26 novembre 2023

Déclaration de reconnaissance d’enfants naturels

Circulaire

Paris,le 18 mars 1916

Le Garde des Sceaux,Ministre de la Justice,

A Messieurs les Procureurs généraux près les Cours d’appel,

J'ai pu constater à diverses reprises, et notamment depuis le commencement de la guerre,que les déclarations de reconnaissance d'enfants naturels ont été reçues par les officiers de l'état civil dans des conditions irrégulières.

Le Code civil n'ayant subordonné la rédaction de l'acte de reconnaissance à aucune production de pièces  ni justification d'identité ou d'état civil,il arrive que des reconnaissances ont lieu de la part de déclarants sans qualité et notamment de personnes engagées dans les liens d'un mariage ou dont le mariage a été dissous, soit par le décès du conjoint, soit par le divorce, depuis un laps de temps légalement insuffisant.

Bien qu’entachées de nullité, les reconnaissances reçues dans de pareilles conditions ne peuvent tomber que par l'effet d'un jugement.Elles sont donc susceptibles de donner lieu à des procès souvent difficiles, toujours scandaleux, qu'il importe de prévenir.

Dans ce but ,et tout en évitant d'apporter la moindre restriction aux facilités dont le législateur a voulu faire bénéficier la reconnaissance des enfants naturels,je crois nécessaire de rappeler aux officiers de l'état civil qu'ils ne doivent négliger aucune précaution pour s'assurer que la personne qui déclare reconnaître un enfant a qualité pour le faire et que l'enfant, de son côté, peut être l'objet d'une reconnaissance valable. Sans aller jusqu'à exiger de l'intéressé des justifications écrites que la loi n'a pas prévues,ils devront provoquer de sa part une déclaration formelle que ni lui ni l'enfant ne se trouvent dans des conditions telles telles  que la validité de la reconnaissance puisse être ultérieurement contestée.

Pour faciliter aux officiers de l'état civil l'examen des situations susceptibles de leur être révélées et  sans revenir sur les dispositions relatives à la légitimation par  mariage des enfants naturels et adultérins  qui est soumise à des règles spéciales analysées dans ma circulaire du 13 janvier 1915, je vous prie d'appeler leur attention sur les principales difficultés auxquelles peut donner lieu, de la part des déclarants,une reconnaissance d'enfant naturel.

Il échet,tout d'abord, de ne pas perdre de vue que la reconnaissance des enfants adultérins  demeure en principe interdite, sauf lorsqu'elle intervient en vue d'une légitimation, au moment de la célébration du mariage et dans l'un des cas prévus par la loi du 30 décembre 1915.

Il suit de là que la reconnaissance pure et simple d'un enfant naturel ne peut être admise que sous les deux conditions suivantes :

1° l'enfant ne doit pas être couvert par une présomption quelconque de légitimité.( On remarquera toutefois que si la conception se plaçait à une date et dans des circonstances telles que cette présomption de légitimité serait éventuellement susceptible d'être combattue par un désaveu, l'enfant pourrait, dans certaines hypothèses analysées dans ma circulaire précitée, relative à la légitimation des enfants adultérins,être l'objet d'une reconnaissance et d'une légitimation simultanées ; mais,même  en pareil cas, une reconnaissance distincte de la légitimation ne serait pas susceptible d'intervenir ).

2°La conception de l'enfant doit pouvoir se placer à une date où l'auteur de la reconnaissance n'était  pas engagé dans les liens d'un mariage.(Il va sans dire, encore à cet égard, que s'il s'agissait d'une reconnaissance liée à la légitimation,il y aurait lieu  de se reporter aux dispositions dont peuvent bénéficier certains enfants adultérins).

L’application de ces principes conduit dans la pratique à envisager les trois cas suivants :

1° Le père est veuf ou divorcé et la mère est célibataire :

L'enfant peut, dans tous les cas être reconnu par la mère.Il  ne peut l'être par le père que s'il s'est écoulé plus de cent quatre-vingt jours  depuis la dissolution de son mariage, c'est-à-dire depuis le décès de son conjoint ou la transcription du jugement de divorce sur les registres de l'état civil ;

2° Le père est célibataire et la mère veuve ou divorcée.

