12 juin 2021

Nouvelle Carte topographique de la France

 Pau,le 11 avril 1842.

Nouvelle Carte topographique de la France

L’orthographe de l’époque  a été respectée

Monsieur le Maire,

Son Excellence le Ministre Secrétaire-d'État de la guerre me fait connaître par sa lettre du 5 du courant que Sa Majesté a ordonné l'exécution d'une nouvelle Carte topographique de la France, appropriée à tous les services publics et combinée avec l'opération du cadastre.

Des officiers du corps Royal d'état-major sont chargés de cette opération, qui s'étendra à toutes les communes du territoire français. Partout ils auront à faire des observations dans les tours, clochers, ou autres édifices, et, en outre, des travaux de détails sur tous les points.

Le Ministre m’ayant recommandé de leur donner secours et assistance, et surtout de leur faciliter le placement, et d'assurer la conservation des signaux qu'ils auraient jugé nécessaire d'établir, j'ai , pour remplir les intentions de son Excellence, prendre l'arrêté transcrit à la suite de la présente. Ses dispositions vous indiqueront ce que vous avez à faire pour faciliter la mission des Officiers chargés du lever de la nouvelle Carte topographique de la France.

Recevez,Monsieur, l'assurance de ma parfaite considération.

Le conseiller de Préfecture, Préfet par intérim

POMARÈDE

 

Nous Préfet des Basses-Pyrénées

Vu la lettre de son Excellence le Ministre Secrétaire-d'État de la guerre, annonçant que des Officiers du corps Royal d'état-major sont chargés du levé de la Carte topographique de la France, et qu'il est dans l'intention du Gouvernement qu’il leur soit donné, par les autorités locales, toutes les Facilités et toute la protection possible :

ARRÊTONS :

Article Premier

Les Maires permettront aux Officiers du corps royal d'état-major, munis d'un ordre du Ministre de la guerre pour le levé de la Carte topographique de la France, la libre entrée dans les clochers, tours, bâtimens et propriétés publiques, dont ils requerront l'ouverture pour leurs opérations.

A l'égard des propriétés particulières ,les Maires inviteront et requerront, au besoin, les possesseurs d'en laisser également la libre entrée à MM. les Officiers chargés de cette opération.

Art.2

Ces Officiers pourront faire, dans les lieux ci-dessus mentionnés, pour l’érection des signaux, telles dispositions qu’ils  jugeront convenables en maçonnerie, charpente, etc, pourvu qu'elles ne compromettent point la solidité des édifices, et à la charge par eux de faire rétablir et réparer ensuite les parties qui seraient endommagées, après que leurs opérations seront terminées.

Art.3.

Les signaux et autres objets de remarque élevés par les soins des Officiers chargés du levé de la Carte topographique de la France, sont placés sous la surveillance des Maires, et sous la responsabilité des communes dans l'arrondissement desquelles ils se trouvent ; ils devront y être maintenus aussi long-temps qu'il n'y aura point d'ordre de les détruire.Les signaux qui seraient enlevés avant cette époque seront reconstruits à la charge des communes, à moins qu'il ne soit reconnu qu'ils ont été renversés par accident.

Art.4.

Les Maires procureront à MM. les Officiers, sur leur réquisition, des guides et indicateurs instruits, connaissant bien les environs et les limites de la commune, et capables de les indiquer avec exactitude. Ils leur feront également fournir des chevaux et moyens de transport dont ils auront besoin . Les hommes et les chevaux ainsi fournis seront payés par MM. les officiers, de gré à gré, ou au prix qui sera déterminé par l'autorité locale.

Art.5.

À défaut de logement dans les auberges, ou de logement convenable, MM. les Maires indiqueront les maisons particulières où il y en aurait de disponible, et MM. les Officiers pourront s'y établir, en traitant de gré à gré avec le propriétaire.

Les Maires régleront aussi au besoin les mémoires des aubergistes, dans le cas où les Officiers auraient à se plaindre d'une exagération évidente. Si quelques soldats étaient employés près des Officiers, ils jouiraient du logement militaire.

Art.6.

Tous les renseignements statistiques qui seront demandés sur les communes par MM. les Officiers chargés du levé de la Carte topographique de la France, seront fournis par MM.les Maires, et certifiés par eux.

Art.7.

Le présent Arrêté sur imprimé, et des expéditions en seront délivrées à chacun des Officiers employés au levé de la Carte topographique de la France, pour lui servir près les autorités des lieux dans lesquels il aura à opérer.

Pau,le 11 avril 1842.

Le conseiller de Préfecture, Préfet par intérim

POMARÈDE

Source:

Année 1842
Recueil des actes administratifs du département des Basses-Pyrénées

N°8


Bureau des Travaux Secours et établissemens publics.
11 avril.
Collection particulière

10 juin 2021

Photo parisienne Saint-Palais

 Photographie de mariage 

non datée

 

Photo Parisienne - Rue Thiers - Saint-Palais -Collection Particulière


Au verso,coin gauche BRISET.

05 juin 2021

Une curieuse indication au crayon papier dans le registre des naissances 1911 de Bayonne

Deux chercheurs,Alain Idiart et Jean-Pierre Ibarboure, ont relevé dans un registre des naissances consultable au Pôle d’archives de Bayonne et du Pays basque (AD 64), une curieuse indication. L’acte de naissance proprement dit est parfaitement banal. 

« L’an mil neuf cent dix et le onze avril ,à neuf heures du matin,

Par devant nous, Alfred Lacombe, adjoint délégué ,Officier de l’Etat Civil de la ville de Bayonne, département des Basses-Pyrénées, est comparu Victor Daguerre, âgé de quarante-huit ans, menuisier, domicilié dans cette ville, quartier Mousserole, maison Burguburu,

Lequel nous a présenté un enfant du sexe masculin, né le neuf de ce mois, à une heure du soir, dans son dit domicile, de lui déclarant et de Jeanne Carrica, âgée de de trente-huit ans, ménagère, son épouse,

Et auquel il a déclaré donner le prénom de Léon

Etc. »

En dessous du numéro de l’acte de naissance de Léon Daguerre _N°149_ , cette indication au crayon papier, non datée, non signée « Serait décédé à Paris le 14 janvier 1939  (suicide par revolver après avoir tué agent). ».

Il ne s'agit pas d'une mention marginale officielle ,mais plutôt d'une annotation .Pour quel usage?

 

Les actes de décès de Paris sont accessibles gratuitement en ligne jusqu’en 1986. L’acte de décès de Léon Daguerre a été établi par la mairie du 14 e arrondissement. 

« Le dix janvier mil neuf cent trente-neuf, deux heures , est décédé rue de Vanves,140,en son domicile, Léon DAGUERRE, né à Bayonne (Basses-Pyrénées),le neuf avril mil neuf cent dix, sans profession, fils de Victor DAGUERRE, décédé, et de Jeanne CAVICA, sa veuve, sans profession , sans renseignements connus du déclarant -Célibataire-dressé le 13 janvier courant, dix heures vingt , sur la déclaration de Martin Roger, trente-six ans, gardien de la Paix, 2 Place de Montrouge, qui lecture faite etc."

En principe, les causes du décès, n’ont pas à être précisées dans les actes d’état civil.Pour en savoir un peu plus sur les circonstances de la mort de Léon Daguerre nous nous sommes tournés vers RetroNews le site internet de presse de la Bibliothèque Nationale de France.

