Château-Neuf
Place Paul Bert
Partage d'archives publiques et privées liées au département des Basses-Pyrénées. 1790-1969
"Depuis 1937,Monsieur le Procureur ,je viens auprès de vous pour vous demander si ce ne serait pas un effet de votre bonté,de vouloir faire cesser ce qui se passe depuis longtemps,et aujourd'hui comme c'est plus fort que jamais et que l'on me fait beaucoup de misères dans la ville de Bayonne ,aussi je me permets de faire appel à votre bon cœur,pensant d'avance que je réussirai.Je vous dirai d'abord que je suis marchande d'olive et de cacahuètes que je vends aux terrasses de café mais à Bayonne seulement,et je suis traitée d'une manière infâme car sitôt que je mets le nez dehors j'ai toute la jeunesse après moi,et tout cela vient des théâtres et cinémas,surtout depuis 1929 où j'ai été représentée dans une revue locale à Bayonne et partout ailleurs,à Biarritz aussi,à St Jean de Luz,à St Vincent,depuis ça dure toujours et même cette semaine au théâtre,il y a une caricature et au Majestic; j'ai entendu dire,et moi lorsque je suis dans la rue tranquille et ne pensant qu'à mon travail.Monsieur le Procureur,je suis insultée et méprisée;j'entends,Dieu merci;toutes les réflexions bafouée et calomniée jusqu'à atteindre mon honneur et certes ces Messieurs du théâtre ne sont pas bien délicats de manger des sous en attaquant ma réputation;tout cela me rend bien malheureuse et me font passer des jours empoisonnés et le Maréchal Pétain,dans sa nouvelle formule dit qu'il se faut se défendre en toute matière et de faire justice,et ces Messieurs n'ont pas le droit ,ni ma permission de me mettre dans les cinémas;ils ont été condamnés en 1937,par la justice de Paix le 12 juillet,et aujourd'hui ils recommencent plus fort que jamais ,aussi je veux être payée et ils profitent de moi parce que je ne peux pas me payer un avocat.
Voici,Monsieur le Procureur,les noms des auteurs de la revue des artistes de Bayonne,Mr Benjamin Gommès,villa Malaye St-Esprit,Mr Georges Périer,peintre décorateur,quai des Corsaires ainsi que le directeur du théâtre.Et maintenant je demande des dommages intérêt pour tout le mal qu'il m'on fait et à présent ils font faire des méchancetés par intermédiaire et le juge de Paix et le Procureur doivent mettre main forte,aussi je compte sur vous.
On m'a donné le sobriquet de Georgette et toutes les fois que je suis en train de vendre il y a des gamins qui m'appelle Georgette et même des gamins de 7 à 8 ans qui me diffament en se fichant de moi;je sers de risée à Bayonne,aussi j'en suis malade.Je désire donc ,Mr le Procureur qu'on me laisse tranquille,et à présent en leur demandant une forte somme,ils s’arrêteront,ils ont assez profiter de moi et ont fait une fortune à mes dépens.
Comptant sur votre bienveillance ,Mr le Procureur de la République,je vous adresse mes respectueux hommages
Mademoiselle
Adresse à Bayonne
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Livret -guide officiel des Chemins de Fer du Midi -Année 1927- |
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Livret -guide officiel des Chemins de Fer du Midi -Année 1927- |
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e-Archives AD 64 -Collection communale Hendaye naissances FRAD064006_5MI260_2_1043.jpg Vue 97/176 |
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http://consultarchives.le64.fr/registre_militaires_Corrihons Jean classe 1908 |
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http://consultarchives.le64.fr/registre_militaires_Corrihons Jean classe 1908 |
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Livret -guide officiel des Chemins de Fer du Midi -Année 1927- |
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Livret -guide officiel des Chemins de Fer du Midi -Année 1927- |
Gérald et Robert Finaly ,deux enfants israélites confiés depuis l'occupation à Mlle Brun,directrice de la Crèche municipale de Grenoble et dont les parents périrent en déportation,avaient disparu.
Melle Brun,qui s'était attachée à eux,avait refusé de les remettre à des membres de la famille qui les réclamaient.Des procès ont été engagés et Melle Brun avaient été condamnée pour non présentation d'enfants.Ceux-ci étaient dans une retraite secrète en Dauphiné.Ils viennent d’être retrouvés à Bayonne.
