vous répondre. Je t’écris de ma chambre en face de ton éventail qui fait très bien au-dessus de ma commode. Papa est au milieu, marraine et toi à ses côtés, escortée chacune de vos moitiés : dessous sont les enfants avec Carmen et en bas tout à fait encore papa lorsqu’il était jeune. Sur ma commande est placé Jules photographié à la cramador. ; depuis deux jours il a pour compagnon M. Carnot que Papa m’a envoyé : la société je crois n’est pas mauvaise.
En arrivant au Mexique J’ai eu comme tout le monde mes petites à dispositions D’abord j’ai saigné les premiers jours 5 ou 6 fois du nez. Je me suis comparé pour m’expliquer la provenance de ces saignements, à une pompe aspirante. De même lorsqu’on fait le vide dans le tuyau l’eau se précipite et monte, de même que notre sang n’étant plus retenu par le poids d’une même colonne d’air cherche à s’échapper et trouvait par le nez une issue à sa guise, il nous donne la peine de salir des mouchoirs. C’est un tribut que payent tous les étrangers. Après deux purges sans effets, j’ai eu de fortes coliques que l’on a laissées sévir toute une matinée afin de ramoner la cheminée :à midi craignant que ça ne me fatiguait pas trop on a songé à fermer les écluses. J’ai pris un remède à la mexicaine qui se composait de 2 cuillerées d’amidon dans un verre d’eau sucrée avec une goutte de citron et aussitôt tout s’est arrêté comme par enchantement. Le remède est chic et pas cher.
Le climat est fort bon ici et cependant il y a des petites précautions à prendre. De l'ombre au soleil Il y a de 23 à 30° de différence aussi les gens du pays vous recommandent de passer le moins possible de l’ombre au soleil et vice versa. Le soir en sortant des appartements chauds se frotter les yeux à cause de la force du serein qui on en a vu des exemples pourrait vous aveugler. On doit se baigner au moins tous les 15 jours et pour bien faire tous les 8 jours. Il n’y a qu’une seule fièvre à Mexico mais qui y est en permanence c’est le typhus. Comme l’habitude est une seconde nature on n’y songe pas, et si on en parle c’est avec une grande tranquillité comme qui parlerait d’un mal aux dents
Dans ma prochaine je vous parlerai des habitants de leurs habitudes, puis des plantes et des fruits persuadés que cela intéressera Jules.
En attendant le plaisir de vous lire je vous embrasse aux deux de cœur.
Votre frère dévoué
Ch. Arnaud
Hélène que j’ai vu en montant se rappelle aux bons souvenirs de Jules et envoie ses amitiés à Marie.
Mexico 25 juillet 1891
Ma bien chère Marie
Votre bonne lettre et celle de Madame Arnaud m’ont fait grand plaisir ;quand ces lignes vous parviendront vous serez à Bidache près de vos parents vous rappelant votre vie passée et en goûtant encore les charmes.
Je compte donc sur votre bonne obligeance ma chère amie pour remercier votre mère de sa gracieuse attention. J’ai été très sensible à son souvenir et le petit emblème de Notre-Dame de Lourdes est précieusement conservé.
Inutile de tout nous remercier mon mari et moi de ce que nous faisons pour Chevalier ; les égards et les petits soins que nous avons pour lui sont faits de grand cœur et j’espère qu’avec sa bonne volonté il arrivera à faire un bon employé. Il a le désir de travailler, c’est la meilleure des garanties.
(…)
Mon affection pour vous ma chère Marie est de celles que rien n’altère, ainsi donc, soyez certaine qu’à _mot illisible_ du 15 août je formerai pour vous mille vœux de bonheur !
Le bonheur vous l’avez déjà en grande partie, mais comme complètement je vous désire un bébé et alors ma chère amie vous pourrez croire que je partagerai votre joie. Vous m’excuserez si je suis brève aujourd’hui, mais j’ai plusieurs lettres à écrire ;je vous écrirai très prochainement vous donnant quelques détails sur la fête du 14 juillet.
