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29 septembre 2022

Revenu de déportation, Pierre Louis Giret fugitif jamais rattrapé

Pierre Louis Giret est né le 29 février 1916 à Vielle-Saint-Girons petite commune située sur la côte Landaise . Instituteur, militant du parti communiste légal puis clandestin. Il a été condamné par contumace aux travaux forcés à perpétuité le 27 mars 1942 par le tribunal militaire de Toulouse* pour « des faits d’activité communiste et détention de matériel de diffusion ». Il est arrêté le 25 mai suivant à son domicile 8, rue du Taillan à Bordeaux, à la suite de la capture de Jean André Sedze-Hôo. Ce dernier sera fusillé le 21 septembre 1942. Giret s’échappe ou est libéré le 30 mai, mais est repris le 27 juillet 1942, 125 rue des Terres de Bordes à Bordeaux. Il est mêlé à la brigade du commissaire Poinsot et la Sipo-SD de Bordeaux dans des opérations répressives à l’encontre des organisations communistes dans les départements de Charente-Maritime, Gironde, Landes et dans la partie occupée des Basses-Pyrénées. Plusieurs sympathisants et militants communistes connus ou inconnus de Giret sont identifiés, arrêtés, emprisonnés au fort du Hâ (Bordeaux) torturés, fusillés au camp de Souge (33) ou déportés.

Début 1943, les services de police ont des doutes sur la loyauté de leur indicateur itinérant.Il est à son tour emprisonné puis déporté à Mauthausen (Autriche). Rapatrié vers la région parisienne, il s’esquive. Condamné par contumace à la peine de mort par la Cour de Justice de Bordeaux le 12 janvier 1946, en fuite, jamais rattrapé, il décèdera dans un lit d’hôpital de Perpignan le 8 aout 1985.

Les publications consacrées au parcours de Pierre Louis Giret se comptent sur les doigts des deux mains.L’après-trahisons n’a guère été examiné. Le but de ce billet, provisoire,est d’apporter quelques éclaircissements sourcés.

*179/ARM/SGA/DAJ/DAPM/DCAJM_Dépot central d'archives de la justice militaire_ Fonds inaccesible pour une raison sanitaire et pour une durée indéterminée.

 

Présentation chronologique

 25 décembre 1942, Compte rendu écrit d’« Arlette » militante communiste rapportant une rencontre avec  « Albert » dont elle ignore qu’il s’agit de Giret .

13 janvier 1943, Assassinat à Bordeaux, d’André Jean Piquet complice de Giret

6 février 1943,Audition par le commissaire Poinsot de Giret détenu au fort du Hâ à propos
du compte-rendu d’Arlette

8 avril 1943, Lettre de Giret à la patronne du restaurant bayonnais La femme sans Tête

16 avril 1943, Giret emprisonné au fort de Romainville (93)

Juin 1943 dénoncé sur la Radio de Londres

27 aout 1943, déportation vers Mauthausen

Décembre 1943, L’ « Adour Libre », voici quelques traitres….dont le couple Giret,

Fin aout 1944, Libération de la Côte basque, des Landes, de Bordeaux. Poursuite des combats dans l’estuaire de la Garonne.

 

5 mai 1945, L’armée américaine libère le camp de concentration de Mauthausen

19 mai 1945, Rapatriement par avion

Juin 1945, Ouverture d’une enquête la Brigade de Surveillance du Territoire de Bordeaux

14 aout 1945 Note de police relative à des « confidences » de Giret signalées par un déporté, François Bonizec

25 aout 1945 Mandat d’arrêt

 

12 janvier 1946, Condamnation par contumace à la peine de mort par la Cour de Justice de Bordeaux

 

Mai 1955, Publication dans le bulletin de Mauthausen d’un témoignage cosigné par un dénommé Pierre Giret, professeur à Arc-sur-l’Adour _sic_ (Landes)

 

2 octobre 1965 décès à Dax de Pierre Giret père

13 janvier 1966, prescription de la condamnation à mort de Giret

 

23 janvier 1974, mention marginale de décès de Marie Louise Laborde mère de Pierre Louis Giret par le greffe du tribunal de Dax

20 aout 1986 , mention marginale de décès de Pierre Louis Giret par le greffe du tribunal de Dax

 
  

Décembre 1942 - 6 février 1943

Dans un rapport écrit du 24 décembre 1942 à usage interne du parti communiste, « Arlette » rend compte d’une rencontre avec un inconnu qui s’est présenté sous le pseudonyme d’Albert. Il s’agit de Giret. La conversation s’est déroulée dans un café à Saintes (Charente-Maritime). Le rapport tombera début 1943 entre les mains des polices allemandes et françaises.

(…) je la trouve accompagnée d’un homme. Je suis bien perplexe mais elle s'avance directement. C’est un camarade sorti de prison qui cherche le contact avec le parti _ayant des choses importantes à communiquer. (Je m'informe s'il s'agit de Vincent non).

VINCENT Ferdinand né le 30 mai 1908 à Charzais en Vendée, fusillé le 28 juillet 1949 à Pessac (33). Militant communiste arrêté le 28 juillet 1942 _feuillet N°7 du « registre d’écrou » de la brigade Poinsot  _ passé  au service de l’ennemi . René Terrisse dans son ouvrage A la botte de l’occupant retrace son itinéraire.

 Je demande à ce « camarade » de se présenter_ nom de militant_ région responsabilité et lui dit de bien vouloir établir un rapport écrit lui en indiquant les différents points. Il s’y refuse prétextant la crainte que se rapporte tombe entre les mains des allemands_ qu'il a déjà passé pas la répression et que « forcément ceux qui tombent entre leurs mains parlent « _(Je remarque en passant que c'est faux, seuls les lâches parlent_ Ah bon me dit-il ils ont tous parlé. Je réfute etc)

J'insiste mais vainement ; son refus est formel. Il ne veut pas exposer sa femme et son gosse à des représailles certaines. Avant de faire quoi que ce soit il les voudrait à l'abri_ mais il voudrait aussi savoir ce que le parti faire de lui _il est prêt, prétend-il à rendre tous les services qu'on voudra.