Excelsior 

mercredi 11 janvier 1939, page 3

Assiégé par la brigade des gaz, un forcené blesse grièvement un agent et se fait justice.

Un forcené _ ou peut être un fou _a nécessité, l'autre nuit l'intervention de la brigade des gaz du quai des Orfèvres dans l'hôtel ou il s'était barricadé, après avoir grièvement blessé à coups de revolver un des agents lancés à ses trousses. Et peu s'en fallut qu'un « Fort Chabrol » sanglant ne s’ensuivit….

Le héros des péripéties de cette tragique aventure, péripéties auxquelles il ne devait pas survivre, est un ancien peintre en bâtiment Léon Jacques Daguerre, né le 9 avril 1907 à Bayonne.

Daguerre fréquenta immédiatement les bars mal famés de l'endroit, jouant les mauvais garçons avec une jeune femme divorcée, Mauricia Hippeau , née Soudet,ex-ouvrière  typographe, originaire de Poitiers. Quand l'argent manquait, des querelles suivies de coups éclataient. La malheureuse lasse d'être maltraitée et redoutant le pire, disparu un beau soir.

Au cours de la nuit de lundi à mardi il se présenta à l'hôtel Maintenon ,3 rue Maison-Dieu vers 3h30. Il réveille le gérant du garni, M.Vigeas, en faisant irruption dans le bureau de l'hôtel.

_Je veux voir Mauricia, cria-t-il. Et tout de suite ! Je sais qu'elle est ici ou je suis déjà venu avec elle…

Tout en vitupérant, l’énergumène sortait un revolver de sa poche et tirait au petit bonheur. Une glace du bureau vola en éclats. Daguerre soudain calmé par le bruit, rempocha son arme et s'enfuit. C'est ce qu'attendait M.Vigeas pour alerter deux agents cyclistes de passage qui effectuèrent aussitôt une ronde dans le quartier, mais en vain.

Or, à peine les deux agents venaient-ils de rentrer au poste de police de la rue Boyer-Barret pour consigner l'incident sur le registre du poste, qu'un coup de téléphone émanant de la gérante de l'hôtel de Nantes, 140, rue de Vanves, leur signalait la présence dévastatrice, dans son garni, du même énergumène.

Sous la menace d'un revolver, expliqua-t-elle d'une voix haletante, un individu qui semble être fou, est venu réclamer ici une de nos clientes habituelles, Mauricia Hippeau et il a obligé mon mari à le conduire dans la chambre où cette jeune fille loge habituellement. Venez vite !

« Je ne sortirai pas vivant »

Plusieurs agents bondirent dans le car de Police-Secours et, quelques minutes plus tard, ils arrivaient devant la chambre de ce dernier hôtel où le forcené s'était fait conduire et dont il avait défoncé les panneaux de la porte d'un coup d'épaule.

_Rends toi ! ordonna l’un deux.

_Vous ne m'aurez pas ! répliqua Daguerre, tapi dans l'ombre de la pièce. Et, coup sur coup, il tira plusieurs fois en direction des agents. Le gardien Henry Leroy du 14e arrondissement s’écroula, touché en plein ventre. Deux de ses collègues l'emportèrent tandis que les autres agents ripostaient en tirant à leur tour du couloir. Mais le forcené avait pu refermer la porte au panneau brisé.

_Je ne sortirai pas d'ici vivant ! cria-t-il

La fusillade

Et il tira une nouvelle fois. La fusillade menaçait de faire de nouvelles victimes du côté des agents et M.Farinet, commissaire de police par intérim du 14e arrondissement, décida de réquisitionner la brigade des gaz. Celle-ci fut bientôt sur les lieux, représentée par les inspecteurs Brigaudet et Gignoux, bardés de cuirasses ; par un spécialiste de ces opérations, l’inspecteur principal Maillebuau ,et enfin par le commissaire Badin.

Quand on se fut assuré que Daguerre s'était barricadé dans la chambre, derrière les meubles entassés, et refusait de répondre aux sommations des policiers ,deux cartouches de gaz lacrymogène furent lancées.

Au bout d'un moment, et comme nul bruit ne se faisait entendre, les inspecteurs déblayèrent l’entrée de la pièce.

On découvrit, recroquevillé près de la fenêtre, le corps sans vie du forcené, la tempe droite trouée d'une balle qu'il s'était tirée à bout portant. L’arme_un revolver automatique de 6 mm35 _gisait à portée de sa main. Le suicide ne pouvait faire de doute.

Léon Daguerre, le forcené  devenu fou, s'étant tué volontairement, l’enquête était close avant la lettre. Reste malheureusement sa victime, l’agent Leroy, qui, l’intestin grêle perforé en trois endroits a dû subir l'opération de la laparatomie. Son état,quoi très grave, n'est pas jugé comme désespéré.

Hier, à midi, M.Langeron, préfet de police, s'est rendu à la maison des gardiens de la paix où il a été transporté, pour lui remettre la médaille d'or des actes de courage de dévouement.

 

 Compléments du blog Retours vers les Basses-Pyrénées

Le portrait de Léon Daguerre,en une de PARIS-SOIR du mercredi 11 janvier 1939

L'agent de police Henry Leroy décèdera rapidement des suites de ses blessures.

 

Sur le internet http://archives.paris.fr,

L'acte de mariage en ligne ,de Raymond André Hippeau et de Jeanne Mauricia Yvonne Soudé,

23 février 1929,Paris 6e_1929 , Mariages , 06 6M 268_Acte N°155.

L'acte de mariage ne comporte pas de mention d'un jugement de divorce.

Sources

Pôle d’archives de Bayonne et du Pays basque (AD 64),Registre des naissances de Bayonne Année 1911_4e 102/164 

Filae -Accès payant-
RetroNews,Accès payant
http://archives.paris.fr

Remerciements 

A Alain Idiart et Jean-Pierre Ibarboure qui ont  partagé leur trouvaille.


31 mai 2021

Jeunes français sous l’uniforme de l’armée allemande à Moumour, Barcus, Eaux-Bonnes,(Basses-Pyrénées-1943)

En 1943, une poignée d’engagés français a appuyé les Allemands dans le Béarn,dans la lutte contre les passages en Espagne. La violation par l’administration de Vichy du secret de la correspondance postale permet aujourd'hui de connaitre l’état d’esprit de la population locale et de quelques recrues cantonnées à Moumour puis aux Eaux-Bonnes.Le contenu des enveloppes ouvertes à l’insu des expéditeurs et destinataires faisait l’objet d’un compte rendu écrit destiné au préfet et à différents services de police. La répartition géographique de ces interceptions postales consultées aux Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques est la
suivante :73 comptes rendus dont
15 courriers expédiés depuis Barcus,9 des Eaux-Bonnes,7 de Laruns ,7 de Moumour et 6 d’Oloron. 
17 destinataires domiciliés à Moumour,12 à Paris,6 à Pau.
Ces documents recoupent et complètent des renseignements contenus dans l’ouvrage  du journaliste Olivier Pigoreau Sanglante randonnée  la 8e compagnie « Brandebourg » contre la Résistance.

 

ISBN:978-2-956-98374-3


 

ISBN:978-2-35250-266-1

1-Interception postale non datée

Activités du P.P.F. ; renseignements sur le stage de MOUMOUR.

vieu Bob ; je ne sais comment tu vas envisager la chose mais saches

1° viens avec nous tu fais ton boulot de soldats et plus

2° Tu apprends l'entraînement très dur des S.S. alors cela te servira si tu ne te plais pas ? car le stage d'information dure un mois.