L'enfant ne peut être reconnu, soit par le père, soit par la mère, que s'il s'est écoulé plus de trois cents jours depuis la dissolution du mariage de la mère, soit par le décès du conjoint, soit par le divorce ;

3° le père et la mère sont tous deux veufs  ou divorcés.

L'enfant ne peut être reconnu ,tant par le père que par la mère, que s'il s'est écoulé plus de trois cents jours depuis la dissolution du mariage de la mère. Il faut en outre, pour que le père puisse le reconnaître,qu'il se soit écoulé plus de cent quatre vingt jours depuis la dissolution de son mariage.

Il va de soi que si le père et la mère sont tous deux célibataires, aucune difficulté de même nature ne peut se présenter ; L'enfant peut être reconnu sans condition de délai, par l'un comme par l'autre.

Je vous prie de vouloir bien m'accuser réception des présentes instructions que vous aurez soin de communiquer aux chefs de parquets de votre ressort, en les invitant à en donner connaissance aux maires de leur arrondissement et à tenir la main à leur application.

René VIVIANI.


Source
Préfecture des Basses-Pyrénées
Recueil des actes administratifs
Avril 1916
N°46 État civil._Déclaration de reconnaissance d'enfants naturels
Collection particulière


18 novembre 2023

Secours accordé par le Roi,aux communes qui ont été le théâtre de la guerre

Pau,le 5 octobre 1816

A Messieurs les Maires des arrondissemens d’Oloron,Mauléon,Bayonne et Orthez

L’orthographe de l’époque a été respectée

 Monsieur, les revenus de l'État n’offrant  point dans les  circonstances actuelles des ressources suffisantes pour secourir les départemens qui ont le plus souffert des malheurs de la guerre,le Roi et les Princes de sa famille ont accordé pour cette œuvre de bienfaisance,un fonds de onze millions,sur la liste civile et sur les apanages des Princes.

La Commission instituée par l'ordonnance royale du 8 mai dernier, insérée au n° 90 du bulletin des lois pour faire la répartition de ce fonds,suivant le degré de souffrance et des besoins des divers départemens, à terminé son travail.Les quatre arrondissemens  de ce département qui ont été plus ou moins le théâtre de la guerre  y sont portés pour une somme totale de 165 000 fr.,suivant l'extrait que S.Exc. le ministre secrétaire d'état des finances vient de m’en adresser,et que vous  trouverez imprimé ci-après avec une ordonnance du Roi, du 20 septembre dernier qui l’approuve, et règle le mode de sous-répartition du contingent assigné à chaque département.

Il importe de mettre la plus grande célérité dans l'exécution de l'ordonnance de Sa Majesté. J'ai, en conséquence, nommé sur-le-champ les commissions d'arrondissement dont la formation est prescrite par l'article 4,et qui, sous la présidence des sous- préfets,doivent  procéder à la sous répartition de notre contingent entre les communes. Les Sous-Préfets vont aussi s'occuper de leur côté, de nommer immédiatement, conformément à l'article 3, celle qui, sous la Présidence des maires, sont chargées de la faire entre les propriétaires perdans.

 Les maires des communes qui ont éprouvé des pertes, mais qui n'auraient pas été constatées, ou ne seraient pas suffisamment connues de l'autorité supérieure, s’empresseront d'envoyer au Sous Préfet, pour être mis sous les yeux de la commission de l'arrondissement, tous les documents qu'ils auraient en leur pouvoir,avec un État à colonnes indicatif :

1° du nom des perdans qui  d'après l'article 4 de l'ordonnance peuvent  aspirer à être secourus ;

2° du nombre des personnes dont se composent leurs familles ;

3° du montant de leur contribution foncière en 1816,en principal et centimes additionnels ;

4° de la valeur positive ou approximative des pertes ;

5° de tous les renseignemens qu'ils jugeront propres à faire connaître avec précision la situation plus ou moins malheureuse de chaque famille,et qu'ils consigneront dans une dernière colonne d'observations.Ils fourniront d'ailleurs soit au Sous-Préfet, soit à la Commission d'arrondissement, tous autres documents ou renseignements  qui leur seraient demandés.

