11 novembre 2023

Extraits du dossier individuel du résistant André JEANNE-BOUILLAR (1917-1944)

Le  Service Historique de la Défense conserve un peu plus de 600 000 dossiers individuels de femmes et d'hommes dont les services pour faits  de résistance ont été homologués, ou non, au titre des Forces française libres (FFL), des Forces françaises intérieures (FFI), des Forces françaises combattantes (FFC), des déportés et internés résistants (DIR) ou de la Résistance intérieure française (RIF).La liste de ces dossiers individuels avec leurs cotes est disponible sur les sites internet Mémoire des Hommes et du SHD.Ces dossiers ne sont pas numérisés.Ils sont consultables  seulement en salle de lecture du  château de Vincennes (94) après réservation en ligne.L'inscription comme lecteur du SHD et la demande de réservation des documents sont simples à accomplir.Les délais de traitement sont très rapides.Attention ,les documents consultables à Vincennes sont  limités à 10 dossiers individuels ou 5 dossiers individuels et 5 cartons. 


Résumé des services rendus dans la Résistance par notre regretté Chef et camarade André BOUILLAR dit « Dédé le Basque »

 

Depuis le mois de mars 1944,je suis entré en relation avec l'équipe BOUILLAR et je me suis trouvé à faire tous les coups durs et sabotages dirigés par mon Chef Dédé le Basque.

Auparavant Dédé faisait évader les prisonniers de guerre indigènes et des mettaient en lieu sûr ce qui se chiffrait par centaines,quelque chose qui était très dangereuse parce qu'il gardait ces hommes là chez lui et qui leur faisait passer la ligne de démarcation ou la frontière espagnole.Il a fait passer en Espagne une grande quantité de parachutistes ,Anglais, Américains et grand nombre de résistants ou réfractaires français.Il allait les accompagner lui-même en Espagne jusqu'au village qui s'appelle ELISANDO.

Vers le mois de mars 1944 Dédé avec ses hommes ont été obligés de s'enfuir à Bordeaux dénoncés par certains bons français dont il y en a quelques-uns qui courent encore.

À Bordeaux les actions directes contre l'ennemi commencèrent par des sabotages d'ouvrages militaires allemand,voies ferrées, véhicules allemands.Parachutages d'armes dans la région des Landes, Gironde et Charente, transport d'armes et munitions, formation d'un maquis important.

Le 16 juillet 1944, il prit la tête d'un petit groupe de volontaires pour la destruction des deux V 4 Météore dynamité géant des allemands en construction dans les usines d'aviation Latécoère à Toulouse, mission ayant réussi à merveille ce qui a évité la mort d'un grand nombre de personnes ainsi qu'un bombardement sur Toulouse.

Sabotage dans le dépôt des machines de Toulouse des deux locomotives du train blindé qui devait amener un régiment de S.S. Retour à Bordeaux trois jours  plus tard ou quelques actions de sabotage viennent compléter ce séjour.

Traqué par la Gestapo il quitte Bordeaux  avec ses hommes pour aller se réfugier dans la région du Blayais, d'où le maquis  prit une grande ampleur grâce à l'entrain  de notre chef DÉDÉ.

De là, tous les jours sous la conduite de Dédé,attaques et harcèlements des convois allemands sur les routes nationales 137 et 10.C’'est au cours d'une de ces attaques le 22 août 1944 (nous étions tombés contre un fort contingent de boches,l'attaque dura environ une demi-heure ) notre chef Dédé BOUILLAR  fut touché à mort par une balle explosive dans le ventre, et une autre qui lui avait déchiqueté le bras droit au-dessus du coude .Nous avons tout fait pour que la mort ne nous le prenne pas, car en lui nous perdions un Grand Chef qui fut pleuré et regretté par des milliers de  personnes.

J'espère que ces quelques lignes écrites par moi Capitaine F.F.I.. Georges Fabas en l'honneur de ce héros obscur mort pour la France puisse servir à qui de droit.

