Le Service Historique de la Défense conserve un peu plus de 600 000 dossiers individuels de femmes et d'hommes dont les services pour faits de résistance ont été homologués, ou non, au
titre des Forces française libres (FFL), des Forces françaises
intérieures (FFI), des Forces françaises combattantes (FFC), des
déportés et internés résistants (DIR) ou de la Résistance intérieure
française (RIF).La liste de ces dossiers
individuels avec leurs cotes est disponible sur les sites internet Mémoire des Hommes et du SHD.Ces dossiers ne sont pas numérisés.Ils sont consultables seulement en salle de lecture du château de Vincennes (94) après réservation en ligne.L'inscription comme lecteur du SHD et la demande de réservation des documents sont simples à accomplir.Les délais de traitement sont très rapides.Attention ,les documents consultables à Vincennes sont limités à 10 dossiers individuels ou 5 dossiers individuels et 5 cartons.
Résumé des services rendus dans la Résistance par notre
regretté Chef et camarade André BOUILLAR dit « Dédé le Basque »
Depuis le mois de mars 1944,je suis entré en relation avec
l'équipe BOUILLAR et je me suis trouvé à faire tous les coups durs et sabotages
dirigés par mon Chef Dédé le Basque.
Auparavant Dédé faisait évader les prisonniers de guerre
indigènes et des mettaient en lieu sûr ce qui se chiffrait par centaines,quelque
chose qui était très dangereuse parce qu'il gardait ces hommes là chez lui et
qui leur faisait passer la ligne de démarcation ou la frontière espagnole.Il a
fait passer en Espagne une grande quantité de parachutistes ,Anglais, Américains
et grand nombre de résistants ou réfractaires français.Il allait les
accompagner lui-même en Espagne jusqu'au village qui s'appelle ELISANDO.
Vers le mois de mars 1944 Dédé avec ses hommes ont été
obligés de s'enfuir à Bordeaux dénoncés par certains bons français dont il y en
a quelques-uns qui courent encore.
À Bordeaux les actions directes contre l'ennemi commencèrent
par des sabotages d'ouvrages militaires allemand,voies ferrées, véhicules
allemands.Parachutages d'armes dans la région des Landes, Gironde et Charente,
transport d'armes et munitions, formation d'un maquis important.
Le 16 juillet 1944, il prit la tête d'un petit groupe de
volontaires pour la destruction des deux V 4 Météore dynamité géant des
allemands en construction dans les usines d'aviation Latécoère à Toulouse,
mission ayant réussi à merveille ce qui a évité la mort d'un grand nombre de
personnes ainsi qu'un bombardement sur Toulouse.
Sabotage dans le dépôt des machines de Toulouse des deux
locomotives du train blindé qui devait amener un régiment de S.S. Retour à Bordeaux
trois jours plus tard ou quelques
actions de sabotage viennent compléter ce séjour.
Traqué par la Gestapo il quitte Bordeaux avec ses hommes pour aller se réfugier dans la
région du Blayais, d'où le maquis prit
une grande ampleur grâce à l'entrain de
notre chef DÉDÉ.
De là, tous les jours sous la conduite de Dédé,attaques et
harcèlements des convois allemands sur les routes nationales 137 et 10.C’'est
au cours d'une de ces attaques le 22 août 1944 (nous étions tombés contre un
fort contingent de boches,l'attaque dura environ une demi-heure ) notre chef Dédé
BOUILLAR fut touché à mort par une balle
explosive dans le ventre, et une autre qui lui avait déchiqueté le bras droit
au-dessus du coude .Nous avons tout fait pour que la mort ne nous le prenne pas,
car en lui nous perdions un Grand Chef qui fut pleuré et regretté par des milliers
de personnes.
J'espère que ces quelques lignes écrites par moi Capitaine F.F.I..
Georges Fabas en l'honneur de ce héros obscur mort pour la France puisse servir
à qui de droit.
Signé :FABAS
Compléments du blog
Lucien Georges Fabas
Né le 28 février 1918 à Tarnos
Décédé le novembre 2004 à Biarritz
Forces françaises combattantes (FFC) ,réseaux DENIS ET ARISTIDE BUCKMASTER
Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 213609 (dossier non consulté)
Les évasions "de prisonniers de guerre indigènes qui se chiffraient par centaines".
Cette affirmation semble très exagérée.Les archives allemandes et françaises sont malheureusement rares.On sait qu'il y a eu des évasions de prisonniers coloniaux,dont plusieurs ont été mortelles,notamment dans les chantiers forestiers des Landes. Il serait intéressant de connaitre l'éventuelle répartition par nationalité des fugitifs pris par les autorités espagnoles puis internés dans le camp de concentration Miranda.de Ebro.
Il a
fait passer en Espagne une grande quantité de parachutistes ,Anglais, Américains.
On trouve effectivement dans la base FRENCH HELPERS (National Archives and Records Administration -Archives americaines) un André Bouillard avec un d final ,comportant les éléments suivants:
"Restaurant Jacky , Allées Manin BAYONNE "
NO CONFIRMATION .
