22 novembre 2024

Novembre 1941, une enquête de la police judiciaire de Pau sur des activités communistes

La découverte début novembre 1941 de tracts et papillons communistes dans des communes rurales des Landes et des Basses-Pyrénées en zone « libre » a engrainé des poursuites judiciaires. La section spéciale du Tribunal Militaire permanent de la 17 e Division militaire à Toulouse a rendu le 27 mars 1942 les jugements suivants :

Fontbonne Pierre Armand, 5 ans de travaux forcés,

Bordenave Henri Ernest, 1 an de prison

Graton Vancella Odile, acquittée

Tabar René Georges Émile, acquitté,

Guibert Marcel, acquitté

Et par contumace

Giret Pierre Louis, travaux forcés à perpétuité,

Dourthe Yves,15 ans de travaux forcés,

 

PAU, le 24 novembre 1941

Le Commissaire de Police Judiciaire André PEDOUSSAUT

A

Monsieur le COMMISSAIRE DIVISIONNAIRE

Chef de la 17 e Brigade Régionale de Police Judiciaire à Pau

 

J’ai l’honneur de porter à votre connaissance les résultats de l’enquête que j’ai effectuée, ce conformément à vos instructions, sur la demande de M. le Préfet des Basses-Pyrénées, avec l’assistance des inspecteurs Lxxx et Cxxx du Service, puis des inspecteurs Bxxx,Mxxx,et Kxxx,à la suite d’une distribution de tracts communistes dans la région de POUDENX (Landes non occupées).

FAITS

Le 8 novembre 1941,deux gendarmes de la Brigade de Samadet en tournée de communes, ont découvert ,entre CASTELNER et POUDENX, quatre tracts communistes, de couleur jaune, imprimés de trois textes différents, collés sur une borne kilométrique et sur deux poteaux signalisateurs de la route départementale 56.

Au cours de l’enquête, le chef de Brigade apprenait que ces tracts avaient été affichés le 6 novembre jour de la foire de POUDENX, et que d’autres tracts ainsi que des numéros de « L’HUMANITE » avaient été ramassés à POUDENX même par des habitants du village. Ces tracts et ces journaux étaient :

1°_ le tract sur le « TRIBUNAL SPECIAL »

2°_Un appel « AUX ANCIENS COMBATTANTS DES 2 GUERRES »

3°_Un appel « AUX VIGNERONS »

4°_ « L’HUMANITE » (N° spécial du 3 aout 1941)

5°_« L’HUMANITE » ( N°123  du 9.8.1941)

6°_« L’HUMANITE » (N°125  du 21.8.1941)

La brigade de gendarmerie a aussitôt informé M. le Préfet, qui a chargé le service de l’enquête.

ENQUÊTE

Au cours de mes recherches que j'ai reprises, avec la collaboration de la Brigade de gendarmerie de SAMADET, j'ai été informé qu’une autre distribution de tracts  avait eu lieu le 15 novembre au marché d’ARTHEZ.(B.P.).

Cette indication permettait de localiser le domicile du distributeur des tracts : j'ai orienté mes investigations sur les suspects pouvant habiter à proximité de la zone occupée et j'ai appris qu'un inconnu résidait depuis quelques temps chez une certaine Mme BORDENAVE, à St-MEDARD et fréquentait assez assidument l'instituteur d'ARGELOS, M. Louis GIRET.

Assisté des inspecteurs Lxxx et Cxxx ,je me suis donc présenté, le 22 courant, chez Mme BORDENAVE  (…) dont l'attitude embarrassée ,le scandale qu'elle a essayé de créer en appelant  les voisins au secours, en tentant de nous interdire l'entrée de son domicile à confirmé mes soupçons.

Tandis que je faisais rechercher, par l'inspecteur Cxxx, le fils BORDENAVE qui se trouvait, d’après elle, dans le voisinage, je lui ai demandé de m'accompagner dans la chambre de son fils. Elle y a consenti et m'a conduit au premier étage, dans une chambre à 2 lits.

J’ai découvert sur la cheminée de cette chambre un exemplaire des tracts que je recherchais.

J’ai arrêté mes investigations en attendant l’arrivée du fils BORDENAVE et je les ai reprises dès qu'il a été présent.

BORDENAVE, Ernest, 23 ans, m'a expliqué, à son arrivée, qu'un de ses amis nommé FONTBONNE René, vivait chez lui depuis quelques jours. Il couchait dans la même chambre que lui. Il a   alors indiqué que tout ce qui se trouvait autour et sur la cheminée était les affaires de FONTBONNE, les siennes se trouvaient sur la table de nuit, près de son lit.