Signé :FABAS



Compléments du blog 

Lucien Georges Fabas
Né le 28 février 1918 à Tarnos
Décédé le novembre 2004 à Biarritz
Forces françaises combattantes (FFC) ,réseaux DENIS ET ARISTIDE BUCKMASTER
Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 213609 (dossier non consulté)



Les évasions "de prisonniers de guerre indigènes qui se chiffraient par centaines".
Cette affirmation semble très exagérée.Les archives allemandes et françaises sont malheureusement rares.On sait qu'il y a eu des évasions de prisonniers coloniaux,dont plusieurs ont été mortelles,notamment dans les chantiers forestiers des Landes. Il serait intéressant de connaitre l'éventuelle répartition par nationalité des fugitifs pris par les autorités espagnoles puis internés dans le camp de concentration Miranda.de Ebro.

 

Il a fait passer en Espagne une grande quantité de parachutistes ,Anglais, Américains.

On trouve effectivement dans la base FRENCH HELPERS (National Archives and Records Administration -Archives americaines)  un André Bouillard avec un d final ,comportant  les éléments suivants:

"Restaurant Jacky , Allées Manin  BAYONNE "

NO CONFIRMATION .

A noter que les beaux-parents de JEANNE-BOUILLAR exploitaient un café au  52 des Allées Marines à Bayonne


 

Dax,le 1 er Septembre 1944

RAPPORT

Du Lieutenant DUBOURG,Commandant provisoire la Section de Dax,

Sur l’Inspecteur BOUILLAR,André,du Commissariat Spécial de Mont-de-Marsan.

 

Le service des Renseignements Généraux de la Police Nationale à Dax communique les renseignements suivants au sujet de l'inspecteur BOUILLAR.

Bouillard a quitté Dax pour Bordeaux en mai 1944.Il avait été affecté provisoirement à cette date de à l'Intendance de Police de Bordeaux.

Nommé à la Direction de la Police Nationale à Vichy, et ne voulant pas  rejoindre son poste,il  prend le maquis vers cette date.

Opérant dans la région de Bordeaux, il devint rapidement l'un des éléments les plus agissants de la Résistance.

Ses exploits sont trop nombreux pour être énumérés.

Parmi les plus marquants, on peut citer l'enlèvement des plans de l'arme secrète V 1 à Toulouse en supprimant les trois Allemands qui gardaient le coffre ou se trouvait ce document,et la destruction dans la même journée d'un train militaire allemand à son passage à Toulouse.

BOUILLAR a en outre engagé une lutte sans merci contre les agents de la Gestapo et de la Milice.

Entre le 10 et le 15 août,ayant appris qu’une colonne allemande forte de 400 hommes environ s’apprêtait  à attaquer un village où se trouvait des patriotes,il se porta avec son équipe,composée de quelques hommes seulement et engagea aussitôt le combat.

Au cours de l’action ,il fut blessé  grièvement par balle,au bras et au ventre.

Transporté chez un Docteur à Reignac-de-Blaye,il y subit l’amputation du bras droit,mais décéda tandis que le chirurgien opérait sa blessure au ventre.

BOUILLAR est décédé en présence de sa femme,appelée en toute hâte auprès de lui.

Il a été enterré à Reignac-de-Blaye.

(…)

L’ inspecteur BOUILLAR,très connu  dans la région de Bordeaux et Dax, laisse un souvenir impérissable parmi ses anciens camarades de la Police.

Adjoint au Délégué Militaire Régional TRIANGLE, il venait d'être nommé par Alger,Commissaire de Police à Hendaye.

(…)


Complément du blog
Retour des restes d'André JEANNE-BOUILLAR les 3 et 4 octobre 1954.Aujourd'hui,il repose aux coté de sa mère et de son père adoptif au cimetière Saint-Léon de Bayonne,
Emplacement:01 - 27 - 005

 

Éléments fournis par le Commandant TRONCHE

André BOUILLAR  a pris contact avec Roger TRONCHE en octobre 1942 au cours d’un voyage de ce dernier à Tarnos dans le but de rechercher un moyen d’évasion vers l’Espagne pour des réfractaires du S.T.O de la région de Biscarosse.

A cette époque André BOUILLAR avait déjà formé de petits groupes de résistance qui se livrent à une active propagande anti-allemande.