Mlle Setoun professeur de l'enseignement libre à Grenoble,originaire d'Arneguy,vint au pensionnat St-Louis de-Gonzague,à Bayonne,demander au Supérieur s'il consentirait à prendre comme pensionnaire deux orphelins israélites sans famille,recherchés par le gouvernement israélien.Le supérieur fit remarquer qu'il était nécessaire qu'ils aient un répondant.Les conditions ayant été réglée,une dame inconnue descendant en gare de Bayonne de l'express de Dauphiné amena au Pensionnat deux enfants,sous le nom de Martela.Cette dame dit avec satisfaction que ces enfants seraient ainsi en sûreté loin de Grenoble ,en attendant la décision de la Cour à leur égard.Ces déclarations mirent le supérieur en éveil.Il apprit la disparition des deux enfants et le procès auquel donnait lieu leur sort.Il prévint les autorités religieuses et le Parquet.Des relations furent nouées entre les parquets de Bayonne et de Grenoble .En attendant les décisions de justice les deux enfants ont été admis à ce collège bayonnais.
Côte Basque Soir - Mardi 3 février 1953
Les deux petits Finaly ont été Kidnappés ce matin à St-Louis-de-Gonzague à Bayonne.
On pouvait espérer que l'affaire de Gérald et Robert Finaly ,les deux enfants israélites dont le père et la mère sont morts en déportation et que se disputent d'autres parents ainsi que Mlle Brun,la directrice de la Crèche municipale de Grenoble qui les a élevés et désire les conserver trouverait à Bayonne le calme,en attendant les décisions de justice les concernant.
Les deux enfants avaient été admis au collège Saint-Louis-de-Gonzague conformément à la décision prise par les magistrats en attendant les jugements à venir.
Gérald et Robert,bien élevés,ayant causé une excellente impression,se semblaient en aucune façon ,malheureux.Ils ne manifestaient pas la timidité et le dépaysement que l'on constate chez bien des êtres jeunes transplantés d'un jour à l'autre dans un milieu différent ,mais au contraire une assurance non pas effrontée,mais de bon aloi.
Or ce matin,coup de théâtre.Les enfants ont disparu.Dans la journée d'hier,M.le Supérieur de Saint-Louis avait été chargé de la garde des enfants et c'est lui-même qui ce matin a alerté la police judiciaire de cette disparition mystérieuse dont on devine combien il était ennuyé étant donné que de lui-même il avait mis la Justice au courant de la présence de ces enfants dans sa maison.
Les enfants se sont levés ce matin,à 7 heures,en même temps que leurs petits camarades.A 7h.20,le surveillant du dortoir les a envoyés en études où le surveillant de cette étude a constaté leur absence et donné l'alarme.On se perd en conjonctures sur ce qui a pu se passer.
Il est peu vraisemblable que les enfants soient partis d’eux-mêmes.Par ailleurs,la porte est ouverte,comme celle de tous les externats,pour l'arrivée des élèves le matin.
Un enlèvement apparaît la solution la plus vraisemblable.Le Parquet de Bayonne a ouvert une information contre X... pour enlèvement d'enfants.La police judiciaire et les brigades de gendarmerie ont été alertées.
Cette affaire cause une vive émotion à Bayonne particulièrement dans cet établissement où deux pauvres enfants venaient de recevoir un accueil si familial.
Par ailleurs,nous avons appris que deux personnalités israélites venues de Grenoble s'étaient présentées ce matin au Parquet pour réclamer les enfants et les ramener avec elles en Dauphiné.
Côte Basque Soir -Mercredi 4 février 1953
Les deux petits Finaly sont-ils en Espagne ?
La police interroge les professeurs,le personnel et les enfants de Saint-Louis-de-Gonzague
On recherche un mystérieux individu qui,lundi,a demandé aux élèves des détails sur les deux orphelins
En dépit de recherches extrêmement actives,on n'a toujours pas retrouvé les deux petits Finaly,disparus mystérieusement hier matin de l'Institution Saint-Louis-de-Gonzague.
Les enquêteurs se demandent si les deux petits n'ont pas été emmenés en Espagne.