Soyez assez bonne pour offrir à Monsieur et Madame Arnaud mon meilleur souvenir sans oublier Monsieur Décamps ; mon mari vous envoie à tous ses amitiés et moi je vous embrasse de cœur vous disant encore bonne fête .
Bien à vous de cœur.
Hélène
Mexico 16 août 1891
Bien chère Marie
J’ai reçu la semaine dernière, une de tes lettres écrites de Bayonne qui m’a fait bien plaisir. Adieu maintenant pour moi les bains de mer et de rivière, je dois me contenter de la baignoire. Adieu les rigolades sur la plage, les coups que je buvais et que je faisais boire dans le grand verre Océan. Je m’étonnais lorsque dans ton avant dernier tu ne m’avais lu qu’une seule fois. Heureusement qu’hier j’ai vu que tu me faisais amende honorable pour ton erreur. J’ai reçu également lettre de Jules et comme je tiens à ce qu’il ait directement de mes nouvelles Je te prierai d’être assez bonne pour lui envoyer à destination la présente que je continue à son adresse
Bien cher Jules
Voilà bientôt 15 jours que j’ai reçu votre amicale datée du 15 juillet, mais malgré le désir que j’aurais eu de vous répondre plus tôt, j’en ai été empêché par le surplus de travail qui m’est arrivé à la suite d’une indisposition du frère de M.Calvet.
Puisqu’on vous expédie si loin pour faire les manœuvres, que ne vous envoie-t-on pas au Mexique ; il ne vous faudrait guère plus de temps. En 16 ou 18 jours vous pouvez arriver soit par New-York soit par Veracruz et je suis bien sur que vous seriez heureux de votre excursion. Le pays est vraiment riche et beau. Vous pourriez faire provisions de tabac, de sucre de cannes, acheter de beaux chevaux pour 7 ou 8 piastres, le tout autrement bon qu’en France. A part tous les fruits que nous avons dans notre pays et que l’on retrouve ici tels que pèches, poires, prunes, raisons, figues, noix, arrivant en grande partie des Etats-Unis, vous pourriez manger du chile, des ananas, des bananes, des ahucates , des mangos , etc, tous très bons et qui pris avec modération ne vous font aucun mal. Pour ma part, le dimanche quand je reviens de faire quelque excursion, je suis toujours enchanté et émerveillé. Vous vous plaignez de la chaleur et ici il ne fait pas de bien s’en faut aussi chaud qu’en France, je ne crois pas encore avoir sué. Mais en revanche j’en ai pris ma dose en passant au tropique. Voilà 8 jours que je n’oublierai jamais. Alors que je me couchai à 2 h du matin après être resté jusqu’alors sur la passerelle avec le capitaine et le commandant. Pas la moindre brise, pas le moindre souffle qui venait rider la surface de l’eau et les voiliers attendant avec résignation qu’un changement dans l’atmosphère vienne les faire reculer ou avancer. Je ne sais pas la chaleur qui fait au Sahara mais à La Havane et à Veracruz il fait rudement chaud et je n’ai vu que le commencement de l’été Qui doit ce donc être maintenant qu’ils sont en pleine fièvre jaune. Ici ce qui nous sauve ce sont ces grandes bourrasques appelées aguacueros, comme celle qui est en train de tomber en ce moment.
Je vais à la poste, c’est l’heure du courrier. J’embrasse Marie qui prendra sa part en passant et pour vous un bon baiser de votre frère.
