La découverte début novembre 1941 de
tracts et papillons communistes dans des communes rurales des Landes et
des Basses-Pyrénées en zone « libre » a engrainé des poursuites judiciaires.
La section spéciale du Tribunal Militaire permanent de la 17 e Division
militaire à Toulouse a rendu le 27 mars 1942 les jugements suivants :
Fontbonne Pierre Armand, 5 ans de
travaux forcés,
Bordenave Henri Ernest, 1 an de
prison
Graton Vancella Odile, acquittée
Tabar René Georges Émile, acquitté,
Guibert Marcel, acquitté
Et par contumace
Giret Pierre Louis, travaux forcés à
perpétuité,
Dourthe Yves,15 ans de travaux
forcés,
PAU, le 24 novembre
1941
Le Commissaire de
Police Judiciaire André PEDOUSSAUT
A
Monsieur le
COMMISSAIRE DIVISIONNAIRE
Chef de la 17 e
Brigade Régionale de Police Judiciaire à Pau
J’ai l’honneur de porter à votre connaissance les résultats
de l’enquête que j’ai effectuée, ce conformément à vos instructions, sur la
demande de M. le Préfet des Basses-Pyrénées, avec l’assistance des inspecteurs
Lxxx et Cxxx du Service, puis des inspecteurs Bxxx,Mxxx,et Kxxx,à la suite
d’une distribution de tracts communistes dans la région de POUDENX (Landes non
occupées).
FAITS
Le 8 novembre 1941,deux gendarmes de la Brigade de Samadet en
tournée de communes, ont découvert ,entre CASTELNER et POUDENX, quatre tracts communistes,
de couleur jaune, imprimés de trois textes différents, collés sur une borne
kilométrique et sur deux poteaux signalisateurs de la route départementale 56.
Au cours de l’enquête, le chef de Brigade apprenait que ces
tracts avaient été affichés le 6 novembre jour de la foire de POUDENX, et que
d’autres tracts ainsi que des numéros de « L’HUMANITE » avaient été
ramassés à POUDENX même par des habitants du village. Ces tracts et ces
journaux étaient :
1°_ le tract sur le « TRIBUNAL SPECIAL »
2°_Un appel « AUX ANCIENS COMBATTANTS DES 2
GUERRES »
3°_Un appel « AUX VIGNERONS »
4°_ « L’HUMANITE » (N° spécial du 3 aout
1941)
5°_« L’HUMANITE » ( N°123 du 9.8.1941)
6°_« L’HUMANITE » (N°125 du 21.8.1941)
La brigade de gendarmerie a aussitôt informé M. le Préfet,
qui a chargé le service de l’enquête.
ENQUÊTE
Au cours de mes recherches que j'ai reprises, avec la
collaboration de la Brigade de gendarmerie de SAMADET, j'ai été informé qu’une autre
distribution de tracts avait eu lieu le
15 novembre au marché d’ARTHEZ.(B.P.).
Cette indication permettait de localiser le domicile du
distributeur des tracts : j'ai orienté mes investigations sur les suspects
pouvant habiter à proximité de la zone occupée et j'ai appris qu'un inconnu
résidait depuis quelques temps chez une certaine Mme BORDENAVE, à St-MEDARD et fréquentait
assez assidument l'instituteur d'ARGELOS, M. Louis GIRET.
Assisté des inspecteurs Lxxx et Cxxx ,je me suis donc
présenté, le 22 courant, chez Mme BORDENAVE
(…) dont l'attitude embarrassée ,le scandale qu'elle a essayé de créer
en appelant les voisins au secours, en
tentant de nous interdire l'entrée de son domicile à confirmé mes soupçons.
Tandis que je faisais rechercher, par l'inspecteur Cxxx, le
fils BORDENAVE qui se trouvait, d’après elle, dans le voisinage, je lui ai demandé
de m'accompagner dans la chambre de son fils. Elle y a consenti et m'a conduit
au premier étage, dans une chambre à 2 lits.
J’ai découvert sur la cheminée de cette chambre un
exemplaire des tracts que je recherchais.
J’ai arrêté mes investigations en attendant l’arrivée du
fils BORDENAVE et je les ai reprises dès qu'il a été présent.
