20 décembre 2022

Usage et son des cloches dans les églises du diocèse de Bayonne

 1835

RÈGLEMENT 

DE MONSEIGNEUR,

L’ ÉVÊQUE DE BAYONNE

CONCERNANT L’USAGE ET LE SON DES CLOCHES DANS LES ÉGLISES DE SON DIOCÈSE

L’orthographe de 1835 a été respectée

ÉTIENNE-MARIE-BRUNO D’ARBOU,par la miséricorde Divine et l’autorité du Saint-Siège Apostolique,Évêque de Bayonne,

Voulant prévenir qui pourraient s’élever entre les Curés ou les Desservans de notre diocèse, et les autorités locales de leurs paroisses respectives, concernant la sonnerie et l’usage des cloches,

Après nous être concerté avec qui de droit,

NOUS AVONS RÉGLÉ ET RÉGLONS :

ARTICLE PREMIER

Les cloches consacrées au service du culte divin par les prières de l’Église étant destinées, d’après les SS. canons,à convoquer l'assemblée des fidèles dans la maison de Dieu, pour y assister aux pratiques de piété et de dévotion, les curés et les desservans sont seuls régulateurs de la sonnerie. Les cloches ne sonneront jamais que de leur ordre ou de leur consentement, et la garde des clés du clocher, comme celle de l'église, leur appartient exclusivement.

Article 2

Les offices publics des dimanches et des fêtes seront annoncés par le son des cloches une heure à l’avance, et à 3 reprises selon les usages des diverses localités.

La veille des grandes solennités à midi, et le soir immédiatement après l'Angélus, le son de toutes les cloches annoncera la solennité du lendemain.

La veille de notre visite pastorale dans une paroisse, les cloches y seront sonnées comme aux grandes solennités, ainsi qu'à notre arrivée, à notre départ, et pendant la visite de l'église.

On sonnera dès la veille le soir, aussitôt après l'Angélus, lorsque, sur la demande du gouvernement, nous aurons ordonné la célébration d'un office solennel, et pour la fête de roi quand elle sera célébrée solennellement dans l'église.

Article 3

Pendant les processions solennelles, au moment de la consécration pendant la messe paroissiale, et à la bénédiction du SS. Sacrement, les cloches seront sonnées selon l'usage des lieux

Article 4

Tous les jours on sonnera l'Angélus, dans les communes rurales, le matin vers le lever du soleil, à midi, et le soir vers la nuit tombante. Dans les villes on continuera de suivre les usagés établis.

Hors les cas de péril commun dont il sera parlé article 8, nous ne permettrons pas de sonner les cloches ni avant l'Angélus le matin, ni après l'Angélus le soir, excepté la veille du jour de la commémoraison des fidèles défunts, où nous autorisons à suivre les usages des localités, mais en se conformant à l'article 76 des statuts du diocèse.

Article 5

On annoncera également chaque jour, par le son des cloches, les messes basses, le catéchisme, les instructions, sermons, les bénédictions du SS. Sacrément, le chapelet, la prière du soir, et toutes  autres prières publiques autorisées par les statuts de notre diocèse.

Article 6

Avant de porter le saint viatique aux malades, on avertira les fidèles par le tintement d'une cloche, et le prêtre qui le portera sera précédé d'un clerc avec une sonnette.

On sonnera aussi une cloche avant les prières des agonisans, sauf l'exception de l'article suivant.

Article 7

Les décès et les inhumations seront annoncés par le son des cloches, conformément aux usages locaux, mais seulement lorsque le décédé sera dans le cas de recevoir les cérémonies de la sépulture ecclésiastique.

Néanmoins, dans les cas d'épidémie mortelle, on n’annoncera par le son des cloches, ni les prières des agonisants, ni les décès, ni les sépultures.

Article 8

Les curés et les desservans ne feront jamais servir les cloches à des usages profanes et étrangers à l'exercice du culte.

Permettons cependant de sonner les cloches pour appeler du secours en cas de péril commun, d’émeute, d'incendie, d'inondation ; mais en ces cas-là, les curés et les desservants ne laisseront sonner les cloches que sur la demande expresse de l'autorité locale changée de la police, ou lorsqu'il leur constera qu'elle a requis cette sonnerie.

On sonnera également toutes les cloches lors du passage de S.M. ou d'un membre de la famille royale dans la paroisse.

Permettons aussi de tinter une cloche pour appeler les enfans aux écoles catholiques, là où cet usage est établi.