Je lui fais observer que le parti justement pour prendre une décision a besoin d'être informé d'une façon très exacte et précise _seul un rapport détaillé de sa part fournira ses précisions.

Insistance inutile. Voici ce que j’ai retenu d’essentiel dans cette conversation que nous avons eue.

Il s'agit d'un nommé Albert originaire de la 4, responsable technique de la 3, arrêté le 5 juin sur dénonciation d'Annie ,évadé puis repris, libéré par les Allemands fin août sur intervention de son frère qui touche de près Laval. 

 A quelle condition as-tu été relâché ?

A condition que je travaille pour eux

Quel genre de travail ?

Je les conduis, je les guide

Tu es chauffeur simplement ?

Non je les aide, je débrouille les affaires

En somme tu es au service de la Gestapo ?

Ici une légère hésitation puis il me dit

Eh bien oui ! N’ayons pas peur des mots ; je travaille avec la Gestapo(sa femme et lui avec son gosse habitent à Bordeaux une maison gardée par des Allemands)

Il a fallu que tu donnes des gages pour être libéré ?

Oui

Lesquels ?

J’ai dû donner les planques que je connaissais dans la 3

Et tu es ainsi responsable des arrestations de ces gens ?

Non ? ils étaient déjà arrêtés du fait d’Annie _ ajout probable par un policier, du  nom de femme mariée et de son prénom. _

Il prétend occuper une place très importante qui lui permettrait de fournir des renseignements précieux par exemple sur Vincent.

Vincent est un mouchard_ il ne s'est jamais évadé. Je connais tous les détails. Il essaie de reprendre contact pour donner tous les camarades. Il transmet des rapports aux allemands.

(…) je peux lui trouver une planque j'ai encore de bons camarades (..)Seulement avant il faudrait que Vincent ait disparu. (Je veux bien me charger de ce travail) Si Gisèle part avant ,on pourrait me soupçonner (…)

Il sait encore bien des choses dit il concernant la 3-4-et 5 mais il voudrait avant avoir une entrevue avec quelqu'un du centre pour savoir ce qu'on veut faire de lui (cela le hante).

Il est au courant des arrestations 48 h à l'avance (…).

Il gonfle l'importance de son rôle. L’histoire de la Gestapo prête à nous arrêter sur un geste de lui était je crois bien grossier. C’est un individu qui a à notre égard des torts beaucoup plus grave sans doute qu'il ne l’avoue. Mais il sait quel châtiment on lui réserve il voit l'heure s’en avancer et il veut s’assurer une garantie.

La preuve c'est l'incident qu’il m’a raconté.

L’autre jour deux hommes se sont présentés chez moi et ont demandé Albert. Je n'étais pas là. Je crois que ce sont deux camarades qui venaient me descendre. Évidemment ceux qui me rencontrent avec des Allemands ne doivent pas comprendre !!! (On le conçoit).

Je me suis empressée d'appuyer et de lui dire qu'en effet s'il voulait éviter ce risque il était temps qu'il nous donne des gages sérieux.

Je n'ai senti chez lui aucun regret de son attitude devant la police_ à peine une gêne quand je lui ai posé des questions précises.

Ce n'est pas le désir de réparer qui le guide - mais (dans la mesure où ses offres sont sincères) la peur du sort que nous lui réservons.(...)

Source:AD 33 _17 W Article 88 dossier Pierre Louis Giret 

 Giret emprisonné au fort du Hâ, est interrogé le  6 février 1943 par le commissaire Poinsot.

« Depuis que j'ai été libéré, je m'étais toujours efforcé d'apporter dans l'exécution des missions qui m'étaient confiées une entière loyauté, animé que j'étais de sentiments sincèrement anti-communistes et aussi de reconnaissance pour la générosité qui m'avait été témoignée.

Bien que mes sentiments n'aient, à aucun moment changé, je dois reconnaître que j'ai eu par la suite de l'attitude hostile de ma femme, qui me reprochait sans cesse mon revirement le désir de lui démontrer qu'il n'y avait rien à attendre du Parti communiste, et pour ce faire j'ai tenté de renouer avec ce dernier.

« Je reconnais qu'effectivement j'ai pris contact en Charente, d’abord avec Gisèle puis avec Arlette et qu’à la faveur de ces rencontres je suis sorti du rôle qui m'était imparti.

Mon but était d'attirer Arlette et un autre responsable plus important à un rendez-vous où je pourrais les faire arrêter.

Il est exact que j’ai mis Gisèle en garde contre l’éventualité d’une arrestation, particularité qui peut paraitre en contradiction avec ce que je viens de vous déclarer par ailleurs.

Par contre, il y a dans le rapport d’Arlette des exagérations et des mensonges, il est faux par exemple que je me sois offert à exécuter moi-même VINCENT, il n’a pas été question entre Arlette et moi de la disparition de VINCENT,(…).

Source:AD 33 _17 W Article 88 dossier Pierre Louis Giret

Quel crédit accorder à cette déposition ? Coïncidence ou non, André Jean Piquet, un transfuge communiste, qui a fait équipe avec Giret a été assassiné au petit matin du 13 janvier 1943 en sortant de son domicile à Bordeaux.

André Jean Piquet né Bordeaux le 6 octobre 1912 , ajusteur mécanicien, domicilié 27 rue Châteauneuf ,décédé le 13 janvier 1943 ,1 rue Jean Burguet Etat civil Bordeaux Acte de décès N°77

Acte de naissance Archives Bordeaux Métropole BORDEAUX 1 E 416 - Registre des actes de naissance de Bordeaux, section 1, 1912 - 1912 Acte N°840 Vue 149/206

 

 

Bordeaux 8 avril 1943

 Lettre de Giret adressée à la patronne du restaurant bayonnais « La Femme sans tête »

Je comptais revenir à Bayonne mais il n'en est plus question puisque au contraire je vais aller quelques jours en Espagne.

