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28 février 2015

Leurs fils sont morts à la guerre;une mère écrit


1914-1918 "La lettre" un film de 9'48 réalisé par un retraité, Francis Vignacourt

"Une histoire vraie de 1917 à 1920, de deux compagnons d'armes morts pour la France à LAFFAUX et du courage de leurs mères...."

 

Frédéric Aussignac originaire de Molières (Tarn-et Garonne) et Jean-Baptiste Prudet d'Anglet (Basses-Pyrénées) , deux soldats , tombent  en avril 1917 à Laffaux commune de l'Aisne.Les corps seront retrouvés en mars 1920 dans une carrière.Charles Dubois,le propriétaire de la carrière contacte  Maria Aussignac ,la mère du soldat Aussignac."Madame vous avez été avisée par l'état civil du transfert des restes des combattants inhumés à la carrière -votre présence serait souhaitée pour assister à cette opération lundi 22 mars 1920 en début d'après-midi".


Le 29 mars 1920,Maria Aussignac, écrit une lettre aux parents  de Jean-Baptiste Prudet.La lettre est visible Ici
Avril 2014,Francis Vignacourt ,tourne à Lahonce (64) un petit film pour rendre un hommage à son grand-oncle Jean-Baptiste Prudet et à Frédéric Aussignac.
A voir également le Making Of de "La Lettre"   .(21'48)

 Pour aller plus loin

 

Site Mémoire des Hommes:Base de données des Morts pour la France de la Première Guerre Mondiale

Site Mémoire des Hommes:Base de données des Morts pour la France de la Première Guerre Mondiale

















































Mémorial Virtuel Chemin des Dames 
Site Mémoire des hommes

La fiche matricule de Jean-Baptiste Prudet -AD 64 1R 833

Sur le site des Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques:Faire une recherche sur un ancêtre militaire.
" Un guide de recherche est disponible dans la rubrique "Faire une recherche / outils pratiques / guide". Il dresse l'ensemble des sources pour retrouver une trace d'un ancêtre soldat en 14-18. N'y figurent que les documents consultables aux Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques."

Page 503 ;PRUDET Jean-Baptiste
"26 ans-soldat mitrailleur au 64e R.I.
Croix de Guerre
Né le 28 mai 1891 à Anglet,maison Pachiou de Sable,quartier des Pontots "
Registres  d'état civil de la ville d'Anglet non numérisés,consultables en salle de lecture au Pôle d'archives de Bayonne et du Pays Basque (AD 64)
Décès : 1901-1932, 4 E 24/19
Naissances:
- 1901-1916, 4 E 24/15
- 1917-1932, 4 E 24/16
 Mariages :
- 1901-1922, 4 E 24/17
- 1923-1932, 4 E 24/18

Article du blog:Les archives municipales d'Anglet sont ouvertes au public

Clip Tu N'en Reviendras Pas-Louis Aragon- Léo Ferré

Générique du film "La lettre"

Texte original de la lettre:Maria Aussignac (29 mars 1920)
Adaptation Francis Vignacourt

Jacques Casenave
Denise Dhinault
Jean-Louis Dubroca
William Hargues
Jean Michel Lacaze
Eliane Roussillon
Miguel Saintmartin
Florence Vignacourt

Narratrice Eliane Roussillon

Conseiller technique et accessoiriste Jean Béhoteguy
Décors Fran6
Assistant décorateur Ouajdi Allala

Images Jean Louis Dubroca ,Jean Paul Delouche

Making Of de "La Lettre" 
Francis Gomez
Jean Michel Lacaze
Jacques Pecastaing

Musique:Alof
La chanson de Craonne est interprétée par Jack Peca et Alof
Accordéon diatonique:Anne-Marie Ducassou

Remerciements:
Gilbert Casenave
Jacques Casenave
Marie-Hélène Vignacourt

Le Photo-Vidéo Club Hendayais
Réalisation Francis Vignacourt
Florica Vidéo avril 2014

20 juillet 2016

septembre 1964:pétition contre l'implantation d'un village de vacances à Biarritz

Vendredi 11 septembre 1964_Numéro 5374_page 2

 Pour le respect des plages d'Anglet 

complément indispensable à celles de Biarritz 

Nous recevons la communication suivante:
Les personnes soussignées:
CONSIDÉRANT que les plages de Biarritz  n'offrent plus et depuis longtemps l'espace nécessaire et suffisant à ceux qui désirent en profiter,
que les plages d'Anglet permettent d'accueillir le trop plein biarrot et sont devenues,en fait,le complément indispensable de Biarritz,
que les plages de la Chambre d'Amour,de plus en plus fréquentées,ne sont pas à l'abri d'une prochaine saturation,
pour cette raison et plusieurs autres,notamment:
- l’intérêt de sauvegarder la beauté d'un site unique et son accessibilité à tous 
-les risques de pollution par les risques de pollution par les égouts du village projeté

PROTESTENT avec énergie contre la décision du Conseil Municipal de Biarritz ,relative à la vente des terrains de la petite Chambre d'Amour,dans le but d'y construire un village de vacances,entreprise sociale sans doute fort louable (et facilement réalisable sur la côte landaise) mais dont l'implantation ne peut que léser gravement les intérêts actuels et futurs des populations d'Anglet,Bayonne,Biarritz et de tout l'arrière pays.


ADRESSENT la présente protestation à M.le Maire de Biarritz,avec copies à:
M.le Ministre d’État chargé des Affaires Culturelles;
M.le Ministre des T.P et du Tourisme;
M.le sécrétoire d’État au Tourisme;
M.le Préfet des Basses-Pyrénées;
M.le Sous-Préfet de Bayonne;
MM.les Maires d'Anglet,Bayonne

Cette protestation lancée le 3 septembre 1964,a recueilli en quelques jours plusieurs centaines de signatures.
Approbation à 90% par les habitants de la Chambre d'Amour.(1)

A noter qu'actuellement:
-85% des personnes contactées approuvent et signent (1)
-5% approuvent mais préfèrent ne pas signer
-5% seulement désapprouvent la Protestation;

(1) tous milieux sociaux représentés ,y compris les commerçants


Source:Journal aimablement offert par Marie-Laure que je remercie vivement..