Les Commissions communales s’empresseront de même, à leur tour, de faire la répartition individuelle du contingent qui aura été assigné  à chaque commune par les commissions d'arrondissement,sans  que néanmoins la célérité doive nuire à l'exactitude de l'opération. Elles ne perdront pas de vue que si ce secours est bien considérable eu égard aux privations que le Roi et sa famille s'imposent,il est faible, si on le compare avec l'étendue des besoins ; qu’il  ne doit donc pas être distribué aux  perdans au mare le franc, soit des contributions, soit même des pertes de tout genre ;mais qu'il est consacré uniquement et exclusivement, comme secours extraordinaire, à ceux d'entr’ eux à qui il ne reste pas assez de ressources pour réparer leurs pertes. Elles sentiront qu'il ne peut être réellement utile qu’autant  que les véritables nécessiteux en profiteront ;et, pour atteindre ce but et remplir les intentions paternelles du Roi,elles se conformeront religieusement aux dispositions énoncées dans le préambule de l'ordonnance,et qui sont prescrites par l'article 4.

L'approbation de leur travail par MM les Sous-Préfets, sera précédée ou au moins suivi de très près, conformément à l'article 5, de l'envoi aux maires  des mandats que je délivrerai en leur faveur,pour  le paiement des sommes accordées à chaque commune :S.Exc. le ministre des finances m'annonce que le trésor est à même d’y faire face.

Donnez,Monsieur, la plus grande publicité à toutes ces dispositions, afin que les personnes qui ont été victimes des fléaux de la guerre, soient mises à portée de faire valoir leurs droits au secours qui en font l’objet ; celles qui seront jugées susceptibles d'y participer, béniront l'auguste et bienfaisante famille qui compatit à leurs maux et vient les soulager par cet acte touchant de sollicitude et de générosité ;tous vos administrés y trouveront une nouvelle preuve des bontés du Roi et du tendre intérêt qu'il porte à ses sujets, dont il est le père.

Si votre commune était du nombre de celles qui n'ont pas été endommagées, vous en informerez de suite, M.le Sous-Préfet,en lui accusant la réception de cette lettre,

Recevez,Monsieur,la nouvelle assurance de ma considération distinguée.

D’ARGOUT.

 

Source:
Actes administratifs de la Préfecture des Basses-Pyrénées

1816
Collection personnelle

 

11 novembre 2023

Extraits du dossier individuel du résistant André JEANNE-BOUILLAR (1917-1944)

Le  Service Historique de la Défense conserve un peu plus de 600 000 dossiers individuels de femmes et d'hommes dont les services pour faits  de résistance ont été homologués, ou non, au titre des Forces française libres (FFL), des Forces françaises intérieures (FFI), des Forces françaises combattantes (FFC), des déportés et internés résistants (DIR) ou de la Résistance intérieure française (RIF).La liste de ces dossiers individuels avec leurs cotes est disponible sur les sites internet Mémoire des Hommes et du SHD.Ces dossiers ne sont pas numérisés.Ils sont consultables  seulement en salle de lecture du  château de Vincennes (94) après réservation en ligne.L'inscription comme lecteur du SHD et la demande de réservation des documents sont simples à accomplir.Les délais de traitement sont très rapides.Attention ,les documents consultables à Vincennes sont  limités à 10 dossiers individuels ou 5 dossiers individuels et 5 cartons. 


Résumé des services rendus dans la Résistance par notre regretté Chef et camarade André BOUILLAR dit « Dédé le Basque »

 

Depuis le mois de mars 1944,je suis entré en relation avec l'équipe BOUILLAR et je me suis trouvé à faire tous les coups durs et sabotages dirigés par mon Chef Dédé le Basque.