BORDENAVE, Ernest, 23 ans, m'a expliqué, à son arrivée,
qu'un de ses amis nommé FONTBONNE René, vivait chez lui depuis quelques jours.
Il couchait dans la même chambre que lui. Il a alors indiqué que tout ce qui se trouvait
autour et sur la cheminée était les affaires de FONTBONNE, les siennes se
trouvaient sur la table de nuit, près de son lit.
FONTBONNE étant absent, je me suis mis à sa recherche, après
avoir déposé les objets intéressants l'enquête dans trois valises (deux pour
les affaires de FONTBONNE ,une pour
celles de BORDENAVE).
FONTBONNE, a été trouvé à ARGELOS, chez Mme GIRET
institutrice dans ce village.
Mis en présence des objets trouvés chez BORDENAVE, il a
reconnu qu’ils étaient sa propriété.
INVENTAIRE DES OBJETS DECOUVERTS ;
Il a été découvert, dans la chambre de FONTBONNE, chez
BORDENAVE :
a)_de matériel de diffusion :
papier blanc,
carbone,
une « pierre humide »
marque « LE CYGNE » pour le tirage à la polycopie,
des accessoires ;
b)_des ouvrages de propagande :
27 brochures éditées par le parti
communiste,
8 ouvrages de théorie communiste,
marqué en première page Louis GIRET,
11 ouvrages non marqués GIRET mais
paraissant lui appartenir ;
c)_documents de propagande
récents :
« HUMANITÉ » ,des nombreux numéros de 5
exemplaires différents,
des nombreux tracts ronéotypés de
5 exemplaires différents,
des nombreux tracts imprimés de 7
exemplaires différents,
de nombreux petits tracts jaune, à
coller, de 7 modèles différents,
plusieurs brochures de propagande
imprimées en 1941 ;
d)_ des brouillons de tracts établis par FONTBONNE ou
par d’autres personnes
e)_des papiers divers, renfermés dans deux chemises
carton d’un caractère très important, tels que :
quatre plans de la région de Dax à organiser en
région, secteurs, sections, sous-sections et cellules,
une note manuscrite dont le texte est le suivant :
»Mardi :aller à Dax, à la gare à 18 heures
(allemande), une fleur à la boutonnière ._Le passe_ prendre matériel_ expliquer
ce qui se passe pour moi_ demander directives .
Ici : effectuer nettoyage _le camoufler soit
chez ELOISE soit chez Ernest.
Dès que cartes d’alimentation seront arrivées, les faire
parvenir à DAX.
Voir Prosper pour toucher le plus possible de cartes. Faire
parvenir à DAX.
Embrayer travail pour
les paysans_ tracts dans les marchés _se renseigner pour syndicats et
coopératives agricoles_ propagande pour comité d'action paysan.
(…)
Un projet de journal intitulé « EN AVANT » organe
de la région des Landes du parti communiste.
Des pièces d’identité espagnoles au nom de TABAR René,
né le 15 septembre 1909 à Montpellier (carte d’inscription au parti communiste espagnol,
livret de milicien aux brigades internationales).
Il a été découvert parmi les affaires de BORDENAVE un
pistolet automatique 7m/m 65,non déclaré, trois chargeurs, neuf
cartouches ;
Une brochure communiste éditée en 1941 ;
Un numéro de l’HUMANITÉ, clandestine ;
Un numéro de « LA VIE OUVRIÈRE »
Il a été découvert chez GIRET, au cours de la visite
domiciliaire effectuée lors de l’arrestation de FONTBONNE :
deux passeports, au nom de TABAR René, né le 15
septembre 1909 à Montpellier ;
divers ouvrages de théories communistes et de littérature,
recouverts du même papier que ceux retrouvés chez FONTBONNE ;
une machine à écrire, marque
« HISPANO-OLIVETTI »,clavier espagnol, qui a servi à dactylographier
des projets de tracts trouvés en possession de FONTBONNE ;
un tube d’encre à polycopier ,du papier blanc ;
une brochure dont l’illustration de couverture (deux
jeunes gens tenant une faucille et un marteau ) a été décalquée.