FONTBONNE étant absent, je me suis mis à sa recherche, après avoir déposé les objets intéressants l'enquête dans trois valises (deux pour les affaires de FONTBONNE  ,une pour celles de BORDENAVE).

FONTBONNE, a été trouvé à ARGELOS, chez Mme GIRET institutrice dans ce village.

Mis en présence des objets trouvés chez BORDENAVE, il a reconnu qu’ils étaient sa propriété.

INVENTAIRE DES OBJETS DECOUVERTS ;

Il a été découvert, dans la chambre de FONTBONNE, chez BORDENAVE :

a)_de matériel de diffusion :

papier blanc,

carbone,

une « pierre humide » marque « LE CYGNE » pour le tirage à la polycopie,

des accessoires ;

 

b)_des ouvrages de propagande :

27 brochures éditées par le parti communiste,

8 ouvrages de théorie communiste, marqué en première page Louis GIRET,

11 ouvrages non marqués GIRET mais paraissant lui appartenir ;

 c)_documents de propagande récents :

 « HUMANITÉ » ,des nombreux numéros de 5 exemplaires différents,

des nombreux tracts ronéotypés de 5 exemplaires différents,

des nombreux tracts imprimés de 7 exemplaires différents,

de nombreux petits tracts jaune, à coller, de 7 modèles différents,

plusieurs brochures de propagande imprimées en 1941 ;

d)_ des brouillons de tracts établis par FONTBONNE ou par d’autres personnes

e)_des papiers divers, renfermés dans deux chemises carton d’un caractère très important, tels que :

quatre plans de la région de Dax à organiser en région, secteurs, sections, sous-sections et cellules,

une note manuscrite dont le texte est le suivant :

 »Mardi :aller à Dax, à la gare à 18 heures (allemande), une fleur à la boutonnière ._Le passe_ prendre matériel_ expliquer ce qui se passe pour moi_ demander directives .

Ici : effectuer nettoyage _le camoufler soit chez ELOISE soit chez Ernest.

Dès que cartes d’alimentation seront arrivées, les faire parvenir à DAX.

Voir Prosper pour toucher le plus possible de cartes. Faire parvenir à DAX.

 Embrayer travail pour les paysans_ tracts dans les marchés _se renseigner pour syndicats et coopératives agricoles_ propagande pour comité d'action paysan.

(…)

Un projet de journal intitulé « EN AVANT » organe de la région des Landes du parti communiste.

Des pièces d’identité espagnoles au nom de TABAR René, né le 15 septembre 1909 à Montpellier (carte d’inscription au parti communiste espagnol, livret de milicien aux brigades internationales).

Il a été découvert parmi les affaires de BORDENAVE un pistolet automatique 7m/m 65,non déclaré, trois chargeurs, neuf cartouches ;

Une brochure communiste éditée en 1941 ;

Un numéro de l’HUMANITÉ, clandestine ;

Un numéro de « LA VIE OUVRIÈRE »

Il a été découvert chez GIRET, au cours de la visite domiciliaire effectuée lors de l’arrestation de FONTBONNE :

deux passeports, au nom de TABAR René, né le 15 septembre 1909 à Montpellier ;

divers ouvrages de théories communistes et de littérature, recouverts du même papier que ceux retrouvés chez FONTBONNE ;

une machine à écrire, marque « HISPANO-OLIVETTI »,clavier espagnol, qui a servi à dactylographier des projets de tracts trouvés en possession de FONTBONNE ;

un tube d’encre à polycopier ,du papier blanc ;

une brochure dont l’illustration de couverture (deux jeunes gens tenant une faucille et un marteau ) a été décalquée.

J’ai également saisi, pour servir de test de comparaison, un cahier utilisé par GIRET pendant la mobilisation pour prendre des notes au crayon. Il y a lieu de signaler que l’écriture figurant sur ce cahier ressemble à celle des projets de journaux « EN AVANT » et à celle de la note manuscrite destinée à FONTBONNE, citée plus haut.

INTERROGATOIRE DE BORDENAVE ET DE FONTBONNE

BORDENAVE, Henri-Ernest, cultivateur chez sa mère à St.MEDARD, ferme « Le TOURON »,a connu FONTBONNE par l’intermédiaire de GIRET qui le lui a présenté comme ouvrier manquant de travail et lui a demandé de l’occuper chez lui comme journalier.

Il a accepté et, le 26 octobre dernier, FONTBONNE qui habitait depuis quelques jours chez GIRET venait s’installer chez lui avec trois ou quatre valises.