Avec le concours de Jean MOUCHET dont le nom est inséparable de celui d’André BOUILLAR,ils intéressent des camarades basques (prisonniers évadés) à la formation d’un groupe chargé de faciliter le passage de patriotes français en Espagne.

A la suite de ce contact,BOUILLAR promet de se charger de passer nos évadés,et nous demande des armes en échange pour armer les passeurs.

Nous n’avons pas d’armes et ce n’est que fin juillet  1943 que nous pouvons lui fournir ses premières mitraillettes.Il constitue immédiatement  un groupe de sabotage à Tarnos et à Bayonne.

De juillet 1943 à fin février 1944 son action ne fait que croitre dans toute la région.Il forme des groupes armés à Tarnos,le Boucau,Bayonne,Biarritz,Capbreton.Ses demandes  de matériel sont incessantes.Nous lui avons fourni entre octobre et janvier environ 100 mitraillettes et une centaine de kilos d’explosifs.

Chaque semaine il nous fournit les renseignements concernant les effectifs,nature et déplacement des unités sur la Région qu’il visite en tant qu’inspecteur de police.

Il est notre meilleur de fausses cartes d’identité.

Les évasions vers l’Espagne continuent par ses soins et notamment passages d’Aristide et Claude CORBIN,de Robert MOLLIE,de LOURTIES Louis,MARGARITI Guy,BARRERE Jean,du B.O.A.

Tous les sabotages exécutés dans la région de Bayonne à cette époque sont son œuvre (pylones haute tension entre Tarnos et Bayonne). Explosion le même jour dans les bureaux R.N.P.,Ligne antibolchevik,Groupe Collaboration,P.P.F.à Bayonne,sabotage de camions de l’organisation TODT à Capbreton.

Début mars 1944,je suis obligé de quitter la région et je prends contact avec « Dédé-le-Basque ».

Malgré les conseils de prudence que je lui ai donnés à ma dernière entrevue,il continue encore son action dans la Région jusqu’à ce que,poursuivi par la Gestapo,il soit mis dans l’obligation de quitter Tarnos.

Début mai,il reprend contact avec ARISTIDE retour de Londres,et à partir de cette date son action devient une véritable épopée.

A Bayonne :

Destruction du Bureau d’embauche allemand  et des dossiers S.T.O.

A Bordeaux :

Sabotage des câble téléphonique souterrains à la Bastide.

Sabotage de 6 voies de chemin de fer en gare de Bordeaux-Saint-Jean.

Sabotage de la sous-station électrique de Floirac.

Sabotage de bureaux  de transmissions à la Bourse du travail.

Déraillement d'un train transportant une unité blindée à St-Denis-de-Files .

A Toulouse :

Destruction de prototype V4 aux usines Latécoère

Sabotage de locomotives au dépôt de Toulouse-Matabiau

Son activité ne se borna pas seulement à des actions de sabotage, il organise des terrains et des équipes de parachutage dans la région du Blayais et du Sud de la Charente, et reçoit jusqu'à la libération de quoi armer environ 1.000 hommes.

En juillet et août, il est l'instigateur de toutes les actions des Groupes ARISTIDES dans la région,il  participe personnellement aux actions les plus dangereuses,on le retrouve notamment rue Elie Gintrac et rue Mouneyra.

Le 22 août, il est à 13heures en embuscade à Chamouillac, attendant le passage des troupes d'occupation, évacuant Montendre. Celles-ci sont signalées empruntant la route de Jonzac.Départ immédiat à 15h40 en direction de St-Simon de Bordes.

À 16h, attaque de ce convoi,présumé de 40 hommes, et fort en réalité ne 200 hommes.Deux heures de combat.Pertes allemandes, 50 hommes. André BOUILLAR trouve là une mort glorieuse.

(…)

Compléments du blog

Service du Travail Obligatoire instauré par le régime de Vichy pour tenter de  satisfaire aux demandes nazies de main d’œuvre.

André Bouillar vu par l’Assaut hebdomadaire régional du Parti Populaire Français

L’Assaut N°180 22 juillet 1944
Rubrique L’Assaut des Basses-Pyrénées

BAYONNE

Qui avait raison ?