3°Tu fais un travail efficace en France

4° N’ai pas le droit ….ou la permission de t'en parler…. mais nous avons déjà tiré sur des hommes

5° Nos activités recherche des parachutistes, de noyaux communistes, de gaullistes, de planqués (..)

6° Entraînement très dur mais très ……….. ? bonne gamelle.

Va au P.P.F.et viens à tout prix une fois réunis et une fois formés nous pourrions partir dans un corps S.S. plutôt que dans cette saloperie de Légion. Saloperie ne vas pas me juger renégat …Je n'ai pas perdu l'espoir d'aller en Russie …mais il vaut mieux nettoyer d'abord la France…. pour épurer les frontières de l'Europe. C’est dans l'habit felgrau, casque sur la tête bottes aux pieds grenades et Parabellum dans le ceinturon que je t'écris je vois le poste de garde du Château.

 

2-Date du document intercepté :21.6.43

Expéditeur et origine M.J.H Propriétaire ORIN  (B.P.)

Destinataire :M.D. Niort (2 Sèvres)

RÉSUMÉ

Attaque à main armée par un stagiaire de Moumour

 (…) notre ancien boucher (…) a même été la victime d'un vol à main armée : il n'avait qu'a se laisser  faire son voleur étant de ceux que le Cardinal BAUDRILLART a qualifiés : «  les meilleurs fils de France »…. ils sont une quarantaine à Moumour dans la maison dite le Château Planterose.

 

Oloron-Ste-Marie le 23 .6. 1943

Le Sous-Préfet d’Oloron

A Monsieur le PRÉFET DES BASSES-PYRENÉES

CABINET

TRÈS CONFIDENTIEL

OBJET : Au sujet d’un détachement para-militaire à MOUMOUR

(…) volontaire de la Légion Française contre le bolchévisme. Celui-ci fait partie du détachement de cette  formation stationné à Moumour, château de Nevell.Ce détachement , commandé par un adjudant allemand, compte 28 jeunes gens, de nationalité française, pour la plupart originaires de la région de Bordeaux ,et qui sont soumis à un entraînement militaire intensif.

Ainsi que je vous le disais dans mon rapport du 19 juin, la présence de ce détachement à Moumour  cause une certaine inquiétude dans la région.

(…)

Les différents textes qui me sont parvenus, relatifs aux relations franco-allemandes, ne font pas état de la présence, sur le territoire français de formations semblables à celle de MOUMOUR.Il serait souhaitable que quelques directives nous soient données pour, qu’éventuellement notre attitude à l'égard de ce groupe puissent être déterminée d'une façon aussi nette que possible.

 

3-Date du document intercepté :27.6.43

Expéditeur et origine M.R.Fxxx Rue du Maréchal Pétain SAINT-DENIS (Seine)

Destinataire : Monsieur WILBOR Commandant la Légion des S.S. Français Château de Moumour-OLORON-STE-MARIE  (B.P.)

RÉSUMÉ

Candidature au corps des S.S. Français

Mon Commandant, j'apprends aujourd'hui la formation par vos soins d'un corps de S.S. Français, auquel je serais fier d'appartenir. Par la présente, j'ai l'honneur de solliciter de votre bienveillance l'examen de ma candidature et de vous prier de vouloir bien me faire connaître les conditions d'admissions par courrier tournant. Ex sous-officier ,12 ans de service, 4 citations je suis âgé de 41 ans, valide et en bonne santé, j'ai d'autre part toujours professer des idées « Anti- bolcho ».A votre entière disposition pour vous fournir les renseignements que vous jugeriez utile de me demander je me tiens d'ores et déjà prêts à répondre à une convocation de votre part.

 

 

4-Date du document intercepté :28.6.43

Expéditeur et origine Madame Marie X  BARCUS (B.P.)

Destinataire :Mme Bxxx Paris

RÉSUMÉ

Opinion sur les incidents de Barcus

Copie (Traduit du basque)

Nous vivons des jours noirs, les habillés de vert* assez nombreux sont venus faire de bien vilaines choses. Ils ont tué un jeune homme un pauvre ange et ont amené deux pauvre vieux bonhomme qui n'avaient rien fait. Il y avait quelques-uns des nôtres habillés comme les autres (en allemand). Ils sont rentrés chez les paysans et ont emporté du jambon, du fromage et du vin, des poules et des œufs et ont tenu les gens sous menace de mort et tout cela parce que des jeunes gens qui se dirigeaient sur l'Espagne passaient par ici. Tout le monde est en larmes, commencé par les prêtres

Complément du blog:les habillés de vert*  militaires allemands

 

5-Date du document intercepté :30.6.43

Expéditeur et origine M.B BARCUS (B.P.)

Destinataire :Sergent P.Rxxx Paris

RÉSUMÉ

A/s des incidents de Barcus

Nous avons beaucoup de peine dans le pays avec nos patrons de France Mercredi soir ils ont amené les deux vieux frères COTIART, leur neveu Jean-Pierre COTTABAREN à 19 ans, ils l'ont tué près de sa maison. Les patrons d'abord ont avoué que c'était eux, maintenant ils disent non .On ignore le cas. Le lendemain les docteurs lui ont trouvé une balle à la colonne vertébrale. Nous sommes à la campagne, mais nous ne sommes pas tranquilles à cause de ceux qui s'échappent de l'autre côté de la montagne. Ce matin encore le sous-préfet les salles bandes était à la mairie, interroger le père et la mère du martyr

 

 

6-Date du document intercepté :30.6.43

Expéditeur et origine M.T. Mxxxxx MOUMOUR  (B.P.)

Destinataire :Mme Lxxx Pau  (B.P.)

RÉSUMÉ

A/S des incidents de Moumour

Ma chère Jeanne ….. Je n'étais pas depuis 10 minutes ici mardi matin lorsque les jeunes voisins verts* m’ont rapporté tout mon matériel. Ils  partaient pour les Eaux-Bonnes faire le métier de policiers !.... qu'ils ont si bien rempli ici (vols, pillages,1 garçon tué à Barcus,etc ) que le pays est devenu trop chaud pour eux …les autres vont partir aussi sauf deux qui gardent la maison mise dans un état lamentable et honteux… Nos sommiers et matelas… sales, etc. à refaire, c'est du travail en perspective, et pas de toiles pour en changer, quelques unes en loques…Enfin on est content de revoir la laine qu'il faudra laver, et de voir ces indésirables partis. Ont fait courir le bruit qu'ils vont être remplacés par des Italiens dans quelques jours. Il leur faudra du courage pour s'installer dans la crasse et la casse laissées par les autres. En ce moment on est satisfait de ne pas les voir ni les entendre

Complément du blog:verts* couleur de l'uniforme allemand

 

7-Date du document intercepté :30.6.43

Expéditeur et origine M.R.Fxxx Quartier la Chapelle BARCUS   (B.P.)

Destinataire :M.J.Fxxx Tarbes (H.P.)

RÉSUMÉ

A/s de l’assassinat de Barcus

Jeudi à 2h du matin les Frisons ont tué le fils MURCULLAT,18 ans de la maison COTABAREN à Barcus. Je te raconterais ça, tout le monde a été très peiné, car le pauvre petit était innocent, il a reçu 5 balles de revolver à cause des jeunes gens qui voulaient aller voir les Espagnols. Barcus est drôlement pistonné par les Verts….

