Les Archives Nationales conservent sur le site de
Pierrefitte-sur-Seine (93) un dossier concernant Pierre Poinsot, ancien
commissaire de police de la Section des Affaires Politiques de Bordeaux,
pendant la Seconde guerre mondiale. Dans la présentation en ligne du contenu de
ce dossier, il est indiqué la présence d'une copie du registre d’écrou de ce service
pour l’année 1942.En réalité, le document s’étend jusqu’au printemps
1944.Le « registre d’écrou » de la Section des Affaires
Politiques (S.A.P.) de Bordeaux se compose de feuillets dactylographiés
numérotés de 1 à 57. La liste débute au 2 janvier 1942 et se clôture au
27 avril 1944.Sont principalement concernés les départements de la
Charente-Maritime et les parties occupées de la Charente, Dordogne,
Gironde, Landes, et Basses-Pyrénées. Une longue suite de noms de femmes, d'hommes, adolescents, adultes, espagnols, français.
Pour la partie occupée des Basses-Pyrénées et la commune limitrophe de Tarnos dans les Landes,le registre d'écrou rapporte 87 arrestations en octobre 1942
et 42 en mars 1943.Les personnes ont été interpellées sous le vague motif d'activités communistes (ACT.COM) conduites au
quartier allemand au fort du Hâ à
Bordeaux, puis déportées vers les camps de concentration nazis.
Cette répression soulève plusieurs questions,à commencer par celle-ci;comment comprendre autant de militants et sympathisants communistes arrêtés en si peu de jours ? Le coup de tonnerre du pacte
germano-soviétique signé à Moscou le 23 aout 1939,la mobilisation militaire des
hommes , et le décret de dissolution du 26 septembre ont profondément mis à mal les organisations
communistes. Trois facteurs expliquent l’ampleur des coups de filet :
-
Les techniques policières en amont et en aval :
archives, filatures, interpellations groupées, perquisitions, tortures. « Les aveux étaient obtenus par la
violence et la torture. Certains détenus furent martyrisés pendant plusieurs
jours consécutifs. Le nerf de bœuf que Poinsot appelait plaisamment « la
machine à imprimer » était d'un emploi courant. L’inspecteur Cxxxx qui
travailla quelque temps sous les ordres de Poinsot a déclaré « toute
personne qui tombait dans leurs mains était obligé de parler ou était
littéralement massacrée.Source:Archives départementales de l'Allier FRADOO3_2028W 5_Dossier 54527_Brigade Poinsot
-
L’apport de Pierre Giret, ancien militant
communiste à Sabres (Landes), devenu indicateur itinérant du commissaire
Poinsot et du Sipo-SD de Bordeaux.Un article à paraitre prochainement sur le blog Retours vers les Basses-Pyrénées apportera un éclairage sur son parcours.
-
Enfin, des manquements, parfois effarants, dans
l’application des consignes élémentaires de sécurité dans des activités
politiques clandestines. Les comportements imprudents, répandus au-delà de la partie occupée des Basses-Pyrénées, ont
été vivement critiqués à plusieurs reprises, dans le bulletin national
intérieur du parti communiste clandestin , « La Vie du Parti ».
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Bibliothèque nationale de France_GALLICA_ La Vie du Parti _1er trimestre 1942 | | | | | | | | |
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Numéro en ligne sur le site https://gallica.bnf.fr : ark:/12148/bpt6k874651c
Ce billet comprend trois parties:
- Une liste nominative issue du registre d'écrou de la S.A.P. de Bordeaux concernant les Basses-Pyrénées et la commune de Tarnos
- Des témoignages provenant de deux dossiers d'instruction de justice en 1945,Bayonne et Bordeaux
- Des extraits du bulletin national intérieur du parti communiste clandestin , « La Vie du Parti »
Liste nominative du "Registre d'écrou " de la S.A.P de Bordeaux
Les données ont été extraites sur le critère commune de résidence .Cette
liste n’est pas exhaustive pour plusieurs raisons. Il y a le cas des militants
communistes détachés en dehors de leur département. D’autre part, les autorités
occupantes ne prenaient pas la peine d’informer systématiquement le sous-préfet
de Bayonne des arrestations effectuées. Par exemple, les renseignements relatifs
à la prison allemande de la Maison Blanche, et de l’Hôtel Édouard VII à
Biarritz sont manquants.
6 octobre 1942
001_Labeyrie Gaston né le 17 08 1918 à Bayonne _domicilié à Bayonne_Activités
communistes
8 octobre 1942
002_Perez Pédro né le 11 avril 1908 à Rolan (Salamanque) _domicilié à Anglet_ACT.COM.
003_Melero Albert né le 7 avril 1926 à Biarritz _domicilié à
Biarritz_ _ACT.COM.
004_Sallenave Jules René Armand né le 11 juillet 1908 à
Biarritz _domicilié à Biarritz_ACT.COM.
005_Perez Roger né le 17 aout 1918 à Bayonne _Bayonne_ domicilié
à Bayonne_ACT.COM.
006_Charbonnier Floréal Daniel né le 5 décembre 1920 à
Chateldon (Puy-de-Dôme) _ domicilié à Bayonne_ACT.COM.
10 octobre 1942
007_Dubrana Paul né le 17 mars 1897 à Bayonne_Bayonne_ACT.COM.
008_Mong François né le 24 avril 1909 à Mauléon_Bayonne_ACT.COM.
009_Azcun Dominique né le 30 aout 1920 à Hendaye_Hendaye_ACT.COM.
010_Labarraque Albert François né le 4 juin 1894 à Bayonne_Bayonne_ACT.COM.
12 octobre 1942
011_De Blasus née Diriberry Marie Germaine née le 18 mai
1905 à Anglet_Bayonne_ACT.COM.
13 octobre 1942
012_Pécastaings Jean dit « Loup » né le 12 avril
1909 au Boucau_Boucau_ACT.COM.
013_Biremont Paul né le 30 juillet 1903 à Tartas_Espelette_ACT.COM.
014_Glize Henri Raymond né le 11 octobre 1896 au
Boucau_Boucau_ACT.COM.
015_Glize née Bernadets Marthe née le 10 septembre 1897 à
Tarnos_Boucau_ACT.COM.
016_Duvert René né le 15 aout 1910 au Boucau_Bayonne_ACT.COM.
017_Mimiague Jean Baptiste Joseph né le 2 aout 1884 à Anglet
_Biarritz_ACT.COM.
14 octobre 1942
018_Lapierre Maurice né le 21 juillet 1895_Boucau_ACT.COM.
019_Vergez Jean-Louis né le 4 mars 1911 au Boucau _ Boucau_ACT.COM.
020_Saint André Étienne né le 21 juillet 1902 au Boucau_
Boucau_ACT.COM.
22 octobre 1942
021_Rivière Louis Jean Charles né le 26 septembre 1921 à
Hendaye_Hendaye_ACT.COM.
23 octobre 1942
022_Castaings Etienne né le 20 février 1899 à Ondres (Landes)_Boucau_ACT.COM.
023_Latappy Séverin né le 23 juillet 1889 à Gamarde _Boucau_ACT.COM.
024_Moleres Jean-Baptiste né le 13 décembre 1903 à
Saint-Martin-de Saignanx_ Tarnos (Landes) _ACT.COM.
025_Daugas Henri né le 22 aout 1893 à Tarnos_Tarnos (Landes)
_ACT.COM.
026_Antolin Attilano né le 5 octobre 1899 à Palemero
(Espagne)_Bayonne_ACT.COM.
027_Delavonne Edmond né le 15 juin 1905 à Bijouton ( ?)_Bayonne_ACT.COM.
028_Amestoy Jean né le 14 septembre 1920 à Albuquerque
(Espagne)_Ossès (Basses-Pyrénées) _ACT.COM.
Extrait du registre d'écrou du Service des Affaires Politiques (S.A.P.) de Bordeaux
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Archives nationales _versement 20000356/1 dossier n°688435 POINSOT,Pierre
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26 octobre 1942
029_Sarthou Pierre né le 19 avril 1909 à Orthez _Orthez_ACT.COM.
030_Mages Louis Joseph né le 17 septembre 1903 à
Orthez_Orthez_ACT.COM.
