28 avril 2015

Le centre des réfugiés espagnols à l'ancien hôpital militaire de Bayonne en 1936

Été 1936, des femmes,des enfants et des vieillards en provenance d'Espagne en guerre, ont été installés dans les locaux désaffectés de l'ancien hôpital militaire de Bayonne.L'instituteur,Daniel Argote a été  le directeur de ce  Centre des réfugiés espagnols.
Le 27 aout 1937, le  docteur Lafourcade,conseiller municipal  présente un vœu demandant à ce que soient refoulés à la frontière ou dirigés vers un camp de concentration les miliciens espagnols très nombreux à Bayonne.
Le camp de Gurs ouvrira le 2 avril 1939... 
Sélection d'archives 



AD 64 Site de Pau _4 M art 254_L'Intransigeant 17 09 1937




La Presse du Sud-Ouest
Grand quotidien de la Région et du Pays Basque
Collection Médiathèque de Bayonne.Cote J53 Année 1936
07 10 1936
Les réfugiés espagnols nous coûtent cher
M.Joseph Denois,député de Paris vient d'écrire la lettre suivante au ministre des finances
Monsieur le ministre
"Le "Journal officiel " annonce que trois millions sont d'ores et déjà nécessaires pour le paiement des dépenses d'hébergement des Espagnols réfugiés en France.
J'ai l'honneur de vous demander si le gouvernement s'est préoccupé du recouvrement desdites dépenses sur le gouvernement de Madrid auquel incombent les frais d'entretien de ses nationaux indigents et si ,en cas de mauvaise volonté ,vous avez songé à saisir les arrivages d'or qui ont été constatés au Bourget.
Les contribuables français ne pourraient admettre qu'aux inconvénients multiples s'ajoute le fait de lourdes dépenses qui ne sauraient en bonne justice leur incomber.
Veuillez agréer,etc "

Les réfugiés à Bayonne
Les chalutiers "Marcelina-Ciriza" et "Lina" sont entrés notre port,respectivement à 7h.15 et 7h.20 (heures d'entrée à la barre).
Le "steamer Venderval "venant de Bilbao,a,d'autre part,franchi la barre à 7h.25 amenant environ 260 passagers ,en majorité espagnols.Service de vaccination aussitôt assuré par MM.les docteurs Croste et Garat.


La Presse du Sud-Ouest
Grand quotidien de la Région et du Pays Basque
Collection Médiathèque de Bayonne.Cote J53 Année 1936
20 10 1936
Le centre des réfugiés espagnols à l'ancien hôpital militaire
La presse locale était conviée,en fin de matinée d'hier,à une rapide mais instructive visite du centre des réfugiés espagnols.On sait que les vastes locaux désaffectés qui servirent de refuge aux Espagnols fuyant les horreurs de la guerre civile n'étaient pas "fins prêts" tout d'abord à jouer ce rôle:de la paille a même étendue le sol servit,les premiers jours,pour le couchage;80 centimètres de feuilles mortes ,jonchaient les allées du parc.On s'organisa,on improvisa,faculté bien française,dont nous abusons parfois d'ailleurs.....
M.Simonet,maire de Bayonne,se fait exposer par les administrateurs du centre les divers aménagements  réalisés en peu de temps (les combats autour d'Irun,dont la prise remonte seulement au 5 septembre,accélèrent grandement l'exode de nos voisins):des corvées pour pour la propreté des locaux sont désignés par roulement et un camion de la ville vient enlever les ordures.A 8 heures,c'est le café au lait.Cuisines et économats fonctionnent  selon les procédures modernes:un plancher est en construction pour mettre les denrées périssables  à l'abri de l'humidité,(des ateliers de menuiserie,cordonnerie,etc.... sont installés dans des boxes voisins). La visite se poursuit aux réfectoires,mais c'est l'heure du repas,et,discret,le cortège passe rapidement.Mais voici les salles de classe:210 enfants y reçoivent une instruction pratique et solide:leçon de chose,arithmétique,etc. Classes matin et soir.Les maîtres sont munis des instruments pédagogiques adéquats;une bibliothèque,servant en même temps de salon de lecture,contient les classiques espagnols,et un catalogue permet à chacun de repérer celui de son choix.
En route vers l'inspection de l'infirmerie et du service médical:un trop bref clignement d’œil vers les restes _non patinés,hélas,mais abîmés par le temps,des décorations murales des maîtres bayonnais Berges,Caro-Delvaille_ et nous voilà repris par le souci de documentation technique:nos lecteurs savent que les premiers jours tout réfugiés espagnol franchissant le seuil du "cercle" devait être vacciné ,et soumis à une visite médicale prophylactique.
Actuellement tous les jours à 11 heures MM les docteurs Garat ou Henry Corrèges procèdent à une visite médicale :les grands malades sont orientés vers l'hôpital mixte de Saint-Léon;les cas les moins graves sont soignés à l'infirmerie dotée d'une vingtaine de lits.A signaler à ce propos que tout le corps médical bayonnais eu à cœur de fournir gratuitement force médicaments,des spécialités coûteuses.Les fournitures générales ,ont lieu maintenant à l'adjudication (dans la précipitation des premiers jours,il fallut recourir à la bonne volonté des cafetiers et restaurateurs des environs.La municipalité s'adressa aussi ,pour le pain,à l'adjudicataire de la ville pour le pain de troupe,d'accord avec le président du syndicat des patrons boulangers).
Conformément aux règles de la comptabilité publique ,le fonctionnaire ordonnateur,mandatant les dépenses,est distinct du fonctionnaire comptable ,chargé de les payer,ce dernier étant le caissier du receveur  particulier des finances;pas un sou n'est payé ,en conséquence,ni,naturellement,par le centre,ni par le receveur municipal.La municipalité administre en revanche le fonds constitué par le produit des quêtes,aussi que les dons en nature (chaussures,lainage,petit linge de corps....).
Le centre des réfugiés abrite à l'heure actuelle 718 personnes:enfants,femmes,vieillards.On pose aux hommes valides la question de savoir s'ils désirent rentrer en Espagne,et vers quel point de la frontière il faut les diriger.Ceux n'ayant pas de moyens de fortune et désireux de rester en France,sont en principe refoulés entre Gironde et Loire.
Mais il est midi et l'on va déjeuner.
R.C.



