19 juillet 2021

Après la Libération, le refus du curé de Garindein de rendre un hommage à un résistant supplicié par les allemands

Le gendarme Pierre Cazamajor , qui appartenait à une unité des Forces Françaises de l’Intérieur , a été arrêté le 12 aout 1944 par les allemands. Il succombera sous la torture. Son cadavre sera abandonné, sur la route reliant  Mauléon-Lichare à Oloron-Sainte-Marie, au lieu-dit Hoquy, sur la commune de Chéraute .

Les troupes d’occupation évacuent le département des Basses-Pyrénées le 22 aout.La dissolution du groupement F.F.I auquel appartenait Pierre Cazamajor est  prévue le  15 septembre 1944.Ses camarades  souhaitent lui rendre un hommage .Sollicité, le curé de Garindein , accepte de faire  une messe mais refuse de prononcer une allocution en souvenir du résistant supplicié. Motif invoqué : « je ne connais pas votre DE GAULLE et je continuerai à obéir au Maréchal PÉTAIN, qui est seul notre seul Chef, même interné en ALLEMAGNE ».

Ce refus, combiné à des soupçons de « propos anti-nationaux et de propagande pour le Service du Travail Obligatoire » allait conduire la Commission d’Épuration à proposer l’internement du curé de Garindein. Cela se fera, en janvier 1945, sous la forme d’une astreinte à résider au petit séminaire de Nay. Les éléments recueillis dans le cadre de l’enquête qui en découle, en dit beaucoup sur l’obéissance absolue que s’imposait ce prêtre.

Extraits du dossier de la Cour de justice des Basses-Pyrénées

« Étant cantonné à GARINDEIN (près MAULEON), du 11 au 15 septembre, je me suis présenté en compagnie de mon camarade MARREAU, lieutenant à la D.G.S.S. chez Monsieur le curé de GARINDEIN pour lui demander de vouloir bien dire une messe et prononcer une petite allocution pour un de nos camarades du Maquis de la D.G.S.S.  martyrisé le 13 août au cours du combat de MAULEON et que nous venions de reconnaître et d'exhumer.

Ce prêtre nous a déclaré qu'il voulait bien célébrer une messe mais qu'il refusait de prononcer la moindre allocution, prétextant ne pas reconnaître l » Les Maquis » et différents Groupes de résistance (…)

Il déclara, également, que les jeunes gens de sa Paroisse partis en ALLEMAGNE s'y trouvaient très bien traités et que, particulièrement, son neveu ne se plaignait pas, au contraire, il approuvait tout ce qui était fait par les Allemands, ainsi que leur propagande.

Malgré notre insistance, il s'est obstiné à ne pas vouloir prêter son Église à un prêtre aumônier du « Maquis » pour célébrer un office dans le genre de celui que nous lui demandions.

Après avoir essayé, en vain, de le convaincre pour obtenir satisfaction ceci afin de réunir tous nos maquisards avant la dissolution  de nos Groupes, nous sommes repartis sans obtenir le résultat escompté. »

Pau, le 10 novembre 1944

Extrait d’une lettre du lieutenant Bernard Pouey au Président du Comité d’Épuration des Basses-Pyrénées

Extraits d’une lettre du Lieutenant Mareau ex.Pierre au Président du  Comité d’Épuration des Basses-Pyrénées

«  Après lui en avoir demandé très poliment les raisons et nous déclara textuellement, ne pas reconnaître « notre de Gaulle « ni tous ces groupes de résistance, qui ne faisaient que de trahir les ordres du Maréchal .

Lui ayant fait remarquer cette fois qu'il ne s'agissait pas de politique mais d'un acte religieux, il déclara qu'il ne pouvait pas se compromettre, en appuyant notre action de libération du pays.

Il continua en déclarant : que tous les jeunes gens de nos groupes avaient désobéi au Maréchal, il reconnut en outre avoir dit , que s'il avait su que les jeunes gens de sa commune, désignés pour le S.T.O. ,et venus remplir leur devoir religieux avant de quitter la commune, devaient rejoindre les  armées du général de Gaulle ou le Maquis au lieu d'obéir au Maréchal ,il leur aurait refusé l'absolution. Qu’une fausse propagande avait été faite sur les travailleurs en Allemagne car son neveu lui écrivait qu'ils étaient heureux et très bien considérés, etc.etc.

