Château de Gramont
Biarritz
Télégramme de Bayonne pour Biarritz 19 février 1866 |
Monsieur Labat ou ses représentants_Biarritz 20 mars 1866 |
Biarritz 1 er janvier 1866 |
Source:Bouquiniste Gilbert Arragon rue Sainte Catherine Bayonne
Partage d'archives publiques et privées liées au département des Basses-Pyrénées. 1790-1969
Télégramme de Bayonne pour Biarritz 19 février 1866 |
Monsieur Labat ou ses représentants_Biarritz 20 mars 1866 |
Biarritz 1 er janvier 1866 |
Source:Bouquiniste Gilbert Arragon rue Sainte Catherine Bayonne
Le bayonnais Marcel Bidegaray, ancien secrétaire général de la Fédération des Cheminots, a été inquiété à la Libération. Les nouvelles autorités lui ont reproché :
- « Rassemblement National Populaire » ,la formation politique collaborationniste de Marcel Déat
- militant et secrétaire permanent du Comité Ouvrier de Secours Immédiat.
Il a été interné au camp du Polo Beyris à Bayonne, puis transféré à Gurs, et enfin assigné à résidence à Bidache où il sera assassiné quelques jours plus tard. Le pourquoi de ce meurtre commis le 20 décembre 1944 n’est pas connu à ce jour.
Secrétaire de l’antenne bayonnaise du C.O.S.I., Bidegaray, s’était investi en faveur des sinistrés du bombardement de Biarritz du 27 mars 1944.Le COSI était organisation nationale qui dénonçait les bombardements alliés et versait une aide d’urgence aux sinistrés. Une assistance dont une part du financement provenait d’une amende imposée par les autorités allemandes aux « fortunes juives ». A sa création en 1942,le C.O.S.I , a touché du Militaerbefehlshaber en France 100 millions de francs ,puis trois autres versements du d’un montant identique même montant ; 2mars 1943, septembre 1943 et 2 février 1944.
L’antenne bayonnaise du COSI est un sujet très peu documenté. Et pour cause, les archives des années sombres de la sous-préfecture et dans une moindre mesure celles de la ville de Bayonne ont disparu. Les archives privées du comité de Bayonne du COSI , et celles du militant Bidegaray n’ont pas été conservées. Néanmoins, les fonds de la justice de l’épuration, et du bombardement de Biarritz apportent quelques lumières sur cette entité collaborationniste.
La ville a été
bombardée le 27 mars 1944.Le bilan s’établit à 115 civils tués, plus de 200
blessés,375 bâtiments détruits ou plus ou moins endommagés,1200 personnes
sinistrées. Les secours d’urgence ont été assurés par les autorités françaises,
le Secours National et l’antenne bayonnaise du C.O.S.I. dont le siège se
situait 7 place de la République, quartier de la gare de Bayonne. Une
permanence a été également installée dans une salle de l’Hôtel de Ville de
Biarritz. Le versement d’une aide pécuniaire par le COSI était subordonné à la
présentation d’une carte de sinistré délivrée par la mairie et d’une pièce d’identité
ou d’un livret de famille.
Montants des sommes versées par le C.O.S.I. de Bayonne aux sinistrés du bombardement de Biarritz du 27 mars 1944
Bordereau |
Dossiers |
Montants |
Conversion |
Date |
|
|
1 |
28 |
26 700 |
519 686,07 |
dimanche 2 avril 1944 |
|
|
2 |
30 |
23 600 |
459 508,85 |
dimanche 2 avril 1944 |
|
|
3 |
59 |
29 500 |
574 386,07 |
Non daté |
|
|
4 |
43 |
36 600 |
712 628,14 |
mardi 4 avril 1944 |
|
|
5 |
21 |
25 600 |
498 450,28 |
mercredi 5 avril 1944 |
|
|
6 |
16 |
12 500 |
243 383,93 |
mercredi 5 avril 1944 |
|
|
7 |
12 |
18 000 |
350 472,85 |
jeudi 6 avril 1944 |
|
|
8 |
14 |
21 500 |
418 620,35 |
Non daté |
|
|
9 |
5 |
6 500 |
126 559,64 |
Non daté |
|
|
10 |
12 |
12 500 |
243 383,93 |
Non daté |
|
|
11 |
6 |
4 500 |
87 618,21 |
Non daté |
|
|
12 |
13 |
9 000 |
175 236,43 |
mardi 18 avril 1944 |
|
|
13 |
11 |
10 000 |
194 707,14 |
vendredi 21 avril 1944 |
|
|
14 |
10 |
6 800 |
132 400,86 |
jeudi 27 avril 1944 |
|
|
Total |
280 |
243 300 |
4 737 042,75 |
|
|
|
243 300 |
4 737 224,74 |
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La mobilisation rapide, d’importantes sommes d’argent, suppose en contrepartie un minimum de garde-fous externes et internes. Cette facilité d’accès à des ressources financières ou l’idée que pouvait s’en faire des militants amis ou adversaires, de l’existence réelle ou supposée d’un reliquat de trésorerie, pourrait constituer un mobile de l’assassinat de Bidegaray le 20 décembre 1944. Sources :Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques_Pôle d’archives de Bayonne et du Pays basque_E Dépôt Biarritz 4 H 34 Insée Convertisseur Franc-Euro |
