Le 27 aout 1937, le docteur Lafourcade,conseiller municipal présente un vœu demandant à ce que soient refoulés à la frontière ou dirigés vers un camp de concentration les miliciens espagnols très nombreux à Bayonne.
Le camp de Gurs ouvrira le 2 avril 1939...
AD 64 Site de Pau _4 M art 254_L'Intransigeant 17 09 1937 |
La Presse du Sud-Ouest
Grand quotidien de la Région et du Pays Basque
Collection Médiathèque de Bayonne.Cote J53 Année 1936
07 10 1936
Les réfugiés espagnols nous coûtent cher
M.Joseph Denois,député de Paris vient d'écrire la lettre suivante au ministre des finances
Monsieur le ministre
"Le "Journal officiel " annonce que trois millions sont d'ores et déjà
nécessaires pour le paiement des dépenses d'hébergement des Espagnols
réfugiés en France.
J'ai l'honneur de vous demander si le gouvernement s'est préoccupé du
recouvrement desdites dépenses sur le gouvernement de Madrid auquel
incombent les frais d'entretien de ses nationaux indigents et si ,en
cas de mauvaise volonté ,vous avez songé à saisir les arrivages d'or
qui ont été constatés au Bourget.
Les contribuables français ne pourraient admettre qu'aux inconvénients
multiples s'ajoute le fait de lourdes dépenses qui ne sauraient en
bonne justice leur incomber.
Veuillez agréer,etc "
Les réfugiés à Bayonne
Les chalutiers "Marcelina-Ciriza" et "Lina" sont entrés notre
port,respectivement à 7h.15 et 7h.20 (heures d'entrée à la barre).
Le "steamer Venderval "venant de Bilbao,a,d'autre part,franchi la barre
à 7h.25 amenant environ 260 passagers ,en majorité espagnols.Service de
vaccination aussitôt assuré par MM.les docteurs Croste et Garat.
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Grand quotidien de la Région et du Pays Basque
Collection Médiathèque de Bayonne.Cote J53 Année 1936
20 10 1936
Le centre des réfugiés espagnols à l'ancien hôpital militaire
La presse locale était conviée,en fin de matinée d'hier,à une rapide
mais instructive visite du centre des réfugiés espagnols.On sait que
les vastes locaux désaffectés qui servirent de refuge aux Espagnols
fuyant les horreurs de la guerre civile n'étaient pas "fins prêts" tout
d'abord à jouer ce rôle:de la paille a même étendue le sol servit,les
premiers jours,pour le couchage;80 centimètres de feuilles mortes
,jonchaient les allées du parc.On s'organisa,on improvisa,faculté bien
française,dont nous abusons parfois d'ailleurs.....
M.Simonet,maire de Bayonne,se fait exposer par les administrateurs du
centre les divers aménagements réalisés en peu de temps (les combats
autour d'Irun,dont la prise remonte seulement au 5 septembre,accélèrent
grandement l'exode de nos voisins):des corvées pour pour la propreté
des locaux sont désignés par roulement et un camion de la ville vient
enlever les ordures.A 8 heures,c'est le café au lait.Cuisines et
économats fonctionnent selon les procédures modernes:un plancher est
en construction pour mettre les denrées périssables à l'abri de
l'humidité,(des ateliers de menuiserie,cordonnerie,etc.... sont
installés dans des boxes voisins). La visite se poursuit aux
réfectoires,mais c'est l'heure du repas,et,discret,le cortège passe
rapidement.Mais voici les salles de classe:210 enfants y reçoivent une
instruction pratique et solide:leçon de chose,arithmétique,etc. Classes
matin et soir.Les maîtres sont munis des instruments pédagogiques
adéquats;une bibliothèque,servant en même temps de salon de
lecture,contient les classiques espagnols,et un catalogue permet à
chacun de repérer celui de son choix.
En route vers l'inspection de l'infirmerie et du service médical:un
trop bref clignement d’œil vers les restes _non patinés,hélas,mais
abîmés par le temps,des décorations murales des maîtres bayonnais
Berges,Caro-Delvaille_ et nous voilà repris par le souci de
documentation technique:nos lecteurs savent que les premiers jours tout
réfugiés espagnol franchissant le seuil du "cercle" devait être vacciné
,et soumis à une visite médicale prophylactique.
Actuellement tous les jours à 11 heures MM les docteurs Garat ou Henry
Corrèges procèdent à une visite médicale :les grands malades sont
orientés vers l'hôpital mixte de Saint-Léon;les cas les moins graves
sont soignés à l'infirmerie dotée d'une vingtaine de lits.A signaler à
ce propos que tout le corps médical bayonnais eu à cœur de fournir
gratuitement force médicaments,des spécialités coûteuses.Les
fournitures générales ,ont lieu maintenant à l'adjudication (dans la
précipitation des premiers jours,il fallut recourir à la bonne volonté
des cafetiers et restaurateurs des environs.La municipalité s'adressa
aussi ,pour le pain,à l'adjudicataire de la ville pour le pain de
troupe,d'accord avec le président du syndicat des patrons boulangers).