Auparavant Dédé faisait évader les prisonniers de guerre indigènes et des mettaient en lieu sûr ce qui se chiffrait par centaines,quelque chose qui était très dangereuse parce qu'il gardait ces hommes là chez lui et qui leur faisait passer la ligne de démarcation ou la frontière espagnole.Il a fait passer en Espagne une grande quantité de parachutistes ,Anglais, Américains et grand nombre de résistants ou réfractaires français.Il allait les accompagner lui-même en Espagne jusqu'au village qui s'appelle ELISANDO.

Vers le mois de mars 1944 Dédé avec ses hommes ont été obligés de s'enfuir à Bordeaux dénoncés par certains bons français dont il y en a quelques-uns qui courent encore.

À Bordeaux les actions directes contre l'ennemi commencèrent par des sabotages d'ouvrages militaires allemand,voies ferrées, véhicules allemands.Parachutages d'armes dans la région des Landes, Gironde et Charente, transport d'armes et munitions, formation d'un maquis important.

Le 16 juillet 1944, il prit la tête d'un petit groupe de volontaires pour la destruction des deux V 4 Météore dynamité géant des allemands en construction dans les usines d'aviation Latécoère à Toulouse, mission ayant réussi à merveille ce qui a évité la mort d'un grand nombre de personnes ainsi qu'un bombardement sur Toulouse.

Sabotage dans le dépôt des machines de Toulouse des deux locomotives du train blindé qui devait amener un régiment de S.S. Retour à Bordeaux trois jours  plus tard ou quelques actions de sabotage viennent compléter ce séjour.

Traqué par la Gestapo il quitte Bordeaux  avec ses hommes pour aller se réfugier dans la région du Blayais, d'où le maquis  prit une grande ampleur grâce à l'entrain  de notre chef DÉDÉ.

De là, tous les jours sous la conduite de Dédé,attaques et harcèlements des convois allemands sur les routes nationales 137 et 10.C’'est au cours d'une de ces attaques le 22 août 1944 (nous étions tombés contre un fort contingent de boches,l'attaque dura environ une demi-heure ) notre chef Dédé BOUILLAR  fut touché à mort par une balle explosive dans le ventre, et une autre qui lui avait déchiqueté le bras droit au-dessus du coude .Nous avons tout fait pour que la mort ne nous le prenne pas, car en lui nous perdions un Grand Chef qui fut pleuré et regretté par des milliers de  personnes.

J'espère que ces quelques lignes écrites par moi Capitaine F.F.I.. Georges Fabas en l'honneur de ce héros obscur mort pour la France puisse servir à qui de droit.

Signé :FABAS



Compléments du blog 

Lucien Georges Fabas
Né le 28 février 1918 à Tarnos
Décédé le novembre 2004 à Biarritz
Forces françaises combattantes (FFC) ,réseaux DENIS ET ARISTIDE BUCKMASTER
Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 213609 (dossier non consulté)



Les évasions "de prisonniers de guerre indigènes qui se chiffraient par centaines".
Cette affirmation semble très exagérée.Les archives allemandes et françaises sont malheureusement rares.On sait qu'il y a eu des évasions de prisonniers coloniaux,dont plusieurs ont été mortelles,notamment dans les chantiers forestiers des Landes. Il serait intéressant de connaitre l'éventuelle répartition par nationalité des fugitifs pris par les autorités espagnoles puis internés dans le camp de concentration Miranda.de Ebro.

 

Il a fait passer en Espagne une grande quantité de parachutistes ,Anglais, Américains.

On trouve effectivement dans la base FRENCH HELPERS (National Archives and Records Administration -Archives americaines)  un André Bouillard avec un d final ,comportant  les éléments suivants:

"Restaurant Jacky , Allées Manin  BAYONNE "

NO CONFIRMATION .

A noter que les beaux-parents de JEANNE-BOUILLAR exploitaient un café au  52 des Allées Marines à Bayonne


 

Dax,le 1 er Septembre 1944

RAPPORT

Du Lieutenant DUBOURG,Commandant provisoire la Section de Dax,

Sur l’Inspecteur BOUILLAR,André,du Commissariat Spécial de Mont-de-Marsan.

