Quelques éléments sur le commissaire de police
Pierre Larrieux
fusillé le 19 août 1946
La Gazette, quotidien
basque,rapportait dans son édition du samedi 14 février 1942
« Nous apprenons avec
plaisir la nomination comme inspecteur de la Police Nationale à Nantes,de
M.Pierre Larrieux fils de M.et Mme Gaston Larrieux bien sympathiquement connus
à Biarritz.Nous lui adressons ainsi qu’à sa famille nos sincères félicitations. »
Dans ce même quotidien,à la date
du mercredi 5 avril 1944,on pouvait lire sous le titre Convoi Funèbre,Mme Gaston Larrieu _sans x
final_ ;le Commissaire Pierre Larrieux
de la Direction Générale de la Police Nationale etc
Fin juin début
juillet 1946,dans le cadre du procès de plusieurs
policiers du Service de Police anticommuniste (SPAC) devant la Cour de Justice
de la Seine,le commissaire Pierre Larrieux a été exposé à plusieurs reprises dans
les pages de la presse quotidienne nationale.Condamné à mort,il a été fusillé le 19 aout 1946 au fort de Montrouge situé sur la commune d’Arcueil dans
le Val-de-Marne.
Cimetière parisien
de Thiais (94)
On trouve la trace de Pierre Larrieux dans les archives
en ligne des inhumation de la ville de Paris.En effet,plusieurs condamnés à
mort,ont été dans un premier temps inhumés au cimetière parisien de Thiais,près
de Rungis et d’Orly.
AD 75 en ligne
Accueil > Archives numérisées
> Sources
généalogiques complémentaires > Cimetières et pompes funèbres>
Cimetière de Thiais
Registre journalier
d’inhumation
AD 75 _1946 1946 THI_RJI9461947_01
Vues 16 et 17/31
Août 1946 ,
319 Tomassaint ? Fusillé
320 Miller ?
321 Fourcade ?Fusillé
322 Dumontel-
323 Dubuc-
324 Detemar_sic_-
325 Larrieux-
Cimetière de Thiais
Répertoire annuel d’inhumation
1946 1947 THI_RA19461947_01
Vue 22/31 N° d’ordre 325 -Larrieux ?Transféré
à Biarritz 20.08.51
Renseignements
d’état civil
Les Archives départementales de l’Allier conservent une liste
dactylographiée des membres de la Brigade Poinsot à Vichy .Il est indiqué :
Larrieux Pierre né le 18/10/17 à Thétieux _sic_ (Landes).
L’acte de naissance correspondant est visible depuis le site
internet des Archives départementales des Landes ; Téthieu naissances
1910-1921 4E 315/33 _Acte N°8 Vue 42/63
« A Téthieu le dix huit octobre mil neuf cent dix sept à
six heures du soir,est né au lieu dit école des garçons,Pierre Jean Georges du
sexe masculin
de Simon Gaston
Larrieux trente huit ans employé de commerce
et de Georgette Jeanne Darrigade trente ans sans profession (…) »
En mention marginale : »Décédé à Arcueil
,Seine,le 19 août 1946.Dont mention 30.8.46 »
Parcours
à Biarritz et Bayonne
Il a fréquenté l’école Jules Ferry à Biarritz jusqu’à l’age
de 12 ans,puis le lycée national de
Bayonne _aujourd’hui collège Marracq _ de 1929 à 1937.Au fil des distributions annuelles des prix,Pierre
Larrieux a été souvent classé parmi les meilleurs élèves :tableau
d’honneur,langue française,thème latin, mathématiques,histoire et géographie
etc.Il a obtenu à Bordeaux le diplôme de bachelier série philosophie ,à la la
session d’octobre 1936 .Il a été maître d’internat au lycée de Bayonne d’octobre 1937 à
fin octobre 1941. Il a été admis à la
Société des Sciences Lettres et Arts de Bayonne (séance du 3 juin 1940) et a pratiqué le rugby et la pelote basque.