J’ai également saisi, pour servir de test de comparaison, un
cahier utilisé par GIRET pendant la mobilisation pour prendre des notes au
crayon. Il y a lieu de signaler que l’écriture figurant sur ce cahier ressemble
à celle des projets de journaux « EN AVANT » et à celle de la note
manuscrite destinée à FONTBONNE, citée plus haut.
INTERROGATOIRE DE BORDENAVE ET DE FONTBONNE
BORDENAVE, Henri-Ernest, cultivateur chez sa mère à
St.MEDARD, ferme « Le TOURON »,a connu FONTBONNE par l’intermédiaire
de GIRET qui le lui a présenté comme ouvrier manquant de travail et lui a
demandé de l’occuper chez lui comme journalier.
Il a accepté et, le 26 octobre dernier, FONTBONNE qui
habitait depuis quelques jours chez GIRET venait s’installer chez lui avec
trois ou quatre valises.
Après avoir nié, dans le premier interrogatoire, avoir aidé
FONTBONNE a distribué des tracts à POUDENX et à ARTHEZ, et affirmé ne pas connaître l’activité de celui-ci, il a reconnu, au cours de sa seconde audition
avoir aidé FONTBONNE à faire les distributions de tracts et donne à ce sujet de
nombreuses précisions. Il déclare en outre qu’il n’ignorait pas l’activité
politique de son camarade de mobilisation Georges DOURTHE, qui lui a présenté GIRET,
et celle de GIRET par qui il a connu FONTBONNE.
GIRET lui a même demandé, au cours de sa deuxième ou
troisième entrevue avec lui, alors que FONTBONNE n’était pas encore arrivé dans
le pays, de participer avec lui à l’organisation du parti communiste.
BORDENAVE reconnaît enfin que c’est FONTBONNE qui lui a
remis les tracts trouvés dans sa table de nuit.
Le pistolet automatique est une arme qu’il a achetée à un
milicien espagnol lors de la retraite de Catalogne, en février 1939.
FONTBONNE Pierre Armand, dit « RENÉ », né le 5
juillet 1912 à CROCQ (Creuse),de feu Jean-Baptiste et de Marie Françoise
Bernadette Dxxx, célibataire, réside dans les Landes, d’abord chez GIRET puis
chez BORDENAVE,(…) depuis le 20 octobre.
Il déclare avoir fait la connaissance de GIRET pendant la mobilisation. Étant sur le point d’être licencié de la Société Générale d’Entreprise Électrique à MONTLUÇON, où il travaillait, il a demandé à GIRET de lui trouver
de l’embauche et ce dernier lui a fait connaître que s’il venait dans les
Landes, il lui trouverait un ou deux emplois.
FONTBONNE est alors arrivé à ARGELOS, apportant dans ses
valises toute une documentation communiste qui lui avait été remise à MONTLUÇON
par un prénommé PIERRE, ouvrier de l’usine « LA COTE ROUGE » » PIERRE »,
(grand, maigre ,visage allongé, châtain, atteint de calvitie frontale) lui
avait remis cette documentation au « bar EXCELSIOR »,Boulevard de
Courtrai à Montluçon.
Il reconnait avoir distribué les tracts de POUDENX et d’ARTHEZ.
Les autres tracts restés chez lui provenaient également de MONTLUÇON.
Au cours de sa première audition, FONTBONNE s’est borné à reconnaître ce qu’il ne pouvait nier, sans mettre en cause aucun de ses amis.
Entendu à nouveau, il a donné des précisions sur le rôle de
GIRET dans cette affaire. Les deux dossiers cartonnés trouvés dans sa chambre
lui ont été remis par GIRET avant le départ de ce dernier pour BOULAURIS où il
devait effectuer un stage d’éducation physique. GIRET lui a « passé les
consignes », ou plutôt, pour employer l’expression de FONTBONNE » laisser
sa succession ». Ces dossiers contenaient en effet des plans de la région
de DAX, organisée en secteurs et cellules ; des projets d’un journal communiste
local établis par GIRET ;des brouillons de tracts de propagande écrits ou
dactylographiés, et surtout des consignes écrites à la main, sur un voyage à DAX,
au sujet duquel FONTBONNE donne les précisions suivantes :
Conformément à ce qui avait été décidé en commun, FONTBONNE,
accompagné pendant le voyage par Georges DOURTHE, est allé à DAX où il devait
rencontrer dans la cour de la gare, une personne qui lui donnerait des instructions.
