Projet d’aménagement du Camp de
Gurs :
une présentation mémorielle qui interroge
L’ancien camp de Gurs
(1939-1945) est l’objet d’un projet d’aménagement. Pour quoi
faire ? Mieux accueillir les visiteurs et lutter contre l’oubli. Sauf que
la présentation mémorielle mise en ligne sur le site institutionnel https://pays-de-bearn.fr/actualites/patrimoines/un-projet-davenir/
interroge:
« Les Espagnols, notamment les combattants basques,
et les volontaires des Brigades Internationales seront les premiers à subir les
conséquences de cette politique d’exclusion que le camp de Gurs incarne et
concrétise. D’autres suivront. Les opposants politiques aux premières heures du
régime de Vichy. Des tziganes. Puis les populations juives, déportées du
Sud-Ouest de l’Allemagne tout d’abord puis tous les Juifs étrangers dans le
cadre de la politique de collaboration de l’État Français. Gurs devient alors
l’antichambre de la mort, étape sur un trajet mortifère vers les camps de
concentration et d’extermination de Europe de l’Est »
« D’autres
suivront. »
Le Vel’ d’Hiv du 15 mai 1940 ? Deux ans avant la rafle
du Vel’d’Hiv, de juillet 1942, les femmes allemandes, réfugiées ou non, ont été
convoquées à se rendre vers cette enceinte sportive parisienne. Plusieurs
centaines d’entre elles seront convoyées vers le camp de Gurs. Cette mesure a
été également appliquée dans le Sud-Ouest.
Des indésirables français sont arrivés à Gurs sous la IIIe
République finissante . Ainsi, le 8 juillet 1940 un groupe d’internés en
provenance de la Maison d’Arrêt de Dax. Une figure de Bayonne ,le docteur
Fernand Elosu, a fait partie du transfert. Les poursuites à son encontre,
remontent à novembre 1939. A cette époque, le maréchal Pétain était ambassadeur
en Espagne.
A la Libération, le camp de Gurs a reçu des « collaborateurs », des
prisonniers de guerre allemands et des espagnols.
Les indésirables
allemandes
mai 1940
On attend
au Vel’ d’Hiv
Allemandes
Mais
elles ne se pressent guère
L’Intransigeant jeudi 16 mai 1940 page 3
"Mmes les Allemandes, nos hôtesses indésirables, n’ont pas
mis ,ce matin ,plus que leurs maris hier, d'empressement à se rendre à
l'invitation que leur a adressé par affiche M. le Gouverneur de Paris.
Elles ont d'ailleurs toute la journée pour se présenter au
Vel’ d’Hiv’ où elles seront incarcérées.
Un détachement d'infanterie coloniale terminait
l’emménagement mobilier : bottes de paille, toiles de paillasses,
couvertures, marmites et dînettes mobiles.
Ces dames devront bourrer elles-mêmes leurs paillasses et
faire leur cuisine comme des soldats. Le gouvernement verse pour elles une
indemnité de nourriture, comme pour un homme de troupe
A leur arrivée, elles sont immatriculées et passent un
rapide examen médical. Elles sont ensuite groupées par compagnies et réparties
en sections, très militairement.
Il en faudra coucher partout, dans les locaux du Vel’ d'Hiv’,
sur la piste, dans les couloirs des gradins, partout.
Pour combien de temps sont-elles là ? Trois ou quatre
jours , croit-on. Ensuite, elles seront t dirigées sur un autre centre. Du moins
celles qui n'auront pas été libérées, car beaucoup présentent, en arrivant, des
certificats de moralité."
Les
mesures concernant les ressortissantes allemandes résidant dans la zone
militaire
La Gazette de Biarritz vendredi 24 mai 1940 page 2
Les femmes de nationalité allemande ou originaire des
territoires de l'Empire allemand tel qu'il était délimité avant le 1 mars 1939,et résidant dans les départements de la Gironde, Charente-Inférieure,
Landes, Basses-Pyrénées ,Hautes-Pyrénées doivent, si elles sont âgées de plus
de 17 ans et de moins de 56 ans, rejoindre dans les trois jours le Centre de rassemblement du Camp de Gurs (Basses-Pyrénées),
gare Oloron-Sainte-Marie .