Après avoir nié, dans le premier interrogatoire, avoir aidé FONTBONNE a distribué des tracts à POUDENX et à ARTHEZ, et affirmé ne pas connaître l’activité de celui-ci, il a reconnu, au cours de sa seconde audition avoir aidé FONTBONNE à faire les distributions de tracts et donne à ce sujet de nombreuses précisions. Il déclare en outre qu’il n’ignorait pas l’activité politique de son camarade de mobilisation Georges DOURTHE, qui lui a présenté GIRET, et celle de GIRET par qui il a connu FONTBONNE.

GIRET lui a même demandé, au cours de sa deuxième ou troisième entrevue avec lui, alors que FONTBONNE n’était pas encore arrivé dans le pays, de participer avec lui à l’organisation du parti communiste.

BORDENAVE reconnaît enfin que c’est FONTBONNE qui lui a remis les tracts trouvés dans sa table de nuit.

Le pistolet automatique est une arme qu’il a achetée à un milicien espagnol lors de la retraite de Catalogne, en février 1939.

FONTBONNE Pierre Armand, dit « RENÉ », né le 5 juillet 1912 à CROCQ (Creuse),de feu Jean-Baptiste et de Marie Françoise Bernadette Dxxx, célibataire, réside dans les Landes, d’abord chez GIRET puis chez BORDENAVE,(…) depuis le 20 octobre.

Il déclare avoir fait la connaissance de GIRET pendant la mobilisation. Étant sur le point d’être licencié de la Société Générale d’Entreprise Électrique à MONTLUÇON, où il travaillait, il a demandé à GIRET de lui trouver de l’embauche et ce dernier lui a fait connaître que s’il venait dans les Landes, il lui trouverait un ou deux emplois.

FONTBONNE est alors arrivé à ARGELOS, apportant dans ses valises toute une documentation communiste qui lui avait été remise à MONTLUÇON par un prénommé PIERRE, ouvrier de l’usine « LA COTE ROUGE » » PIERRE », (grand, maigre ,visage allongé, châtain, atteint de calvitie frontale) lui avait remis cette documentation au « bar EXCELSIOR »,Boulevard de Courtrai à Montluçon.

Il reconnait avoir distribué les tracts de POUDENX et d’ARTHEZ. Les autres tracts restés chez lui provenaient également de MONTLUÇON.

Au cours de sa première audition, FONTBONNE s’est borné à reconnaître ce qu’il ne pouvait nier, sans mettre en cause aucun de ses amis.

Entendu à nouveau, il a donné des précisions sur le rôle de GIRET dans cette affaire. Les deux dossiers cartonnés trouvés dans sa chambre lui ont été remis par GIRET avant le départ de ce dernier pour BOULAURIS où il devait effectuer un stage d’éducation physique. GIRET lui a « passé les consignes », ou plutôt, pour employer l’expression de FONTBONNE » laisser sa succession ». Ces dossiers contenaient en effet des plans de la région de DAX, organisée en secteurs et cellules ; des projets d’un journal communiste local établis par GIRET ;des brouillons de tracts de propagande écrits ou dactylographiés, et surtout des consignes écrites à la main, sur un voyage à DAX, au sujet duquel FONTBONNE donne les précisions suivantes :

Conformément à ce qui avait été décidé en commun, FONTBONNE, accompagné pendant le voyage par Georges DOURTHE, est allé à DAX où il devait rencontrer dans la cour de la gare, une personne qui lui donnerait des instructions. Le voyage aurait eu lieu le 25.10.1941, d’après ses dires, mais plutôt le mardi 28 suivant, d’après les instructions laissées par GIRET. » Le passe » (le moyen de reconnaissance), comme écrit GIRET, était « une fleur des champs » à la boutonnière, et une partie de l’entête du journal « LA PETITE GIRONDE » ; la personne qu’il allait voir devait lui montrer l’autre partie de l’entête du même journal.

FONTBONNE a bien vu la personne en question (une femme) à l’endroit indiqué, après avoir employé les moyens de reconnaissance convenus. Il dit que la femme (petite, brune, âgée d’une trentaine d’années, accent parisien) n’a pu lui remettre aucun document et ne lui a donné aucune consigne particulière. Elle n’a rien pu faire dire non plus à GIRET qui sollicitait des directives avant son départ pour BOULAURIS.

FONTBONNE est obligé de reconnaître le rôle de GIRET dans l’affaire ; la lettre en date du 11/11 à lui adressée par GIRET étant suffisamment explicite. Cette même lettre fournit des précisions sur le rôle que pouvait jouer le nommé DOURTHE Georges.

FONTBONNE reconnaît enfin que les 47 tracts polycopiés « A NOS FRÈRES DE PEINE » ont été écrits et tirés par lui, le projet des tracts intitulés « FRANÇAIS » étant de GIRET.