Il a exercé les fonctions de contrôleur mobile du Secrétariat d’État au Ravitaillement à Bayonne du
5 novembre 1941 au 13 février 1942
Le préfet à Pau,précise sur une fiche de renseignements du 24 novembre 1941qu'il n'a jamais fait de politique,toutefois s’est occupé des œuvres sociales du Parti Social Français. Entièrement acquis à la politique du Maréchal Pétain.
Dans
la police
Nommé inspecteur stagiaire de la Police Nationale,au service
des Renseignements Généraux à Nantes à compter du 16 février 1942.
Le 21 juillet 1942 à Nantes,il prête serment : "Je jure fidélité à la personne du chef de l’État,et
m’engage à exercer mes fonctions pour le bien de l’État,selon les lois de
l’honneur et de la probité"
Dans le cadre de la notation,le Préfet Régional
indique:"Inspecteur du Commissariat des Renseignements Généraux
de Nantes, détaché à la Section anti-communiste de la 4 e Brigade de Police
Judiciaire, fonctionnaire courageux,doué de solides qualités professionnelles,à
suivre et à récompenser pour son dévouement,son zèle et sa valeur .(Angers
28 septembre 1942).A noter qu'à cette époque ,le préfet du département de Maine-et-Loire est Pierre Daguerre,ancien
sous-préfet de l’arrondissement de Bayonne .Connaissait-il personnellement Pierre
Larrieux ?En l’état des recherches,aucun élément ne permet de l’établir.
Sur proposition de René Bousquet, Conseiller d’État
Secrétaire Général de la Police, Larrieux est nommé Commissaire stagiaire à
compter du 1 er novembre 1943,soit seulement 20 mois après son entrée dans la police.
Chef de la Délégation Régionale des Renseignements Généraux
à Poitiers,à compter du 26 juin 1944
Affecté provisoirement à la Direction des R.G. à Vichy ,le
11 août 1944 où il est resté jusqu’au 26
août date de son arrestation.
Détenu successivement au Centre du Concours Hippique à
Vichy,Maison d’arrêt de Poitiers,Prison de Fresnes (94)
Suspendu de ses fonctions
le 1 er septembre 1944.
L’arrêté de révocation du 10 mars 1945 est ainsi motivé ,
Considérant que M.Larrieux,Pierre, (…)
A appartenu à la section spéciale de la répression des menées dites
« Antinationales »,dirigée par DETMAR,et ainsi,a favorisé les entreprises de l’ennemi,
A obtenu,en récompense de son zèle,deux avancement exceptionnels,en Novembre 1943 et Juin 1944,tirant ainsi un bénéfice matériel direct de l’application de règlements du prétendu gouvernement de Vichy
Les opérations de
police
Vienne,Loire-Inférieure
,Ille-et-Vilaine,Seine,Haute-Savoie,
Je n'ai pas examiné les archives se rapportant aux différentes opérations de police dans lesquelles Pierre Larrieux a été impliquées.Retenons toutefois;
Poitiers :L’affaire Louis
Renard
Le réseau Louis Renard : historique. Article mis en ligne le 7
juillet 2018
et rédigé par : Jean-Henri Calmon. https://www.vrid-memorial.com/le-reseau-louis-renard-historique/
Nantes
Communication de Franck Liaigre docteur
en histoire
La lutte armée en Loire-Inférieure :
la résistance et la chute des groupes armés du Parti communiste clandestin
https://resistance-44.fr/journee-detude-les-proces-des-42-et-des-16-nantes-4-fevrier-2023/
"Il y a là également l’inspecteur Pierre Larrieu, le
pire tortionnaire du SPAC-SRMAN, une police parallèle qui intervient à Nantes à
la demande du préfet Dupart.