En un mot ce prêtre au cours de cet entretien, confirma les bruits qui avaient courus sur lui lors de la présence de notre maquis sur le territoire de la commune de Garindein « Bois de Lambarre » en juin juillet 1944.A cette époque ce prêtre aurait averti les habitants de notre présence et les aurais mis en garde des risques qu'ils pouvaient courir s'ils facilitaient notre existence.

(…) Quoique ce prêtre soit âgé, et passe dans la région pour un déséquilibré j'ai pu constater ainsi que mon camarade qu'il était en pleine possession de ses facultés et qu’au contraire on pouvait le considérer comme un intellectuel, donc dangereux actuellement de par sa propagande occulte.

(…)

Mauléon le 4 novembre 1944,

Extraits d’une lettre du Lieutenant Mareau ex.Pierre au Président du  Comité d’Épuration des Basses-Pyrénées

 

Extraits du Procès-Verbal d’audition du curé de Garindein 

14 février 1945

Nous transportons Petit Séminaire de Nay, ou étant entendons M.le curé (…) qui déclare :

Je suis dégagé des obligations militaires. Je possède une instruction supérieure. je n'ai jamais été condamné.

J’'ai fait la guerre 1914-18 et ai été démobilisé le 12mars 1919.J’'ai été blessé. Je suis titulaire de la croix de guerre, une citation à la division.

Je suis curé de Garindein depuis le 14 aout 1927.

Je n'ai aucune idée politique que celle de mon ministère, et mon idéal religieux. Je n'ai jamais appartenu à aucun parti politique quel qu'il soit. Ma doctrine catholique demande que lorsqu'un gouvernement n'a pas de nonce accrédité, je suis peu de envers lui, toute activité. Alors lorsque le lieutenant Mareau, Pierre, me demanda outre le service religieux un discours en faveur d'un de ses camarades morts, je lui répondis textuellement « D'après la teneur du communiqué de l'archevêché de Bordeaux, les prêtres doivent suspendre leur jugement et leur activité en faveur d'un gouvernement qui n'est pas encore reconnu par le Pape, par l'envoi d'un Nonce. L’archevêque de Bordeaux ne faisait que rappeler la doctrine du pape Grégoire 16 en 1831 dans un cas analogue. Pétain était parti, De Gaulle le remplaçait et n'avait pas encore le Nonce Roncali quand le lieutenant Mareau me demandait un discours. En conséquence, mon devoir alors était bien de faire l’enterrement ce que je lui promettais deux fois, mais non un discours. Et ce d’autant plus, qu’à la même heure je me trouvais en face à Garandein, de trois organismes qui se disaient légitimes : les F TP,Section Pommiès et le MUR.

Je ne me souviens plus des termes exacts que j'ai employés vers le 13 septembre 1944, mais ce dont je suis sûr, c'est que j'ai _dit_ au lieutenant Pierre « D'après les directives que j'ai, je ne puis pas reconnaître de Gaulle aussi longtemps qu'il n'y aura pas un nonce accrédité auprès de lui (…)

De Gaulle ayant depuis cette entrevue, un nonce accrédité mon devoir est de le soutenir, ce que je   ferai aussi longtemps que le Pape le reconnaîtra, par le Nonce, n’ayant d'autre pensée que celle de suivre tout gouvernement reconnu légitime par le Pape, mon chef à qui j'ai promis obéissance absolue.

(…) il est faux que j’ai tenu les propos suivants dans cette conversation « que les jeunes gens de la paroisse partis en Allemagne s'y trouvaient très bien traités, et que particulièrement, mon neveu ne se plaignait pas, au contraire ». Contre cette assertion, mon neveu n'est pas S.T.O.  mais prisonnier depuis juin 1940.

Je n'ai jamais dit que j'approuvais tout ce qui était fait par les Allemands ainsi que leur propagande.

Le lieutenant Pierre ne m'a jamais proposé que je prête mon Église (autant que je m'en souvienne) à un prêtre ou aumônier du Maquis pour célébrer un office dans le genre de celui qu'il me demandait. L’eut-il fait, je n'aurais pas pu accéder à son désir, parce qu'il voulait par-dessus tout un discours, et que ce discours je ne pouvais pas le faire et moins le laisser dire, parce que responsable de ma paroisse de toute activité politique et religieuse.

Par deux fois devant le lieutenant Pierre, j'avais insisté en lui disant » Il est bien entendu que je vous ferai l’enterrement, parce que c'est mon devoir d'arracher du purgatoire une âme ,et que vous croyez à l'existence de ce lieu, car vous vous  êtes dit en entrant catholique.

