02 avril 2023

La grève du lard...

Les charcutiers n'en sont pas responsables,mais seulement le malheur des temps.

Donc,point de foire aux jambons,cette année à Bayonne.Il faudra en cette matière...grasse,comme en quelques autres,nous contenter de souvenirs et d'espérances.

Carlito Oyarzun se fait avec opportunité,l’interprète des unes et des autres.

Sa fidèle description aura,sans nul doute,sa place dans les futures histoires de la célèbre charcuterie bayonnaise.

Sa renommée,on le sait,se perd dans la nuit des temps.Rabelais disait déjà de Grangousier,père de Gargantua qu'il "avoyt ordinairement bonne munition de jambons de Mayence et de Baïonne".

Pendant des siècles,il n'est pas venu à Bayonne,un grand personnage qui n'ai reçu en cadeau de ces précieuses "délicatesses" accompagnées obligatoirement de barils de cuisses d'oie.Je sais bien que l'on a chicané,à nos jambons leur titre de Bayonnais.L'abbé d'Expilly a même cru bon de parler dans son "Dictionnaire Géographique",des jambons "connus sous le nom de jambons de Bayonne,à cause de la ville où il s'en fait un embarquement et qui devraient être désignés sous le nom de jambon de Béarn".

Mais une fois encore la tradition a eu force de loi.Et l'on continuera longtemps à chanter le los (sans apostrophe!)du jambon de Bayonne.


FOIRE AUX JAMBONS

Carlito Oyarzun


En ces derniers jours, avant Pâques,

Nous avons cherché mais en vain,

Place du Réduit, les baraques

Construite en planche de pin.

Sur le terrain de l'esplanade,

Au confluent de Nive-Adour,

Encadré par les balustrades,

Nous n'avons pas pendant trois jours,

 

Reniflé la charcuterie,

La ventrèche et le bon jambon.

Il n'est donc plus de porcherie ?

La foire nous a fait faux- bond.

Le fameux produit de Bayonne

Renommé dans le monde entier,

N'a pas paru dans cette zone,

Présenté par les charcutiers,

 

Venus avec leur cochonnaille,

Dans de magnifiques autos,

De Salies,de Sault-de-Navailles,

D’ Orthez et même du Boucau.

Avec sa face rubiconde,

Le sympathique « Gars Normand »,

Ne fit pas goûter à la ronde,

L’andouille de Vire aux passants.

 

Quant à l’interminable clique

Des populaires camelots,

Nous n’en vîmes point les boutiques,

Et leurs attrayants bibelots :

Brosses,joujoux,bijouterie,

Pains d’épice,rasoirs,stylos,

Cure-dents et quincaillerie,

Pipes et pompes de vélos ;

Cartes postales,jarretelles,

Gants,crayons,chaussettes,faux-cols,

Parfums,tire-bouchons,bretelles,

Et petits réchauds à l’alcool,

 

Seule,et que pas un ne s’en plaigne,

La marchande du bout du pont,

Nous vendit,faute de châtaignes,

De tout petits sacs de bonbons.

Reverrons-nous la veille foire,

Et ses exquises salaisons ?

L’an prochain,vous pouvez me croire,

Nous en aurons des cargaisons.

10 avril 1941



Source:
Quelques bouts rimés de Carlito Oyarzun présentés par Peillic
Bayonne
Imprimerie de la "Presse"
Avenue Louise Darracq
1941


A travers La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz

(RetroNews)


Echos

 07 avril 1941

Jusqu’à la guerre, dans la semaine qui suivait le dimanche des Rameaux, s'ouvrait à Bayonne, aux Glacis, la foire annuelle du jambon.Rien de plus pittoresque, que cette foire, avec ses petites échoppes de bois alignées, ornées d’enseignes peinturlurées et comiques, et qui étaient surchargées d’andouilles,de saucissons, de jambons.Les saucissons d'Arles, de Milan,de Lyon,les pâtés de Strasbourg, les andouillettes de Vire offraient une gamme de séduisantes  couleurs et de parfums épicés.

Et c'était encore des boudins noirs et blancs, des saucisses crues, des têtes et des pieds de porc savamment apprêtés et ornés de persil ,des multiples cochonnailles.

Les marchands piaillaient et rabattaient le client devant chaque échoppe, les uns offrant une rondelle de saucisson, les autres un peu de rillettes sur le bout d'un couteau.

Beaucoup de promeneurs venaient là s'offrir un goûter économique.