 

Le service des Renseignements Généraux de la Police Nationale à Dax communique les renseignements suivants au sujet de l'inspecteur BOUILLAR.

Bouillard a quitté Dax pour Bordeaux en mai 1944.Il avait été affecté provisoirement à cette date de à l'Intendance de Police de Bordeaux.

Nommé à la Direction de la Police Nationale à Vichy, et ne voulant pas  rejoindre son poste,il  prend le maquis vers cette date.

Opérant dans la région de Bordeaux, il devint rapidement l'un des éléments les plus agissants de la Résistance.

Ses exploits sont trop nombreux pour être énumérés.

Parmi les plus marquants, on peut citer l'enlèvement des plans de l'arme secrète V 1 à Toulouse en supprimant les trois Allemands qui gardaient le coffre ou se trouvait ce document,et la destruction dans la même journée d'un train militaire allemand à son passage à Toulouse.

BOUILLAR a en outre engagé une lutte sans merci contre les agents de la Gestapo et de la Milice.

Entre le 10 et le 15 août,ayant appris qu’une colonne allemande forte de 400 hommes environ s’apprêtait  à attaquer un village où se trouvait des patriotes,il se porta avec son équipe,composée de quelques hommes seulement et engagea aussitôt le combat.

Au cours de l’action ,il fut blessé  grièvement par balle,au bras et au ventre.

Transporté chez un Docteur à Reignac-de-Blaye,il y subit l’amputation du bras droit,mais décéda tandis que le chirurgien opérait sa blessure au ventre.

BOUILLAR est décédé en présence de sa femme,appelée en toute hâte auprès de lui.

Il a été enterré à Reignac-de-Blaye.

(…)

L’ inspecteur BOUILLAR,très connu  dans la région de Bordeaux et Dax, laisse un souvenir impérissable parmi ses anciens camarades de la Police.

Adjoint au Délégué Militaire Régional TRIANGLE, il venait d'être nommé par Alger,Commissaire de Police à Hendaye.

(…)


Complément du blog
Retour des restes d'André JEANNE-BOUILLAR les 3 et 4 octobre 1954.Aujourd'hui,il repose aux coté de sa mère et de son père adoptif au cimetière Saint-Léon de Bayonne,
Emplacement:01 - 27 - 005

 

Éléments fournis par le Commandant TRONCHE

André BOUILLAR  a pris contact avec Roger TRONCHE en octobre 1942 au cours d’un voyage de ce dernier à Tarnos dans le but de rechercher un moyen d’évasion vers l’Espagne pour des réfractaires du S.T.O de la région de Biscarosse.

A cette époque André BOUILLAR avait déjà formé de petits groupes de résistance qui se livrent à une active propagande anti-allemande.

Avec le concours de Jean MOUCHET dont le nom est inséparable de celui d’André BOUILLAR,ils intéressent des camarades basques (prisonniers évadés) à la formation d’un groupe chargé de faciliter le passage de patriotes français en Espagne.

A la suite de ce contact,BOUILLAR promet de se charger de passer nos évadés,et nous demande des armes en échange pour armer les passeurs.

Nous n’avons pas d’armes et ce n’est que fin juillet  1943 que nous pouvons lui fournir ses premières mitraillettes.Il constitue immédiatement  un groupe de sabotage à Tarnos et à Bayonne.

De juillet 1943 à fin février 1944 son action ne fait que croitre dans toute la région.Il forme des groupes armés à Tarnos,le Boucau,Bayonne,Biarritz,Capbreton.Ses demandes  de matériel sont incessantes.Nous lui avons fourni entre octobre et janvier environ 100 mitraillettes et une centaine de kilos d’explosifs.

Chaque semaine il nous fournit les renseignements concernant les effectifs,nature et déplacement des unités sur la Région qu’il visite en tant qu’inspecteur de police.

Il est notre meilleur de fausses cartes d’identité.