Conformément aux règles de la comptabilité publique ,le fonctionnaire
ordonnateur,mandatant les dépenses,est distinct du fonctionnaire
comptable ,chargé de les payer,ce dernier étant le caissier du
receveur particulier des finances;pas un sou n'est payé ,en
conséquence,ni,naturellement,par le centre,ni par le receveur
municipal.La municipalité administre en revanche le fonds constitué par
le produit des quêtes,aussi que les dons en nature
(chaussures,lainage,petit linge de corps....).
Le centre des réfugiés abrite à l'heure actuelle 718
personnes:enfants,femmes,vieillards.On pose aux hommes valides la
question de savoir s'ils désirent rentrer en Espagne,et vers quel point
de la frontière il faut les diriger.Ceux n'ayant pas de moyens de
fortune et désireux de rester en France,sont en principe refoulés entre
Gironde et Loire.
Mais il est midi et l'on va déjeuner.
R.C.
13 novembre 1936
Source:AD 64 Pau 4M art 254 Police
Le Maire de Bayonne à Monsieur le Ministre de l'Intérieur (sous le couvert de M.le Préfet des Basses-Pyrénées
Monsieur le Ministre,
Je considère de mon devoir de vous mettre au courant de la situation et du fonctionnement du Centre des Réfugiés Espagnols installés dans les locaux de l'ancien Hôpital militaire déclassé de Bayonne.
Son installation date du 31 août,jour de l'évacuation de la population civile de la région d'Irun.Dans la nuit,je fus avisé de l'arrivée immédiate d'un convoi d'un millier de personnes:femmes,enfants,et vieillards.Sur les instructions données par M.le Sous-Préfet de Bayonne et d'accord avec lui,ces malheureux furent hospitalisés dans ces locaux vides et qui se trouvaient dans un état de délabrement tel qu'il fallut prendre des mesures pour parer aux nécessités inéluctables.
Depuis cette époque,le Centre des Réfugiés Espagnols a fonctionné grâce aux crédits mis à la disposition de l'Administration Préfectorale par votre Ministère.Un Conseil d'Administration a été désigné qui a réglé les conditions d'admission,de séjour et de sortie,a procédé à l'adjudication de toutes les fournitures nécessaires pour le Centre et réglé d'une façon générale toutes les dépenses d'administration.
Je crois pouvoir affirmer que le Centre des Réfugiés Espagnols de Bayonne fonctionne à la satisfaction de tous et n'a fait ,jusqu'à ce jour,l'objet d'aucune critique.M.Mossé et M.Petit,Inspecteurs Généraux des Services Administratifs,ont visité à deux reprises notre Établissement:je crois savoir qu'ils se sont montrés particulièrement satisfaits des résultats obtenus.Mme Suzanne Lacorre,Sous-Sécrétaire d'Etat à la Protection de l'Enfance a eu l'occasion de visiter nos installations à ce moment un peu rudimentaire.Grâce à sa bienveillante intervention nous avons pi obtenir toute la literie nécessaire pour le couchage des hospitalisés.Des ateliers ont été installés pour l'occupation des réfugiés;des classes ont été organisées pour l'instruction des enfants;un service médical fonctionne journellement pour la surveillance de l'état sanitaire de la colonie.
Dans notre région,il n'existe pas ,à ma connaissance,de centre d'hébergement analogue à celui de Bayonne.Dans d'autres villes qui ont accueilli un certain nombre de réfugiés,ceux-ci touchent en espèces des allocations journalières pour leur permettre de vivre.Mais ce système présente l'inconvénient de laisser errer,sans occupation,des personnes pouvant s'employer plus utilement.Ce mode de secours est,en outre,beaucoup plus onéreux pour les finances publiques que la vie en commun telle que nous l'avons organisée à Bayonne.Il n'est pas bon,au surplus,de laisser librement circuler sans une surveillance efficace,des gens dont nous ne connaissons pas les antécédents.
Pour ces diverses raisons,il avait été prévu que le Centre de Bayonne pourrait recevoir les réfugiés espagnols jusqu'à complète occupation des locaux dont nous disposons,c'est à dire jusqu'à 900 ou 1.000 personnes.
Contrairement à nos prévisions,des difficultés dont je ne m'explique pas l'origine,sont soulevées chaque fois que l'effectif de nos réfugiés augmente de quelques unités.Des notes et des circulaires nous enjoignent de ne pas prendre de nouveaux réfugiés.En violation de ces prescriptions ,j'ai cru cependant devoir admettre au Centre des Réfugiés des personnes dont la situation me paraissait particulièrement intéressante:des enfants vivants séparés de leur mère,des enfants précédemment recueillis dans des familles qui ne peuvent continuer leur effort,des vieillards vivant autrefois avec leurs enfants etc...etc..Les effectifs sont passés de la sorte au chiffre actuel de 822.Nous avons agi de la sorte pour satisfaire à un devoir d'humanité,certains au surplus de ménager ainsi les deniers publics,notre prix de journée étant sensiblement inférieur à ce que coûtent ailleurs les réfugiés espagnols.
J'ai tenu à vous mettre très exactement au courant des difficultés que nous rencontrons de certains services de la Sûreté Nationale.Le Conseil d'administration continuera à accueillir les femmes ,enfants et vieillards espagnols qui nous sont adressés jusqu'au chiffre que nous avions indiqué aux inspecteurs généraux (et qu'ils avaient approuvé) comme étant celui des possibilités raisonnables.Je suis certain que complètement éclairé sur l'état de cette question vous approuverez ce que nous avons fait jusqu'ici et ce que nous proposons de faire dans l'avenir.