Ayant été informé par la 9 e Brigade que GIRET avait quitté BOULAURIS le 20 novembre, à la suite de la réception d’un télégramme, je me suis mis à la recherche de celui-ci à ARGELOS où il avait du revenir.

GIRET Pierre-Louis, né le 29 février 1916 à Vielle-St-Girons (Landes occupées), fils de Pierre et de LABORDE Marie Louise, marié le 14 novembre 1937 à Vielle St.GIRONS, avec SAPHORE Marie Jeanne,2 enfants, instituteur à ARGELOS, était effectivement rentré chez lui le 21 au soir, mais il était reparti « comme un fou » le samedi matin, sans dire à  sa femme, qui venait d’accoucher prématurément à la suite d’un accident, vers où il avait l’intention de se diriger.

Il est, à l’heure actuelle, très activement recherché.

Entendue succinctement en raison de son état, Mme GIRET Marie-Jeanne,23 ans institutrice à ARGELOS, a déclaré que son mari, s’il se livrait à une propagande subversive, le faisait à son insu. Elle sait toutefois que les amis de son mari qui ont été reçus pendant plusieurs jours à ARGELOS depuis l’Armistice, les nommés TABAR, DOURTHE George, FONTBONNE, TAUZAI, monteur électricien à St-PAUL-les-DAX, actuellement en résidence surveillée à Sévérac-le-Château ou à Millau (Aveyron), sont tous des militants communistes d’avant-guerre, GIRET étant lui-même secrétaire, avant septembre 1939,du Secours Populaire de France à Sabres.

Au cours de nos recherches, nous avons découvert à PAU l’adresse de DOURTHE Georges, qui est domicilié depuis juillet 1941, 37 allée LAMARTINE. Il était absent de son domicile lorsque nous nous sommes présentés chez lui. Sa concubine, la nommée GRATON Vencella-Odile (dite « GRATTON »,née le 1 er avril 1920 aux EPESSES (Vendée),fille de Pierre Jean et de Joséphine GABORT, célibataire, domiciliée 37 allée LAMARTINE, a déclaré qu’il était actuellement en voyage en zone occupée pour s’approvisionner en marchandises.

En résumé, les résultats de l’enquête effectuée jusqu’à ce jour en ce qui concerne chacun des individus mis en cause, a été le suivant :

1°_BORDENAVE :Il a donné l’hospitalité à FONTBONNE,

Il a aidé à distribuer des tracts à POUDENX et à ARTHEZ, a recelé chez lui le matériel de propagande.

C’est un petit paysan dont le rôle dans l’affaire n’a été que de second plan. Il semble s’être laissé influencer par FONTBONNE et surtout par GIRET. Il a fait l’objet d’un mandat d’Arrêt et a été écroué à la Prison Militaire de TOULOUSE.

FONTBONNE : Il a apporté la documentation et le matériel de propagande de MONTLUÇON à ARGELOS,ST-MEDARD, à moins que le matériel (pierre humide) ne lui  ait été fourni par la femme ( ?) de DAX, comme le laisse prévoir les instructions de GIRET.

Il pris contact avec GIRET et DOURTHE et ont étudié un plan de « travail » et d’action auprès des paysans, les directives générales paraissent provenir de GIRET.

Il a distribué les tracts au marché de POUDENX et d’ARTHEZ.

Il a préparé les tracts à la polycopie.

Il devait s’occuper de garder le contact avec le parti en l’absence de GIRET.

FONTBONNE est un garçon intelligent, ne reconnaissant les faits que quand il ne peut pas faire autrement. Il est militant communiste depuis 1936 et avait déjà l’intention, à la démobilisation, (déclaration de Mme GIRET),de recommencer à faire de la propagande. Il semble, en raison des précautions qu’il emploie pour se faire adresser son courrier, qu’il ait un sérieux motif de se cacher.

Comme BORDENAVE, il a été écroué à la Prison Militaire de TOULOUSE.

GIRET.Actuellement en fuite n’a pu être entendu. Néanmoins de l’examen des papiers trouvés chez lui et chez FONTBONNE, il apparaît que :

En septembre 1941, il avait déjà sollicité BORDENAVE pour que celui-ci l’aide à réorganiser le parti communiste dans la région.

Il est en rapport avec un délégué du parti et connaît les signes conventionnels de reconnaissance (instructions laissées à FONTBONNE).

Il a préparé l’édition d’un journal communiste, intitulé « EN AVANT ».

Par lettre du 11 novembre à FONTBONNE, il donne à ce dernier des directives précises.

Il a préparé le texte de tracts subversifs.

Il détenait les plans de l’organisation communiste de la région de Dax.

Il possédait une machine à écrire avec polycopieur et s’était procuré par l’entremise de TABAR un gros tube d’encre à ronéotyper.