Ch.Arnaud
Mexico 20 novembre 1891
Bien chère Marie
Tu dois être fâchée tout rouge contre moi, car voilà une éternité que je ne t’ai pas écrit et d’après la lettre du 14 octobre que tu m’écris de Bidache, je vois que c’est avec impatience que tu attends de mes nouvelles. Cependant je ne puis pas dire que ce soit à titre de revanche car malgré mon silence tu me donnais régulièrement de tes nouvelles et j’ai encore de tes lettres datées du 7 septembre. Tantôt la flemme, tantôt le manque de temps m empêchaient de prendre la plume. Mais j’espère que tu voudras bien me pardonner ce péché confessé. Je vois que vous avez passé un été assez agité, surtout toi. Je te savais tantôt à Bayonne, à Tarbes, à Bidache, à Cambo, à Biarritz. C’est bien gentil pour une dame mariée de voltiger comme cela. Ah !si j’avais été là, je t’aurai grondé. Pour moi, je mène une vie assez paisible. Cependant laisse-moi te dire qu’il y a 15 jours j’ai été voir une course de taureaux aux bénéfices des inondés d’Espagne. Mme Carmen Ruiz de Diaz noble épouse de Porfirio Diaz président de la République présidait. L’ami Porfirio était à la gauche avec les ministres, les généraux.Et moi aussi j’y étais avec Messieurs Calvet et Al.Pradere, mais nous étions un peu plus haut avec les amis de la gloire et du soleil
Nous venons d’avoir 2 jours de fête : les Saints et les Morts. Ah lundi nous étions au cimetière français pour arranger la tombe du Père de M.Calvet. A 9 h ½ nous avons entendu la messe chantée en plein air au milieu du cimetière.
L’après dîner Urbain et moi, armés chacun d’un makila, sommes allés à un cimetière indien. Les indiens ce jour-là emportent le dîner au cimetière où ils mangent et boivent à la santé du mort, sur le morceau de terre qui recouvre le défunt qui les touche. C’est je t’assure un vrai champ de morts. Car ils boivent du pulque, tous hommes, femmes, et enfants, jusqu’à tomber ivres morts. C’est là un nouveau genre de prier et de pleurer que tu ne connaissais pas. D’ailleurs le jour des morts est considéré par les gens du pays comme un jour de fête. Les domestiques vous demandent une étrenne appelée la calavera d’où l’expression :este es un calaveron.Celui ci est un noceur et non pas un cadavre. Nos bamos à calaverarla nous allons faire la noce et moi je vais travailler, en vous embrassant bien fort aux deux.
Votre frère dévoué.
Ch.Arnaud.
La lettre est pour mari et femme.
Présidence de M.Bordenave d’Abère, conseiller à la Cour d’appel de Pau
AFFAIRE DES TROUBLES DE TOULOUSE
LA COMMUNE
Armand Duportal, ancien Préfet
Castelbou, ancien Maire
Ducasse, journaliste
Cavabre, ancien chef de la Police de sûreté (en fuite)
Jacob, ancien agent de Police
Dunac,négociant
Saint-Gaudens, régisseur de Théâtres
Me Lechevalier, avocat à Paris
Me Ebelot, Maire de Toulouse
Me Cousin, avocat à Toulouse
Me Favabel, avocat à Toulouse
Me Ferran, avocat à Toulouse
Me Carcenac, avocat à Albi.
Audience du 8 août 1871
Extraits
Le procureur général près la cour d’appel de Pau,
Vu l’arrêté de la Cour d’appel de Toulouse (chambre des mises en accusation), en date du 9 juin 1871,qui renvoie les nommés
Duportal Pierre Louis Armand, ancien préfet
Cavaré, Cléry, Jean- Baptiste, directeur de la sûreté publique
Castelbon, Léonce, ancien maire de Toulouse
Ducasse, Pierre Félix, journaliste
Savy, Paul Bernard, imprimeur
Dunac, Joseph, propriétaire
Jacob,Jean,Mathieu,Louis, agent de police
Saint-Gaudens, Jean, Antoine, artiste dramatique
Tous demeurant à Toulouse, devant la cour d’assises, comme accusés d’attentats commis dans le but soit de changer, soit de détruire le gouvernement, soit d’exciter les citoyens à s’armer contre son autorité, d’attentats dans le but d’exciter à la guerre civile, d’actes arbitraires et attentatoires à la liberté individuelle, de délits de presse et de complicité de ces crimes et délits ;
Vu l’arrêt de la Cour de cassation (chambre criminelle ) ,en date du 29 juin 1871, qui renvoie par devant la Cour d’assises du département des Basses- Pyrénées la prévention portée contre les dits accusés, expose que des pièces de la procédure résultent les faits suivants :
L’insurrection qui a couvert Paris de sang et de ruines, devait ,dans la pensée de ses auteurs, s’étendre à la France entière :elle ne pouvait réussir qu’à cette condition .Le mouvement séditieux était préparé dans les grandes villes. Il a éclaté dans plusieurs notamment à Toulouse.(…) proclamée le 25 mars, et, pendant trois jours la ville fut livrée à une sédition qui avait été organisée par le représentant même du gouvernement légal, par le préfet Duportal.
