22 juillet 2022

Le couple propriétaire du château de Brindos gêné par les avions de l'aérodrome de Biarritz Parme

Le traitement d'une réclamation, apporte un éclairage sur la vie de château à Brindos, et les clubs d'aviation de l'aérodrome de Biarritz Parme.

 

Copie écran géoportail ,situation (actuelle) du château de Brindos par rapport à l’aéroport de Parme

 

Château du lac de Brindos

Anglet (B.P.)

5 aout 1937


Monsieur le Préfet des Basses-Pyrénées,

Monsieur le Préfet,

Je me permets de m'adresser à vous pour vous demander de bien vouloir prendre les mesures nécessaires pour faire cesser un abus qui est nuisible non seulement à mes propres intérêts, mais aussi à la ville de Biarritz et la Région.

En 1930 j'ai acheté le Domaine de Brindos où j'ai fait construire une propriété importante. J’ai dépensé Frs.12.000.000 de francs pour les aménagements et constructions qui étaient terminées en 1932 et j’espérais, à partir de cette date, jouir en toute tranquillité demain demeure. J’occupe une vingtaine de domestiques et il y a souvent une trentaine de personnes en tout dans ma maison. Je n'ai donc pas besoin d’insister sur les sommes considérables que je dépense annuellement dans Biarritz et la région. Je reçois beaucoup et, jusqu'à cette année, j'ai toujours eu plaisir à prendre part avec mes invités aux démonstrations mondaines et aux Jeux aux Casinos.

Or, depuis quelques temps, les avions dépendant de l'aérodrome de Parme attenant à ma propriété me rendent intolérable la vie à Brindos. Ils survolent ma propriété toute la journée à de faibles altitudes empêchant aussi tout repos. Pendant une récente indisposition de ma femme, ceci est devenu pour elle un vrai supplice. Mon cours de tennis est devenu presque inutilisable en raison du bruit et de la distraction occasionnée par les avions survolant les joueurs. De plus le danger d'accidents est incessant et quatre avions sont déjà tombés à différentes reprises sur mon terrain à proximité de la maison causant des morts et des blessés avec toutes les constatations et autres désagréments que vous pouvez imaginer.

J'ai adressé depuis longtemps des réclamations à ce sujet au Maire de Biarritz, mais malgré son intervention vis-à-vis du Commandant du terrain d'aviation il n'y a aucune amélioration. Au contraire cette année la situation est devenue intolérable et j'étais sur le point de congédier mon personnel et de retourner en Angleterre quand on m'a conseillé de vous demander la faveur de votre intervention.

S'il s'agissait de besoins militaires où commerciaux, je ne me plaindrais pas, mais ce qui est absolument insupportable et le passage continuel des avions d'élèves ou de vols d’essai qui n'ont aucun besoin de passer au-dessus de ma propriété mais qui, par contre, ont l'apparence d'avoir choisi cette itinéraire malgré la promesse du Commandant de l’Aérodrome que cet abus cesserait.

Je vous serais infiniment reconnaissant, Monsieur le Préfet, si vous pouviez acheminer ma demande dans la bonne voie pour faire cesser cet état de choses qui a duré déjà trop longtemps.

Veuillez agréer, Monsieur le Préfet, avec mes remerciements anticipés, l'assurance de mes sentiments les plus distingués.

Reginald Wright

 

 

Ville de Biarritz

Cabinet du Maire

Biarritz, le 10 aout 1937

 



Monsieur CEUGNART
Commissaire Spécial
Hendaye

Monsieur le Commissaire,

Comme suite à la demande de renseignements que vous m'avez adressée, touchant une plainte de   M.WRIGHT ,Château de Brindos à Biarritz, contre les multiples inconvénients que lui occasionnent  la proximité de l'Aérodrome de Parme, j'ai l'avantage de vous informer qu'à de multiples reprises je suis intervenu, soit auprès de M.DEVAUX, Commandant de l'Aérodrome, soit auprès de M.de CROISEUIL, Président de l'Aéro-Club Basque, soit auprès de M.GALTIÉ président des Ailes Bayonnaises , pour leur signaler ces inconvénients et leur demander que toutes mesures soient prises afin de réduire le mal au minimum.

