12 février 2022

Le diable est aussi dans les mentions marginales des actes d'état civil en ligne

Cédric Méletta a signé un ouvrage qui a pour titre « Diaboliques Sept femmes sous l’Occupation ». Selon la quatrième de couverture, son récit est tout autant d’un historien que d’un romancier.Dans le  chapitre intitulé « Dédée » (Andrée Marie de Bourbon née Cotillon) apparait Gustave Tissier, « ancien expert-comptable en chef de Stavisky. Ce dernier l’avait nommé à la tête du fameux Crédit municipal de Bayonne… ». Page 38, l'historien romancier, retrace de façon saisissante et détaillée,la fin tragique de Gustave Tissier ,le 26 mars 1944 , près de Saint-Denis-Catus, dans le département du Lot. 

"Dans la cour principale,faisant face avec leurs mitraillettes flambant neuves,il y a quatre hommes missionnés: Fernand, Auguste, Jacques le Boiteux et leur patron ,Cazenave, dit Leca.Ils se sont introduits dans la propriété le plus discrètement du monde.Ils ont ensuite progressé à pas de loup,échangeant des regards décidés ,pour finalement,tenir une position ferme en contrebas des anciennes écuries.Le premier hôte à passer par là est Gustave Tissier.Il est abattu dans la seconde,en dépit de tout ce qu'il aurait pu révéler. "

Sauf que l'auteur n'a pas pris la précaution de consulter l'acte de naissance, pourtant accessible sur le site internet des archives de Paris,de l'ancien caissier du Crédit municipal de Bayonne.Deux mentions marginales entrent en conflit avec la version d'une mort violente dans le Lot en 1944.  

Éditions Robert Laffont,S.A.S.,Paris 2019
ISBN 978-2-221-14454-1
Dépôt Légal:février 2019
Photographie ©AGIP/Bridgeman Images

 

En regard de l'acte de naissance de Gustave Louis Tissier, né le 11 mai 1880 dans le 12 e arrondissement,la mention  marié à la 18e mairie de Paris le dix sept juillet mil neuf cent quarante huit avec Marie Mathilde Sabatier.La mariée avait été suspectée de complicité au début des révélations du scandale du Crédit municipal de Bayonne.L'autre inscription précise que Tissier est décédé au dix-huitième arrondissement de Paris le dix avril mil neuf cent 
cinquante-six.
Source: archives.paris.fr _1880, Naissances , 12 V4E 4191 Acte N°1190 Vue 5/31

L'acte de décès,également en ligne,confirme en totalité les renseignements portés sur l'acte de naissance.

Le dix avril mil neuf cent cinquante-six, trois heures,est décédé, en son domicile ,10 rue Gabrielle, Gustave Louis Tissier,né à Paris 12 e arrondissement ,le onze mai mil huit cent quatre vingt,comptable,fils de Louis Tissier, et de René Sidonie Rat,époux décédés.Divorcé en premières noces de Julia Clémence Ducasse. Époux en seconde noces de Marie Mathilde Sabatier  etc.

Source:archives.paris.fr_1956,Décès,18 18D444 Acte N°1355 Vue 7/31

De choses l'une,soit l'ancien caissier du Crédit municipal de Bayonne a survécu au mitraillage du 26 mars 1944 ,soit il y a erreur dans l'identité de l'homme abattu.Des éléments de réponse à cet énigme se trouvent très probablement aux Archives départementales du Lot;PV de gendarmerie,fonds de la préfecture après la Libération...

 

Complément Henri Tissier

Coïncidence ou non,on relève un Henri Tissier,victime civile,déclaré décédé en juin 1944,à St Cérère (St Céré dans le Lot ?),par jugement rendu par le tribunal civil de Figeac le 22 juillet 1952.Un peu plus d'une soixantaine de kilomètres séparent Saint-Denis-Catus de St Céré.

Henri Tissier né le 23 avril 1900 dans le 10 e arrondissement de Paris. Source: archives.paris.fr_1900 , Naissances , 10 V4E 9052Acte N°1837 Vue 20/31

Archives départementales du Lot

Enregistrement

 tables de décès,successions et absences

Cazals étant le bureau de rattachement de la  commune de Saint-Denis-Catus .

https://archives.lot.fr/f/TableSuccessionAbsence_Bureau de Cazals_3 Q 2867_Vue N°5

Tissier Henri était marié à Hélène Louise Marie Barbier.