Auxaguets

 

Le Jeudi-Saint

 22 avril 1943

Comme le veut la tradition, mais avec une recrudescence d'empressement, la population de notre cité a rendu visite à toutes les églises et chapelles pour assister aux cérémonies qui s’y  sont déroulées à l'occasion du Jeudi saint ; aussi la ville prit-elle grâce à cette affluence de fidèles déambulant à travers les différents quartiers, un caractère rappelant le souvenir des beaux jours passés… dont chacun souhaite ardemment le prochain retour.

La place où se dresse majestueusement la statue du cardinal Lavigerie, n'était point encombrée des étalages où jadis les charcutiers et paysans de Bayonne,d’Orthez, des Landes et du Pays Basque offraient aux acheteurs des milliers de jambons, d'andouillettes, de saucissons et autres délicatesses dont la renommée faisait leur gloire et… leur profit.

Et cette absence_ la chose est bien humaine_ incita bon nombre de nos concitoyens pèlerinant à s'évader un instant de leurs spéculations spirituelles pour se rappeler les sensationnelles foires aux jambons de la place du Réduit.


27 mars 2023

Colonne mobile à la recherche des militaires insoumis ou déserteurs

  PRÉFECTURE  DES BASSES- PYRÉNÉES

L’orthographe de l’époque a été respectée

Nous ,Auditeur au Conseil d’État, PRÉFET des Basses-Pyrénées,

Vu l'instruction arrêtée le 18 mai dernier par le Ministre de la guerre sur les colonnes mobiles dont la formation est ordonnée par l'Empereur pour faire rejoindre des militaires rappelés au service par le décret du 28 mars dernier ;

Vu la lettre de son S.Exc., sous la date du 21 du même mois de mai, qui rend cette mesure applicable à ce département ;

Après nous être  concerté avec M.le Général Baron REY,Commandant le département, chargé par M.le Lieutenant -Général CLAUSEL, Gouverneur de la 11e Division militaire,Commandant en chef le Corps d'Observation des Pyrénées occidentales, de l'organisation de cette colonne ;

ARRÊTONS :

Art.1er Une colonne mobile sera mise sur pied : elle sera divisée en détachemens qui seront envoyés dans les divers cantons du département, pour faire rejoindre les militaires insoumis ou déserteurs.

2. Les Maires des communes dans lesquelles un détachement de colonne mobile se portera, sont tenus, sous leur responsabilité personnelle de favoriser ces opérations de tous leurs moyens et de donner à Monsieur le Commandant,aux Officiers ou Sous-officiers sous ses ordres, tous les renseignemens qui sont en leur pouvoir.Ils fourniront des guides aux détachemens  pour les conduire au domicile ou résidences des déserteurs à rechercher, ainsi que dans tous autres lieux  où il serait jugé convenable de faire des perquisitions.

3.Les militaires, composant la colonne mobile, seront logés chez les habitans, conformément aux règlemens ;ils seront logés de préférence, autant que faire se pourra,chez les père et mère des déserteurs.

4. Le pain sera fourni par les préposés des vivres aux militaires de la colonne ; les gendarmes faisant partie de la compagnie du département exceptés.

Néanmoins dans le cas où la colonne mobile serait trop éloignée des lieux où les préposés sont établis, le pain sera fourni aux mêmes militaires par les communes où ils seront établis, et confectionnés au chef du lieu.Les Maires  se concerteront à cet effet, avec celui du chef-lieu qui fera les dispositions nécessaires pour que la distribution n'éprouve aucun retard .Ces fournitures seront remboursées aux communes par les préposés des vivres de l'arrondissement, sur la présentation des bons du Commandant de la colonne ,visés des Maires, et au prix qui sera fixé par nous pour chaque ration composée de sept hectogrammes et demi entre parenthèses (24 onces et demi.)

5.Les Maires de communes où les détachemens seront placés, fourniront les moyens de transport nécessaires pour aller chercher le pain en chef-lieu du canton.

6.A l'égard des fourrages ; ils seront fournis aux cavaliers faisant partie de la colonne, autres que les gendarmes de la compagnie du département qui n'y auront pas droit, par les préposés de l'entreprise générale dans les lieux où il y en a d'établis, et sur les autres points, par les communes,lesquelles en recevront le remboursement des préposés de l'entreprise de leur  arrondissement sur la présentation des bons du Commandant, visés des Maires,au prix fixé par le traité de l'entrepreneur pour chaque ration composée de cinq kilogrammes de foin,cinq kilogrammes de paille et six litres et  demi d'avoine, ou, à défaut, de maïs.

7. Dans le cas où l'autorité administrative et la présence de la colonne mobile ne détermineraient pas de suite les parens des déserteurs à faire présenter ceux-ci pour être dirigés sur le chef-lieu du département, la garnison sera établie à leur préjudice.Cette mesure ne cessera que lorsque les déserteurs qui y auront donné lieu,se seront rendus à Pau et sur un ordre émané de nous.