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Il est exact que j'ai fait partie de la section de Bayonne du COSI. J'ai adhéré à cet organisme le 22 juillet 1942 et j'en ai démissionné le 12 octobre 1943.J'ai été sollicité pour donner mon adhésion par M.REAUD*, ancien trésorier de la Fédération des inscrits maritimes que j'avais connu depuis 1919. Après avoir refusé une première fois de signer mon adhésion, j'ai accepté sous condition lorsque j'ai été mis en présence d'une liste de neuf noms parmi lesquels figuraient 7 syndicalistes dont mon successeur comme secrétaire de l'Union des syndicats de l'Adour.(…)
Je ne faisais pas partie du bureau du C.O.S.I. Je n'étais qu'un simple adhérent conditionnel. Et si j'ai donné mon adhésion c'était pour éviter que la direction de cet organisme passât sans contrôle, entre les mains des organismes politiques qui y participaient tels que le P.P.F. et le R.N.P. La présence des syndicalistes, dont j'étais, a empêché le C.O.S.I de devenir à Bayonne, un organisme de propagande ainsi que cela s'est produit dans beaucoup d'autres régions de France. Jusqu’à mon départ, le C.O.S.I s'est borné à Bayonne à quelques réunions et à la distribution de quelque secours, notamment lors de l'incendie d'une ferme à Bidart, provoqué par la chute d'un avion allemand, et à Saint-Jean-de-Luz lors d'un accident provoqué par une mine qui fit sauter un bateau de pêche. Au reste aucun des militants de l'Union des syndicats que je rencontrais fréquemment, ne m'a jamais fait le moindre reproche, ni adressé la moindre objection du fait de ma participation à cet organisme. Il aurait suffi de la moindre allusion, soit de la part de M. Martin GARAT trésorier ou de M.TERRENE, secrétaire général de l'Union des syndicats (CGT) pour que je m'empresse de donner immédiatement ma démission de cet organisme.
Je n'ai perçu aucun émolument pendant ma présence au C.O.S.I. Mon concours a été tout à fait désintéressé.
Je n'ai jamais adhéré au R.N.P. Je proteste énergiquement contre cette accusation. J’ai d'ailleurs déposé une plainte à cet effet entre les mains de M. le juge d’instruction de Bayonne, le 12 octobre 1944.Je ne veux pas mettre votre parole en doute quand vous dites que mon nom figure sur les listes du RNP, mais je ne puis croire à une telle désinvolture des responsables de ce parti qui connaissaient exactement ma position vis-à-vis de leur parti. Par ailleurs une très forte pression a été effectivement exercée sur moi, pour m’entrainer dans ce sillage. J’ai reçu pendant plusieurs mois, adressé par la poste, des documents notamment, journaux, brochures, mais ces envois ont cessé lorsque ces dirigeants se sont rendu compte qu'ils perdaient leur temps.
(…)
J’ai toujours été socialiste et syndicaliste. Je n'ai jamais eu aucune relation politique avec les partis ou groupements anti-français tels que P.P.F., R.N.P., Milice, S.O.L., Collaboration etc. Je n'ai jamais eu non plus le moindre contact avec les services de police allemands et cela systématiquement
AD 64 Bayonne 1001 W Art 317
PV 11 octobre 1944
(…) J’ai toujours été affilié au parti S.F.I.O. J'ai été deux fois conseiller municipal à Bayonne. Depuis 30 ans je ne me suis jamais occupé que de toutes les œuvres sociales intéressant la classe ouvrière et les petites et des petits employés.
Je suis président de la Caisse de Travail des Assurances Sociales des Basses-Pyrénées. Président du Prud’homme. Membre de la Caisse de l'Union régionale des Assurances Sociales, Délégué à la Commission locale professionnelle. Délégué au Comité départemental du Travail. Administrateur de la Caisse départementale des Assurances Sociales. J’ai été professeur des Cours professionnels d’e imprimerie 1912 1913 1914.En 1920, j'ai repris des cours qui n'ont pas été continués. Membre de la Commission du Contrôle des Coopérateurs de l'Adour. Vice-président des pêcheurs à la ligne.