Copie écran du site internet  Mémoire des Hommes -Dossier Henri Tissier non consulté   























Pour aller plus loin

Sur le site earchives.le64fr, 

 


En feuilletant le registre d'écrou de la prison de Bayonne,quelques prévenus de l'affaire Stavisky ....

07 février 2022

Préavis de fermeture totale d'environ 4 mois du Pôle d'archives de Bayonne et du Pays basque

Préavis de fermeture totale d'environ 4 mois du 

Pôle d'archives de Bayonne et du Pays basque (AD 64)


Des travaux sur le système de traitement de l’air sont programmés au premier semestre 2022. Ils ont pour objectif principal d’améliorer les conditions de conservation des documents dans les magasins.

Pendant toute la durée des travaux, les fonds d’archives seront inaccessibles ce qui implique :

 

  • la fermeture complète  de la salle de recherche ;
  • l’impossibilité de répondre aux demandes de recherche par correspondance ou à toute autre demande qui nécessite de recourir aux documents.


Le calendrier exact de cette opération n’est pas connu à ce jour. Toutefois, il est fort probable que plusieurs mois (environ quatre) seront nécessaires à la réalisation de ces travaux.

Source:
http://archives.le64.fr/articles/actualites/travaux-au-pole-darchives-de-bayonne-et-du-pays-basque.html



Le site de Pau des archives départementales des Pyrénées-Atlantiques restera accessible au public
du lundi au jeudi
8h45-12h30 / 13h30-17h15
Fermé le vendredi 

04 février 2022

Complément d'archives à l'exposition Frontières en béton

En complément de l'exposition Frontières en béton

Salle de lecture du

Pôle d'archives de Bayonne et du Pays basque

(Archives départementales des Pyrénées Atlantiques)

39 avenue Duvergier de Hauranne
64100 Bayonne

Quelques documents originaux 

sont montrés en vitrine

Attention, les modalités d'accès sont différentes

Exposition Frontières en béton
Basque Espagnol,Français
Accès après vérification du Pass Vaccinal
Du lundi au vendredi de 9 à 12h et 13h30 à 17h

 

Aperçu des vitrines


Documents originaux sous vitrine en salle de lecture
du mardi au jeudi
8h45-12h30 / 13h30-17h15
Fermeture le lundi et le vendredi  

Accès aux lecteurs munis d'une carte délivrée gratuitement
Formalités d'inscription

Pas de présentation du Pass Vaccinal


Aperçu de quelques documents consacrés aux mines et aux déminages des plages de la Côte basque

PV de renseignements du 24 juillet 1944 concernant François Uxxx ,60 ans,blessé par l'explosion d'une mine,secouru par des soldats allemands.Désirant se rendre à Urrugne,il a longé la voie ferrée,s'est introduit dans le tunnel malgré l'interdiction et les fils de fer.

PV de renseignements du 23 juillet 1944 ,sur un accident de mine,survenu à Hxxx Simon,demeurant à Hendaye.Souhaitant pécher des poulpes,il s'est introduit dans une zone signalée "Défense d'entrer.Danger de mort" pour raccourcir son trajet

PV de renseignements du 6 mai 1945 constatant les blessures légères de deux écoliers de 11 ans qui ont trouvé un détonateur au bord de la route de Socoa et l'ont allumé

PV de renseignements du 16 mai 1945 sur un accident mortel provoqué par l'éclatement d'une mine terrestre non loin du château d'Abbadie.Victime CAZOUL Edouard,caporal chef à la E.A.S.M. à St-Jean-de-Luz

PV de renseignements du 2 juin 1945 sur un accident mortel par l'explosion d'une mine à Chiberta.Victime LARRODE Pierre 49 ans demeurant à Anglet

 

 

Courrier du 19 novembre 1944 du  Maire de Biarritz au Commandant Passicot

Extrait

Lors  de la cérémonie du 11 novembre au monument mort de Biarritz, la foule, beaucoup plus nombreuse encore que durant  les années qui ont précédé la guerre, a envahi les falaises de l'Atalaya,   lesquelles sont encore à l'heure actuelle farcies de mines.Il s'en est suivi un risque de catastrophe qui nous fut fort heureusement épargné.