13 novembre 1936
Source:AD 64 Pau 4M art 254 Police


Le Maire de Bayonne à Monsieur le Ministre de l'Intérieur (sous le couvert de M.le Préfet des Basses-Pyrénées
Monsieur le Ministre,
Je considère de mon devoir de vous mettre au courant de la situation et du fonctionnement du Centre des Réfugiés Espagnols installés dans les locaux de l'ancien Hôpital militaire déclassé de Bayonne. 
Son installation date du 31 août,jour de l'évacuation de la population civile de la région d'Irun.Dans la nuit,je fus avisé de l'arrivée immédiate d'un convoi d'un millier de personnes:femmes,enfants,et vieillards.Sur les instructions données par M.le Sous-Préfet de Bayonne et d'accord avec lui,ces malheureux furent hospitalisés dans ces locaux vides et qui se trouvaient dans un état de délabrement tel qu'il fallut prendre des mesures pour parer aux nécessités inéluctables.
Depuis cette époque,le Centre des Réfugiés Espagnols a fonctionné grâce aux crédits mis à la disposition de l'Administration Préfectorale par votre Ministère.Un Conseil d'Administration a été désigné qui a réglé les conditions d'admission,de séjour et de sortie,a procédé à l'adjudication de toutes les fournitures nécessaires pour le Centre et réglé d'une façon générale toutes les dépenses d'administration.
Je crois pouvoir affirmer que le Centre des Réfugiés Espagnols de Bayonne fonctionne à la satisfaction de tous et n'a fait ,jusqu'à ce jour,l'objet d'aucune critique.M.Mossé et M.Petit,Inspecteurs Généraux des Services Administratifs,ont visité à deux reprises notre Établissement:je crois savoir qu'ils se sont montrés particulièrement satisfaits des résultats obtenus.Mme Suzanne Lacorre,Sous-Sécrétaire d'Etat à la Protection de l'Enfance a eu l'occasion de visiter nos installations à ce moment un peu rudimentaire.Grâce à sa bienveillante intervention nous avons pi obtenir toute la literie nécessaire pour le couchage des hospitalisés.Des ateliers ont été installés pour l'occupation des réfugiés;des classes ont été organisées pour l'instruction des enfants;un service médical fonctionne journellement pour la surveillance de l'état sanitaire de la colonie.
Dans notre région,il n'existe pas ,à ma connaissance,de centre d'hébergement analogue à celui de Bayonne.Dans d'autres villes qui ont accueilli un certain nombre de réfugiés,ceux-ci touchent en espèces des allocations journalières pour leur permettre de vivre.Mais ce système présente l'inconvénient de laisser errer,sans occupation,des personnes pouvant s'employer plus utilement.Ce mode de secours est,en outre,beaucoup plus onéreux pour les finances publiques que la vie en commun telle que nous l'avons organisée à Bayonne.Il n'est pas bon,au surplus,de laisser librement circuler sans une surveillance efficace,des gens dont nous ne connaissons pas les antécédents.
Pour ces diverses raisons,il avait été prévu que le Centre de Bayonne pourrait recevoir les réfugiés espagnols jusqu'à complète occupation des locaux dont nous disposons,c'est à dire jusqu'à 900 ou 1.000 personnes.
Contrairement à nos prévisions,des difficultés dont je ne m'explique pas l'origine,sont soulevées chaque fois que l'effectif de nos réfugiés augmente de quelques unités.Des notes et des circulaires nous enjoignent de ne pas prendre de nouveaux réfugiés.En violation de ces prescriptions ,j'ai cru cependant devoir admettre au Centre des Réfugiés des personnes dont la situation me paraissait particulièrement intéressante:des enfants vivants séparés de leur mère,des enfants précédemment recueillis dans des familles qui ne peuvent continuer leur effort,des vieillards vivant autrefois avec leurs enfants etc...etc..Les effectifs sont passés de la sorte au chiffre actuel de 822.Nous avons agi de la sorte pour satisfaire à un devoir d'humanité,certains au surplus de ménager ainsi les deniers publics,notre prix de journée étant sensiblement inférieur à ce que coûtent ailleurs les réfugiés espagnols.
J'ai tenu à vous mettre très exactement au courant des difficultés que nous rencontrons de certains services de la Sûreté Nationale.Le Conseil d'administration continuera à accueillir les femmes ,enfants et vieillards espagnols qui nous sont adressés jusqu'au chiffre que nous avions indiqué aux inspecteurs généraux (et qu'ils avaient approuvé) comme étant celui des possibilités raisonnables.Je suis certain que complètement éclairé sur l'état de cette question vous approuverez ce que nous avons fait jusqu'ici et ce que nous proposons de faire dans l'avenir.
Je vous prie,Monsieur le Ministre,de vouloir bien agréer les assurances de ma considération très distinguée et de mon entier dévouement.
Le Maire
M.Simonet



10 juin 1937
Centres d'hébergement de réfugiés espagnols
Source:AD 64 Pau 4M art 254 Police


" BAYONNE C'est dans cette ville ,dans l"ancien hôpital militaire,que se trouve le Centre d'hébergement le plus important existant dans notre arrondissement,1150 réfugiés espagnols,hommes,femmes et enfants y sont hébergés gratuitement par le Gouvernement français depuis septembre 1936


GUETHARY Le gouvernement d'Euzkadi vient de louer l’hôtel "Itsasoan" pour y loger gratuitement 300 femmes et enfants évacués de la région de Bilbao.Quarante réfugiés environ y sont actuellement hébergés.


BIDART Une centaine d'enfants espagnols sont hébergés,depuis le 7 courant,à la ville "Erretegia" située sur le plateau de Bidart.Cette villa a été louée par le gouvernement d'Euskadi à M.BECKMANS .Les enfants qui ont été placés dans ce centre d'hébergement étaient auparavant hébergés à la fondation "Mendelson" à Biarritz .Ce dernier centre à été dissous en date du  7 juin .


St JEAN de LUZ
Dans cette ville deux établissement privés;le Siège de la communauté "La Providence"22 rue St Jacques et la communauté "Anges Gardiens "villa"Urquijo"quartier Habas ,hébergent principalement des religieuses réfugiées de la région de Bilbao.


HENDAYE Une quarantaine de familles espagnoles ,soit environ 160 personnes  ,hommes,femmes et enfants,pourvues de ressources,sont installées à l"hostellerie d'Haïçabia.Elles y vivent en commun et à leur frais depuis le mois de septembre 1936.Quelques secours leur sont distribués.Le gouvernement d'Euzkadi leur alloue une somme de 5.000 francs par mois et le comité du centre d'aide du front populaire d'Hendaye leur fait,chaque mercredi,une distribution de vivres.


LARRESSORE Canton d'Ustaritz.Le châtelain de ce village ,un riche espagnol nommé CHALBO,héberge chez lui une vingtaine de réfugiés espagnols.(femmes et enfants)
(...)


La Presse du Sud-Ouest _27 08 1937_Collection Médiathèque de Bayonne

 

La Presse du Sud-Ouest
Grand quotidien de la Région et du Pays Basque
Collection Médiathèque de Bayonne.Cote J53 Année 1937
27 08 1937
Les répercussions du conflit espagnol
Les femmes,les enfants,les vieillards réfugiés à Bayonne vont partir par trains spéciaux pour Puigcerda
Les miliciens et les hommes en âge de porter les armes seraient concentrés dans un camp.
La reddition brusquée de Santander et l'occupation par les troupes nationalistes de toute la province de Biscaye  provoque un afflux si considérable de réfugiés vers les ports français du Golfe de Gascogne  que les autorités tout d'abord surprises par la soudaineté de ce mouvement commencent à prendre les mesures appropriées pour le réduire aux plus strictes proportions.
Bayonne étant le premier port français d'importance en venant des côtes Cantabriques  se trouve naturellement le plus touché par l'envahissement des populations venant de Santander.
Nous disions hier que des instructions avaient été demandées par la sous-préfecture au ministre de l'intérieur en raison de l'engorgement provoqué dans notre ville par l'afflux incessant de réfugiés de Santander.
Le gouvernement a fait connaître hier soir ses décisions concernant les femmes,les enfants,les vieillards.Ils seront conduits par trains spéciaux,via Cerbère,à Puigcerda,où ils seront remis aux autorités espagnoles.
Il devait être procédé dès aujourd'hui à cette évacuation mais la pénurie de wagons a obligé à la remettre un peu plus tard ,la gare de Bordeaux,elle-même débordée,n'ayant pu fournir le renfort en matériel ferroviaire nécessaire à cette opération.
Pour les miliciens et les hommes en âge de porter les armes ,la décision du gouvernement ne sera connu que samedi ou dimanche.On semble s'orienter vers la solution du camp de concentration.
On nous confirme en dernière heure que le départ des réfugiés de Blancpignon a été reportée à une date ultérieure,les autorités locales attendent des ordres plus précis et des moyens adéquats pour procéder à cette évacuation.

Des miliciens injurient les autorités françaises:l'un d'eux,un anarchiste est incarcéré.
Aux appontements de Blancpignon,où maintenant est réunie toute le flottille des sardiniers et des chalutiers,le docteur Garat a vacciné ,jeudi jusqu'à 22 heures ,900 personnes à la lueur des projecteurs.
Tous les miliciens arrivés jeudi et les jours précédents ont été groupés là et sont gardés à vue par les gardes mobiles.
L'opération de groupement s'est déroulée sous la direction de M.Daguerre,sous-préfet de Bayonne;M Ceugnard,inspecteur de la police spéciale,et du lieutenant de la garde mobile ,avec l'aide de la garde et de la gendarmerie.
Les autocars qui avaient conduit les miliciens à Blancpignon,ont ramené au centre des réfugiés,à Bayonne,les femmes,les enfants et les vieillards encore sur les bateaux.
Le départ des femmes a été marqué par des incidents.Certains miliciens,en effet,se mirent à injurier les autorités françaises et seule la vue des pelotons de gardes mobiles ramena le calme.
L'Espagnol qui s'était montré le plus violent et le plus grossier a été appréhendé et détenu dans les locaux du commissariat de police:il se pourrait qu'il fut par la suite déféré au parquet.C'est un nommé Ignacio Alegria,chef de la section de Santander ,de la Fédération anarchiste ibérique.
Les quatre pelotons de gardes mobiles de Bordeaux sont arrivés ,à 22 heures,et ont pris la surveillance autour des navires.