19 juillet 2014

Les hôpitaux militaires du Sud-Ouest de la France dans la guerre 1914-1918

Parmi les usuels proposés à la lecture sur place au 1 er étage de la médiathèque  de Bayonne, le tome III "Les hôpitaux militaires dans la guerre 1914-1918".Ysec éditions





 
Les communes des Basses-Pyrénées reprises  dans le tome III:
Anglet,
Aramits, localisation indéterminée
Arthez de Béarn, localisation indéterminée
Artix, localisation indéterminée
Arudy,localisation indéterminée
Ascain,localisation indéterminée
Ascous,localisation indéterminée
Baigts
Bayonne
Bedous
Bétharam
Biarritz
Bidart
Cambo-les-Bains
Eaux-Bonnes
Espelette
Garlin
Ger-Ossun
Hasparren
Hendaye
Igon
Larressore
Laruns
Lasseube,localisation indéterminée
Lescar
Monein,localisation indéterminée
Morlaas,localisation indéterminée
Nay
Oloron-Sainte-Marie
Orthez
Pau
Saint-Christau-de-Lurbe
Saint-Étienne-de-Baïgorry
Saint-Jean-de-Luz
Saint-Jean-Pied-de-Port
Saint-Palais
Salies-de-Béarn
Sauveterre-de- Béarn
Souraïde
Tardets
Ustaritz

Localisation indéterminée sur le territoire d'une commune:liste non exhaustive.
Pour témoigner des difficultés à situer l'emplacement d' un  établissement de soins, le cas de l’hôpital militaire St Nicolas Bordeaux (annexe d'Anglet )  ou hôpital du Val Fleuri, pourtant mentionné à plusieurs reprises dans les registres des décès de la Ville d'Anglet pendant la seconde guerre mondiale.Cet hôpital n'a pas laissé de traces écrites, ni aux archives municipal d'Anglet,ni aux Archives Départementales des Pyrénées-Atlantiques,des Landes ou de Gironde.Grâce aux témoignages de personnes âgées,l’hôpital du Val Fleuri a été enfin  localisé :ancienne route de Labouheyre, allée des libéllules.

Les communes des autres départements étudiées dans le Tome 3, Hôpitaux militaires (France sud-ouest) : 770 communes


Pour aller plus loin

Ysec éditions 


Le blog de François Olier, l'un des auteurs  du livre, hopitauxmilitairesguerre1418.overblog


Sur le site Mémoire des Hommes
En bas à gauche du formulaire Faire une recherche ,dépliez Afficher plus d'options de recherche
Complétez le département de décès : 64 - Pyrénées-Atlantiques (ex Basses-Pyrénées),
Vous obtiendrez 143 résultats, du moins les militaires qui ont reçu la mention "Mort pour la France",décédés dans le département des Basses-Pyrénées.

Les registres des décès 1914-1918 et au delà ,auprès des mairies concernées ou des Archives Départementales des Pyrénées-Atlantiques.


22 juillet 2022

Le couple propriétaire du château de Brindos gêné par les avions de l'aérodrome de Biarritz Parme

Le traitement d'une réclamation, apporte un éclairage sur la vie de château à Brindos, et les clubs d'aviation de l'aérodrome de Biarritz Parme.

 

Copie écran géoportail ,situation (actuelle) du château de Brindos par rapport à l’aéroport de Parme

 

Château du lac de Brindos

Anglet (B.P.)

5 aout 1937


Monsieur le Préfet des Basses-Pyrénées,

Monsieur le Préfet,

Je me permets de m'adresser à vous pour vous demander de bien vouloir prendre les mesures nécessaires pour faire cesser un abus qui est nuisible non seulement à mes propres intérêts, mais aussi à la ville de Biarritz et la Région.

En 1930 j'ai acheté le Domaine de Brindos où j'ai fait construire une propriété importante. J’ai dépensé Frs.12.000.000 de francs pour les aménagements et constructions qui étaient terminées en 1932 et j’espérais, à partir de cette date, jouir en toute tranquillité demain demeure. J’occupe une vingtaine de domestiques et il y a souvent une trentaine de personnes en tout dans ma maison. Je n'ai donc pas besoin d’insister sur les sommes considérables que je dépense annuellement dans Biarritz et la région. Je reçois beaucoup et, jusqu'à cette année, j'ai toujours eu plaisir à prendre part avec mes invités aux démonstrations mondaines et aux Jeux aux Casinos.

Or, depuis quelques temps, les avions dépendant de l'aérodrome de Parme attenant à ma propriété me rendent intolérable la vie à Brindos. Ils survolent ma propriété toute la journée à de faibles altitudes empêchant aussi tout repos. Pendant une récente indisposition de ma femme, ceci est devenu pour elle un vrai supplice. Mon cours de tennis est devenu presque inutilisable en raison du bruit et de la distraction occasionnée par les avions survolant les joueurs. De plus le danger d'accidents est incessant et quatre avions sont déjà tombés à différentes reprises sur mon terrain à proximité de la maison causant des morts et des blessés avec toutes les constatations et autres désagréments que vous pouvez imaginer.

J'ai adressé depuis longtemps des réclamations à ce sujet au Maire de Biarritz, mais malgré son intervention vis-à-vis du Commandant du terrain d'aviation il n'y a aucune amélioration. Au contraire cette année la situation est devenue intolérable et j'étais sur le point de congédier mon personnel et de retourner en Angleterre quand on m'a conseillé de vous demander la faveur de votre intervention.

S'il s'agissait de besoins militaires où commerciaux, je ne me plaindrais pas, mais ce qui est absolument insupportable et le passage continuel des avions d'élèves ou de vols d’essai qui n'ont aucun besoin de passer au-dessus de ma propriété mais qui, par contre, ont l'apparence d'avoir choisi cette itinéraire malgré la promesse du Commandant de l’Aérodrome que cet abus cesserait.

Je vous serais infiniment reconnaissant, Monsieur le Préfet, si vous pouviez acheminer ma demande dans la bonne voie pour faire cesser cet état de choses qui a duré déjà trop longtemps.

Veuillez agréer, Monsieur le Préfet, avec mes remerciements anticipés, l'assurance de mes sentiments les plus distingués.

Reginald Wright

 

 

Ville de Biarritz

Cabinet du Maire

Biarritz, le 10 aout 1937

 



Monsieur CEUGNART
Commissaire Spécial
Hendaye

Monsieur le Commissaire,

Comme suite à la demande de renseignements que vous m'avez adressée, touchant une plainte de   M.WRIGHT ,Château de Brindos à Biarritz, contre les multiples inconvénients que lui occasionnent  la proximité de l'Aérodrome de Parme, j'ai l'avantage de vous informer qu'à de multiples reprises je suis intervenu, soit auprès de M.DEVAUX, Commandant de l'Aérodrome, soit auprès de M.de CROISEUIL, Président de l'Aéro-Club Basque, soit auprès de M.GALTIÉ président des Ailes Bayonnaises , pour leur signaler ces inconvénients et leur demander que toutes mesures soient prises afin de réduire le mal au minimum.