Il a monté à ARGELOS une société sportive « LA FRATERNELLE »et tout porte à croire que suivant les consignes du parti, il aurait fait de cette société, quand il aurait l’aurait eue bien en main, un organisme de noyautage communiste.

Il possédait une collection importante d’ouvrages de théoriciens du parti Lénine, Staline, Marx, annotés et soulignés de sa main.

GIRET, qui semble intelligent (jusqu’à ce jour personne à ARGELOS ne s’était douté de son activité) parait être le chef d’équipe.

Il fait l’objet d’un mandat d’arrêt de M. le juge d’instruction près le Tribunal Militaire de TOULOUSE.

(…)

4°_TABAR : TABAR René, né  le 19 septembre 1909 à MONTPELLIER est un ex-militant communiste important de la région de Bordeaux. Il est allé passer huit jours chez GIRET au début d’octobre et sa présence coïnciderait avec une reprise d’activité de GIRET (Préparation du journal clandestin « EN AVANT »).

Il aurait procuré à GIRET un gros tube d’encre à Ronéotyper.

Il aurait abonné GIRET à des publications telles que : »Les documents Français « , »L’effort paysan »qui, si elles ne présentent aucun caractère subversif, pouvaient servir à GIRET pour trouver des éléments de polémique intéressant les paysans auxquels ce dernier avait l’intention de s’adresser.

TABAR sera recherché et entendu par la 6° Brigade Mobile, à qui les renseignements le concernant ont été fournis.

5°_DOURTHE : DOURTHE  Yves, dit « GEORGES, né le 27 mars 1918 à DAX (Landes) ,est un militant communiste bien connu de la Police Spéciale des Landes.

C’est lui qui a mis en rapport BORDENAVE, mobilisé comme lui au 126 R.I. ,et GIRET qu’il a connu à l’école supérieure de DAX.

DOURTHE, qui semble servir d’agent de liaison, a eu au mois de juillet avec GIRET, chez BORDENAVE, une longue entrevue restée secrète.

Il a discuté avec GIRET du plan d’action à réaliser dans la région (lettre de GIRET à FONTBONNE du 11/11 ).

DOURTHE, en fuite, fait l’objet d’un mandat d’arrêt de M.le Juge d’Instruction près le Tribunal Militaire de la 17 e Division à TOULOUSE.

(…)

6°_GRATON : est la maîtresse de DOURTHE. Elle vit avec lui, et l’accompagne dans ses fréquents voyages de zone libre à zone occupée.

Elle est, quoiqu’elle en dise, au courant de son activité. Elle fait l’objet d’un mandat d’amener du Juge chargé de l’affaire.

7° »PIERRE »à MONTLUÇON, non identifié, a remis les tracts à FONTBONNE.

LA FEMME DE DAX :non identifiée, semble être l’agent de liaison du parti, chargée des contacts avec GIRET.

En bref, il apparaît de ce qui précède que la bande GIRET-FONTBONNE-DOURTHE-BORDENAVE s’occupait activement de la reconstitution du parti communiste dans les landes occupées et libres.

Les opérations du Service semblent avoir comme premier résultat l’anéantissement de cette organisation.

L’enquête continue.

LE COMMISSAIRE DE POLICE JUDICIAIRE



Source:
Dépôt central d’archive de la justice militaire (DCAJM)
Dossier GIRET-FONTBONNE-BORDENAVE et autres
Jugement n°205/2531 rendu le 27 mars 1942 par le tribunal militaire permanent de Toulouse


André CURCULOSSE dans son ouvrage militant RÉSISTANCE EN PAYS D ORTHE
Groupe Paul Manauthon
Sauve Terre atlantica Anglet 2002
ISBN:2-914334-12-5 

évoque pages 76 et 77 cette affaire de propagande communiste à Poudenx et Arthez

Que sont-ils devenus?

FONTBONNE Pierre Armand:Emprisonné à la centrale d'Eysse
Mort pour la France le 30 janvier 1945 à Herbruch Allemagne
Source:AD de la Creuse Crocq, Naissances, 4E84/20, 1903 - 1920 Acte N°10 Vue 47/87
Service historique de la Défense, Caen _AC 21 P 450 924 (Dossier non consulté)

En ligne 
Mémoire des Hommes
Archives collectives des Forces françaises de l'intérieur 
LOT-ET-GARONNE
FTPF : Bataillon FFI de la centrale d'Eysses GR 19 P 47/24
Vue 15/195

 
BORDENAVE Henri Ernest
Titres, homologations et services pour faits de résistance _forces françaises de l’intérieur (FFI)
Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 73554 (Dossier non consulté)

