24 avril 2023

Conducteurs d’Ours

Pau,le 12 mars

A MM.les Sous-préfets et Maires du département.

 L’orthographe de l’époque a été respectée

Messieurs,j'ai l'honneur de vous adresser un arrêté que je viens de prendre dans l'intérêt de la répression des excès auxquels se livrent trop souvent les conducteurs d'animaux malfaisans qui parcourent les campagnes.

J'ai toute confiance en votre zèle pour assurer l'exécution des dispositions qu'il renferme.

Recevez,Messieurs l'assurance de ma considération distinguée,

DESSOLLE

 

NOUS PRÉFET DU DÉPARTEMENT DES BASSES-PYRÉNÉES ,OFFICIER DE L’ORDRE ROYAL DE LA LÉGION D’HONNEUR,

Vu les articles 3 et 5, titre 11 de la loi du 16 août 1790, sur l'organisation judiciaire ;

L'article 46, titre 1er de la loi du 22 juillet 1791, sur l'organisation de la police municipale et correctionnelle ;

L’article 125 de la loi du 17 avril 1798 (28 germinal an 6.)

L’article 179 de l’ordonnance royale du 29 octobre 1820,sur l’organisation et le service de la gendarmerie ;

Les articles 276,475,478,479 et 482 du code pénal ;

La circulaire de S.Exc.le Ministre de l’intérieur,du 24 février 1822.

Attendu que les Conducteurs d’Ours ou d’autres animaux malfaisans,nous sont signalés pour avoir commis des délits graves sur des routes peu fréquentées et qu'il importe de prescrire à leur égard des dispositions préventives,

Nous avons arrêté et arrêtons ce qui suit :

ART.1er

Les Conducteurs d'Ours ou d'autres animaux malfaisans, sont tenus de suivre les grands chemins, sans jamais s'en écarter, avec défense d'aller dans les bourgs et hameaux, d'entrer dans les bois et de se trouver sur les routes avant le lever et après le coucher du soleil.

ART.2.

les contraventions aux dispositions précédentes seront constatées par procès-verbaux réguliers ; les délinquans arrêtés et immédiatement traduits devant le tribunal de simple police.

ART.3.

En cas de vols,violences et de mendicité avec menaces,ou toutes autres circonstances aggravantes,les Conducteurs des bêtes féroces seront déférés au Procureur du Roi,pour être poursuivis correctionnellement ou criminellement,suivant la nature des faites dont ils seront prévenus.

 ART.4.

Les autorités municipales, la gendarmerie, les commissaires de police, les garde champêtres et forestiers, sont chargés de tenir sévèrement la main à l'exécution du présent.

A Pau,le 12 mars 1822.

Le Préfet,

DESSOLLE

 

Source :
Pôle d’archives de Bayonne et du Pays basque,
Annexe des Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques
39 Avenue Duvergier de Hauranne,
64100 Bayonne,
Bibliothèque (consultation sur place uniquement)
BIB BAB 1.article 1822
Actes administratifs de la Préfecture des Pyrénées-Atlantiques
 

21 avril 2023

AD 40:modification des jours d'ouverture de la salle de lecture

A compter du lundi 24 avril 2023 ,les horaires de la salle de lecture des AD 40 seront désormais les suivants:

Lundi de 10h à 17h30 sans interruption

Mardi de 8h30 à 17h30 sans interruption

Mercredi Fermeture

Jeudi de 8h30 à 17h30 sans interruption

Vendredi Fermeture



Source:Archives départementales des Landes - Département des Landes archives@landes.fr

Adresse : 25, place du 6e-RPIMA à Mont-de-Marsan 

Tél:05 58 85 75 20

Courriel:archives@landes.fr

Site internet  https://archives.landes.fr/

Infos pratiques 

17 avril 2023

Colonisation de la Nouvelle-Calédonie

M.le Ministre de la marine vient d'adresser à MM.les Préfets la circulaire suivante.MM.les Maires sont priés de la communiquer aux Commissions administratives des établissements hospitaliers.

Versailles,le 21 janvier 1873.

Monsieur le Préfet,

Un courant d'émigration déjà considérable et qui tend chaque jour s'accentuer davantage se produit actuellement vers la Nouvelle-Calédonie;mais cette émigration ne peut être fructueuse pour le développement de la colonisation que par la constitution de la famille dans les centres agricoles ainsi formés.