Je vous prie,Monsieur le Ministre,de vouloir bien agréer les assurances de ma considération très distinguée et de mon entier dévouement.
Le Maire
M.Simonet
10 juin 1937
Centres d'hébergement de réfugiés espagnols
Source:AD 64 Pau 4M art 254 Police
" BAYONNE C'est dans cette ville ,dans l"ancien hôpital militaire,que se trouve le Centre d'hébergement le plus important existant dans notre arrondissement,1150 réfugiés espagnols,hommes,femmes et enfants y sont hébergés gratuitement par le Gouvernement français depuis septembre 1936
GUETHARY Le gouvernement d'Euzkadi vient de louer l’hôtel "Itsasoan" pour y loger gratuitement 300 femmes et enfants évacués de la région de Bilbao.Quarante réfugiés environ y sont actuellement hébergés.
BIDART Une centaine d'enfants espagnols sont hébergés,depuis le 7 courant,à la ville "Erretegia" située sur le plateau de Bidart.Cette villa a été louée par le gouvernement d'Euskadi à M.BECKMANS .Les enfants qui ont été placés dans ce centre d'hébergement étaient auparavant hébergés à la fondation "Mendelson" à Biarritz .Ce dernier centre à été dissous en date du 7 juin .
St JEAN de LUZ Dans cette ville deux établissement privés;le Siège de la communauté "La Providence"22 rue St Jacques et la communauté "Anges Gardiens "villa"Urquijo"quartier Habas ,hébergent principalement des religieuses réfugiées de la région de Bilbao.
HENDAYE Une quarantaine de familles espagnoles ,soit environ 160 personnes ,hommes,femmes et enfants,pourvues de ressources,sont installées à l"hostellerie d'Haïçabia.Elles y vivent en commun et à leur frais depuis le mois de septembre 1936.Quelques secours leur sont distribués.Le gouvernement d'Euzkadi leur alloue une somme de 5.000 francs par mois et le comité du centre d'aide du front populaire d'Hendaye leur fait,chaque mercredi,une distribution de vivres.
LARRESSORE Canton d'Ustaritz.Le châtelain de ce village ,un riche espagnol nommé CHALBO,héberge chez lui une vingtaine de réfugiés espagnols.(femmes et enfants)
(...)
La Presse du Sud-Ouest _27 08 1937_Collection Médiathèque de Bayonne |
La Presse du Sud-Ouest
Grand quotidien de la Région et du Pays Basque
Collection Médiathèque de Bayonne.Cote J53 Année 1937
27 08 1937
Les répercussions du conflit espagnol
Les femmes,les enfants,les vieillards réfugiés à Bayonne vont partir par trains spéciaux pour Puigcerda
Les miliciens et les hommes en âge de porter les armes seraient concentrés dans un camp.
La reddition brusquée de Santander et l'occupation par les troupes
nationalistes de toute la province de Biscaye provoque un afflux si
considérable de réfugiés vers les ports français du Golfe de Gascogne
que les autorités tout d'abord surprises par la soudaineté de ce
mouvement commencent à prendre les mesures appropriées pour le réduire aux
plus strictes proportions.
Bayonne étant le premier port français d'importance en venant des côtes Cantabriques se trouve naturellement le plus touché par l'envahissement
des populations venant de Santander.
Nous disions hier que des instructions avaient été demandées par la
sous-préfecture au ministre de l'intérieur en raison de l'engorgement
provoqué dans notre ville par l'afflux incessant de réfugiés de
Santander.
Le gouvernement a fait connaître hier soir ses décisions concernant les
femmes,les enfants,les vieillards.Ils seront conduits par trains
spéciaux,via Cerbère,à Puigcerda,où ils seront remis aux autorités
espagnoles.
Il devait être procédé dès aujourd'hui à cette évacuation mais la
pénurie de wagons a obligé à la remettre un peu plus tard ,la gare de
Bordeaux,elle-même débordée,n'ayant pu fournir le renfort en matériel
ferroviaire nécessaire à cette opération.
Pour les miliciens et les hommes en âge de porter les armes ,la
décision du gouvernement ne sera connu que samedi ou dimanche.On semble
s'orienter vers la solution du camp de concentration.
On nous confirme en dernière heure que le départ des réfugiés de
Blancpignon a été reportée à une date ultérieure,les autorités locales
attendent des ordres plus précis et des moyens adéquats pour procéder à
cette évacuation.
Des miliciens injurient les autorités françaises:l'un d'eux,un anarchiste est incarcéré.
Aux appontements de Blancpignon,où maintenant est réunie toute le
flottille des sardiniers et des chalutiers,le docteur Garat a vacciné
,jeudi jusqu'à 22 heures ,900 personnes à la lueur des projecteurs.
Tous les miliciens arrivés jeudi et les jours précédents ont été groupés là et sont gardés à vue par les gardes mobiles.
L'opération de groupement s'est déroulée sous la direction de
M.Daguerre,sous-préfet de Bayonne;M Ceugnard,inspecteur de la police
spéciale,et du lieutenant de la garde mobile ,avec l'aide de la garde
et de la gendarmerie.
