Dessin:Etxebeltz |
Ce livre signé Dominique Cornu,"Prêtre,fils et petit-fils d'ouvrier,Basque de Hasparren" est en consultation à la bibliothèque historique des Archives Départementales AD 64, Pôle de Bayonne et du Pays Basque,sous la cote BIB UMB508.
"Puisées dans les archives communales,dans des documents privés,dans les témoignages directs des anciens,la découverte est riche et mérite lecture attentive et réflexion profonde:
- A Hasparren,en 1906,"plus de 3000 ouvriers y sont constamment occupés par l'industrie très prospère de la cordonnerie "
- Avec les années se formaient de véritables dynasties de fabricants de chaussures.C'étaient les familles....."
- L'organisation des "petites épiceries" patronales dans la plupart des ateliers...
- La devise "travailler-servir"
- La composition sociologique des Conseils municipaux pratiquement constante avec,quelle que soit la période historique considérée,le même type d'intervention modérée et de positions prudentes.
- La nature et l'exercice du pouvoir local _des pouvoirs locaux_sorte de pouvoirs tripartites officieux mais efficace:Conseil municipal,Église-École libre,Employeurs de la chaussure....
Etc....sont décrits et commentés avec précisions et sources."
Présentation,page 6
Présentation,page 6
"(...)Il est important de s'apercevoir que l’ancêtre de la cordonnerie semble avoir été la tannerie.
A Hasparren,il y avait des chênes et ceux-ci servaient à faire le tanin et les peaux tannées allaient à l'extérieur.Il s'agissait évidemment d'entreprises primitives au possible et dont les maitres maniaient aussi bien la charrue que les peaux.Cette tannerie a donné une aisance et un renom à plusieurs maisons de Hasparren.
Puis, dans le courant du XIXe ,beaucoup de ces tanneurs,mi-paysans,mi-artisans se mirent également à fabriquer des souliers ,à la main bien entendu.Ils ouvrirent dans leurs fermes ancestrales de petits ateliers où ils travaillent avec les leurs:on travaillait avec des neveux des ou un voisin.Puis dans le courant de ce siècle,des "maitres-cordonniers" réunissent deux ou trois apprentis autour d'eux et envoient de l'ouvrage à domicile,dans quelques maisons de la campagne.Au début du XXe siècle encore,l'industrie garde une forme très familiale.Cela est une caractéristique de toute la France "en 1906 la moitié de la main d’œuvre industrielle travaille dans des établissements occupant de 1 à 5 ouvriers.A Hasparren en 1906,"plus de 3000 ouvriers y sont constamment occupés par l'industrie très prospère de la cordonnerie.Le travail à domicile est très dur et n'est pas beaucoup payé.Il faut travailler toute la journée en se faisant aider par la mère et les enfants qui rapportent l'ouvrage à l'atelier.Les fabriques de chaussures de ce type se multiplient,prennent une certaine extension à la suite de mariages et d'arrangements de familles qui avaient permis des groupements d'entreprises.
Au début du XXe,l'électricité permet un essor de cette industrie:"Des machines furent installées.Avec les années,se formaient de véritables dynasties de fabricants de chaussures.C'étaient les familles Amespil,Hiriart-Urruty,Landeretche,Daguerre"
Les Hiriart-Urruty sont les premiers à utiliser la vapeur;ils faisaient marcher les machines au charbon.A la suite de l'introduction des machines,on commença à diviser le travail:ce ne sera plus la même personne qui fera le soulier dans son entier.(...)
Vers 1910,quelques ouvriers travaillent dans les manufactures sur des machines ,d'autres viennent chercher du travail,ils font chez eux telle opération bien précise et ramènent leur ouvrage à l'atelier:"on voyait des hommes dans la rue ,avec un paquet sur le dos,quelquefois,on utilisait un âne pour rapporter l'ouvrage.
Juste avant la guerre de 14-18,Sauveur Amespil commença à bâtir une usine."La première guerre mondiale fut un élément décisif dans l'industrialisation de Hasparren:au lendemain de la victoire ,on voit des constructions importantes"
Page 14
Hasparren " ville morte " le 10 mai 1967
Dans les années 1965-1967,le nombre de travailleurs employés sur place tomba à 500 (...)
Alors,on décida de faire une opération "Hasparren:ville morte" et d'aller manifester à Bayonne,déposer une motion à la sous-préfecture.Les organisateurs de cette journée furent le Conseil municipal,le Conseiller général,le Syndicat d'initiative,l'Association des familles,le patronat,la C.F.D.T.,le Syndicat agricole.Le clergé participa à cette manifestation et les commerçants locaux fermèrent leurs boutiques:ce fut "la grande unité!".
Deux mille personnes se rassemblèrent devant la mairie de Hasparren puis tout le monde se rendit en voitures à Bayonne,manifester dans les rues et déposer une motion à la sous-préfecture:"La population de Hasparren rassemblée en ce 10 mai 1967 constate la grave crise qui sévit dans l'industrie de la chaussure de notre ville,crise qui s'est traduite par la fermeture de quatre entreprises en sis mois,laissant sans emploi environ 500 personnes,soit environ la moitié du personnel travaillant dans la chaussure;constate qu'à ce jour,une seule entreprise occupant 80 personnes a procuré un emploi à ces chômeurs,que les chefs d'entreprises encore en fonctionnement ,déclarent que l'état de leurs carnets de commandes est loin d’être satisfaisant.
Face à cette situation,l'ensemble de la population de Hasparren se déclare solidaire pour rechercher les mesures nécessaires à la solution de cette crise et réclame des Pouvoirs Publics,une aide urgente et efficace dans ce sens.""
Page 71.
Les travailleurs de la chaussure de Hasparren ...et le sens de leur histoire
Auteur:Dominique Cornu
Collection Oldar
Elkar Baiona
Livre non daté,
107 pages, bibliographie,les références des sources sont indiquées en bas de page.