On se perd en tout cas en conjonctures sur la manière dont les enfants ont pu disparaître.
On sait qu'ils ont quitté à 7 heures 30 le dortoir situé au 3 e étage pour la salle d'études du premier étage;ils étaient là à la queue de la file des élèves.
C'est peu après qu'on s'aperçut qu'ils n'étaient pas en classe.
Des interrogatoires des élèves et du personnel,il ressort que nul n'a aperçu une personne étrangère à l'établissement dans l'entourage des enfants.
Comme la rue d'Espagne est actuellement un véritable chantier ,aucune voiture n'a pu venir jusqu'à la porte de l'Institution.Et si les enfants avaient été enlevés de force,ils auraient crié.Sont-ils donc partis volontairement rejoindre une personne amie ?
Serait-ce le mystérieux inconnu qui,lundi,avait questionné des petits élèves de Saint-Louis sur les petits Finaly,appelée alors "Fartella"?
Arrestation de Mme Setouin
Quoi qu'il en soit ,les interrogatoires ont commencé hier et se sont poursuivis ce matin.
M.l'abbé Setouin,frère de Mme Setouin qui était venue de Grenoble à Bayonne pour y préparer le séjour des deux enfants a été interrogé jusqu'à deux heures du matin.
Quant à sa sœur,originaire d'Arneguy,ancienne institutrice à Bayonne,elle a été arrêtée à Grenoble comme co-auteur de la séquestration.
Il est à noter qu'une des tantes des deux enfants,Mme Rosner,a déposé contre Mlle Brun une plainte pour meurtre ,ce qui parait tout de même un peu exagéré quand on sait que sans Mlle Brun et les soins qu'elle leur prodigua,les deux petits orphelins seraient morts depuis huit ans.
C'est en effet en février 1944 que Mlle Brun recueillit les enfants dans les circonstances que voici:
La Gestapo arrêta alors le docteur Finaly et sa femme ,israélites autrichiens réfugiés à La Tronche (Isère).
Sans Mlle Brun les deux enfants seraient morts
Les deux enfants,Robert ,né en 1941,et Gérald,né en 1942,furent confiés à la pouponnière Saint-Vincent-de-Paul à Meylan où on ne peut les garder.
On les remit alors à Mlle Brun directrice de la Crèche municipale de Grenoble qui,avec le Dr Baudry,membre du même réseau de résistance hébergeait déjà une dizaine d'autres enfants israélites.
Quand on les lui amena ,les deux petits Finaly étaient mourants:le petit,âgé d'un an et demi,avait une forte dysenterie;l'ainé venait d’être opéré d'une mastoïdite.
A force de soins,Mlle Brun parvint à les sauver.
C'est alors que la municipalité de Grenoble lui donna l'ordre de livrer ses enfants aux Allemands ;elle s'y refusa;on la menaça de la licencier sans traitement ni pension.
Avec l'aide d'un ecclésiastique Mlle Brun loua le château de Vif où elle s'installa avec ses douze petits réfugiés subvenant personnellement jusqu'à la Libération aux frais de leur hébergement.
Après le départ des Allemands,les enfants furent rendus à leurs familles sauf trois:un que sa mère décida de laisser à Mlle Brun qui l'a depuis adopté légalement et les deux petits Finaly dont les parents étaient morts en déportation.
(...)
Côte Basque Soir -Jeudi 5 février 1953
La mystérieuse disparition des orphelins juifs
Un radiesthésiste nous affirme que les deux petits FINALY sont à moins de 500 mètres de Saint-Louis-de-Gonzague
Les enfants auraient reçu un message les invitant à sortir du pensionnat et auraient mangé des bananes à leur petit déjeuner
Cette affaire Finaly va-t-elle commencer une guerre de religion?On le croirait à lire les télégrammes envoyés au garde des sceaux par Mme Rosner tante des enfants qui se trouve en Israël et par M.Kakn,rabbin de Grenoble.
Voici le premier:
"Famille Finaly,dont les deux enfants viennent d’être enlevés à Bayonne alors qu'ils étaient sous main de justice ,par des fanatiques religieux,implore secours de justice française et du ministre de la justice.Dénonce la folie criminelle de fanatiques qui veulent rallumer les luttes raciales et religieuses.Signé :Edwige Rosner-Finaly,tutrice.