Je crois qu'à la suite de toutes ces démarches, une légère atténuation a été constatée. Mais il n'en reste pas moins que le séjour à Brindos est rendu pratiquement impossible par les avions qui volent à faible altitude.

Il semble que les avions de ligne, qui n'ont qu'à atterrir ou à s'envoler, ne provoquent qu'un moindre inconvénient. Tout le mal viendrait des élèves- pilotes, qui passent sur la propriété à trop faible altitude.

Le remède parait être :

1°) l'exécution des travaux prévus pour l'agrandissement de ce terrain ; travaux qui auront pour effet de reporter le centre du terrain vers le Nord, c'est à dire de l'éloigner de la propriété de Brindos ;

2°) la création, ainsi qu'il est projeté, dans les plaines de Tarnos, d’un terrain spécialement destiné à l'école de pilotage.

Le cas de M.WRIGHT  n'est pas unique, et divers autres propriétaires voisins du champ d'aviation m’ont  adressé des doléances, peut-être moins véhémentes, mais aussi précises. Il serait désolant pour Biarritz que la famille WRIGHT, très répandue dans la Colonie Américaine, quitte notre région.

Veuillez agréer, Monsieur le Commissaire, l'expression de mes sentiments distingués.

LE MAIRE

Hirigoyen

 

Pau, le 14 aout 1937,

Le Commissaire Spécial,

A Monsieur le Préfet des Basses-Pyrénées (Cabinet)

Pau

J'ai pris connaissance de la requête de M.WRIGHT qui se plaint d'être incommodé par le bruit des avions survolant sa propriété de Brindos ,avoisinant l'aérodrome de Parme.

La lettre de M. le Maire de Biarritz et le rapport du Commissaire Divisionnaire d’Hendaye envisagent une solution identique, à savoir : l'aménagement d'un terrain école dans une autre région entre Tarnos et Labenne.

En attendant cette éventualité, il conviendrait, à mon avis, de veiller à la stricte exécution du décret du 19 mai 1928, complétant les articles 21 et 22 de la loi du 31 mai 1924, qui impose le survol des agglomérations à plus de 500 mètres ; cette hauteur minima a été également fixée par la circulaire ministérielle du 19 octobre 1920

Un arrêté préfectoral pourrait être pris pour préciser les dispositions du décret de la circulaire visés ci-dessus.

Commissariat spécial de police de Pau

 

Hendaye, le 18 aout 1937

Le Commissaire Divisionnaire

A Monsieur le Préfet des Basses-Pyrénées

PAU

Satisfaisant à la demande d'enquête que vous avez bien voulu m'adresser, relativement à la plainte, ci-jointe, de M.WRIGHT, propriétaire du château de Brindos, sur la gêne que lui cause la présence, à proximité de son domaine, de l'aérodrome de Biarritz-Parme.

J'ai l'honneur de vous faire connaître que, de l'enquête à laquelle s’est livré M. AUZERO, Commissaire Spécial de mon service, il résulte ce qui suit :

La propriété de M.WRIGHT, d’une étendue de 48 hectares, dans laquelle se trouve une maison d'habitation, est en effet contiguë à l'aérodrome de Parme. Elle est située au SUD.EST par rapport à ce dernier et en contrebas, dans un vallon au fond duquel se trouve à lac d'une superficie d'une dizaine d’hectares.

L’état de choses dont se plaint M.WRIGHT, ainsi que plusieurs propriétaires, notamment M.ETCHECOPARE, DOYHENARD, le prince russe NARASKIN etc… que j'ai visités, est pour eux une gêne   incontestable, mais la solution pour y remédier apparaît bien difficile à trouver.

L’activité de l'aérodrome à sensiblement augmenté depuis quelques mois, en raison surtout de la création par les « Ailes Bayonnaises » de la section d'aviation populaire destinée à former des pilotes. L'aéro club Basque, par l'intermédiaire de la Maison CAUDRON-RENAULT, exploite une pareille école ; mais, tandis que ce dernier groupement ne possède qu'un nombre infime d'élèves, la section d'aviation populaire en a de 15 à 20.

Sans l'animation qu'apportent au terrain ces écoles de pilotage, le seul trafic normal des avions de transport et de tourisme ne pourrait aucunement importuner les habitants des environs de l'aérodrome.