Je crois qu'à la suite de toutes ces démarches, une légère atténuation a été constatée. Mais il n'en reste pas moins que le séjour à Brindos est rendu pratiquement impossible par les avions qui volent à faible altitude.

Il semble que les avions de ligne, qui n'ont qu'à atterrir ou à s'envoler, ne provoquent qu'un moindre inconvénient. Tout le mal viendrait des élèves- pilotes, qui passent sur la propriété à trop faible altitude.

Le remède parait être :

1°) l'exécution des travaux prévus pour l'agrandissement de ce terrain ; travaux qui auront pour effet de reporter le centre du terrain vers le Nord, c'est à dire de l'éloigner de la propriété de Brindos ;

2°) la création, ainsi qu'il est projeté, dans les plaines de Tarnos, d’un terrain spécialement destiné à l'école de pilotage.

Le cas de M.WRIGHT  n'est pas unique, et divers autres propriétaires voisins du champ d'aviation m’ont  adressé des doléances, peut-être moins véhémentes, mais aussi précises. Il serait désolant pour Biarritz que la famille WRIGHT, très répandue dans la Colonie Américaine, quitte notre région.

Veuillez agréer, Monsieur le Commissaire, l'expression de mes sentiments distingués.

LE MAIRE

Hirigoyen

 

Pau, le 14 aout 1937,

Le Commissaire Spécial,

A Monsieur le Préfet des Basses-Pyrénées (Cabinet)

Pau

J'ai pris connaissance de la requête de M.WRIGHT qui se plaint d'être incommodé par le bruit des avions survolant sa propriété de Brindos ,avoisinant l'aérodrome de Parme.

La lettre de M. le Maire de Biarritz et le rapport du Commissaire Divisionnaire d’Hendaye envisagent une solution identique, à savoir : l'aménagement d'un terrain école dans une autre région entre Tarnos et Labenne.

En attendant cette éventualité, il conviendrait, à mon avis, de veiller à la stricte exécution du décret du 19 mai 1928, complétant les articles 21 et 22 de la loi du 31 mai 1924, qui impose le survol des agglomérations à plus de 500 mètres ; cette hauteur minima a été également fixée par la circulaire ministérielle du 19 octobre 1920

Un arrêté préfectoral pourrait être pris pour préciser les dispositions du décret de la circulaire visés ci-dessus.

Commissariat spécial de police de Pau

 

Hendaye, le 18 aout 1937

Le Commissaire Divisionnaire

A Monsieur le Préfet des Basses-Pyrénées

PAU

Satisfaisant à la demande d'enquête que vous avez bien voulu m'adresser, relativement à la plainte, ci-jointe, de M.WRIGHT, propriétaire du château de Brindos, sur la gêne que lui cause la présence, à proximité de son domaine, de l'aérodrome de Biarritz-Parme.

J'ai l'honneur de vous faire connaître que, de l'enquête à laquelle s’est livré M. AUZERO, Commissaire Spécial de mon service, il résulte ce qui suit :

La propriété de M.WRIGHT, d’une étendue de 48 hectares, dans laquelle se trouve une maison d'habitation, est en effet contiguë à l'aérodrome de Parme. Elle est située au SUD.EST par rapport à ce dernier et en contrebas, dans un vallon au fond duquel se trouve à lac d'une superficie d'une dizaine d’hectares.

L’état de choses dont se plaint M.WRIGHT, ainsi que plusieurs propriétaires, notamment M.ETCHECOPARE, DOYHENARD, le prince russe NARASKIN etc… que j'ai visités, est pour eux une gêne   incontestable, mais la solution pour y remédier apparaît bien difficile à trouver.

L’activité de l'aérodrome à sensiblement augmenté depuis quelques mois, en raison surtout de la création par les « Ailes Bayonnaises » de la section d'aviation populaire destinée à former des pilotes. L'aéro club Basque, par l'intermédiaire de la Maison CAUDRON-RENAULT, exploite une pareille école ; mais, tandis que ce dernier groupement ne possède qu'un nombre infime d'élèves, la section d'aviation populaire en a de 15 à 20.

Sans l'animation qu'apportent au terrain ces écoles de pilotage, le seul trafic normal des avions de transport et de tourisme ne pourrait aucunement importuner les habitants des environs de l'aérodrome.

Il convient pourtant de remarquer que les plaintes n'émanent que des propriétés situées au SUD.EST du terrain. Les vents dominants étant ceux de NORD.EST, les pilotes sont obligés, pour l’atterrissage, de placer leur appareil contre le vent et, ainsi, de voler dans la direction SUD.EST NORD.OUEST, c'est à dire exactement au-dessus de la propriété de M.WRIGHT. D’autre part, ce survol, en descente, ne peut se faire qu'à faible altitude, la longueur du terrain d'aviation dans ce sens n'étant que d'environ 500 mètres.

On conçoit l'inconvénient que présente cette situation pour les habitants du vallon de Brindos, importunés assez tôt le matin et le soir jusqu'à la tombée de la nuit, par les vols d'essais des élèves pilotes qui, pendant plusieurs heures atterrissent toutes les 8 à 10 minutes. Le bruit des moteurs est certainement encore amplifié dans les parties les plus profondes du vallon survolé, ce qui est le cas pour M.WRIGHT, dont la maison est située au bord du lac.

En ce qui concerne les dangers auxquels fait allusion M.WRIGHT ,ils  existent évidemment mais pas plus qu'en tout autre endroit des environs du terrain. Le plaignant fait erreur en indiquant que quatre appareils sont tombés dans sa propriété, car il y en a eu que deux :

1° le 15 août 1936 celle d'un avion destiné aux rebelles espagnols, en flammes ;

2° le 13 octobre 1936, celle de l'élève pilote le sieur De Vicente.

Le problème ne parait guère soluble sans la suppression des deux écoles de pilotage. Les présidents des deux sociétés concurrentes, M.M.GALTIER, pour les « Ailes Bayonnaises » et De CROISEUIL pour l’A.C.B., déclarent ,comme d’ailleurs le Commandant de l’Aérodrome, qu’il n’est pas possible d’interdire le survol de la propriété de M.WRIGHT chaque fois que le vent souffle du Nord-Ouest. De même une consigne prescrivant de passer plus à droite ou plus à gauche de cette propriété ne peut être donnée, affirment-ils. Enfin, il n'est pas non plus possible aux pilotes d'augmenter l'altitude sans risquer d'avoir un accident du côté opposé de l'aérodrome.