L'aviso "Somme" recueille des miliciens perdus en mer

L'aviso français "Somme" est entré jeudi,vers 21 heures,dans le port de Bayonne,avec 42 miliciens et 14 passagers,parmi lesquels un journaliste français,M.Tonturry,rédacteur à l'Aube",et une jeune journaliste allemande.
Tous avaient été trouvés en mer,voguant,pour la plupart,sur des barques à rames.


Au centre d'hébergement
Quinze gardes mobiles avec l'aide de la sûreté,surveillent nuit et jour les réfugiés réunis maintenant ,au nombre de près de deux milles dans les locaux de l'hôpital militaire qui prend l'aspect d'une caserne espagnole.
Certains de ces hôtes ne cachent pas leur déplaisir d'avoir à se coucher sur des matelas sans draps,alors que les sommes dont ils étaient primitivement détenteurs les mettaient en droit d'escompter un logement beaucoup plus confortable.Mais les protestations qui se sont fait jour n'ont pas provoqué de trop graves incidents.
Comme on en pouvait craindre de pires,il a été demandé au consul d'Espagne s'il accepterait en cas d'effervescence ,de venir inciter ses compatriotes au calme qui s'impose.



La Presse du Sud-Ouest _28 08 1937_Collection Médiathèque de Bayonne


 

La Presse du Sud-Ouest
Grand quotidien de la Région et du Pays Basque
Collection Médiathèque de Bayonne.Cote J53 Année 1937
28 08 1937
Réunion du conseil municipal
L'assemblée a voté un vœu demandant le renvoi de tous les miliciens et volontaires réfugiés à Bayonne.
Le conseil municipal s'est réuni hier à 17h30 sous la présidence de M.Simonet ,maire.
(...)
Avant d'aborder l'ordre du jour,le docteur Lafourcade  se plaint de l'afflux d'Espagnols à Bayonne.Il n'y a rien à dire pour ceux qui sont à leur compte,à conditions qu'ils se conforment aux lois du pays qui les reçoit.Mais il propose que le conseil émette un vœu tendant  à ce que ceux en âge de porter les armes soient refoulés vers leur frontière respective.
M. Behoteguy appuie la proposition de son collègue.On doit pas,dit-il abuser de la bonté des Bayonnais,ni laisser toute la charge à Bayonne.
Le docteur Croste demande qui va payer les frais des blessés soignés à l'hôpital.
M.le maire,dans sa réponse,précise qu'il s'agit là d'un vœu,la décision appartenant à l'autorité supérieure.
Nous faisons,dit-il en substance,les généreux avec les biens des autres ,la ville administrant simplement les sommes mises à sa disposition par l’État,qui a dû prendre ses précautions pour leur récupération ultérieure.
Bayonne a une grosse activité comme centre de triage:mais si certaines cités voisines n'ont pas voulu recevoir de réfugiés,on ne peut pas dire que notre ville soit la seule à jouer ce rôle.Elle y a d'ailleurs sous,certains rapports,trouvé son avantage,comme ça s'est produit précédemment,dans des circonstances analogues.Mais il y avait une œuvre d'humanité à remplir,et l'on n'y a pas manqué,sans tenir compte du camp auquel appartenait les personnes accueillies.
Comme il ne semble pas être donné suite à la proposition de vœu du docteur Lafourcade,M.Sentuc revient à la charge.
Le vœu est adopté,et sera transmis à l'administration préfectorale.
(...)

Crédits et subventions._Le conseil procède ensuite au vote d'un certain nombre de crédits et subventions;le maire de Bilbao et celui de Guernika étant actuellement hébergés au centre des réfugiés,M.le maire désireux de faire un geste d'hospitalité,demande une somme de 6.000 frs et de 6.500 francs pour leur assurer respectivement de meilleures conditions de logement.Il en est ainsi décidé,non sans que le docteur Croste ait déclaré énergiquement voté contre. (...)


La Presse du Sud-Ouest
Grand quotidien de la Région et du Pays Basque
Collection Médiathèque de Bayonne.Cote J53 Année 1937
30 08 1937
A propos du transfert du collège de jeunes filles à l'ancien hôpital militaire et d'excessives prodigalités
Nous avons reçu la note suivante.
Bayonne,28 août
"Monsieur le rédacteur en chef.
C'est avec le plus vif étonnement que j'ai appris la décision de l'autorité académique plaçant "provisoirement " le lycée de jeunes filles dans des locaux sis dans l'enceinte de l'ancien hôpital militaire qu'elle avait tant décriés.
Et encore autrefois ,le local était entièrement libre.
Aujourd'hui,une population nombreuse de réfugiés espagnols y est entassée.Je sais bien qu'une vague cloison séparera les réfugiés des locaux scolaires et que les élèves auront une entrée spéciale.
Néanmoins,elles vivront de longues heures dans une enceinte où tout à coup,peut éclater une épidémie de maladie contagieuse,pour bien tenu que soit ce centre de réfugiés et il l'est.
Mais néanmoins,le contact aérien des petites Bayonnaises,avec toute une population vivant,loin de son climat habituel,et dans des conditions forcément anormales,est un danger pour elles,et je doute que bien des familles soient enchantées de cette décision ,où l'académie  fait preuve de la plus haute fantaisie.
Espérons que les élèves du collège n'auront pas trop à souffrir des conditions défectueuses d'hygiène où on les place.
Veuillez agréer,etc.....
"Un père de famille"

Notre correspondant occasionnel commet,au début de sa note,une erreur que nous tenons à rectifier.
Ce n'est pas l'autorité académique qui a décidé le transfert provisoire du lycée des jeunes filles dans une partie de l'ancien hôpital militaire désaffecté,mais la municipalité.Ladite autorité s'est bornée à faire connaître qu'à tort ou à raison elle s'opposait à la réouverture des cours,en octobre prochain dans le local actuel.

D'autre part,le docteur Lafourcade nous fait savoir,que présent à la dernière séance du conseil municipal,il a dû s'absenter avant le chapitre "Questions diverses" persuadé d'ailleurs que l'on n'y traiterait que d'affaires sans importance.
Or,à "Questions diverses" figuraient la question du collège de jeunes filles et la location d'un immeuble pour le logement des anciens maires de Bilbao et de Guernica.
Si le docteur Lafourcade avait été présent,il aurait protesté avec la plus grande énergie contre le fait de mettre sur le dos des contribuables bayonnais le logement de personnalités espagnoles ,à un moment où les ressources de la trésorerie municipale ne doivent être guère brillantes.C'est la gabegie que continue,et quelle gabegie.
Quant au collège de jeunes filles,le docteur Lafourcade aurait fait remarquer que l'administration municipale ne pouvait ignorer que l'autorité universitaire ferait fermer en octobre le collège de la rue des Gouverneurs.Il y a deux ans et demi,à la demande du docteur Lafourcade,l'architecte de la ville avait dressé un état des lieux qui figure dans le dossier et qui concluait à un sursis d'habitabilité de deux ans au maximum.
Il aurait ajouté que quelques jours avant les élections de mai 1935 qui ont amené le Front populaire à la mairie,il avait écrit à l'inspecteur d'académie une lettre où il lui disait:
"Si vous tenez,monsieur l'inspecteur,à la réalisation rapide du collège de jeunes filles,faites des voeux pour notre succès aux prochaines élections.
En résumé:
N'est-on pas en droit de penser qu'il appartient au gouvernement de Valence de prendre à sa charge les frais que provoquent les réfugiés espagnols,et non au gouvernement français et à nos collectivités?
M.le préfet des Basses-Pyrénées,qui a déjà donné une preuve d'indépendance en interdisant une réunion à Bayonne d'anarcho-communistes,ne "cassera-t-il" pas la décision du conseil municipal bayonnais.