Le voyage aurait eu lieu le 25.10.1941, d’après ses dires, mais plutôt le mardi
28 suivant, d’après les instructions laissées par GIRET. » Le passe »
(le moyen de reconnaissance), comme écrit GIRET, était « une fleur des
champs » à la boutonnière, et une partie de l’entête du journal « LA
PETITE GIRONDE » ; la personne qu’il allait voir devait lui montrer
l’autre partie de l’entête du même journal.
FONTBONNE a bien vu la personne en question (une femme) à
l’endroit indiqué, après avoir employé les moyens de reconnaissance convenus.
Il dit que la femme (petite, brune, âgée d’une trentaine d’années, accent
parisien) n’a pu lui remettre aucun document et ne lui a donné aucune consigne particulière.
Elle n’a rien pu faire dire non plus à GIRET qui sollicitait des directives
avant son départ pour BOULAURIS.
FONTBONNE est obligé de reconnaître le rôle de GIRET dans
l’affaire ; la lettre en date du 11/11 à lui adressée par GIRET étant
suffisamment explicite. Cette même lettre fournit des précisions sur le rôle
que pouvait jouer le nommé DOURTHE Georges.
FONTBONNE reconnaît enfin que les 47 tracts polycopiés
« A NOS FRÈRES DE PEINE » ont été écrits et tirés par lui, le projet des
tracts intitulés « FRANÇAIS » étant de GIRET.
Ayant été informé par la 9 e Brigade que GIRET avait quitté
BOULAURIS le 20 novembre, à la suite de la réception d’un télégramme, je me
suis mis à la recherche de celui-ci à ARGELOS où il avait du revenir.
GIRET Pierre-Louis, né le 29 février 1916 à
Vielle-St-Girons (Landes occupées), fils de Pierre et de LABORDE Marie Louise,
marié le 14 novembre 1937 à Vielle St.GIRONS, avec SAPHORE Marie Jeanne,2 enfants,
instituteur à ARGELOS, était effectivement rentré chez lui le 21 au soir, mais
il était reparti « comme un fou » le samedi matin, sans dire à sa femme, qui venait d’accoucher prématurément
à la suite d’un accident, vers où il avait l’intention de se diriger.
Il est, à l’heure actuelle, très activement recherché.
Entendue succinctement en raison de son état, Mme GIRET
Marie-Jeanne,23 ans institutrice à ARGELOS, a déclaré que son mari, s’il se
livrait à une propagande subversive, le faisait à son insu. Elle sait toutefois
que les amis de son mari qui ont été reçus pendant plusieurs jours à ARGELOS
depuis l’Armistice, les nommés TABAR, DOURTHE George, FONTBONNE, TAUZAI, monteur
électricien à St-PAUL-les-DAX, actuellement en résidence surveillée à
Sévérac-le-Château ou à Millau (Aveyron), sont tous des militants communistes
d’avant-guerre, GIRET étant lui-même secrétaire, avant septembre 1939,du
Secours Populaire de France à Sabres.
Au cours de nos recherches, nous avons découvert à PAU
l’adresse de DOURTHE Georges, qui est domicilié depuis juillet 1941, 37 allée LAMARTINE.
Il était absent de son domicile lorsque nous nous sommes présentés chez lui. Sa
concubine, la nommée GRATON Vencella-Odile (dite « GRATTON »,née le 1
er avril 1920 aux EPESSES (Vendée),fille de Pierre Jean et de Joséphine GABORT,
célibataire, domiciliée 37 allée LAMARTINE, a déclaré qu’il était actuellement
en voyage en zone occupée pour s’approvisionner en marchandises.
En résumé, les résultats de l’enquête effectuée jusqu’à ce
jour en ce qui concerne chacun des individus mis en cause, a été le
suivant :
1°_BORDENAVE :Il a donné l’hospitalité à
FONTBONNE,
Il a aidé à distribuer des tracts à POUDENX et à ARTHEZ, a
recelé chez lui le matériel de propagande.