 Article 9

Nous maintenons également, dans les lieux où cela se pratique, l'usage aussi moral que chrétien de sonner la retraite, pour annoncer la clôture des auberges, des cabarets, et autres lieux publics de réunion, à l’heure indiquée par la police locale, et d'après la coutume suivie avant la publication du présent règlement.

Article 10

L’expérience ayant démontré qu'il est dangereux de sonner les cloches à toute volée, à l'approche des orages, défendons d'appeler dans ce cas les fidèles à l'église autrement que par le tintement d'une petite cloche.

Article 11

Lors des stations de jubilé, des processions solennelles, des prières pour les nécessités publiques, des actions de grâce, et des autres exercices religieux que nous aurons prescrits, nos mandemens fixeront les jours, les heures et la manière de sonner les cloches.

Article 12

Enfin, nous accordons aux curés et aux desservans la permission de faire sonner les cloches, conformément aux usages locaux, toutes les fois qu'ils auront à réunir les fidèles dans l'église, pour y assister à quelque cérémonie religieuse suivant l'usage et les rits du diocèse, en observant cependant ce qui est prescrit par l’article 4 pour l’heure des sonneries.

Et sera notre présent règlement, lu et publié au prône de la messe de paroisse, dans toutes les églises de notre diocèse, le dimanche qui suivra sa réception.

 Donné à Bayonne ,en notre palais épiscopal, (…) ,le sceau de nos armes et le contre-seing  de notre secrétaire, le 12 janvier de l'an de grâce 1835.

E.M.B., ÉVÊQUE DE BAYONNE

Par mandement de Monseigneur,

FRANCHESTEGUY, secrétaire.

 

Certifié conforme :

Pour le Conseiller de Préfecture délégué, Secrétaire-général

Le Conseiller de Préfecture,

A.PARDEILHAN-MEZIN

 

 Source

Pôle d’archives de Bayonne et du Pays basque,
Annexe des Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques
39 Avenue Duvergier de Hauranne,
64100 Bayonne,
Bibliothèque (consultation sur place uniquement)
BIB BAB 1.article 1835
Actes administratifs de la Préfecture des Pyrénées-Atlantiques

19 décembre 2022

Emigration. Excitation des filles mineures à la débauche

 Émigration Argentine

 Excitation des filles mineures à la débauche

 

Pau,le 12 novembre 1874

Le Préfet à MM.les Maires du département.

MESSIEURS,

Mes prédécesseurs et moi, nous nous sommes maintes fois préoccupés des mécomptes et des dangers qui surprennent les populations enclines à émigrer vers les rives de la Plata. Les autorités municipales ont été fréquemment invitées à prémunir leurs administrés contre les fallacieuses promesses et les riantes perspectives que certains agents d'émigration font miroiter à leurs yeux. J’ai  à vous révéler de nouveaux faits qui justifient pleinement mes appréhensions.

Il ressort d'un jugement du tribunal de Marseille en date du 22 septembre dernier, que des courtiers d'émigration ont engagé des filles mineures à s'embarquer pour Buenos-Ayres, en leur promettant et en s’engageant même par écrit vis-à-vis des parents de les faire placer, soit comme dames de comptoir, soit comme demoiselles de magasin, aux appointements mensuels de 300 fr., plus la nourriture et le logement, et que le navire ayant la terre en vue on a fait boire outre mesure, soit à bord, soit à l'arrivée à Buenos-Ayres, ces jeunes filles que l’on a placées dans une maison de prostitution. L’une d'elles a énergiquement protesté auprès du consul de France contre les violences dont elle était l'objet et c'est par les soins de ce fonctionnaire qu'elle a été rapatriée.

Les auteurs de ces actes immoraux ont été condamnés à la peine de l'emprisonnement, à l'amende et à des dommages-intérêts envers la partie civile.

Il est de notre devoir, Messieurs, de donner la plus grande publicité à de tels actes afin que les émigrants et leurs parents ne se fassent aucune illusion sur le sort qui attend les premiers et puissent résister aux tentatives que l’on fait pour les inciter à abandonner leur patrie.

Recevez Messieurs, l'assurance de ma considération très distinguée.