J'ai fait la guerre 14-18.Je suis chevalier du Mérite Social ,officier d’Académie.
J'ai été interné comme étant soi-disant secrétaire du C.O.S.I. (Comité Ouvrier de Secours Immédiat).
Je n'ai jamais occupé cette fonction.
Je vais vous indiquer de quelle façon j'ai été entraîné à donner moi ma décision à cet organisme.
Vers le mois de juin 1942 , vint me trouver un certain M.REOL_NDLR Réaud_, adhérent de la Confédération Générale du Travail_ dont je suis également adhérente depuis 1905_ trésorier de la Fédération des Inscrits Maritimes pour me demander de faire partie du C.O.S.I.
(…) Il m’exposa que les sinistrés des bombardements ou victimes des mines, n'ayant pas droit légalement à des secours de la France, il avait été constitué un organisme qui verserait immédiatement des secours et devrait s'occuper éventuellement de leurs droits futurs. Le gouvernement français avait, me dit-il donner 100.000.000 et le gouvernement allemand 100.000.000.Il me précisait que cet organisme devrait être constitué avec la participation de tous les partis politiques et des militants syndicalistes et qu’il nous appartenait, à nous militants syndicalistes, d'en faire parti, pour éviter à ce que les partis politiques de droite n'en profitent pour en faire un tremplin politique et en user pour leur propagande. Je lui répondis qu'en étant que Secrétaire adjoint de l'Union des Syndicats des Basses-Pyrénées, Délégué aux œuvres sociales je ne pouvais donner mon adhésion cas présent qu’après entente avec le secrétaire général, et lui donnait rendez-vous avec celui-ci le même jour à 3heures.
(…)
Le soir de notre adhésion, sous la présidence d’honneur du Sous-Préfet et du Commandant de l’Inscription Maritime, et sous la présence effective du Maire de Bayonne, qui, prit la parole .(…) la constitution du C.O.S.I. A cette réunion assistaient une vingtaine de personnes. Un de nos camarades syndicalistes, DESARMENIEN, fit une déclaration signalant, qu’il ne (..) pour cet organisme que de distribution de secours et autre manœuvre politique ,ou autre entrainerait automatiquement sa démission. Je me suis associé à cette déclaration ainsi que M.Bidégaray, ancien Secrétaire Général de la Fédération des cheminots, qui en devenait le secrétaire (du COSI)
(…) J’ai été amené à contre-signer 2 ou 3 chèques en faveur de sinistrés du bombardement de Biarritz ,ou pour les familles des victimes de mines allemandes et de celles victimes de la chute d’un appareil allemand, pour le paiement de l’indemnité qui leur était due, ce qui en définitive donnait à l’organisme en question, l’orientation que j’avais toujours compris qu’il aurait.
J’ai contresigné ces chèques, en l’absence du trésorier qui travaillait à l’organisation Todt. J’ignorais même que j’étais habilité pour contresigner. Je l’ai appris à ce moment-là. Comme il ne s’agissait que d’indemniser des malheureux, j’ai cru bien faire de signer.
Je vous ai dit là toute mon activité au sein d'un organisme qui au premier abord m'avait paru avoir des fins louables.
J’'ai toujours été français. Durant ces 4 ans je n'ai jamais failli à ce que je croyais être mes devoirs de française. Je puis vous dire qu'en imprimant clandestinement des Bons de Solidarité pour la Résistance j'ai travaillé utilement je crois pour ce mouvement. Mon patron, M.MIREMONT ,Imprimerie « Rénovatrice » vous donnera tout détail à ce sujet
Bayonne le 29 octobre 1944
Mon cher Papa
(…)
En passant devant la mairie j’ai vu la liste des internés du Camp du Polo, et j’ai remarqué que tu y étais dans ces termes :
Dossat Charles (…) Collaborateur et Secrétaire du C.O.S.I
Comme cela n'est pas la vérité je t’écris pour que tu essayes de te renseigner et demander quelles sont les raisons de ces qualificatifs
Vu que tu as travaillé à l'Imprimerie pour la résistance, je ne vois pas ce que vient faire le mot Collaborateur.
En espérant que tout ça ne sera vite que de mauvais souvenirs, maman se joint à moi pour t’embrasser bien affectueusement.
AD 64 Bayonne _1001 W Art 306
Bayonne le 31 octobre 1944
Monsieur le Préfet des Basses-Pyrénées
Par une lettre ci-jointe écrite par mon fils j’apprends que je suis affiché sur le mur de la mairie de Bayonne
Charles Dossat
Secrétaire du Comité Ouvrier du Secours Immédiat et Collaborateur
Je n'ai jamais été désigné comme secrétaire. Je n'ai donc jamais eu à remplir cette fonction. Je proteste avec énergie contre cette calomnie.
