M.Abraham Louis Garcias, né à Bayonne le 8 avril 1859, a légué à la Ville de Bayonne,un immeuble situé place Saint-Esprit n°22,portant le nom de l’hôtel "Excelsior" ,pour y loger gratuitement des familles nombreuses.
Les 24 septembre 1943 et 5 avril 1944,le Conseil Municipal de Bayonne a décidé de renoncer au legs fait à la Ville par M.Abraham Louis Garcias comme non avantageux.
Pôle de Bayonne et du Pays Basque (AD 64), E Dépôt Bayonne 4 W art 22
Extraits.
Testament de Monsieur Louis GARCIAS
NDLR:document dactylographié transcrit en l'état.
"Ceci est mon testament:
Je soussigné Louis Garcias,demeurant à Arcachon,villa "Atala" Avenue Nelly Deganne, né à Bayonne,22 place Saint-Esprit,le 8 avril 1859,lègue à titre particulier à la ville de Bayonne,mon immeuble sis à Bayonne,Place Saint-Esprit,22,portant le nom d’hôtel Excelsior.Cet immeuble lorsque le bail existant au profit de Monsieur R....... sera terminer devra être employer à loger des familles nombreuses,et sans distinction de religion..En aucun cas,Monsieur R......ne devra continuer d'occuper l'immeuble lorsque son bail sera terminer et la ville de Bayonne,c'est à dire le conseil Municipal et le Maire,devront faire le nécessaire à ce sujet,cette fondation que je fais en mémoire de mon père Désiré GARCIAS,portera le nom "Abrit Désiré GARCIAS".Il est bien entendu que les familles nombreuses qui habiteront n'auront pas de loyer à payer et devront avoir au moins quatre enfants.La ville de Bayonne rentrera en possession de ce leg,sitôt mon décès.Si la ville de Bayonne refusait ce leg,la ville d'Arcachon en profiterai à la place de la ville de Bayonne.
(...)
Je laisse à la ville d'Arcachon ma propriété villa "Alexandre Louis" située rue Lamartine Arcachon,pour servir à loger des familles nombreuses avec au moins quatre enfants.(....)Je fais ce leg au nom de mon père Désiré GARCIAS,et la villa "Alexandre Louis" portera le nom "Abrit Désiré GARCIAS". (....).La ville de Bayonne ne pourra ni vendre ni louer à qui que ce soit ni changer le nom d'Abrit Désiré GARCIAS. (....)
Les familles qui habiterons les abrit Désiré GARCIAS seront désignées par le Maire,trois conseillers municipaux.
Le grand Rabbin,le Pasteur Protestant,et le curé de l'endroit,les familles devront toujours être originaires soit d'Arcachon,soit de Bayonne.(.....)
Pour le leg de ma propriété de Bayonne qui porte le nom d’hôtel Excelsior,la ville de Bayonne ne pourra pas renouveler le bail au locataire actuel,ni vendre à Monsieur Lacroix. propriétaire attenant ni à qui que ce soit.Il y a un escalier qui sert pour les deux immeubles,ni changer le nom d'Abrit Désiré GARCIAS.Suivant les circonstances,je me réserve le droit d'annuler certain leg et d'en faire d'autres à la place."
Fait et signé à Arcachon le dix juin 1940.
Louis GARCIAS.
Ledit testament porte la mention:
"Enregistré à Arcachon,le douze janvier mil neuf cent quarante trois,
Folio 80,numéro 686,
Reçu cent francs
Pour le Receveur,signé TACHOIRES.
Georges Cottard Notaire
Arcachon le 15 janvier 1943
Monsieur le Maire de Bayonne
Monsieur le Maire,
J'ai l'honneur de vous informer que Monsieur Abraham Louis GARCIAS,en son vivant,sans profession,ancien agent de locations,demeurant à Arcachon,rue Bonne-Affaire,villa "Chansonnette",est décédé en son domicile le 23 juillet 1942.
Monsieur GARCIAS étant juif,sa succession a été pourvue d'un administrateur,en la personne de Monsieur D......,demeurant à Arcachon,(....).
L'ouverture de son coffre à la Banque de France à Arcachon,a eu lieu le 17 décembre 1942,et au cours de cette ouverture,il a été trouvé un testament qui a été déposé au rang de mes minutes à la date du 9 janvier 1943,en vertu d'une ordonnance rendue par Monsieur le Président du Tribunal de Première Instance de Bordeaux,du 22 décembre 1942.