031_Larrejuzan Rémy né le 21 novembre 1898 à Orthez_Orthez_ACT.COM.
032_Laborde Jean né le 11 octobre 1875 à Casteignon_Orthez_ACT.COM.
033_Laborde Paul né le 7 janvier 1906 à Casteignon_Orthez_ACT.COM.
034_Bordagaray Paul né le 13 février 1913 à
Saint-Réalité_Orthez_ACT.COM.
035_Baris Henri né le 2 décembre 1890 à Marmande
(Lot-et-Garonne)_Orthez_ACT.COM.
036_Laborde Valentin Lucien né le 21 janvier 1927_Orthez_ACT.COM.
037_Gachy René né le 15 novembre 1906 à Bayonne_Bayonne_ACT.COM.
038_Torio Paulin né le 1 octobre 1920 à Bayonne _Anglet_ACT.COM.
039_Torio Victor né le 7 novembre 1918_Anglet_ACT.COM.
040_Laborde Clément né le 6 aout 1909 à
Cambo-les-Bains_Mouguerre_ACT.COM.
041_Damestoy Louis Jean-Baptiste né le 7 janvier 1902 à
Bayonne_Bayonne_ACT.COM.
042_Hallet Lucien né le 1 octobre 1899 à Avignon
(Vaucluse)_Bayonne_ACT.COM.
043_Dibos Pierre Guillaume né le 5 mars 1922 à
Bayonne_Bayonne_ACT.COM.
044_Mirande Emmanuel né le 22 septembre 1923 à Viana de
Castello Dargue (Portugal) _ACT.COM.
045_Lassalle Jean dit Joseph né le 27 septembre 1882 à
Saint-Vincent-de-Paul_Boucau_ACT.COM.
046_Desquerre Charles dit Joseph né le 3 mars 1893 à Tarnos
(40) _ACT.COM.
047_Verges Louis Gabriel né le 24 aout 1900 au Boucau_Boucau_ACT.COM.
048_Harous Alexandre né le 9 octobre 1885 à Labenne
(Landes)_Tarnos (40) _ACT.COM.
049_Harriet Antoine Denis né le 15 mai 1911 à Bayonne_Bayonne_ACT.COM.
050_Franquet André né le 3 décembre 1912 à Chalons-sur-Marne_Bayonne_ACT.COM.
051_Beaudonne François né le 5 octobre 1897 à Tarnos_Tarnos
(40) _ACT.COM.
052_Dordeins Cyprien né le 23 septembre 1910 à Tarnos_Tarnos
(40) _ACT.COM.
053_Tauzin Joseph né le 28 décembre 1905 Boucau_Boucau_ACT.COM.
054_Durroty Charles né le 14 décembre 1888 à Tarnos
(Landes)_Tarnos (40) _ACT.COM.
055_Glize Marcel né le 7 juin 1922 à Bordeaux
(Gironde)_Boucau_ACT.COM.
056_Sanz Hubert né le 3 novembre 1927 Boucau_Boucau_ACT.COM.
057_Lassalle née Toulet Marie dite Elisa_née le 27 octobre
1890 à Saint-Paul-les-Dax_Boucau_ACT.COM.
058_Bataille Jean-Baptiste né le 13 novembre 1895 Tarnos
(Landes)_Boucau_ACT.COM.
059_Pucheu Jean né le 8 octobre 1901 à Ainhoa _Biarritz_ACT.COM.
060_Lassague Noel né le 25 décembre 1916 à Béhobie_Hendaye_ACT.COM.
061_Lajournade Julien Bernard né le 18 aout 1926 à
Biarritz_Biarritz_ACT.COM.
062_Lafitte Robert Etienne né le 11 juillet 1925 à
Saint-Martin-de Hinx_Hendaye_ACT.COM.
063_Bousset Louis né le 19 aout 1885 à Bayonne_Biarritz _ACT.COM.Observation
064_Arruabarrena Jean Pecheur né le 11 juillet 1923 à
Hendaye_Hendaye_ACT.COM.
065_Bergeret Louis né le 22 mai 1926 à Hendaye_Hendaye_ACT.COM.
066_Nieto Eléonore dit Elie né le 6 janvier 1920 à
Bordeaux_Hendaye_ACT.COM.
067_Pastor François né le 21 avril 1921 à Hendaye_Hendaye_ACT.COM.
068_Dithurbide Félix né le 12 octobre 1904 à Hendaye_Hendaye_ACT.COM.
069_Hirigoyen Pierre Martin né le 14 mars 1911 à
Hasparren_Tarnos (Landes)
070_Dufaure Lucien Michel né le 21 octobre 1893 à
Salles_Saint-Jean-de-Luz .Observation
071_Irigoyen Jacques né le 21 mai 1924 à Hendaye_Hendaye_ACT.COM.
072_Arruabarrena Michel né le 3 octobre 1900 à Hendaye_Hendaye_ACT.COM.
073_Lafon Jean Gérard né le 5 mai 1919 à Saint-Paul-les-Dax
_Hendaye
074_Gastetsi Ignace Paul né le 7 avril 1919 à
Hendaye_Hendaye_ACT.COM.
075_Garcia Seranno Edouard né le 14 avril 1928 à
Hendaye_Hendaye_ACT.COM.
076_Duhart Jean né le le 17 mai 1904 à Méharin_Ustaritz_ACT.COM.
077_Biremon Bernardin né le 13 aout 1899 au Boucau_Tarnos
(40) _ACT.COM.
078_Guichoua Antoine né le 23 juillet 1901 à Urcuit_Tarnos
(40) _ACT.COM.
079_Renneric Henri Pierre Médard né le 21 janvier 1909 à
Tarbes (Hautes-Pyrénées)_Anglet_ACT.COM.
080_Ballorca Bruno né le 30 décembre 1922 à Andoin
(Espagne)_Saint-Palais_ACT.COM.
27 octobre 1942
081_Lavigne Joseph né le 6 décembre 1896 à Tarnos_Bayonne (Hôtel
de Ville) _ACT.COM.
082_Susperreguy Pierre né le 3 décembre 1902 à Saint-Étienne-de-Baïgorry_Tarnos
(40) _ACT.COM.
083_Ducon Jean né le 10 février 1903 à Ondres_Boucau_ACT.COM.
084_Garcia Henri né le 3 mars 1911 à Ispourre_Maison
Marladet sans autre renseignement _ACT.COM.
085_Sainte-Cluque Georges Jacques né le 23 avril 1903 à
Raigts_Bayonne_ACT.COM.
086_Graciet Maurice né le 17 aout 1894 à Tarnos_Tarnos (40) _ACT.COM.
087_Abadie François né le 20 juillet 1882 à Ondres_Tarnos
(40) _ACT.COM.
3 novembre 1942
088_Casasus Jean Antoine né le 12 aout 1913 à Bayonne_Saint-Martin d’Arrossa (Basses-Pyrénées) _ACT.COM.
089_Lopez Joseph né le 27 novembre 1910 à Bayonne_ Saint-Martin
d’Arrossa (Basses-Pyrénées) _ACT.COM.
9 novembre 1942
090_Alcoz Maeztu Eloy né le 13 juillet 1897 à Aguidor Aguilar-de-Codes
(Espagne) ?_ Saint-Martin d’Arrossa (Basses-Pyrénées) _ACT.COM.
21 janvier 1943
Maison d’arrêt de
Bayonne
091_Crespo Herrero Eladio né le 9 février 1905 à
Fontiloguelo (Espagne)_Bayonne _ Transféré à Bordeaux le
5 mai 1943_ACT.COM.
092_Garcia né le 26 mai 1894 à Matalabred (Espagne)_Anglet_ Transféré
à Bordeaux le 5 mai 1943_ACT.COM.
093_Perez Perez Antoniois né le 8 avril 1904 à Albarceldos
(Espagne)_Bayonne_ Transféré à Bordeaux le 5 mai 1943_ACT.COM.
094_Sanchez Gonzalez Francisto né le 11 octobre 1897 à Cubas
(Espagne)_Bayonne_ Transféré à Bordeaux le 5 mai 1943_ACT.COM.
095_Manauthon née Larraburu M.Thérèze_ Peyrehorade_ Transférée
à Bordeaux le 5 mai 1943_ACT.COM.