Son moyen d’action : la torture pour obtenir des
« aveux ». L’aveu : « la reine des preuves » ! La
violence exercée par le SPAC-SRMAN comprend trois phases : après la gifle
puis le passage à tabac, c’est l’utilisation du nerf de bœuf. Ce qui explique
que des « combattants d’un courage
inouï » finissent par livrer des informations
Louvigné du Désert (Ille et Vilaine) 1943,
Annecy début 1944 Voir le livre de Jacques Dallest « L’’Epuration une histoire interdite » pages 77 à 79
Bayonne
Bien que n’ayant exercé aucune
fonction policière à Biarritz-Bayonne,il aurait été fin mai début juin 1944 en
relation avec Emile Roubertie ,procureur de la République de Bayonne, à propos
du policier résistant André Jeanne Bouillar dit Dédé le basque.Ce point sera
prochainement abordé dans un article du blog.
La défense du prévenu Pierre
Larrieux
L’obéissance aux
ordres
« (…)
Durant mon séjour
dans la police, je reconnais avoir traité des affaires à caractère
politique,mais essentiellement des affaires communistes, sauf l'affaire
Renard que j'ai faîte durant mon séjour
à la brigade d'Angers. Cette dernière affaire
était en effet purement gaulliste,et je n’y suis intervenu que comme enquêteur
secondaire puisqu’elle était commencée lorsqu'elle me fut confiée et qu’elle
était dirigée par le Commissaire Principal Fritz,en exécution des ordres de
M.Legay,alors Préfet délégué auprès du Secrétaire Général pour la Police dans
les territoires occupés.
Je reconnais avoir toujours travaillé activement en matière de répression politique
mais ce fut toujours une exécution des
ordres que je recevais de mes supérieurs.J’attribue de toute évidence mon
avancement à mon rendement de travail.
Je tiens d’ailleurs à déclarer que mon activité n’aurait
pas été moindre si j’avais été affecté à un service de répression de droit
commun.
S.I.J'affirme avoir toujours différé les inculpés
politiques que j'ai arrêtés aux autorités françaises,et n’avoir jamais
travaillé en collaboration directe avec les Allemands.
S.I. Je reconnais avoir, lors des interrogatoires que j’effectuais
en matière politique, parfois tolérée,
que des prévenus soient frappés.
Je tiens à vous signaler que j'estime m'être toujours
comporté un policier non en partisan..
Source :A.N.19790846/216 Procès Verbal 9 mars 1945 Poitiers
Indulgences
« Je dois vous dire que lors des opérations effectuées
en Savoie,le service a procédé à l’arrestation d’un alsacien nommé GRESSEL et
d’un de ses camarades nommé TERCE qui
faisaient partie de la police du »maquis ». Pour éviter la mort de
GRESSEL j’ai déchiré la procédure de ces deux personnes qui nous ont suivi à notre retour à Paris où
elles ont perçu de l’argent pour vivre quelques jours.Il était convenu qu’elles
devaient se rendre au Centre de Réeducation professionnelle de la Marine à La
Rochelle et,à cet effet,elles ont été mises en liberté.J’ai appris que ces deux
hommes n’avaient pas rejoint le centre et je pense qu’ils ont repris le
« maquis ».
Un nommé CHAPPAZ,fermier dans les environs d’Annecy,chez
lequel il avait été découvert 600 kgs d’explosifs avait été arrêté. Je n’ai
établi aucune procédure pour lui et il a été relâché quelques jours plus tard.
Un sieur ARMATAFFET,Maire d’un petit village des environs
d’Annecy avait également été arrêté Il tenait un café où des policiers
allemands avaient été assassinés.Au cours de son interrogatoire j’ai évité de
lui faire dire ce qui s’était passé chez lui et de ce fait il a pu être remis
en liberté.