Il convient pourtant de remarquer que les plaintes n'émanent que des propriétés situées au SUD.EST du terrain. Les vents dominants étant ceux de NORD.EST, les pilotes sont obligés, pour l’atterrissage, de placer leur appareil contre le vent et, ainsi, de voler dans la direction SUD.EST NORD.OUEST, c'est à dire exactement au-dessus de la propriété de M.WRIGHT. D’autre part, ce survol, en descente, ne peut se faire qu'à faible altitude, la longueur du terrain d'aviation dans ce sens n'étant que d'environ 500 mètres.

On conçoit l'inconvénient que présente cette situation pour les habitants du vallon de Brindos, importunés assez tôt le matin et le soir jusqu'à la tombée de la nuit, par les vols d'essais des élèves pilotes qui, pendant plusieurs heures atterrissent toutes les 8 à 10 minutes. Le bruit des moteurs est certainement encore amplifié dans les parties les plus profondes du vallon survolé, ce qui est le cas pour M.WRIGHT, dont la maison est située au bord du lac.

En ce qui concerne les dangers auxquels fait allusion M.WRIGHT ,ils  existent évidemment mais pas plus qu'en tout autre endroit des environs du terrain. Le plaignant fait erreur en indiquant que quatre appareils sont tombés dans sa propriété, car il y en a eu que deux :

1° le 15 août 1936 celle d'un avion destiné aux rebelles espagnols, en flammes ;

2° le 13 octobre 1936, celle de l'élève pilote le sieur De Vicente.

Le problème ne parait guère soluble sans la suppression des deux écoles de pilotage. Les présidents des deux sociétés concurrentes, M.M.GALTIER, pour les « Ailes Bayonnaises » et De CROISEUIL pour l’A.C.B., déclarent ,comme d’ailleurs le Commandant de l’Aérodrome, qu’il n’est pas possible d’interdire le survol de la propriété de M.WRIGHT chaque fois que le vent souffle du Nord-Ouest. De même une consigne prescrivant de passer plus à droite ou plus à gauche de cette propriété ne peut être donnée, affirment-ils. Enfin, il n'est pas non plus possible aux pilotes d'augmenter l'altitude sans risquer d'avoir un accident du côté opposé de l'aérodrome.

Monsieur le maire de Biarritz, que j'ai vu au cours de mon enquête m'a fait parvenir la lecture ci-jointe, dans laquelle il estime un remède possible dans :

1° l'exécution des travaux prévus pour l'agrandissement de l'aérodrome ;

2° la création d'un autre terrain destiné à l'école de pilotage.

Je considère que seule la seconde de ces solutions apporterait le remède désiré, l’agrandissement de l'aérodrome vers le nord n'étant pas, à mon avis de nature à donner une satisfaction suffisante à M.WRIGHT. En ce qui concerne la création d'un nouveau terrain, les dirigeants des « Ailes Bayonnaises » ont, en effet, dans le but éviter les heurts qui sont fréquents entre cette société et l’A.C.B. envisagé la question de l'aménagement d'un tel terrain entre Tarnos et Labenne, pour la section d'aviation populaire. Mais, malheureusement, cette éventualité n’est encore qu’à l’état d'un vague projet dont la réalisation paraît très aléatoire, et menace d'être longue.

M.et Madame Wright n'habitent leur propriété que pendant la belle saison et durant celle-ci, ils s'absentent souvent. Arrivés en juin, ils sont allés à Cannes, puis en Angleterre. Ils n'occupent, d’autre part, en dehors d'une dizaine de jardiniers qui sont à l'année, qu'une domesticité d’une douzaine de personnes, engagée pour la saison et comprenant des étrangers.

Ils fréquentent assidument les casinos de Biarritz et rentrent généralement assez tard dans la nuit. Désireux de se reposer ensuite toute la matinée, ils ne le peuvent, étant réveillés dès 6 heures par les évolutions des avions école.

Il faut néanmoins reconnaître que ces évolutions constituent pour eux un trouble assez sérieux.

Il y a lieu toutefois de considérer pour ce qui concerne le cas particulier de ses propriétaires, qu’ils n’ont acquis leur domaine qu’en 1930 alors que l'aérodrome a été ouvert en 1921, à la suite des enquêtes régulières de « commodo et incommodo » et de l'expropriation pour de nombreuses parcelles de terrain.

L'établissement de l'aérodrome a d'ailleurs été reconnu d'utilité publique par décret du 11 juillet 1921.