Monsieur le maire de Biarritz, que j'ai vu au cours de mon enquête m'a fait parvenir la lecture ci-jointe, dans laquelle il estime un remède possible dans :

1° l'exécution des travaux prévus pour l'agrandissement de l'aérodrome ;

2° la création d'un autre terrain destiné à l'école de pilotage.

Je considère que seule la seconde de ces solutions apporterait le remède désiré, l’agrandissement de l'aérodrome vers le nord n'étant pas, à mon avis de nature à donner une satisfaction suffisante à M.WRIGHT. En ce qui concerne la création d'un nouveau terrain, les dirigeants des « Ailes Bayonnaises » ont, en effet, dans le but éviter les heurts qui sont fréquents entre cette société et l’A.C.B. envisagé la question de l'aménagement d'un tel terrain entre Tarnos et Labenne, pour la section d'aviation populaire. Mais, malheureusement, cette éventualité n’est encore qu’à l’état d'un vague projet dont la réalisation paraît très aléatoire, et menace d'être longue.

M.et Madame Wright n'habitent leur propriété que pendant la belle saison et durant celle-ci, ils s'absentent souvent. Arrivés en juin, ils sont allés à Cannes, puis en Angleterre. Ils n'occupent, d’autre part, en dehors d'une dizaine de jardiniers qui sont à l'année, qu'une domesticité d’une douzaine de personnes, engagée pour la saison et comprenant des étrangers.

Ils fréquentent assidument les casinos de Biarritz et rentrent généralement assez tard dans la nuit. Désireux de se reposer ensuite toute la matinée, ils ne le peuvent, étant réveillés dès 6 heures par les évolutions des avions école.

Il faut néanmoins reconnaître que ces évolutions constituent pour eux un trouble assez sérieux.

Il y a lieu toutefois de considérer pour ce qui concerne le cas particulier de ses propriétaires, qu’ils n’ont acquis leur domaine qu’en 1930 alors que l'aérodrome a été ouvert en 1921, à la suite des enquêtes régulières de « commodo et incommodo » et de l'expropriation pour de nombreuses parcelles de terrain.

L'établissement de l'aérodrome a d'ailleurs été reconnu d'utilité publique par décret du 11 juillet 1921.

Ils auraient dû se douter, en se rendant acquéreurs de ce domaine des inconvénients qui pourraient résulter pour l'avenir, de la proximité de ce terrain, appelé à prendre une importance de plus en plus grande.

La menace de M.WRIGHT de quitter Biarritz ne vise  certainement que la présente saison d'été, car il ne pourrait abandonner une telle propriété, merveilleusement entretenue, puisqu'il y occupe dix jardiniers .D'autre part, il ne pourrait  en projeter la vente dans les temps actuels.

Il est évident que la solution, qu'il n'exige immédiate, ne peut être obtenue ; et son départ normal de Biarritz devrait avoir lieu comme d'habitude en octobre.

Peut-être suffirait-il, devant les difficultés de la situation de lui faire espérer que, pour l'an prochain le remède aura été trouvé dans l'aménagement d'un terrain école dans une autre région. Toutes diligences pourraient être faites alors par l'Administration pour que soit hâtée cette réalisation, qui est certainement désirée par les dirigeants des « Ailes Bayonnaises ».

Le service normal de l'aérodrome de Biarritz- Parme en serait d'ailleurs facilité ; les leçons de pilotage ne pouvant que gêner les atterrissages des appareils des lignes régulières ou de tourisme. Les dangers que présentent pour ceux-ci, les avions-écoles, seraient en outre écartés.

Ci-joint une vue prise en avion, montrant très nettement l’emplacement de la propriété de M.WRIGHT par rapport à l’aérodrome.

Le Commissaire Divisionnaire

 

Copie à :

Monsieur le Sous-Préfet à Bayonne.

 

Pau, le 30 décembre 1938

Le Préfet des Basses-Pyrénées

A Monsieur le Sous-Préfet de Bayonne

 

M. le ministre de l’Air me communique la lettre d'un copie est ci-jointe émanant de M.Réginald WRIGHT, dont la propriété (Château du lac de Brindos )  se trouve à proximité de l'aérodrome de Biarritz-Bayonne-Anglet.

Pour différents motifs, l’intéressé se plaint de ce voisinage .

L’Administration Centrale a fait procéder par les services locaux à une enquête pour apprécier l'importance de la gêne que l'intéressé déclare subir de ce fait.

Afin de connaître tous les aspect de la question, j'ai l'honneur de vous prier de vouloir bien préciser quel est l'intérêt que peut présenter, au point de vue social et économique la présence d'un « riche résident » comme M.WRIGHT dans la région de Biarritz.

Le Préfet

 

Commissariat spécial Hendaye

Hendaye le 9 janvier 1939

Le Commissaire Divisionnaire de Police Spéciale

A Monsieur le Sous-Préfet

A Bayonne

 

En réponse à votre demande de renseignements en date du 31 décembre écoulé sur le nommé WRIGHT, propriétaire du Château du Lac à Brindos, j'ai l'honneur de vous faire connaître qu'il est incontestable que la présence de ce « riche résident » présente un intérêt très marqué, au point de vue social et économique pour la ville de Biarritz.

M.WRIGHT, qui occupe son château une grande partie de l'année avec sa famille, emploie une nombreuse domesticité, dont 7 jardiniers pendant toute l'année.

Il dépense, chez divers fournisseurs de la ville, plusieurs centaines de mille francs par an, et donne, dans son château, de nombreuses fêtes dont le produit est destiné intégralement à des œuvres de bienfaisance sociale et sociétés sportives de Biarritz.

Actuellement, son départ définitif de son château produirait une fâcheuse impression, et il est à peu près certain que d'autres propriétaires des environs pourraient suivre son exemple.

Sa requête paraît fondée et rend difficile la solution à adopter ; car il ne peut être question, pour faire plaisir à Mr.WRIGHT, de supprimer ou de déplacer l'aérodrome actuel de Biarritz-Parme- Anglet.

Etant donné qu'il existe un projet de transfèrement de l'école de pilotage des « Ailes Bayonnaises », de Parme à Tarnos, je crois qu'il y aurait intérêt, pour retenir Mr. WRIGHT à Brindos, de lui faire connaître que les autorités administratives françaises s'occupent activement de la réalisation du projet de transfèrement en question.

P/O Le Commissaire Divisionnaire

 

Pau,le 16 janvier 1939

Le Préfet des Basses-Pyrénées

A Monsieur le Ministre de l’Air

Direction de l’Aéronautique Civile et de l’Aviation populaire

26,Boulevard Victor,Paris (XV)

Extrait

 

(…) la présence de M.WRIGHT offre un intérêt incontestable pour la ville de Biarritz en raison des dépenses très élevées qui ‘y effectue ce résident et aussi des libéralités qu’il distribue généreusement aux œuvres sociales.