GIRET Pierre Louis condamné par contumace à la peine de mort.
Décédé à Perpignan le 8 août 1985. Mairie de Perpignan acte de décès N°1459     

GUIBERT Marcel décédé le 19 octobre 1946 à Périgueux (24)
Archives de Lyon - 5e arrondissement 31/12/1910-30/12/1911_Acte N°351 Vue 83/164

TABAR René Georges Émile décédé le 26 mars 1977 à Paris 10°
1977 , Décès , 10 10D 602Acte N°698
Titres, homologations et services pour faits de résistance _forces françaises de l’intérieur (FFI)
Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 559925

 

GRATON Odile décédée en 1944 à La Réole, 33
victime civile Service historique de la Défense, Caen_AC 21 P 350558 (Dossier non consulté)
Exécutée sommairement au maquis .Compléments du blog prochainement publiés


DOURTHE alias Georges décédé le 27-09-1944 à Mérignac, 33
forces françaises de l'intérieur (FFI)
Non Mort pour la France Service historique de la Défense, Caen_AC 21 P 122659 (Dossier non consulté)
Exécuté sommairement par un élément appartenant aux Francs-tireurs et partisans français (FTPF)..Compléments du blog prochainement publiés

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15 novembre 2024

Fausse veuve à Ascain

Une lettre du maire d'Ascain à un juge du tribunal de Bayonne

Ascain,29 décembre 1939

Monsieur le juge

(…)

Il s’agit d’un cas d’état-civil :

Le 1 novembre décédait à Ascain M.Bassement Daniel qui habitait la commune depuis quelques mois avec une infirmière qui, aux yeux de tous, passait pour son épouse. La chose était d’autant plus vraisemblable que les parents du malade sont venus assister aux derniers jours de la maladie, au décès, aux obsèques célébrées à Ascain à l’église paroissial. Le corps a été ensuite ramené à Lille dans un fourgon des pompes funèbres où avaient pris place la mère et l’épouse présumée.

Après le décès, nous avons demandé le livret de famille pour la rédaction de l'acte d'état civil .Il nous a été répondu que le livret avait été égaré et on nous a remis seulement un livret militaire. Pour le surplus de détails ?Mme Bassement mère m’a donné  les renseignements nécessaires, entr’ autres que le décédé était marié à une demoiselle Marie Bxxx dont elle a précisé l'âge et le lieu de naissance. Par ailleurs les mêmes renseignements inexacts ont été donnés à la gendarmerie de Bayonne pour l'établissement des saufs conduits nécessaires pour pénétrer à Lille, zone des armées.

L'état civil mentionne donc que le défunt était marié à Bxxx  Marie, suivant ces renseignements verbaux qui me paraissaient indiscutables, étant donnés par la mère.

Voici maintenant les complications qui surgissent :il y a quelques semaines un pharmacien de Lille, écrivait à mon secrétaire pour avoir une expédition sur papier libre de l'acte de décès de M.Bassement .Cette pièce a été aussitôt envoyée.

Hier matin ,28, mon secrétaire recevait une lettre de la véritable épouse de M.Bassement, manifestant, à juste titre son étonnement d'avoir lu la mention d'une autre épouse qu'elle-même : elle joignait à cette lettre une copie de son acte de mariage : aucune mention  marginale n’y figurait, j'en ai conclu que le mariage n'avait pas été dissous par le divorce, et que, par conséquent, elle était toujours l'épouse légitime (…).

J’ai convoqué  immédiatement la fausse veuve, qui m'a avoué qu'elle n'était pas mariée et que l'action en divorce avait été éteinte par le décès de M.Bassement , alors qu'elle était sur le point d'aboutir.

La veuve demande une rectification et l'envoi d'une copie de l'acte ainsi rectifié. Que dois-je faire ?Ma bonne foi est certaine et nul ne peut me faire un grief  d'avoir été induit en erreur. Ce qui m’ennuie  c'est que la copie de l'acte inexact est entre les mains de la véritable Mme Bassement qui pourrait peut-être en faire un mauvais usage…

Jje vous prie de donner votre avis à mon secrétaire. Veuillez excuser cette trop longue lettre : mais j'ai tenu à vous exposer les faits de la façon la plus claire .

Recevez, mes meilleures salutations.

Pierre Pinatel

Maire d’Ascain.