Le département de la marine a le devoir de se préoccuper dès à présent d'une semblable situation et j'ai songé à solliciter votre concours pour le recrutement de la population féminine à diriger dans ce but vers notre Colonie. 

Je ne doute pas qu'il ne vous soit possible de trouver dans les établissements hospitaliers,relevant de votre administration,des jeunes filles honnêtes et laborieuses qui,attirées par la salubrité du climat,l’extrême facilité de se placer ou de s'employer à des travaux de tout genre,consentiraient à s'expatrier lorsqu'elles sauraient retrouver une terre française et qu'elles auraient la perspective d'y contracter des mariages avec les colons sérieux du pays.

Je crois devoir vous dire que la marine assurerait aux orphelines:

1°Un trousseau au départ.

2°Le passage gratuit jusqu'à Nouméa.

3°Le logement et la nourriture dans la colonie chez les sœurs de St-Joseph de Cluny jusqu'à leur placement ou établissement.

Recevez,Monsieur le Préfet,l'assurance de ma considération la plus distinguée.

Le Ministre de la Guerre,

Chargé par intérim du département de la Marine et des Colonies,

Pour le Ministre et par son ordre

Le Directeur des Colonies,

A.BENOIST D'AZY

Source :
Pôle d’archives de Bayonne et du Pays basque,
Annexe des Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques
39 Avenue Duvergier de Hauranne,
64100 Bayonne,
Bibliothèque (consultation sur place uniquement)
BIB BAB 1.article 1873
Actes administratifs de la Préfecture des Pyrénées-Atlantiques

10 avril 2023

Mesures à prendre pour découvrir et arrêter les déserteurs

Pau,le 31 octobre 1817.

 Mesures à prendre pour découvrir et arrêter les déserteurs

 

LE PRÉFET DES BASSES - PYRÉNÉES,

Chevalier de l’ordre Royal de la légion d’honneur

A MM. les Maires du Département.

L’orthographe de l’époque a été respectée

Monsieur le Maire,je viens de recevoir des plaintes de S.Exc. le ministre de la guerre relativement au nombre considérable de déserteurs que ce département renferme,et au petit nombre d’arrestations en ce genre qui ont été opérées pendant les années 1815 et 1816,et les neufs premiers mois de 1817.

M.le général commandant la 11 e division militaire attribue cet état de désorganisation à la tolérance extrêmement répréhensible des autorités locales pour les déserteurs et aux habitans qui les recèlent. Il est informé que beaucoup de ces déserteurs obtiennent des passe-ports et des certificats,au moyen desquels ils peuvent se soustraire aux recherches de la gendarmerie ;que d’autres sont reçus,en qualité d’ouvriers et de domestiques,soit dans les villes,soit dans les campagnes ;d’où il résulte que les parens des militaires qui sont restés fidèles à leur drapeaux,se croient autorisés à leur insinuer qu’ils peuvent rentrer avec sécurité  dans leurs foyers.Un tel état de choses doit nuire à l’ordre public,et est d’un dangereux exemple  pour la discipline des troupes.Il importe,Monsieur,d’y remédier,en employant contre les déserteurs tous les moyens de répression que la loi autorise.

Vous devez avoir reçu de MM.les Sous-préfets les listes des déserteurs,s’il en existait dans votre commune,ainsi que les signalemens de ceux qui auraient pu quitter leurs corps postérieurement.Vous trouverez à la suite de cette lettre une nouvelle liste de ces déserteurs.Employez toute votre influence à les déterminer à rejoindre volontairement leurs régimens. C’est par cet acte de soumission que ces militaires peuvent espérer que le commandant supérieur du lieu où siège le conseil de guerre permanent ,voudra bien user à leur égard de la faculté que la loi lui accorde de refuser l’information sur la plainte en désertion.

Mais,nonobstant ces moyens de douceur,il est nécessaire,Monsieur,que vous preniez à l’égard des déserteurs,des informations actives et soutenues sur l’époque de leur arrivée dans votre commune et le séjour qu’ils peuvent y avoir fait.Assurez-vous s’ils ont passé dans des départemens voisins ;faites usage de tous les moyens qui sont en votre pouvoir afin de découvrir leur retraite,et vous l’indiquerez sur-le-champ à la gendarmerie,pour que leur arrestation soit opérée sans délai.