Lorsque l'assaut attirait l'attention sur Tarnos et jetait des cris d'alarme, les bons fonctionnaires gaullistes se bouchaient les yeux et les oreilles.Bien mieux l'excellent élève exécutant de Lafeychine,  le trop fameux Bouillar,  en récompense de sa propagande communiste, se voyait titulariser dans ses fonctions d'inspecteur de police et recevait de l'avancement.Cependant, toute la série de ses chefs devait bien savoir mieux que nous ses agissements.Doit-on rappeler notre numéro de l'Assaut du 12 décembre 1942  où nous signalions avoir remis au sous-préfet de Bayonne 5 mois auparavant un dossier de l'affaire de Tarnos où tous les inculpés d'aujourd'hui étaient signalés avec preuves et témoignages à l'appui ?Peut-être apprécieraient-ils particulièrement ses aptitudes à la fabrication des fausses cartes d'identité à la mairie de Tarnos ?N'a-t-on pas la preuve aujourd'hui que Bouillar était le pourvoyeur du maquis en fausses cartes d'identité ?Il faudra bien qu'un jour tous ces tristes personnages,dont la tête est à la région, rendent compte de leurs trahisons.On nous a cependant traités de diffamateurs !ParIons nous à la légère ? Écoutez :

Le 29 juin à Bordeaux ,des malfaiteurs se livrent par hasard ,à une belle petite fusillade.

Un agent de police française est tué ,un autre blessé.Par chance deux terroristes sont blessés et capturés.Ils sont de Tarnos.

Leurs aveux furent édifiants : exécutants aux ordres du ci-devant inspecteur de police Bouillar , devenu chef de bande de terroristes.Ils  avaient tous de concert avec Mouchet ,Capdeville,et Ribeyrolles, commis les attentats de Bayonne des 30 janvier, sur les Permanences nationales, et 20 mai sur le Bureau d'embauche et le Service de l'Information.Ne vivons-nous pas une curieuse époque ?

Le fils de cet officier de gendarmerie , connaissant à fond la ville où son père exerçait naguère ses fonctions comme chacun sait ,se fait la main en faisant sauter à la bombe les devantures des bons Bayonnais ; puis pensant qu'un petit voyage est devenu nécessaire pour ne pas trop attirer l'attention ,il gagne Bordeaux avec ses hommes de main et, là, s'amuse à des exercices de tir réel dans les rues.

Qui a placé Bouillar à Tarnos ?Qui l’y a maintenu ?Qui l'a noté ? Qui lui a fait avoir son avancement ?

Quel est le préfet qui osera ouvrir ce dossier, terriblement accusateur, mais qui éclairerait d'un jour violent les agissements des bons fonctionnaires de la prétendue Révolution Nationale ???

L’article est non signé, mais manifestement bien renseigné.

 



Sources

Service Historique de la Défense-Vincennes (94)
Titres, homologations et services pour faits de résistance
Consultation en salle de lecture du dossier coté GR 16 P 308376


Sites internet

Mémoire des Hommes
Archives collectives des Forces françaises de l'intérieur 
Gironde
Libération-Nord : Groupe Marc (GR 19 P 33/12)_21 vues
 
AS/OCM : Bataillon du Blayais, Maquis de Reignac de Blaye (GR 19 P 33/9) _26 vues
 

Centre Pédagogique de la Résistance et de la Déportation des Landes
André Bouillar alias Dédé le basque
 https://cprd-landes.org/biographies/andre-bouillar/

Tarnos, occupée, résiste
 https://www.ville-tarnos.fr/tarnos-occupee-resiste
  
 
Revue française de généalogie
04_08_2023
Seconde Guerre mondiale : des listes de French Helpers en ligne
https://www.rfgenealogie.com/infos/seconde-guerre-mondiale-des-listes-de-french-helpers-en-ligne 
 
 
 
Cimetières de Bayonne
https://cimetiere.gescime.com/RechercheDefunts/Resultat/bayonne-cimetiere-64101

Association du Souvenir des fusillés de Souge
Jean Mouchet fusillé le 1° aout 1944, Le groupe MARC

Bibliographie

René Terrisse
GRANDCLEMENT ,traitre ou bouc émissaire?
Ombres et lumières sur un dossier brulant de la Résistance à Bordeaux
Editions Aubéron,Bordeaux,1996
ISBN 2-908650-4-X


René Terrisse
Bordeaux 1940-1944
Librairie Académique Perrin,1993
ISBN 2-262-00991-0

Jean Serres ,auteur de l'ouvrage LE GROUPE André Bouillar-Jean Mouchet de Tarnos DANS LA 
RÉSISTANCE EN AQUITAINE .A.N.A.C.R-Amis de la Résistance -Seignanx .2003.