Celles qui conviendraient à cet ordre seront mises en état
d'arrestation et passibles des sanctions prévues à cet effet.
Les étrangères visées ci-dessus ,pourront ,à leurs frais,
prendre le chemin de fer ou tout autre moyen de transport public pour rejoindre
le centre de rassemblement assigné.
Elles devront se munir de vivres pour deux jours et du matériel nécessaire pour leur alimentation :
fourchette, cuillère, quart, etc. Y compris des vivres ,elles ne devront pas
avoir plus de 30 kilos de bagages .
Seront exemptées de cette mesure les femmes qui produiront
un certificat qui, établi par un médecin des services publics d'assistance ,les
déclarera hors d'état de supporter l'internement
Les autorités civiles et militaires sont chargées de veiller
à l'exécution de cet ordre.
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Affiche du 28 mai 1940 _général Chauvin (1876-1940) commandant la 18 e région militaire |
Notices individuelles des Indésirables
français arrivés au camp de Gurs le 8 juillet 1940 venant de la prison de Dax
AD 64 Pau 72 W Article 71 Sous-Préfecture d’Oloron_Camp
de Gurs
Les indésirables français se répartissent en plusieurs catégories :
Repris de justice
Militants ou anciens militants politiques ,
Suspects
70-4_Bancheraud Pierre Louis né le 17 juillet 1892 à
Cauderan (Gironde),
70-7_Bellocq Eugène Ferdinand né le 4 novembre 1881 à
Bordeaux (Gironde) . Évadé nuit du 18 au 19 aout 1940
70-9_Bidondo Jean né le 30 avril 1910 à Ispoure
(Basses-Pyrénées),
70-11_Blache Paul Augustin Alphonse né le 12 mars 1884 à
Paris (3 e arrondissement),
70-14_Bo Michel né le 3 septembre 1881 à Toulon (Var), arrivé
au camp de Gurs
70-19_Bouzigon Georges Jean Augustin,né le 10 août 1910 à
Demu (Gers),. Dirigé sur le camp de Billères le 25 juillet 1940
70-20_Bragas Jean Ernest Zadré né le 19 septembre 1891 à
Bègle (Gironde),
70-21_Buraud Edmond Claude né le 14 décembre 1894 à Gensuzac
(Charente Inférieure),. Evadé nuit du 18 au 19 août 1940
70-23_Caserda Antoine né le 10 avril 1901 à Toulon (Var),
70-25_Catala Henri né le 4 juin 1888 à Bordeaux (Gironde)
70-28_Coucharrière Désiré né le 31 aout 1897 à Paris (Seine)
70-29_Coudret Emmanuel Joseph Ange né le 15 mai 1892 à
Fougères (Ile et Vilaine)
70-30_Cren Joseph Marie né le 6 mai 1900 à Saint-Marc
(Finistère)
70-34_Dauzats Jean Ernest né le 15 mars 1892 à La
Bastide-St-Georges (Tarn)
70-35_Davias Marcel né le 22 septembre 1897 à Chevanceaux
(Charente inférieure).Passé à l’ilot B le 23 juillet 1940Dirigé sur le camp de Billère
Basses-Pyrénées le 25 juillet 1940
70-40_Dubernet René Jean né le 7 octobre 1913 à
Port-Sainte-Marie (Lot-et-Garonne)
70-41_Dubois Jean Maurice né le 6 mars 1894 à Pessac
(Gironde)
70-42_Ducos Pierre né le 21 février 1888 à Martillac (Gironde)
70-43_Duhau Lucien Paul né le 12 août 1902 à
Tallance_sic_(Gironde)
70-44_Durand Firmin Emile né le 25 septembre 1911 à Biarritz.Évadé
nuit du 15 au 16 août 1940
70-46_Dussin Joseph né le 16 juin 1895 à Saint-Paul-lès-Dax
(Landes)
70-47 Elosu Fernand né le 28 mai 1875 à Bordeaux ex-Président
de la section Bayonnaise de l’Union Soviétique.Libéré le 7 août 1940 lettre
préfectorale du 3 août 1940 se rend à Aren (B.P.) pension « Bon
accueil »
Compléments du blog :
9 février 2018 Fernand Elosu,un politique interné en 1940
17 janvier 2019 Jugement du 8 février 1940 à l'encontre de Fernand Elosu et Étienne Cazaux
70-48_Escoulan Paul Roger né le 16 mai 1895 Bordeaux. Évadé
dans la journée du 22 au 23 août 1940.