Duportal s’était acquis une grande notoriété comme rédacteur en chef de l’Emancipation, de Toulouse ;il avait fait dans ce journal une opposition habile et violente à l’Empire ; sa polémique ardente avait attiré sur lui l’attention publique, on connaît l’exaltation de ses opinions politiques et sociales ;on sait aussi qu’il combattait toutes les croyances religieuses et qu’il ne craignait pas d’arborer le drapeau du matérialisme. Devenu, après le 4 septembre, préfet de la Haute-Garonne, il se préoccupa, avant tout, d’assurer le triomphe de ses idées politiques et la conservation de ses fonctions.
Le journal auquel il les devait était resté entre ses mains. On ne l’avait pas remplacé dans l’emploi de rédacteur en chef. Il était toujours l’inspirateur et le maître de l’Émancipation ; il y trouvait un puissant moyen de défense pour lui-même, une arme redoutable contre ses adversaires Il avait à ses ordres les divers rédacteurs qui se succédèrent et qui comme l’accusé Ducassé, étaient ses amis ses créatures.
Il puisa aussi une force considérable dans le renouvellement de la police et dans l’organisation de la garde nationale.
La direction de la police fut confiée à l’accusé Cavaré, homme énergique, sans peur et sans scrupules, entièrement dévoué à Duportal. Celui-ci désigna quelques-uns des agents ; Cavaré choisit le reste ;la plupart étaient des hommes tarés. Parmi les moins honnêtes et les plus ardents, on distinguait l’accusé Jacob.
Lorsqu’on établit la garde nationale à Toulouse .au mois de septembre 1870, on y compris pas même le tiers des citoyens que la loi appelait à en faire partie. Pour recevoir des armes, il fallut en général professer des opinions avancées et la garde nationale fut presque exclusivement composée des partisans de Duportal.
L’armée n’était représentée à Toulouse que par une faible garnison. Il est vrai que l’autorité militaire possédait l’Arsenal. Mais le 31 octobre il fut occupé par la Garde nationale, le général Courtois d’Hurbal qui voulut s’y opposer fut entraîné au Capitole et traduit devant le Comité de Salut public. Les menaces les plus graves ne purent le déterminer à consentir à l’abandon de l’arsenal. On l’enferma à la Préfecture et la liberté ne lui fut rendue qu’à la suite de sa démission. Le Préfet désigna alors comme général de division le commandant de la garde nationale, Il révoqua aussi, de son autorité privée, le colonel de Croutte, directeur de l’arsenal, et le remplaça par son fils, l’ingénieur Duportal. En présence de pareils actes, les membres du gouvernement de la défense nationale réclamèrent la démission du Préfet de la Haute-Garonne. Celui-ci leur adressa ,le 7 novembre, la réponse suivante, qu’il eut soin de rendre publique : » Vous me demandez ma démission que celui d’entre vous qui a fait un seul jour de prison pour la République vienne la chercher." En même temps une manifestation tumultueuse forçait Monsieur Huc a refuser la Préfecture de Toulouse à laquelle le gouvernement l’appelait. C’est par de tels moyens ,c’est par son alliance avec le parti avancé, avec la garde nationale, avec la commission municipale de Toulouse et le maire Castelbou, que Duportal espérait encore au mois de mars 1871, rester au pouvoir .Il croyait s’être rendu nécessaire pour maintenir l’ordre au milieu des éléments révolutionnaires qu’il excitait sans cesse et qu’il semblait diriger à son gré .
