sur le patrimoine de la justice
Sources:
In Situ Appel en cours Le patrimoine de la justice.
Appel relayé sur le site internet
Criminocorpus - Marc Renneville · 25 octobre 2019
(...)
Les
fermetures massives de tribunaux ont affecté les ensembles immobiliers,
dispersé le mobilier de qualité et les collections, ainsi que les bibliothèques
et les archives. Les reconversions ont très souvent contribué à la disparition
d’éléments de décors et d’aménagements intérieurs. De récentes mises aux
normes, pour l’accessibilité et la sécurité, ont également fait peser des
risques de dénaturations d’espaces et d’aménagements anciens. Un certain nombre
de protections au titre des monuments historiques ont permis d’accompagner ces
changements et certaines transformations, avec l’ajout d’éléments
contemporains, apparaissent comme une nouvelle étape de l’histoire de la
Justice en France et de l’évolution de ses pratiques.
Ce numéro de la revue In Situ vise également à interroger, dans
chaque axe développé ci-dessous, les frontières du patrimoine judiciaire.
Frontières géographiques qui pourront être questionnées à partir des fonctions
ou des formes des bâtiments, pour y relever des signes d’acculturation.
Frontières conceptuelles à partir d’objets limites tels que les scellés
judiciaires, pièces à conviction, instruments de police scientifique…
Pourront être abordés les thèmes suivants :
Outre un bilan de la recherche actuelle, cette thématique
permettra de s’interroger sur la reconnaissance patrimoniale de l’architecture
de la Justice et sa préservation. L’enjeu sera celui de dresser un corpus de
lieux à travers le temps et la géographie : fourches patibulaires ;
parlements ; palais de justice ; tribunaux ; prisons / bagnes portuaires,
bagnes coloniaux, …
Des exemples d’édifices ou d’ensembles d’édifices permettront
d’aborder la question des réutilisations révolutionnaires, des programmes du
xixe siècle, jusqu’aux cités judiciaires du xxe siècle.
Les projets de restauration/rénovation et les créations récentes
pourront également être présentés et commentés au regard de la préservation du
patrimoine et des nouveaux besoins de la Justice. De même, la question des
reconversions et des requalifications pourra être abordée.
Il sera enfin possible de s’interroger sur les lieux de crimes
protégés (résistants torturés, fusillés) et par extension la notion de
« dark tourism » et des « prisons Grévin » (Bodmin Jail,
Alcatraz…).
La Justice a de tout temps fait appel à des objets ou des décors
pour asseoir son pouvoir. Outre les objets médiévaux liés à ce domaine, ainsi
que certains décors encore en place, il sera possible d’évoquer les grands
ensembles peints et sculptés du xixe siècle, la politique de
dépôts de l’État dans les lieux de la Justice, ainsi que le 1 % artistique
qui concerne les réalisations du xxe siècle.
Aux côtés des décors, ce seront les objets « du quotidien » de
la Justice qui pourront être étudiés (urnes, fauteuils, barre des témoins,
costumes…) ; de même, les questions des crucifix retirés en 1905 et la présence
de telle ou telle allégorie pourront être développées, ainsi que les
protections au titre des monuments historiques d’objets mobiliers ou le sort
des bibliothèques lors de déménagements/travaux.
Les archives de la justice sont à la fois des objets du
patrimoine judiciaire et des instruments pour connaître la justice du passé. On
accueillera ici des études sur des fonds particulièrement représentatifs et sur
les problématiques liées à leur conservation et à leur valorisation : archives
anciennes ; fonds spécialisés ; la couverture de certains procès (restriction
en huis clos ou ouverture au public, dessins d’audience, enregistrement
audio-visuel) ; les fonds photographiques ; les scellés judiciaires, les
dessins d’audience et les instruments existants ou en cours de constitution.
La représentation de la Justice à travers le temps est un vaste
corpus qui pourra être analysé et questionné : enluminures, peintures,
sculptures, estampes et caricatures, …
Outre les représentations artistiques, il sera intéressant
d’aborder celles du xxe siècle, avec la photographie et la
vidéo, autour des cartes postales du premier tiers du siècle, mettant en scène
les lieux de la justice ; le dessin de presse et la presse populaire
illustrée ; les études savantes (anthropologie criminelle, criminologie)
et leurs liens avec la photographie judiciaire ; les émissions
télévisées ; la justice au cinéma dans les films classiques.
Les articles attendus doivent contenir une part inédite de
recherche, d’hypothèse ou de mise à jour ; ils ne peuvent reprendre la
totalité d’un article déjà paru.
Si vous souhaitez contribuer à ce numéro, nous vous remercions
d’envoyer avant le 30 novembre 2019 votre
proposition, accompagnée d’un résumé de 1 500 signes maximum et d’un court
CV, par voie postale :
In Situ. Revue des patrimoines / Ministère
de la Culture / Direction générale des Patrimoines – Département du pilotage de
la recherche et de la politique scientifique 6, rue des Pyramides 75001 Paris
À l’attention de Françoise Cosler
Ministère de la Culture
Direction générale des Patrimoines
Revue In Situ
6, rue des Pyramides
75001 Paris
ou par courriel : francoise.cosler@culture.gouv.fr.
Les textes eux-mêmes seront attendus au 31
janvier 2020, pour une mise en ligne autour de
septembre 2020. La taille des articles sera comprise entre
15 000 et 35 000 signes.
Les
recommandations aux auteurs concernant le nombre de pages ou d’images, les
droits de l’iconographie, l’insertion de notes et de liens, etc., sont
consultables sur le site de la revue https://journals.openedition.org/insitu/401
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Façade de l'ancien tribunal de Bayonne |
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