Conformément à la loi,je vous adresse sous ce pli,une copie officieuse du testament de Monsieur GARCIAS et je vous informe que sa succession sera réglée avec mon concours,par Me B.....,notaire,....à Bordeaux.
Vous pourrez donc vous adresser directement à Me B.....,pour vous entendre avec lui sur l’exécution de ce testament.
Je vous serais reconnaissant de vouloir bien m'accuser réception de la présente et vous prie d'agréer,Monsieur le Maire,l'assurance de mes sentiments distinguées et dévoués.
"Comme il s'agit d'un bien Juif je vous serai très obligé de m'indiquer,le nom de l'Administrateur..."
20 janvier 1943
Le Maire de Bayonne à Monsieur le Sous-Préfet délégué dans les fonctions de Préfet pour la zone occupée
Bayonne
Par lettre en date du 15 janvier,Me Cottard,notaire à Arcachon m'avise que M.Abraham Louis Garcias,sans profession ,né à Bayonne le 8 avril 1859 décédé à Arcachon le 23 juillet 1942,a légué à la Ville de Bayonne,un immeuble situé place St-Esprit n°22,portant le nom de l’hôtel "Excelsior" ,pour y loger des familles nombreuses.
Comme il s'agit d'un bien Juif je vous serai très obligé de m'indiquer,le nom de l'Administrateur qui a du être désigné,à Bayonne,pour gérer l'immeuble dont la succession vient d'échoir à la Ville.
Le Maire
État Français -Sous préfecture de Bayonne
Bayonne,le 27 janvier 1943
Le Sous-Préfet de Bayonne à Monsieur le Maire de Bayonne
Comme suite à votre lettre du 20 janvier 1943,j'ai l'honneur de vous faire connaître que j'ai proposé au Commissariat Général aux Questions Juives,la désignation de M.Dxxxxxx à Arcachon,comme Administrateur Provisoire de l'Immeuble "Excelsior -Hôtel" à Bayonne,dépendant de la succession de M.Louis Garcias,israélite.
29 Janvier 1943
Mon cher Maître,
Me Cottard,notaire à Arcachon m'a communiqué:
1°) une copie du testament olographe de M.Louis Garcias en date du 10 juin 1940.
2°) copie du codicille à son testament en date du 14 février 1941.
La Ville de Bayonne est dans l'intention d'accepter le legs particulier qui lui a été fait au résultat des dispositions précitées.
Voudriez-vous m'indiquer si les héritiers de M.Garcias acceptent eux-mêmes ce testament et si la quotité disponible n'est pas dépassée.Voudriez-vous m'indiquer les pièces qui vous seront nécessaires en vue de la délivrance du legs.
Veuillez agréer,Mon cher Maître,l'expression de mes sentiments distingués.
Le Maire.
Bxxxxx
Notaire
Bordeaux
" savoir si,s'agissant d'un bien juif,la Ville de Bayonne pourrait ou non avoir le bénéfice du dit legs "
29 janvier 1943
Le Maire de Bayonne à Monsieur le Sous-Préfet Bayonne
Comme suite à ma lettre du 20 janvier 1943 relative au legs particulier fait à la Ville de Bayonne de l’hôtel Excelsior à St-Esprit,par M.Abraham Louis Garcias,né à Bayonne le 8 avril 1859,décédé à Arcachon le 23 juillet 1942,j'ai l'honneur de vous faire tenir sous ce pli:
1°)-copie du testament olographe du dit M.Garcias en date,à Arcachon,du 10 juin 1940,déposé aux minutes de Me Cottard,notaire à Arcachon,le 22 décembre 1942.
2°) Copie du codicille au dit testament à la date du 14 février 1941.
J'ai l'honneur de vous demander de saisir le Commissariat Général aux questions juives,de la question de savoir si,s'agissant d'un bien juif,la Ville de Bayonne pourrait ou non avoir le bénéfice du dit legs.
Le Maire,
G.Bxxxx
Notaire
Bordeaux,le 1 er février 1943
Monsieur le Maire,
Comme suite à votre lettre du 29 janvier 1943 concernant la succession de Monsieur GARCIAS j'ai l'honneur de vous informer que Monsieur Abraham Louis GARCIAS est de race juive et que par suite sa succession est administrée par Monsieur Dxxxxxx demeurant à ARCACHON (....),pris en sa qualité d'administrateur provisoire.