4 mars 1943
096_Albares Lazare né le 11 février 1899 à Madrid
(Espagne)_Biarritz_ACT.COM.
097_Balbuena Alfredo né le 19 mars 1909 à Madrid
(Espagne)_Biarritz_ACT.COM.
098_Martinez Moro né le 8 juillet 1901 à Valladolid
(Espagne)_Boucau_ACT.COM.
099_Martinez Gimene Juan né le 15 mars 1915 à Almunia
(Espagne)_Biarritz_ACT.COM.
100_Palomino de la Cruz Alberto né le 7 aout 1904 à Brienda
_Boucau_ACT.COM.
25 mars 1943
101_Courbin Paul né le 24 mars 1899 à Béliet
(Gironde)_Anglet_ACT.COM.
102_Lagarde Léon Lucien Marie né le 8 février 1903 à
Bayonne_Saint-Jean-de-Luz_ACT.COM.
30 mars 1943
103_Sanchez Janine née le 22 février 1910 à Biscerde
(Madrid)_Bayonne_ACT.COM.
104_Del Pozo Dimisio né le 8 avril 1913 à Hercajo de la
Sierra (Espagne)_St-Pierre d’Irube_ACT.COM.
105_Puyo Jean-Baptiste né le 7 novembre 1902 au
Boucau_Biarritz_ACT.COM.
106_Pinaguy Jean dit Henri né le 3 avril 1889 à Biaudos
(Landes)_Biaudos_ACT.COM.
107_Fournier Auguste Jean-Baptiste né le 10 décembre 1898 à
Oye (Pas-de-Calais)_Ciboure_ACT.COM.
108_Vaujour Pierre Guillaume né le 11 mai 1912 à
Ciboure_Saint-Jean-de-Luz_ACT.COM.
109_Bordes Auguste né le 17 juillet 1901 à Orthevielle (Landes)_
Ciboure_ACT.COM.
110_Dies Valentino né le 10 juillet 1895 à Villandros_Boucau_ACT.COM.
111_Lavigne François Laurent né le 5 janvier 1914 à
Bayonne_Anglet_ACT.COM.
112_Lecuona Arthur né le 6 octobre 1888 à Biarritz_Biarritz_ACT.COM.
113_Seillan Pierre Pascal né le 10 avril 1888 à Hasparren
(Basses-Pyrénées)_Bayonne_ACT.COM.
114_Lataillade Louis né le 5 janvier 1907 à
Mouguerre_Bayonne_ACT.COM.
115_Lambert Etienne Jean né le 26 décembre 1898 Le Bouscat
(Gironde)_Bayonne_ACT.COM.
116_Dommain François Bernard Gustave né le 2 aout 1878 à Miallet
(Dordogne)_Anglet_ACT.COM.
117_Serratte François né le 20 janvier 1899 à Anglet
_Bayonne_ACT.COM.
118_Arechavaleta Félix né le 4 décembre 1884 à Vittoria
(Espagne)_Bayonne_ACT.COM.
119_Martin Alvares Augustin dit « Madriléo » né le
9 avril 1894 à Madrid _Bayonne _ACT.COM.
120_Valentin René Gabriel né le 24 septembre 1903 à
Bayonne_Bayonne_ACT.COM.
121_Laborde Jean né le 16 novembre 1895 à Assat_Hendaye_ACT.COM.
31 mars 1943
122_Hayet Henri Augustinné le 15 juillet 1900 au
Boucau_Boucau_ACT.COM.
123_Diaz Pablo né le 29 juin 1901 à Granada
(Espagne)_Bayonne_ACT.COM.
124_Lasa Victor né le 12 avril 1911 à Madrid_Biarritz_ACT.COM.
125_Perse Maurice né le 2 mars 1888 au Boucau _Bayonne_ACT.COM.
126_Ezpeleta Joseph Ignace né le 3 avril 1900 à Hendaye_Hendaye_ACT.COM.
127_Garayo Eugène né le 21 octobre 1909 Bayonne _Hendaye_ACT.COM.
128_Corrihons Jean-Baptiste dit « Joseph » né
le 15 février 1898_Hendaye_ACT.COM.
129_Lecuona Laurent dit « Cheritalo » né le 7
avril 1893 à Behobie_Behobie_ACT.COM.
130_Michelena Jean né le 23 octobre 1903 à Saint-Étienne-de-Baïgorry_ACT.COM.
131_Camblong Emile né le 17 septembre 1900 à Lucq-de-Béarn (Basses-Pyrénées)
_Behobie_ACT.COM.
132_Laclau Jean-Louis né à Sainte-Marie-de-Gosse_Hendaye_ACT.COM.
133_Descoutey André dit « Maxime » né le 5
mai 1900 à Bordeaux_Boucau_ACT.COM.
134_Lesca Paul né le 31 mars 1915 à Tarnos_Tarnos (40) _ACT.COM.
135_Duthy Jean né le 16 juillet 1886 à Tarnos_Tarnos (40) _ACT.COM.
136_Milox Félix né le 19 octobre 1904 au Boucau_Tarnos (40) _ACT.COM.
137_Haurieux Auguste né le 9 mars 1889 à Guiches
(Basses-Pyrénées)_Boucau_ACT.COM.
8 avril 1943
138_Bramarie Raoul né le 5 Aout 1901 à
Bordeaux_Boucau.Interné au camp de Mérignac le 24 septembre 1942 transféré au fort
du Hâ le 8 avril 1943_ACT.COM.
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Salle des pas perdus,gare de Bayonne
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13 ou 15 avril 1943
139_Tellechea François né le 30 octobre 1897 à
Bayonne_Biarritz_ACT.COM.
4 mai 1943
140_Malle Jaureguy Miguel né le 28 septembre 1911 à Buenos
Ayres_Tarnos (40) _ACT.COM.
17 mai 1943
141_Probst Pierre Paul né le 6 février 1917 à Pau_Disp.Aut.Occ
le 26 juin 1943_ ACT.GAUL
2 juin 1943
142_Esnal Juan José né le 29 juillet 1904 à Liso
(Espagne)_Biarritz_ACT.COM.
4 juin 1943
143_Marles Juan né le 1 janvier 1912 à Buenos Ayres _St
Jean-de-Luz__ACT.COM.
144_Ocamica Francisco né le 19 février 1910 à Larabesna
(Espagne)_Ciboure_ACT.COM.
145_Fraille Juan né le 4 avril 1906 à Lapuerta
(Espagne)_Biarritz__ACT.COM.
146_Féliz Francisco né le 29 mars 1913 à Carabancel
_Saint-Jean-de-Luz__ACT.COM.
147_Perez Jéran né le 25 mars 1912 à Bilbao
(Espagne)_Biarritz_ ACT.COM.
25 juillet 1943
148_Berbel Antonio né le 18 juillet 1905 Irun
(Espagne)_Hendaye_Transf.BX.CAS.BOU.DET le 27 aout 1943_ACT.COM.
27 juillet 1943
149_Otermin Barasategui né le 21 janvier 1906 à S-Sébastian
(Espagne)_St-Jean-de-Luz Transf le 25 aout 1943_ ACT.COM.
150_Gamara née Tellechea Pépita Josfa née le 8 decembre 1914
(Espagne)_Saint-Jean-de_Luz _Motif non explicité
9 aout 1943
151_Crocq Gustave né le 5 aout 1898 au Boucau_Boucau_ ACT.COM.
23 aout 1943
152_Bordenave Armand Jacques dit « Le
Marseillais » né le 22 décembre 1909 à Mifaget (Basses-Pyrénées) _Pau__ACT.COM.
3 septembre 1943
153_Huertas Santiago né le 25 février 1912 à Irun_Hendaye_ ACT.COM.
154_Halli Eugénio dit « Cabeza de Baüd » né le
25 novembre 1911 à Vera (Espagne)_Hendaye_ ACT.COM.