Dans ces conditions, il y aurait intérêt, semble-t-il à ne pas répondre à M.WRIGHT par une fin de non-recevoir pure et simple, mais au contraire en lui faisant ressortir que les autorités administratives françaises s'efforcent, sinon de supprimer, du moins d'atténuer dans une très large mesure les inconvénients dont il se plaint.

Le Préfet

 

Le 24 février 1939

Le Commandant de l’Aérodrome de Biarritz-Bayonne-Anglet

A Monsieur le Préfet des Basses-Pyrénées à Pau

(Commissariat Spécial)

 

Monsieur le Préfet,

À la suite des plaintes de Mr.Réginald WRIGHT ,habitant le Château de Brindos à Anglet, provoquées par les inconvénients résultants de son voisinage avec l'aérodrome de Biarritz-Anglet,j'ai reçu copie de la réponse qui lui a été adressée par Mr. le Directeur de l'Aéronautique Civile .Il y est fait mention  d'un projet de transfert à Tarnos de l'école de pilotage des « Ailes Bayonnaise ».

 Cette solution aurait été préconisée par vos services et comme celle-ci serait susceptible d'apporter une heureuse solution aux plaintes de Mr.WRIGHT ,je vous serais très obligé ,n'étant pas au courant de ce  transfert de bien vouloir me faire part des suggestions qui ont été faites par vos services à ce sujet.

Avec mes remerciements anticipés, je vous prie d'agréer, Monsieur le Préfet, l'expression de mes sentiments très respectueux .

Le Commandant de l' Aérodrome

 

Source:

Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques
Salle de lecture du site de Pau
Police 4 M Article 161

Articles du blog consacrés à Brindos 

Balsan contre Jacob à propos de la propriété de Brindos à Anglet 

Le domaine de Brindos (Anglet) et la villa Belza (Biarritz)  

31 mars 2014

Le bombardement de Biarritz du 27 mars 1944


Le Sud-Ouest La Presse mardi 28 mars 1944.












































 

 

Extraits du rapport définitif sur le bombardement de Biarritz  du 27 mars 1944

Pôle de Bayonne et du Pays Basque AD 64 sous la cote E dépôt Biarritz 4 H art 34


A) L'attaque et ses conséquences
          1° L'alerte et le bombardement
L'alerte a été donnée par les sirènes de Bayonne,d'Anglet,de Biarritz et de St-Jean-de-Luz,mises en action par l'Autorité allemande de l’Hôtel des Postes de Bayonne,le lundi 27 Mars à 14H24.
Le temps était très beau,l'atmosphère limpide.Une légère brise soufflait du Nord-Ouest.
A 14H30,apparaissent les premiers bombardiers,type forteresse volante américaine,quadri-moteur,volant à une altitude de 3.200 mètres.
          Une première vague,comprenant 45 bombardiers,franchit la cote vers la Barre à 14H.30,venant du Nord-Ouest,remonte l'Adour et disparait en direction Sud-Est vers Pau,sans avoir bombardé.
          Une deuxième vague de 22 avions venant de l'Ouest,franchit la côte à 14H.36 à hauteur de la Grande Plage,jette quelques chapelets de bombes sur les quartiers Lahouze,Chassin et sur le Centre Industriel,bombarde violemment Parme à son passage ,vire légèrement au Sud et disparait en direction du Sud-Est,après avoir laissé tomber plusieurs chapelets de bombes sur le territoire de la commune de Bassussarry.
          Une troisième vague de 14 bombardiers franchit à 14H.38 la côte au-dessus du Phare de Biarritz,se dirigeant vers Parme.Cette formation,paraissant ne pas avoir survolé exactement l'objectif,fait demi-tour sans avoir bombardé et pique en droite ligne vers l'embouchure de l'Adour pour disparaitre en direction du Nord-Ouest.
Un avion de cette formation paraissant s’être détaché du groupe,laissa tomber quelques bombes à St-Jean d'Anglet.
C'est cette même formation qui,quelques minutes plus tard ,reviendra sur l'objectif pour former la 5 e vague.
          Une quatrième vague de 9 bombardiers,venant de l'Ouest,franchit à 14H.41 la côte au dessus du Rocher de la Vierge,suivant approximativement le même trajet que la précédante, se dirigeant vers Parme.Elle est prise fortement à partie par la D.C.A. installée en divers points de la cote.
Au-dessus du Rocher de la VIERGE,un avion du groupe lance une fusée qui,en tourbillonnant,dégage une fumée blanche.
Des bombes commencent à ce moment à pleuvoir sur le quartier du Port-Vieux,distant de 3 KM.de l'aérodrome,arrosant littéralement le terrain sur une largeur de 250 à 280 mètres et sur une profondeur de 600 mètres environ entre la Plage du Port-Vieux,la Place Georges Clémenceau et la rue Victor Hugo.
Au-delà de cette ligne,des chapelets tombent encore aux abords de la Poste,au Jardin public,Place Pordelanne,sur la gare de Biarritz-Ville où plusieurs wagons de carburant sont incendiés (14 points de chute sur la gare) et une fois encore au Quartier Lahouze.
Un avion paraissant en difficulté en difficulté se détache de l'escadrille,se dirigeant vers le Nord.
Cette quatrième vague continue son vol vers Parme qu'elle bombarde au passage,atteignant des maisons et fermes situées à près de 1 Km. au delà de l'aérodrome.
          Une cinquième vague de 14 bombardiers,venant du Sud-Ouest,franchit la cote à 14H.43,se dirigeant droit vers l'aérodrome qu'elle bombarde violemment au passage,pour disparaître en direction du Nord-Est.
Les premières bombes tombent à 300 mètres en avant les limites de l'aérodrome,causant quelques dommages et les dernières à 800 mètres environ des limites Est du terrain.
Les vagues de bombardiers se sont,comme on le voit, succédées sans interruption de 14H30 à 14H45.Le bombardement de l'aérodrome et de ses abords a duré de 14H37 à 14H.45,soit 8 minutes,et celui de Biarritz a commencé à 14H.36 (Quartiers Lahouse et Chassin) pour se terminer à 14H.39 (Quartier du Port-Vieux,de la rue Gambetta et de la Gare du Midi.).
En fait,le bombardement du centre de Biarritz,au cours duquel 6 à 700 projectiles furent lancés,dura moins d'une minute et demie,couvrant le centre de la Ville d'une épaisse fumée noire qui se dissipa très rapidement.
D'après les constations faites,90 bombardiers ont donc survolé Biarritz,Anglet et Bayonne,à une altitude de 3200 mètres environ,accompagnés d'un nombre important de chasseurs à long rayon d'action,volant à très haute altitude et par moments seulement visibles à l’œil nu.