70-49_Etchegaray Joseph né le 9 novembre 1902 à
St-Jean-Pied-de-Port
70-50_Etcheverry Joseph né le 23 novembre 1913 à
St-Jean-Pied-de-Port
70-51_Fauvel Eugène né le 29 novembre 1897 à Angoulême
(Charente)
70-52_Ferradou Alexandre né le 1 er septembre 1893 à
Bordeaux
70-54_Floras Louis René Marie Augustin né le 28 juin 1910 à
Hiers-Brouage (Charente Inférieure)Passé à l’ilot B le 23 juillet 1940.Dirigé
sur le camp de Billère (B.P.) le 25 juillet 1940
70-55_Fonteilles Louis né le 14 octobre 1890 à Bordeaux . Évadé dans la nuit du 22 au 23 août 1940
70-59_Germain Jean Baptiste né le 24 juillet 1915 à Ispuru
(B.P.)
70-61_Giraud Isidore né le 4 février 1885 à St Bonet
(Charente-Inférieure)
70-62_Grebeil Camille André né le 2 mai 1882 à Agen
(Lot-et-Garonne)
70-63_Griset Fernand Jean né le 5 avril 1888 à Bordeaux.Évadé
dans la journée du 26 août 1940
70-64_Gubes Gaston né le 29 janvier 1909 à Bordeaux .Évadé
nuit du 15 au 16 août 1940
70-65_Guillaud Louis né le 11 octobre 1908 à Bordeaux.
70-69_Jambon André Pierre Léopold né le 14 août 1898 à Hagetmau (Landes). Evadé
nuit du 20 au 21 aout 1940.
70-71_Joubert Emile Raphael né le 12 septembre 1888 à
Cadillac-sur-Garonne (Gironde)
70-76_Lagoanere Jean né le 27 avril 1875 à Castres (Gironde)
70-78_Lapeyre Elie né le 8 avril 1890 à Champeau (Dordogne)
70-82_Lecoin Louis Pierre,né le 30 septembre 1888 à
Saint-Amand-Montrond (Cher).Arrivé au camp de Gurs le 21 juin 1940.Est à
la Prison Militaire de Paris replié au camp. Interné administrativement.
70-83_ Louey Michel né le 22 aout 1877 à Arrens
(Hautes-Pyrénées) arrivé au camp de Gurs le 6 juillet 1940 venant de la prison
de Dax
70-89_Miremont Pierre Georges né le 28 juin 1884 à Bayonne .
Complément du blog : Imprimerie La Rénovatrice 4,8 quai Chaho à Bayonne
70-90_Modir Edouard Alfred né le 10 décembre 1906 à Bordeaux Évadé nuit du 15 au 16 août 1940
70-92_Mora Henri André né le 4 avril 1898 à Bordeaux
(Gironde)Évadé nuit du 12 au 13 août 1940
70-97_Palomera Raymond né le 20 novembre 1889 à Bordeaux Évadé dans la journée du 26 août 1940
70-99_Pasquet Pierre Aimé Amédé né le 26 avril 1894 à Le
Tech (Gironde)
70-100_Péant Gaston Etienne né le 1 er avril 1904 à Bidache
(Basses-Pyrénées)
70-101_ Penaud Jean né le 1 er septembre 1892 à St
Aubia-Blaye (Gironde)
70-102_Perry Jules né le 29 mai 1878 à Targen (Gironde)
70-104_Rancez Jean né le 24 mai 1906 à Bayonne Évadé nuit du
12 au 13 aout 1940
70-108_Richer Marcel,Paul,Alexandre né le 30 novembre 1895 à
Amboise (Indre-et-Loire)
70-109_Riffe Édouard Raoul Eugène né le 3 novembre 1917 à
Paris .Dirigé sur le camp de Billère (B.P.) le 25 juillet 1940
70-111_Robin René né le 26 février 1906 à Bouscat
(Gironde). Evadé dans la journée du 26 août 1940.