 

 

 Billets du blog

19 novembre 2020 :

Contribution à la connaissance d’André Gustave JEANNE-BOUILLAR dit Dédé le Basque 1917-1944

 

02 février 2021 :

Compléments généalogiques André JEANNE BOUILLAR dit « Dédé le Basque » 1917-1944  

 

02 novembre 2020 :

Né en 1917 à Barcelone,adopté en 1937 à Bayonne  

 

02 novembre 2023

Né en 1917 à Barcelone,adopté en 1937 à Bayonne

 André Gustave JEANNE-BOUILLAR (1917-1944)

 

André Gustave JEANNE BOUILLAR  alias dédé le basque,est renommé  en tant que policier résistant dans plusieurs départements du Sud-Ouest.Ce billet s’intéresse à ses origines familiales .Deux autres textes sont en préparation ;l’un portera sur ses activités de résistant,l’autre sur une affaire après la Libération .

Né le 3 juin 1917 à Barcelone ,il est le fils de Paul Bruno Germain JEANNE  « qui a déclaré le reconnaître » et de Lucie Pauline CHATRIS tous deux natifs de Haute-Garonne.Le père était ou est marié depuis 1910  avec Victorine Noémie Appas (1888-1955).  De cette union, est né en 1912 à Toulouse René Bruno .Paul JEANNE a t’il  abandonné  épouse et enfant ?A t-il divorcé ?Peu d’informations connues à ce jour.

Lucie Pauline CHATRIS ,est revenue  à Toulouse à une date inconnue.Elle a pris pour époux  le 19 février 1921  le lieutenant Albert Léon BOUILLAR. L’enfant qu’elle a eu à Barcelone ne figure pas sur l’acte de mariage.Néanmoins,il sera adopté par son beau-père, dans un but successorale,le 5 juillet 1937, devant la justice de Bayonne .  

   

Acte de notoriété BOUILLAR

18 juin 1937

Justice de Paix du Canton Nord-Est Bayonne

Extrait des minutes du greffe de la Justice de Paix du Canton Nord-Est de Bayonne arrondissement judiciaire dudit département des Basses-Pyrénées.

L’an mil neuf cent trente sept et le dix huit juin à neuf heures trente cinq du matin.

Devant nous Léon Jourdaa faisant fonction de Juge de Paix du Canton Nord-Est de Bayonne,en l’absence de magistrat titulaire et empêchement du premier suppléant.

Étant en notre cabinet sis audit lieu au Palais de Justice Place Louis Pasteur

Assisté de Maitre Labure Albert*,greffier de cette Justice de Paix

Ont comparu

1°Monsieur Labure Alexandre**,retraité demeurant à Bayonne,Villa Marthe,cote de Caradoc,quartier Saint-Etienne

2°Monsieur Sicre Léon greffier au Tribunal civil de Bayonne,demeurant dite ville quartier Saint-Léon

Lesquels témoins ayant toutes les qualités requises pour rendre hommage à la vérité ont,par ces présentes :certifié et atteste connaître parfaitement le sieur Bouillar Albert Léon,capitaine  de gendarmerie à Bayonne adoptant âgé de quarante ans,comme étant né le vingt trois mars mil huit cent quatre vingt dix sept à Bagnères de Luchon (Haute Garonne) du mariage du sieur Bouillar Hippolyte Noël et de la dame Maylin Victorine Marie,demeurant à Bayonne chalet Jackie***,rue Brigadier Muscar et savoir :

Que ledit sieur Bouillar Albert Léon est marié avec la dame Chatris Lucie ,veuve en premières noces de Jeanne Paul Bruno Germain,et que de second mariage n’est issu aucun enfant ,qu’en outre le sieur Bouillar Albert Léon n’a aucun enfant ni descendant légitime d’un précent mariage.

