Extensions des communications télégraphiques.
Procédés nouveaux d'exploitation .
Pau,le 28 janvier 1865.
Le préfet à MM.les Maires du département
Messieurs ,
L’administration supérieure se préoccupe depuis quelque temps, des moyens de donner aux communications télégraphiques une extension telle que chaque chef-lieu de canton,et même les localités secondaires d'une moindre importance, puissent être rattachés au réseau général .Elle a, dans cet objet ,expérimenté un nouveau système, qui a été recueilli avec ferveur dans diverses parties de l'Empire et qu'il est utile de vous faire connaître.
Ce système consiste à établir le bureau dans un bâtiment municipal et à confier la transmission des dépêches au secrétaire de la mairie.Cet agent doit déjà son temps à la commune ,dont il reçoit un traitement .On l’indemnise du faible surcroît de travail que lui donne le service télégraphique ,en lui allouant une somme de trente centimes par dépêche privée de départ et de quinze centimes par dépêche privée d'arrivée .D’un autre côté, la remise des dépêches à domicile est effectuée par le concierge de la mairie quand il y en a un,ou tout autre agent analogue, à qui on donne une indemnité de quinze centimes pour chaque dépêche privée qu'il est chargé de porter.L’établissement du bureau est l'un des plus économique et des plus simples, car il suffit d'affecter au service télégraphique une pièce d'un bâtiment municipal, ou même à proprement parler, une fraction de pièce isolée par une cloison.
Si, dans une commune ,par des raisons particulières, le secrétaire de la mairie ne peut être chargé du service, l'administration accepté à son défaut un autre agent présenté par le maire et qui gère le bureau dans les mêmes conditions.M.le Ministre de l'instruction publique se montre en outre très disposé à ce que l'on confie cette mission aux instituteurs, dont le sort se trouve ainsi amélioré,et entre les mains de qui on peut mettre des appareils semblables à ceux qui sont en usage dans les stations de L’État ;en acceptant au contraire les agents des mairies, on est ordinairement obligé d'adopter l'appareil à cadran dans la manipulation est plus lente et moins sûre.
Grâce à ces procédés économiques d'exploitation, L’État n'est plus obligé, comme par le passé ,de demander aux municipalités de garantir un minimum de recettes.Mais pour établir un service télégraphique ,même dans une ville déjà traversé par une ligne il ne suffit pas, comme on est généralement porté à le croire ,de pourvoir cette ville d'un appareil communiquant avec l'un des fils conducteurs ; chacun de ces fils à son emploi déterminé dont il ne pouvait être détourné sans préjudice pour le service général, et une nouvelle installation est indispensable
L'administration n'a pu faire inscrire à son budget une allocation spéciale pour l'établissement des lignes cantonales.Mais, en utilisant une certaine quantité de matériel disponible, elle peut se prêter, dans la mesure convenable, au développement du réseau, à condition de faire contribuer à la dépense les communes intéressées.Elle a fait tous ses efforts pour réduire, autant que possible, la part contributive demandée aux municipalités.Dans les conditions actuelles, cette part a été fixée, d’une manière uniforme, à cent vingt francs pour chaque kilomètre de ligne neuve à un fil qu'il est nécessaire d'établir (fil compris),et à soixante francs ,par chaque kilomètre de fil qui peut être placé sur une ligne existante .
Ces chiffres n'ont point toutefois un caractère invariable ;l'administration les a basés sur les ressources actuelles ,et rien en garantit qu'elle ne puisse être obligée de les élever ultérieurement.
Dans tous les cas, l'entretien et l'exploitation du télégraphe n'impose aucune dépense aux budgets municipaux, et vous voyez,Messieurs , que moyennant une participation relativement peu élevée aux frais de premier établissement, les communes que vous administrez peuvent être pourvues d'un précieux moyen de communication
J'engage donc ceux d'entre vous qui croiraient devoir proposer cette amélioration au Conseil municipal ,à réunir cette assemblée et à me faire parvenir immédiatement après, la délibération qui interviendra.Je m’ empresserai de faire étudier le projet d'installation et je leur ferai connaître ensuite quel serait le montant de la cotisation à fournir par la commune
Recevez , Messieurs ,l'assurance de ma considération très distinguée .
Le Préfet des Basses-Pyrénées.
G.d’AURIBEAU
Source :
Recueil des actes administratifs de la préfecture des Basses-Pyrénées.
Année 1865.
Pages 24 à 26.
Collection particulière.