Néanmoins s'il se présentait des circonstances où la justice paraîtrait commander impérieusement la levée de la garnison, le Maire du chef-lieu du canton est autorisé à la suspendre provisoirement, sauf à instruire sur- le- champ des motifs de cette suspension M. le Sous-préfet qui nous en rendra compte et ordonnera, s'il y a lieu ,le rétablissement de la garnison.

8.Les militaires que la présence des colonnes mobiles ou des garnisaires fera rentrer dans le devoir, ou qui seront arrêtés par ces colonnes, seront envoyées au chef-lieu de la Préfecture pour y recevoir leur destination.

La gendarmerie chargée d'escorter ces détachemens prendra toutes les précautions nécessaires pour empêcher les évasions.

9. Conformément à l'instruction de S p.Exc. le Ministre de la guerre précitée,la solde journalière des garnisaires sera payée ainsi qu’il suit ;savoir :

Pour chaque soldat 1 fr

Pour chaque caporal 1fr.25c

Pour chaque sergent,brigadier ou maréchal-des-logis,soit de gendarmerie,soit des troupes à cheval 1fr.75c

Pour chaque officier,quels que soient son arme et son grade 3fr.

Si  les garnisaires sont montés, ils recevront,outre le traitement extraordinaire ci-dessus fixé, les fourrages en nature pour leurs chevaux ,sur le pied déterminé par l'article 6, ou l'indemnité représentative des fourrages qui est d'un franc vingt-cinq centimes par ration .Dans ce cas, la fourniture par le préposé des fourrages,ou  par la commune, à sa place,cessera.

10.Indépendamment du traitement extraordinaire accordé aux garnisaires,tout individu chez qui la garnison sera placée,payera, par chaque garnisaire, et par jour, un supplément d'un franc qui sera mis en fonds commun, et déposé par nous dans la caisse du Receveur général,pour y rester à la  disposition de S.Exc. le Ministre de la guerre

 

11.Le traitement extraordinaire des garnisaires  pourra,si les  déserteurs persistent dans leur insoumission,être élevé,d’après nos ordres spéciaux,savoir :

Pour chaque soldat,à 3fr.50c.

Pour chaque caporal,à 4 fr.

Pour chaque sergent,à 4fr50c.

Pour chaque officier,à 5fr.50c.

 

12.Les garnisaires seront établis au préjudice des militaires insoumis ou déserteurs et de leurs père et mère.

13.Les frais en seront par eux acquittés,tous les cinq jours et d’avance.

14.En cas d’insolvabilité des père et mère des militaires insoumis ou déserteurs,la commune sera responsable des frais de garnison.Cette responsabilité  sera ordonné par un arrêté spécial rendu par nous,sur les renseignemens et l’avis de M.le Sous-préfet.

15.Le Maire du chef-lieu du canton,à la vue des documens fournis tant par les Maires des communes intéressées,que par le Commandant de la colonne mobile,liquidera les frais de garnison.Ces frais seront versés en mains d’un membre du Conseil municipal du chef-lieu,désigné par le Maire.Ce membre du Conseil ouvrira à cet effet un registre de recettes et de dépenses,et un autre pour les recettes provenant du supplément qui doit être payé conformément à l’article 10 du présent arrêté.

16.La remise des fonds provenant de ce supplément et formant le fonds commun,sera faite,tous les dix jours,à M.le Sous-préfet de l’arrondissement par le membre du Conseil municipal,et celui-ci adressera en même tems à ce fonctionnaire un bordereau des recettes,certifié et signé de lui.

M.le Sous-préfet nous fera passer ces fonds au fur et à mesure des remises,pour être versé dans la caisse du Receveur-général.

17.Les journées de garnison seront payées à M.le Commandant (…)Maires des communes où la garnison sera établie. M.le Maire du chef-lieu délivrera,dans cet objet,des mandats auxquels demeureront annexés les états de revues,comme pièces justificatives des dépenses.

18.Les Maires feront toutes les démarches nécessaires pour faire effectuer le payement des frais,et faute par les parens des militaires insoumis ou déserteurs,et,à leur défaut,les habitans responsables d’y pourvoir,ils seront contraints par saisie et vente de leurs effets,conformément à l’arrêté de notre prédécesseur du 16 avril 1811,relatif aux garnisons,dont les dispositions sont maintenues en ce qui  n’est pas contraire au présent.

19.Le présent arrêté sera imprimé et envoyé aux Sous-préfets et aux Maires qui demeurent expressément chargés d’en assurer l’exécution,chacun en ce qui le concerne.Il sera aussi adressé à M.le Général Commandant le département,à M.le Capitaine de la Gendarmerie,et à MM.les Commandans des colonnes mobiles.