Le legs et sa délivrance sont donc soumis non seulement aux formalités prévues actuellement par la loi française mais également encore à l'autorisation du Commissariat aux affaires juives,il y aurait donc lieu d'ores et déjà que le Conseil Municipal puisqu'il a décidé que le Conseil Municipal puisqu'il a décidé à accepter le legs fasse auprès de la Préfecture des Basses-Pyrénées les démarches nécessaires pour l'établissement de son dossier.
(...)
Notaire
Bayonne,le 16 février 1943
Monsieur l'Ingénieur de la Ville de Bayonne
Monsieur l'Ingénieur
D'après les renseignements qui me sont fournis par le bureau des hypothèques de Bayonne Mr Abraham Louis Garcias en son vivant agent de location demeurant à Arcachon boulevard de la Plage N°189 était propriétaire d'une maison à Bayonne ainsi désignée:Immeuble Place Saint Esprit n° 22 consistant en une maison élevée d'un rez-de-chaussée,entresol,4 étages et le cinquième mansardé,à usage d’hôtel restaurant avec les appartenances et dépendances.
Cet immeuble lui a été attribué en toute propriété dans un acte passé devant Me COTTARD notaire à la Teste (Gironde) le 2 octobre 1937 contenant partage entre ledit Mr.GARCIAS et sa belle sœur Madame Veuve Joseph Alexandre GARCIAS des biens dépendant des successions confondues de Mr Isaac Désiré GARCIAS et Mme Chimène SINHA son épouse père et mère du défunt,tous deux décédés à Arcachon le mari le 19 février 1926 et la femme le 4 janvier 1910.
Il n'est pas indiqué d'origine de propriété du chef de Mr Isaac Désiré GARCIAS.Je ne trouve pas notamment la vente qui aurait parait-il été consentie par Mr BLUM à Mr GARCIAS.
Il n'existait à la date du 12 février 1943 aucune inscription tant du chef de Mr Abraham GARCIAS que du chef de Mr Isaac GARCIAS.
Le propriétaire de l'immeuble contigu est Mr Jean LACROIX demeurant à Salies de Béarn auquel j'écris par ce même courrier pour avoir des précisions sur les servitudes et réglement de mitoyenneté qui pourraient exister entre les deux immeubles et pour savoir s'il n'était pas locataire de la partie appartenant à Monsieur GARCIAS.
Dès que j'aurai ces renseignements,je vous les communiquerai.
Veuillez agréer,Monsieur l'Ingénieur,l'assurance de mes sentiments dévoués.
Bayonne ,le 10 mars 1943
L'ingénieur de la Ville
à Monsieur le Maire de la Ville de Bayonne
Monsieur le MAIRE,
Comme suite à nos entretiens relatifs au legs ABRAHAM Louis GARCIAS,j'ai l'honneur de vous communiquer les observations qu'appelle l'examen de ce legs.
Comme vous le savez,l'immeuble appartenant à Mr.GARCIAS fait partie intégrante,à l'heure actuelle,de l’Hôtel "EXCELSIOR". Ainsi donc,l’Hôtel "EXCELSIOR" est composé:
1°. d'une partie d'immeuble appartenant à Mr.Lacroix
2°. d'une autre partie appartenant à feu Mr.GARCIAS
Malgré toutes les démarches effectuées jusqu'à ce jour,il ne m'a pas été possible de déterminer avec précision la ligne divisoire de ces bâtiments.Je sais seulement que cette ligne passe par l'axe de la porte d'entrée.
Par ailleurs,j'ai pu établir que Mr.GARCIAS avait,de son vivant,consenti un bail de 18 années à dater du 1 er janvier 1928 au profit de Mr.Lacroix;que de même,ce dernier avait loué l'ensemble de l’hôtel pour une durée équivalente à compter du 1 er octobre 1928,à Mr. Rxxxxx,exploitant actuel de l’hôtel.
Il conviendra donc de déterminer dans quelles conditions la Ville pourra faire cesser les locations commerciales précitées.
(....)
Étant donné les divers inconvénients précités et l'importance des dépenses qu'entrainerait un tel aménagement,la Commission des Travaux Publics a estimé avec moi,dans sa séance du 9 mars,que le legs GARCIAS ne pouvait être accepté.