2° LES OBJECTIFS VISES.
L'objectif visé était l'aérodrome de Parme,situé à l'Est du centre de Biarritz,à cheval sur le territoire des communes d'Anglet et de Biarritz.Les limites de l'aérodrome sont à 2Km.seulement à vol d'oiseau du centre de la ville de Biarritz,ce qui représente ,à 500 Km.de vitesse horaire,moins de 15 secondes à un bombardier pour franchir la distance qui sépare la ville de l'objectif.Ce chiffre fait ressortir le danger que constitue pour les agglomérations urbaines,la proximité  d'objectifs militaires en cas d'attaque de ceux-ci,à haute altitude,par des formations importantes de bombardiers.
Comme nous l'avons vu,l'attaque fut dirigée contre l'aérodrome de Parme par 3 vagues successives de forteresses volantes,suivant deux directions légèrement différentes,à des altitudes variant de 3.000 à 3.500 mètres.L'objectif fut partiellement atteint,sans qu'il soit possible à nos services de donner des précisions sur l'intensité du bombardement et les dommages causés,l'accès de l'aérodrome et ses abords ayant été d'ailleurs interdit au personnel de la Défense passive par les Autorités occupantes.
La dispersion de part et d'autre de l'aérodrome dans le sens suivi par les premières vagues de bombardiers,fut de 600 mètres environ.Quelques bombes sont cependant lâchées par la 2e et la 4e vagues aux Quartiers Lahouze et Chassin,soit près de 1.000 mètres des limites de l'aérodrome.
C'est la 4e vague de 9 avions qui a causé des dégâts principalement sur les quartiers du centre de la Ville,sur une profondeur de 800 mètres environ,et une largeur variant de 200 à 280 mètres.
Le temps étant clair,il semble que ce bombardement de la ville,qui parait avoir été effectué par 3 ou 4 appareils au maximum,doit être imputé soit à une erreur,soit à un accident causé par les avions atteints par la D.C.A.
L'hypothèse d'un bombardement des ouvrages de défense côtière ne peut être retenue,étant donné la nature des bombes utilisées (pour la plupart bombes de 20 livres.)
Il en est de même de l'hypothèse d'une attaque des pièces de D.C.A. installées en divers points de la cote.L'escadrille a,en effet,suivi une direction absolument rectiligne de la pointe du Rocher de la Vierge à l'aérodrome de Parme,et aucun avion ne s'est détaché du groupe pour déverser ses chapelets de bombes sur les postes de D.C.A.
3° PROJECTILES UTILISES
Les projectiles utilisés sont des bombes américaines de 20 livres (9 Kg.) devant contenir environ 2 Kg d'explosifs.(...).
Ces bombes paraissent avoir été établies pour l'attaque des troupes en combat ou pour la destruction des avions au sol.
Leur effet,compte tenu de leur faible poids,est très efficace.Leur fragmentation est considérable.Les éclats les plus nombreux pèsent de 15 à 20 grammes,et leur vitesse doit être voisin de celle d'une balle de fusil au départ.
La pénétration des petits éclats est de 8 à 10 cm dans le béton,et de 2 à 3 cm dans les plaques de blindage d'acier de 17 cm d'épaisseur situées à 3 m.de l'impact.Leur puissance est telle que des éclats projetés à plus de 200 mètres du point de chute produisent encore des dégâts à cette distance. (...).
Indépendamment du danger que présentent les éclats,ces bombes ont,malgré leur faible charge d'explosifs,un effet de souffle qui a produit,au cours du bombardement du 27 mars,de très gros dégâts à l'intérieur des magasins et des habitations.
Il semble que des bombes d'un plus puissant calibre ont également été utilisées,des entonnoirs de 2m. de profondeur ayant été relevés en divers points du quartier du Port-Vieux et de la rue Gambetta.
N'ayant trouvé aucune trace intéressante de ces engins,nous ne sommes pas en mesure d'en donner la description.
Par ailleurs,à l'aérodrome,de nombreux trous de 0.20 de diamètre,de bombes non explosées ayant pénétré de 1.50dans le sol,ont été repérés.
4° RÉPARTITION ET INTENSITÉ DU BOMBARDEMENT
Trois zones ont été bombardées au cours de l'attaque du 27 mars 1944.
1) L'aérodrome de Parme et ses abords immédiats.
2) La gare de Biarritz-Ville et la Place Pordelanne.
3) Le quartier du Port-Vieux.
Quelques chapelets de bombes sont par ailleurs tombés en divers points des agglomérations de Biarritz et Anglet,faisant par endroit des victimes et causant des dommages:Quartier Lahouze et Centre Industriel,Parc d'Hiver,sur Biarritz;Quartier St-Jean près de l’Église,Quartier Sutar vers Bassussary.
Sur les quartiers du Port-Vieux de Biarritz,l'intensité du bombardement a été assez forte.Elle est beaucoup plus élevée aux abords immédiats de Parme.
Nos Services de Défense passive ont dénombré sur le territoire de Biarritz,en dehors de la zone de l'aérodrome ,154 porte-bombe correspondant à plus de 900 bombes.Tous ces engins ont été retrouvés dans un périmètre relativement réduit au Quartier St-Martin (...).
Nous estimons,dans ces conditions,que 3 à 400 bombes environ ont atteint le quartier du Port-Vieux,sur une superficie de 10 à 12 hectares,ce qui correspond à 30 bombes à l'hectare en moyenne,et 2 à 300 autres,les quartiers de la Gare,Pordelanne et Lahouze.
Aux abords de l'aérodrome,l'intensité du bombardement a été plus élevée et les points de chute peuvent être évalués à plus de 100 bombes à l'hectare.
Le pourcentage des engins non explosés est pratiquement nul au Quartier du Port-Vieux.Il est par contre élevé dans les quartiers plus éloignés du centre (30 à 75%).(...)
5° EFFETS SUR LES PERSONNES
Les bombes de 20 livres utilisées par les bombardiers américains ont eu des effets extrêmement meurtriers.
Des éclats très petits,certains de la dimension d'un noyau de cerise,ont provoqué à distance des blessures mortelles.
Plusieurs blessés,dont certains gravement frappés,ne se sont rendus compte de leur blessure qu'un certain temps après avoir été atteints.
Le nombre d'éclats était tel à une dizaine de mètres de l'impact,qu'il était absolument impossible d'y échapper.
Nous avons relevé sur des façades à 6 m,du point de chute,une densité de 3 à 400 éclats par mètre carré.
Ces bombes ne produisant pas d'entonnoirs,leur effet sur le sol est rasant.Il est vain dans ces conditions,de se coucher pour les éviter,à moins de pouvoir se placer dans une dépression,une tranchée,ou même un caniveau.
Les corps des victimes tuées à faible distance ont été littéralement déchiquetés.
La plupart des personnes atteintes avaient la figure et les vêtements recouverts d'une poussière noire.
Le souffle parait avoir causé la mort de plusieurs personnes.La plupart des victimes ont été touchées sur la voie publique ou dans les étages des immeubles.
Aucune cave,même non recensée,n'a été détruite.
De nombreuses personnes ont été blessées ,souvent grièvement par les éclats de glace projetés avec une violence inouïe sous l'effet du souffle au milieu de la rue.
6° EFFETS SUR LES IMMEUBLES
Le bombardement des quartiers du centre de la ville a produit sur les immeubles soit:
Leur destruction totale ou partielle par coups directs des bombes de petits calibres.
Le soufflage intérieur des cloisons,plafonds,etc et la mise en pièces du mobilier sous l'effet des bombes tombées à proximité immédiate.
Le bris des glaces et des vitrines et de la plupart des vitrages des fenêtres,à des distances de 100 mètres et plus des points de chute.
Le percement des maçonneries de faible épaisseur,des menuiseries,par la projection d'une multitude d'éclats à plusieurs dizaines de mètres de l'impact.
Des portails et des grilles en fer,des poteaux en béton armé ont été littéralement hachés et disloqués par les éclats provenant de bombes de petit calibre.
A titre d'indication,signalons que les montants en fer carré de 4 cm. d'épaisseur des grilles d'entrée au Casino Bellevue,ont été traversés par les éclats des bombes de 20 livres tandis qu'à l'établissement de bains du Port-Vieux,des poteaux en béton de 20/20 étaient entièrement dégarnis de ciment par les seuls éclats.
L’âme d'un rail de la voie ferrée de Biarritz-Ville a été traversée par les éclats à 5 m.de l'impact.
Sur une grande étendue,les couvertures en ardoise et en tuiles ont été arrachées et ont subi de gros dégâts sous l'effet du souffle.
Les terrasses ordinaires en béton armé ont été facilement traversées par les bombes de 20 livres.
Il convient de noter,d'autre part,que le gros œuvre des immeubles bien construits ont ,en général,résisté,tandis que la plupart des maisons entièrement détruites étaient,sous une apparence quelquefois moderne,de construction ancienne,bâties en moellons tendres et qui n'ont pu résister aux bombes de moyen et même de petit calibre.
7° BILAN DU BOMBARDEMENT
Le bilan du bombardement s'établit ainsi:
Tués:115 civils,dont:
Femmes:57.Hommes:54.Enfants:4.
Blessés grièvement hospitalisés:122 dont 33 sont décédés.
Blessés peu graves,soignés à leur domicile après opération ou pansement:107.
Le chiffre des blessés est certainement incomplet,un certain nombre de personnes soignées à leur domicile sans être passés aux postes de secours ne s'étant pas fait connaitre ,malgré les avis insérés dans la presse à cet effet.
          Immeubles.
Entièrement détruits.21
Sérieusement endommagés et inhabitables (de 50 à 75%).59
Partiellement endommagés (25%).46
Légèrement endommagés .249
Total:375
Nombre de personnes sinistrées,sans abri.1200
Le bombardement du 27 mars s'étant produit un lundi ,jour de fermeture des magasins,à une heure où le quartier du Port-Vieux est pratiquement désert,on doit à cette circonstance de ne pas déplorer un nombre de victimes encore plus élevé.
Il convient également de signaler que les établissements scolaires Jules Ferry qui groupaient plus de 800 enfants,entourés de toute part par les bombes,ont été miraculeusement épargnés.
(...)
SERVICE D'ORDRE
Dès la fin du bombardement,les équipes de police étaient dirigées,par les soins du Commissaire de Police de Biarritz,sur les lieux sinistrés,pour assurer le service d'ordre et la surveillance des immeubles détruits.Des barrages étaient immédiatement établis pour interdire l'accès des quartiers bombardés,en vue de faciliter les opérations de sauvetage et d'éviter le pillage.
La Police d’État de Biarritz fut immédiatement renforcée par la Police Municipale (20 unités) et dans le courant de l'après-midi du 27 mars,par 6 gardiens de la Paix de la Police d’État de Bayonne et 6 Agents de police du Boucau.
La Brigade de Gendarmerie de Biarritz se rendit également dans les quartiers sinistrés du Port-Vieux pour coopérer à la surveillance des immeubles.
La Police départementale de D.P (NDLR Défense Passive),recrutée dans les villes de la cote,ne donna pas les résultats escomptés.Elle n'arriva sur les lieux qu'avec un grand retard et avec des effectifs squelettiques.
Le Corps de Police de D.P. urbaine n'étant pas encore organisé ne fonctionna qu'imparfaitement,mais fut aussitôt remplacé par des pompiers de D.P et peu après par les membres des équipes de Jeunesse.
Le lendemain,la Police de Biarritz recevait en renfort 15 agents de la Police d’État de Bordeaux,et le surlendemain,15 de plus.
Grâce à ces concours extérieurs,la surveillance des secteurs détruits put être assuré dans de bonnes conditions,et tout acte de pillage fut ainsi évité.
(...)
La Police d’État,en collaboration avec la Croix Rouge et la Défense passive,assura dès la fin de l'après-midi ,dans la nuit du 27 au 28 et dans la journée qui suivit,la garde de la Chapelle ardente,l'identification des corps des victimes et le contrôle de la mise en bière.
Elle fut également chargée d'assurer le Service d'ordre au cours des obsèques des victimes qui eurent lieu au Jardin public de Biarritz,le jeudi 30 mars 1944,au milieu d'une énorme affluence.








