En cas  de ne pouvoir m'arrêter à Bayonne je vous prie de m'envoyer ma note ici afin que je vous régle par mandat.(…)

Je veux aussi vous demander si vous ne pourriez pas envoyer quelques oranges à mon patron c'est pour sa fillette de 8 mois qui est malade. Je lui ai promis de lui en trouver et je voudrais bien que vous me rendiez ce service. Voici l’adresse Monsieur Poinsot Commissaire Spécial  2 bis impasse victoire américaine Bordeaux  (..)

Mr Pierre Giret
13 rue Tustal _ Bordeaux

Source:AD 33 _17 W Article 88 dossier Pierre Louis Giret

Giret est détenu au fort de Romainville (93) du 16 avril au 23 aout 1943 puis déporté à Mauthausen (Autriche) le 27 aout suivant.

Source:Amicale de Mauthausen-Troisième monument-Fiche déporté Giret Pierre matricule 34531

 

16 juin 1943  Radio Londres

L’inspecteur de police (résistant) André (Jeanne)-Bouillar ,rend compte à son hiérarchique de Mont-de-Marsan, une émission de Radio Londres du 16 juin 1943,vers 22h10, dans laquelle « le cas de Giret était cité en exemple de provocations policières. ». Et de préciser dans sa note  qu’il s’agit de Giret Pierre ,Louis, Jean, Maxime, né le 13 juin 1908 à Léon. La confusion entre les deux frères Giret a été commise à quel niveau : dans l’envoi des renseignements à Radio Londres ou dans le compte rendu d’André Jeanne- Bouillar ?

Source AD 40 _283 W 56

 

Décembre 1943

L’Adour Libre N°7 Organe du Front National Basco-Béarnais

PATRIOTES DE L'ADOUR

VOICI QUELQUES TRAITRES

POINSSOT ,commissaire spécial attaché à la police régionale de Bordeaux et son adjoint LAFFARGUE

GIRET,et sa femme MARIE-JEANNE,traitres et indicateurs à la solde de POINSSOT et de la Gestapo.Ex instituteur bien connu à Bordeaux,Biarritz,Bayonne et dans les Landes.

L’Adour Libre_https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k7620803d


Document en libre téléchargement : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k7620803d/f2.item

 

Après Mauthausen

19 mai 1945

Libéré de Mauthausen Gusen le 5 mai , Giret  selon André Curculosse aurait été rapatrié de Mathausen dans le même avion qu’André ARLAS de Tarnos. Les deux hommes se connaissaient. Arlas aurait alerté les autorités à son arrivée à l’hôtel Lutetia à Paris, mais Giret a disparu. Sur sa petite fiche conservée par la DAVCC _SHD Caen_cote AC 401073 , deux adresses sont mentionnées :

Route de Mestade Aire s/Adour

88 rue Michel Ange Paris XVI

 

L’instruction judiciaire

 

Juin 1945

En juin 1945 une enquête est ouverte par  la Brigade de Surveillance du Territoire de  Bordeaux sur les agissements de Giret .Un mandat d’arrêt est décerné  le 25 aout 1945.

 

14 aout 1945

Nulle trace d’un signalement d’André Arlas dans le dossier d’instruction Giret  .En revanche, deux inspecteurs de police de la Brigade de Surveillance du territoire rapportent dans une note du 14 aout 1945 « que des renseignements recueillis le nommé BONIZEC François, matricule 38.729 venant de Mauthausen (Allemagne-Sic-) demeurant 26 rue Pegoud au Drancy, a déclaré que GIRET Pierre, instituteur à Bordeaux ,a travaillé pour la Gestapo de Bordeaux, comme indicateur et a dénoncé tous les groupes de résistance de la région des Landes. GIRET Pierre lui a avoué les faits à Vienne au mois de juillet 1944,en présence de Mr LANIDON originaire de Quimper. »  

 Bonizec François conseiller municipal communiste de Drancy (93) ; volontaire en Espagne républicaine, selon la notice biographique du Maitron

 

Déposition d’Albert Morillon 13 09 1945 (…)  malgré nos désirs à tous de nous assurer de la personne de Giret  au moment de notre libération, celui-ci a réussi à tromper notre surveillance et à venir en avion jusqu'à Paris. Depuis j'ignore totalement le refuge de Giret. Je dois ajouter que Giret  pourrait  très bien se trouver en Espagne parlant d'une façon parfaite la langue espagnole.Un camarade de captivité de nationalité espagnole du nom de Fxxx Sauveur ,chez Monsieur Bxx à Balleau de Cerdagne - Pallau-de-Cerdagne-(Pyrénées-Orientales) pourrait peut-être donner des renseignements utiles sur Pierre Giret et sur son refuge.-

Source:AD 33 _17 W Article 88 dossier Pierre Louis Giret 


Mai 1955

   

Dans le bulletin de l’Amicale de Mauthausen  ,numéro 45,mai 1955,à la page 2 ,est publié un témoignage intitulé Kommando de Florisdorf. Trois anciens déportés dont un dénommé Pierre Giret, professeur, Arc-sur-l’Adour (sic) (Landes) ont cosigné ce texte. Les recherches n’ont pas permis de retrouver un docteur Paul Humbert âgé d’une cinquantaine d’années ni le domicile à Pelzin par Figeac.

 

Page 2 du bulletin Amicale de Mauthausen

Page 2 A la Libération les déportés témoignent

Kommando de Florisdorf

Le 9 avril 1945, lors de l’évacuation du kommando par suite de l’avance russe, une colonne de prisonniers se dirigeant du coté de Steyrville dont elle était éloignée de 2 kilomètres environ, trois Français et un Belge poussaient la voiture d’allègement. Un Kapoführer, sous-officier de la marine de guerre entra en conversation avec le docteur HUMBERT Paul, domicilié à Pelzin, par Figeac (Lot), qui lui demanda de faire partie de l’équipe qui poussait la charrette de l’infirmerie. HUMBERT, âgé de cinquante ans, était assez faible, cependant en bonne condition physique. Le Kapo le fait sortir de la colonne, l’emmène à la voiture que Humbert se met à pousser après avoir déposé ses couvertures sur celles des autres camarades. Pendant ce temps, le Kommandoführer va chercher l’équipe des tueurs qui s’emparent brutalement de Humbert, le mettant sur le bas-côté de la route à coups de matraque et le visant avec un pistolet. Humbert tenta de résister et se débattit mais les coups de gourdin le réduisirent vite à l’impuissance et il fut achevé à coups de révolver en pleine tête. Le cadavre resta au bord de la route.