Je me souviens qu’en Aout dernier les allemands et la Milice
devaient procéder à l’arrestation de M.HARZIC,Commissaire Principal ,Chef de la
Brigade Mobile de Poitiers,qui avait été contacté par la résistance.Je me suis
rendu à la police allemande de Poitiers et au siège de la Milice,en disant que
cette affaire m’intéressait et j’ai réussi que ce soit moi qui procède à
l’audition du détenu qui était susceptible d’avoir dénoncé M.HARZIC.Mon
intervention a eu pour but de gagner du temps ce qui a empêché l’arrestation du
Commissaire Principal HARZIC.
Source :AD 63 107 W Article 321 Procès-Verbal d’audition du 30 septembre 1944 de Pierre Larrieux détenu au Centre du
Concours Hippique à Vichy
Le procès des
policiers
Du Service de Police Anti
Communiste
devenu Service
de Répression des Menées Antinationales
Sélection d'articles de presse
La Croix,20 juin
1946
Arrestations et condamnations
(…)
Devant la Cour de justice de la Seine s’ouvre mercredi le
procès des 31 inculpés su S.P.A.C. (service de police anticommuniste).Tous les
accusés ont,concurremment avec la Gestapo,traqué,arrété et torturé des
centaines de résistants.
Combat 22 juin
1946
Un des hommes du S.P.A.C. avoue
Avoir gifflé et « battu un peu » Mlle Bidault
Compte rendu d’audience par Albert Palle
Les hommes du S.P.AC.
qui comparaissent en Cour de Justice,ne diront plus rien jusqu’au jour
où les témoins viendront déposer.En attendant,ils nient les faits qui leur sont
reprochés.
Au commissaire Larieux,l’accusation reproche d’avoir arrêté
à Poitiers,en 1942,une trentaine de membres du premier réseau de Résistance fonctionnant
en liaison avec Londres.
_Avez-vous dit demande le président « J’espère qu’il y
aura trente fusillés » ?
_C’est faux,monsieur le président
Et l’assassinat à Annecy ,de Raymond Boulanger *?
_C’est faux ,monsieur le président.
Larieux affirme comme les autres accusés qu’il ne se livra
jamais qu’à des passages à tabac « normaux ».
Dubuc,qui a une lèvre supérieure molle et débordante et un
menton sans forme,a frappé Melle Bidault avec un nerf de bœuf.
_Oui ou non ?demande le président.
_Non.
Après la libération,il « accompagne » les
Allemands jusque dans leur pays.
_C’était dans un but patriotique monsieur le président.
Lafouge prétend avoir rendu des services à la Résistance.En
tout cas,il démissionna du S.P.A.C. en 1943.Il arrêta à Nantes cinquante
Espagnols.Mais il affirme que ceux-ci travaillent au mur de l’Atlantique et que cette arrestation permit de sauver
quarante otages français.Il prétend ,en outre,avoir agi sous les ordres de la
préfecture de la Loire-Inférieure.
(…)
….Thomassaint avoue
On interroge ensuite des agents subalternes,comme
l’inspecteur Thomassaint,petite brute fort stupide.Le président s’adresse à lui
comme à un écolier.
_Vous me comprenez bien,vous n’avez frappé personne,vous
n’avez bousculé personne,pas même un simple petit passage à tabac ?
_Pas même,monsieur le président.
_Et Mlle Bidault ?
_Ah !ça,je n’en suis pas fier,j’ai même honte de ce que
j’ai fait.Je peux bien le dire,je l’ai giflée
_Seulement giflée ?
_Et battue un peu,c’est vrai,monsieur le président.
_Avec quoi ?
_Euh !... un petit jonc.
_Enfin ,un nerf de bœuf ?
_Non,monsieur le président.
_Bon,un petit nerf de bœuf.
(…)
Complément du Maitron en ligne *RAYMOND Barthélemy, François
https://maitron.fr/spip.php?article231842, notice RAYMOND Barthélemy,
François par Michel Germain , version mise en ligne le 7 septembre
2020, dernière modification le 7 septembre 2020.