Et voici le deuxième:
"Enfant Finaly sous protection parquet de Bayonne ont été enlevés par des fanatiques religieux .Population israélite de l'Isère proteste et demande des recherches énergiques afin que la justice française soit respectée."
Le ton de ces télégrammes et le fait que Mme Rosner a porté plainte pour meurtre contre Mlle Brun montre qu'il y a de ce coté-là aussi un certain énervement. (...)
On a retrouvé le "mystérieux individu" qui avait questionné des élèves de St-Louis sur les petits Finaly
On a retrouvé le mystérieux individu qui avait été vu rue d'Espagne en train de causer avec deux jeunes externes du Collège St-Louis de Gonzague.Cet "individu" s'est fait connaitre spontanément à M.Favreau,juge d'instruction.....
Précisons que c'est notre confrère Édouard Flous qui eut désiré obtenir la photo de Robert et Gérald Finaly et quelques renseignements sur leur séjour à Bayonne.
Côte Basque Soir -Mercredi 11 février 1953
Finaly :rien de nouveau
Les enquêteurs s'efforcent de savoir si les prêtres de Saint-Louis mettent des chaussures ou des pantoufles pour dire leur messe
(...)
Ils demandent ainsi à des prêtres :"Dites-vous votre messe en pantoufles ou chaussez-vous des souliers?"
Pourquoi gardez-vous des pantoufles pour circuler dans le dortoir?Ils les font alors marcher avec des pantoufles pour se rendre compte qu'ils font moins de bruit ainsi.
On constatera que la police avec un admirable souci de faire éclater la vérité,ne néglige aucun détail.
Des parents se plaignent du temps que l'on fait perdre aux enfants au détriment des études.Ils souhaiteraient que les interrogatoires soient effectués sans attente inutile et de préférence le jeudi.
(...)
Mgr Terrier serait entendu
Il est possible que Mgr Terrier,évêque de Bayonne,soit entendu par le magistrat instructeur.Mère Antonine,supérieure de l’institution Notre-Dame-de-Sion de Grenoble,lui avait rendu visite,lundi,lorsqu'elle arriva de Grenoble.
Le rôle de sœur Antonine
On signale de Grenoble qu'il apparaît que le personnage central de l'affaire qui,jusqu'alors était Mlle Brun,se trouve maintenant être la Mère Antonine de Notre-Dame-de-Sion.Elle aurait joué un rôle prépondérant à Biarritz et à Bayonne dans l'enlèvement des enfants.
En effet,la mère supérieure de Notre-Dame-de-Sion prévenue que le chanoine Silhouette de St-Louis-de-Gonzague ne voulait plus garder les enfants,se rendit immédiatement à Bayonne et,dans la journée qui précéda la disparition des enfants Finaly,elle aurait préparé une nouvelle résidence pour Gérald et Robert.
La mère Antonine eut une entrevue assez longue avec l’évêque de Bayonne,Mgr Terrier.Selon la Mère Antonine,elle serait allée voir l’évêque pour s'excuser auprès de lui des ennuis que pourrait lui apporter dans la région l'affaire Finaly.
Affaire d'honneur Basque.
Notre confrère Sud-Ouest estime que la disparition des enfants Finaly parait avoir pris le caractère d'une affaire d'honneur basque.
Basque,en effet,Mlle Setoain avait été chargée d'une mission qu'elle ne put mener à bien en raison de l'intervention judiciaire.De ce fait,il est vraisemblable que d'autres filles ou garçons du pays ont voulu remettre les choses au point et "pour l'honneur" empêcher que soient livrer les deux enfants aux autorités.
Lundi 16 février 1953 |
Côte Basque Soir -Jeudi 19 février 1953
"Les petits Finaly seraient à Aguinardia en Espagne" mais l'information n'est pas encore confirmée.
Paris.-Notre confrère "l'Aurore" publie ce matin une information d'après laquelle Gérald et Robert Finaly se trouveraient en Espagne.Ils seraient hébergés dans une institution à Aguinardia,assez proche de la frontière française et de Sare.Cette information n'a pu être confirmée
Côte Basque Soir -Vendredi 20 février 1953
Les deux petits Finaly sont bien en Espagne
On a arrêté un Luzien et un Basque qui leur ont fait franchir la frontière à Biriatou,mais on ignore encore le lieu exact où se trouvent les enfants.