Les autocars qui avaient conduit les miliciens à Blancpignon,ont ramené
au centre des réfugiés,à Bayonne,les femmes,les enfants et les
vieillards encore sur les bateaux.
Le départ des femmes a été marqué par des incidents.Certains
miliciens,en effet,se mirent à injurier les autorités françaises et
seule la vue des pelotons de gardes mobiles ramena le calme.
L'Espagnol qui s'était montré le plus violent et le plus grossier a été
appréhendé et détenu dans les locaux du commissariat de police:il se
pourrait qu'il fut par la suite déféré au parquet.C'est un nommé
Ignacio Alegria,chef de la section de Santander ,de la Fédération
anarchiste ibérique.
Les quatre pelotons de gardes mobiles de Bordeaux sont arrivés ,à 22 heures,et ont pris la surveillance autour des navires.
L'aviso "Somme" recueille des miliciens perdus en mer
L'aviso français "Somme" est entré jeudi,vers 21 heures,dans le port de
Bayonne,avec 42 miliciens et 14 passagers,parmi lesquels un journaliste
français,M.Tonturry,rédacteur à l'Aube",et une jeune journaliste
allemande.
Tous avaient été trouvés en mer,voguant,pour la plupart,sur des barques à rames.
Au centre d'hébergement
Quinze gardes mobiles avec l'aide de la sûreté,surveillent nuit et jour
les réfugiés réunis maintenant ,au nombre de près de deux milles dans
les locaux de l'hôpital militaire qui prend l'aspect d'une caserne
espagnole.
Certains de ces hôtes ne cachent pas leur déplaisir d'avoir à se
coucher sur des matelas sans draps,alors que les sommes dont ils
étaient primitivement détenteurs les mettaient en droit d'escompter un
logement beaucoup plus confortable.Mais les protestations qui se sont
fait jour n'ont pas provoqué de trop graves incidents.
Comme on en pouvait craindre de pires,il a été demandé au consul
d'Espagne s'il accepterait en cas d'effervescence ,de venir inciter ses
compatriotes au calme qui s'impose.
La Presse du Sud-Ouest _28 08 1937_Collection Médiathèque de Bayonne |
La Presse du Sud-Ouest
Grand quotidien de la Région et du Pays Basque
Collection Médiathèque de Bayonne.Cote J53 Année 1937
28 08 1937
Réunion du conseil municipal
L'assemblée a voté un vœu demandant le renvoi de tous les miliciens et volontaires réfugiés à Bayonne.
Le conseil municipal s'est réuni hier à 17h30 sous la présidence de M.Simonet ,maire.
(...)
Avant d'aborder l'ordre du jour,le docteur Lafourcade se plaint de
l'afflux d'Espagnols à Bayonne.Il n'y a rien à dire pour ceux qui sont
à leur compte,à conditions qu'ils se conforment aux lois du pays qui
les reçoit.Mais il propose que le conseil émette un vœu tendant à ce que ceux en âge de porter
les armes soient refoulés vers leur frontière respective.
M. Behoteguy appuie la proposition de son collègue.On doit pas,dit-il
abuser de la bonté des Bayonnais,ni laisser toute la charge à Bayonne.
Le docteur Croste demande qui va payer les frais des blessés soignés à l'hôpital.
M.le maire,dans sa réponse,précise qu'il s'agit là d'un vœu,la décision appartenant à l'autorité supérieure.
Nous faisons,dit-il en substance,les généreux avec les biens des autres
,la ville administrant simplement les sommes mises à sa disposition par l’État,qui a dû prendre ses précautions pour leur récupération
ultérieure.
Bayonne a une grosse activité comme centre de triage:mais si certaines
cités voisines n'ont pas voulu recevoir de réfugiés,on ne peut pas dire
que notre ville soit la seule à jouer ce rôle.Elle y a d'ailleurs
sous,certains rapports,trouvé son avantage,comme ça s'est produit
précédemment,dans des circonstances analogues.Mais il y avait une œuvre d'humanité à remplir,et l'on n'y a pas manqué,sans tenir compte
du camp auquel appartenait les personnes accueillies.
Comme il ne semble pas être donné suite à la proposition de vœu du docteur Lafourcade,M.Sentuc revient à la charge.
Le vœu est adopté,et sera transmis à l'administration préfectorale.
(...)
Crédits et subventions._Le conseil procède ensuite au vote d'un certain
nombre de crédits et subventions;le maire de Bilbao et celui de
Guernika étant actuellement hébergés au centre des réfugiés,M.le maire
désireux de faire un geste d'hospitalité,demande une somme de 6.000 frs
et de 6.500 francs pour leur assurer respectivement de meilleures
conditions de logement.Il en est ainsi décidé,non sans que le docteur
Croste ait déclaré énergiquement voté contre. (...)
La Presse du Sud-Ouest
Grand quotidien de la Région et du Pays Basque
Collection Médiathèque de Bayonne.Cote J53 Année 1937
30 08 1937
A propos du transfert du collège de jeunes filles à l'ancien hôpital militaire et d'excessives prodigalités
Nous avons reçu la note suivante.