Source:
Pôle d'archives de Bayonne et du Pays basque (AD 64)
39 avenue Duvergier de Hauranne
64100 Bayonne

3U 1 Article 316 Tribunal de Première Instance de Bayonne

 

08 novembre 2024

Monument à la Gloire du 18e

Monument à la Gloire du 18e

Inauguré à Pau le 26 octobre 1925

Une dame américaine, Miss Alice Linzée Cushing, habitant à Pau, a  offert à la ville un monument élevé à la gloire du 18e R.I., régiment qui, au XVIIIe  siècle, pris part à la guerre de l'Indépendance des États-Unis et se fit remarquer ,en particulier ,à la bataille de York-Town  (octobre 1781). L’inauguration de ce monument eut lieu  le 26 octobre 1925 et donna lieu à une grandiose manifestation.

Le matin à l'église St-Martin, au Temple protestant et à la Synagogue ,des services religieux furent célébrés à la mémoire des soldats des 18e et 218e R.I.  tombés au champ d'honneur pendant la guerre. L'église St-Martin, pourtant immense, était comble. L’Office y fut célébré par l'abbé capitaine Daguzan  et Monsieur le chanoine St-Pierre (1),ancien  sergent du 18e ,dans un discours saisissant d'émotions glorifia l ‘âme  du 18e..

(1)    Sacré Evêque de Carthage en 1930.


Au Temple et à la Synagogue, on a aussi évoqué, en termes magnifiques l'épopée de la guerre.
Le monument érigé sur la place de Verdun, face aux Pyrénées, s'élève sur un socle de granit blanc. Un officier debout regarde l'ennemi, l'indique à ses hommes que représentent deux soldats armés l'un d’un fusil avec sa baïonnette menaçante, l'autre brandissant une grenade. Ce groupe évoque bien l'union intime qui, au cours de toute la guerre, a existé entre l'officier et ses hommes.

Dans la tribune officielle, toutes les personnalités civiles et militaires de Pau se sont regroupées autour de Miss Cushing. Il y a en outre le colonel Mott, attaché militaire à l’ambassade des États-Unis, les généraux Hirschauer, d’Armau de Pouydraguin, tous deux anciens commandants de la 36 e Division, Decherf, ancien du 18e R.I. ,de Belenet, représentant le général commandant le 18 e Corps d’Armée, M.Mac-Williams, vice-consul des États-Unis, le colonel Gloxin ,ancien commandant du 18e R.I.. Au pied du monument, les drapeaux des différentes Sociétés sont groupés sur un rang.

A 10h30, le glorieux drapeau du 18e ,dont les lambeaux  flottent au vent, encadré par la musique et par deux compagnies du 18e vient, sous une pluie battante ,se placer face au monument.

Après le salut au Drapeau, le Président de l'Amicale des 18e et  218e R.I.,M.Louis Sallenave, dans un discours puissant et poignant d'émotion, remercie Miss Cushing et offre   le monument à la ville de Pau.

Ayant célébré les vertus de ceux qui, de York-Town à la Marne ,suivirent la tradition  séculaire du Soldat de France, il dit en particulier :

…. » et mon émotion est grande de voir à cette heure, comme un vivifiant  symbole, massés  au pied de ce monument, à côté de la Femme français , dont la guerre a dit l'énergie et le dévouement inlassables ,les vénérés soldats de l’Année Terrible, ceux  de la Grande Épopée, précédés des martyrs mutilés et fiers de leur  douloureux sacrifice, ceux  d'aujourd'hui pleins des exemples de leurs aînés, cette jeunesse adolescente fleurie  dans le frémissement des armes ,et ces enfants adorables, lumineuse aurore après le crépuscule sanglant.

Ambiance douce, comme celle d'un temple, ambiance sacrée puisque là, des pères, des mères, des épouses ont voulu braver la douleur intarissable des souvenirs pour que flotte autour de nous l'âme de nos vaillants camarades disparus dont je salue bien bas la mémoire chérie… »

Et il termine ainsi :

« Car ils sont là les soldats de Marbais-la-Tour, de Marchais-en-Brie, de la Ville-aux-Bois, de Verdun , de la Somme, de Craonne et de Laffaux, et, devant eux, leurs chefs venus de très loin leur apporter le témoignage touchant de leur affection.

Et qui d’entre nous aujourd’hui ne revit pas le songe affreux, ces quatre années de misères, d'espoirs, de déceptions et d'enthousiasmes : le grand baptême de Charleroi, la déprimante retraite, la Marne victorieuse, l’Aisne sanglante, Douamont effroyable, l’assaut de Californie, « position jugée inexpugnable » enlevée en vingt minutes, la résistance désespérée de Montdidier, l’offensive de  la délivrance, l'armistice ?

« Élite », disaient nos généraux, dans les citations qui illustrent nos parchemins de gloire , »Élite », je ne sais, mais qu’il me soit permis de proclamer  bien haut, à vous, Messieurs, qui fûtes nos chefs aimés ;nous avons voulu simplement être dignes de vous, dignes de votre sollicitude et de vos vertus militaires .