Le problème des réfugiés
M.René Delzangles,député des Basses-Pyrénées,a adressé la lettre suivante à M.le ministre des affaires étrangères.
Bayonne ,28 août 1937.
"Monsieur le ministre
Je viens attirer votre attention sur les évènements qui,depuis trois jours,se succèdent à Bayonne.
Fuyant Santander et les ports voisins,chalutiers et vedettes se présentent à l'embouchure de l'Adour,chargés de miliciens,de femmes et d'enfants.Les autorités locales n'ont pas les moyens matériels d'hospitaliser une telle quantité de réfugiés.Elles se trouvent donc débordées et,malgré les efforts de tous,la situation devient d'autant plus délicate  que parfois ces réfugiés interprètent  mal les décisions inspirées par le souci d'assurer à tous l'hospitalité la plus large et ont à l'égard de leurs bienfaiteurs des gestes pour le moins regrettables.
J'ai appris avec satisfaction que des mesures allaient être prises immédiatement pour assurer le transport vers Puigcerda des femmes,des enfants et des vieillards.Ceci est insuffisant car il importe d'assurer un rapatriement général.
Quelle que soit l'opinion politique de ces Espagnols,ils ont la possibilité de rejoindre le camp qui doit avoir leur préférence.Il n'y a donc qu'une solution à cette question délicate:c'est d'évacuer désormais tous ces réfugiés vers la frontière Catalane ou vers la frontière basque,suivant le choix.
Y a-t-il monsieur le ministre,une objection quelquecon que à une solution?S'il en existe une,elle ne saurait découler que de l'interprétation du pacte de non-intervention;mais alors je viens instamment vous demander de soumettre ce problème à la prochaine réunion diplomatique de Londres.
A cette fin,je tiens à souligner deux faits qui ne sauraient être négligeables,pour une juste appréciation de cette question de droit international:
Le premier est l'attitude de la flotte anglaise qui,systématiquement,déverse dans nos ports le flot des réfugiés,nous laissant la charge de leur hospitalisation.....

Le second est la tactique de toutes les nations intéressées qui laissent librement se diriger vers la France ,à moins qu'elles ne les aiguillent dans cette direction,des individus ou des groupes jugées indésirables par tous.Si,en effet ,nous sommes tous désireux de maintenir à la France sa belle réputation de nation hospitalière,vous estimerez certainement comme moi que notre pays ne doit pas devenir le dépotoir de l'Europe.
Je vous prie d'agréer ,monsieur le ministre,l'assurance de ma haute considération.
René DELZANGLES,député des Basses-Pyrénées.


La Presse du Sud-Ouest _03 09 1937_Collection Médiathèque de Bayonne



 

La Presse du Sud-Ouest
Grand quotidien de la Région et du Pays Basque
Collection Médiathèque de Bayonne.Cote J53 Année 1937
03 09 1937
Une protestation contre les libéralités du maire de Bayonne
Les jeunes du Groupement bayonnais d'union républicaine protestent énergiquement contre le crédit de 12.500 francs qui a "été voté à la demande de M.Simonet,maire de Bayonne,par la municipalité,au profit de l'ex maire de Bilbao et de celui de Guernica.
Tandis que de malheureux affamés ,vieillards,femmes et enfants fuyaient et cherchaient un refuge provisoire parmi nous,étaient refoulés sans ménagements,la municipalité offrait aux frais des contribuables bayonnais le gîte et la table aux responsables qui ont engagé les Basques dans la guerre civile.
L'ex maire de Bilbao,celui de Guernica et Aguirre,ont eu la lâcheté d'abandonner leurs troupes,de fuir et de se mettre à l'abri tandis que les miliciens continuaient à se faire tuer sur tous les fronts.Maintenant ils ont l'astuce de vivre à nos frais.
C'est intolérable.
Le maire et les conseillers municipaux qui ont voté ce crédit auront des comptes à rendre lors des prochaines élections municipales.
Les jeunes du Groupement bayonnais d'union républicaine félicitent les conseillers municipaux qui se sont opposés au vote de ce crédit.

71 Espagnols arrêtés cette nuit à Bayonne au cours d'une rafle dans toute la ville
Les quelques personnes qui se trouvaient dehors,cette nuit entre minuit et une heure,ont pu assister à un déploiement inaccoutumé des forces de la police et de la garde mobile.
Après les nombreux vols et cambriolages de ces temps derniers ,et étant donné le nombre considérable  d'Espagnols qui circulent dans notre ville sans être en règle,les autorités avaient décidé de procéder à une rafle.
Sous la direction de M.Nadau,commissaire de police,et des officiers de la garde mobile ,les agents,les gendarmes et les gardes ont,durant une bonne partie de la nuit ,parcouru les rues de notre ville arrêtant pour leur demander leurs papiers ,toutes les personnes qui leur paraissent suspectes.
Derrière suivaient au ralenti,les camionnettes de la garde mobile,dans lesquelles furent embarqués tous ceux qui n'étaient pas en règle.
Ce fut surtout dans les quartiers de Saint-Esprit et des allées Marines que les rondes circulèrent,s'arrêtant pour inspecter les wagons stoppés le long de l'Adour.
A 1h.30,tout était terminé.Il y avait 71 personnes conduites au commissariat,tous des Espagnols.
Après examen de leurs papiers,20 ont été relâchés.Les 51 autres sont gardés jusqu'à nouvelle vérification de leur identité.


La Presse du Sud-Ouest _04 09 1937_Collection Médiathèque de Bayonne



La Presse du Sud-Ouest _07 09 1937_Collection Médiathèque de Bayonne


 

La Presse du Sud-Ouest
Grand quotidien de la Région et du Pays Basque
Collection Médiathèque de Bayonne.Cote J53 Année 1937
07 09 1937
L'Invasion espagnole
Des Espagnols franchissaient la frontière.Ils étaient vaincus,malheureux.Bayonne les a accueillis.Comme une bonne fille qu'elle est.
Ils avaient faim:elle les a nourris.Ils étaient sans foyer;elle les a logés.Ils étaient blessés:elle les a soignés.Au frais de la République.Pas la leur,la notre.
Chaque défaite marxiste voyait déferler une nouvelle invasion "Nunquam Polluta".Après Irun,Saint-Sébastien,Bilbao;après Bilbao ,Santander.
Bayonne est aujourd'hui submergée.Et le flot monte,monte sans cesse.C'est le déluge.Si l'on n'y prend garde le dernier Bayonnais devra se réfugier bientôt sur la colline de Mouguerre.
Plusieurs centaines de miliciens ont été reconduits en Espagne.Oui,mais des centaines de miliciens encombrent toujours nos trottoirs.Et des centaines d'autres miliciens vont affluer _Gijon étant condamnée.
Les premiers étaient des Basques:gens paisibles et tristes:des égarés qui comprennent enfin.Voici les Asturiens ,voici les Catalans!La fine fleur de l'anarchie et du communisme.Bottés s'il vous plaît,et sonnant du talon;le mégot à la bouche,l'insulte aussi.Nos gardes mobiles en savent quelque chose.
Bayonne est lasse.Bayonne murmure.Bayonne se souvient avec mélancolie du temps où elle était française.
La table était vaste:l'étranger a pris toute la table.Mieux:l'étranger met ses pieds sur la table.Dans l'Espagne de la Pasionaria,c'est peut être le "nec plus ultra" de l'élégance;en France,ce n'est pas correct.
C'est comme à la fin du repas_un repas gratuit qui,pour beaucoup,dure depuis plus d'un an:on ne fourre pas la vaisselle dans ses poches.Nous savons : à Barcelone,c'est courant .En France,ça n'est pas encore entré dans les mœurs.
Car l'étranger agit chez nous comme en pays conquis,car l'étranger n'a même pas la reconnaissance du ventre,car l'étranger vole la vaisselle!
"Quelques rares incidents.....N'exagérons rien....."
Vous avez la mémoire courte,monsieur Cazauran.