A mon avis,la seule solution à envisager serait l'acquisition de l'immeuble LACROIX et la transformation de tout l’hôtel en logements ouvriers.Mais je ne pense tout de même pas que cette proposition soit intéressante,car il me parait préférable d'envisager la création de tels logements dans un autre quartier.
Veuillez agréer,Monsieur le Maire,l'expression de mes sentiments les plus dévoués.
XXX Notaire
Bordeaux le 21 avril 1943
Monsieur le Maire,
Je vous serais très obligé de me faire parvenir ,dès qu'il vous sera possible,la décision du Conseil Municipal de votre ville en ce qui concerne l'acceptation du legs qui a été consenti à votre ville par Monsieur Abraham Louis GARCIAS,d'Arcachon.
Veuillez agréer,Monsieur le Maire,l'assurance de mes sentiments très distingués.
29 avril 1943
Monsieur,
En réponse à votre lettre du 21 j'ai l'honneur de vous faire connaitre que le Conseil Municipal n'a pas pris de décision et n'est pas disposé,en principe,à accepter le legs.
Veuillez agréer,Monsieur,l'expression de mes sentiments distinguées.
Le Maire
A.Dxxxxxxx
Arcachon ,le 17 juin 1943
Monsieur le Maire Bayonne
Questions Juives.
Monsieur le Maire,
En qualité d'administrateur provisoire des biens dépendant de la succession de M.L.GARCIAS,je dois fournir sans plus de délai un rapport sur cette succession à l'administration préfectorale.
Par son testament dont Me Cottard ,notaire à la Teste,vous a adressé copie il y a plusieurs mois,M.GARCIAS a légué à la Ville de Bayonne un immeuble situé Place St-Esprit,sous certaines conditions.
Je vous serais reconnaissant Monsieur le Maire,de vouloir bien me faire connaître si vous avez pris une décision d'acceptation ou de refus dudit legs,afin de me permettre de terminer mon rapport et d'envisager toutes les suites que comporteraient votre décision.
Dans cette attente,je vous prie d'agréer,Monsieur le Maire,l'assurance de ma considération la plus distinguée.
23 juillet 1943
Le Maire de Bayonne à Monsieur le Sous-Préfet
4e Bureau
Bayonne
En réponse à votre lettre du 20 juillet j'ai l'honneur de vous informer que le Conseil Municipal n'a pas encore statué sur l'acceptation ou le refus du legs fait à la ville par M.Garcias,et que le délai imparti pour en décider est encore loin d’être expiré.
Le Maire
Ville de Bayonne Extrait du Registre des Délibérations du Conseil Municipal ,séance du 24 septembre 1943
Le Conseil Municipal réuni sur convocation du 20 du meme mois
Présents:MM.Mettetal,adjoint au Maire; Président; Cazamayou, Laplassotte,adjoints; Paris, Gaudeul,Pariès,Deville,Dupuy Tachoires,Pouchucq,Melle Lacorre,MM.Forgues,Elichagaray,Bonnet.
Excusés:MM.Ribeton,Maire,d'Aleman,adjoint;Arospide,Etchepare,Pochulu,Pécastaings.
M.le Maire présente le rapport suivant:
Par testament olographe en date du 10 juin 1940 déposé au rang des minutes de Me Cottard,notaire à Arcachon,M.Abraham Louis GARCIAS,sans profession,né à Bayonne le 8 avril 1859,décédé à Arcachon le 23 juillet 1942,a légué à la ville de Bayonne,un immeuble situé à Bayonne,place St-Esprit n°22,portant le nom d’Hôtel "Excelsior".
Aux termes mêmes de ce testament "cet immeuble lorsque le bail existant au profit de M.Rxxxxxxx sera terminé,devra être employé à loger des familles nombreuses et sans distinction de religion.En aucun cas M.Rxxxxxx ne devra continuer d'occuper l'immeuble lorsque son bail sera terminé et la ville de Bayonne,c'est à dire le Conseil Municipal et le Maire devront faire le nécessaire à ce sujet;cette fondation que je fais en mémoire de mon père Désiré GARCIAS,portera le nom "Abrit Désiré GARCIAS".Il est bien entendu que les familles nombreuses qui habiteront,n'auront pas de loyer à payer et devront avoir au moins quatre enfants.La ville de Bayonne,entrera en possession de ce legs sitôt mon décès.Si la ville de Bayonne refusait ce legs,la ville d'Arcachon ,en profiterait à la place de la Ville de Bayonne."