Bayonne,28 août
"Monsieur le rédacteur en chef.
C'est avec le plus vif étonnement que j'ai appris la décision de
l'autorité académique plaçant "provisoirement " le lycée de jeunes
filles dans des locaux sis dans l'enceinte de l'ancien hôpital
militaire qu'elle avait tant décriés.
Et encore autrefois ,le local était entièrement libre.
Aujourd'hui,une population nombreuse de réfugiés espagnols y est
entassée.Je sais bien qu'une vague cloison séparera les réfugiés des
locaux scolaires et que les élèves auront une entrée spéciale.
Néanmoins,elles vivront de longues heures dans une enceinte où tout à
coup,peut éclater une épidémie de maladie contagieuse,pour bien tenu
que soit ce centre de réfugiés et il l'est.
Mais néanmoins,le contact aérien des petites Bayonnaises,avec toute une
population vivant,loin de son climat habituel,et dans des conditions
forcément anormales,est un danger pour elles,et je doute que bien des
familles soient enchantées de cette décision ,où l'académie fait
preuve de la plus haute fantaisie.
Espérons que les élèves du collège n'auront pas trop à souffrir des conditions défectueuses d'hygiène où on les place.
Veuillez agréer,etc.....
"Un père de famille"
Notre correspondant occasionnel commet,au début de sa note,une erreur que nous tenons à rectifier.
Ce n'est pas l'autorité académique qui a décidé le transfert provisoire
du lycée des jeunes filles dans une partie de l'ancien hôpital
militaire désaffecté,mais la municipalité.Ladite autorité s'est bornée
à faire connaître qu'à tort ou à raison elle s'opposait à la réouverture
des cours,en octobre prochain dans le local actuel.
D'autre part,le docteur Lafourcade nous fait savoir,que présent à la
dernière séance du conseil municipal,il a dû s'absenter avant le
chapitre "Questions diverses" persuadé d'ailleurs que l'on n'y
traiterait que d'affaires sans importance.
Or,à "Questions diverses" figuraient la question du collège de jeunes
filles et la location d'un immeuble pour le logement des anciens maires
de Bilbao et de Guernica.
Si le docteur Lafourcade avait été présent,il aurait protesté avec la
plus grande énergie contre le fait de mettre sur le dos des
contribuables bayonnais le logement de personnalités espagnoles ,à un
moment où les ressources de la trésorerie municipale ne doivent être
guère brillantes.C'est la gabegie que continue,et quelle gabegie.
Quant au collège de jeunes filles,le docteur Lafourcade aurait fait
remarquer que l'administration municipale ne pouvait ignorer que
l'autorité universitaire ferait fermer en octobre le collège de la rue
des Gouverneurs.Il y a deux ans et demi,à la demande du docteur
Lafourcade,l'architecte de la ville avait dressé un état des lieux qui
figure dans le dossier et qui concluait à un sursis d'habitabilité de
deux ans au maximum.
Il aurait ajouté que quelques jours avant les élections de mai 1935 qui
ont amené le Front populaire à la mairie,il avait écrit à l'inspecteur
d'académie une lettre où il lui disait:
"Si vous tenez,monsieur l'inspecteur,à la réalisation rapide du collège
de jeunes filles,faites des voeux pour notre succès aux prochaines
élections.
En résumé:
N'est-on pas en droit de penser qu'il appartient au gouvernement de
Valence de prendre à sa charge les frais que provoquent les réfugiés
espagnols,et non au gouvernement français et à nos collectivités?
M.le préfet des Basses-Pyrénées,qui a déjà donné une preuve
d'indépendance en interdisant une réunion à Bayonne
d'anarcho-communistes,ne "cassera-t-il" pas la décision du conseil
municipal bayonnais.
Le problème des réfugiés
M.René Delzangles,député des Basses-Pyrénées,a adressé la lettre suivante à M.le ministre des affaires étrangères.
Bayonne ,28 août 1937.
"Monsieur le ministre
Je viens attirer votre attention sur les évènements qui,depuis trois jours,se succèdent à Bayonne.
Fuyant Santander et les ports voisins,chalutiers et vedettes se
présentent à l'embouchure de l'Adour,chargés de miliciens,de femmes et
d'enfants.Les autorités locales n'ont pas les moyens matériels
d'hospitaliser une telle quantité de réfugiés.Elles se trouvent donc
débordées et,malgré les efforts de tous,la situation devient d'autant
plus délicate que parfois ces réfugiés interprètent mal les décisions
inspirées par le souci d'assurer à tous l'hospitalité la plus large et
ont à l'égard de leurs bienfaiteurs des gestes pour le moins
regrettables.
J'ai appris avec satisfaction que des mesures allaient être prises
immédiatement pour assurer le transport vers Puigcerda des femmes,des
enfants et des vieillards.Ceci est insuffisant car il importe d'assurer
un rapatriement général.
Quelle que soit l'opinion politique de ces Espagnols,ils ont la
possibilité de rejoindre le camp qui doit avoir leur préférence.Il n'y
a donc qu'une solution à cette question délicate:c'est d'évacuer
désormais tous ces réfugiés vers la frontière Catalane ou vers la
frontière basque,suivant le choix.