Mais cet incident m'oblige à réitérer mes démarches auprès de l'autorité militaire, concernant.
l'enlèvement de ces engins.

Il m'est signalé, à ce sujet, que les plages et la côte des abords de Saint-Jean-de-Luz ont été entièrement déminées par deux artificiers espagnols qui se nomment….

(...)

Réponse du commandant Passicot au maire de Biarritz

 

Trois ouvrages de référence sur le Mur de l'Atlantique en libre consultation sur place

 


31 janvier 2022

Un prêtre originaire de Bunus (Basses-Pyrénées) décapité au pied de son autel à Chapa (Tonkin/Vietnam)

Jean,Pierre Idiart-Allor assassiné dans son église,décapité au pied de son autel à CHAPA ,le 18 mai 1948 à l'age de 43 ans

 

Cliché Ph Durut- Eglise de Bunus (64)

 A la mémoire d’un missionnaire français tué récemment au Viêt-Nam

Article du journal La Croix vendredi 2 juillet 1948

C’est sous ce titre que M.A.Escutier, président honoraire des Français sinistrés du Tonkin et du Nord-Annam, vient d’envoyer la relation suivante à S.Exc. Mgr Mazé, évêque de Hunghoa, arrivé récemment du Tonkin en France. Nous la reproduisons intégralement.

Le R.P.Idiart Alhor n’est plus :il a été assassiné dans son église, à Chapa, décapité au pied de son autel, le 19 mai, vers 5 heures du matin. Une messe a été célébrée à son intention le mardi 25 mai, dans cette église des martyrs de Hanoi où il avait servi comme vicaire après les douloureux événements du 9 mars 1945.A l'office célébré par un missionnaire de Hunghoa, en présence de  S.Exc.Mgr Chaize, évêque de Hanoï, des aumôniers de la place et de nombreux missionnaires, des militaires et des anciens paroissiens de Chapa et de Laokay encore présents à Hanoï avaient tenu à assister.

Basque d'origine, le R.P. Idiart n'était âgé que de 44 ans. Homme au grand cœur, missionnaire animé d'une foi vive et d'un grand esprit de charité, il a eu la mort héroïque des anciens martyrs du Tonkin. C’'est une perte immense pour la mission de Hunghoa, dont il faisait partie, et pour ses nombreux amis et en ce moment il est irremplaçable au Fan-Si-Pan et dans la vallée de Mung-Bo,parmi les Méos, dont il connaissait parfaitement la langue.

Son œuvre chez les montagnards du Haut-Tonjkin restera : elle était toute de sacrifice, d'abnégation et de charité quotidiennement renouvelée. Médecin des âmes, il l'était aussi des corps. Nous  nous souvenons de la magnifique confiance qu'il avait su inspirer à ces Méos ;chaque fois qu'il  rentrait de tournée, c'était un défilé continuel, à son presbytère de Chapa, d'hommes de la montagne accompagnés de leurs femmes et de leurs enfants :l’un se faisait soigner une plaie, un autre un goitre énorme, celui-ci avait un membre foulé ou fracturé, celui-là désirait  de la quinine pour un fiévreux de sa famille ou pour un ami atteint de malaria dans un coin éloigné de la forêt. Combien de fois   lui avons-nous conseillé de se ménager et de soigner ! Mais le P.Idiart répondait  par un large sourire et écoutant que son cœur, il s'en allait soutenu par sa foi accomplir son devoir de missionnaire et de Français apportant avec lui l'allègement de la souffrance, l'apaisement de l'âme angoissée et de la confiance.

Parlant admirablement le dialecte méo, il connaissait bien les us et coutumes de cette race montagnarde. Pour eux, il avait fondé une école où, avec l'aide de catéchistes formés par lui, il apprenait le français aux Méos. Cette école se complétait par un apprentissage technique : menuiserie, tissage, vannerie, cordonnerie etc.