A noter que les beaux-parents de JEANNE-BOUILLAR exploitaient un café au 52 des Allées Marines à Bayonne
Dax,le 1 er Septembre
1944
RAPPORT
Du Lieutenant
DUBOURG,Commandant provisoire la Section de Dax,
Sur l’Inspecteur
BOUILLAR,André,du Commissariat Spécial de Mont-de-Marsan.
Le service des Renseignements Généraux de la Police Nationale
à Dax communique les renseignements suivants au sujet de l'inspecteur BOUILLAR.
Bouillard a quitté Dax pour Bordeaux en mai 1944.Il avait
été affecté provisoirement à cette date de à l'Intendance de Police de
Bordeaux.
Nommé à la Direction de la Police Nationale à Vichy, et ne
voulant pas rejoindre son poste,il prend le maquis vers cette date.
Opérant dans la région de Bordeaux, il devint rapidement
l'un des éléments les plus agissants de la Résistance.
Ses exploits sont trop nombreux pour être énumérés.
Parmi les plus marquants, on peut citer l'enlèvement des
plans de l'arme secrète V 1 à Toulouse en supprimant les trois Allemands qui
gardaient le coffre ou se trouvait ce document,et la destruction dans la même
journée d'un train militaire allemand à son passage à Toulouse.
BOUILLAR a en outre engagé une lutte sans merci contre les
agents de la Gestapo et de la Milice.
Entre le 10 et le 15 août,ayant appris qu’une colonne
allemande forte de 400 hommes environ s’apprêtait à attaquer un village où se trouvait des
patriotes,il se porta avec son équipe,composée de quelques hommes seulement et
engagea aussitôt le combat.
Au cours de l’action ,il fut blessé grièvement par balle,au bras et au ventre.
Transporté chez un Docteur à Reignac-de-Blaye,il y subit
l’amputation du bras droit,mais décéda tandis que le chirurgien opérait sa
blessure au ventre.
BOUILLAR est décédé en présence de sa femme,appelée en toute hâte auprès de lui.
Il a été enterré à Reignac-de-Blaye.
(…)
L’ inspecteur BOUILLAR,très connu dans la région de Bordeaux et Dax, laisse un
souvenir impérissable parmi ses anciens camarades de la Police.
Adjoint au Délégué Militaire Régional TRIANGLE, il venait
d'être nommé par Alger,Commissaire de Police à Hendaye.
(…)
Complément du blog
Retour des restes d'André JEANNE-BOUILLAR les 3 et 4 octobre 1954.Aujourd'hui,il repose aux coté de sa mère et de son père adoptif au cimetière Saint-Léon de Bayonne,
Emplacement:01 - 27 - 005
Éléments fournis par
le Commandant TRONCHE
André BOUILLAR a pris
contact avec Roger TRONCHE en octobre 1942 au cours d’un voyage de ce dernier à
Tarnos dans le but de rechercher un moyen d’évasion vers l’Espagne pour des
réfractaires du S.T.O de la région de Biscarosse.
A cette époque André BOUILLAR avait déjà formé de petits
groupes de résistance qui se livrent à une active propagande anti-allemande.
Avec le concours de Jean MOUCHET dont le nom est inséparable
de celui d’André BOUILLAR,ils intéressent des camarades basques (prisonniers
évadés) à la formation d’un groupe chargé de faciliter le passage de patriotes
français en Espagne.
A la suite de ce contact,BOUILLAR promet de se charger de
passer nos évadés,et nous demande des armes en échange pour armer les passeurs.
Nous n’avons pas d’armes et ce n’est que fin juillet 1943 que nous pouvons lui fournir ses
premières mitraillettes.Il constitue immédiatement un groupe de sabotage à Tarnos et à Bayonne.
De juillet 1943 à fin février 1944 son action ne fait que
croitre dans toute la région.Il forme des groupes armés à Tarnos,le
Boucau,Bayonne,Biarritz,Capbreton.Ses demandes
de matériel sont incessantes.Nous lui avons fourni entre octobre et
janvier environ 100 mitraillettes et une centaine de kilos d’explosifs.
Chaque semaine il nous fournit les renseignements concernant
les effectifs,nature et déplacement des unités sur la Région qu’il visite en
tant qu’inspecteur de police.
Il est notre meilleur de fausses cartes d’identité.
Les évasions vers l’Espagne continuent par ses soins et
notamment passages d’Aristide et Claude CORBIN,de Robert MOLLIE,de LOURTIES
Louis,MARGARITI Guy,BARRERE Jean,du B.O.A.
Tous les sabotages exécutés dans la région de Bayonne à
cette époque sont son œuvre (pylones haute tension entre Tarnos et
Bayonne). Explosion le même jour dans les bureaux R.N.P.,Ligne
antibolchevik,Groupe Collaboration,P.P.F.à Bayonne,sabotage de camions de
l’organisation TODT à Capbreton.
Début mars 1944,je suis obligé de quitter la région et je
prends contact avec « Dédé-le-Basque ».
