29 avril 2022

Marié par procuration

Marié par procuration

Le quinze du mois de juin mil neuf cent quinze à huit heures du soir, devant Nous Jacques Cabanne adjoint au Maire de Boucau, ont comparu publiquement en la Maison Commune :Pierre Camon, camionneur domicilié à Saint-Bernard près Bayonne, agissant comme fondé de procuration spéciale de Léon Lafargue, boulanger né à Pouillon (Landes) le 28 février mil huit cent soixante quinze fils majeur de Jean Lafargue et de Marie Hachacq, veuf de Lucie Montaut, lequel actuellement caporal au 142e régiment d'Infanterie a obtenu les autorisations prévues par la loi du 4 avril 1915, d'une part

Et Jeanne Prévot, vingt-cinq ans, ménagère, domiciliée  à Boucau beaucoup née à Tarnos le dix-sept octobre mil huit cent quatre vingt neuf, fille majeure  de Bernard Adolf Prévot  ouvriers et de Marie-Jeanne Grocq ,ménagère, conjoints domiciliés à Tarnos présents et consentants

Les futurs époux déclarent qu'il n'a pas été fait de Contrat de Mariage.

Aucune opposition n'ayant été faite le fondé de procuration spéciale a déclaré que son mandant veut prendre  pour épouse Jeanne Prévot qui a déclaré ensuite vouloir prendre pour époux Léon Lafargue et nous avons prononcé au nom de la loi que Léon Lafargue et Jeanne Prévot sont unis par le mariage.

Le fondé de procuration spéciale nous a déclaré qu'il a pour mandat de reconnaître en vue de la légitimation pour fils de M. Léon Lafargue, un enfant du sexe masculin Léon Adolphe Victor Prévot né à Boucau le vingt-huit novembre mil neuf cent quatorze et inscrit sur les registres de cette commune le même jour.

(..)) en présence des sieurs Jean Carrère soixante-dix ans  retraité, Jean Annecou soixante-neuf ans également  retraité, Dominique Espelette cinquante-trois ans directeur d'école publique et Madame Durand Henriette ,trente ans , sans profession, les quatre domiciliés  à Boucau .

(…)


Source :AD 64
Pôle d'archives de Bayonne et du Pays basque
Registre des mariages Boucau 4 E article 140.6

 

La fiche matricule militaire de Léon Lafargue sur laquelle est mentionnée le mariage par procuration

earchives.le64.fr/archives-en-ligne/ark:/81221/r44079z0vz693k/f1?context=militaire::72075 

 

Billet similaire du blog 

1915:mariage par procuration à Larressore  


28 avril 2022

Physionomie de la gare de Pau du 30 avril au 1 er mai 1920

COMMISSARIAT SPÉCIAL

PAU, LE 1ER MAI 1920

Physionomie de la gare de Pau

du 30 avril 20 heures au 1 er mai 8 heures


1°_30 Avril

À 21heures, un calme complet régnait dans la gare et ses dépendances. Personne, ni agents ni voyageurs ne se trouvaient sur les quais tant extérieurs qu’intérieurs.

Dans l'après-midi, le camarade LASSUS, Chef de train, secrétaire du syndicat des cheminots était venu déclarer à Mr. CAZENAVE Chef de gare, que le premier mai, les cheminots syndiqués seraient à leur poste et assureraient le service journalier. Il a ajouté que dans la soirée du1 er mai, vers 21heures, une réunion corporative aurait cependant lieu vraisemblablement pour prendre position.

LASSUS est parti ce soir pour OLORON et sera de retour à PAU dans la matinée du 1er mai.

Le bruit court que l’arrêt de travail sur le réseau du Midi ne serait pas général, et même que la grève ne pourra être déclenchée

Mr. L’Ingénieur à TOULOUSE à parait-il convoqué tous les secrétaires de syndicat du 2e arrondissement ; il n'a pas été possible de savoir dans quel but : toutefois cette convocation n'est certainement pas étrangère à la cessation du travail que l'on cherche à éviter par tous les moyens possibles.

La nuit du 30 avril au 1er mai s'est déroulée sans incidents.

 

2°_ 1° MAI-5 heures du matin - la physionomie de la gare est celle de tous les jours à pareille heure. Les équipes sont à l'œuvre et prennent toutes dispositions utiles pour assurer le départ des trains de   5h55 sur BAYONNE et BORDEAUX et de 6h10 sur OLORON. Les voyageurs ne sont pas nombreux notamment pour BORDEAUX.

Contrairement à l'attente du chef de service qui croyait que le 509 venant de TOULOUSE allait arriver à l'heure, ce convoi n'était pas encore en gare de PAU à 6h30.Des renseignements recueillis il résulte que 509 qui avait de 15 à 25 minutes de retard de NAY est tombé en détresse à proximité de la halte de BAUDREIX. La gare de PAU prévenu téléphoniquement, a pris ses dispositions pour envoyer le cas échéant une machine de secours.

Le train d’OLORON est parti de ce fait avec une 1/2 heure de retard. En gare ce matin, un seul gendarme est venu assurer la surveillance. C’'est suffisant pour le moment, les cheminots ne manifestent qu'une velléité d’arrêter le travail.

Le train 516 venant de PARIS et arrivant à PAU à 6h57 est supprimé sur tout son parcours. Le train 509 tombé en détresse, est arrivé en gare vers 7h par ses propres moyens. Il était piloté par un mécanicien de la Compagnie et un élève des Arts et Métiers de TARBES qui remplissait les fonctions de chauffeur. Ils ont ils ont déclaré que la panne provenait de la perte d'un demi-coussinet d'accouplement A.V. côté gauche. Ce train avait 1h19 de retard et est reparti sur BAYONNE avec le même retard.