Y a-t-il monsieur le ministre,une objection quelquecon que à une
solution?S'il en existe une,elle ne saurait découler que de
l'interprétation du pacte de non-intervention;mais alors je viens
instamment vous demander de soumettre ce problème à la prochaine
réunion diplomatique de Londres.
A cette fin,je tiens à souligner deux faits qui ne sauraient être
négligeables,pour une juste appréciation de cette question de droit
international:
Le premier est l'attitude de la flotte anglaise
qui,systématiquement,déverse dans nos ports le flot des réfugiés,nous
laissant la charge de leur hospitalisation.....
Le second est la tactique de toutes les nations intéressées qui
laissent librement se diriger vers la France ,à moins qu'elles ne les
aiguillent dans cette direction,des individus ou des groupes jugées
indésirables par tous.Si,en effet ,nous sommes tous désireux de
maintenir à la France sa belle réputation de nation hospitalière,vous
estimerez certainement comme moi que notre pays ne doit pas devenir le
dépotoir de l'Europe.
Je vous prie d'agréer ,monsieur le ministre,l'assurance de ma haute considération.
René DELZANGLES,député des Basses-Pyrénées.
La Presse du Sud-Ouest _03 09 1937_Collection Médiathèque de Bayonne |
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Collection Médiathèque de Bayonne.Cote J53 Année 1937
03 09 1937
Une protestation contre les libéralités du maire de Bayonne
Les jeunes du Groupement bayonnais d'union républicaine protestent
énergiquement contre le crédit de 12.500 francs qui a "été voté à la
demande de M.Simonet,maire de Bayonne,par la municipalité,au profit de
l'ex maire de Bilbao et de celui de Guernica.
Tandis que de malheureux affamés ,vieillards,femmes et enfants fuyaient
et cherchaient un refuge provisoire parmi nous,étaient refoulés sans
ménagements,la municipalité offrait aux frais des contribuables
bayonnais le gîte et la table aux responsables qui ont engagé les
Basques dans la guerre civile.
L'ex maire de Bilbao,celui de Guernica et Aguirre,ont eu la lâcheté
d'abandonner leurs troupes,de fuir et de se mettre à l'abri tandis que
les miliciens continuaient à se faire tuer sur tous les
fronts.Maintenant ils ont l'astuce de vivre à nos frais.
C'est intolérable.
Le maire et les conseillers municipaux qui ont voté ce crédit auront
des comptes à rendre lors des prochaines élections municipales.
Les jeunes du Groupement bayonnais d'union républicaine félicitent les
conseillers municipaux qui se sont opposés au vote de ce crédit.
71 Espagnols arrêtés cette nuit à Bayonne au cours d'une rafle dans toute la ville
Les quelques personnes qui se trouvaient dehors,cette nuit entre minuit
et une heure,ont pu assister à un déploiement inaccoutumé des forces de
la police et de la garde mobile.
Après les nombreux vols et cambriolages de ces temps derniers ,et étant
donné le nombre considérable d'Espagnols qui circulent dans notre
ville sans être en règle,les autorités avaient décidé de procéder à une
rafle.
Sous la direction de M.Nadau,commissaire de police,et des officiers de
la garde mobile ,les agents,les gendarmes et les gardes ont,durant une
bonne partie de la nuit ,parcouru les rues de notre ville arrêtant pour
leur demander leurs papiers ,toutes les personnes qui leur paraissent
suspectes.
Derrière suivaient au ralenti,les camionnettes de la garde mobile,dans
lesquelles furent embarqués tous ceux qui n'étaient pas en règle.
Ce fut surtout dans les quartiers de Saint-Esprit et des allées Marines
que les rondes circulèrent,s'arrêtant pour inspecter les wagons stoppés
le long de l'Adour.
A 1h.30,tout était terminé.Il y avait 71 personnes conduites au commissariat,tous des Espagnols.
Après examen de leurs papiers,20 ont été relâchés.Les 51 autres sont gardés jusqu'à nouvelle vérification de leur identité.
La Presse du Sud-Ouest _04 09 1937_Collection Médiathèque de Bayonne |
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07 09 1937
L'Invasion espagnole
Des Espagnols franchissaient la frontière.Ils étaient
vaincus,malheureux.Bayonne les a accueillis.Comme une bonne fille
qu'elle est.
Ils avaient faim:elle les a nourris.Ils étaient sans foyer;elle les a
logés.Ils étaient blessés:elle les a soignés.Au frais de la
République.Pas la leur,la notre.
Chaque défaite marxiste voyait déferler une nouvelle invasion "Nunquam
Polluta".Après Irun,Saint-Sébastien,Bilbao;après Bilbao ,Santander.
Bayonne est aujourd'hui submergée.Et le flot monte,monte sans
cesse.C'est le déluge.Si l'on n'y prend garde le dernier Bayonnais
devra se réfugier bientôt sur la colline de Mouguerre.
Plusieurs centaines de miliciens ont été reconduits en Espagne.Oui,mais
des centaines de miliciens encombrent toujours nos trottoirs.Et des
centaines d'autres miliciens vont affluer _Gijon étant condamnée.
Les premiers étaient des Basques:gens paisibles et tristes:des égarés
qui comprennent enfin.Voici les Asturiens ,voici les Catalans!La fine
fleur de l'anarchie et du communisme.Bottés s'il vous plaît,et sonnant
du talon;le mégot à la bouche,l'insulte aussi.Nos gardes mobiles en
savent quelque chose.