L’Humanité 22 juin
1946
Malgré les preuves écrasantes les bourreaux du S.P.A.C.
osent nier.
Hier après-midi s’est
poursuivi l’interrogatoire des monstres du S.P.A.C.
Une fois pour toutes,les bourreaux ont adopté une même
tactique :ils nient tout et vont jusqu’à feindre l’indignation mais c’est blême
de peur que Dubuc répond aux accusations portées contre lui.
Spécialiste du nerf de bœuf,il a plusieurs meurtres sur la
conscience ;mais à chaque fois sa réponse est la même :c’est faux.
_C’est un ignoble témoignage.
Son complice,Pierre Larieux,inspecteur à la brigade mobile
d’Angers,est responsable de l’arrestation de 70 patriotes de Poitiers.
Dix de ses victimes devaient tomber sous les balles
allemandes et 29 autres allèrent mourir dans les bagnes hitlériens nazis.
Il reconnaît avoir « légèrement » maltraité à
Nantes,des patriotes arrêtés : »Avec une petite règle monsieur le
président … »
Des crimes commis à Rennes par les agents du S.P.AC. Larieux
prétend tout ignorer : "Il ne se passait rien d’anormal dans les
sous-sols de la prison allemande de Rennes »dit-il.
Il ne sait rien non plus de l’assassinat du jeune Raymond,arrêté
par le S.P.A.C. et dont le cadavre bourré de cailloux fut jeté dans le lac
d’Annecy.
(…)
France-Soir 22 juin 1946
A un tueur du S.P.A.C. le président demande :
« Vous êtes vous
arrêté au « normal » passage à tabac ?. » !
(…)
Dès le début de l’audience ,le président interroge Pierre
Larrieux,un des « durs » de la bande,l’un des principaux tortionnaires,un
homme jeune,légèrement voûté,la tête rentrée dans les épaules.
Comme les autres,il nie tout en bloc.
Larrieux est d’abord interrogé sur l’affaire de Poitiers où
plusieurs patriotes furent arrêtés,déportés ou fusillés.Il reporte toute la
responsabilité sur un certain commissaire Fritz.Il est vrai qu’avec un nom
pareil…
Pour le reste,il met dans le bain quelques personnalités
comme M.Ingrand qui fut préfet régional,comme M.Bourguin,qui fut également
préfet régional aux cotés desquels il se fait tout petit personnage.
Pour les autres affaires,il n’admet que le « passage à
tabac ».
Et quand le président en arrive aux supplices infligés dans
l’affaire de Saint-Brieuc ,à quelques patriotes qui furent quelque peu
malmenés,il pose cette question pour le moins curieuse :
_S’est-on arrêté au classique et normal passage à tabac ou
est-on allé plus loin. ?
Jean LABORDE.
L’Humanité 29 juin
1946
« On te le rendra ton papa mais en petits
morceaux » répondaient les monstres du S.P.A.C à la petite fille de leur
victime
Pendant près d’une semaine encore,les victimes des monstres
du S.PA.C. vont apporter à la barre leurs témoignages terrifiants.On croirait
entendre évoquer l’enfer d’Auschwitz ou de Dachau.
Affreusement torturé lui-même,un cheminot de Rennes,M.Eugène
Simon vient,dans une éloquente déposition,demander justice pour ses douze camarades tombés sous
les coups des bourreaux du S.P.A.C.
_Justice sera faite ,affirme le président,soyez-en
assuré.
Mme Dekerboison a assisté impuissante à l’arrestation de son
père,le capitaine Kerment.Sur le point de partir,le courageux vieillard dit à
sa famille : "Surtout,pas une larme devant ces gens-là."Pendant leurs
adieux ,Larieux ,cynique,fredonnait : »Le bonheur est entré dans
mon cœur…. »
M.Mathurin Lucienne fut arrêté,lui aussi, en pleine nuit.A
sa petite fille qui pleurait,Larieux et sa bande répondent :
_Ta boite,la môme,on te le rendra ton papa,mais en petits
morceaux.