Nous avons annoncé dès hier que les jeunes Gérald et Robert Finaly se trouvaient en Espagne.Cette nouvelle est confirmée.Toutefois ,le lieu de leur cachette est encore ignoré.
Le nom de "Guinardia" qui a été imprimé par un de nos confrères parisiens serait-il celui d'une propriété ou d'une institution scolaire?
C'est possible;en tout cas pas celui d'un village.Ce nom de "Guinardia" signifie en basque "Dent de brebis". On apprend que deux passeurs ,qui avaient fait franchir la frontière aux deux enfants,le 13 février,ont été arrêtés.Il s'agit de François Etcheçaharak,domicilié à St-Jean-de-Luz et d'El Chabo domestique de ferme.
Côte Basque Soir -Samedi 21 février 1953
L'affaire Finaly
Deux prêtres et un commerçant bayonnais sont écroués.Les enfants sont restés dix jours dans la région bayonnaise avant d’être emmenés en Espagne.
(...)
A Biriatou
Des inspecteurs de police se sont rendus hier à Biriatou où ils ont longuement entendu le curé,M.l'abbé Ibarburu qui est le cousin d'Etchezaharetta.Après cette audition,les inspecteurs ont quitté Biriatou laissant le prêtre dans son presbytère.
(...)
De l’Hôtel de Police au Palais de Justice.
Devant le commissariat de police et devant le palais de justice de Bayonne où la foule,depuis quelques heures ,s'était amassée,la police a fait dégager les trottoirs à 19h30.
Encadrés par les inspecteurs de la brigade mobile et les gardiens de la paix bayonnais,on voyait tour à tour,sortir du commissariat et monter dans les voitures :Etchezaharreta,le commerçant en radio de St-Jean-de-Luz,le passeur de Biriatou Susperreguy;M. Fagalde,directeur de Société commerciale à Bayonne;M. l'abbé Latxague,professeur de théologie au grand séminaire de Bayonne et l'abbé Aristia,aumônier départemental des J.O.C.(...)
Côte Basque Soir -Lundi 23 février 1953
Où les enfants Finaly ont-ils séjourné pendant les 10 jours qui ont précédé leur passage en Espagne?
Les enquêteurs s'efforcent de l'établir ,mais il leur faudra dans doute attendre le retour des deux petits orphelins pour le savoir
(...)Les faits antérieurs au 3 février sont instruit par le Parquet de Grenoble.Le magistrat bayonnais s'attache donc à établir les événements à dater du 3 février jusqu'à ce jour.
Dans la nuit
On reste dans la nuit sur la période du 3 février après la sortie mystérieuse des enfants du collège Saint-Louisde-Gonzague jusqu'au 12.Mais on sait comment ils passèrent clandestinement en Espagne.
Le Passage
Les abbés Latxague et Ariztia avaient par l'intermédiaire de Jean Fagalde eu recours à François Etcheeahareta pour conduire les enfants qui furent pris entre Guethary et St-Jean-de-Luz en auto par François Etcheeahareta .A Biriatou,Susperreguy dit del Campo leur fit franchir la frontière.Del Campo avait été contacté au préalable par Etchezaharreta et le cousin de celui-ci,l'abbé Ibarburu,curé de Biriatou.Del Campo mena les enfants jusqu'à Renteria où il les remit à un pretre espagnol.Les abbés Ariztia et Ibarburu sont allés ensuite voir en Espagne Gérald et Robert Finaly.
Les abbés Laxague et Ariztia déclarent s’être occupés de cette fillère de passage à la demande d'une personne dont ils refusent de révéler le nom.
Deux nouvelles arrestations
Samedi après-midi deux autres prêtres du diocèse de Bayonne ont été inculpés et écroués,ce qui porte à quatre le nombre des ecclésiastiques incarcérés à la villa Chagrin.
L'après-midi,des inspecteurs de police ont conduit au Palais de Justice de Bayonne l'abbé Ibarburu curé de Biriatou et l'abbé Irigoin,vicaire à Saint-Jean-de-Luz.Après un interrogatoire d'une heure,ils étaient amenés à la maison d’arrêt et écroués.Ils sont inculpés l'un et l'autre ,de complicité d'enlèvement de mineurs.