SERVICE SANITAIRE
a) Les premiers secours
Les quartiers du Port-Vieux et du Centre faisant partie du 3e secteur,ce fut le poste de secours d'Hélianthe,installé dans la partie Nord des sous-sols de l'établissement,qui eut la plus lourde charge à assumer,à la suite du bombardement du 27 mars.
Le nombre des blessés qui furent transportés à ce poste de secours fut de 120.
Le poste de secours du 2e secteur,fonctionnant au sous-sol de la Maison maternelle,reçut,de son coté,76 blessés de la Gare du Midi,de la Place Pordelanne et du quartier Lahouze.
Le poste de secours des Thermes Salins,3e secteur,qui ne fut pas intéressé par le bombardement,ne reçut que 7 blessés.
La plupart des médecins se sont rendus à leur poste dès le début de l'alerte.A noter cependant,qu'un certain nombre d'entre eux n'ont quitté leur domicile qu'après avoir entendu les premières explosions.D'autres,se basant sur des consignes périmées,ont attendu à leur domicile que l'on fasse appel à leur concours.
Les brancardiers et infirmiers ont,dans l'ensemble,rejoint leur poste dès le signal d'alerte.Un certain nombre a dû  traverser les zones bombardées au plus fort de l'attaque.Plusieurs ont été tués ou blessés avant d'atteindre le poste de secours d'Hélianthe.
Avant même que les bombardiers n'aient disparu à l'horizon,les équipes de brancardiers secouristes partaient des postes de secours des 2e et 3e secteurs à la recherche des blessés.
De leur coté,les équipes d'ilots organisaient immédiatement le sauvetage des victimes avec l'aide de volontaires.
Dans l'ensemble,le ramassage des blessés s'est effectué convenablement et avec célérité.Tous les blessés qui devaient l’être ont été munis de garrots.
Une heure environ après le bombardement,tous les blessés avaient été retirés des décombres et transportés aux postes de secours.
(...)
Évacuation des blessés
l'évacuation des blessés a été rapide,grâce au nombre de véhicules de transport réquisitionnés.Malheureusement,par suite de la pénurie d'ambulances,la plupart des blessés ont dû
être transportés dans des camions et camionnettes vers les Centres hospitaliers.
b) Hospitalisation.
Les villes de Biarritz et d'Anglet étant,seules,atteintes par le bombardement,la Direction intercommunale de Biarritz fit appel,comme le prévoit le plan de la Défense passive,dès les premières heures de l'après-midi,à la Direction départementale,en vue de l'envoi à Biarritz d'équipes chirurgicales de renfort pouvant opérer à la clinique Leroy de Biarritz et éventuellement dans la salle de pansement de la Maison de Secours.
(...)
Un chirurgien de Biarritz,absent ce jour-là de la commune fit défaut,mais put être remplacé à la Maison de secours pour les opérations de 2e et 3e urgence par un médecin de la Colonie Espagnole de Biarritz.
La répartition des blessés graves du soir du 27 mars dans les divers centres d'hospitalisation de Biarritz et des communes voisines s'établissait ainsi:
Maison de Secours 37
Hôpital de Bayonne 45
Clinique Leroy à Biarritz 7
Clinique Grené de Bayonne 4
Clinique Lafourcade de Bayonne 20
Clinique Delay à Bayonne 5
Clinique Darricau à St-Jean-de-Luz 4
Total 122
sur lesquels 33 décès furent enregistrés.
(...)
III.Déblaiement des voies publiques et mesures de sécurité.
Le sauvetage des victimes ensevelies sous les décombres ayant été rapidement effectués par les équipes de déblaiement de D.P. constituées,comme nous l'avons vu,en majorité par les cantonniers et ouvriers de la Ville,ces mêmes équipes commencent le soir même le dégagement sommaire des voies publiques des quartiers sinistrés.
Le mardi 28 mars à midi,les voies et artères principales étaient livrées à la circulation..
Dès l'après-midi du 28,les Services des Ponts et Chaussées en collaboration étroite avec les Services techniques Municipaux,entreprirent avec les équipes de cantonniers de Bayonne,de Salies,de Saint-Jean-Pied-de-Port et d'Orthez,le déblaiement méthodique des voies publiques et la démolition des immeubles menaçant ruine.
Ce travail a nécessité l'utilisation ,pendant une durée moyenne de 20 jours,de 90 cantonniers des Ponts et Chaussées et ouvriers Municipaux répartis en 5 groupes et disposant de 8 camions à bennes.
Parallèlement au déblaiement des voies publiques il était procédé au dégagement du mobilier des immeubles endommagés et au déménagement des sinistrés dans les logements réquisitionnés à leur intention.
(...)
Près de 300 déménagements,certains très importants ,ont ainsi été effectués.Cette opération a nécessité l'emploi,pendant 10 jours,de 3 à 400 jeunes gens des établissements scolaires placés sous l'autorité du Délégué à la Jeunesse,ainsi que des équipes de jeunesse de Mouguerre,de Biarritz et de Bayonne.
(...)
Biarritz ,le 23 avril 1944
La Direction de la Défense passive intercommunale
M.Delord Georges,Ingénieur de la Ville Directeur Interurbain
M.Sombrun Fernand,Chef de sécurité locale de Biarritz
M.le Docteur Mercier des Rochettes Directeur technique sanitaire Biarritz-Anglet.
M.Puyade,Chef de sécurité locale d'Anglet.