15 novembre 1943
155_Castanier Julien André né le 12 avril 1883 à Dourbies
(Gard)_Anglet_Armée secrète
17 novembre 1943
156_Martorelle Née Rosales Herminia née le 5 janvier 1903 à Saragosse_Biarritz_ACT.COM
25 novembre 1943
157_Martorelle Vicente né le 22 juin 1898 à Manca (Espagne)
_Biarritz_ACT.COM
5 février 1944
158_Rouy Emile né le 16 juin 1900 au Boucau _Boucau_ACT.COM
159_Villenave Emile né le 28 mai 1900 à Guiche_Boucau_ACT.COM
Source Archives Nationales
Site de Pierrefitte-sur-Seine
2000 0356/1
Dossier N°688 435_POINSOT Pierre _Chemise N°9
Témoignages provenant de deux dossiers d'instruction de justice en 1945
Le premier dossier ,concerne une mise en cause d'un inspecteur de police en poste à Bayonne, par cinq personnes à leur retour de déportation. Source :Archives départementales des Pyrénées Atlantiques
Pôle d'archives de Bayonne et du Pays basque
1378 W Article 5 Tribunal de grande instance de Bayonne
Audition de Perez Pierre _26 juin 1945
L’inspecteur Txxx « m’a demandé de l'accompagner afin de
lui fournir quelques renseignements ; il m'a conseillé de ne pas prendre
mon vélo, notre entretien devant ne durer que cinq minutes.
Nous nous dirigeons vers le garage de l’Aviron. A deux
cents mètres, trois inspecteurs de la police bordelaise m’entourent. Leur
voiture, conduite par un sous-officier allemand se trouvait à proximité. XXX me
poussa brutalement : « Là, vous l’avez ».(…)
Et c’est ainsi, grâce à lui, que j’ai été à la Police
Spéciale de Bayonne, assommé à coups de poing par l’inspecteur, que j’ai subi
les pires tortures au fort du Hâ, et enfin, connu le bagne d’ ORANIENBOURG
.
(…) A l'occasion de la réunion cycliste qui avait eu lieu
au Parc des Sports, j'avais peint avec d'autres des inscriptions bleue-
blanc-rouge avec « Vive la France » » Vive De Gaulle ».Cette réunion avait eu lieu
le 20 septembre 1942 et c'est pour cette raison que j'ai été arrêté. On voulait
également me faire reconnaître que j'appartenais au Parti Communiste. Comme je
n'en faisais pas partie j'ai nié énergiquement le tout. Le 9 octobre 1942, j'ai
été envoyé au fort du Hâ à Bordeaux, puis à Compiègne le 18 janvier 1943 (…)
Audition de Sallenave Jules_26 juin 1945
Le 8 octobre 1942 vers 17 heures,_l’inspecteur_Txxx accompagné d'un autre inspecteur s'est rendu
par deux fois à mon atelier rue Marengo afin de procéder à mon arrestation. Ne m'ayant
pas trouvé, il se rendit à l'atelier de M.PRUYO et me rencontra à l'angle de la
porte du pont du Génie.Il m' interpella
par mon nom, me pria de l'accompagner jusqu'au commissariat afin de lui fournir
quelques renseignements. Je voulus poser en passant mon vélo dans l'atelier il
me dit : « Ce n'est pas la peine tu n'en as que pour 2 minutes ».
Il me conduisit à
la Police Spéciale et, me confiant des policiers étrangers il me dit d'un air
moqueur et satisfait : « Va retrouver ton ami PEREZ. »
L'inspecteur Txxx
me connaissait très bien ; nous avions l'habitude de nous saluer
dans la rue.
Moins dévoué à la Gestapo ,il eût pu éviter mon
arrestation de mille façons que je ne
pas à développer ici. Il a réussi à me persuader qu'il s'agissait d'une
simple demande de renseignement. Il voulait me saisir et a, dans ce but, employé
toute la fourberie dont il est capable afin que je prenne pas le large.
Depuis ce jour j'ai vécu le fort du Hâ où j'ai subi les
horribles brutalités d'un POINSOT et, ensuite le calvaire d’ ORANIENBOURG.
Au nom des déportés politiques, je demande que
l'inspecteur Txxx soit immédiatement arrêté et traduit devant la Justice
Républicaine qui nous en sommes convaincus n'hésitera pas à flétrir et châtier
comme il convient un tel individu.
(…) déporté politique jusqu’au 4 mai 1945, date à
laquelle nous avons été libérés par les troupes russes. Je suis rentré en
France le 24 mai 1945 par la Hollande et la Belgique et suis arrivé à Biarritz
,le même jour.
S.I. :J'ai été arrêté parce que j'appartenais à un
Groupe de Résistance et qu'un des
membres de ce groupe ayant été arrêté auparavant a donné à force de tortures,
mon nom à la brigade POINSOT.
Audition de Dubrana Paul _27 juin 1945
(..) Le 10 octobre 1942, vers 15heures, l'inspecteur Txxx
s'est présenté aux ateliers LEBAS à Mousserolles où je travaillais et, a
demandé au bureau si j'étais présent. On a dû lui répondre affirmativement et,
il est venu me trouver en me demandant si j'étais DUBRANA.Je lui ai répondu
affirmativement et, aussitôt l'inspecteur CELERIER de Bordeaux est venu le
rejoindre dans l'atelier. Ces deux inspecteurs ou plus exactement monsieur CELERIER
a pris la parole et m'a invité à les suivre
Je leur ai demandé de me laisser changer ce qu'ils ont permis.
Ensuite ils m'ont fait monter dans une voiture conduite par un sous-officier de
la Wermacht. La voiture a continué sur Mousserolles où ils cherchaient quelqu’un
qu’ils n’ont pas trouvé et m’ont ensuite conduit au commissariat en passant par
la rue de l’Arsenal où ils cherchaient un nommé MONG qu'ils n'ont pas trouvé,
également.
Au Commissariat Spécial, on m'a reproché d'avoir fait et de
faire de la propagande communiste. J’étais en effet communiste. Je dois à la
vérité de dire que l'inspecteur Txxx ne s'est pas occupé de l'interrogatoire,
seul CELERIER m'a questionné ainsi qu'un autre grand de Bordeaux.
Le soir même, avec trois autres camarades nous avons été
dirigés, accompagnés par des inspecteurs de cette ville, sur Bordeaux où nous
avons été ensuite écroués au fort du Hâ après avoir passé 48 heures à la
Permanence.
Le 18 janvier 1943 nous avons été transférés à Compiègne
puis deux ou 3 jours après, nous avons été dirigés sur le camp d’ORANIENBOURG,
près de Berlin .Je suis resté dans ce camp jusqu'au 21 avril 1945, date de
l'évacuation du camp par les Allemands. Après avoir fait plus de deux cents
kilomètres dans diverses directions, nous avons été libérés par les Américains
le 2 mai 1945.
A Bayonne, je suis arrivé le 27 mai 1945
Audition de Labarraque Albert 28 juin 1945
« J'ai été arrêté le 10 octobre 1942 dans l'atelier
de mon patron monsieur Mxxx, tailleur rue Thiers à Bayonne, par deux inspecteurs
de la brigade Poinsot de Bordeaux. Je ne connais pas ces inspecteurs, c'était
la première fois que je les voyais. Ils m’ont fait monter dans une voiture
conduite par un militaire allemand qui nous attendait dans la rue et m'ont
ramené à la gare où ils m'ont fait prendre avec eux le train destination de
Bordeaux. Arrivée dans cette dernière ville, ils m'ont gardé 24h à la
permanence pendant lesquelles ils m'ont interrogé. Il me reprochait
d'appartenir au Parti communiste et cherchaient à savoir quel était mon
activité et quel était le nom des principaux responsables de ce parti. Comme je
ne leur fournissais pas les renseignements qu'ils demandaient, ils m'ont battu
avec un air de bœuf. L’interrogatoire terminé, ils m’ont incarcéré au fort du Hâ
et m’y ont gardé jusqu’au 18 janvier 1943 date à laquelle ils m'ont envoyé à
Compiègne (…) »
Audition de Mong François 28 juin 1945
« Le 10 octobre 1942, l'inspecteur Txxx s'est
présenté à mon domicile 10 quai Chao où il n'a trouvé que ma mère. Il lui a dit
que je devais me présenter commissariat de police le même jour vers 5h1/2 ou 6h1/2 »
« Lorsque je suis rentré chez moi, dans l'après-midi
ma mère m'a fait la commission et aussitôt j'ai commencé à me changer pour me
rendre au commissariat. Pendant ce temps l'inspecteur Txxxx est revenu chez moi
accompagné d'un de ses collègues dont je ne connais pas le nom. Il m'a invité à
le suivre, je suis parti avec lui et son collègue jusqu'à la rue de l'arsenal.