Les évasions vers l’Espagne continuent par ses soins et notamment passages d’Aristide et Claude CORBIN,de Robert MOLLIE,de LOURTIES Louis,MARGARITI Guy,BARRERE Jean,du B.O.A.

Tous les sabotages exécutés dans la région de Bayonne à cette époque sont son œuvre (pylones haute tension entre Tarnos et Bayonne). Explosion le même jour dans les bureaux R.N.P.,Ligne antibolchevik,Groupe Collaboration,P.P.F.à Bayonne,sabotage de camions de l’organisation TODT à Capbreton.

Début mars 1944,je suis obligé de quitter la région et je prends contact avec « Dédé-le-Basque ».

Malgré les conseils de prudence que je lui ai donnés à ma dernière entrevue,il continue encore son action dans la Région jusqu’à ce que,poursuivi par la Gestapo,il soit mis dans l’obligation de quitter Tarnos.

Début mai,il reprend contact avec ARISTIDE retour de Londres,et à partir de cette date son action devient une véritable épopée.

A Bayonne :

Destruction du Bureau d’embauche allemand  et des dossiers S.T.O.

A Bordeaux :

Sabotage des câble téléphonique souterrains à la Bastide.

Sabotage de 6 voies de chemin de fer en gare de Bordeaux-Saint-Jean.

Sabotage de la sous-station électrique de Floirac.

Sabotage de bureaux  de transmissions à la Bourse du travail.

Déraillement d'un train transportant une unité blindée à St-Denis-de-Files .

A Toulouse :

Destruction de prototype V4 aux usines Latécoère

Sabotage de locomotives au dépôt de Toulouse-Matabiau

Son activité ne se borna pas seulement à des actions de sabotage, il organise des terrains et des équipes de parachutage dans la région du Blayais et du Sud de la Charente, et reçoit jusqu'à la libération de quoi armer environ 1.000 hommes.

En juillet et août, il est l'instigateur de toutes les actions des Groupes ARISTIDES dans la région,il  participe personnellement aux actions les plus dangereuses,on le retrouve notamment rue Elie Gintrac et rue Mouneyra.

Le 22 août, il est à 13heures en embuscade à Chamouillac, attendant le passage des troupes d'occupation, évacuant Montendre. Celles-ci sont signalées empruntant la route de Jonzac.Départ immédiat à 15h40 en direction de St-Simon de Bordes.

À 16h, attaque de ce convoi,présumé de 40 hommes, et fort en réalité ne 200 hommes.Deux heures de combat.Pertes allemandes, 50 hommes. André BOUILLAR trouve là une mort glorieuse.

(…)

Compléments du blog

Service du Travail Obligatoire instauré par le régime de Vichy pour tenter de  satisfaire aux demandes nazies de main d’œuvre.

André Bouillar vu par l’Assaut hebdomadaire régional du Parti Populaire Français

L’Assaut N°180 22 juillet 1944
Rubrique L’Assaut des Basses-Pyrénées

BAYONNE

Qui avait raison ?

Lorsque l'assaut attirait l'attention sur Tarnos et jetait des cris d'alarme, les bons fonctionnaires gaullistes se bouchaient les yeux et les oreilles.Bien mieux l'excellent élève exécutant de Lafeychine,  le trop fameux Bouillar,  en récompense de sa propagande communiste, se voyait titulariser dans ses fonctions d'inspecteur de police et recevait de l'avancement.Cependant, toute la série de ses chefs devait bien savoir mieux que nous ses agissements.Doit-on rappeler notre numéro de l'Assaut du 12 décembre 1942  où nous signalions avoir remis au sous-préfet de Bayonne 5 mois auparavant un dossier de l'affaire de Tarnos où tous les inculpés d'aujourd'hui étaient signalés avec preuves et témoignages à l'appui ?Peut-être apprécieraient-ils particulièrement ses aptitudes à la fabrication des fausses cartes d'identité à la mairie de Tarnos ?N'a-t-on pas la preuve aujourd'hui que Bouillar était le pourvoyeur du maquis en fausses cartes d'identité ?Il faudra bien qu'un jour tous ces tristes personnages,dont la tête est à la région, rendent compte de leurs trahisons.On nous a cependant traités de diffamateurs !ParIons nous à la légère ? Écoutez :

Le 29 juin à Bordeaux ,des malfaiteurs se livrent par hasard ,à une belle petite fusillade.