Ils auraient dû se douter, en se rendant acquéreurs de ce domaine des inconvénients qui pourraient résulter pour l'avenir, de la proximité de ce terrain, appelé à prendre une importance de plus en plus grande.

La menace de M.WRIGHT de quitter Biarritz ne vise  certainement que la présente saison d'été, car il ne pourrait abandonner une telle propriété, merveilleusement entretenue, puisqu'il y occupe dix jardiniers .D'autre part, il ne pourrait  en projeter la vente dans les temps actuels.

Il est évident que la solution, qu'il n'exige immédiate, ne peut être obtenue ; et son départ normal de Biarritz devrait avoir lieu comme d'habitude en octobre.

Peut-être suffirait-il, devant les difficultés de la situation de lui faire espérer que, pour l'an prochain le remède aura été trouvé dans l'aménagement d'un terrain école dans une autre région. Toutes diligences pourraient être faites alors par l'Administration pour que soit hâtée cette réalisation, qui est certainement désirée par les dirigeants des « Ailes Bayonnaises ».

Le service normal de l'aérodrome de Biarritz- Parme en serait d'ailleurs facilité ; les leçons de pilotage ne pouvant que gêner les atterrissages des appareils des lignes régulières ou de tourisme. Les dangers que présentent pour ceux-ci, les avions-écoles, seraient en outre écartés.

Ci-joint une vue prise en avion, montrant très nettement l’emplacement de la propriété de M.WRIGHT par rapport à l’aérodrome.

Le Commissaire Divisionnaire

 

Copie à :

Monsieur le Sous-Préfet à Bayonne.

 

Pau, le 30 décembre 1938

Le Préfet des Basses-Pyrénées

A Monsieur le Sous-Préfet de Bayonne

 

M. le ministre de l’Air me communique la lettre d'un copie est ci-jointe émanant de M.Réginald WRIGHT, dont la propriété (Château du lac de Brindos )  se trouve à proximité de l'aérodrome de Biarritz-Bayonne-Anglet.

Pour différents motifs, l’intéressé se plaint de ce voisinage .

L’Administration Centrale a fait procéder par les services locaux à une enquête pour apprécier l'importance de la gêne que l'intéressé déclare subir de ce fait.

Afin de connaître tous les aspect de la question, j'ai l'honneur de vous prier de vouloir bien préciser quel est l'intérêt que peut présenter, au point de vue social et économique la présence d'un « riche résident » comme M.WRIGHT dans la région de Biarritz.

Le Préfet

 

Commissariat spécial Hendaye

Hendaye le 9 janvier 1939

Le Commissaire Divisionnaire de Police Spéciale

A Monsieur le Sous-Préfet

A Bayonne

 

En réponse à votre demande de renseignements en date du 31 décembre écoulé sur le nommé WRIGHT, propriétaire du Château du Lac à Brindos, j'ai l'honneur de vous faire connaître qu'il est incontestable que la présence de ce « riche résident » présente un intérêt très marqué, au point de vue social et économique pour la ville de Biarritz.

M.WRIGHT, qui occupe son château une grande partie de l'année avec sa famille, emploie une nombreuse domesticité, dont 7 jardiniers pendant toute l'année.

Il dépense, chez divers fournisseurs de la ville, plusieurs centaines de mille francs par an, et donne, dans son château, de nombreuses fêtes dont le produit est destiné intégralement à des œuvres de bienfaisance sociale et sociétés sportives de Biarritz.

Actuellement, son départ définitif de son château produirait une fâcheuse impression, et il est à peu près certain que d'autres propriétaires des environs pourraient suivre son exemple.

Sa requête paraît fondée et rend difficile la solution à adopter ; car il ne peut être question, pour faire plaisir à Mr.WRIGHT, de supprimer ou de déplacer l'aérodrome actuel de Biarritz-Parme- Anglet.

Etant donné qu'il existe un projet de transfèrement de l'école de pilotage des « Ailes Bayonnaises », de Parme à Tarnos, je crois qu'il y aurait intérêt, pour retenir Mr. WRIGHT à Brindos, de lui faire connaître que les autorités administratives françaises s'occupent activement de la réalisation du projet de transfèrement en question.