La Presse du Sud-Ouest _20 09 1937_Collection Médiathèque de Bayonne



 

Pau,le 14 octobre 1937
Source:AD 64 Pau 4M art 254 Police
Le Préfet des Basses-Pyrénées à Monsieur le Sous-Préfet de Bayonne

Spécialement recommandé
En réponse à votre lettre du 13 octobre 1937,j'ai l'honneur de vous faire connaître que je ne vois,en principe,et pour le moment,aucun inconvénient à ce que la proposition contenue dans la lettre de M.le Consul d'Espagne,en date du 13 octobre 1937 ,soit prise en considération sous les réserves suivantes:
1°_M.le Maire de Bayonne devra délivrer une autorisation écrite permettant la création d'une colonie d'enfants espagnols à l'ancien hôpital militaire de Bayonne,propriété appartenant à la Ville de Bayonne;
2°_seuls pourront être dirigés sur l'ancien Hôpital militaire de Bayonne les enfants espagnols (orphelin ou de parents dont l'adresse est actuellement inconnue ) se trouvant déjà dans des centres d'hébergement des Basses-Pyrénées,à la date du 13 octobre 1937
3°_aucune autre admission d'enfant espagnol de quelque provenance que ce soit ne pourra être autorisé à l'ancien Hôpital militaire de Bayonne


7°_il en sera de même ,bien entendu,des frais d'hébergement proprement dits,aucune aide financière ne pouvant être accordée par les collectivités publiques françaises.
Je vous prie de prendre dès que possible ,vos dispositions pour que le matériel militaire ,non indispensable après l'évacuation du centre d'hébergement de Bayonne par les réfugiés qui s'y trouvent actuellement ,soit remis à la disposition de l'armée,seule pouvant être conservées par la colonie d'enfants dont la création est envisagée une cuisine roulante et la literie nécessaire aux enfants à héberger."
Le Préfet


La Presse du Sud-Ouest
Grand quotidien de la Région et du Pays Basque
Collection Médiathèque de Bayonne.Cote J53 Année 1937
21 octobre 1937
Un nouveau scandale

Il y a un scandale de l'ancien hôpital militaire.
Comme il y a eu le scandale du somptueux appartement offert _aux frais des contribuables bayonnais _ à l'ancien maire de Bilbao.
Le moment est venu de poser des questions précises aux autorités municipales et administratives.
EST-IL VRAI que,contrairement aux instructions ministérielles,le centre d'hébergement des réfugiés espagnols n'a pas été entièrement vidé?
EST-IL VRAI que l'instituteur marxiste qui le dirige y a conservé toutes ses créatures?
EST-IL VRAI ,notamment qu'il a encore au centre des réfugiés une cinquantaine d'hommes valides?
EST-IL VRAI que ces hommes entretiennent dans ce centre un foyer anarcho-communiste qui a été organisé depuis plusieurs mois par l'instituteur marxiste?
EST-IL VRAI qu'avant leur départ pour leur pays,les pères et mères de familles espagnols ont été l'objet de la part de cet instituteur ,de menaces pour qu'ils laissent leurs enfants au centre,où ils auraient été organisés en colonie?
EST-IL VRAI que l'organisation de cette colonie déjà ébauchée,n'a pour seul but que de justifier le maintien au centre,avec des appointements princiers,de l'instituteur marxiste ?
EST-IL VRAI que cette organisation est faite en dehors de la municipalité,laquelle est cependant propriétaire de l'immeuble?
EST-IL VRAI que cette affaire est montée avec l'aide du consul de Valence,du délégué du gouvernement (?) d'Euskadi et du secours rouge international?
EST-IL VRAI que la préfecture ait accordé son appui bienveillant?
EST-IL VRAI que pour être plus sur de mettre cette organisation sur pied,l'instituteur marxiste s'est offert un voyage à Paris,EN AVION (le poste a du bon !) pour y intéresser les grands chefs du marxisme?
EST-IL VRAI que les réfugiés ont été si peu satisfaits de l'instituteur marxiste qu'ils ont refusé de lui offrir un souvenir qui leur était demandé à leur départ et ce,malgré les sollicitations pressantes de la "secrétaire" du dit instituteur?
EST-IL VRAI que,non content d'user de l'avion,cet instituteur roule dans une automobile immatriculée à Madrid ,que le consulat de Valence a mise à sa disposition?
EST-IL VRAI que,sous prétexte de travaux à effectuer à l'ancien hôpital militaire ,des communistes du Boucau et de Tarnos se gobergent dans l'établissement aux frais de la princesse?
EST-IL VRAI que ces communistes rejoignent chaque soir leur domicile avec des paniers pleins de provisions?
EST-IL VRAI que cet instituteur mène un train de vie fastueux,que pourraient lui envier ses jeunes collègues  à 825 francs par mois?

Nous attendons les réponses:de M.le maire Simonet;de M.le Préfet Mathieu;de l'instituteur marxiste et du consul de Valence même,s'ils le désirent.



Pau le 14 octobre 1938
Source:AD 64 Pau 4M art 254 Police
Minute.
"Vous avez bien voulu me demander quelques renseignements sur le fonctionnement de la colonie
de vacances pour enfants espagnols installés à l'Hôpital  militaire de Bayonne.
J'ai l'honneur de vous faire connaître que  cette colonie de vacance n'existe plus depuis le début de l'été.Les enfants espagnols,au nombre de 400 environ,qui y étaient hébergés,ont été répartis entre deux centres situés l'un à Biarritz,l'autre à Ayherre.
La colonie de Bayonne était uniquement alimentée par des ressources provenant du Gouvernement de Barcelone,qui payait même à la ville de Bayonne une location,cette dernière étant propriétaire de l'Hopital militaire.Dans les deux autres centres où ont été répartis les enfants,c'est également uniquement le Gouvernement de Barcelone qui pourvoit à toutes les dépenses."
Le Chef de Cabinet

Monsieur BOMAN,Bureau du cabinet du Ministre de l'Intérieur


Pour aller plus loin

Daniel Argote 
Bayonne acte de naissance N°313  de Daniel Jules Argote
4 E Art 102-163
L'an mil neuf cent dix et le vingt deux juillet à midi (...) est comparu Félix Argote âgé de vingt sept ans,sculpteur domicilié dans cette ville ,rue Passemillon 17,né à Vitoria ,province de Haya (Espagne),lequel nous a présenté un enfant du sexe masculin né le vingt et un de ce mois à deux heures du matin dans son dit domicile ,de lui déclarant et de Genara Estenaga
et auquel il a déclaré donner les prénoms de Daniel Jules
Les dites déclaration et présentation faites en présence de Fermin Ardanaz agé de cinquante quatre ans restaurateur et Santiago Ruiz âgé de vingt neuf ans, sculpteur,les deux domiciliés dans cette ville.

Rue Daniel Argote (1910-1944)
Anciennement rue Bergeret ,baptisé avenue Jean-Jacques Rousseau (9 août 1939)
Source: Pôle de Bayonne et du Pays Basque (AD 64) 39 avenue Duvergier de Hauranne 64100 Bayonne E Dépôt Bayonne 1 D art 55 _ Folio 251_

Notice biographique de Daniel Argote dans l'ouvrage de  Jean Crouzet "Loges et Francs-Maçon Côte Basque et Bas-Adour (1740-1940)
Editions Atlanticz,Biarritz 1998
ISBN:2-84394-050-8

 
Rue Daniel Argote à l'angle du boulevard Jean d'Amou


 

Deux  interventions du docteur Lafourcade (1865-1942) , conseiller municipal à propos des réfugiés espanols
Séance du 27 aout 1937
"M.le docteur Lafourcade présente un vœu demandant à ce que soient refoulés à la frontière ou dirigés vers un camp de concentration les miliciens espagnols très nombreux à Bayonne .
M.Béhoteguy appuie la proposition du Dr Lafourcade .Il trouve que Bayonne est trop hospitalière à l'égard de certaines villes qui ne reçoivent aucun réfugié.
M.le Dr Croste s'inquiéte de savoir qui va payer les frais d'hospitalisation des blessés espagnols soignés à l’hôpital de Bayonne "
Source:Pôle de Bayonne et du Pays Basque (AD 64) 39 avenue Duvergier de Hauranne 64100 Bayonne E Dépôt Bayonne 1 D art 54 _ Folio 454_