L'abbé Ibarburu avait hébergé Gérald et Robert Finaly avant qu'ils passent clandestinement la frontière.Il se serait rendu ensuite en Espagne avec l'abbé Aristia les voir,après ce passage.
Quant à l'abbé Irigoin,il aurait mis en rapport l'abbé Laxague avec Etchezaharreta,l'électricien de Saint-Jean-de-Luz,qui conduisait dans sa voiture les enfants jusqu'à Biriatou.
Instruction laborieuse
L'instruction est laborieuse car elle doit être conduite à la fois dans un milieu ecclésiastique et dans un milieu basque.Toutefois,il apparaît que l'enlèvement des enfants a été improvisé car trop de personnes s'y sont trouvées mêlées pour que le secret de l'opération put être toujours sauvegardé.
Côte Basque Soir -Mercredi 25 février 1953
L'affaire Finaly
Vive effervescence au Pays Basque à la suite de l'arrestation des 4 prêtres
Les conseillers généraux basques mettront-ils MM.G.Petit et de Chevigné en demeure de quitter le Gouvernement ?
Il se pourrait qu'ils décident cet après-midi des mesures de protestations et une grève administrative
L'incarcération de quatre prêtres basques inculpés de complicité d'enlèvement des enfants Finaly suscite une certaine émotion dans les milieux Euskariens.
Les conseillers généraux des cantons basques doivent se réunir cet après-midi au café du Grand-Balcon à Bayonne sous la présidence de M.Louis Inchauspé Président de l'assemblée départementale.
Cette réunion a trait aux répercussions sur l'opinion publique de la région du maintien en prison des quatre prêtres actuellement à la villa Chagrin.
Nous croyons savoir que des mesures de protestations seraient proposées.Certaines personnes suggèrent que MM.Pierre de Chevigné et Guy Petit soient mis en demeure de quitter le gouvernement .D'autres proposent des démissions massives des conseillers généraux et des maires;d'autres une grève administrative.(...)
Vendredi 27 février 1953 |
Mercredi 1 er mars 1953 |
Jeudi 5 mars 1953 |
Vendredi 6 mars 1953 |
A 20h.40,les portes de la Villa Chagrin se sont ouvertes
C'est à 20h40 que les lourdes portes de la Villa Chagrin se sont ouvertes pour laisser sortir les trois abbés libérés.Quelques amis,étaient venus en voiture les chercher.
Après les formalités de levée d'écrou,les abbés Ariztia,Ibarburu et Irigoin furent autorisés à voir un instant l'abbé Laxague,qui demeure écroué.Celui-ci se félicita de leur libération ajoutant qu'il attendait avec confiance la décision de la Justice en ce qui le concerne.
Coiffés du béret basque,portant leurs couvertures et autres bagages,les trois libérés prirent place dans la voiture de Me Bernard Personnaz.
M. l'abbé Ibarburu a déclaré:"Nous sommes heureux certes,de sortir,mais notre joie n'est pas complète puisque l'un de nous reste encore enfermé.Bientôt il sortira lui aussi;nous ferons tout ce qu'il faut pour cela."
Les trois prêtres se sont rendus ensuite ,à l’Évêché où autour de Mgr Terrier,ses vicaires généraux,ses secrétaires,des dirigeants de l'Union Basque,l' événement fut fêté par un verre de Moscatel.
(...)
A SAINT JEAN-DE-LUZ
Les abbés Irigoin et Ibarburu ont été fêtés par les luziens.
Des pétards ont explosé.
Les cloches devaient sonner;mais du fait du maintien de M. l'abbé Laxague en cellule,ces sonneries n'ont pas eu lieu.
M.le chanoine Hirigoyen a donné l'accolade aux deux abbés qui ont,en suite,été l'objet d'une réception donnée à Gure-Etchéa.
Samedi 7 mars 1953 |
Lundi 9 mars 1953 |
Mercredi 11 mars 1953 |
Jeudi 12 mars 1953 |
Vendredi 13 mars 1953 |
Lundi 16 mars 1953 |
Mardi 17 mars 1953 |
Samedi 27 juin 1953 |