Les mécaniciens et chauffeurs ont fait connaître qu’à TOULOUSE l’arrêt de travail  était complet. A minuit il n'avait que 5 équipes dans cette gare.

(…)

LE COMMISSAIRE SPÉCIAL

Gérard

 

Source:

AD 64 Pau_Salle de lecture

10 M Article 12 Travail et main d’œuvre

20 avril 2022

Travaux publics de la région frontière avant la Grande Guerre

Pau , le 19 février 1914

Mention manuscrite Confidentielle

Le Préfet des Basses-Pyrénées

A Monsieur le Sous-Préfet de Mauléon

Comme suite à ma communication du 16 décembre dernier, j'ai l'honneur de vous transmettre, sous ce pli, copie d'un rapport de M. l'Ingénieur en Chef concernant la présence dans les chantiers de la région frontalière, de surveillants, commis, chefs d'atelier ou contremaîtres, appartenant à une nationalité étrangère.

Je vous prie de vouloir bien me fournir, s'il y a lieu, des renseignements complémentaires avec vos propositions.

 

Pau,le 14 février 1914

Rapport de l’Ingénieur en Chef du Département,

Par sa circulaire du 10 décembre en 1913,M. le Ministre des Travaux Publics fait connaître à M. le Préfet que son attention a été appelée récemment sur les graves inconvénients que pouvait présenter la présence dans les chantiers de la région frontière, de surveillants, commis, de chefs d'ateliers ou de contremaîtres appartenant à une nationalité étrangère, et qu’il convient qu'on évite de confier à des étrangers ou, sauf autorisation spéciale, à des français mariés à des étrangères, les fonctions mentionnées ci-dessus dans les départements voisins de nos frontières. Il recommande de veiller, pour les travaux en cours, à ce que ces prescriptions soient observées dans toute la mesure ou le permettent les cahiers des charges.

Par sa Dépêche du 16 décembre 1913, M.le Préfet  nous a demandé de lui fournir tous renseignements utiles à ce sujet.

En nous rappelant cette demande, le 4 février courant, M. le Préfet nous a communiqué 3 rapports de gendarmerie que nous avons l'honneur de retourner ci-joints.

Les seuls chantiers importants dont nous avons la direction ou le contrôle sont :

1°ceux de ballastage et de pose des voies ou de construction des bâtiments des stations du chemin de fer d'Oloron à Bedous ;

2° ceux de l'élargissement des ponts Saint Esprit et Mayou à Bayonne

3° ceux de la construction des lignes d'intérêt local de Bayonne à Hendaye, de Saint Jean de Luz à Peyrehorade, de la Rhune (chemin de fer à crémaillère) et de St Palais à Saint Jean Pied-de-Port, ainsi que ceux du barrage et de l'usine de Licq-Atherey et des lignes de l’énergie électrique destinées à alimenter ces voies ferrées.

Sur aucun de ces chantiers les entrepreneurs n'occupent de surveillants, de commis, de chefs d'ateliers ou de contremaîtres appartenant à une nationalité étrangère. Ils emploient seulement quelques chefs de chantiers, de terrassements, chefs mineurs, chefs poseurs, chefs de poste, de souterrains, chefs maçons, appartenant à une nationalité étrangère et qui sont chargés sous les ordres d'agents français, de la surveillance directe des ouvriers qui sont occupés dans un chantier, mais qui n'ont aucune part à la conduite des travaux. Ces chefs ouvriers ne reçoivent jamais communication des plans et dossiers des travaux à exécuter et n’ont pas accès dans les bureaux des concessionnaires et des entrepreneurs. Tous les agents qui ont accès à toute heure dans les bureaux des concessionnaires ou des entrepreneurs sont de nationalité française.

Une seule exception doit être cependant signalée : c'est celle de M.Payueta, sujet espagnol qui est attaché à la section d'Ascain en qualité de conducteur des travaux. Mais cet étranger habite la France depuis sa jeunesse et semble ne plus vouloir la quitter. Comme il dépend d'un chef de section français que son rôle est très limité, il n'a connaissance que d'une partie des projets de la section où il est occupé. D’autre part il sert d’interprète au personnel dirigeant français pour ses relations avec les chefs de chantier et ouvriers espagnols.

Pour toutes ces raisons, il nous paraît que l'emploi de cet étranger peut être toléré.

L’administration n'occupe que des agents français et les agents des entrepreneurs et des concessionnaires n'ont pas librement accès dans les bureaux.

En somme, pour les chantiers qui nous concernent, et sauf exception justifiée ci-dessus en ce qui concerne M.Payueta, le personnel qui reçoit obligatoirement communication des plans et dessins des travaux à exécuter est exclusivement de nationalité française. La majorité des chefs de chantier chargés de la surveillance directe des ouvriers est de nationalité étrangère, de même que la majorité des ouvriers.

Pour les travaux départementaux et vicinaux qui sont généralement de faible importance, les entrepreneurs qui dirigent eux-mêmes leur entreprise, n'utilisent pas de commis de nationalité étrangère pour occuper des emplois visés par la circulaire du 10 décembre 1913.

Pau,le 14 février 1914.

L’Ingénieur en Chef.

Signé :Sentilhes..



Source:
archives.le64.fr/archives-en-ligne
Sommaire des fonds
Archives de 1800 à 1940

 

 Vues 148-149-150