70-114_Sanchez Manuel né le 21 septembre 1884 à Puebla Don
Fabrique (Espagne)
70-115_Sormet Jean Urbain né le 26 novembre 1898 à Le Tourne
(Gironde)
70-116_Souque Henri né le 11 aout 1895 à Preignacq (Gironde)
70-117_Sutra Péchou Noél Jean Marie né le 25 décembre 1894 à
Biert (Ariège)
70-125_Tuffraud Eugène né le 19 mai 1896 à St Martin d’Ary
(Charente Inférieure)
70-126_Vabre Jean né le 3 avril 1907 à Bordeaux.Evadé dans
la nuit du 12 au 13 août 1940
70-127_Vaché Edouard Émile né le 30 juin 1906 à Bordeaux
(Gironde) Évadé dans la journée du 26 août 1940
70-128_Vallat Etienne né le 28 février 1940 à Chazelles
(Charente)
70-129_Vaudou Jean né le 4 juillet 1884 à Nontron (Dordogne)
70-130_Verdoncq Victor né le 16 septembre 1893 à Roubaix (Nord)
Le témoignage de
Louis Lecoin
Pacifiste, anarchiste
(70-82)
"Le camp avait été aménagé sur un terrain marécageux qui se
transformait en cloaque sous la pluie. Je me rappelle être resté 18 jours sans
pouvoir poser le pied dehors, je m'y serai enlisé jusqu'au ventre. Nous avions
dressé un pont de planches pour atteindre les WC.
A la fin de décembre, on nous évacuera au camp de Nexon dans
la Haute-Vienne.
Auparavant, il me sera donné d'assister, à Gurs à des scènes
dignes du Grand Guignol.
En novembre_ les derniers internés espagnols emmenés vers
d'autres cieux, ainsi que les prévenus des prisons de Paris _nous demeurions
seuls dans le camp, avec un quarteron d’antifascistes internationaux ,lorsque
nous assistâmes à une lamentable occupation des lieux ; un défilé
ininterrompu de femmes et d'hommes de tous âges ,d'enfants de toutes tailles, ployant
sous les baluchons, trébuchant ,s'effondrent
dans la boue. En flancs-gardes, des gendarmes et gardes mobiles, gueulant, sacrant
et, colériques, cravachant à tour de bras ceux, notamment, qui s'affaissaient.
Et la pluie dégoulinait sans interruption, noyant les larmes des gosses.
C'était 12.000 juifs allemands que l'Allemagne hitlérienne rejetait
de sa communauté, les envoyant se faire pendre autre part.
Les femmes furent placées à un bout du camp, les hommes à l’opposé.
Les fillettes avec les femmes ; les garçons au-dessus de 3 ans avec les
hommes, même sans le papa.
La guerre est bien l'âge de la brute et l'emploi de gardien
de prison ou de camp de concentration le plus vil des métiers.
Il n'est pas douteux que les régimes totalitaires excellent
dans l'art d'emprisonner de torturer. Et il est fort possible que le régime
hitlérien ait battu tous les records en cette matière et qu'il se situe dans le
temps et dans l'espace comme le bourreau type.
Ça n’enlève rien aux autres
gouvernements, aux autres régimes, et ça ne les innocente point.
J’ai vu dans un îlot proche du mien,
quelques malheureux israélites suspendus aux fils de fer barbelés. L’administration
du camp avait fait circuler dedans le courant électrique sans prévenir. Ils ne
pouvaient se dépendre. Des cris affreux sortaient de leur gosier, pareils à
ceux de bêtes qu'on égorge. Et ce supplice dura, dura… tant que leurs camarades
n'eurent pas brisé les fils de fer à l'aide de madriers.