Vous devrez également faire seconder les brigades de gendarmerie par les gardes champêtres ;faites connaître à ces agens qu’ils ont droit à une gratification de 25 francs pour chaque capture,conformément au décret du 12 janvier 1811,en leur donnant l’assurance qu’ils en recevront le montant au fur et à mesure des arrestations dues à leur zèle et à leur activité.

La gendarmerie a reçu l’ordre de redoubler de soins dans cette partie importante de son service.Sa conduite m’est un sûr garant de son dévouement ;mais j’ai le droit d’attendre que MM.les Maires l’aideront de tous leurs moyens dans les opérations dont elle va s’occuper.N’oubliez pas,Monsieur,que c’est un devoir pour vous de montrer une juste sévérité envers les déserteurs ;mettez de coté toute considération particulière ;ne voyez dans les ordres que je vous transmets que l’intérêt du service de Sa Majesté ;il est tems que les hommes qui ont été assez lâches pour abandonner leurs corps,rentrent dans le devoir ;si ce n’est par l’effet de vos exhortations auprès de leurs familles,que ce soit d’après des mesures promptes et concertées avec la gendarmerie.Les personnes qui leur donneront asile doivent particulièrement fixer votre surveillance.Il convient d’user de la même rigueur envers elles qu’envers les déserteurs. Signalez en conséquence,à la gendarmerie,toutes celles qui se permettront de contrevenir aux lois et ordonnances sur cette matière.Vous ne devez,en un mot,rien négliger pour concourir au raffermissement de la discipline militaire.Vos fonctions vous en font une obligation :votre dévouement au Roi vous en fait un devoir,et j’ai la confiance de croire que vous me mettez à même de rendre un compte satisfaisant de votre conduite aux ministres de Sa Majesté.

Recevez,Monsieur,l’assurance de ma considération distinguée.



DESSOLLE

Certifié conforme :
Le conseiller de Préfecture,
Secrétaire général,

L’exemplaire adressé au maire d’Anglet comporte les annotations manuscrites suivantes :

Cazenave (Auger) déserteur de la Légion des Basses-Pyrénées

Dalière (Pierre) idem

Landalle (Salvat) idem

 

Source :
Pôle d’archives de Bayonne et du Pays basque,
Annexe des Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques
39 Avenue Duvergier de Hauranne,
64100 Bayonne,
Bibliothèque (consultation sur place uniquement)
BIB BAB 1.article 1817
Actes administratifs de la Préfecture des Pyrénées-Atlantiques
 

 

Articles du blog relatifs aux déserteurs 

 

Déserteurs et insoumis de l'arrondissement de Mauléon au XIXe siècle

 

Désertion et insoumission : extraits des dispositions réglementaires (1903-1922)

 

A propos d'une désertion signalée en janvier 1916  

 

Bidondo Jeanne, prévenue de complicité de désertion.1914-1917  

 

Les parts d'ombre associées au dossier Jeanne Bidondo,complicité de désertion.1914-1917  

 

Le refus de "l'impôt du sang":insoumis et déserteurs basques pendant la Grande Guerre (1914-1918)  

 

Colonne mobile à la recherche des militaires insoumis ou déserteurs  

 

Déserteurs Russes  

 

Déserteurs russes,autrichiens,prussiens  

 

02 avril 2023

La grève du lard...

Les charcutiers n'en sont pas responsables,mais seulement le malheur des temps.

Donc,point de foire aux jambons,cette année à Bayonne.Il faudra en cette matière...grasse,comme en quelques autres,nous contenter de souvenirs et d'espérances.

Carlito Oyarzun se fait avec opportunité,l’interprète des unes et des autres.

Sa fidèle description aura,sans nul doute,sa place dans les futures histoires de la célèbre charcuterie bayonnaise.

Sa renommée,on le sait,se perd dans la nuit des temps.Rabelais disait déjà de Grangousier,père de Gargantua qu'il "avoyt ordinairement bonne munition de jambons de Mayence et de Baïonne".

Pendant des siècles,il n'est pas venu à Bayonne,un grand personnage qui n'ai reçu en cadeau de ces précieuses "délicatesses" accompagnées obligatoirement de barils de cuisses d'oie.Je sais bien que l'on a chicané,à nos jambons leur titre de Bayonnais.L'abbé d'Expilly a même cru bon de parler dans son "Dictionnaire Géographique",des jambons "connus sous le nom de jambons de Bayonne,à cause de la ville où il s'en fait un embarquement et qui devraient être désignés sous le nom de jambon de Béarn".