L'immeuble appartenant à M.L fait partie intégrante,à l'heure actuelle,de l’Hôtel Excelsior.Ainsi donc l’Hôtel "Excelsior" est composé:
1°- d'une partie d'immeuble appartenant à M.Lacroix
2°- d'une autre partie appartenant à M.Garcias
Il n'a pas été possible à M.l'ingénieur de la ville de déterminer,avec précision,la ligne divisoire de ces bâtiments.De l'examen du plan qu'il a fait dresser il résulte que le départ de l'escalier inique desservant l’Hôtel ,se trouve dans la partie de l'immeuble appartenant à M.Garcias ainsi que le moteur et le treuil commandant l'ascenseur.
L'étude des possibilités d'utilisation de la partie de la propriété léguée à la Ville permet de conclure:
à) qu'au rez-de-chaussée,l'entrée actuelle ne peut être conservée;que,dans ces conditions,la baie éclairant le salon devrait être transformée en porte d'accès;que les premières marches de l'escalier devraient être déplacées;
b) qu'aux étages,l'escalier existant devrait être supprimé,car on ne peut concevoir un escalier unique desservant des appartements destinés à loger des familles nombreuses et un hôtel situé à proximité d'une gare;que de ce fait,il y aurait lieu,pour desservir l'immeuble GARCIAS,de construire un nouvel escalier,ce qui entraînerait la suppression d'une chambre située entre les deux murs de refend.
D'autre part,comme les chambres situées en bordure,tant de la place de la République que de l'impasse Ste Catherine,sont de très faibles dimensions et ne remplissent pas les conditions prévues par le règlement d'hygiène,il ne pourrait être aménagé,par étage,que deux chambres habitables.
Cette étude sommaire des transformations à effectuer dans cet immeuble révèle qu'il y aurait des dépenses considérables à engager pour réaliser des aménagements assez peu satisfaisants d'ailleurs.
Pour aboutir à un résultat satisfaisant,il faudrait envisager l'acquisition de l'immeuble Lacroix et la transformation de tout l’Hôtel en logements ouvriers.Je ne suis pas partisan,d'une telle solution,qui serait d'ailleurs coûteuse,et je vous propose,en conséquence de renoncer purement et simplement,au legs fait à la Ville par M.Abraham,Louis GARCIAS.
Les conclusions de ce rapport sont mises aux voix et adoptées.
Ont signé au registre les membres présents.
Préfecture de la Gironde
1ere Division
1er Bureau
Bordeaux,le 14 mars 1944
Le Préfet délégué de la Gironde à Monsieur le Sous Préfet de Bayonne
Par testament olographe et codicilles en date du 10 juin 1940 et 4 février 1941,M.Louis GARCIAS,de confession israélite,demeurant à Arcachon ,villa "Atala",avenue Nelly Deganne,où il est décédé le 23 février 1942
(NDLR 23 juillet 1942) a fait notamment les dispositions suivantes:
"Je lègue à titre particulier à la ville de Bayonne mon immeuble sis à Bayonne,Place St-Esprit,22 portant le nom d’Hôtel Excelsior.Cet immeuble lorsque le bail existant au profit de M.Rxxxxxx sera terminé,devra être employé à loger des familles nombreuses et sans distinction de religion.En aucun cas M.Rxxxxxxx ne devra continuer d'occuper l'immeuble lorsque son bail sera terminé et la ville de Bayonne,c'est à dire le Conseil Municipal et le Maire devront faire le nécessaire à ce sujet;cette fondation que je fais en mémoire de mon père Désiré GARCIAS,portera le nom "Abrit Désiré GARCIAS".Il est bien entendu que les familles nombreuses qui habiteront,n'auront pas de loyer à payer et devront avoir au moins quatre enfants.La ville de Bayonne,entrera en possession de ce legs sitôt mon décès.Si la ville de Bayonne refusait ce legs,la ville d'Arcachon ,en profiterait à la place de la Ville de Bayonne."
Le Conseil Municipal de Bayonne a refusé ce legs par délibération du 24 septembre 1943.
Le Conseil Municipal d'Arcachon à qui devrait revenir cette libéralité,dans le cas où la ville de Bayonne la refuserait,n'a pas consenti à l'accepter dans une délibération intervenue le 24 février 1944.