 

8-Date du document intercepté :30.6.43

Expéditeur et origine OLORON  (B.P.)

Destinataire :Mme Mxxx PARIS XV

RÉSUMÉ

Satisfaction a/s d’un stage

Ma chère Mémée , je suis enfin arrivé définitivement car hier je suis bien arrivée à 15h30 dans un manoir dans la région d'Oloron…..

J'ai pris contact avec ceux de notre groupe de nettoyage par le vide arrivé depuis quelque temps, mais ayant fait d’excellentes besognes déjà, malheureusement il leur faut déplorer 2 blessés graves mais sans craintes.(…) puis nous sommes partis en camion pour arriver en plein cœur des Pyrénées à 23 kms de la frontière ; nous logeons dans une maison de vacances des PTT. Nous sommes 3 par chambre, nous avons chacun un lit pour 2 personnes, parfaitement civil, digne d'un bon hôtel ,un bon sommier métallique et matelas de laine neuf.(…)Ici point de vie de garnison, le boulot avant tout, après liberté complète à partir de 5h le soir ; la nourriture est bien fait et bien servie, les chefs extrêmement chics ; c'est curieux comme j'ai trouvé l'Eaux-Bonne (sic)  mais en tout cas nous serons les 1ers Français aussi armés, motorisés, et équipés et instruits de toutes les dernières innovations….

 

9-Date du document intercepté :1.7.43

Expéditeur et origine M.A.L 13 Rue Port-Neuf *(Siège local du P.P.F Bayonne)

Destinataire :M. Bxxx Château de Neuvell MOUMOUR  (B.P.)

RÉSUMÉ

Activité P.P.F.

Ma vieille branche, tu vois tout arrive ,même les lettres du « gros » depuis que je suis revenu dans le civil j'ai la même impression que tu as ressentie quand tu étais parti à Bordeaux et à Bayonne, il n'y a pas eu de bombardement pour remuer l'opinion. Nous avons eu dimanche 20 juin notre congrès fédéral assez réussi et le mardi 22 réunion publique commémorative de l'entrée de la Wermarcht en « paradis soviétique », également une belle chambrée malgré une séance théâtrale. Pour tout dire je dois avouer que je regrette un peu notre vie notre camaraderie de Moumour, surtout quand je me force à discuter avec les gaullistes et pourtant ici on mange de meilleures choses et on se fatigue moins. Et toi et tous les autres comment allez-vous ? J'ai su que vous vous étiez distingués et pour ça aussi je regrette de ne pas de n'avoir pas été là. J’ai écrit à Lulu hier, je pense qu'il va bien ,Rxxx et Rxxx aussi, ainsi qu’Axxx qui doit vous faire des frites pour changer. J'espère venir vous voir un de ces jours pour me changer les idées ; il y a une chose qui me ferait plaisir ça serait de recevoir les deux photos du groupe héroïque que tu avais faites le matin de l'Ascension ; est-ce que je peux y compter,  je te les rembourserai foi d'animal, pardon je voulais dire, parole de PPF. Envoie-les moi je te prie à l'adresse de la permanence pour ne pas que ça traîne chez moi .Enfin mon vieux je te demanderai de faire le Bonjour aux copains et de leur dire que s'ils ne sont pas toujours à la noce il y a des moments où je vous envie et ou je plaquerais tout pour venir vous rejoindre. Enfin mon cher Maurice, pense à ce que je t'ai demandé et ne me fais pas trop languir, et reçois de ton copain une cordiale poignée de main et mon fraternel salut P.P.F.SALUT AU CHEF

DORIOT VAINCRA.

 

10-Date du document intercepté :01.7.43

Expéditeur et origine M.Dxxxx OLORON  (B.P.)

Destinataire :M.R.Lxxx n MOIRANS-en-MONTAGNE (Jura)

RÉSUMÉ

Opinion sur l’assassinat de Barcus

Cher camarade…… il y a 15 jours une trentaine de personnes devaient passer en Espagne. Ils ont tiré sur des douaniers. Aucun blessé. Deux jours après nouveau passage de 30 personnes. Cette fois-ci les Allemands savaient par où ils passaient. Ils couchaient la nuit dans un petit village aux environs d’Oloron. Suivons-les. Partant de Pau ils regagnaient Oloron puis par des détours un centre de ralliement. De là ils partaient la nuit et dormaient le jour au village dont je veux parler. Ils se présentent chez un paysan : » Pourriez- vous nous loger s'il vous plaît ». Celui-ci hésite, refuse. Ils font semblant de partir, mais un moment après vont coucher dans la grange du paysan. Un 1/4 d'heure après un groupe de soldats (Légion volontaires contre le bolchevisme et Allemands) se présente dans cette grange et arrête ces voyageurs. Deux fils de la maison sont pris comme otages en attendant de savoir qui est le passeur. Ces messieurs interrogent les 2 enfants (19 ans et 17 ans) pour leur faire avouer que leur père était d'accord avec eux pour les faire passer et les loger. Ils nient disant que leur père avait refusé. Les Allemands croient qu'ils mentent et à titre d'exemple ont fusillé l’ainé de 19 ans. Depuis lors pas un seul passage de frontière. Ce que l'on reproche aux Allemands c'est d'avoir fusillé sans trop de preuves. Mais à leur place on en aurait fait autant. Tu vois ainsi que malgré que ces messieurs soient peu nombreux, ils font parler d'eux.

 

11-Date du document intercepté :1.7.43

Expéditeur et origine Raymond X LARUNS  (B.P.)

Destinataire :M.Lxxx Villeneuve/Lot  (L et G)

RÉSUMÉ

Opinion sur les troupes d'opérations* et les volontaires français .

C'est le lieu de repos et d'entraînement des troupes et le va-et-vient fait que quelquefois ces troupes se tiennent à leur place, d'autres sont de véritables vandales dont les Allemands ne doivent pas eux-mêmes être fiers, et nous encore moins car ce sont des Français volontaires.Si les Allemands sont corrects, eux sont débraillés, sales et grossiers et provocants.

Complément du blog:les troupes d'opérations désignent les troupes allemandes d'occupation 

 

12-Date du document intercepté :1.7.43

Expéditeur et origine M.A LASTERRADES BAYONNE  (B.P.)

Destinataire :M.SCHWINN Château de Nevell MOUMOUR (B.P.)

RÉSUMÉ

Activité P.P.F.