Bayonne est lasse.Bayonne murmure.Bayonne se souvient avec mélancolie du temps où elle était française.
La table était vaste:l'étranger a pris toute la table.Mieux:l'étranger
met ses pieds sur la table.Dans l'Espagne de la Pasionaria,c'est peut
être le "nec plus ultra" de l'élégance;en France,ce n'est pas correct.
C'est comme à la fin du repas_un repas gratuit qui,pour beaucoup,dure
depuis plus d'un an:on ne fourre pas la vaisselle dans ses poches.Nous
savons : à Barcelone,c'est courant .En France,ça n'est pas encore entré
dans les mœurs.
Car l'étranger agit chez nous comme en pays conquis,car l'étranger n'a
même pas la reconnaissance du ventre,car l'étranger vole la vaisselle!
"Quelques rares incidents.....N'exagérons rien....."
Vous avez la mémoire courte,monsieur Cazauran.
La Presse du Sud-Ouest _20 09 1937_Collection Médiathèque de Bayonne |
Pau,le 14 octobre 1937
Source:AD 64 Pau 4M art 254 Police
Le Préfet des Basses-Pyrénées à Monsieur le Sous-Préfet de Bayonne
Spécialement recommandé
En réponse à votre lettre du 13 octobre 1937,j'ai l'honneur de vous faire connaître que je ne vois,en principe,et pour le moment,aucun inconvénient à ce que la proposition contenue dans la lettre de M.le Consul d'Espagne,en date du 13 octobre 1937 ,soit prise en considération sous les réserves suivantes:
1°_M.le Maire de Bayonne devra délivrer une autorisation écrite permettant la création d'une colonie d'enfants espagnols à l'ancien hôpital militaire de Bayonne,propriété appartenant à la Ville de Bayonne;
2°_seuls pourront être dirigés sur l'ancien Hôpital militaire de Bayonne les enfants espagnols (orphelin ou de parents dont l'adresse est actuellement inconnue ) se trouvant déjà dans des centres d'hébergement des Basses-Pyrénées,à la date du 13 octobre 1937
3°_aucune autre admission d'enfant espagnol de quelque provenance que ce soit ne pourra être autorisé à l'ancien Hôpital militaire de Bayonne
7°_il en sera de même ,bien entendu,des frais d'hébergement proprement dits,aucune aide financière ne pouvant être accordée par les collectivités publiques françaises.
Je vous prie de prendre dès que possible ,vos dispositions pour que le matériel militaire ,non indispensable après l'évacuation du centre d'hébergement de Bayonne par les réfugiés qui s'y trouvent actuellement ,soit remis à la disposition de l'armée,seule pouvant être conservées par la colonie d'enfants dont la création est envisagée une cuisine roulante et la literie nécessaire aux enfants à héberger."
Le Préfet
La Presse du Sud-Ouest
Grand quotidien de la Région et du Pays Basque
Collection Médiathèque de Bayonne.Cote J53 Année 1937
21 octobre 1937
Un nouveau scandale
Il y a un scandale de l'ancien hôpital militaire.
Comme il y a eu le scandale du somptueux appartement offert _aux frais des contribuables bayonnais _ à l'ancien maire de Bilbao.
Le moment est venu de poser des questions précises aux autorités municipales et administratives.
EST-IL VRAI que,contrairement aux instructions ministérielles,le centre d'hébergement des réfugiés espagnols n'a pas été entièrement vidé?
EST-IL VRAI que l'instituteur marxiste qui le dirige y a conservé toutes ses créatures?
EST-IL VRAI ,notamment qu'il a encore au centre des réfugiés une cinquantaine d'hommes valides?
EST-IL VRAI que ces hommes entretiennent dans ce centre un foyer anarcho-communiste qui a été organisé depuis plusieurs mois par l'instituteur marxiste?
EST-IL VRAI qu'avant leur départ pour leur pays,les pères et mères de familles espagnols ont été l'objet de la part de cet instituteur ,de menaces pour qu'ils laissent leurs enfants au centre,où ils auraient été organisés en colonie?
EST-IL VRAI que l'organisation de cette colonie déjà ébauchée,n'a pour seul but que de justifier le maintien au centre,avec des appointements princiers,de l'instituteur marxiste ?
EST-IL VRAI que cette organisation est faite en dehors de la municipalité,laquelle est cependant propriétaire de l'immeuble?
EST-IL VRAI que cette affaire est montée avec l'aide du consul de Valence,du délégué du gouvernement (?) d'Euskadi et du secours rouge international?
EST-IL VRAI que la préfecture ait accordé son appui bienveillant?
EST-IL VRAI que pour être plus sur de mettre cette organisation sur pied,l'instituteur marxiste s'est offert un voyage à Paris,EN AVION (le poste a du bon !) pour y intéresser les grands chefs du marxisme?
EST-IL VRAI que les réfugiés ont été si peu satisfaits de l'instituteur marxiste qu'ils ont refusé de lui offrir un souvenir qui leur était demandé à leur départ et ce,malgré les sollicitations pressantes de la "secrétaire" du dit instituteur?