Rapport dactylographié, 46 pages.,consultable au Pôle de Bayonne et du Pays Basque AD 64 sous la cote E dépôt Biarritz 4 H art 34.
On trouvera notamment à l'intérieur de ce fonds :
  • liste d'immeubles sinistrés après le bombardement indiquant la rue,le nom de la maison,le propriétaire,les éléments du cadastre,
  • Immeubles menaçant ruine,
  • Immeubles interdits à l'accès des sinistrés,

  • Des liste des victimes (avec les adresses). Attention,il y a parfois des détails susceptibles de heurter les sensibilités.
  • Proposition du chanteur André Dassary en faveur des sinistrés
  • Documents divers
  • Déclarations faites par les sinistrés.

Pour en savoir davantage

Les Archives Départementales des Pyrénées-Atlantiques mettent en ligne  un dossier pédagogique
Mémoire de Guerre 1936 1939 1945 Les bombardements

Les Archives Départementales des Landes (AD 40) à Mont-de-Marsan  disposent également d'archives sur Biarritz pendant l'occupation allemande.

Les registres de décès de l'année 1944 des villes de Biarritz,Anglet,Bayonne.( Services d’État civil )





































Décès survenu à Biarritz le 27 mars ,transcrit à Bayonne le 21 mai 1944






































Quelques victimes du bombardement du 27 mars 1944 ont reçu la mention "Mort pour la France"
Des militaires et des civils .
Sur les conditions et les modalités d'attribution de la mention "Mort pour la France" voir la fiche pdf de l' Office National des Anciens Combattants et victimes de guerre - ONAC.A retenir,dans ce domaine,l'absence de forclusion.


Sur la Défense Passive (D.P.)

Manuel officiel rédigé par les services de la Défense et de l’Éducation Nationales
Manuel officiel élémentaire de défense passive contre les attaques aériennes.
Illustrations de Marcel JeanJean peintre du département de l'Air
Hachette
1939-1940
Document acheté à un bouquiniste de Bayonne.