Mon Adjudant , j’ai bien reçu en son temps votre mandat du 12 et ainsi que votre aimable mot et les tickets du 15 ct et vous en remercie. Vous m'excuserez de ne pas vous avoir pas immédiatement répondu mais la préparation de notre congrès  Fédéral et de notre réunion publique commémorative de l'entrée de la Wermacht en « paradis soviétique » m’ont presque entièrement occupé ces jours-ci. Que pourrais-je vous dire, notre parti progresse toujours lentement mais sûrement pour le grand bien de notre idéal et de notre cause commune. Mais malgré ces quelques succès je dois tout de suite vous dire que je regrette un peu notre vie de Moumour et  notre camaraderie et je pense quelquefois qu'il est plus facile de s'entendre avec des Allemands qu’ avec beaucoup de Français surtout lorsque j'essaie de convaincre des gaullistes. Ce que je regrette surtout c'est cette parfaite communion d’idées soit sociales, soit politiques, que je ressentais auprès de vous, de nos instructeurs et de mes camarades, quel repos pour l'esprit. Je suis vraiment tenté par votre offre et dès que j'aurai un moment je viendrai à Moumour m’en entretenir avec vous. J’ai appris que nos camarades avaient fait du bon travail j'espère que vous êtes toujours content d'eux et que les jeunes ne vous donnent pas trop de mal. Je suis content que LESGOURGUES reste parmi vous , c'est un bon camarade courageux et sûr. Pour ce qui est du travail ici je me rends compte que c'est difficile étant donné que je suis trop connu et que les gens ne parlent pas car ils se méfient de moi. J’espère que vous avez trouvé une solution pour les assurances sociales de nos camarades avec CACCINI  notre inspecteurs régional qui est venu vous voir. Plusieurs de mes camarades de Bayonne sont décidés à venir faire un stage à Moumour, mais pour l'instant leurs occupations respectives les tiennent rivés à leurs postes. Je pense, mon Adjudant, vous avoir à peu près tout dit. J’ai rencontré le 15 juin à 19h en gare de Dax l'adjudant SEITFOGEL et DANENHAUER qui partaient très heureux faire un stage à Berlin, c'est avec plaisir que je les ai revus.

Avant de terminer je vous prierais de transmettre mon amical salut à nos instructeurs :RICHTER,ROSE,BADER,KRATS,ainsi qu’à ceux dont j’ai oublié le nom. Remerciez-les aussi de ma part du mal qu’ils se sont donnés pour m’apprendre ce que je sais, ainsi qu’ALxxx pour la cuisine qu’il nous fit. Transmettez également je vous prie mes amitiés et mon cordial salut P.P.F. à mes camarades :BERNAJUZAN, FRAHI, BERTEAU, COT, DANFLOU, LESGOURGUES ,et RICHARD .Avec mes remerciements pour mon séjour parmi vous, recevez mon adjudant, l’assurance de mon dévouement à la cause nationale-socialiste et européenne ainsi que mon cordial salut P.P.F.

 

13-Date du document intercepté :1.7.43

Expéditeur et origine Mme M.Mxxxxx ESQUILE   (B.P.)

Destinataire :M.Mxxx ANGOULEME  (Charente)

RÉSUMÉ

A/s du meurtre de Barcus

TRADUIT DU BASQUE

Il y a 8 jours il y a eu une bien triste histoire,le fils COTABARREN  âgé de 19 ans a été tué de 5 balles par les oiseaux verts ,pauvre enfant !Certainement une belle affaire.Je ne t’en  dis pas plus long.Je n'ose pas.Je te le dirai à toi-même.

 

 

14-Date du document intercepté :2.7.43

Complément du blog:le texte du document intercepté est reproduit à l'annexe 2 de l'ouvrage d'Olivier Pigoreau  Sanglante Randonnée 

"Lettre de Jean dit "Janick" Danflou à son frère,interceptée le 2 juillet 1943 par un service français inconnu et versée au dossier de la procédure contre Roland Doucelin devant le tribunal militaire de Paris (DCAJM,jugement n°116/4103  du 16 février 1951)"  

Les destinataires de l'interception :
Préfet des Basses-Pyrénées
S.C.T Service des Contrôles Techniques
Insp.Rég.
Archives

Expéditeur et origine Janick Danflou EAUX-BONNES   (B.P.)

Destinataire :M.Jacques Danflou  Berlin (Deutschland) 

RÉSUMÉ

Activité P.P.F.- Renseignements sur le meurtre de Barcus

Heil ! Vieux frère, enfin depuis un mois exactement que tu es parti pour l'Allemagne tu vas enfin recevoir une lettre de moi. Écoute mon vieux, peut-être 100 fois j'étais sur le point de t'écrire et puis pour une raison ou pour une autre je n'ai pas pu …Je te remercie bien de ton côté des lettres et cartes que j'ai bien reçues. Quel voyage épatant tu fais !Ou en es-tu en ce moment ?A ta dernière lettre tu étais encore à Berlin. J'espère que malgré mon silence involontaire je recevrai prochainement de tes nouvelles et celles de la bande. Si je ne t'ai pas écrit c'est que tous les jours je fais une lettre pour la maison ou pour OJD qui m'envoie lettres et colis fréquemment, surtout parce que comme tu peux le penser nous ne sommes pas restés inactifs, et enfin je n’ai eu ton adresse que très tard. Depuis ton départ voici ce qui s'est passé à Moumour. Quand tu es parti nous n'étions donc que 8, puis plus que 7 après ton départ. Au bout de 4 à 5 jours un nouveau LESGOURGUES (BORELLI doit le connaitre, chef du S.O de Bayonne 26 à 27 ans, très, très gentil) t’a remplacé jusqu’ à la fin du stage normal qui a duré en tout 4 semaines, nous nous sommes perfectionnés dans le maniement des armes, attaques, défenses, batailles de rues, et avant de partir 5 jours en perm ; nous avions déjà pu faire de petits coups de main et coincer à peu près une dizaine de cocos qui voulaient passer en Espagne. Donc 5 jours de perm, très bien passés avec le paternel et Françoise, moitié à Bordeaux, moitié au Ferret où Yvette ne nous avait pas accompagnés. Au retour de perm ou même attends c'était la veille de notre départ en perm, le fameux nouveau contingent est finalement arrivé avec une vingtaine de types (dont CHRISDIA  et le petit BOSSY de Bordeaux ) 22 au jus je crois, dont  quelques-uns de Tunisie, d'autre des Landes et d'autres enfin de Paris. Au retour de perm nous n'étions que 7 anciens car LASTERADE n'est pas revenu et bientôt 6 car RICHARD qui m'a écrit dernièrement d'ailleurs, est reparti momentanément à Bordeaux, un de ses gosses était malade.

Donc à 6 anciens et à 20 -22 nouveaux que nous avons vite formés nous avons commencé une grande œuvre de nettoyage parmi les passeurs en Espagne. Alors espionnage, sorties de nuit, pas fermer l'œil, faire des dizaines de kms à pied la nuit et tout et tout. C’était je dois dire très intéressant et après plusieurs coups parfois sérieux où un allemand que tu ne connais pas a reçu 4 balles de pistolet dans le corps ,et un passeur qui n'était pas joint à nous de force et nous avait indiqué ou se trouvait le groupe des passeurs a été tué d'une balle dans le cœur (il avait 19 ans) il était de Barcus , là ou s'est déroulée l'aventure (à 4 ou 5 kilomètres de Eskule).Ce jour-là il y a 10 jours nous avons coincé dans une grange 36 type dont une fille !!Tu te rends compte ? C'était au poil ;à l'arrestation chacun de nous s'est servi (les Allemands appellent ça « organisation ») et aussi j'ai conservé quelques souvenirs que tu verras dont 1 un sac à dos qui n'est pas mal et u1 canadienne magnifique aussi .Enfin chacun a eu sa part .Mais je te promets que tout n'a pas été sans mal, et tout ça c'était bien fatiguant. C'est d'ailleurs grâce à moi que ce coup-là a réussi. Depuis longtemps nous sommes armés. Dès le début nous avions chacun notre fusil et baïonnette, mais depuis la 1ere perm chaque ancien à un pétard 7 65 au poil qui appartient à l'armée, mais nous nous débrouillons pour avoir l'autorisation d'en acheter à soi personnellement. LESGOURGUES  pourrait m'en avoir des très bien et si je peux en avoir j'en prends 2 pour toi et moi naturlish.SIGHTAUGEL et RICHTER sont depuis 3 semaines en perm en Roumanie .Ils sont allés se marier. Quand nous étions à Moumour nous avons eu très vite l'autorisation d'aller à Oloron et où on voulait. C’était bien mieux qu'ici .En effet comme tu as pu le voir par l'en-tête de ma lettre  nous avons quitté Moumour  depuis une semaine (nous étions trop surveillés pour agir )et maintenant nous sommes au col d'Aubisque aux Eaux-Bonnes dans un grand hôtel, simple mais où nous avons presque chacun notre chambre. Il y a eu entre temps, il y a environ 5 ou 6 jours un nouveau contingent mais tous ne sont pas PPF et sur 24 types il y en a 4 de PPF c'est pas beaucoup (…)

 

15-Copie 2 juillet 1943

Expéditeur :Mme Pxxx BARCUS (B.P.)