Pour le Préfet et par délégation :
Le Secrétaire Général,
C de Roquette-Buisson


Source
Pôle d’archives de Bayonne et du Pays basque,
Annexe des Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques
39 Avenue Duvergier de Hauranne, 64100 Bayonne, France
Bibliothèque (consultation sur place uniquement)
BIB BAB 1.article 1874
Actes administratifs de la Préfecture des P.A

 

Complément du blog

Retronews _ Le Petit Marseillais 24 09 1874

Chronique Locale

Nous avons déjà parlé d'un individu poursuivi devant le tribunal correctionnel de Marseille ainsi que sa maîtresse, pour excitation de deux jeunes filles mineures à la débauche.

Sous prétexte de procurer à ces jeunes filles des emplois honorables, ces individus les avaient conduites à Buenos-Ayres où on voulait leur faire exercer une toute autre profession.

Reconnu coupable de ces faits,le sieur O..... a été condamné mardi,à un an de prison et 100 francs d’amende et la femme L….. à six mois de la même peine et 50 francs d'amende.

Le nommé O…. devra payer, en outre, la somme de 1000 francs de dommages-intérêts à la mère  l'une des jeunes filles


12 décembre 2022

Jeune soldat de la classe de 1834 convaincu de s’être mutilé volontairement

Jeune soldat de la classe de 1834 convaincu de s’être mutilé volontairement

A MM.LES MAIRES

Monsieur le Maire,

Lors des opérations relatives à l’appel de la classe de 1834,le conseil de révision que je préside, décida que le nommé Lapeyre (Jean) [Hichat],de la commune de Pouliacq, canton de Garlin, prévenu de s’être mutilé volontairement l'indicateur de la main droite ,dans l'intention de se soustraire  au service militaire ,serait déféré à l'autorité judiciaire, aux termes de l'article 27 de la loi du 21 mars 1832.

Conformément à cette décision, j’ai porté les faits à la connaissance de M. le Procureur du Roi de Pau, et, par jugement du tribunal de cette ville, en date du 7 décembre dernier, ledit Lapeyre a été déclaré convaincu de mutilation volontaire et condamné correctionnellement  à deux mois  d'emprisonnement.

Il s'est pourvu contre ce jugement ; mais la Cour Royale de Pau, par arrêt du 9 de ce mois l’a confirmé.

D'après cette condamnation, ce jeune homme qui d'abord, ne figurait que conditionnellement dans le contingent de son canton, y est porté définitivement aujourd'hui ; celui qui aurait dû marcher à sa place, en a été retiré, et, à l'expiration de sa peine, il sera dirigé sur le champ, sur la 2e compagnie de pionniers de discipline.

J'ai cru devoir vous instruire de ce fait. Donnez-lui la plus grande publicité possible et ne laissez pas ignorer au jeunes gens de votre commune que le conseil de révision déploiera toujours la même sévérité à l'égard de ceux qui chercheraient ainsi à braver l'opinion de leurs concitoyens, pour se soustraire ignominieusement aux devoirs que la loi impose à tous les Français et en reporter l'accomplissement sur ceux  qu'elle n'atteint pas .

Agréer , Monsieur le Maire, l'assurance de ma considération distinguée.

LEROY

Source :

Pôle d’archives de Bayonne et du Pays basque,
Annexe des Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques
39 Avenue Duvergier de Hauranne, 64100 Bayonne, France
Bibliothèque (consultation sur place uniquement)
BIB BAB 1.article 1836
Actes administratifs de la Préfecture des P.A

06 décembre 2022

Numérisation subite du fichier lacunaire des internés du camp de Gurs

Les Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques ont annoncé jeudi 1 décembre ,une minute après la fermeture des portes,que le fichier _lacunaire_ des internés du camp de Gurs, conservés sous les cotes 72 W 57 à 72 W 70, sera incommunicable pendant une durée indéterminée.Cette incommunicabilité est motivée par des opérations de numérisation du fichier des internés .Les AD 64 précisent qu"à compter du 5 décembre 2022, aucune recherche ne pourra être effectuée dans le fichier. Toutefois, les recherches seront réalisées dans les dossiers individuels quand ils existent et dans les autres fonds relatifs aux personnes internées dans les camps."

Numériser oui,mais pourquoi ne pas l'annoncer avant.La numérisation n'a pas été décidée,validée,financée,formalisée,dans la journée du 1 er décembre.Ce projet, parfaitement louable, était connu depuis plusieurs semaines.

A une date indéterminée,les vues numérisées seront consultables sur les postes informatiques en salle de lecture des AD 64.

Enfin,rappelons que les archives antérieures au 28 juin 1940,relatives aux internés espagnols,allemands et français du camp de Gurs ont été  détruites. 

http://archives.le64.fr/articles/actualites/acces-aux-fonds.html