Dans ces conditions,et conformément à l'article III de la loi communale modifiée par la loi du 4 février 1901 et le décret loi du 5 novembre 1926,je vous serais obligé de vouloir bien inviter le Conseil Municipal de Bayonne,à délibérer à nouveau sur cette libéralité.
Vous voudrez bien me faire parvenir dès que possible deux exemplaires de la nouvelle délibération intervenue en la matière.
Le Préfet délégué:illisible.
Extrait du Registre des Délibérations du Conseil Municipal
Séance du 5 avril 1944
Le Conseil Municipal réuni sur convocation du 3 avril 1944
Présents:
MM.Ribeton,Maire,Président;d'Aleman,Laplassotte,adjoints;Paris,Gaudeul,Pariès,Deville,Tachoires,Pouchucq,Melle Lacorre,Forgues.
Excusés:
MM.Mettetal,Cazamayou,Etchepare,Arospide,Dupuy,Pochulu,Pécastaings,Elichagaray,Bonnet.
M.le Maire présente le rapport suivant:
Messieurs,
Par délibération en date du 24 septembre,vous avez décidé de refuser le legs fait par M.Abraham Louis GARCIAS à la Ville de Bayonne par testament olographe et codicilles en date du 10 juin 1940 déposé au rang des minutes de Me Cottard,notaire à Arcachon.
M.le Préfet,délégué de la Gironde,à qui le dossier a été transmis fait connaître à M.le Sous-Préfet de Bayonne,par sa note du 14 mars 1944;qu'il y a lieu d'inviter le Conseil Municipal à délibérer à nouveau sur cette libéralité.
Aux termes de l'art.111 de la loi du 5 avril 1884,paragraphes 3 et 4,modifiée par le Décret du 5 novembre 1926,le refus n'est définitif que si;par une seconde délibération,le Conseil Municipal déclare y persister.
Après nouvel examen de la question,je crois devoir maintenir mon point de vue et vous proposer ,Messieurs,de ratifier purement et simplement les dispositions de la première délibération dont je vous rappelle les termes essentiels,et partant de renoncer,à titre définitif,au legs fait à la Ville par M.Abraham Louis GARCIAS,comme non avantageux.
Les conclusions de ce rapport sont mises aux voix et adoptées..
Ont signé au registre les membres présents .
27 avril 1944
Le Sous-Préfet de Bayonne à Monsieur le Maire de Bayonne
Comme suite à la note de M. le Préfet de la Gironde du 17 mars 1944,dont je vous ai transmis la copie,je vous serais obligé de bien vouloir me faire connaitre si le Conseil Municipal a statué sur l'acceptation du legs fait à la ville par M.Garcias (Hôtel Excelsior).
Le Sous-Préfet
29 Avril 1944
Le Maire de Bayonne à Monsieur le Sous-Préfet
En réponse à votre lettre du 27 avril référence 4e bureau ML/MS j'ai l'honneur de vous faire connaître que le Conseil Municipal dans sa séance publique du 5 avril a décidé de renoncer à titre définitif au legs fait à la Ville par M.Abraham Louis Garcias comme non avantageux.
La délibération qui constate cette renonciation a été adressée à vos services le 12 avril.
Le Maire
" le Conseil Municipal a renoncé définitivement au legs fait à la Ville de Bayonne par M.Abraham Louis GARCIAS,qui avait légué à la Ville de Bayonne,un immeuble situé à Bayonne,Place St-Esprit N°22,portant le nom d’hôtel Excelsior "
31 mars 1945
Le Maire de la Ville de Bayonne
Le Président de la Délégation Municipale spéciale de la Ville de Bayonne
Certifie que par délibération du 5 avril 1944,approuvée par M.le Préfet des Basses-Pyrénées le 20 avril 1944,le Conseil Municipal a renoncé définitivement au legs fait à la Ville de Bayonne par M.Abraham Louis GARCIAS,décédé à Arcachon le 23 juillet 1942 qui,par testament olographe du 10 juin 1940,déposé au rang des minutes de Me Cottard,notaire à Arcachon,avait légué à la Ville de Bayonne,un immeuble situé à Bayonne,Place St-Esprit N°22,portant le nom d’hôtel Excelsior
|
La police municipale de Bayonne occupe actuellement une partie du rez-de chaussée de l'immeuble Excelsior |
|
Sur la facade de l'immeuble Exelsior ,coté rue Sainte-Catherine |
Marcel Suares -Ordre de la Libération
Acte de naissance de Abraham Louis Garcias- e-Archives AD 64