Séance ordinaire du 13 mars 1939
"M.Lafourcade demande au Conseil d'émettre un vœu pour le rapatriement immédiat des réfugiés espagnols hébergés au Polo de Beyris"
M.Béhoteguy déclare s'associer à ce vœu.
M.le Maire répond que personne n'a encore réclamé ces réfugiés,mais que la situation actuelle ne saurait sans doute,se prolonger,M.Bérard ayant été chargé de négocier les conditions de leur rapatriement.
M.Outin estime qu'il s'agit là d'une question nationale qui échappe à la compétence du Conseil Municipal.
M.Lafourcade s'étonne que des blessés Espagnols soient encore à l’hôpital de Bayonne.
M.le Maire répond que c'est l’État qui les y a envoyés."
Source:Pôle de Bayonne et du Pays Basque (AD 64) 39 avenue Duvergier de Hauranne 64100 Bayonne E Dépôt Bayonne 1 D art 55 _ Folio 168_


Quelques archives relatives aux réfugiés espagnols

Collection de journaux locaux 1936 1939 :Médiathèque Bayonne .Pôle patrimoine

Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques (AD 64) ,
essentiellement le site de Pau ,4 M Police notamment art 250/253/253/254

Archives départementales des Landes (AD 40)

 

Remerciements

A la présidente de salle du Pôle de Bayonne et du Pays Basque qui m'a signalé le vœu du conseil municipal de Bayonne du 27 aout 1937.

Aux femmes et hommes qui entretiennent le souvenir de la Seconde République espagnole, en particulier à Juan Munoz président  de la Section des Pyrénées-Atlantiques et des Landes de l'Amicale des Anciens Guerilleros Espagnols en France – FFI (AAGEF 64 et 40


A Béatrice ,bouquiniste,36 rue Bourgneuf  64100 Bayonne
10h-12h _ 15h-18h
Tél:05 59 25 43 72


22 avril 2015

Surveillance au village d'une jeune femme

Une lettre anonyme, suivie d'une enquête de gendarmerie, témoignent de la surveillance à l'égard d'une jeune femme dans une commune du Labourd qui comptait alors  500 habitants en 1939.
Les noms de cette localité ainsi que des personnes ont été volontairement masqués par l'auteur de ce blog.
Les documents originaux sont consultables au Pôle de Bayonne et du Pays Basque (AD 64) 39 avenue Duvergier de Hauranne 64100 Bayonne sous la cote 3 U 1 art 37 Tribunal de Grande Instance de Bayonne.

Transcription de la lettre  anonyme 

Les fautes d'orthographe ne sont pas corrigées dans cette transcription
Le 5 février 1939

Monsieur le Brigadier
J'attire votre attention et votre bienveillance sur une affaire que je juge grave et donc vous arriverez à découvrir après une enquête minutieuse et serrée sur la personne de Mademoiselle M...... à L....... .
Il y a déjà quelques mois que,d'après le soi-disant des gens de la commune elle était en état de grossesse avancé .Personne ne la voyait et tous les gens qui se présentaient soit le facteur,soit bien d'autres,elle se camouflai soit dans la souillarde soit dans la chambre et tout ça sous prétexte qu'elle était (d'après sa mère) devenue très grosse en quelques jours et qu'elle avait honte et encore en disant que les robes ne lui allaient plus.
Une personne de la commune l'ayant interrogée a ce sujet en lui disant pourquoi on lui faisait pas de nouvelles robes la réponse de la mère a été ceci:il faut espérer que avant longtemps elle reviendra a la même mesure qu'elle était avant:et voici que d'un jour a l'autre elle a paru dans l'état normal.
Voila Monsieur le Brigadier est ce qu'il vous faut encore des témoignages il me semble que vous en aurez assez avec ceci et méfiez vous parce que c'est des gens qui savent se défendre.
Si comme vous le dites il y a l'égalité des lois pour les uns il en faudrait pour les autres et surtout dans les cas pareil et si vous ne faites pas ce qu'il faut je me ferai l'obligeance d'écrire ailleurs.
Recevez Monsieur le Brigadier mes salutations respectueuses
X...........un père de famille

07/02/1939

 Procès -Verbal de renseignements sur une dénonciation par lettre anonyme Avortement ou accouchement clandestin de Mlle M....... à L....... 

Affaire sans preuves

(....) département des .Pyrénées, revêtus de notre uniforme et conformément aux ordres de nos chefs,en service et procédant à une enquête provoquée par une lettre anonyme  déposée vraisemblablement en gare de L.....Le timbre sec ,mentionnant Saint-Jean-Pied-de-Port Bayonne ,désignant Mlle M  de L .....comme ayant avorté ou accouché clandestinement,avons interrogé verbalement d'abord certaines personnes dignes de foi qui nous ont déclaré que Mlle M...... sortait en effet fréquemment autrefois et que depuis deux mois environ  elle ne quittait pas son domicile  ce qui paraissait bizarre à la population.Nous nous sommes mis en rapport avec l'autorité locale.
Continuant nos investigations nous avons recueilli les déclarations suivantes :
Je me nomme Mme L ,née L   ,55 ans,propriétaire à L,quartier  (épouse de l'ex Maire ).
Je connais très bien la famille M.....qui habite le quartier.La fille  X sortait autrefois fréquemment tant à pied qu'à bicyclette et je la voyais passer presque journellement.Elle avait un caractère très gai et aimait beaucoup sortir.
Depuis quatre mois environ cette fille a cessé subitement ses sorties ce qui a produit une surprise générale des habitants.Les gens chuchotaient qu'elle devait être enceinte et que de ce fait elle n'osait pas se présenter au public.
Je l'ai vue chez elle fin décembre ,elle était assise au coin du feu et m'a paru très forte de poitrine.Mais à ce moment,je n'ai pas supposé qu'elle était dans un état intéressant sa mère m'ayant dit qu'elle n'était pas bien depuis quelque temps.
Il paraîtrait que depuis quelques jours Mlle V....... M........ sort de nouveaux toutefois je ne l'ai pas vue.Des renseignements vous seront fournis dans le voisinage.
Ce n'est pas moi l'auteur de la lettre anonyme dont vous me parlez.
Lecture faite persiste et signe.

Je me nomme Mme M née D....... Catherine ,32 ans propriétaire à L..... quartier    maison   
Nous sommes voisins et même un peu parents de la famille M..... qui habite le même quartier.Je connais très bien le fille .......... dont vous me parlez,autrefois elle sortait fréquemment aux fêtes des environs tant à pied qu'à bicyclette.Elle avait la réputation d'avoir une conduite un peu légère.Il y a environ trois mois cette fille a laissé _sic_de sortir et personne ne la voyait.
La population a été comme moi surprise de ne plus la voir comme autrefois journellement.On avait chuchoté qu'elle pouvait se trouver dans un état intéressant.
Depuis quelques jours cette fille sort de nouveau parait-il,ce qui a fait naître des suspicions dans la commune.
Ce n'est pas moi l'auteur de la lettre anonyme dont vous me parlez.
Lecture faite persiste et signe.

Je me nomme Mme M........,née J........ Mariée,32 ans,propriétaire à L...... maison .......
Il est exact que Mlle V....... M....... a cessé ses sorties fréquentes d'autrefois depuis deux mois environ,les habitants ont été surpris car cette jeune fille avait l'habitude de sortir fréquentant les fêtes et les amusements.
Je ne m'étais jamais aperçu qu'elle fut dans un état anormal,elle est forte et je ne l'ai pas trouvé changée quand je l'ai vue sortir il y a quelques jours.
Il est vrai que je me trouvais à une certaine distance d'elle.Cette jeune fille a parait-il été malade.Je n'ai pas vu le docteur y aller donner des soins.
Ce n'est pas moi l'auteur de la lettre dont vous me parlez.
Lecture faite persiste et signe.