Le Kapo ne cessa de brutaliser les prisonniers tout le long du voyage. Ce serait un Alsacien.

Signé

Emile P.-T ,La Croix-de-Touraine (Indre-et-Loire)

Pierre Giret, professeur, Arc-sur-l’Adour (sic) (Landes)

Louis Chauvanel chauffeur,157 ,Quartier-Neuf, Fraize (Vosges)

 

Page 2 du bulletin de l'Amicale de Mauthausen mai 1955

 

 

 

 

 

 

 
 
 
 
 
Le site internet Arolsen Archives a mis en ligne un document présentant quelques similitudes avec le témoignage ci-dessus.Il est fait mention d'un Pierre Giret sans élément certain d'identification avec l'ancien instituteur landais.
Ligue Luxembourgeoise des Prisonniers et Déportés Politiques
Luxembourg 02 04 1946

2 octobre 1965

Décès à Dax de Pierre Giret, père.

Mention marginale de décès inscrite sur l'acte de naissance du 23 juillet 1885.
Source:AD 40_Dax Naissances 1884 1886 4 E 88/100Acte N°105 Vue 89:171

13 janvier 1966

Prescription de la condamnation à mort de Pierre Louis Giret

 

16 janvier 1974

Marie Louise Laborde est décèdée le 16 janvier 1974 à Perpignan. (Source mairie de Perpignan acte de décès N°68 LABORDE veuve Giret). Le domicile de la défunte, 5 rue de La Manche , se situe à moins de deux cents mètres  de la  rue de la main de fer  à Perpignan, adresse professionnelle  de Raymonde Axxx qui selon André Curculosse aurait été  la concubine de Giret

Archives départementales des Landes
Téthieu 1863 1889 4 E 315/24-27 _Acte N°7 Vue 168/595
 
 
 
 
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

8 aout 1985

Le huit aout mil neuf cent quatre-vingt-cinq, à neuf heures, est décédé Avenue du Languedoc : Pierre ,Louis GIRET, né à VIEILLE SAINT GIRONS  (Landes) ,le vingt-neuf février mil neuf cent seize, retraité , domicilié à MONTAURIOL (Pyrénées-Orientales) ,Mas Anglade,

Fils de : Pierre GIRET,

Et de Marie-Louise LABORDE

Divorcé de : Marie-Jeanne SAPHORE

Dressé le huit aout mil neuf cent quatre-vingt-cinq ,etc.

Source : Mairie de Perpignan acte de décès N°1459                             

 

Pierre Louis Giret avait 

Un frère ,Pierre Louis Jean Maxime, en famille Jean , né le 13 juin 1908 à Léon (40).Décédé le 15 février 2001 à Grasse (06)

Sources :
AD 40_ Léon 1894 1913 4 E 150/31 vue 182/278
AD 40_ Recensement de population _Vielle-Saint-Girons 1921 6 M 170 vue 2/16
Dossier résistant Forces Françaises de l’Intérieur (FFI) Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 258519 (non consulté).
Fichier des décès INSEE


Une soeur ,Jeanne Suzanne, en famille Suzanne, née le 14 novembre 1910 à Léon, décédée le 25 avril 2007 à Biarritz (64). Elle épousera un magistrat qui appartiendra aux F  


Sources :
AD 40 _ Léon 1894 1913 4 E 150/31 vue 219/278 AD 40_ Recensement de population _Vielle-Saint-Girons 1921 6 M 170 vue 2/16

 

 
A l’inverse de ses complices policiers,Pierre Napoléon Poinsot, André Celerier, René Evrard, Jean-Marie Tournadour et de l’ancien communiste Ferdinand Vincent ,Pierre Louis Giret a échappé au peleton d'éxécution.Où s'est-il caché de mai 1945 à janvier 1966?En France?En Espagne?Avec quelles ressources financières ?Questions encore sans réponses à ce jour.


 

Orientations bibliographiques  

Les travaux pionniers de René Terrisse

Bordeaux 1940-1944

Librairie Académique Perrin,1993

ISBN 2-262-00991-0

Comporte un index des noms de personnes .

 

A la botte de l’occupant Itinéraires de cinq collaborateurs

Un  chapitre est dédié à Ferdinand Vincent, transfuge , agent N°156 de la SIPO-SD de Bordeaux, fusillé le 28 juillet 1949 à Pessac (33).

Editions Aubéron,Bordeaux,1998

ISBN 2-908650-82-7

Comporte un index des noms de personnes

 

Face aux pelotons nazis Souge, le Mont Valérien du bordelais

Editions Aubéron,2000

ISBN 2-84498-010-4

L’ouvrage ne comporte pas d’index des noms de personnes mais une liste alphabétique des 257 fusillés de Souge avec les dates d’exécution.

 



Sous la direction de Jean-Pierre Koscielniak et Philippe Souleau
Vichy en Aquitaine
Contribution de Philippe Souleau : De l’exclusion à la déportation : les politiques répressives et ses acteurs en Gironde occupée.
Les Editions de l’Atelier/Editions Ouvrières, Paris,2011
ISBN 978-2-7082-4034-6

 

Adeline Lee
Les Français de Mauthausen Par-delà la foule de leurs noms
Page 523 Un petit paragraphe de 7 lignes où sont évoqués les époux Giret.
Editions Tallandier,2021
ISBN 979-10-210-4791-4
Comporte un index des noms de personnes

 

Témoignage



Gisèle Robert
Mes frères contre la Gestapo
Précédé d’une lettre de Jacques Chaban-Delmas
La pensée universelle 1988
ISBN 2 214-07470-8 

Dans la clandestinité, l’auteure a croisé Ferdinand Vincent et Pierre Louis Giret. Après -guerre, elle a contribué à réunir des témoignages de survivants relatifs aux agissements de Vincent.