Dans cette rue, une voiture conduite par un soldat allemand nous attendait.
Elle était déjà occupée par MM CELERIER, EVRARD, LAFARGUE, tous trois
fonctionnaires de police. Ces messieurs sont alors venus à mon domicile où ils
m'ont amené et où ils ont procédé à une perquisition plutôt superficielle. L’inspecteur
Txxx et son camarade m'avait quitté aussitôt après m’avoir conduit
jusqu'à la voiture. La perquisition terminée, les trois autres inspecteurs m'ont
amené jusqu'à la voiture et m’y ont fait prendre place et m’ont conduit dans
les bureaux de la Police Spéciale où ils m’ont questionné. Ils me reprochaient d'appartenir
au parti communiste et de diffuser des tracts anti-allemands et anti vichyssois.
J’appartenais en effet au parti communiste. J’ai été transféré le même jour au
fort du Hâ à Bordeaux où je suis resté jusqu'au 16 janvier 1943. A cette
dernière date, j'ai été dirigé sur Compiègne et de là en Allemagne, pour
arriver à ORANIENBOURG le 25 janvier 1943.Je suis resté dans le camp de cette
dernière ville jusqu'au 30 juillet 1944. A cette dernière date, j'ai été envoyé
sur un commando du camp de Buchenwald ,à ASCHRESLEBEN.J'y suis resté jusqu'au
12 avril 1945, date à laquelle je suis parti par la route avec mes camarades. J'ai
marché jusqu'au 21 du même mois, date à laquelle je me suis évadé. J’ai
rencontré des prisonniers français et suis avec eux pour rentrer en France. Le 24
avril, nous sommes rendus à WURZEN, ville qui était occupé en ce moment-là par
les Américains. Nous y sommes restés jusqu’au 9 mai, date à laquelle nous avons
été rapatriés. Nous sommes rentrés en France le 13 mai 1945, et suis arrivé à Bayonne,
le 16 du même mois.
Audition de l’inspecteur Txxx (visé par la plainte) 29 juin 1945
« (…) Je puis affirmer que ce n’est pas un résistant
à la suite de tortures qui les a dénoncés mais bien un nommé GIRET, instituteur
révoqué, ancien communiste de la région de Dax, condamné à 20 ans de travaux
forcés, qui a recouvré sa liberté uniquement en dénonçant toutes les
organisations communistes de la région. La preuve est d’ailleurs facile à faire
car GIRET a séjourné à Bayonne au restaurant de la FEMME SANS TETE. Je puis
affirmer également que le soir de l’arrestation de ces déportés, j’ai vu cet
individu au Commissariat Spécial de Bayonne. Je l’ai vu en train d’écrire des
noms sur un carnet, dans le bureau de monsieur Duny. Giret avait l’air très à
l’aise et j’ai compris qu’il était à l’origine de toutes les arrestations et
seul coupable avec la Brigade Politique de Bordeaux. »
(…)
« J’étais loin au début, de pouvoir me douter qu’il
s’agissait d’arrestations car c’était la première fois à Bayonne et dans la
région, qu’une opération de cette nature était entreprise. C’était aussi la
première fois que la Brigade Politique dont j’ai su le nom, par la suite,
faisait appel à des policiers locaux pour les conduire chez les personnes
qu’ils voulaient interroger. »
Rapport du 4 juillet 1945 du commissaire de police de la
section locale de police judiciaire de Bayonne,
« Le 8 octobre 1942 des inspecteurs de police de la
brigade Poinsot de Bordeaux, sont venus à Bayonne et se sont rendus à la Police
Spéciale de cette ville, dont les bureaux se trouvaient à cette époque
au-dessus de la sous-préfecture au 4e étage. Ils ont demandé à Monsieur DUNY,
Commissaire de Police, Chef de ce Service de vouloir bien mettre à leur
disposition des inspecteurs de son Service connaissant Bayonne »
(…)
Le rôle de l’inspecteur Txxxa a consisté uniquement à
accompagner les policiers de Bordeaux aux adresses et ateliers des sus-nommés
Dubrana, Labarraque, Perez, Mong et Sallenave,ainsi qu’à désigner ces derniers
qu’il connaissait ,à mesure qu’on lui désignait les noms et adresses (…)
Audition de M. Duny Jean-Maurice, Commissaire de Police
Renseignements Généraux 3 juillet 1945
« Au début de l'automne 1942 j'étais chargé du service
des Renseignements Généraux de Bayonne lorsque la Brigade des Affaires
Politiques (S.A.P.) dirigée par Poinsot,
procéda dans la région de Bayonne à de nombreuses arrestations de distributeurs
de tracts communistes.
Le commissaire Poinsot est arrivé avec une liste toute
prête de noms et d’adresses qu'il avait obtenue par la torture au cours de ses
interrogatoires à Bordeaux et qu'il ne dévoila qu’au dernier moment et au fur
et à mesure qu'il appréhendait les gens (Car il craignait les fuites et faisait
preuve d'une méfiance extrême vis-à-vis de ses collègues.)
Le local de police le moins exigu étant, en ce temps-là,
celui des Renseignements Généraux de Bayonne, il y venait d'autorité.
Etant fort pressé voulant regagner Bordeaux le même jour,
il me demanda de mettre du personnel à sa disposition pour conduire ses
inspecteurs dans la ville de Bayonne qu'ils ne connaissaient pas et sans
préciser le nom des personnes qu'il recherchait.
Ses désirs étaient des ordres. Car il était tout puissant
et il avait l'appui total de la Gestapo dont il utilisait d'ailleurs les
voitures. (Il lui arrivait même souvent d'adresser, sans passer par la voie
normale des autorités françaises, des ordres écrits en allemand et traduits en
français, signés du chef de la Gestapo de Bordeaux et de lui-même, qu'il
transmettait directement pour exécution immédiate. Et leur exécution n’était
évitée qu’au prix de nombreuses entrevues et de longues discussions entre le
Sous-Préfet de Bayonne et les Autorités Occupantes).
Mon personnel étant nouvellement affecté au Poste et
connaissant mal la ville, je dû faire appel à la Sûreté de Bayonne. Dans ce
but, je m'adressais à Sxxx, Commissaire Central qui mit à ma disposition le
seul inspecteur disponible :M.Txxx.
J’indiquai à ce dernier qu'il aurait à accompagner les
Inspecteurs de Bordeaux à des adresses que ceux-ci lui indiqueraient et que
j'ignorais. Ce qu'il fit.
M.Txxx n’a eu à faire preuve d'aucune initiative, dans
cette affaire. Et le refus de son concours eut été extrêmement dangereux car
Poinsot ne lui aurait pas pardonné.
Déposition de Tournadour Jean âgé de 29 ans 17 septembre
1945_extrait
« Actuellement je suis détenu politique à la caserne
Boudet (Prison militaire).
« Lors de mon arrivée à Bordeaux le 8 septembre 1942,
je me souviens avoir entendu parler d’une affaire concernant la répression
communiste, qui devait avoir lieu à Bayonne. Un indicateur de POINSOT, nommé
GIRET ainsi que l’inspecteur CELERIER avaient été chargés de mettre au point
les préparatifs de cette affaire. »
« Etant nouveau à la brigade je n’ai rien connu de
plus sur cette affaire, je sais seulement qu’elle donna lieu à de nombreuses
arrestations. »
(…)
« Ont pris part à ces arrestations les chefs de la
brigade S.A.P. qui étaient PENOT, EVRARD, CELERIER et LANGLADE »
Témoignages provenant du dossier d'instruction contre Pierre Louis Giret .
Giret sera condamné par contumace à la peine de mort le 12 janvier 1946.