Qu’il s’est marié le dix-neuf février mil neuf cent vingt et un à Toulouse avec la dame Chatris Lucie et qu’il a recueilli dès cette date la personne qu’il se propose d’adopter,dénommée Jeanne André Gustave fils de cette dernière,qu’il a élevé avec le plus grand soin et en ne négligeant rien pour son entretien et son éducation.

En foi de quoi,nous avons délivré le présent acte de notoriété pour servir et valoir ce que de droit (…)

Compléments du blog

* Albert Alexandre Labure ,greffier Justice de Paix du Canton Nord-Est Bayonne

né le 22 avril 1906 à Saint-Vaury (23320)

décédé à Lusignan le 23 février 1973 (86600)

Sources :

AD 64 E Dépôt Bayonne 1 F Article 13 _Recensement 1936 _Villa Marthe page 926

AD 23 Saint-Vaury, Naissances, TD, 4 E 273/31*, 1903 – 1912 Acte N°13 Vue 58/123

 

** Alexandre Emile Labure ,père d’Albert Labure greffier Justice de Paix du Canton Nord-Est Bayonne

  le 11 janvier 1878 à Saint-Sulpice-le-Guérétois

Décédé à Lusignan le 22 avril 1966 (86600)

Sources :

AD 64 E Dépôt Bayonne 1 F Article 13 _Recensement 1936 _Villa Marthe page 926

AD 23 Saint-Sulpice-le-Guérétois, NMD, 4E271/18, 1873 – 1882 Acte N°2 Vue 52/246

 

***  Chalet Jackie ,actuellement 28 rue Brigadier Muscar,quartier Saint-Esprit,Bayonne,

 

Déclaration d’adoption BOUILLAR JEANNE

18 juin 1937

Extrait

(…) que Monsieur Bouillar Albert Léon étant sans enfant ni descendant légitime,ainsi qu’il est constaté par un acte de notoriété dressé ledit jour pour qui sera enregistré en même temps que les présentes, il est dans l'intention d'adopter comme de fait il adopte par le présent acte le mineur Jeanne André Gustave âgé de vingt ans né le trois juin mil neuf cent dix sept à Barcelone (Espagne) du mariage de Jeanne Paul Bruno Germain décédé le trente mai mil neuf cent dix huit à Barcelone  (Espagne) et de la dame Chatris  Lucie ( épouse Bouillar en secondes noces ) ses père  et mère ainsi qu'il est constaté par l'expédition de l'acte de naissance dudit  mineur qu'ils nous représentent

Qu’en conséquence ils nous requièrent de dresser acte de leurs déclaration et adoption

Et après lecture ils ont signé

Signé Bouillar


Ladite dame Chatris Lucie épouse Bouillar Albert Léon mère du mineur Jeanne André Gustave et tutrice demeurant avec son mari à Bayonne chalet Jackie,rue Brigadier Muscar a déclaré qu'elle consentait formellement à l'adoption de son fils par monsieur Bouillar son mari

Et ledit mineur Jeanne André Gustave âgé de vingt ans  comparant avec sa mère sus-nommée demeurant avec sa mère a déclaré de son consentement accepter avec reconnaissance l'adoption que le sieur Bouillard Albert veut bien lui conférer et se soumettre à cet égard aux obligations que la loi lui en pose comme fils  adoptif

Et ils ont signé après lecture

Bouillar Jeanne

(…)

Donnons  acte au sieur Bouillar de sa déclaration d'adoption et au mineur de son acceptation avec le consentement formel de sa mère survivante

En conséquence disons que par l'adoption ci-dessus conférée  ledit mineur Jeanne André Gustave est maintenant fils adoptif de Monsieur Bouillar et Jeanne ,et qu’en cette qualité il pourra h quand cette qualité il jouira de tous les droits attachés à l’adoption (..)