 

Récits militants



Jean Serres Tarnos 1995-1996
Fascicules dactylographiés déposés à Mont-de-Marsan, Bayonne, Tarnos, Boucau (Médiathèques, archives).
Un indéniable travail de recherches d’archives et de témoignages des survivants.

 


André Curculosse
Résistance en Pays d’Orthe Groupe Paul Manauthon
Sauve Terre
Atlantica , Anglet,2002
ISBN 2-914334-12-5
Un chapitre intitulé « La trahison de Giret ».
Comporte un index des noms de personnes

 

Sites Internet

Site officiel de l'Amicale de Mauthausen - déportés, familles et amis

https://campmauthausen.org/

Association du Souvenir des fusillés de Souge_ https://www.fusilles-souge.asso.fr/

Le Maitron en ligne

 

Autre article du blog

 
Les Basses-Pyrénées dans le « Registre d’écrou » de la Section des Affaires Politiques de Bordeaux dite « Brigade Poinsot » 1942-1944

 

09 août 2022

Retrouvez sur internet le brevet d’invention du jouet sportif dénommé « Jokari »

Plusieurs sites internet,reproduisent sans la moindre vérification, l'affirmation selon laquelle le jeu de pelote « Jokari » aurait été inventé en 1938 par Louis Joseph Miremont résidant à Bayonne.Comment s'assurer de la véracité de l'information ? En consultant la vaste base en ligne des brevets d'invention sur le site de l’Institut National de la Propriété Industrielle (INPI) .L'inventeur du "Jokari" est Pierre Georges Miremont (1884-1949),un acteur,aujourd'hui oublié ,du mouvement social puis économique bayonnais.

 Comment télécharger l'original du brevet d'invention du "Jokari"

  1. 1.       Institut National de la Propriété Industrielle (INPI).
  1. 2.       Data INPI
  1. 3.       Je cherche dans les bases Entreprises, Marques, Brevets et Dessins et modèles ;nom, déposant ,SIREN,
  1. 4.       La requête MIREMONT  propose en résultats 497 entreprises,21 marques,10 brevets,5 dessins et modèles.Cliquez sur l'onglet brevets.La proposition N°7 concerne un jouet sportif. La notice  n° FR850952  comporte deux volets :

Partie description

Document associé ;

Cliquez sur  Document associé ,puis sur  FR 850952 ,et enfin en bas à droite, téléchargez le brevet d’invention en pdf (3 vues).

 

Pierre Georges Miremont

A l'état civil,Pierre,appelé en famille Georges (AD 64 3 Q5 Article 1704) ,né le 28 juin 1884,au numéro 2 de la rue Tour du Sault à Bayonne.Il est le fils de Jean dit Léon Miremont,homme d'équipe au chemin de 
fer de Bayonne,Anglet,Biarritz et de Gracy dite Pauline Duluc.
En mention marginale:décédé à Bayonne le 3 juin 1949
Source:ad 64,earchives,naissances Bayonne 1793-1891 ,acte N°306.

Miremont s'est marié à Bayonne le 8 février 1917 avec Anna Rose Marie Mahé .Elle est également présente dans la base Data INPI/MIREMONT/Dessins et modèles MAHE (VEUVE MIREMONT, Anne, Rose, Marie) Villa Minus, St-Léon, Bayonne (B.-P.) .

Pierre Georges Miremont,typographe,syndicaliste,directeur de l'Imprimerie La Rénovatrice,industriel.Bien qu'ayant cessé de militer (depuis la Grande Guerre ? ) ,il est un "indésirable " inquiété en 1940,en application du décret du 18 novembre 1939.

Publicité 1923


Dans la succession après décès de Miremont,figure  un  brevet français N°850952 enregistré le 8 septembre 1938. (AD 64 3 Q5 Article 1704)

Pour aller plus loin 

A lire sur le  Maitron en ligne, la notice biographique d'Anna Rose,Marie ,Mahé ,
https://maitron.fr/spip.php?article154632, notice MAHÉ Anna, Rose, Marie [Dictionnaire des anarchistes] par Guillaume Davranche, Dominique Petit, Anne Steiner, Michel Chevance, version mise en ligne le 25 mars 2014, dernière modification le 26 décembre 2019.

Billets du blog

Quand la troupe et la police étaient réquisitionnées le premier Mai 

Mise en ligne par Gallica de l''Action Syndicale ,bulletin de la Bourse du Travail de Bayonne ,de l'Union des syndicats de Biarritz,1906-1911 

 

Attestation de Pierre Georges Miremont en faveur de Charles Dossat

Éclairages sur une organisation collaborationniste bayonnaise méconnue : le Comité Ouvrier de Secours Immédiat 1942-1944


 Remerciements

A Michel Chevance dont les recherches approfondies  sur le parcours d'Anna Mahé m’ont été très utiles

22 juillet 2022

Le couple propriétaire du château de Brindos gêné par les avions de l'aérodrome de Biarritz Parme

Le traitement d'une réclamation, apporte un éclairage sur la vie de château à Brindos, et les clubs d'aviation de l'aérodrome de Biarritz Parme.

 

Copie écran géoportail ,situation (actuelle) du château de Brindos par rapport à l’aéroport de Parme

 

Château du lac de Brindos

Anglet (B.P.)

5 aout 1937


Monsieur le Préfet des Basses-Pyrénées,

Monsieur le Préfet,

Je me permets de m'adresser à vous pour vous demander de bien vouloir prendre les mesures nécessaires pour faire cesser un abus qui est nuisible non seulement à mes propres intérêts, mais aussi à la ville de Biarritz et la Région.

En 1930 j'ai acheté le Domaine de Brindos où j'ai fait construire une propriété importante. J’ai dépensé Frs.12.000.000 de francs pour les aménagements et constructions qui étaient terminées en 1932 et j’espérais, à partir de cette date, jouir en toute tranquillité demain demeure. J’occupe une vingtaine de domestiques et il y a souvent une trentaine de personnes en tout dans ma maison. Je n'ai donc pas besoin d’insister sur les sommes considérables que je dépense annuellement dans Biarritz et la région. Je reçois beaucoup et, jusqu'à cette année, j'ai toujours eu plaisir à prendre part avec mes invités aux démonstrations mondaines et aux Jeux aux Casinos.