Hendaye
Source:AD 33 17 W 88 Cour régionale de Bordeaux
Audition de Gastesi Paul 7 aout 1945
« Le 27 octobre 1942 j'ai été arrêté par la Gestapo
et la S.A.P. de Bordeaux ainsi que 12 autres camarades. Nous avons été écroués
au fort du Hâ Havre et déportés en Allemagne, d'où nous sommes revenus le 23
mai après avoir beaucoup souffert. Je précise que trois de nos camarades ne
sont pas de retour à Hendaye car malheureusement on doit les considérer comme
morts. »
« Après mon arrestation, nous avons été interrogés
pour mon compte personnel, je n'ai livré malgré les coups aucun nom, j'ai
simplement dit que j'avais participé à des quêtes du Front-National, que
j'avais tenu des propos anti collaborationnistes. »
« Je n'ai jamais su exactement qui m'a dénoncé mais
en arrivant en Allemagne, j'ai pu apprendre par d'autres déportés de la région
et des Landes que le nommé GIRET était à la base de mon arrestation, puisqu'il
avait trahi sa patrie et qu'il s'était affilié comme indicateur à la brigade de
POINSOT. »
Audition de Lafitte Robert 7 aout 1945
« Le 27 octobre 1942, la brigade POINSOT a effectué 13
arrestations pendant les jeunes gens d’Hendaye. Le plus jeune était à peine âgé
de 14 ans, il se nommait Edouard SERRANO mort en Allemagne le 12 février 1945,
le plus vieux était âgé de 26 ans, quant à moi j'étais âgé à cette époque de 17
ans. »
« J’ai été interrogé par la S.A.P. mais je n'ai
jamais fait de révélation malgré toute leur bestialité j'ai été considéré comme
communiste et je fus déporté »
« J’ai compris en arrivant au camp de SAXENHAUSEN
que GIRET, que je ne connaissais pas avait été mon dénonciateur. »
Audition de Pastor François 7 aout 1945_
« Le 27 octobre 1942, j'ai été arrêté pour mettre
solidarisé avec le Front National, par les Allemands. Je fus écroué au fort du Hâ
et déporté en Allemagne. Dans le camp où je me trouvais, il y avait de nombreux
basques et landais. Tous étaient unanimes à dire que GIRET les avait donnés. Pour
mon compte personnel je ne connais pas GIRET, j’ignore qui m'a signalé à ce
dernier. »
« Depuis mon retour Hendaye, je ne me suis pas
encore inquiété pour déceler l’individu qui m'avait livré aux allemands, car
j'avais besoin de beaucoup de repos après 3 ans de déportation. (…) »
Audition de Rivière Louis 7 aout 1945
« (..) En octobre 1942, je suis venu passer des
vacances dans ma famille à Hendaye, lorsque le 22 octobre 1942 j'ai reçu la
visite de policiers de la brigade Poinsot de Bordeaux, qui m'ont mis en état d'arrestation.
Ils m'ont transféré au fort du Hâ. Là j'ai été longuement interrogé, mais comme
j'avais perdu contact avec les membres du parti communiste qui travaillaient
dans la clandestinité, je n'ai fourni aucun renseignement, aucun nom sur
l'organisation du parti à Hendaye. »
« En janvier 1943, j'ai été déporté en Allemagne, et
c'est alors seulement que j'ai su par des amis d’Hendaye déportés comme moi que
GIRET avait trahi son parti et sa patrie. »
« Après mon arrestation 13 camarades communistes où
sympathisants ont été arrêtés au cours d'une rafle par la Gestapo. Il leur a
été reproché d'avoir versé de l'argent pour venir en aide à des membres du
Front National, qui étaient dans la misère, et comme moi ils ont été déportés.
A l'heure actuelle, 3 de ses camarades sont portés disparus et la plupart
malheureusement sont arrivés dans un état de santé déficient. »
« J'ignore si GIRET a contacté ici des personnes
agissant dans la clandestinité, mais je crois plutôt qu'il a trompé la
confiance d'un camarade, ou alors des membres du P.P.F. où R.N.P. lui ont
fourni pour se venger la liste de militants communistes. Toutefois je ne
pourrais vous fournir une indication sur les personnes, qui ont aidé GIRET dans
son travail de délation »
« J’ignore où se trouve GIRET, je ne sais pas s'il
se trouve actuellement en France, en tout cas je vais faire mon possible avec
mes camarades de retrouver sa trace et je ne manquerais pas le cas échéant de
vous signaler, si cet individu venait se réfugier dans notre région. »
« Je n'ai jamais connu GIRET, j'ai surtout su
surtout à mon retour d’Allemagne qu’il avait été à la solde de la Gestapo et qu'il
avait fait beaucoup de mal dans le Pays basque. »
Louis Rivière ,dans son ouvrage "Le petit caillou d'Hendaye" ne reprendra pas l'implication éventuelle de membres du Parti Populaire Français ou du Rassemblement National Populaire
Biarritz
Source:AD 33 17 W 88 Cour régionale de Bordeaux
Audition de Pucheu
Jean 8 aout 1945
« Dans la nuit du 26 au 27 octobre 1942, une rafle a
été effectuée dans Biarritz, par la S.A.P. de Bordeaux. Au cours de cette
opération de nombreux militants communistes, sympathisants se sont vus
transférés au fort du Hâ à Bordeaux. Puis la suite 49 d'entre nous ont été
déportés en Allemagne. »
« Pour mon compte personnel, j'ai été arrêté le
matin du 27 vers quatre heures du matin, et j'ai été amené à la maison d'arrêt
de Bayonne, puis au fort du Hâ à Bordeaux. Le 13 janvier 1943, j'ai été
interrogé par les inspecteurs EVRARD et CELERIER, qui m'ont reproché d'avoir
fait preuve de sympathie à l'égard du parti communiste en faisant des
versements au profit de victimes de la Gestapo (…) »
« J'ignore quel a été mon dénonciateur, j'ai su par
la suite au camp de SAXENHAUSEN en Allemagne, par des landais et des Bordelais,
que GIRET avait joué un rôle des plus douteux dans nos arrestations. J’ai su au
camp de Compiègne que GIRET avait manifesté l'intention de me rendre visite à
Biarritz, mais je n'ai jamais vu cet homme et je ne le connais pas encore. (…) »
Orthez
Source:AD 33 17 W 88 Cour régionale de Bordeaux
Audition de Larrejuzan Rémy 9 aout 1945
« Dans le courant du mois d'octobre 1942, le nommé
GIRET est venu chez ma sœur et lui a demandé où j'habitais. Ma sœur lui a
fourni le renseignement, il a paru satisfait et en partant il a dit que l'on me
fasse la commission suivante : « je viendrai le voir dimanche, je
suis un délégué ».