Un agent de police française est tué ,un autre blessé.Par chance deux terroristes sont blessés et capturés.Ils sont de Tarnos.

Leurs aveux furent édifiants : exécutants aux ordres du ci-devant inspecteur de police Bouillar , devenu chef de bande de terroristes.Ils  avaient tous de concert avec Mouchet ,Capdeville,et Ribeyrolles, commis les attentats de Bayonne des 30 janvier, sur les Permanences nationales, et 20 mai sur le Bureau d'embauche et le Service de l'Information.Ne vivons-nous pas une curieuse époque ?

Le fils de cet officier de gendarmerie , connaissant à fond la ville où son père exerçait naguère ses fonctions comme chacun sait ,se fait la main en faisant sauter à la bombe les devantures des bons Bayonnais ; puis pensant qu'un petit voyage est devenu nécessaire pour ne pas trop attirer l'attention ,il gagne Bordeaux avec ses hommes de main et, là, s'amuse à des exercices de tir réel dans les rues.

Qui a placé Bouillar à Tarnos ?Qui l’y a maintenu ?Qui l'a noté ? Qui lui a fait avoir son avancement ?

Quel est le préfet qui osera ouvrir ce dossier, terriblement accusateur, mais qui éclairerait d'un jour violent les agissements des bons fonctionnaires de la prétendue Révolution Nationale ???

L’article est non signé, mais manifestement bien renseigné.

 



Sources

Service Historique de la Défense-Vincennes (94)
Titres, homologations et services pour faits de résistance
Consultation en salle de lecture du dossier coté GR 16 P 308376


Sites internet

Mémoire des Hommes
Archives collectives des Forces françaises de l'intérieur 
Gironde
Libération-Nord : Groupe Marc (GR 19 P 33/12)_21 vues
 
AS/OCM : Bataillon du Blayais, Maquis de Reignac de Blaye (GR 19 P 33/9) _26 vues
 

Centre Pédagogique de la Résistance et de la Déportation des Landes
André Bouillar alias Dédé le basque
 https://cprd-landes.org/biographies/andre-bouillar/

Tarnos, occupée, résiste
 https://www.ville-tarnos.fr/tarnos-occupee-resiste
  
 
Revue française de généalogie
04_08_2023
Seconde Guerre mondiale : des listes de French Helpers en ligne
https://www.rfgenealogie.com/infos/seconde-guerre-mondiale-des-listes-de-french-helpers-en-ligne 
 
 
 
Cimetières de Bayonne
https://cimetiere.gescime.com/RechercheDefunts/Resultat/bayonne-cimetiere-64101

Association du Souvenir des fusillés de Souge
Jean Mouchet fusillé le 1° aout 1944, Le groupe MARC

Bibliographie

René Terrisse
GRANDCLEMENT ,traitre ou bouc émissaire?
Ombres et lumières sur un dossier brulant de la Résistance à Bordeaux
Editions Aubéron,Bordeaux,1996
ISBN 2-908650-4-X


René Terrisse
Bordeaux 1940-1944
Librairie Académique Perrin,1993
ISBN 2-262-00991-0

Jean Serres ,auteur de l'ouvrage LE GROUPE André Bouillar-Jean Mouchet de Tarnos DANS LA 
RÉSISTANCE EN AQUITAINE .A.N.A.C.R-Amis de la Résistance -Seignanx .2003.

 

 

 Billets du blog

19 novembre 2020 :

Contribution à la connaissance d’André Gustave JEANNE-BOUILLAR dit Dédé le Basque 1917-1944

 

02 février 2021 :

Compléments généalogiques André JEANNE BOUILLAR dit « Dédé le Basque » 1917-1944  

 

02 novembre 2020 :

Né en 1917 à Barcelone,adopté en 1937 à Bayonne