Or, depuis quelques temps, les avions dépendant de l'aérodrome de Parme attenant à ma propriété me rendent intolérable la vie à Brindos. Ils survolent ma propriété toute la journée à de faibles altitudes empêchant aussi tout repos. Pendant une récente indisposition de ma femme, ceci est devenu pour elle un vrai supplice. Mon cours de tennis est devenu presque inutilisable en raison du bruit et de la distraction occasionnée par les avions survolant les joueurs. De plus le danger d'accidents est incessant et quatre avions sont déjà tombés à différentes reprises sur mon terrain à proximité de la maison causant des morts et des blessés avec toutes les constatations et autres désagréments que vous pouvez imaginer.

J'ai adressé depuis longtemps des réclamations à ce sujet au Maire de Biarritz, mais malgré son intervention vis-à-vis du Commandant du terrain d'aviation il n'y a aucune amélioration. Au contraire cette année la situation est devenue intolérable et j'étais sur le point de congédier mon personnel et de retourner en Angleterre quand on m'a conseillé de vous demander la faveur de votre intervention.

S'il s'agissait de besoins militaires où commerciaux, je ne me plaindrais pas, mais ce qui est absolument insupportable et le passage continuel des avions d'élèves ou de vols d’essai qui n'ont aucun besoin de passer au-dessus de ma propriété mais qui, par contre, ont l'apparence d'avoir choisi cette itinéraire malgré la promesse du Commandant de l’Aérodrome que cet abus cesserait.

Je vous serais infiniment reconnaissant, Monsieur le Préfet, si vous pouviez acheminer ma demande dans la bonne voie pour faire cesser cet état de choses qui a duré déjà trop longtemps.

Veuillez agréer, Monsieur le Préfet, avec mes remerciements anticipés, l'assurance de mes sentiments les plus distingués.

Reginald Wright

 

 

Ville de Biarritz

Cabinet du Maire

Biarritz, le 10 aout 1937

 



Monsieur CEUGNART
Commissaire Spécial
Hendaye

Monsieur le Commissaire,

Comme suite à la demande de renseignements que vous m'avez adressée, touchant une plainte de   M.WRIGHT ,Château de Brindos à Biarritz, contre les multiples inconvénients que lui occasionnent  la proximité de l'Aérodrome de Parme, j'ai l'avantage de vous informer qu'à de multiples reprises je suis intervenu, soit auprès de M.DEVAUX, Commandant de l'Aérodrome, soit auprès de M.de CROISEUIL, Président de l'Aéro-Club Basque, soit auprès de M.GALTIÉ président des Ailes Bayonnaises , pour leur signaler ces inconvénients et leur demander que toutes mesures soient prises afin de réduire le mal au minimum.

Je crois qu'à la suite de toutes ces démarches, une légère atténuation a été constatée. Mais il n'en reste pas moins que le séjour à Brindos est rendu pratiquement impossible par les avions qui volent à faible altitude.

Il semble que les avions de ligne, qui n'ont qu'à atterrir ou à s'envoler, ne provoquent qu'un moindre inconvénient. Tout le mal viendrait des élèves- pilotes, qui passent sur la propriété à trop faible altitude.

Le remède parait être :

1°) l'exécution des travaux prévus pour l'agrandissement de ce terrain ; travaux qui auront pour effet de reporter le centre du terrain vers le Nord, c'est à dire de l'éloigner de la propriété de Brindos ;

2°) la création, ainsi qu'il est projeté, dans les plaines de Tarnos, d’un terrain spécialement destiné à l'école de pilotage.

Le cas de M.WRIGHT  n'est pas unique, et divers autres propriétaires voisins du champ d'aviation m’ont  adressé des doléances, peut-être moins véhémentes, mais aussi précises. Il serait désolant pour Biarritz que la famille WRIGHT, très répandue dans la Colonie Américaine, quitte notre région.

Veuillez agréer, Monsieur le Commissaire, l'expression de mes sentiments distingués.

LE MAIRE

Hirigoyen

 

Pau, le 14 aout 1937,

Le Commissaire Spécial,

A Monsieur le Préfet des Basses-Pyrénées (Cabinet)

Pau

J'ai pris connaissance de la requête de M.WRIGHT qui se plaint d'être incommodé par le bruit des avions survolant sa propriété de Brindos ,avoisinant l'aérodrome de Parme.

La lettre de M. le Maire de Biarritz et le rapport du Commissaire Divisionnaire d’Hendaye envisagent une solution identique, à savoir : l'aménagement d'un terrain école dans une autre région entre Tarnos et Labenne.

En attendant cette éventualité, il conviendrait, à mon avis, de veiller à la stricte exécution du décret du 19 mai 1928, complétant les articles 21 et 22 de la loi du 31 mai 1924, qui impose le survol des agglomérations à plus de 500 mètres ; cette hauteur minima a été également fixée par la circulaire ministérielle du 19 octobre 1920

Un arrêté préfectoral pourrait être pris pour préciser les dispositions du décret de la circulaire visés ci-dessus.

Commissariat spécial de police de Pau

 

Hendaye, le 18 aout 1937

Le Commissaire Divisionnaire

A Monsieur le Préfet des Basses-Pyrénées

PAU

Satisfaisant à la demande d'enquête que vous avez bien voulu m'adresser, relativement à la plainte, ci-jointe, de M.WRIGHT, propriétaire du château de Brindos, sur la gêne que lui cause la présence, à proximité de son domaine, de l'aérodrome de Biarritz-Parme.

J'ai l'honneur de vous faire connaître que, de l'enquête à laquelle s’est livré M. AUZERO, Commissaire Spécial de mon service, il résulte ce qui suit :

La propriété de M.WRIGHT, d’une étendue de 48 hectares, dans laquelle se trouve une maison d'habitation, est en effet contiguë à l'aérodrome de Parme. Elle est située au SUD.EST par rapport à ce dernier et en contrebas, dans un vallon au fond duquel se trouve à lac d'une superficie d'une dizaine d’hectares.