Quant aux innombrables services que le R.P. Idiart a rendu aux militaires de la région de Laokay et de Buch-Lu-Phongtho, il ne m'appartient pas de les signaler, mais nous avons la fierté d'avoir pu constater que ces Méos sont restés toujours fidèles à la France et que les troupes françaises ont trouvé en eux des auxiliaires précieux loyaux et sûrs.

Au moment où le R.P.Idiart construisait sa nouvelle église, il m'avait souvent répété : « Je serais comblé si je pouvais vivre vieux à Chapa, et mourir au milieu des Méos… » Il est mort jeune de la mort des héros, dans toute sa gloire de missionnaire français.

Nous adressons à S.Exc. Mgr Mazé, évêque de Hunghoa, parti récemment en France, son chef et notre ami ainsi que tous les membres de la Société des Missions-Etrangères de Paris, l'expression de nos bien vives condoléances.

Comme nous le disions dans la Croix du 28 mai dernier, le R.P.Idiart Alhor   le dix-neuvième  missionnaire tombé glorieusement en Indochine depuis le mois de mars 1945.Ajoutons que son nom est le trentième  de ceux de la Société missionnaire dont il faisait partie, morts d'une façon tragique depuis le début de la guerre en Extrême-Orient. Le sang des martyrs a toujours été une semence de chrétiens, il prépare donc de belles moissons pour ceux, et nous espérons qu'ils seront un grand nombre qui s'en iront dans les Missions d’Asie , si riches de promesses mais actuellement si éprouvées.

Source:Retronews site de presse de la Bibliothèque Nationale de France ,abonnement payant


Pour aller plus loin

Institut de recherche France-Asie (IRFA)
Jean IDIART-ALHOR1904 - 1948


A voir également sur le site IRFA ,la rubrique SE DOCUMENTER SUR UN MISSIONNAIRE
131 Résultats pour le diocèse de Bayonne




Missions Étrangères de Paris
https://missionsetrangeres.com/eglises-asie/2007-12-01-sapa-la-laborieuse-restauration-d2019une-ancienne/
Églises d'Asie Vietnam
Sapa : la laborieuse restauration d’une ancienne église remplit de joie la communauté des catholiques h’mongs de la région

 

Remerciements 

A Jean-Pierre Ibarboure et Alain Idiart ,qui combinent recherches en salle du Pôle d'archives de Bayonne et du Pays basque (AD 64) ,et visites sur le terrain. 

25 janvier 2022

Frontières en béton s'expose au Pôle d'archives de Bayonne et du Pays Basque

Exposition 

Basque Espagnol,Français

Frontières en béton 

Du lundi 24 janvier 2022 au vendredi 25 février 2022

Pôle d'archives de Bayonne et du Pays basque
39 avenue Duvergier de Hauranne
64100 Bayonne
Du lundi au vendredi de 9h à 12h et 13h30 à 17h


Attention

Contrairement à ce que pourrait laisser penser le site internet http://archives.le64.fr,
l'accès à l'expo est subordonné à la vérification
du Pass Vaccinal.

 

Copie écran http://archives.le64.fr/articles/evenements/frontieres-de-beton.html

Le Département des Pyrénées-Atlantiques présente au Pôle d'archives de Bayonne et du Pays basque l’exposition Frontières de béton réalisée par l’Institut navarrais de la mémoire.
Frontières en béton propose un voyage à travers le Mur de l’Atlantique et la Fortification des Pyrénées, deux impressionnantes infrastructures défensives construites dans le contexte de la Seconde Guerre mondiale qui se touchent presque à l’embouchure de la Bidassoa, où ses promoteurs, les dictateurs Adolf Hitler et Francisco Franco, se sont rencontrés en 1940.
Frontières en béton nous invite à redécouvrir des bunkers et des structures qui sont aujourd’hui à moitié enterrés sur les plages du Golfe de Gascogne ou couverts par la végétation à quelques pas de la frontière et à les comprendre comme les cicatrices d’un passé traumatisant et inquiétant.

Source:http://archives.le64.fr/articles/evenements/frontieres-de-beton.html


Aperçu des panneaux de l'exposition