La mise en cause

Je me nomme M....... V..........,25 ans,ménagère demeurant à L...... maison née à Macaye  (B.P) le 7 juillet 1913 fille de Pierre et de Dominica,française,célibataire,sais lire et écrire,élevée chez mes parents avec lesquels je suis toujours restée.
Je suis tombée malade au mois de décembre  dernier étant atteinte d'albumine,j'ai été d'ailleurs soignée à ce sujet par le docteur F  de L .Il est exact que je ne sortais plus à L ou ailleurs étant donné que j'avais pris 18 kilos en peu de temps.
Ma maladie était la cause de cette grosseur.Je ne pouvais porter les effets que j'avais précédemment.
J'avais honte de cette grosseur et n'osais pas me présenter au public.Je n'ai jamais été enceinte et pour le confirmer,je vais me faire visiter par un docteur et je vous remettrai le certificat médical.
Je sors de nouveau depuis quelques jours car j'ai perdu quelques kilogrammes et je m'aperçois que ça va de mieux en mieux.On avait dit à ma mère que les gens me suspectaient et parlaient de mon état de grossesse disant que j'étais enceinte.L'effet de la maladie comme je vous l'ai dit m'avait en effet rendue anormale.
Lecture faite persiste et signe.

Le père et la mère de l’intéressée étant absents pour la journée n'ont pu être entendus.



Le huit février 1939 à huit heures continuant notre enquête avons reçu les déclarations suivantes:
Je me nomme M......  V.......,25 ans ,ménagère à L (B.P.)
Je me suis rendue hier dans la soirée auprès du docteur F  Maire de L pour me faire visiter et me faire délivrer un certificat médical  afin de prouver si possible que je n'ai pas provoqué un avortement et que je n'ai jamais accouché .Mr F...... m'a auscultée mais s'est refusée à délivrer un certificat médical étant lié par le secret médical.
J'ai été prise à partie par la rumeur publique qui m' a désignée faussement et par méchanceté comme m'étant livré à des manœuvres abortives,ou comme ayant accouché clandestinement.J'ai la conscience tranquille et si j'avais cessé de sortir s'était uniquement parce que je souffrais d'albumine et que j'avais grossi dans des proportions inquiétantes.
Si la science médicale est capable de constater que j'ai pu avorter ou accoucher ,je ne demande pas mieux que de me laisser visiter.
Je suis encore d'ailleurs très forte,malgré que j'ai perdu quelques kilos en suivant mon traitement .Comme je vous l'ai déjà dit je n'ai jamais jamais fréquenté de jeunes gens et si je fréquentais les fêtes s'était pour m'amuser honnêtement et d'ailleurs je n'ai jamais eu de relations avec qui que ce soit.
Lecture faite persiste et signe.


                 La mère de la mise en cause 


Je me nomme Épouse M....... née O........,Dominica 60 ans ménagère à L....... (B.P.)
J'ai été navrée en apprenant que ma fille était  soupçonnée d'avoir soit avorté soit accouché clandestinement..Je puis vous affirmer que ma fille est honnête et que les soupçons portés sur elle sont faux.
Elle avait en effet beaucoup grossi dans l'espace de deux mois étant atteinte d'albumine.Elle avait d'ailleurs été soignée  pour cela par le docteur de L.,elle ne sortait plus pendant ce temps,car elle souffrait et les effets ne lui allaient plus.Je voudrais bien connaître l'auteur de la lettre anonyme que vous avez reçue.
Lecture faite persiste et signe.
 

Je me nomme F..... J....... ,41 ans,Docteur ,Maire de la commune de  L...... (B.P.)
Étant le médecin de la famille M........,je suis lié par le secret professionnel  et ne puis faire aucune déclaration.
Cette famille est honorablement connue et la jeune fille dont vous me parlez n'a jamais fait l'objet de critique.
Lecture faite persiste et signe.

Il semble qu'il y ait une certaine haine de la part de certaine personnes de L....... à l'encontre de la famille M......... qui par son travail a réussi à se procurer une situation aisée et laquelle profite de ce bien-être.
Mlle M....... parait encore très robuste et présente un physique qui ne semble pas avoir souffert par suite d'avortement ni accouchement.
Cette fille ne demande pas mieux que de subir des visites médicales si la science est capable de déterminer son état.
Il n'a pas été possible de découvrir l'auteur de la lettre anonyme que nous joignons à la 1re expédition du présent.
Au cas ,ou des nouveaux éclaircissements  parviendraient à notre connaissance  au sujet de cette affaire,ils feront l'objet  d'un procès-verbal adressé aux mêmes autorités
La 1re à M.le Procureur de la République à Bayonne
La 2me à nos chefs


Pour aller plus loin 

délais de communicabilité des archives publiques (AD 66)

Sur e-Archives le 64 :
Sommaire des fonds /Archives de 1800 à 1940/Justice - Série U - Répertoire numérique
  • Fonds de la préfecture
  • Cour d'appel et cour d'assises
  • Tribunaux de première instance
  • Justices de paix
  • Juridictions prud'hommales
  • Tribunaux de commerce
  • Juridictions d'exception
  • Officiers publics et ministériels

11 avril 2015

Marcel Bidegaray éxécuté de trois balles de révolver à Bidache


Marcel Bidegaray, 69 ans, mécanicien retraité des chemins de fer, ancien dirigeant dirigeant syndicaliste , domicilié rue Albert Thomas , quartier Saint-Esprit à Bayonne, a été arrêté le 8 septembre 1944.Le 23 du même mois,il a été astreint à résider au centre de séjour surveillé du Polo de Beyris à Bayonne.Il sera assassiné le 20 décembre 1944 à Bidache.

Le COMMISSAIRE DE POLICE
Chef de la Sûreté à
Monsieur le SOUS-PRÉFET à Bayonne
" J'ai l'honneur de vous faire connaître ce qui suit:le 20 décembre courant,vers 19 heures,une automobile marque "PEUGEOT" ,402,à gazogène,venant de la direction de BARDOS,est arrivé à BIDACHE par la rue principale et s'est arrêtée tout à coté de la devanture de l’"hôtel Basque " où BIDEGARAY  était descendu.A ce moment-là,ce dernier venait de sortir en pantoufles,sans rien dire à personne,après avoir enlevé son pardessus.
Deux hommes que l'on suppose être descendus de la voiture,sont entrés dans la salle de débit de l’hôtel précité et se sont fait servir l'apéritif.Pendant qu'ils buvaient ,ils ont demandé si on leur servirait à dîner,et comme il leur a été répondu affirmativement,ils ont déclaré qu'ils reviendraient dans 10 minutes,ils sont repartis mais ne sont pas revenus.Il était environ 19h30.
L'automobile a alors démarré sans qu'on les voie y monter,et est allée tourner un peu plus loin,du coté de l'église pour reprendre la direction de BARDOS.Personne n'a vu à ce moment,BIDEGARAY,ni entendu crier.Il est vrai que les rues ne sont pas éclairées et qu'il faisait très noir,ce qui expliquerait que seule la voiture à été vue.Les époux Dxxxxx tenanciers de l’hôtel ,à leur grande surprise,ne voyant pas revenir BIDEGARAY,qui n'était jamais sorti à cette heure-là,l'ont cherché en vain,hier soir,et le matin,ont alerté la gendarmerie.
C'est dans ces conditions que ce matin,les gendarmes de BIDACHE ont découvert le corps de BIDEGARAY dans le fossé de la route nationale N°636 à 3KM500 de BIDACHE et sur le territoire de cette commune,dans la direction de BARDOS.A hauteur du cadavre,ils ont découvert la poignée de la portière de la voiture,cassée probablement par BIDEGARAY qui s'y était accroché,ainsi que trois douilles de pistolet de 11 mm.
De l'autopsie pratiquée cet après-midi par le Docteur Jean GARAT,en présence de Monsieur le PROCUREUR DE LA REPUBLIQUE et de Monsieur le JUGE D'INSTRUCTION,il résulte que BIDEGARAY  a reçu deux balles tirées dans la nuque (...).Quant à la troisième,tirée dans le dos (....). La mort fut instantanée.
On ne s'explique pas comment les assassins de BIDEGARAY ont pu enlever ce dernier,sans être vus ni entendus,cette opération s'étant faite ,selon toute probabilité,dans la rue principale.On se demande s'il ne s'agit pas d'anciens camarades de ce dernier qui l'ont invité à prendre place dans leur voiture,ce qu'il aurait accepté.Si,en effet,ils l'avaient pris de vive force,il est vraisemblable qu'il se serait débattu,qu'il aurait crié et se serait fait entendre.
Quoiqu'il en soit,le N° de la voiture n'a pu être relevé,mais par contre ,le signalement que l'on en possède est assez complet.Celui des assassins est plutôt vague.
La gendarmerie de BIDACHE va le diffuser,et de mon coté j'ai prescrit d'actives recherches des assassins et de la voiture.
Il y a lieu de noter que le portefeuille et la montre de BIDEGARAY,très probablement sur lui,ont disparu.Mais il ne semble pas que l'assassinat ait eu le vol pour mobile."