A Pau,le 9 juin 1815.

COMBE-SIEYES.

 

Source :
Pôle d’archives de Bayonne et du Pays basque,
Annexe des Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques
39 Avenue Duvergier de Hauranne,
64100 Bayonne,
Bibliothèque (consultation sur place uniquement)
BIB BAB 1.article 1815
Actes administratifs de la Préfecture des Pyrénées-Atlantiques
 

 

20 mars 2023

Formation des registres de l’état civil pour 1815

Pau,le 18 novembre 1814

LE PRÉFET DES BASSES- PYRÉNÉES,

A Messieurs les Maires du Département.

L’orthographe de l’époque a été respectée

Monsieur le Maire,le moment approche où vous aurez à vous occuper de la formation des registres de l'état civil pour 1815.Cet objet mérite tous vos soins, et si quelques-uns d'entre vous l'ont quelquefois négligé dans des tems malheureux ,j'ai lieu de croire que, plus pénétrés aujourd'hui les devoirs qui leur sont imposés, tous aimeront à les remplir exactement.

Je vous préviens que le papier timbré nécessaire pour les registres a été envoyé aux bureaux de l'enregistrement, pour être distribué à MM. les Maires :M.le Directeur vient de m’en donner l'assurance.

Je vous invite,Monsieur, à vous pourvoir, dans le courant du mois de décembre prochain, d'un nombre de feuilles suffisant pour la constatation de l'état civil dans votre commune, et à les présenter, formées en registres, avant le 1er janvier, à M. le Président du tribunal civil, pour être cotés et paraphés conformément à la loi.Ce magistrat s'empressera de remplir les formalités prescrites.

Le prix du papier timbré doit être payé comptant ; néanmoins dans le cas où pour quelques communes seraient dans l'impossibilité absolue de le réaliser sur-le-champ,S.Ex.le Ministre secrétaire d'état des finances à autorisé les Receveurs à délivrer le papier, à crédit, sur un mandat délivré par le Maire sur le Percepteur à vie ,et accepté par celui-ci ,pour être acquitté le 31 mars prochain au plus tard .Il est à désirer,Monsieur,que vous ne soyez point dans ce cas, mais si la situation de votre commune était telle, qu'il vous fût impossible de pourvoir de suite à cette dépense,vous voudrez bien vous conformer à ces dispositions et en donner connaissance au Percepteur.

Vous devrez encore,Monsieur, procéder à la clôture des registres de 1814 à la fin de l'année, et dresser dans le mois suivant, les tables annuelles des actes de naissance, de mariage, de divorce et de décès.Ces tables doivent être par ordre alphabétique, ainsi que l’a réglé le décret du 20 juillet 1807.S’il n'y a, dans quelque commune, qu'un seul registre pour tous les actes civils de l'année, il ne devra être  formé qu'une seule table ; mais elle devra être divisée par les espèces d'actes :on y présentera, dans l'ordre alphabétique d'abord les naissances ensuite les mariages puis les divorces, et après les décès.Dans les communes où il y a autant de registres que d'espèces d'actes, les tables de l'année seront séparées et annexées à chacun des registres doubles qu'elles concernent.

Je dois,au surplus, Monsieur, vous recommander très particulièrement la plus grande exactitude à déposer au greffe du tribunal de première instance, les doubles des registres de l'état civil de de 1814 : bien des négligences ont eu lieu dans les années précédentes relativement à ce dépôt ; j'espère qu'elles ne se reproduiront plus : mais s'il en était autrement, je ne pourrais me dispenser de provoquer l'application des peines portées par les lois contre les officiers de l'état civil qui auraient méconnu les obligations qui leur sont imposées : je désire beaucoup n’y être jamais obligé

Recevez, Monsieur le Maire, l'assurance des sentimens distingués avec lesquels j'ai l'honneur de vous saluer.

D’ANTIN

Source :
Pôle d’archives de Bayonne et du Pays basque,
Annexe des Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques
39 Avenue Duvergier de Hauranne,
64100 Bayonne,
Bibliothèque (consultation sur place uniquement)
BIB BAB 1.article 1814
Actes administratifs de la Préfecture des Pyrénées-Atlantiques

 

15 mars 2023

Fermeture annuelle des sites des Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques

 Préavis

Le site de Pau  sera fermé au public du Mardi 6 au jeudi 15 juin.Réouverture mardi 20 juin.

Le site de Bayonne sera fermé au public du mardi 23 mai au jeudi 1 er juin.Réouverture au public mardi 6 juin.