Un matin, à la suite des premiers
froids, on ramena vingt morts parmi la population du camp. Et , tous les jours,
ensuite ,on compta une moyenne de quinze décès.
Mauvais traitements, demi famine,
hygiène déplorable, baraque pissant l’eau et laissant « filtrer »
l'air glacial par leurs planches disjointes, concoururent à cette accumulation
de mort.
La radio anglaise, des journaux suisses
signalèrent, m’a-t-on affirmé, le scandale de ces décès indéfinis.
Une très belle jeune fille, l’adoration de ses parents,
mourut dans ces circonstances. La douleur des siens était inimaginable. L’administration,
insensible, refusa à ce père, à cette mère l'autorisation de demeurer quelque
temps l'un près de l’autre, pour pleurer ensemble.
Les fossoyeurs étaient débordés, et un gendarme paterne, me
conduisant à l'hôpital pour des soins dentaires, voulus me le faire constater
de visu .Il m'emmena vers un local dont il ouvrit la porte .Quelle horreur !De
nombreux cadavres étaient empilés les uns sur les autres, pêle-mêle ,le nez et
les oreilles mangées par les rats !
Les rats ne se contentent pas de grignoter les morts. Ils attaqueront
les vivants quand le froid s'intensifiera et qu'il neigera. Les antifascistes
internationaux durent toute une nuit défendre contre leur baraque prise d'assaut.
L’un d'eux mourut des suites de morsures.
J’ai quitté Gurs avec l'impression que ses geôliers croyaient remporter une victoire sur l'Allemagne, une
sorte de revanche en leur faisant mourir des juifs allemands. »
Louis Lecoin
De prison en prison
Edité par l'Auteur
73,rue Camille-Pelletan ANTONY-SEINE
Achevé d'imprime le 30 aout 1947
Bibliographie
sélective
Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques
Le camp de Gurs
Dossier pdf à télécharger
https://archives.le64.fr/fileadmin/mediatheque-satellite/archives/documents/2_Decouvrir/dossier-pedagogique_gurs/campdegurs2.pdf
L’ouvrage de référence :
Claude Laharie, agrégé d’histoire
Le camp de Gurs 1939-1945 un aspect méconnu de l’histoire de Vichy
J&D Éditions
Dépôt légal octobre 1993
ISBN 9 782906483897
Hanna Schramm et Barbara Vormeir
Vivre à Gurs
Un camp de concentration français 1940-1941
Collection Actes et mémoires du peuple.François Maspero
Dépôt légal :1 er trimestre 1979
ISBN 2-7071-1070-1
Lilo Petersen
Les oubliées
« Moi,Lilo Petersen,allemande,protestante,emportée en 1940 par la première rafle du Vel’d’Hiv dans les camps de concentration français… »
Éditions Jacob-Duvernet
Dépôt légal :novembre 2007
ISBN :978-2-84724-174-7
Et pour élargir la réflexion, un ouvrage très intéressant hors périmètre du camp de Gurs
Lucie Hébert
Les victimes n’étaient pas assez belles
Déportation,mémoire &exclusion
Éditions Grevis Caen, 2023
32 avenue de Creully-14000 Caen
ISBN :978-2-492665-09-7
Quatrième de couverture:
« Les monuments aux morts de la Deuxième Guerre
mondiale sont nombreux dans nos villes Les hommages aux déportés et fusillés
sont ritualisés et leur tragédie est l'objet d'un apprentissage scolaire.
Pourtant, au cœur de ce « devoir de mémoire »
se cache un oubli de taille.
Méthodiquement le sort terrible d'une partie de ces
victimes a été doublé d'un oubli institutionnel. Parce qu'ils ont été considérés comme coupables de faits de
droit commun, la République française a fait de ces hommes et ces femmes des
parias de la mémoire et du droit à la réparation. Lucie Hébert nous raconte
l'histoire de la mise au ban de ceux qui
ont été jugés indignes de la République. »