De l’avis même des brutes SS,le S.P.A.C. était considéré
comme l’un des services de répression les plus cruels.
Torturé dans les sous-sol de l’école Jacques Cartier à
Rennes,M.Douaze reconnait en Dubuc son plus sauvage tortionnaire.
« Un jour,déclare t-il,il referme si
violemment la porte de ma cellule que la serrure tomba à terre. »
_Tu vas la bouffer,rugit Dubuc, (…)
L’Humanité 02
juillet 1946
Au procès du S.PA.C.
« Regardez bien votre fils je vais le faire
fusiller »
Au début de l’audience,d’hier,Melle Bidault est venue à la
barre confondre les hommes du S.PA.C.
C’est lui qui a frappé le premier,dit-elle en désignant Thomassin
Je n’ai rien à répondre,marmotte la brute en baissant la tête,je fais des excuses et je regrette.
Et c’est Larrieux qui se lève maintenant pour faire face aux
terribles accusations portées contre lui.
C’est lui qui,au cours d’une perquisition chez un
patriote,gifla le père,âgé de 70 ans,paralysé
dans un fauteuil.Ivre de fureur,il crie aux vieux parents en
larmes :
Votre fils !Vous pouvez le regarder,je vais le faire
fusiller.
A Poitiers,il fait arrêter une mère de six enfants,dont le
fils avait été torturé par le S.P.A.C.
Elle est morte le 25 avril 1944,assassinée par les femmes
S.S. (…)
L’Aurore 20 août
1946
Sept condamnés du S.PA.C.ont été fusillés à Montrouge
Quatre autres avaient été graciés
L’affaire du S.P.AC. cette filiale de la Gestapo s’était on
s’en souvient terminée par onze condamnations à mort.
(…)
Les autres
Ditmar,Fourcade,Thomasseint,Miller,Dumontel,Dubuc,Larrieux ont été fusillés ce
matin.
Les salves dont les détonations ont été parfaitement perçues
de l’extérieur,puis les coups de grâce,annoncèrent à 8h45 que les sept
condamnés avaient payé leur dette.
Tous ont refusé de se laisser bander les yeux et sont morts
sans prononcer une parole.
France-Soir 20
août 1946
Ce matin 7 des tortionnaires du S.P.AC. ont été exécutés
(..)
Ce matin,à 7h30,le fourgon cellulaire est parti de Fresnes
avec un premier chargement de quatre condamnés à mort :Fourcade,Thomassaint,Dumontel
et Miller.
A 8h20,ils étaient fusillés au fort de Montrouge.A ce
moment,Fresnes était prévenu par T.S.F. et expédiait les trois
derniers :Detmar,Larrieux,Dubuc.
A 8h45,ils étaient exécutés à leur tour.
Tous les condamnés ont crié au dernier
moment : »Vive la France catholique ! ».