Destinataire :Melle J.Pxxx PAU (B.P.)

RÉSUMÉ

A/s du meurtre de Barcus

Nous avons ces jours-ci passé des heures terribles, nos voisins ont été ennuyés, fouillés, pillés, il y a eu des blessés et un mort et combien ont failli y passera la maison tout le monde tremblait .Le  mort est Jean-Pierre CATABARREN  âgé de 18 ans

 

16-Copie 3 juillet 1943

Expéditeur :Fils de la destinataire

Destinataire :Madame F.C.H Juan-les-Pins

RÉSUMÉ

État d’esprit à Laruns

M a chère maman,deux mots pour te dire que nous sommes tous trois en bonne santé.(…). Il règne  ici une atmosphère lourde d'intrigues et les délations sont en honneur aussi on reste stupéfait des arrestations qui sont faites et n’ont souvent comme origine qu'une jalousie criminelle et un besoin de lucre quand ce n'est pas une vengeance ou un intérêt.Le proverbe qui dit :Cherche à qui profite le crime et tu sauras qui est le criminel éventuel ,est vrai.Nous sommes envahis d'une troupe de gens qui sous uniforme allemand excitent,et sous celui civil enquêtent ; sous l'uniforme cambriolent,saccagent,insultent  et en civil écoutent ; gare à celui qui dit un mot de trop et ce sont des français !Heureusement que nous ne causons presque pas et encore faut-il faire attention au peu qu'on dit.On est toujours aux aguets, dès qu'on entend le portail grincer on se demande qui est là et ce qu'il va advenir, c'est une vie odieuse qui exagère et cependant il faut se taire car il y a ce dont on a  charge d'âme.Dès que je pourrai et au plus vite j'enverrai des nouvelles aux Nxxx.Il paraît que des gens ont le droit de vérifier tout ce qu'on porte afin de réprimer le marché noir

 

17-Date du document intercepté :3.7.43

Expéditeur et origine Mère des destinataires BARCUS (B.P.)

Destinataire :M et Mme Dxxx VALENCE/BLAISE (GERS)

RÉSUMÉ

Commentaires sur les événements de Barcus

Mes chers grands ……………..Ici aussi vous avez pu vous rendre compte que nous ne sommes pas des plus calmes !L’émotion de la semaine dernière n'est pas encore apaisée et on a toujours peur.Toutes les nuits en trombe car certainement « ils » rôdent ; cependant je crois qu’ à présent les paysans n’oseront plus accueillir ni ravitailler les fuyards, ça coûte trop cher quand on est pris.Les vieux COTTIARD  ont été relâchés mais ils ne retrouveront sans doute pas ce qu'on leur a pris (titres,argent,bijoux,linge, fromage….) Quant au pauvre petit, mort et là il ne reviendra pas et sa mère n'oubliera pas de suite ses derniers appels « Ama !Ama ! »Pauvres, pauvres gens, l'enterrement était bien triste ; tout le village y était……….

 

18-Copie 5 juillet 1943

Expéditeur :Chef départemental de la MILICE FRANÇAISE PAU

Destinataire :M.Le Chef Régional de la MILICE FRANÇAISE 34,rue Bayard Toulouse

RÉSUMÉ

A/s des incidents de Moumour-Indiscrétion sur le contrôle

Copie d’une lettre adressée à M.le Secrétaire Général de la Milice VICHY

Chef, veuillez trouver ci-joint exposé d'incidents qui se sont déroulés dans le secteur d'Oloron-Sainte-Marie .Ces incidents graves en eux-mêmes ne provoqueraient pas autant d'émotion chez nous, si une propagande malveillante et tenace n'accusait  la Milice d'avoir commis ces actes.Il nous est également revenu que certains éléments légionnaires de Pau, éléments dont nous n’avons eu que  trop souvent déjà à vous entretenir se faisaient complaisamment les échos de ces bruits malveillants qui tendent à discréditer la Milice et à attirer  sur mes chefs des représailles. Nous pensons qu’ à l'échelon national une mise au point est possible et c'est, afin que vous ayez en main tous les éléments d'information, que nous vous adressons le rapport ci-joint. Nous vous prions d'agréer ….

EXPOSE

A Moumour, petite commune située à 5 kms au Nord-Ouest d'Oloron Ste-Marie, habite dans l'importante ville « Planterose »,Melle Gertrude NEWELL, étrangère qui a francisé son nom en l'écrivant NEVOIL. Melle NEWELL, fixée depuis très longtemps dans sa propriété de Planterose, est âgée de 54 ans. Depuis l'arrivée des troupes d'opération, la villa est réquisitionnée. Elle sert à l'heure actuelle à la formation et à l'entraînement de jeunes gens français d'origine, engagés dans des formations spéciales allemandes, formations destinées à dépister les réfractaires S.T.O., désireux de franchir la frontière ou de prendre la montagne et à les en empêcher par tous les moyens. Ces jeunes gens sont originaires de la zone nord, appartiennent au P.P.F. pour la plupart, comptent également quelques anciens de la L.V.F., sont âgés de 20 à 30 ans et au nombre d'une cinquantaine environ, habillés tantôt en allemands, tantôt en civil .Le jeudi 24 juin au cours de leur expédition à Barcus ,localité située à 1 km à l'ouest d’Oloron ,ils se sont saisi d'un jeune homme de 17 ans, fils d'un propriétaire qu’ils soupçonnaient de faire le passeur et qui venait de leur échapper. Ils ont interrogé ce jeune homme depuis 9h du matin en employant les pires moyens pour le faire parler, puis vers 17heures, ils l'ont exécuté et abandonné dans la cour de la ferme de ses parents où la scène s'était déroulée. L'affaire a eu un énorme retentissement, le Parquet est saisi, la Préfecture alertée, des enquêtes sont en cours. Ces jeunes énergumènes au cours d'une opération par suite d'une fausse manœuvre ont abattu un Allemand et les 2 passeurs en compagnie desquels il se trouvait. On les accuse également d'avoir aux EAUX-BONNES  pillé une maison sous prétexte de perquisition et dérobé de l'argent.

Bref, l'opinion publique est à la fois terrorisée et très montée. Le Préfet est très affecté par ces événements ;il y attache une importance politique considérable et prévoit des conséquences extrêmement graves. Il y voit des symptômes de guerre civile imminente. Il doit partir lundi 5 à Vichy pour en conférer avec ses chefs. Les milieux judiciaires et la magistrature prennent de leur côté l'affaire très au sérieux. Le P.P.F. est également très ému et a sur place des enquêteurs. Des interceptions de correspondances ont permis à la censure postale de ne conserver aucun doute ni sur les buts ni sur les exploits, ni sur l'identité des « élèves » de Planterose.Il y a dans la région plusieurs personnes venues de Vichy pour suivre sur place le déroulement des enquêtes.