C’est un petit paysan dont le rôle dans l’affaire n’a été
que de second plan. Il semble s’être laissé influencer par FONTBONNE et surtout
par GIRET. Il a fait l’objet d’un mandat d’Arrêt et a été écroué à la Prison
Militaire de TOULOUSE.
2° FONTBONNE : Il a apporté la documentation et
le matériel de propagande de MONTLUÇON à ARGELOS,ST-MEDARD, à moins que le
matériel (pierre humide) ne lui ait été
fourni par la femme ( ?) de DAX, comme le laisse prévoir les instructions
de GIRET.
Il pris contact avec GIRET et DOURTHE et ont étudié un plan
de « travail » et d’action auprès des paysans, les directives
générales paraissent provenir de GIRET.
Il a distribué les tracts au marché de POUDENX et d’ARTHEZ.
Il a préparé les tracts à la polycopie.
Il devait s’occuper de garder le contact avec le parti en
l’absence de GIRET.
FONTBONNE est un garçon intelligent, ne reconnaissant les
faits que quand il ne peut pas faire autrement. Il est militant communiste
depuis 1936 et avait déjà l’intention, à la démobilisation, (déclaration de Mme
GIRET),de recommencer à faire de la propagande. Il semble, en raison des
précautions qu’il emploie pour se faire adresser son courrier, qu’il ait un
sérieux motif de se cacher.
Comme BORDENAVE, il a été écroué à la Prison Militaire de
TOULOUSE.
3°GIRET.Actuellement en fuite n’a pu être entendu.
Néanmoins de l’examen des papiers trouvés chez lui et chez FONTBONNE, il apparaît que :
En septembre 1941, il avait déjà sollicité BORDENAVE pour
que celui-ci l’aide à réorganiser le parti communiste dans la région.
Il est en rapport avec un délégué du parti et connaît les
signes conventionnels de reconnaissance (instructions laissées à FONTBONNE).
Il a préparé l’édition d’un journal communiste, intitulé
« EN AVANT ».
Par lettre du 11 novembre à FONTBONNE, il donne à ce dernier
des directives précises.
Il a préparé le texte de tracts subversifs.
Il détenait les plans de l’organisation communiste de la
région de Dax.
Il possédait une machine à écrire avec polycopieur et
s’était procuré par l’entremise de TABAR un gros tube d’encre à ronéotyper.
Il a monté à ARGELOS une société sportive « LA
FRATERNELLE »et tout porte à croire que suivant les consignes du parti, il
aurait fait de cette société, quand il aurait l’aurait eue bien en main, un
organisme de noyautage communiste.
Il possédait une collection importante d’ouvrages de
théoriciens du parti Lénine, Staline, Marx, annotés et soulignés de sa main.
GIRET, qui semble intelligent (jusqu’à ce jour personne à
ARGELOS ne s’était douté de son activité) parait être le chef d’équipe.
Il fait l’objet d’un mandat d’arrêt de M. le juge
d’instruction près le Tribunal Militaire de TOULOUSE.
(…)
4°_TABAR : TABAR René, né le 19 septembre 1909 à MONTPELLIER est un
ex-militant communiste important de la région de Bordeaux. Il est allé passer
huit jours chez GIRET au début d’octobre et sa présence coïnciderait avec une
reprise d’activité de GIRET (Préparation du journal clandestin « EN
AVANT »).
Il aurait procuré à GIRET un gros tube d’encre à Ronéotyper.
Il aurait abonné GIRET à des publications telles
que : »Les documents Français « , »L’effort paysan »qui,
si elles ne présentent aucun caractère subversif, pouvaient servir à GIRET pour
trouver des éléments de polémique intéressant les paysans auxquels ce dernier
avait l’intention de s’adresser.
TABAR sera recherché et entendu par la 6° Brigade Mobile, à
qui les renseignements le concernant ont été fournis.
5°_DOURTHE : DOURTHE Yves, dit « GEORGES, né le 27 mars 1918 à
DAX (Landes) ,est un militant communiste bien connu de la Police Spéciale des
Landes.