Le secrétaire est M.Bidégaray, employé permanent du COSI.
De plus après la séance d'installation qui a eu lieu quelques jours après sa constitution je n'ai jamais assisté à aucune séance. Ce qui prouve une fois de plus que je n'ai pu remplir cette fonction. Je n'ai jamais non plus été collaborateur, une enquête peut en faire foi.
Je mets au défi quiconque d'établir le contraire et proteste contre cette accusation calomnieuse.
Je vous prie d'agréer mes respectueuses salutations.
Charles Dossat
Camp du Polo Beyris
Bayonne
Condamné par la CVI à 18 mois d’internement. Peine ramenée à 6 mois CVI du 24 février 1945.
AD 64 Bayonne _1001 W Art 306
Attestation Miremont du 2 janvier 1945
Je soussigné,P.Georges Miremont, Directeur de l’Imprimerie « La Rénovatrice » déclare ce qui suit
Au cours de l'occupation allemande et plus particulièrement durant les années 1942 à 1944, j'ai apporté ma collaboration à des groupes organisation de la Résistance, notamment au Front National, et leur ai aurait fourni divers imprimés, du papier, de l'encre, et cetera ,pour leur propagande clandestine.
Pour l’exécution de ces imprimés, j'ai dû m'assurer le concours d'une partie de mon personnel à l'insu de l'autre (à cause des indiscrétions possibles) bien que tous les ouvriers et ouvrières fussent moralement des résistants. En cette circonstance, ce sont surtout M. Charles Dossat, contremaître de l’imprimerie, et son fils Jean, qui m'ont été précieux. Sans aucune rémunération et en sacrifiant leurs heures de repos, ils se sont toujours prêtés avec dévouement à tout ce que je leur ai demandé. J’ai pu ainsi me rendre parfaitement compte de leurs dispositions d'esprit nettement « anti collaborationniste ».
Charles Dossat, que je connais depuis son enfance et que j'occupe à l’imprimerie depuis plus de trente ans ne s'est pas rendu compte de l'erreur qu'il commettait en acceptant de donner son adhésion au C.O.S.I. Mais je puis affirmer que ses intentions ont été absolument désintéressée et que, par manque de réflexion ou de subtilité, il s'est laissé circonvenir en croyant accorder son concours à une œuvre de solidarité humaine.
Ma déclaration, je l’espère, sera considéré comme d'autant plus sincère que j'ai été emprisonné comme suspect à deux reprises au cours de l'occupation.
AD 64 Bayonne 30 W Art.183
Compléments du blog :
Miremont né le 28 juin 1884 à Bayonne. Voir dans le Maitron en ligne Dictionnaire des anarchistes la notice biographique consacrée à son épouse Anna Mahé ,développée notamment par Anne Steiner et Michel Chevance.
A signé quelques articles dans l'Action Syndicale bulletin de la Bourse du Travail de Bayonne,de l’Union des syndicats de Biarritz de 1906 à 1908.
« indésirable » qui devait être interné au Centre de Séjour Surveillé de Saint-Martin de Ré en juin 1940.L’avance rapide des troupes allemandes l’a finalement conduit au camp de Gurs d’où il s’évadera.
Figure dans la liste des personnalités conviées aux obsèques
des victimes du bombardement de Biarritz
Acte de naissance de Louis Ludovic Réau
23 octobre 1883 Tonneins (47)
Fils de Firmin Réau menuisier, et de Griselle Francoulon
Source :AD 47 Tonneins naissances 1883-1887 4E 311/70 Acte N°117 Vue 37/205
AD 47 /Fiche matricule militaire de Réau Louis Ludovic né le 28 octobre 297M
Inscrit maritime au quartier de Marseille
Acte de mariage 30 octobre 1920 Pont de Vaux
AD 01 FRAD001_EC 2015 02 Pont-de-Vaux 1920 - 1920
Louis Ludovic Réaud secrétaire de la Ligue Navale Française né le 23 10 1883 à Tonneins
Demeurant à Paris 6e 10 rue Mayet
Sophie Adélaïde Guillemaud née le 19 septembre 1892 à Pont-de-Vaux fille de Simon Guillemaud et de Antonine Moreau
Acte de décès N°3508
AD 75 1951 , Décès , 14 14D 474
Paris 14 e
12 septembre 1951
Louis Ludovic REAUD, inspecteur, né à Tonneins le 23 10 1883
Epoux de Sophie Guillemot
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