P/O Le Commissaire Divisionnaire

 

Pau,le 16 janvier 1939

Le Préfet des Basses-Pyrénées

A Monsieur le Ministre de l’Air

Direction de l’Aéronautique Civile et de l’Aviation populaire

26,Boulevard Victor,Paris (XV)

Extrait

 

(…) la présence de M.WRIGHT offre un intérêt incontestable pour la ville de Biarritz en raison des dépenses très élevées qui ‘y effectue ce résident et aussi des libéralités qu’il distribue généreusement aux œuvres sociales.

Dans ces conditions, il y aurait intérêt, semble-t-il à ne pas répondre à M.WRIGHT par une fin de non-recevoir pure et simple, mais au contraire en lui faisant ressortir que les autorités administratives françaises s'efforcent, sinon de supprimer, du moins d'atténuer dans une très large mesure les inconvénients dont il se plaint.

Le Préfet

 

Le 24 février 1939

Le Commandant de l’Aérodrome de Biarritz-Bayonne-Anglet

A Monsieur le Préfet des Basses-Pyrénées à Pau

(Commissariat Spécial)

 

Monsieur le Préfet,

À la suite des plaintes de Mr.Réginald WRIGHT ,habitant le Château de Brindos à Anglet, provoquées par les inconvénients résultants de son voisinage avec l'aérodrome de Biarritz-Anglet,j'ai reçu copie de la réponse qui lui a été adressée par Mr. le Directeur de l'Aéronautique Civile .Il y est fait mention  d'un projet de transfert à Tarnos de l'école de pilotage des « Ailes Bayonnaise ».

 Cette solution aurait été préconisée par vos services et comme celle-ci serait susceptible d'apporter une heureuse solution aux plaintes de Mr.WRIGHT ,je vous serais très obligé ,n'étant pas au courant de ce  transfert de bien vouloir me faire part des suggestions qui ont été faites par vos services à ce sujet.

Avec mes remerciements anticipés, je vous prie d'agréer, Monsieur le Préfet, l'expression de mes sentiments très respectueux .

Le Commandant de l' Aérodrome

 

Source:

Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques
Salle de lecture du site de Pau
Police 4 M Article 161

Articles du blog consacrés à Brindos 

Balsan contre Jacob à propos de la propriété de Brindos à Anglet 

Le domaine de Brindos (Anglet) et la villa Belza (Biarritz)  

19 juillet 2022

9 avril 1942, un refus collectif à Mauléon

 Refus de signature d'accusé de réception d'imposition de maïs

L’an mil neuf cent quarante deux le neuf avril

Nous Bordagaray garde champêtre de la ville de Mauléon, Officier de Police Judiciaire revêtu des insignes de nos fonctions, agissant en vertu des ordres de Mr. Le Maire, nous nous sommes présentés au domicile des dénommés ci-dessous et leur avons remis la lettre de Mr. Le Président du Comité Départemental des Céréales, portant notification d’une imposition de maïs en les invitant à en signer l’accusé de réception ce qu’ils ont refusé de faire.

1° Rosier Jean trois cent vingt kg

2° Arhansset Pierre cinq cents kg

3° Uthurry Armand quatre cent cinquante kg

4° Rospide Bernard six cent trente kg

5° Bordachar Jean neuf cent quarante kg

6° Agor Pierre cinq cents kg

7° Elicabe André huit cent vingt kg

8° Gil Jean-Baptiste six cent trente kg

9° Althabe Gratien six cent trente kg

10° Noguès Armand quatre cent cinquante kg

11° Oyhénart Pierre six cent trente kg

12° Onnainty Jean deux cent quarante kg

13° Sallabel Jean deux cent vingt kg

14° Althabe Martin trois cent vingt kg

15° Eyhérabide Jean trois cent quatre-vingts kg

Nous joignons au présent procès-verbal accusés de réception non signés

Fait à Mauléon les jours mois et an que dessus.

Le garde champêtre.

 

Source:

E Dépôt Mauléon-Licharre 1 I 1  (1904-1947) Registre consultable en salle de lecture du Pôle des 
Archives de Bayonne et du Pays Basque (AD64)
39 avenue Duvergier de Hauranne
64100 Bayonne

Les archives communales de Mauléon-Licharre déposées au Pôle des Archives de Bayonne et du Pays Basque ne contiennent pas de pièces relatives aux suites données  à ce refus collectif.