Complément du blog

Acte de naissance de JEANNE André Gustave 

N°18

L’an mil neuf cent dix-sept  et le cinq juin  à midi ,acte de naissance de Jeanne André Gustave du sexe masculin  né le trois juin mil neuf cent dix sept  à vingt trois heures  à Barcelone, fils de Jeanne Paul Bruno Germain âgé de vingt sept ans ,cordonnier demeurant à Barcelone calle San Antonio Abad n° 40 et ci-devant en France à Toulouse , qui a déclaré le reconnaître et de Chatris Lucie, âgée de vingt sept ans  sans profession,demeurant à Barcelone calle San Antonio Abad n° 40 .

Dressé par nous Edouard Gaussen Consul Général de France à Barcelone, Chevalier de la Légion d'Honneur, officier de l'Etat Civil sur la présentation de l'enfant et la déclaration faite par le père en présence de messieurs  Cristobal Paich,âgé de cinquante cinq ans,journalier,demeurant à Barcelone,Vinaroz N°3 et Chatris Pierre agé de tr Basilio Gonzalez âgé de cinquante huit ans,cordonnier demeurant à Barcelone,Fernandina N° 37,qui ont signé avec le déclarant et nous (…)

 

N°22

Acte de décès de JEANNE ,Paul,Bruneau Germain décédé le 30 mai 1918

L’an mil neuf cent dix et le premier juin à midi acte de décès de Jeanne Paul,Bruneau,Germain,âgé de vingt huit ans,cordonnier,né à Grépiac (Haute-Garonne) le quatorze avril mil huit cent quatre vingt dix,demeurant à Barcelone,Calle San Antonio Abad,40,et avant en France à Toulouse (Haute Garonne),décédé à l’hôpital clinique de Barcelone,le trente mai mil neuf cent dix huit,à trois heures ,fils de Paul JEANNE et Anais,Victorine,Philippine,Lagarrigue,tous deux décédés ;célibataire.

Dressé par Nous Raymond Lavandès Consul suppléant gérant le Consulat général de France à Barcelone,Officier de l’État Civil  sur la déclaration de Messieurs Plazas Domingo âgé de cinquante et un ans,tailleur demeurant Barcelone,Calle de la Serra,N°40,et Gonzalez Basilio âgé de soixante ans,journalier demeurant Calle Cano,N°52,amis du défunt qui ont signé avec nous (…)

 

A Messieurs les Président et juge composant le Tribunal Civil de Bayonne .

Monsieur Albert Léon BOUILLAR, Capitaine de Gendarmerie, demeurant à Bayonne rue du Brigadier Muscar, chalet Jackie.

Ayant pour avoué Me Ribeton.

A l’honneur de vous exposer.

Que suivant déclaration faite le 18 JUIN 1937 devant Monsieur le Juge de Paix du  canton Nord-Est de Bayonne,Monsieur Albert Léon Bouillar  a adopté Monsieur Jeanne André Gustave mineur né à Barcelone (Espagne) le 3 juin 1917 issu du mariage de Madame Lucie CHATRIS et de Paul Bruno Germain JEANNE ; que cette adoption réunit toutes les conditions exigées par la loi ; que l'acte qui le constate  est régulier ; qu'il existe de justes motifs de l'adoption et que celle-ci présente des avantages pour l'adopté.

Qu’il résulte d'autre part d'un acte de notoriété dressé par Monsieur le Juge de Paix du canton Nord-Est de Bayonne que l'exposant n'a aucun enfant ou descendant légitime ou autre.

Qu’il y a donc lieu d’homologuer ledit acte d'adoption.

Pourquoi l'exposant, demande qu'il vous plaise, Messieurs, vu les articles 362,363,et 364 du Code Civil,homologuer les expéditions des actes d'adoption et de notoriété.

Homologuer en conséquence l'acte d'adoption reçu par Monsieur le Juge de Paix du canton Nord-Est de Bayonne le 18 juin 1937 et dire  qu'il y a lieu à adoption.

Dire que le dispositif du jugement à intervenir sera publié conformément à la loi et transcrit et mentionné partout ou besoin sera.

Sous toutes réserves.

Soit  communiqué à Monsieur le Procureur de la République pour après ses conclusions et sur le rapport qui sera fait par Monsieur Demange ,

Juge que nous commettons à cet effet être par le tribunal  statué ce qu'il appartiendra.