EST-IL VRAI que,non content d'user de l'avion,cet instituteur roule dans une automobile immatriculée à Madrid ,que le consulat de Valence a mise à sa disposition?
EST-IL VRAI que,sous prétexte de travaux à effectuer à l'ancien hôpital militaire ,des communistes du Boucau et de Tarnos se gobergent dans l'établissement aux frais de la princesse?
EST-IL VRAI que ces communistes rejoignent chaque soir leur domicile avec des paniers pleins de provisions?
EST-IL VRAI que cet instituteur mène un train de vie fastueux,que pourraient lui envier ses jeunes collègues à 825 francs par mois?
Nous attendons les réponses:de M.le maire Simonet;de M.le Préfet Mathieu;de l'instituteur marxiste et du consul de Valence même,s'ils le désirent.
Pau le 14 octobre 1938
Source:AD 64 Pau 4M art 254 Police
Minute.
"Vous avez bien voulu me demander quelques renseignements sur le fonctionnement de la colonie
de vacances pour enfants espagnols installés à l'Hôpital militaire de Bayonne.
J'ai l'honneur de vous faire connaître que cette colonie de vacance n'existe plus depuis le début de l'été.Les enfants espagnols,au nombre de 400 environ,qui y étaient hébergés,ont été répartis entre deux centres situés l'un à Biarritz,l'autre à Ayherre.
La colonie de Bayonne était uniquement alimentée par des ressources provenant du Gouvernement de Barcelone,qui payait même à la ville de Bayonne une location,cette dernière étant propriétaire de l'Hopital militaire.Dans les deux autres centres où ont été répartis les enfants,c'est également uniquement le Gouvernement de Barcelone qui pourvoit à toutes les dépenses."
Le Chef de Cabinet
Monsieur BOMAN,Bureau du cabinet du Ministre de l'Intérieur
Pour aller plus loin
Daniel ArgoteBayonne acte de naissance N°313 de Daniel Jules Argote
4 E Art 102-163
L'an mil neuf cent dix et le vingt deux juillet à midi (...) est comparu Félix Argote âgé de vingt sept ans,sculpteur domicilié dans cette ville ,rue Passemillon 17,né à Vitoria ,province de Haya (Espagne),lequel nous a présenté un enfant du sexe masculin né le vingt et un de ce mois à deux heures du matin dans son dit domicile ,de lui déclarant et de Genara Estenaga
et auquel il a déclaré donner les prénoms de Daniel Jules
Les dites déclaration et présentation faites en présence de Fermin Ardanaz agé de cinquante quatre ans restaurateur et Santiago Ruiz âgé de vingt neuf ans, sculpteur,les deux domiciliés dans cette ville.
Rue Daniel Argote (1910-1944)
Anciennement rue Bergeret ,baptisé avenue Jean-Jacques Rousseau (9 août 1939)
Notice biographique de Daniel Argote dans l'ouvrage de Jean Crouzet "Loges et Francs-Maçon Côte Basque et Bas-Adour (1740-1940)
Editions Atlanticz,Biarritz 1998
ISBN:2-84394-050-8
Rue Daniel Argote à l'angle du boulevard Jean d'Amou |
Deux interventions du docteur Lafourcade (1865-1942) , conseiller municipal à propos des réfugiés espanols
Séance du 27 aout 1937
"M.le docteur Lafourcade présente un vœu demandant à ce que soient refoulés à la frontière ou dirigés vers un camp de concentration les miliciens espagnols très nombreux à Bayonne .
M.Béhoteguy appuie la proposition du Dr Lafourcade .Il trouve que Bayonne est trop hospitalière à l'égard de certaines villes qui ne reçoivent aucun réfugié.
M.le Dr Croste s'inquiéte de savoir qui va payer les frais d'hospitalisation des blessés espagnols soignés à l’hôpital de Bayonne "
Source:Pôle de Bayonne et du Pays Basque (AD 64) 39 avenue Duvergier de Hauranne 64100 Bayonne E Dépôt Bayonne 1 D art 54 _ Folio 454_
Séance ordinaire du 13 mars 1939
"M.Lafourcade demande au Conseil d'émettre un vœu pour le rapatriement immédiat des réfugiés espagnols hébergés au Polo de Beyris"
M.Béhoteguy déclare s'associer à ce vœu.
M.le Maire répond que personne n'a encore réclamé ces réfugiés,mais que la situation actuelle ne saurait sans doute,se prolonger,M.Bérard ayant été chargé de négocier les conditions de leur rapatriement.
M.Outin estime qu'il s'agit là d'une question nationale qui échappe à la compétence du Conseil Municipal.
M.Lafourcade s'étonne que des blessés Espagnols soient encore à l’hôpital de Bayonne.
M.le Maire répond que c'est l’État qui les y a envoyés."
Source:Pôle de Bayonne et du Pays Basque (AD 64) 39 avenue Duvergier de Hauranne 64100 Bayonne E Dépôt Bayonne 1 D art 55 _ Folio 168_
Quelques archives relatives aux réfugiés espagnols
Remerciements
A Béatrice ,bouquiniste,36 rue Bourgneuf 64100 Bayonne
10h-12h _ 15h-18h
Tél:05 59 25 43 72