Dès le 18 mars, avant les événements de Paris, l’Emancipation, rédigée alors par l’accusé Ducasse soutenait déjà la cause de l’insurrection. » Que Paris disait-elle, songe à se sauver lui-même en nommant la Commune. Allons ! debout ! C’est le moment Toutes les grandes villes attendent le signal. » Le numéro du 18 mars annonçait la présence, à Toulouse, de Razoua, représentant du peuple démissionnaire, qui devait être bientôt un des membres de la Commune de Paris. Razoua fut reçu à la Préfecture et se rendit avec le Préfet au club du Colysée. Dans une séance précédente, on l’avait désigné, en son absence, comme délégué de Toulouse, auprès du Comité central de l’alliance républicaine de Paris. Dans la séance du 18, il vint accepter ce mandat ; Il félicita le parti révolutionnaire de Toulouse de sa puissante organisation et se chargea de le mettre en communication avec Paris. Duportal prenant ensuite la parole, affirma « que la Révolution et la République avaient en lui un défenseur énergique Il annonça qu’il était menacé d’avoir un successeur à la Préfecture. Mais il n’abandonnerait pas sa position, tant qu’il pourrait être utile à la cause révolutionnaire ; il descendrait plutôt dans la rue. La Préfecture renferme les armes et des cartouches, il en donnera à tout le monde .Vous savez que je suis un homme d’action, ajouta-t-il ,vous pouvez compter sur moi ,mille dieux ! vous me verrez à l’œuvre. » .
Le lendemain, on apprenait à Toulouse que la Commune venait d’être proclamée à Paris. Une grande agitation se répandit dans la ville. On demanda que la garde nationale fût remise en possession du poste rendu récemment à la troupe de ligne. Duportal alla, avec quelques membres de la commission municipale, porter cette déclaration au général de division. En présence de l’émotion populaire, il parut prudent d’abandonner à la garde nationale le poste qu’elle demandait. Elle se trouva ainsi maîtresse de la ville et du principal établissement militaire.
Dès que cette étrange situation avait commencé à se dessiner, les chefs de la magistrature avaient cru devoir intervenir .Le premier président avait convoqué chez lui ,le 21 mars, le Préfet et (…) Maire , et, en présence du procureur général et du procureur de la République ,il les avait mis en demeure de se prononcer pour Versailles ou pour Paris.Duportal et Castelbou reconnurent alors que le gouvernement de Versailles était seul légal et lui promirent leur obéissance .Dans la même journée ,Duportal s’engageait à calmer les violences de l’Emancipation . En effet, dans le numéro du 21 mars, ce journal avait osé proclamer les sympathies « pour les vaillants lutteurs de la Commune de Paris. Il s’associait à leurs espérances et leur garantissait l’adhésion de toutes les grandes villes. Déclarons, disait-il, que l’Assemblée nommée pour faire la paix a accompli son mandat. Que le gouvernement de Versailles lui-même s’il existe encore, se charge de cette exécution. »
Malgré les promesses de Duportal, le journal ne changera pas de ton. Le numéro du 22 déclara encore qu’à ses yeux la Révolution était accomplie, que le pouvoir nouveau, établi par le peuple de Paris était désormais la seule légitime. Le même numéro contenait un appel à l’armée qui fut répété le 24 mars. On disait aux soldats : » Nous ne tirerons pas sur vous, faites le serment de ne pas tirer sur nous et d’imiter l’admirable exemple de l’armée de Paris . »
Ces articles et ceux qui sont encore incriminés étaient rédigés par Ducassé et imprimés par Savy.
Aux excitations de la presse se joignent celles des clubs. La réunion du Colysée, qui n’avait lieu auparavant que deux fois par semaine, se déclara en permanence. Les officiers de la garde nationale furent convoqués. On les fit comparaître tour à tour devant le bureau et ils durent prendre l’engagement solennel de défendre la République. Ils étaient prêts à agir et demandaient des cartouches.
(…)
Malgré tous ces efforts ,sa révocation fut maintenue, et le 24 mars M. de Kératry lui annonçait officiellement qu’il venait le remplacer ;il lui rappelait ses déclarations de fidélité au gouvernement de Versailles faites en présence des généraux, et lui demandait son concours pour assurer l’ordre public .Dans sa réponse ,datée du 25 mars ,Duportal invita M. de Keratry à venir, le jour même à la Préfecture, assister la réunion des officiers de diverses milices convoqués pour organiser les bataillons de la garde constitutionnelle.
