22 août 2022

A propos de la mort du commandant Passicot

Le site internet du Ministère de la Défense « Mémoire des Hommes » est un remarquable service gratuit à la disposition du public.Les utilisateurs sérieux de ce site internet procèdent aux indispensables vérifications.En effet,il ne faut pas perdre de vue la quantité phénoménale de dossiers individuels,de documents conservés par le Service historique de la Défense (SHD) .Des erreurs de traitement administratif,de lecture, ou de saisie informatique sont inévitables. Ainsi la fiche du commandant Jean Martin Passicot, selon laquelle, il serait décédé le 1 er juin 1945 dans un accident, sur le territoire de la commune de Tarnos dans le département des Landes.En réalité,il est mort à Saint-Jean-de-Luz.

 

Copie écran Mémoire des Hommes Jean Martin PASSICOT_ SHD Caen

 

 

Mairie de Saint-Jean-de-Luz acte de décès de Jean Martin Passicot

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Acte de naissance de Jean-Martin Passicot_earchives.le64.fr_Hendaye naissances 1894-1900

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le Courrier de Bayonne

Vendredi 1 er juin 1945

Mort subite du Commandant Passicot

Le commandant Jean Passicot est mort cette nuit, à 1h du matin, à son domicile à Saint-Jean-de-Luz, des suites d'une rupture d'anévrisme. Telle est la nouvelle que tout le Pays Basque a apprise avec une profonde stupeur. Le commandant Passicot, chef d'escadron d'artillerie, avait su par ces belles qualités de chef, par son courage et son affabilité, s'attirer la sympathie unanime.

il était chevalier de la Légion d'honneur, titulaire des croix de guerre 14-18 et 39-40 ; il venait d’être également décoré récemment à Chantaco  par le général Revers, d’une troisième croix de guerre au titre de la Résistance. Il était de ces grands patriotes qui n’avaient pas accepté la défaite et qui, dès le début, luttèrent pour chasser et gêner l'action de l'occupant.

Dès 1943, il se mettait en rapport avec les chefs politiques et militaires du Mouvement de Libération de Bordeaux. Il fut chargé par eux d'organiser l'action paramilitaire dans le Pays Basque. Au début, son groupe était connu sous le nom de de groupe « Le Basque » devenu par la suite groupes « Ganich ».Il avait procédé dans chaque localité au recrutement de cadres susceptibles par leur situation sociale, leurs sentiments gaullistes et leur aptitudes militaires d'organiser des forces armées et d’engager éventuellement une action militaire contre l’ennemi le moment venu. C'est ainsi que dans chaque localité de quelque importance un officier de réserve qualifié avait pris la tête de chaque formation.

Les chefs du mouvement de Bordeaux ayant été arrêtés il s'était mis ensuite en rapport avec le général en chef de l’O.R.A. par l'intermédiaire du commandant d’Ossau.

Il a ainsi étudié les possibilités de parachutage dans la région au cours d'une réunion tenue à Paris avec l'Etat-Major. Le 8 juin 1944, la Gestapo est venue pour l'arrêter. Il s'est enfui et a continué à rester en relation avec le général Dufour à Bordeaux et le commandant d’Ossau.

Après la libération il forma plusieurs bataillons F.F.I. dont il devint le chef .Il était maintenant commandant de la place de Bayonne et chef militaire de la frontière. Sa disparition prématurée à 50 ans, en pleine force physique, sera unanimement regrettée.

Le Courrier présente à Madame Passicot et à la famille du disparu d'expression de sa sympathie attristée.

Source:

Médiathèque de Bayonne_Site Patrimoine_Collection presse_Le Courrier de Bayonne consultable en ligne