P.S. A l’instant, le Chef VIVENT, secrétaire départemental revient de la Préfecture où il venait d'être appelé téléphoniquement par M.le Préfet lui-même. Le Préfet lui a dit son émotion devant de tels événements fait pour semer a panique et le trouble dans l'esprit de nos populations. Il lui a demandé de lui fournir tous les renseignements que les différents services de la Milice possédaient à ce sujet, ce qui a été fait. Le Préfet lui a en outre annoncé qu'il partait dimanche soir 4 pour Vichy, spécialement pour aller entretenir le Président Laval de ces évènements graves de conséquences. Il lui a assuré qu'il ne manquerait pas de faire savoir au Chef du gouvernement la bonne entente et la collaboration étroite qui règnent entre la Milice et lui-même. Comme meilleure preuve il lui indiquerait une bonne partie des renseignements qu'il possède qui lui ont été fournis par la Milice française des B.P.M.GRIMAUD ,Préfet des B.P. espère être reçu par le Président Laval, mardi ou mercredi. Il serait peut-être donc souhaitable et nous en saurions très heureux, si ses nombreuses occupations le lui permettent, que notre chef DARNAND puisse assister à cette entrevue.

 

19-Date du document intercepté :6.7.43

Expéditeur et origine Fille de la destinataire Nantes (Loire Inférieure)

Destinataire :Mme Mxxx Château de Moumour (B.P.)

RÉSUMÉ

Opinion sur les stagiaires de Moumour

Bon débarras pour Moumour le départ de ces faux Boches, car les vrais seront peut être remplacés par d'autres.C'est une belle racaille ces garnement ,qu'ils aillent donc se faire casser la g. en Russie. Mais pour les matelas ne craignez-vous pas une nouvelle réquisition tôt ou tard.Ce serait bête de les avoir remis à neuf ,car leurs saletés ne m'étonnent pas.

 

20-Date du document intercepté :7.7.43

Expéditeur et origine M.X à MONTORY  (B.P.)

Destinataire :Jean Bxxx BORDEAUX

RÉSUMÉ

Réaction pour les incidents de Barcus

Ici les visiteurs se sont calmés un peu ces deux derniers jours, par suite du coup abominable qui s'est passé pas bien loin de chez nous.Nous sommes aussi un peu égaré en ce moment, il faut s'attendre à tout, les maisons sont fouillées, c'est à cause de la méchanceté des gens autant que des allemands.Pour ma part je me rappellerai de ces derniers et aussi d'autres comme moi pour avoir eu leur fils  fusillé sans motif à 19 ans.Mon cas je ne peux vous l'expliquer, car ce serait scabreux pour toute la famille ,et pour d'autres, alors il faut garder le silence absolu en attendant le jour où l'on pourra s'expliquer clairement

 

 21-Date du document intercepté :08.7.43

Expéditeur et origine J.L EAUX-BONNES  (B.P.)

Destinataire :Mlle C.C.Pau  (B.P.)

RÉSUMÉ

Opinion sur les troupes d’occupation des Eaux-Bonnes

Après cela il y a 150 allemands environ et pour une petite localité comme celle-ci c'est beaucoup. Presque tous à part les douaniers parlent français car ce sont pour la plupart des Alsaciens qui ont soit travaillé soit étudié en France et des Français engagés dans la Légion tricolore, aussi vous ne pouvez pas aller faire un tour sans en rencontrer et leur plus grand plaisir et d'engager conversation. Comme ils sont polis vous êtes obligés de leur répondre, mais je fais en sorte de ne pas avoir à le faire car ils m'agacent.

 

22-Date du document intercepté :05.8.43

Expéditeur et origine Monsieur X Lettre postée à LARUNS (B.P.)

Destinataire :Monsieur Dabadie  Chef Départemental de la MILICE FRANCAISE Pau 

RÉSUMÉ

Agissements de jeunes stagiaires aux Eaux-Bonnes et à Laruns

Mon cher camarade…. A ma connaissance, il n'y a jamais eu de Français embauchés par les autorités Allemandes pour la surveillance de la zone réservée, et aucune affichette n'a été collée à Laruns. Je connais particulièrement monsieur Gxxx et j'ai pu facilement éluder la question. Il  n'a pas connaissance d'affiches et n'a pas pu donner ce renseignement à quiconque. Ce qui a pu prêter à confusion, c'est qu'il est venu à Eaux-Bonnes un détachement de Volontaires contre le Bolchevisme. Tous ces jeunes gens, qui étaient au repos, mais sous l'uniforme allemand, parlent parfaitement le français, avec pour la plupart l'accent parisien. Les gens du Pays les désignent ici sous l'appellation de Miliciens, et je me suis élevé à plusieurs reprises contre cette appellation erronée qui prête à confusion. Ces volontaires ont eu plusieurs altercations avec des jeunes gens de Laruns, soit au sujet de jeunes filles, soit après avoir bu un peu trop de vin blanc. L’un d'eux a même exigé la remise d'un paquet de cigarettes chez un buraliste, sous la menace du revolver, un dimanche après-midi où le bureau de tabac était fermé. Il a suffi que quelques-uns de ces volontaires se conduisent mal pour que l'ensemble du détachement soit traité avec mépris par la population (…).Il est tout à fait regrettable que ces soldats soient désignés sous le vocabulaire de Miliciens, car cela porte un tort considérable à la milice française qui n'a rien à voir avec ces gens-là.Je reste à votre entière disposition pour continuer l'enquête sur la commune des Eaux-Bonnes,  si vous le jugez nécessaire. Je crois d'ailleurs que ce détachement est parti, car je n’en ai pas vu dimanche dernier comme les autres dimanches.

 

23-Date du document intercepté :15.9.43

Expéditeur et origine M.Bxxxx,rue de Ségure Pau (B.P.)

Destinataire :Capitaine de Frégate B _Majorité générale Toulon Var

RÉSUMÉ

Renseignements sur une école nouvellement créée. Opinion sur les responsables de l'attentat de Nay

Copie mon cher Geo,…..Savez-vous quelque détail sur une école d'officiers faites par la L.V.F. sous le nom de Waffen-SS.D’après le chef du détachement de L.V.F. d'Eaux -Bonnes  c'est de cette école que seront pris les officiers de l'armée nouvelle au fur à mesure qu'on augmentera cette dernière. Il est sûr que nous aurons une grande armée de nouveau , mais lorsque nous aurons des chefs fidèles au gouvernement, et non plus les revanchards de St-Cyr. Que lui répondre lorsque cette conversation avait lieu deux jours après l'attentat de Nay et que cette bande d'anarchistes était menée par des ex officiers et que l'on sait qu'un grand nombre sont affiliés à l’A.S.( armée secrète) recevant des armes anglaises. Espérons que l'exemple de l'Italie ouvrira enfin les yeux à tous ces rêveurs malfaisants. Un très grand nombre de jeunes s'engagent dans cette formation ; Jojo est emballé, il y avait là-haut le neveu d'un amiral qui a été célèbre à Dunkerque, et quelques camarades de Jojo dont le fils d'un médecin de notre ville. Si vous savez quelque chose là- dessus faites m'en part.