Cette lettre manifestait à l’égard du gouvernement de Versailles une hostilité que Duportal dissimula encore moins aux magistrats. Le premier Président était allé le même jour, dans la matinée, avec le Procureur général et le Procureur de la République, sommer le préfet d’expliquer son attitude et de faire connaître ses résolutions. Celui-ci lui répondit : » Le gouvernement de Versailles m’a retiré sa confiance ; à mon tour je lui retire la mienne et je vais dès aujourd’hui reprendre la direction de mon journal et ma liberté de simple citoyen. Il n’y aurait pas eu d’émeute si j’étais resté préfet. Une heure après que j’aurais quitté la Préfecture, je ne réponds plus de rien. »
Cavaré qui était survenu ajouta : » Et moi aussi, j’ai donné ma démission. Je ne suis plus rien ; s’il arrive quelque chose, je laisserais faire. »
Tandis que ces explications s’échangeaient à la Préfecture, les officiers se réunissaient au Capitole et se concertaient pour organiser une protestation armée contre la nomination de M. de Keratry Il fut convenu que le rappel serait battu et que la garde nationale toute entière se rendrait à la Préfecture, où cependant les officiers étaient seuls convoqués.
A une heure de l’après-midi, les divers bataillons réunis sur la place du Capitole se mirent en marche vers la place Saint-Étienne. Les officiers entrèrent dans l’hôtel du préfet.
Duportal les attendait. Il leur déclara qu’il allait quitter la Préfecture ; il exprima ses regrets ; après avoir toujours rempli son devoir, il ne croyait pas mériter le traitement qui lui était infligé. Il dit aux officiers qu’il les avait appelés pour savoir s’ils voulaient former une garde constitutionnelle. Non ! Non ! s’écrie-t- on de tous côtés.
A ce moment, une personne s’étant rapprochée de Duportal et lui ayant dit quelques mots à voix basse, il annonça que M. de Kératry venait d’être arrêté.
Cette nouvelle, qui d’ailleurs n’était pas exacte, fut reçue aux cris de : »Vive Paris ! Vive la Commune ! Oui !oui ! la Commune ! ». On proposa de conférer à Duportal les fonctions de délégué de la Commune à la préfecture. Il prétexta d’abord sa révocation et annonça l’intention de rentrer dans la vie privée et dans le journalisme ; puis il céda bientôt aux instances des officiers. » Puisque vous le voulez absolument, dit-il j’accepte et je vous suivrai au Capitole « .
Cette décision est aussitôt annoncée à la garde nationale qui était restée sur la place Saint-Etienne. Les cris de : » Vive Paris ! Vive la Commune « éclatent dans les rangs et ont conduit du Duportal au Capitole.
Tout y semblait disposer en vue de l’émeute ; des munitions et des fusils avaient été préparés dans les bureaux de la police ;la plupart des agents étaient réunis en armes sous les ordres de Cavaré. Quelques-uns d’entre eux, notamment l’accusé Jacob, avaient confectionné un drapeau rouge.
Duportal trouve au Capitole Castelbou et confère quelques temps avec lui. Ils sont bientôt rejoints par les officiers, tandis que les gardes nationaux restent rangés sur la place. Une discussion confuse s’engage. Duportal la clôt en disant qu’il faut une proclamation et il va la rédiger dans le cabinet du maire.
Au bout d’un quart d’heure, il revient avec un manifeste portant que la garde nationale a proclamé l’organisation de la Commune de Toulouse aux cris de Vive Paris ! Cette Commune déclare M. de Kératry déchu de son titre de préfet et maintient le citoyen Duportal en qualité de délégué de pouvoir central à la Préfecture. Elle somme enfin le gouvernement de dissoudre l’Assemblée nationale.
Ce manifeste est accepté par les officines. Ils demandent qu’il soit lu immédiatement aux gardes nationaux et au peuple. On cherche un lecteur, et le choix tombe sur l’accusé Saint-Gaudens, artiste du théâtre de Toulouse, qui prenait part à la manifestation en qualité de capitaine adjudant- major. Il reçoit la proclamation, en prend connaissance, l’étudie un instant, puis en donne lecture du haut du balcon du Capitole.