« Effectivement le dimanche suivant, GIRET est venu
à Orthez et nous nous sommes rencontrés. Il m'a fourni le mot de passe conventionnel,
c’est alors que j'ai cru qu'il avait une mission officielle à remplir. Nous
avons discuté sur pas mal de choses ayant trait au Parti communiste, et il m'a
demandé de constituer un groupe de F.T.P. pour la région d’Orthez. Nous nous
sommes quittés en nous fixant un rendez-vous pour le lendemain lundi vers
13heures. »
« Je me suis rendu comme convenu à ce rendez-vous
mais malheureusement en arrivant j'ai été arrêté en présence de GIRET, qui se
trouvait avec les policiers. Je fus conduit à la prison d’Orthez et mis au
secret, puis je fus amené au fort du Hâ, où j'ai subi de nombreux
interrogatoires. Je n'ai jamais voulu parler, et pour cette raison les
inspecteurs de la S.A.P. m'ont frappé si fort que j'ai été gravement malade. Le
18 janvier 1943, avec mes autres camarades nous avons été amenés au camp de
Compiègne, mais là mon état de santé étant aggravé je fus dirigé à l'hôpital au
Val-de-Grâce, où je fus bien soigné par les autorités françaises. En décembre
1943 grâce à l'aide fournie par le Parti Communiste j'ai pu m'évader, je me
suis rendu en Normandie. »
« Ma convalescence a duré 2 mois, et ensuite j'ai
repris la lutte dans la clandestinité. »
« Je suis affirmatif, GIRET a trahi son parti et sa
patrie, c'est lui qui est l'auteur des huit arrestations faites à Orthez par la
brigade POINSOT. Tous mes amis ont été maltraités, 6 ont été déportés et
aujourd’hui on doit déplorer la mort de deux d'entre eux, mort survenue dans
les camps de concentration en Allemagne. »
« Je ne suis pas en mesure de vous faire connaître
comment GIRET a pu obtenir la liste des
camarades du parti et du « triangle » mais je peux vous assurer que parmi
nous il n'y a pas eu de dénonciateur (…). »
Audition de Pierre Sarthou 9 aout
1945
« Le 26 octobre 1942 j'ai été arrêté à Baigts, où je
travaillais dans un chantier. Vers les onze heures du matin 11h du matin, j’ai
reçu la visite de la S.A.P. de Bordeaux, qui m'a conduit à Orthez puis au fort du
Hâ à Bordeaux, où j'ai été
écroué. Trois semaines après l’inspecteur CELERIER et EVRARD m'ont interrogé en
me reprochant d'être communiste et d'avoir une activité clandestine. J'ai été
battu car je ne voulais pas dénoncer d'autres camarades. »
« Le 23 janvier 1943, j'ai été conduit dans un camp
de déportés en Allemagne, j’ai appris par des camarades du parti que GIRET,
avait dénoncé de nombreux patriotes des Basses-Pyrénées et principalement du
parti communiste. Je ne connaissais pas GIRET, mais je savais qu'il venait à
Orthez voir des membres du parti. » (…) »
Audition d’Henri Baris 9 aout 1945
« Avant toute chose, je vous signale que je suis
aveugle à la suite d'un accident de travail survenu le 9 février 1926. »
« Avant la guerre je ne connaissais pas le nommé
GIRET. C'est pendant l'occupation que j'ai entendu parler de ce dernier au
cours des réunions du parti. »
« Le 26 octobre 1942, malgré mon infirmité j'ai été
arrêté par la S.A.P. de Bordeaux comme tous mes autres camarades j'ai dû subir
le passage à tabac, et ensuite j'ai été déporté de janvier 1943 au 20 juin de
la même année. Quelques jours après mon arrestation j’ai su que GIRET était
venu à Orthez et qui nous avait trahis à tous. J’ai compris que ce dernier
avait fourni de nombreuses précisions à la S.A.P. puisqu'au moment de mon
interrogatoire il me fut reproché d'avoir fabriqué des tracts, cette chose
était exacte, mais j'ai pu convaincre les enquêteurs du contraire en leur
disant qu'il m'était impossible d'avoir fait cette chose là car je n'y voyais
pas suffisamment. C’'est grâce à mon infirmité que j'ai eu la chance de revenir
en France, mon cas ayant été soumis aux autorités françaises. Dès mon retour
d'Allemagne, j'ai repris du collier dans la clandestinité j'ai aidé de mon
mieux en prêtant mon concours pour libérer mon pays (…). »
Extraits du bulletin national
intérieur du parti communiste clandestin
« La Vie du Parti »
On trouvera sur le site internet de la Bibliothèque nationale de France GALLICA une intéréssante collection numérisée de La Vie du Parti de 1940 à 1944.
GALLICA:La Vie du Parti : bulletin bi-mensuel réservé aux sections et cellules du Parti communiste français
1940; 2 numéros
1941; 3 numéros
1942; 13 numéros
1943; 25 numéros
1944; 12 numéros
La Vie du Parti 1e trimestre 1941_ 1941/01
(N2)-1941/03.
Page 29
La lutte contre la
répression
Dans la lutte contre la répression, plusieurs questions
se posent :
a/ le choix judicieux des cadres en tenant compte de leur antécédents, de leur
travail passé, de leurs aptitudes, de leur attachement au Parti.
b/ la vérification des cadres en se basant sur le contrôle du travail
réalisé par eux; sur leur interprétation correcte ou faussée de la ligne du
Parti .
c/ l'observation scrupuleuse des mesures de sécurité, aucun manquement
ne pouvant et ne devant être toléré.
d/ la mutation de militants étant donné que tel camarade connu s'il
milite dans sa localité sera immédiatement arrêté,. tandis qu'ailleurs il peut
plus facilement faire son travail de militant.
e/ la vérification de tous les militants arrêtés et relâchés, avant de
leur confier quelque tache que ce soit.
f/ une campagne politique pour rappeler aux militants que s'ils sont arrêtes,
ils ont pour devoir absolu de ne rien dire concernant l'organisation du Parti.
(…)
La Vie du Parti 4e
trimestre 1941_ 1941/10-1941/12.
_ Page 58
Respectons les principes d’organisation du Parti
La fureur anticommuniste de l'occupant et de ses valets ne connait plus de
bornes. Des centaines de nos camarades, de nos frères jeunes et vieux, ont été
assassinés par les monstres à face humaine. Cette terreur sanguinaire pose avec
force le respect minutieux et intégral des principes d’organisation du Parti.
Il faut revenir constamment sur cette question. Si l’on respecte le principe du
cloisonnement hermétique des groupes de trois, ceux-ci peuvent travailler — ils
le prouvent chaque jour — avec le maximum de sécurité et risquent de n’être jamais repérés par l’ennemi.
La précédente « Vie du Parti » a largement développé ces recommandations
primordiales : les groupes ne doivent pas se connaître. Ils ne doivent
travailler strictement que dans la partie
du quartier, de l’usine ou du village qui leur a été attribuée sans jamais la
dépasser. Un seul camarade doit être en liaison avec l’échelon supérieur.
Il ne doit plus exister de groupes supérieurs à trois membres, ceci dit pour la
dernière fois.
Le respect scrupuleux de ces principes élémentaires doit permettre de recruter de
nouveaux combattants. Les portes du Parti doivent être ouvertes à ceux qui,
dans les conditions de la
terreur, viennent à nous en sachant ce qu’ils risquent. Ceci ne veut pas dire
qu’il faille éliminer le contrôle sévère de chaque nouveau membre. Mais si deux
ou trois nouveaux adhérents sont réunis dans le même nouveau groupe de trois
rattaché par l’un d’eux seulement à l’échelon supérieur, on ne risque
pratiquement rien en ce qui concerne la sécurité du Parti et cependant ces
trois nouveaux
camarades peuvent être utilisés par le Parti et éduqués politiquement sans
qu’ils connaissent les membres des autres groupes. Cette organisation
hermétique donne donc toute garantie de sécurité et permet le recrutement en
pleine illégalité.
Pages 59-60
La lutte que le Parti mène sans défaillance et en portant
des coups sérieux a l’ennemi est sévère et nécessite une vigilance accrue.
Certains camarades ont tendance à l'oublier, à négliger les mesures
élémentaires de prudence, se fiant avec une légèreté inconcevable à nous ne
savons quelle « chance », C'est ainsi que,
dernièrement, quelques camarades furent arrêtés parce qu'ils s’étaient donné
rendez-vous à la même place plusieurs fois de suite pour y prendre du matériel
de propagande. Peut-être, le responsable se croyait-il invulnérable parce qu'il
avait toujours eu de la « chance » jusqu’au jour où — hélas ! — il oublia la
sécurité de son travail.
Des camarades négligent aussi, au bout d’un certain temps de vie illégale, de
contrôler s’ils ne sont pas suivis. Un beau jour, pris en filature, ils font
cueillir un militant très responsable et eux-mêmes.
Qu’est-ce que ce laisser-aller si ce n’est une manifestation de « crétinisme
légaliste », cause de nombreuses difficultés ? On oublie trop facilement, au
bout d’un certain temps de travail illégal, que
l’ennemi est toujours là qui guette et qui sait attendre son heure s il pense
que des filatures peuvent lui permettre de faire d’intéressantes découvertes.
Un militant communiste digne de ce nom doit être sans cesse sur ses gardes. Il
doit plutôt pécher par excès de vigilance que par imprudence. Il ne doit jamais
aller à un rendez-vous sans s’être assuré qu’ il n’est pas suivi en passant
dans des rues peu ou pas fréquentées, car les policiers chargés de la filature
se relaient et on ne peut être assuré de n’avoir pas été filé que lorsqu'on a
pu vérifier qu’on n’ avait personne derrière soi.
Il faut en finir avec les imprudences coupables, faire preuve de vigilance et
de fermeté sur toutes ces questions. Les grands problèmes de l’application de
notre politique dépendent de l’observation méticuleuse des règles de sécurité
par tous nos militants, les mesures les plus sévères devant être prises contre
ceux qui les transgresseraient. (…)
La Vie du Parti
Juillet 1942_1942/07
Les problèmes de la sécurité
(...)LENINE considère comme un critérium de la valeur d’un
militant révolutionnaire sa capacité do lutte contre, la police politique. Plus
que jamais ce problème se pose pour nous, car nous avons vu se produire des faits
véritablement scandaleux.