 Bayonne, le 28 juin 1937

 

Vu et ne s’oppose

Le Procureur de la République

 

Bayonne,le 3 juillet 1937

Le Juge de Paix du Canton Nord-Est de Bayonne

A Monsieur le Procureur de la République à Bayonne

(…) j'ai l'honneur de vous faire connaître que depuis l'âge de 3 ans, l'enfant a été élevé par M. Bouilar  qui, ayant épousé sa mère, l'a toujours traité comme son fils,l’a fait instruire et à pourvu et pourvoit à tous ses besoins.

M.Bouillar n'a pas d'enfant.

Les justes motifs à l'adoption existent.

Les conditions d'âge de la loi sont remplies, M.Bouillar ayant 40 ans accomplis et le mineur ayant 20 ans.

Quoique  que M.Bouillar n’ait pas de fortune personnelle, il a sa situation, et incontestablement l'adoption confère des avantages à l'enfant.

Le juge de paix

 

 

Le Tribunal

Vu la requête,l’ordonnance et les conclusions qui précèdent,

Vu l’acte d’adoption de Jeanne André Gustave mineur ,né à Barcelone (Espagne) le 3 juin 1917, issu du mariage de Madame Lucie Chatris et de Paul Bruno Germain JEANNE,par Monsieur Albert Léon BOUILLAR , capitaine de gendarmerie, demeurant à Bayonne, rue du Brigadier Muscar , chalet Jakie, dressé par Monsieur le Juge de Paix du canton Nord-Est de Bayonne le 11 juin 1937.

Vu l'acte de notoriété dressé par Monsieur le Juge de Paix du Canton Nord-Est de Bayonne, le 18 juin 1937, constatant que l'adoptant n'a aucun enfant ou descendant légitime ou autre ;

Vu les dispositions de la loi, ouï Monsieur Favre, juge suppléant ,en son rapport et le Ministère Public dans ses conclusions écrites, après en avoir délibéré conformément à la loi

Dit qu'il y a lieu à adoption par Monsieur Albert Léon BOUILLAR, capitaine de gendarmerie ,demeurant à Bayonne, rue du Brigadier Muscar,né à Bagnères-de-Luchon (Haute Garonne)  le 23 mars 1897  de JEANNE André Gustave, né à Barcelone (Espagne) le 3 juin 1917 ,demeurant à Bayonne

Ordonne la publicité prévue par la loi ;

Dit que le présent jugement sera transcrit et mentionné partout où  besoin sera

Fait et prononcé au Palais de Justice à , à l'audience publique de la 2e Chambre du Tribunal de 1 ere e instance de la dite ville,le cinq juillet  1937,présents Messieurs Darmaillacq,Vice Président,Demange,juge,Favre,juge suppléant Boutemail,Substitut du Procureur de la République assistés de Bassenave,greffier

 

Sources :

Pôle d’archives de Bayonne et du Pays basque,
Annexe des Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques
39 Avenue Duvergier de Hauranne,
64100 Bayonne,

3 U 1 Article 313 Tribunal de Première Instance de Bayonne_Jugements sur requêtes_4 janvier au 18 décembre 1937


Ministère de l’Europe et des affaires étrangères
Centre des archives diplomatiques
3, rue Suzanne Masson
93126 LA COURNEUVE

Site internet


Archives Nationales
Base de données Léonore (dossiers nominatifs des personnes nommées ou promues dans l’Ordre de la Légion d’honneur
BOUILLAR Albert Léon
Cote(s) : 19800035/1417/63832
A son décès,attestation de François Moulonguet notaire à Bayonne ,du 28 septembre 1977,images 3 et 4

   


Remerciements

Je suis sensible à l’intérêt que Corinne Jeanne porte aux échanges généalogiques .

 

Ministère de l’Europe et des affaires étrangères
Centre des archives diplomatiques
3, rue Suzanne Masson
93126 LA COURNEUVE
· Direction des Archives diplomatiques Département des Publics / Pôle communications
· Demarches-simplifiees.fr
Pour la célérité de communication de la copie de l’acte de décès à Barcelone de Paul Jeanne.