Mais une fois encore la tradition a eu force de loi.Et l'on continuera longtemps à chanter le los (sans apostrophe!)du jambon de Bayonne.


FOIRE AUX JAMBONS

Carlito Oyarzun


En ces derniers jours, avant Pâques,

Nous avons cherché mais en vain,

Place du Réduit, les baraques

Construite en planche de pin.

Sur le terrain de l'esplanade,

Au confluent de Nive-Adour,

Encadré par les balustrades,

Nous n'avons pas pendant trois jours,

 

Reniflé la charcuterie,

La ventrèche et le bon jambon.

Il n'est donc plus de porcherie ?

La foire nous a fait faux- bond.

Le fameux produit de Bayonne

Renommé dans le monde entier,

N'a pas paru dans cette zone,

Présenté par les charcutiers,

 

Venus avec leur cochonnaille,

Dans de magnifiques autos,

De Salies,de Sault-de-Navailles,

D’ Orthez et même du Boucau.

Avec sa face rubiconde,

Le sympathique « Gars Normand »,

Ne fit pas goûter à la ronde,

L’andouille de Vire aux passants.

 

Quant à l’interminable clique

Des populaires camelots,

Nous n’en vîmes point les boutiques,

Et leurs attrayants bibelots :

Brosses,joujoux,bijouterie,

Pains d’épice,rasoirs,stylos,

Cure-dents et quincaillerie,

Pipes et pompes de vélos ;

Cartes postales,jarretelles,

Gants,crayons,chaussettes,faux-cols,

Parfums,tire-bouchons,bretelles,

Et petits réchauds à l’alcool,

 

Seule,et que pas un ne s’en plaigne,

La marchande du bout du pont,

Nous vendit,faute de châtaignes,

De tout petits sacs de bonbons.

Reverrons-nous la veille foire,

Et ses exquises salaisons ?

L’an prochain,vous pouvez me croire,

Nous en aurons des cargaisons.

10 avril 1941



Source:
Quelques bouts rimés de Carlito Oyarzun présentés par Peillic
Bayonne
Imprimerie de la "Presse"
Avenue Louise Darracq
1941


A travers La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz

(RetroNews)


Echos

 07 avril 1941

Jusqu’à la guerre, dans la semaine qui suivait le dimanche des Rameaux, s'ouvrait à Bayonne, aux Glacis, la foire annuelle du jambon.Rien de plus pittoresque, que cette foire, avec ses petites échoppes de bois alignées, ornées d’enseignes peinturlurées et comiques, et qui étaient surchargées d’andouilles,de saucissons, de jambons.Les saucissons d'Arles, de Milan,de Lyon,les pâtés de Strasbourg, les andouillettes de Vire offraient une gamme de séduisantes  couleurs et de parfums épicés.

Et c'était encore des boudins noirs et blancs, des saucisses crues, des têtes et des pieds de porc savamment apprêtés et ornés de persil ,des multiples cochonnailles.

Les marchands piaillaient et rabattaient le client devant chaque échoppe, les uns offrant une rondelle de saucisson, les autres un peu de rillettes sur le bout d'un couteau.

Beaucoup de promeneurs venaient là s'offrir un goûter économique.

Auxaguets

 

Le Jeudi-Saint

 22 avril 1943

Comme le veut la tradition, mais avec une recrudescence d'empressement, la population de notre cité a rendu visite à toutes les églises et chapelles pour assister aux cérémonies qui s’y  sont déroulées à l'occasion du Jeudi saint ; aussi la ville prit-elle grâce à cette affluence de fidèles déambulant à travers les différents quartiers, un caractère rappelant le souvenir des beaux jours passés… dont chacun souhaite ardemment le prochain retour.

La place où se dresse majestueusement la statue du cardinal Lavigerie, n'était point encombrée des étalages où jadis les charcutiers et paysans de Bayonne,d’Orthez, des Landes et du Pays Basque offraient aux acheteurs des milliers de jambons, d'andouillettes, de saucissons et autres délicatesses dont la renommée faisait leur gloire et… leur profit.

Et cette absence_ la chose est bien humaine_ incita bon nombre de nos concitoyens pèlerinant à s'évader un instant de leurs spéculations spirituelles pour se rappeler les sensationnelles foires aux jambons de la place du Réduit.