Bien sûr la police est forte, elle dispose de puissants moyens, mais elle est
surtout forte de nos imprudences, de nos routines, de l’esprit de facilité qui
trop souvent, se manifeste chez nous.
Nous avons pu voir un dirigeant régional qui se savait filé par la police changer
de logement, mais continuer à aller à son restaurant habituel quo la police connaissait
forcément.
Nous avons pu voir des dirigeants se laisser filer sans
s’en apercevoir jusqu’à leur domicile légal.
Nous avons pu voir des militants qui avait amené les
flics jusqu'à leur domicile illégal et qui n'avaient dû qu’à un heureux concours
de circonstances, de pouvoir partir à temps, revenir dans des lieux de
rendez-vous où la police les avait suivis retomber ainsi dans les filets de la police.
Des manifestations de « crétinisme légaliste » d'esprit bureaucratique
se produisent en grand nombre et les militants qui, par leur imprudence, leur
laisser aller, mettent en péril les organisations du Parti doivent être
dénoncés comme des éléments dangereux pour la sécurité du Parti.
Nous devons à la fois combattre impitoyablement tout ce
compromet la sécurité du Parti et aussi toutes les tendances à résoudre les
problèmes de sécurité en s'enfonçant dans l'inactivité.
Et pour ce qui est nos militants arrêtés qui « donnent » leurs
camarades, ils doivent savoir qu’ils paieront leur crime comme l’a indiqué
LENINE « pour se débarrasser d’un membre indigne, une organisation
révolutionnaire ne reculera devant rien. »
La Vie du Parti
Septembre 1943 page 11
VII -LA SECURITE
L’ennemi multiplie ses actes de répression contre les patriotes, mais il
faut bien dire que sa tâche est facilitée, trop souvent, par le manque de
vigilance de nos camarades.
Malgré tout ce qui a été dit, des militants persistent à marquer leurs
rendez-vous en clair, ou presque; des militants persistent à dresser des listes
de noms,, alors que cela est catégoriquement défendu; des militants persistent
à ne pas respecter le cloisonnement et à se rencontrer avec d'autres militants,
avec qui, ils n’ont rien â faire pour
leur travail, ce qui est une violation des directives du Parti; des militants
continuent à donner leurs rendez-vous dans des conditions qui ne leur permettent pas de
s'assurer qu'ils ne sont pas suivis.
De tels manquements ne sont possibles que parce qu'il y a un relâchement dans
le contrôle que doit exercer le responsable supérieur à l’égard du militant
placé sous son contrôle. On néglige de demander des détails sur les conditions
dans lesquelles le travail est fait, on a peur de passer pour un
"rabâcheur" si on soulève des questions qui ont été tant de fois
traitées dans le parti, mais l'expérience nous montre que des choses répétées
bien des fois sont oubliées ou négligées et il ne faut pas craindre de revenir
sur ces choses, de mener un combat de tous les instants afin d'obtenir de nos
militants, qu'ils aient l'esprit constamment en éveil, qu'ils aient sans cessé
un alibi tout prêt et vraisemblable, en cas de rafle, et qu'ils aient des
réflexes prompts, au cas où la situation l'exigerait.
En ce qui concerne les "donneurs" qui continuent à occasionner de
nombreuses chutes, les organisations du parti ne réagissent pas avec la vigueur
nécessaire alors qu’il faut les dénoncer impitoyablement, leur faire sentir
qu’ils ont commis un crime et que de ce crime, ils devront rendre compte
demain. Dernièrement, une militante, dont le père a "donné", a renié ce
traitre qui, dans sa prison, peut songer que du fait de sa lâcheté, il a tout
perdu y compris l'affection des siens. Et cela fera réfléchir ceux qui seraient
tentés, demain, de suivre la voie de la trahison en "donnant" leurs
compagnons de combat.
(...)
La Vie du Parti
Décembre 1943_Pages 20-21
Un communiste arrêté ne doit rien dire
Nous avons, a de nombreuses reprises, souligné la
nécessité de dénoncer impitoyablement les « donneurs", ceux qui
lâchement trahissent leurs compagnons de combat et livrent à l'ennemi des
secrets qu'ils avaient pour devoir de garder sans se laisser fléchir ni par les
coups, ni par les tortures.
Il faut revenir sur cette ce question, car nous savons que certains camarades,
dont on ne peut pas dire qu'ils livrent des compagnons de combat a l'ennemi,
donnent cependant des renseignements qui, isolés, ne seraient pas d’une grande
importance, mais qui, joints a d'autres renseignements, permettent à la Gestapo
de se procurer une information précieuse sur le travail de nos organisations.
Les militants communistes ne doivent pas oublier que le Parti sait en détail,
ou saura ultérieurement, comment ils se sont conduits devant la police et on
aimerait trouver sur les lèvres des militants arrêtés des réponses catégoriques
« Je n’ai aucun renseignement à vous donner, je ne vous en donnerai
aucun. »
Les camarades qui pensent que ce qu’ils disent à la police est déjà connu d’elle,
cherchent une excuse facile, car à la vérité chaque déposition apprend ou
confirme quelque chose à l’ennemi et voilà pourquoi un communiste qui est entre
les mains de l’ennemi doit être muet comme un tombeau. Tout le reste n’est que trahison
ou manque de fermeté politique et de courage révolutionnaire devant l’ennemi.
Il faut développer dans nos rangs un état d’esprit de résistance à toutes les
tentatives de faire parler que peut faire l'ennemi et chaque communiste doit se
battre en se disant: "Si je tombe un jour
entre les mains de l’ennemi, je ne dirai rien, je.ne dirai rien, rien, rien.Parler, c’est trahir, je ne dirai rien, rien."
Pour vos recherches
Un guide illustré très bien fait :
Retracer le parcours d'un résistant .Guide d'orientation dans les fonds d'archives.
Fabrice Bourrée
Avec le parrainage de la Fondation de la Résistance et du Service historique de la Défense.
Editions Archives & Culture
www.archivesetculture.org
ISBN:978-2-35077-365-0
13 euros prix public
Ministère des armées
Service historique de la défense
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B.P. 552
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Livres
René Terrisse A la botte de l’Occupant itinéraires de cinq collaborateurs Auberon,Bordeaux,1998
René Terrisse, Face aux pelotons nazis, Souge, le Mont Valérien du Bordelais Editions Aubéron,2000
René Terrisse Bordeaux 1940-1944 Librairie Académique Perrin,1993
Vichy en AquitaineDe l’exclusion à la déportation :les politiques répressives et ses acteurs en Gironde occupée par Philippe Souleau Sous la direction de Jean-Pierre Koscielniak et Philippe Souleau
Les Editions de l'Atelier/Editions Ouvrières,Paris,2011
ISBN:978-2-7082-4034-6
Police des temps noirs France 1939-1945
Jean-Marc Berlière
Editions Perrin 2018
ISBN:978-2-262-03561-7
Jean Serres Tarnos 1995-1996
Fascicules dactylographiés déposés à Mont-de-Marsan, Bayonne, Tarnos ,Boucau
Jean Crouzet Aide-Mémoire des
années sombres Atlantica, Biarritz, 2006
1941-1944 Le Document Mémorial de la Déportation Les Hendayais déportés dans les camps nazis
Les Hendayais déportés dans les camps nazis_
Maité Faget, Angèle Peyrelongue , Robert Harté
Fédération Nationale des Déportés et Internés, Résistants et Patriotes-Hendaye
Jean Serres Association Nationale des Anciens Combattants et Amis de la Résistance
Mai 2014
Louis Rivière Le petit caillou d’Hendaye
Résistance-Déportation-Libération Témoignages Atlantica Biarritz 2011
André Curculosse Résistance en pays d’Orthe Groupe Paul
Manauthon_Atlantica Anglet 2002
Sites Internet
Mémoire des Hommes
- Titres, homologations et
services pour faits de résistance
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Fondation pour la mémoire de la déportation
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