Source :1001 W art 306 Commissariat central de Bayonne

Pôle de Bayonne et du Pays Basque AD 64
39 avenue Duvergier de Hauranne 64100 Bayonne

L'acte de naissance en ligne N°515 e-Archives AD64 de Marcel Bidegaray né le 13 septembre 1875 à Bayonne , fils de Jean Bidegaray et d'Elisa Cornu

 64 1R649 Registre matricule Bidegaray Marcel


ISBN:978-2-7082-3924-1 Les Éditions de l'Atelier Les Éditions Ouvrières

Biographie de Bidegaray Marcel 

Extraits


En 1898, il entra comme chauffeur à la Compagnie des chemins de fer du Midi ; celle-ci le révoqua « pour manque d’énergie dans l’exercice de ses fonctions » : il convient de noter qu’à ce moment l’intéressé avait déjà donné son adhésion au Syndicat national des chemins de fer et au socialisme...Néanmoins, dans le courant de l’année 1900, Marcel Bidegaray parvint à se faire réembaucher au réseau de l’Ouest où il fut admis comme ouvrier ajusteur au dépôt des Batignolles. Après un stage de chauffeur, il fut nommé en 1907 mécanicien de train.
Sa personnalité de militant commença à se dessiner en 1909 quand il devint, au mois de juin, succédant à Eugène Poitevin, secrétaire général du Syndicat national des chemins de fer. Il s’y efforça de tempérer l’ardeur des éléments révolutionnaires. Au moment de la grève des cheminots de 1910, il fut révoqué par sa compagnie et emprisonné durant six semaines. Il assista aux XIe et XIIe congrès de la CGT, Toulouse, octobre 1910, et Le Havre, septembre 1912.Mobilisé à son poste de mécanicien, il n’en poursuivit pas moins son activité syndicale.
Il contribua puissamment à la fusion des organisations ouvrières de cheminots dans la Fédération nationale des travailleurs des chemins de fer, fondée le 28 janvier 1917, à l’issue d’un congrès interfédéral tenu au siège même de la CGT. Bidegaray fut nommé secrétaire général de la nouvelle Fédération qui groupait 70 000 membres.
Le 23 novembre 1918, la paix revenue, Marcel Bidegaray, membre du comité confédéral de la CGT, fit partie de la délégation mixte (Cachin*, Longuet*, Mistral*,Renaudel*, Rouger*, Thomas*, Bidegaray, Jouhaux*, Merrheim*) qui demanda à Clemenceau la « participation de délégués de la classe ouvrière française à la conférence générale de la paix » et l’autorisation de réunir, pendant les pourparlers de paix, une « conférence internationale ouvrière et socialiste ». Il participa également avec Jeanne Bouvier, Dumoulin, Jouhaux et Lenoir aux travaux de la première Conférence internationale du travail qui s’ouvrit à Washington le 29 novembre 1919.
Dès les premiers mois de l’année 1919, qui marqua les débuts des Comités syndicalistes révolutionnaires (CSR), Bidegaray et la majorité réformiste du conseil de la Fédération des cheminots s’efforcèrent de canaliser la participation des cheminots à l’agitation naissante et refusèrent notamment de donner le mot d’ordre de grève pour le 1er mai. Lors de la première grève des chemins de fer de février 1920, le syndicat de Bidegaray accepta l’arbitrage du président du Conseil (lui même, malade, ne prit pas part au vote), Millerand ; la négociation eut pour résultat la promulgation, après mai 1920, du statut des cheminots en discussion depuis la fin des hostilités.
Au congrès national de la Fédération des cheminots, qui se tint à Aubervilliers du 22 au 25 avril 1920, Bidegaray, vivement critiqué par la fraction révolutionnaire montante représentée par Gaston Monmousseau et Lucien Midol, dut résilier ses fonctions. Après l’échec de la grève des cheminots de mai 1920, lancée par le nouveau conseil fédéral, Bidegaray fut réélu secrétaire général par les éléments modérés du conseil, non sans l’opposition très vive des syndicats parisiens.
Au congrès national de 1921, les « révolutionnaires », conduits par Gaston Monmousseau et Pierre Semard, ayant réclamé la révision des statuts de la Fédération afin d’obtenir la nomination du conseil fédéral par le congrès, Bidegaray quitta la salle du congrès avec les délégués réformistes : c’était l’éclatement de la Fédération, qui donna le signal de la scission au sein de la CGT. Bidegaray poursuivit alors son oeuvre au sein de la nouvelle Fédération confédérée.
Au moment de la grève de 1920, le militant avait été une nouvelle fois révoqué par son réseau. Réintégré, il prit sa retraite de mécanicien en 1928. Il mit son départ à profit pour organiser une souscription en faveur du fondateur du syndicat national, Eugène Guérard, qui vivait très modestement à Pau où il s’était retiré.
Membre du comité de l’exploitation des chemins de fer, il fut membre suppléant du Conseil national économique de 1925 à 1935.
Bidegaray, en retraite dans son pays natal, joua un rôle important dans la vie politique et surtout syndicaliste bayonnaise.En 1932, il fut candidat aux élections législatives (1re circonscription de Bayonne) ;pendant la campagne électorale, il esquissa les grands thèmes du Parti socialiste SFIO : « établir la liberté et l’égalité économique, supprimer l’exploitation du travail par le capital, libérer l’État de l’emprise des grandes compagnies de finance et d’industrie,substituer la justice et la raison au privilège et au hasard » ; il obtint 2 121 voix soit 12 % des suffrages exprimés. Au 2e tour, « conformément à la discipline républicaine » il se désista pour le député sortant, maire de Bayonne, Joseph Garat. Ami de Renaudel et de Marquet, il protesta, en novembre 1933, contre l’exclusion du Parti socialiste SFIO des orateurs de la « manifestation d’Angoulême » puis rejoignit les « Néos » entraînant avec lui une vingtaine de militants (dont Joseph Desarménien). Il participa le 3 décembre 1933 au congrès constitutif du nouveau parti et devint le secrétaire du groupe Jean-Jaurès de Bayonne. À deux reprises, il fut candidat malheureux aux élections municipales de Bayonne (mars 1934, mai 1935).Membre de la commission exécutive de l’Union des syndicats confédérés de l’Adour où il représentait les cheminots, il en fut le délégué quasi permanent à la propagande et se voulut le mentor et le « père tranquille » du syndicalisme local.
Après 1940, Marcel Bidegaray assura à la Bourse du Travail une permanence  et devint le trésorier du Comité ouvrier de secours immédiat (COSI)."

 Le Maitron dictionnaire biographique


Droit d’auteur et plagiat

Pour toute observation,demande,merci de contacter par courriel :
philippe.[point] durut [arobase] gmail.[point].com 
Une réponse vous sera retournée rapidement

Licence Creative Commons 

  CC BY-NC-SA 4.0 Deed
Attribution - Pas d’Utilisation Commerciale - Partage dans les Mêmes Conditions 4.0 International  

pictogramme cc by nc sa

Les contenus du blog https://www.retours-vers-les-basses-pyrenees.fr/ sont mis à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons :

Attribution :Vous devez citer au minimum l’adresse électronique du blog https://www.retours-vers-les-basses-pyrenees.fr/

 Pas d’Utilisation Commerciale Vous n'êtes pas autorisé à faire un usage commercial de tout ou partie du contenu_en dehors des transcriptions d’archives publiques*_ sur un support payant : journal, magazine, livre.

Partage dans les Mêmes Conditions 4.0 International 

 Photographies

Les photographies sont publiées sous la mention DROITS RESERVÉS

La réutilisation des archives publiques

Source : France Archives portail national des archives