 

24-Date du document intercepté :23.10.43

Expéditeur et origine Fils des destinataires Lettre postée à Laruns (B.P.)

Destinataire :M.et Mme Bxxx  SANVIC (Seine Inférieure_Aujourd’hui Seine-Maritime.)

RÉSUMÉ

Conseils de prudence vis-à-vis de la Censure

Chers Parents, je suis incorporé et maintenant ce n'est pas la rigolade.Je suis quelque part dans les Pyrénées et si vous m'écrivez ne mettez pas de blagues car le courrier est dépouillé et censuré, donc pas d'imprudence ni de ma part ni de la vôtre (…)

 

25-Date du document intercepté :4.11.43

Expéditeur et origine Fils du destinataire EAUX-BONNES (B.P.)

Destinataire :M.R.B SANVIC (Seine  Inférieure )

RÉSUMÉ

Opinion injurieuse sur le gouvernement et le maréchal-Conseils pour éviter la censure

Chers parents (…) je crois que les bruits d'évacuation ont l'air de se tasser, dans le fond ce n'est pas un mal.Ici nous avons beaucoup de sport, et d'exercices, c'est très intéressant surtout au voisinage de la frontière espagnole, il y a des tas de cocos qui cherchent à passer de l'autre côté pour filer le camp de chez nous, et leur courir aux fesses c'est assez amusant ; arrestations, menottes et tout le saint frusquin, après ces messieurs sont livrés pieds et poings liés aux autorités allemandes, car Vichy les favorise !!!C'est à être dégouté d'être français, tous les malades du gouvernement sont à foutre  dans le même sac, y compris le vieux gâteux qui commence à eh….. dans mes bottes, car maintenant j'ai une paire de bottes au poil et nous avons l'air de drôles de durs, nous faisons sensation dans les patelins où nous passons. Nous avons un laissez-passer, tout ce qu'il y a de pépère, avec port de revolver et mitraillette ; j'ai une mitraillette, quand je vais en expédition, dans une boîte à violon, de vrais chanteurs ambulants .L’autre jour à la gare de Pau xx types  arrivaient  pour prendre le chemin de l'Espagne et nous, étions là dans la foule en train de discuter en civil, à un signal du chef nous enlevons tous le papier journal qui enveloppait l'instrument sous le bras et hop, tout le monde embarqué en camion ; je vais dans cette voie certainement finir dans la peau d’un flic,drôles de fripouilles les cognes !!!

Sources

AD 64 Pau 1031W Art.166 Cabinet du Préfet

Site internet Les Basses Pyrénées dans la seconde guerre mondiale
Vient de paraître. « Sanglante randonnée » . La 8ème compagnie « Brandebourg » contre la Résistance.

 

 Pour aller plus loin

Sanglante Randonnée La 8e compagnie "Brandebourg" contre la Résistance.Nouvelle édition 
augmentée.
Les éditions KONFIDENT,2021.
27,rue des Boulangers 75005 Paris

ISBN:978-2-956-98374-3

 

Police des temps noirs France 1939-1945 Jean-Marc Berlière Editions Perrin 2018

 

Le CRI du PEUPLE N° 1187 Mercredi 19 juillet 1944 page 1 Portraits dessinés de Lasterrade et Lesgourgues 

Billets du blog;

L’Assaut (1940-1944),hebdomadaire collaborationniste en Aquitaine ,accessible sur Gallica 

 

Dossier Roubertie ancien Procureur de la République de Bayonne (AD 47_1738 W Art 81) 


Gaston Pialloux, une place oubliée au Panthéon bayonnais de la Collaboration (1941-1944) 

 

Un article de Ralph Soupault sur des militants P.P.F de Bayonne-Biarritz

 

25 mai 2021

Une photographie de mariage non datée de Grimaldi photographe à Pau

 

Photographie de mariage non datée de Grimaldi 15,rue des Cordeliers Pau_Coll.particulière

Photographes à Pau en 1930

Bonaglia (Photo-Lux),7 rue Bernadotte
Maison Callizo,Daudu successeur,1 place du Palais
Dalbavie,3 rue Rivares
Grimaldi,15 rue des Cordeliers
Levavasseur,10 rue de Foix
Photographie d'Art H.Véran,Dalbavie  (J) Succ.6 rue Bernadotte 
Subercaze,9 rue Henri IV
Touzis (E)18 rue Henri IV
Viebahn,7 rue d'Orléans


Fournitures pour la photographie

Herskowiza,photographie (fournitures et optique) 7 rue Henri IV
Montagne,26 rue Lamothe
Nuidant,25 rue Maréchal-Joffre
Sallenave,7 rue Saint-Jacques

Source:
1930 Annuaire Havas des Basses et des Hautes Pyrénées.
Collection particulière.Gilbert Arragon bouquiniste à Bayonne.



18 mai 2021

La repression de la Commune de Paris rapportée par le "Courrier de Bayonne"

Le site patrimoine de la médiathèque de Bayonne met à la disposition du public, une collection numérisée du  Courrier de Bayonne de 1852 à 1948.S'agissant de la Commune de Paris (18 mars -28 mai 1871),comment la répression par les forces gouvernementales, a t-elle été exposée aux lecteurs du journal Le Courrier de Bayonne ?Les liens vers les numéros du journal, permettront à tout un chacun, de mieux appréhender, une présentation journalistique de la Semaine sanglante.

Dimanche 21 mai 1871N°2813

Mercredi 24 mai 1871 N°2814

Vendredi 26 mai 1871 N°2815

Dimanche 28 mai 1871 N°2816

Mercredi 31 mai 1871 N°2817

 

Vendredi 2 juin 1871 N°2818

Page 1

On évalue à 8.000 le chiffre des morts qui se trouvent dans les rues. Les bras manquent pour l'ensevelissement et on craint des dangers terribles de la permanence d'un tel foyer d'infection .Certains journaux demandent qu’on brûle les corps en activant la combustion au moyen d'huiles grasses .On dit même que ce procédé a été mis en œuvre au Champ de Mars, dans les tranchées profondes.

Le nombre des prisonniers faits dans Paris s'élève à 29.000.

Le Gaulois se livre à des réflexions très sérieuses. Évaluant à 140.000 hommes les forces de la Commune et à 40.000 le chiffre des hommes mis hors de combat, à 36.000 celui les prisonniers, il conclut qu'il reste 64.000 communeux mis hors d'état de nuire.

« Ces soixante-quatre mille échappés de la répression feront des enfants, ajoute ce journal ;ils les élèveront dans la religion de leurs jalousies, de leur haines et de leurs espérances. Ils prépareront une génération nouvelle dont l'unique pensée sera une pensée de revanche. Ils pourriront l'avenir jusque dans ses racines, protégés qu'ils seront par leur obscurité même.

Où trouver le remède à de tels péril ?A qui le demander ?Quelle est la main assez forte pour étouffer jusque dans son germe cette race de bandits ?Qui qui saura nous donner des lois, arrêter des mesures, prendre des résolutions telles que l'ordre soit assuré pour longtemps ?Ce n'est pas encore pour l'homme politique, l'heure de le prononcer ; mais c'est déjà pour chaque citoyen, dans le fond de sa conscience, un devoir d'y songer. »


Dimanche 4 juin 1871 N°2819

 Mercredi 7 juin 1871 N°2820

 

Médiathèque de Bayonne 

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