C’est lui qui a mis en rapport BORDENAVE, mobilisé comme lui
au 126 R.I. ,et GIRET qu’il a connu à l’école supérieure de DAX.
DOURTHE, qui semble servir d’agent de liaison, a eu au mois
de juillet avec GIRET, chez BORDENAVE, une longue entrevue restée secrète.
Il a discuté avec GIRET du plan d’action à réaliser dans la
région (lettre de GIRET à FONTBONNE du 11/11 ).
DOURTHE, en fuite, fait l’objet d’un mandat d’arrêt de M.le
Juge d’Instruction près le Tribunal Militaire de la 17 e Division à TOULOUSE.
(…)
6°_GRATON : est la maîtresse de DOURTHE. Elle
vit avec lui, et l’accompagne dans ses fréquents voyages de zone libre à zone
occupée.
Elle est, quoiqu’elle en dise, au courant de son activité.
Elle fait l’objet d’un mandat d’amener du Juge chargé de l’affaire.
7° »PIERRE »à MONTLUÇON, non identifié, a remis
les tracts à FONTBONNE.
LA FEMME DE DAX :non identifiée, semble être l’agent de
liaison du parti, chargée des contacts avec GIRET.
En bref, il apparaît de ce qui précède que la bande
GIRET-FONTBONNE-DOURTHE-BORDENAVE s’occupait activement de la reconstitution du
parti communiste dans les landes occupées et libres.
Les opérations du Service semblent avoir comme premier
résultat l’anéantissement de cette organisation.
L’enquête continue.
LE COMMISSAIRE DE POLICE JUDICIAIRE
Source:
Dépôt central d’archive de la justice militaire (DCAJM)
Dossier GIRET-FONTBONNE-BORDENAVE et autres
Jugement n°205/2531 rendu le 27 mars 1942 par le tribunal militaire permanent de Toulouse
André CURCULOSSE dans son ouvrage militant RÉSISTANCE EN PAYS D ORTHE
Groupe Paul Manauthon
Sauve Terre atlantica Anglet 2002
ISBN:2-914334-12-5
évoque pages 76 et 77 cette affaire de propagande communiste à Poudenx et Arthez
Que sont-ils devenus?
FONTBONNE Pierre Armand:Emprisonné à la centrale d'Eysse
Mort pour la France le 30 janvier 1945 à Herbruch Allemagne
Source:AD de la Creuse Crocq, Naissances, 4E84/20, 1903 - 1920 Acte N°10 Vue 47/87
Service historique de la Défense, Caen _AC 21 P 450 924 (Dossier non consulté)
En ligne
Mémoire des Hommes
Archives collectives des Forces françaises de l'intérieur
FTPF : Bataillon FFI de la centrale d'Eysses GR 19 P 47/24Vue 15/195
BORDENAVE Henri Ernest
Titres, homologations et services pour faits de résistance _forces françaises de l’intérieur (FFI)
Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 73554 (Dossier non consulté)
GIRET Pierre Louis condamné par contumace à la peine de mort.
Décédé à Perpignan le 8 août 1985. Mairie de Perpignan acte de décès N°1459
GUIBERT Marcel décédé le 19 octobre 1946 à Périgueux (24)
Archives de Lyon - 5e arrondissement 31/12/1910-30/12/1911_Acte N°351 Vue 83/164
TABAR René Georges Émile décédé le 26 mars 1977 à Paris 10°
1977 , Décès , 10 10D 602Acte N°698
Titres, homologations et services pour faits de résistance _forces françaises de l’intérieur (FFI)
Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 559925 AC 21 P 122659
GRATON Odile décédée en 1944 à La Réole, 33
victime civile Service historique de la Défense, Caen_AC 21 P 350558 (Dossier non consulté)
Eécutée sommairement au maquis .Compléments du blog prochainement publiés
DOURTHE alias Georges décédé le 27-09-1944 à Mérignac, 33
forces françaises de l'intérieur (FFI)
Non Mort pour la FranceService historique de la Défense, Caen_AC 21 P 122659 (Dossier non consulté)
Exécuté sommairement par un élément appartenant aux Francs-tireurs et partisans français (FTPF)..Compléments du blog prochainement publiés
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