10 novembre 2020

Précisions sur Bayonne sous Vichy et l’occupation : le détour par Agen _Contenu N°5

En fuite ,l’ancien chef du P.P.F de Bayonne, demande une aide financière au consul d’Allemagne à San-Sébastien

 AD 47 -1738 W 81- Dossier N°837

Contenu N°5

Les services français ont intercepté en Espagne, une lettre de l'ancien chef du Parti Populaire Français de Bayonne,destinée au consul d'Allemagne.L'auteur a pris la fuite vers l'Espagne ,au lendemain de l’exécution par des inconnus de Gaston Pialloux.Neuf feuillets photographiés ,versés au dossier d'Emile Roubertie ,et précédés d'un transmis non daté, portant la mention à l'encre rouge TRÈS SECRET.  


San-Sébastien ,le 26 septembre 1944

Monsieur le Consul

 

Après avoir écrit deux lettres à monsieur Werner,et  ayant été reçu à votre consulat par la personne chargée des relations avec les Français exilés il m'a été demandé de vous fournir un résumé de ma situation.

Voici : je suis le secrétaire du PPF chef de la section de Bayonne et secrétaire adjoint fédéral pour les Basses-Pyrénées.Membre du groupe Collaboration, j'avais été sollicité ces temps dernier il y a un an comme secrétaire mais un manque de liaison avec Paris avait retardé l'organisation de ce groupe à Bayonne, dont la plupart des adhérents étaient P.P.F.

 Membre des amis de la LVF et sympathisant de toutes les organisations répandant dans le public que là propagande de collaboration et de rapprochement franco-allemand.

Commerçants à Bayonne depuis 1934, j'étais propriétaire de l'Olympia Dancing qui a été réquisitionné pour les besoins de la Feld-Post  depuis le premier jour de l'occupation.

J'avais alors ouvert à Bayonne rue Port Neuf un café qui fut bientôt très fréquenté par la Wermacht et les éléments collaborationnistes de la ville.

C'est ainsi que j'ai pu faire adhérer au mouvement P.P.F. un assez grand nombre de Bayonnais ,et grâce au travail et à la discipline des militants de ce Parti ,nous avions à Bayonne et la région un organisme fort et bien au point qui ne demandait qu'à lutter aux côtés des forces allemandes pour le succès du national socialisme.

C'est ainsi que depuis déjà longtemps j'avais été mis en rapport par monsieur le Capitaine Meyer de la propaganda Staffel et monsieur le comte Von Walwitz de la Feldkommandantur avec monsieur Werner.

Ami personnel de Mr Roubertie  procureur de l'État français lequel très collaborationniste est actuellement en prison à Bayonne n’ayant pas voulu s'enfuir.Il  m'a été donné d'avoir chez moi des conférences avec messieurs Werner et Roubertie  mais il ne m'_ pas possible de violer le secret des conversations que nous avions.

Il est certain que si dans toutes les régions de France les rapports entre français et allemands avaient été ce qu'ils ont été à Bayonne bien des choses regrettables ne seraient arrivés.

Mon plus grand regret ,c'est que les autorités supérieures ne nous ont pas procuré l'armement que nous demandions depuis longtemps pour lutter contre le maquis et les communistes.

Mais malgré nos faibles moyens nous sommes arrivés pendant quatre ans à maintenir l'ordre et empêcher les rouges d'organiser la terreur dans notre région.

Malheureusement le dernier mois, devant la puissance accrue de nos adversaires qui connaissaient nos faibles armements nous ne pouvions même plus protéger nos vies, puisque en peu de temps plusieurs camarades tombaient sous les balles des stipendiés de Londres ou de Moscou.

C'est ainsi que lorsque l'ordre nous fut donner de nous abriter en Espagne, nous pensions pouvoir avoir le temps de sauver une partie de nos biens.

Pour ma part cela ne fut pas possible et je dus partir en emmenant ma femme et mon enfant de 10 ans,lesquelles avaient reçu des menaces.

Dans mes lettres à monsieur Werner je dis qu’elle est ma situation.La majorité de mon avoir est resté à la banque de Bayonne et ce que j'avais sur moi (160.000) m’a été saisi à la frontière par les autorités espagnoles qui m'en ont donné le reçu.

J'ai passé la frontière le 19 août avec un groupe de 21 camarades pour lesquels j'ai subvenu aux premiers frais  et je me suis d'abord retiré à Oyarzun avec ma famille pendant un mois.

Mais en Espagne la vie est tout autre qu'en France.

Si à Bayonne j’étais très riche ce qui me permettait de financer le mouvement destiné à répandre nos idées ,ici il n’en est pas de même et  il me faut envisager de toute urgence la possibilité de travailler car je ne pourrai encore longtemps faire face aux besoins des dépenses de mon ménage et des études de mon enfant.

Et je crains d'être obligé de vendre les uns après les autres les bijoux personnels de ma femme.

Il m'a été demandé de vous fournir le montant de mes besoins mensuels.

Les voici calculés au plus juste :

     Loyer en meublé ,lumière,charbon gaz et entretien 400
     Nourriture 1000
     Pension au collège de Notre-Dame de ma fille 300
     Total 1700

Et il me faut envisager l'achat d'imperméable pour ma femme et moi même ainsi que différentes choses en linge de dessous.

Il est donc certain que ce que j'ai va fondre très vite. C'est pourquoi je pensais que monsieur Werner  aurait pu me faire avoir un travail quelconque qui m'aurait permis d'attendre le jour où je pourrais à  nouveau retourner en France reprendre le combat final pour le triomphe de notre doctrine commune le National Socialisme.

En tout cas quoi qu'il arrive nos adversaires n’abattrons jamais notre idéal et notre foi en l'Europe de demain.

Croyez monsieur le Consul à tout mon dévouement et veuillez agréer mes respectueuses salutations nationales-Socialistes


Rxxx Hxxx Cxxxx
Casa Vxxx xxxx
Calle de Zabaleta .S.S