L’état de choses dont se plaint M.WRIGHT, ainsi que plusieurs propriétaires, notamment M.ETCHECOPARE, DOYHENARD, le prince russe NARASKIN etc… que j'ai visités, est pour eux une gêne   incontestable, mais la solution pour y remédier apparaît bien difficile à trouver.

L’activité de l'aérodrome à sensiblement augmenté depuis quelques mois, en raison surtout de la création par les « Ailes Bayonnaises » de la section d'aviation populaire destinée à former des pilotes. L'aéro club Basque, par l'intermédiaire de la Maison CAUDRON-RENAULT, exploite une pareille école ; mais, tandis que ce dernier groupement ne possède qu'un nombre infime d'élèves, la section d'aviation populaire en a de 15 à 20.

Sans l'animation qu'apportent au terrain ces écoles de pilotage, le seul trafic normal des avions de transport et de tourisme ne pourrait aucunement importuner les habitants des environs de l'aérodrome.

Il convient pourtant de remarquer que les plaintes n'émanent que des propriétés situées au SUD.EST du terrain. Les vents dominants étant ceux de NORD.EST, les pilotes sont obligés, pour l’atterrissage, de placer leur appareil contre le vent et, ainsi, de voler dans la direction SUD.EST NORD.OUEST, c'est à dire exactement au-dessus de la propriété de M.WRIGHT. D’autre part, ce survol, en descente, ne peut se faire qu'à faible altitude, la longueur du terrain d'aviation dans ce sens n'étant que d'environ 500 mètres.

On conçoit l'inconvénient que présente cette situation pour les habitants du vallon de Brindos, importunés assez tôt le matin et le soir jusqu'à la tombée de la nuit, par les vols d'essais des élèves pilotes qui, pendant plusieurs heures atterrissent toutes les 8 à 10 minutes. Le bruit des moteurs est certainement encore amplifié dans les parties les plus profondes du vallon survolé, ce qui est le cas pour M.WRIGHT, dont la maison est située au bord du lac.

En ce qui concerne les dangers auxquels fait allusion M.WRIGHT ,ils  existent évidemment mais pas plus qu'en tout autre endroit des environs du terrain. Le plaignant fait erreur en indiquant que quatre appareils sont tombés dans sa propriété, car il y en a eu que deux :

1° le 15 août 1936 celle d'un avion destiné aux rebelles espagnols, en flammes ;

2° le 13 octobre 1936, celle de l'élève pilote le sieur De Vicente.

Le problème ne parait guère soluble sans la suppression des deux écoles de pilotage. Les présidents des deux sociétés concurrentes, M.M.GALTIER, pour les « Ailes Bayonnaises » et De CROISEUIL pour l’A.C.B., déclarent ,comme d’ailleurs le Commandant de l’Aérodrome, qu’il n’est pas possible d’interdire le survol de la propriété de M.WRIGHT chaque fois que le vent souffle du Nord-Ouest. De même une consigne prescrivant de passer plus à droite ou plus à gauche de cette propriété ne peut être donnée, affirment-ils. Enfin, il n'est pas non plus possible aux pilotes d'augmenter l'altitude sans risquer d'avoir un accident du côté opposé de l'aérodrome.

Monsieur le maire de Biarritz, que j'ai vu au cours de mon enquête m'a fait parvenir la lecture ci-jointe, dans laquelle il estime un remède possible dans :

1° l'exécution des travaux prévus pour l'agrandissement de l'aérodrome ;

2° la création d'un autre terrain destiné à l'école de pilotage.

Je considère que seule la seconde de ces solutions apporterait le remède désiré, l’agrandissement de l'aérodrome vers le nord n'étant pas, à mon avis de nature à donner une satisfaction suffisante à M.WRIGHT. En ce qui concerne la création d'un nouveau terrain, les dirigeants des « Ailes Bayonnaises » ont, en effet, dans le but éviter les heurts qui sont fréquents entre cette société et l’A.C.B. envisagé la question de l'aménagement d'un tel terrain entre Tarnos et Labenne, pour la section d'aviation populaire. Mais, malheureusement, cette éventualité n’est encore qu’à l’état d'un vague projet dont la réalisation paraît très aléatoire, et menace d'être longue.

M.et Madame Wright n'habitent leur propriété que pendant la belle saison et durant celle-ci, ils s'absentent souvent. Arrivés en juin, ils sont allés à Cannes, puis en Angleterre. Ils n'occupent, d’autre part, en dehors d'une dizaine de jardiniers qui sont à l'année, qu'une domesticité d’une douzaine de personnes, engagée pour la saison et comprenant des étrangers.

Ils fréquentent assidument les casinos de Biarritz et rentrent généralement assez tard dans la nuit. Désireux de se reposer ensuite toute la matinée, ils ne le peuvent, étant réveillés dès 6 heures par les évolutions des avions école.

Il faut néanmoins reconnaître que ces évolutions constituent pour eux un trouble assez sérieux.

Il y a lieu toutefois de considérer pour ce qui concerne le cas particulier de ses propriétaires, qu’ils n’ont acquis leur domaine qu’en 1930 alors que l'aérodrome a été ouvert en 1921, à la suite des enquêtes régulières de « commodo et incommodo » et de l'expropriation pour de nombreuses parcelles de terrain.

L'établissement de l'aérodrome a d'ailleurs été reconnu d'utilité publique par décret du 11 juillet 1921.

Ils auraient dû se douter, en se rendant acquéreurs de ce domaine des inconvénients qui pourraient résulter pour l'avenir, de la proximité de ce terrain, appelé à prendre une importance de plus en plus grande.

La menace de M.WRIGHT de quitter Biarritz ne vise  certainement que la présente saison d'été, car il ne pourrait abandonner une telle propriété, merveilleusement entretenue, puisqu'il y occupe dix jardiniers .D'autre part, il ne pourrait  en projeter la vente dans les temps actuels.