Enfin, Mademoiselle, nous avons pu tout à l'heure éprouver une bien douce et bien réconfortante joie. Grâce à vous, il nous a été donné de revoir ensemble, coude à coude, cette relique sublime, cette loque meurtrie comme notre chair, diminuée comme notre jeunesse ardente, ce drapeau admirable dans les plis duquel s’attache tout notre passé.

Un jour, il nous quittera pour rejoindre sous la coupole dorée des Invalides, les autres étendards de l’Histoire. Et  il fanera  au cours des ans, notre drapeau bien-aimé, à moins que, pour ne pas qu'il meure, les Anciens qui seront là-haut ne viennent le prendre et ne l'emportent avec eux vers des cieux sereins et immortels.

(1)    Le vieux drapeau du 18e R.I. a été envoyée aux Invalides en septembre 1927, et a été remplacé par un drapeau neuf à la même époque.

 

Le Maire de Pau, M.d’Iriart d’Etchepare, prend acte de cette remise et remercie le Président de l'Amicale et ses collègues du zèle et  du dévouement qu'ils ont apportés à l'organisation de cette cérémonie.

Le général Hirschauer,,prend à son tour la parole au nom des généraux ayant eu le 18 e R.I.  sous leurs ordres. Après avoir remercié l'Amicale et Miss Cushing ,il évoque, en maître, l'épopée du 18e R.I. à la bataille de York-Town et pendant la guerre. Très applaudi pendant tout son discours, le général est l'objet d'une véritable ovation en quittant la tribune.

Aussitôt après, le colonel Mott, attaché militaire des États-Unis, représentant son ambassadeur M.Myron T.Herrick, remet au colonel Duplantier ,commandant le 18e R.I. un magnifique drapeau brodé par l'Association des Filles de la Révolution Américaine de Philadelphie qui ont ajouté aux noms de Rivoli,Austerlitz, La Moskova, Sébastopol celui de « York-Town » et dans une brillante allocution remercie le 18 R.I.

Cette émouvante cérémonie se termine par un banquet de plus de trois cents convives, dans le  cadre magnifique du Palmarium où de nouveaux  discours sont prononcés. 

Source:

Le 18e 1914-1918
Achevé d'imprimer sur les presses de Marrimpouey Jeune en Mai 1936,le Comité de Rédaction étant présidé par le Commandant Louis Lespinasse.
Imprimerie Marrimpouey Jeune,place du Palais,Pau.
Collection particulière

Billet du blog consacré à madame Bentley-Mott Georgette,conseillère municipale d'Anglet du 27 juin 1941 au 15 avril 1942 et à son époux le colonel T.Bentley MOTT,

01 novembre 2024

Recherche des effets d’artillerie enlevés des magasins militaires

 Recherche des effets d’artillerie enlevés des magasins militaires

 

Pau, le 9 février 1816

 

A MM. Les Sous-préfets et Maires du département.

L’orthographe de l’époque a été respectée

 

Messieurs,

Le Gouvernement est informé que des particuliers ont acheté des effets d'artillerie enlevés des magasins militaires. On a lieu  de penser que la plûpart de ceux qui ont fait ces acquisitions y ont été portés non par les motifs d'une coupable avidité, mais  par le désir de conserver à leur pays des objets utiles qui eussent pu être détruits  ou conduits hors de France.

Il importe de retirer des mains des détenteurs les effets qui peuvent être utiles, tels que bois de construction, armes projectiles, machines et instrumens à l'usage de l'artillerie et tous les autres objets de même nature.

En conséquence, S.Exc. le Ministre de la guerre a invité MM. les Directeurs et Commandans d'artillerie, à faire, de concert avec les autorités civiles, des recherches à l’effet de connaître les détenteurs de ces objets ; ces officiers sont autorisés  à assurer aux acquéreurs de  bonne foi , le remboursement de leurs déboursés, et 10 pour cent en sus, à titre d'indemnité, payables sur les fonds qui sont faits par le Ministre de la guerre.

Je vous invite, Messieurs, à coopérer de tous vos moyens à la recherche des pièces et effets d’artillerie. J’ai lieu de croire que, pénétrés de l’importance du recouvrement de ces objets ,vous seconderez de tout votre pouvoir MM. Les Officiers d’artillerie chargés particulièrement de cette opération, et qu’il existera entre eux et vous, un accord complet de mesures et de soins.

Recevez, Messieurs, l’assurance de ma considération distinguée.

D’ARGOUT

 

Certifié conforme :

Le secrétaire-général de Préfecture,

Daguette

 

Source:

Recueil des actes de la préfecture des Basses-Pyrénées
N°13
1816
Collection particulière