Sources
AD 40 en ligne Téthieu naissances 1910-1921 Cote 4 E 315/33 _Acte N°8 Vue 42/63
Lycée national de Bayonne,distribution solennelle des prix ;1930,1931,1932,1933,1934,1935, 1938
(collection particulière)
Retronews _Le site de la presse de la Bibliothèque nationale de France
Gallica Société des sciences, lettres & arts de Bayonne
1 er juillet 1940
Proçès verbaux des séances,séance du 3 juin 1940,page 184
Archives Nationales site de
Pierrefitte-sur-Seine
Extrait de
la notice L à P (1870-1970) Direction du personnel de la police dossier
individuel police forces de l'ordre carrière professionnelle fonction publique
d'État fonction publique Cote 19790846/216
AD 63 Clermont-Ferrant
Section départementale de l'Allier à Moulins
Dossiers
de procédure de la cour de justice
Brigade
Poinsot (mars 1946)1941/1947
107
W 321 Dossier Pierre Poinsot,
accusés et témoins
Poinsot Pierre (commissaire
divisionnaire à Vichy, condamné à mort et exécuté), Célérier André (condamné à
mort et exécuté),
Évrard René (condamné à mort et
exécuté),
Penot (condamné à mort et exécuté),
Tournadour Jean-Marie,
Lafargue Roger,
Degans Jean (directeur des
Renseignements Généraux à Vichy),
Poinsot Henri,
Martineau Anatole,
Zygomalas René,
Gatille Jean,
Thierry Fernand,
Rogat Maurice,
Mallet Jean,
Martin Jean,
Pauly René,
Lebeau Jacques,
Hasquenoph Jules,
Hoariau André,
Lachenal Maurice,
Froelich Frédéric,
Géanty Marcel,
Germanaud Jacques,
Dubos Henri,
Beurrot Fernand,
Batissier Jany,
Rigaud James,
Poinsot Jean,
Thybault des Alliers Alain,
Verbault Albert,
Balades Jean,
Dalbe Paul,
Drevet Roger,
Bony de Lavergne Charles,
Fettig Charles,
Legail Paul,
Maron Jean,
Thibeau Jean-Louis,
Dasse Paul,
Mouth Gustave,
Laperche Paul,
Lamouche Paul,
Sers André,
Bellavoine Jacques,
Bideau Émile,
Caviglioli Pierre,
Duperray Michel,
Girard Robert,
Larrieux Pierre,
Picard Robert,
Poisvert Bernard,
Olivieri Antoine,
Sourciat Élie et Chassedoux Serge,
intelligences avec l'ennemi, vols,
violation de domicile, recels, séquestration arbitraire, violences et
complicité, Bordeaux-Vichy [concerne aussi Langlade, Aujames Gilbert et
Bosq Adrien (tous condamnés à mort et exécutés)] (dossier non numéroté).
AD 64 Pau 35 W Article 61 Ravitaillement général
AD 64 Bayonne 1027 W Article 13 Rapport de Pierre Larrieux
du 19 janvier 1942
Pour aller plus loin
Policiers français sous l’occupation d’après les archives de l’épuration
Jean-Marc Berlière avec Laurent Chabrun
Éditions Perrin 2001 et 2009 pour l’édition tempus
www.editions-perrin.fr
ISBN :978-2-262-02978-4
35€
En format poche
Police des temps noirs France 1939-1945 Jean-Marc Berlière
Éditions Perrin
Dépôt légal :septembre 2018
ISBN :978-2-262-03561-7
Voir pages 850 à 853
L’épuration une histoire interdite.Les miliciens de Haute-Savoie Jacques Dallest
Les éditions du Cerf,2022
ISBN 978-2-204-14758-3
https://www.editionsducerf.fr/librairie/livre/19444/L-epuration-une-histoire-interdite
Remerciements
Archives Nationales
AD de l’Allier
AD Puy-de-Dôme
AD Haute Savoie
Mairie de Biarritz
Michel Germain,historien savoyard
Droit d’auteur et plagiat
Pour toute observation,demande,merci de contacter par courriel :
philippe.[point] durut [arobase] gmail.[point].com Une réponse vous sera retournée rapidement
CC BY-NC-SA 4.0 Deed
Attribution - Pas d’Utilisation Commerciale - Partage dans les Mêmes Conditions 4.0 International
Les contenus du blog https://www.retours-vers-les-basses-pyrenees.fr/ sont mis à disposition selon les termes de la
Licence Creative Commons :
Attribution :Vous devez citer au minimum
l’adresse électronique du blog https://www.retours-vers-les-basses-pyrenees.fr/
Pas d’Utilisation Commerciale Vous n'êtes pas autorisé à
faire un usage commercial de tout ou partie du contenu_en dehors des transcriptions
d’archives publiques*_ sur un support payant : journal, magazine, livre.
Partage dans les Mêmes Conditions 4.0 International