Il est évident que la solution, qu'il n'exige immédiate, ne peut être obtenue ; et son départ normal de Biarritz devrait avoir lieu comme d'habitude en octobre.

Peut-être suffirait-il, devant les difficultés de la situation de lui faire espérer que, pour l'an prochain le remède aura été trouvé dans l'aménagement d'un terrain école dans une autre région. Toutes diligences pourraient être faites alors par l'Administration pour que soit hâtée cette réalisation, qui est certainement désirée par les dirigeants des « Ailes Bayonnaises ».

Le service normal de l'aérodrome de Biarritz- Parme en serait d'ailleurs facilité ; les leçons de pilotage ne pouvant que gêner les atterrissages des appareils des lignes régulières ou de tourisme. Les dangers que présentent pour ceux-ci, les avions-écoles, seraient en outre écartés.

Ci-joint une vue prise en avion, montrant très nettement l’emplacement de la propriété de M.WRIGHT par rapport à l’aérodrome.

Le Commissaire Divisionnaire

 

Copie à :

Monsieur le Sous-Préfet à Bayonne.

 

Pau, le 30 décembre 1938

Le Préfet des Basses-Pyrénées

A Monsieur le Sous-Préfet de Bayonne

 

M. le ministre de l’Air me communique la lettre d'un copie est ci-jointe émanant de M.Réginald WRIGHT, dont la propriété (Château du lac de Brindos )  se trouve à proximité de l'aérodrome de Biarritz-Bayonne-Anglet.

Pour différents motifs, l’intéressé se plaint de ce voisinage .

L’Administration Centrale a fait procéder par les services locaux à une enquête pour apprécier l'importance de la gêne que l'intéressé déclare subir de ce fait.

Afin de connaître tous les aspect de la question, j'ai l'honneur de vous prier de vouloir bien préciser quel est l'intérêt que peut présenter, au point de vue social et économique la présence d'un « riche résident » comme M.WRIGHT dans la région de Biarritz.

Le Préfet

 

Commissariat spécial Hendaye

Hendaye le 9 janvier 1939

Le Commissaire Divisionnaire de Police Spéciale

A Monsieur le Sous-Préfet

A Bayonne

 

En réponse à votre demande de renseignements en date du 31 décembre écoulé sur le nommé WRIGHT, propriétaire du Château du Lac à Brindos, j'ai l'honneur de vous faire connaître qu'il est incontestable que la présence de ce « riche résident » présente un intérêt très marqué, au point de vue social et économique pour la ville de Biarritz.

M.WRIGHT, qui occupe son château une grande partie de l'année avec sa famille, emploie une nombreuse domesticité, dont 7 jardiniers pendant toute l'année.

Il dépense, chez divers fournisseurs de la ville, plusieurs centaines de mille francs par an, et donne, dans son château, de nombreuses fêtes dont le produit est destiné intégralement à des œuvres de bienfaisance sociale et sociétés sportives de Biarritz.

Actuellement, son départ définitif de son château produirait une fâcheuse impression, et il est à peu près certain que d'autres propriétaires des environs pourraient suivre son exemple.

Sa requête paraît fondée et rend difficile la solution à adopter ; car il ne peut être question, pour faire plaisir à Mr.WRIGHT, de supprimer ou de déplacer l'aérodrome actuel de Biarritz-Parme- Anglet.

Etant donné qu'il existe un projet de transfèrement de l'école de pilotage des « Ailes Bayonnaises », de Parme à Tarnos, je crois qu'il y aurait intérêt, pour retenir Mr. WRIGHT à Brindos, de lui faire connaître que les autorités administratives françaises s'occupent activement de la réalisation du projet de transfèrement en question.

P/O Le Commissaire Divisionnaire

 

Pau,le 16 janvier 1939

Le Préfet des Basses-Pyrénées

A Monsieur le Ministre de l’Air

Direction de l’Aéronautique Civile et de l’Aviation populaire

26,Boulevard Victor,Paris (XV)

Extrait

 

(…) la présence de M.WRIGHT offre un intérêt incontestable pour la ville de Biarritz en raison des dépenses très élevées qui ‘y effectue ce résident et aussi des libéralités qu’il distribue généreusement aux œuvres sociales.

Dans ces conditions, il y aurait intérêt, semble-t-il à ne pas répondre à M.WRIGHT par une fin de non-recevoir pure et simple, mais au contraire en lui faisant ressortir que les autorités administratives françaises s'efforcent, sinon de supprimer, du moins d'atténuer dans une très large mesure les inconvénients dont il se plaint.

Le Préfet

 

Le 24 février 1939

Le Commandant de l’Aérodrome de Biarritz-Bayonne-Anglet

A Monsieur le Préfet des Basses-Pyrénées à Pau

(Commissariat Spécial)

 

Monsieur le Préfet,

À la suite des plaintes de Mr.Réginald WRIGHT ,habitant le Château de Brindos à Anglet, provoquées par les inconvénients résultants de son voisinage avec l'aérodrome de Biarritz-Anglet,j'ai reçu copie de la réponse qui lui a été adressée par Mr. le Directeur de l'Aéronautique Civile .Il y est fait mention  d'un projet de transfert à Tarnos de l'école de pilotage des « Ailes Bayonnaise ».

 Cette solution aurait été préconisée par vos services et comme celle-ci serait susceptible d'apporter une heureuse solution aux plaintes de Mr.WRIGHT ,je vous serais très obligé ,n'étant pas au courant de ce  transfert de bien vouloir me faire part des suggestions qui ont été faites par vos services à ce sujet.

Avec mes remerciements anticipés, je vous prie d'agréer, Monsieur le Préfet, l'expression de mes sentiments très respectueux .

Le Commandant de l' Aérodrome

 

Source:

Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques
Salle de lecture du site de Pau
Police 4 M Article 161

Articles du blog consacrés à Brindos 

Balsan contre Jacob à propos de la propriété de Brindos à Anglet 

Le domaine de Brindos (Anglet) et la villa Belza (Biarritz)