Malgré les conseils de prudence que je lui ai donnés à ma
dernière entrevue,il continue encore son action dans la Région jusqu’à ce
que,poursuivi par la Gestapo,il soit mis dans l’obligation de quitter Tarnos.
Début mai,il reprend contact avec ARISTIDE retour de
Londres,et à partir de cette date son action devient une véritable épopée.
A Bayonne :
Destruction du Bureau d’embauche allemand et des dossiers S.T.O.
A Bordeaux :
Sabotage des câble téléphonique souterrains à la Bastide.
Sabotage de 6 voies de chemin de fer en gare de
Bordeaux-Saint-Jean.
Sabotage de la sous-station électrique de Floirac.
Sabotage de bureaux de transmissions à la Bourse du travail.
Déraillement d'un train transportant une unité blindée à
St-Denis-de-Files .
A Toulouse :
Destruction de prototype V4 aux usines Latécoère
Sabotage de locomotives au dépôt de Toulouse-Matabiau
Son activité ne se borna pas seulement à des actions de
sabotage, il organise des terrains et des équipes de parachutage dans la région
du Blayais et du Sud de la Charente, et reçoit jusqu'à la libération de quoi
armer environ 1.000 hommes.
En juillet et août, il est l'instigateur de toutes les
actions des Groupes ARISTIDES dans la région,il participe personnellement aux actions les plus
dangereuses,on le retrouve notamment rue Elie Gintrac et rue Mouneyra.
Le 22 août, il est à 13heures en embuscade à Chamouillac,
attendant le passage des troupes d'occupation, évacuant Montendre. Celles-ci
sont signalées empruntant la route de Jonzac.Départ immédiat à 15h40 en
direction de St-Simon de Bordes.
À 16h, attaque de ce convoi,présumé de 40 hommes, et fort en
réalité ne 200 hommes.Deux heures de combat.Pertes allemandes, 50 hommes. André
BOUILLAR trouve là une mort glorieuse.
(…)
Compléments du blog
Service du Travail Obligatoire instauré par le régime de Vichy pour tenter de satisfaire aux demandes nazies de main d’œuvre.
André
Bouillar vu par l’Assaut hebdomadaire régional du Parti Populaire Français
L’Assaut N°180 22 juillet 1944
Rubrique L’Assaut des Basses-PyrénéesBAYONNE
Qui avait raison ?
Lorsque l'assaut attirait l'attention sur Tarnos et jetait des
cris d'alarme, les bons fonctionnaires gaullistes se bouchaient les yeux et les
oreilles.Bien mieux l'excellent élève exécutant de Lafeychine, le trop fameux Bouillar, en récompense de sa propagande communiste, se
voyait titulariser dans ses fonctions d'inspecteur de police et recevait de
l'avancement.Cependant, toute la série de ses chefs devait bien savoir mieux
que nous ses agissements.Doit-on rappeler notre numéro de l'Assaut du 12
décembre 1942 où nous signalions avoir
remis au sous-préfet de Bayonne 5 mois auparavant un dossier de l'affaire de
Tarnos où tous les inculpés d'aujourd'hui étaient signalés avec preuves et
témoignages à l'appui ?Peut-être apprécieraient-ils particulièrement ses
aptitudes à la fabrication des fausses cartes d'identité à la mairie de Tarnos ?N'a-t-on
pas la preuve aujourd'hui que Bouillar était le pourvoyeur du maquis en fausses
cartes d'identité ?Il faudra bien qu'un jour tous ces tristes personnages,dont
la tête est à la région, rendent compte de leurs trahisons.On nous a cependant
traités de diffamateurs !ParIons nous à la légère ? Écoutez :
Le 29 juin à Bordeaux ,des malfaiteurs se livrent par
hasard ,à une belle petite fusillade.
Un agent de police
française est tué ,un autre blessé.Par chance deux terroristes sont blessés
et capturés.Ils sont de Tarnos.
Leurs aveux furent édifiants : exécutants aux ordres du
ci-devant inspecteur de police Bouillar , devenu chef de bande de
terroristes.Ils avaient tous de concert
avec Mouchet ,Capdeville,et Ribeyrolles, commis les attentats de Bayonne des
30 janvier, sur les Permanences nationales, et 20 mai sur le Bureau d'embauche et
le Service de l'Information.Ne vivons-nous pas une curieuse époque ?
Le fils de cet officier de gendarmerie , connaissant à
fond la ville où son père exerçait naguère ses fonctions comme chacun sait ,se fait la
main en faisant sauter à la bombe les devantures des bons Bayonnais ; puis
pensant qu'un petit voyage est devenu nécessaire pour ne pas trop attirer
l'attention ,il gagne Bordeaux avec ses hommes de main et, là, s'amuse à
des exercices de tir réel dans les rues.
Qui a placé Bouillar à Tarnos ?Qui l’y a maintenu ?Qui
l'a noté ? Qui lui a fait avoir son avancement ?
Quel est le préfet qui osera ouvrir ce dossier, terriblement
accusateur, mais qui éclairerait d'un jour violent les agissements des bons fonctionnaires
de la prétendue Révolution Nationale ???
L’article est non signé, mais manifestement bien renseigné.