Avant d’envoyer le manifeste à l’imprimerie, on proposa d’abord de le faire signer par les officiers présents, puis on s’arrêta à l’idée d’ajouter au manuscrit le nom de tous les officiers de la garde nationale. Le commandant major Dunac alla en chercher la liste dans son bureau. Le manifeste fut affiché dans toute la ville, sur des placards en forme officielle avec le nom des cent-vingt-trois officiers de la garde nationale. Duportal notifia de son côté, au Gouvernement de Versailles l’avènement de la Commune de Toulouse.
(…)
Il reste maintenant à la justice de déterminer la responsabilité qui doit atteindre les auteurs de ces troubles et leurs principaux complices, c’est-à-dire un préfet qui pendant plus de six mois a tenu son département sous la menace de la guerre civile, qui a gouverné par la terreur et a voulu se maintenir par l’émeute contre la volonté du gouvernement qu’il trahissait :
Un maire que la passion politique et l’ambition ont associé aux actes criminels du préfet.
Le chef et le principal agent d’une police sans principes et sans honneur.
Deux officiers de la garde nationale qui ont pris une part spéciale à la proclamation et aux actes de la Commune révolutionnaire.
Enfin un journaliste qui a prêché avec la plus audacieuse violence la révolte contre l’autorité légitime et qui a préparé, excité, soutenu l’insurrection.
Il appartient au jury de faire justice des coupables et d’assurer le respect de l’ordre social et des lois.
En conséquence sont accusés :
Pierre-Louis-Armand Duportal ;
1° D’avoir dans le mois de mars 1871, à Toulouse, commis un attentat, dans le but, soit de changer, soit de détruire le gouvernement, soit d’exciter les citoyens ou habitants à s’armer contre son autorité ;Et ce, avec cette circonstance que le dit Duportal était alors, en qualité de préfet de la Haute-Garonne, chargé de surveiller et de réprimer cet attentat
2° D’avoir, au même lieu, et à la même époque, commis un attentat dans le but d’exciter la guerre civile, en armant ou en portant les citoyens ou habitants, à s’armer contre les autres ;Et ce, avec cette circonstance qu’il était alors, en qualité de préfet de la Haute-Garonne, chargé de surveiller et de réprimer cet attentat.
3° D’avoir au même lieu et à la même époque, étant fonctionnaire public, agent ou préposé du gouvernement, prescrit au directeur du télégraphe de Toulouse, de lui communiquer toutes les dépêches télégraphiques politiques que ledit directeur recevrait et de n’en transmettre aucune sans son visa.
4° D’avoir ,au même lieu, et à la même époque, étant fonctionnaire public, agent ou préposé du gouvernement, arbitrairement attenté à la liberté individuelle de M.de Kératry en donnant l’ordre de l’arrêter ;
5°D’avoir, au même lieu, et à la même époque, étant fonctionnaire public, agent ou préposé du gouvernement, arbitrairement attenté à la liberté individuelle de M.Mulé, secrétaire général de la préfecture, en donnant l’ordre de l’arrêter ;
6° D’avoir, au même lieu, et à la même époque, étant fonctionnaire public, agent ou préposé du gouvernement, arbitrairement attenté à la liberté individuelle de M.Delcurrou, procureur de la République, en donnant l’ordre de l’arrêter ;
7° D’avoir, au même lieu, et à la même époque, étant fonctionnaire public, agent ou préposé du gouvernement, arbitrairement attenté à la liberté individuelle de M. le directeur des postes, en donnant l’ordre de l’arrêter.
(…)
Fait au parquet de la cour d’appel de Pau, le 20 juillet 1871.
Le procureur-général
GEORGES LEMAIRE
Après la lecture de ce document, l’audience continue.
Source :
Salle de lecture à Pau des archives départementales des Pyrénées-Atlantiques
Justice2 U 1044 (7-15 août 1871)
Les AD 64 renvoient également vers le 2 U 1062 (3 e trimestre 1874)