Le site internet du Ministère de la Défense « Mémoire
des Hommes » est un remarquable service gratuit à la disposition
du public.Les utilisateurs sérieux de ce site internet procèdent
aux indispensables vérifications.En effet,il ne faut pas perdre de vue la quantité phénoménale de dossiers individuels,de documents conservés par le Service historique de la Défense (SHD) .Des erreurs de traitement administratif,de lecture,
ou de saisie informatique sont inévitables. Ainsi la fiche du
commandant Jean Martin Passicot, selon laquelle, il serait décédé le 1 er juin 1945
dans un accident, sur le territoire de la commune de Tarnos dans le département
des Landes.En réalité,il est mort à Saint-Jean-de-Luz.
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Copie écran Mémoire des Hommes Jean Martin PASSICOT_ SHD Caen
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Mairie de Saint-Jean-de-Luz acte de décès de Jean Martin Passicot
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Acte de naissance de Jean-Martin Passicot_earchives.le64.fr_Hendaye naissances 1894-1900
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Le Courrier de Bayonne
Vendredi 1 er juin 1945
Mort subite du Commandant Passicot
Le commandant Jean Passicot est mort cette nuit, à 1h du
matin, à son domicile à Saint-Jean-de-Luz, des suites d'une rupture d'anévrisme.
Telle est la nouvelle que tout le Pays Basque a apprise avec une profonde stupeur.
Le commandant Passicot, chef d'escadron d'artillerie, avait su par ces belles
qualités de chef, par son courage et son affabilité, s'attirer la sympathie
unanime.
il était chevalier de la Légion d'honneur, titulaire des
croix de guerre 14-18 et 39-40 ; il venait d’être également décoré
récemment à Chantaco par le général Revers,
d’une troisième croix de guerre au titre de la Résistance. Il était de ces
grands patriotes qui n’avaient pas accepté la défaite et qui, dès le début, luttèrent
pour chasser et gêner l'action de l'occupant.
Dès 1943, il se mettait en rapport avec les chefs politiques
et militaires du Mouvement de Libération de Bordeaux. Il fut chargé par eux d'organiser
l'action paramilitaire dans le Pays Basque. Au début, son groupe était connu
sous le nom de de groupe « Le Basque » devenu par la suite groupes « Ganich ».Il
avait procédé dans chaque localité au recrutement de cadres susceptibles par
leur situation sociale, leurs sentiments gaullistes et leur aptitudes militaires
d'organiser des forces armées et d’engager éventuellement une action militaire
contre l’ennemi le moment venu. C'est ainsi que dans chaque localité de quelque
importance un officier de réserve qualifié avait pris la tête de chaque
formation.
Les chefs du mouvement de Bordeaux ayant été arrêtés il
s'était mis ensuite en rapport avec le général en chef de l’O.R.A. par l'intermédiaire
du commandant d’Ossau.
Il a ainsi étudié les possibilités de parachutage dans la
région au cours d'une réunion tenue à Paris avec l'Etat-Major. Le 8 juin 1944,
la Gestapo est venue pour l'arrêter. Il s'est enfui et a continué à rester en
relation avec le général Dufour à Bordeaux et le commandant d’Ossau.
Après la libération il forma plusieurs bataillons F.F.I. dont
il devint le chef .Il était maintenant commandant de la place de Bayonne et
chef militaire de la frontière. Sa disparition prématurée à 50 ans, en pleine
force physique, sera unanimement regrettée.
Le Courrier présente à Madame Passicot et à la famille du
disparu d'expression de sa sympathie attristée.
Source:
Médiathèque de Bayonne_Site Patrimoine_Collection presse_Le Courrier de Bayonne consultable en ligne