Mon refus de discours a été inspiré exclusivement de la doctrine catholique exposée par Grégoire 16, en 1831.Je n'ai jamais dit que je ne reconnaissais pas tous ces groupes de Résistance qui ne faisaient que trahir les ordres du Maréchal », mais j'ai prétendu et je prétends encore qu'aussi longtemps qu'on se trouve en face de trois partis qui se disent chacun légitimes et en face d'un gouvernement qui n'a pas de nonce accrédité, mon devoir est de garder la neutralité la plus stricte. Or par un discours, je prenais position en faveur des maquisards contre les deux autres groupements, par conséquent je fomentais la division, et le devoir strict d'un prêtre en charge, donc personnage officiel, est de prêcher l'Union par-dessus et avant tout, ce que j'ai toujours fait et que je ferai.

(…) ma conviction devenait d'autant plus profonde que c'était un acte politique que de faire un discours qu'il préférait se passer plutôt du service religieux s'il ne pouvait pas avoir un discours. La meilleure preuve est qu'il me dit « si pas de discours pas de service religieux » Donc sa pensée dominante était non une aide a l’âme de ce martyr de la Patrie ,mais une occasion d’accréditer  son parti, par le gain à sa cause d'un personnage officiel religieux.

Au début du S.T.O., des jeunes gens d’Ordiap vinrent un mardi me prier de les confesser (…). Le lendemain j'apprends (…) que les six étaient partis en Espagne. D’un côté, j'avais sous les yeux un communiqué préfectoral, d'après lequel tous ceux qui n'obéissaient pas au S.T.O. étaient passibles de 2 ans de prison, de l'autre côté la déclaration fin juillet 1941 des cardinaux archevêques français « nous voulons sans inféodation que soit pratiqué un loyalisme sincère et complet envers le pouvoir civil » et la déclaration du cardinal SUHARD « nous professons à l'égard de ce pouvoir un loyalisme   franc et  total. Nous reconnaissons le gouvernement établi comme légitime gouvernement.

En face de cette doctrine et de ces directives de mes chefs auxquels je dois obéir, mon attitude devait confirmer les directives du gouvernement Pétain. Ces jeunes gens, lui désobéissant alors que les F.F.I  n'étaient pas connues chez nous, mon devoir était de leur conseiller l'obéissance à l'ordre Préfectoral parvenu aux mairies ,et j'ai pu dire que devant cette désobéissance, il m eût été impossible de donner satisfaction à leurs  désirs religieux. Le premier acte nécessaire pour cela étant pour nous l'obéissance.

Sources :

AD 64 Pau 30W Article 10  Cour de justice des Basses-Pyrénées.

 

https://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr

Archives collectives des Forces françaises de l'intérieur_Basses-Pyrénées

AS : Secteur IV : Compagnie Hegoburu, Compagnie Bonnet, Groupe Jeansenne GR 19 P 64/17

Vue 23/32_ CAZEMAJOR Pierre 14/12/1907 durée des services homologués :01/01/1944-15/08/1944

 

Mémoire des Hommes

Conflits et opérations_Seconde Guerre mondiale_Militaires décédés au cours de la Seconde Guerre mondiale
Pierre CAZEMAJOR Mort pour la France le 14-08-1944 (Chéraute, France)
Né(e) le/en 14-02-1907 à Abitain (64 - Pyrénées-Atlantiques (ex Basses-Pyrénées), France)
Service historique de la Défense, Caen_ cote AC 21 P 40275

Association  BPSGM _Les Basses Pyrénées dans la seconde guerre mondiale

https://www.bpsgm.fr/cazemajor-pierre/

CAZEMAJOR Pierre Notice publiée le 19 octobre 2015 par Valérie Trémaudant ,comprenant notamment en références bibliographiques deux fichiers pdf à télécharger.

13 juillet 2021

Quand le conseil municipal d'une ville garnison saluait la renonciation à la Guerre...

Département des Basses-Pyrénées

Ville de Bayonne

Extrait des registres des délibérations du conseil municipal

Séance du 5 octobre 1928

Le Conseil Municipal réuni sur convocation du 1 er du même mois.

Présents

J.GARAT, Maire, Président ;

Legrand, Morel et Désarménien, adjoints ;

Croste,Desquerre,Escorbiac,Anatol,Lacouture,Labayle,Lamarque,Rectoran,Braun,Darbonnens,Poittrenaud.

Excusés :MM.Berrogain,Salles,Labourdette,Duclerc,Mora,Domecq,Dossat.

 

Le Conseil Municipal


Adresse à Monsieur Briand, Ministre des Affaires Étrangères, ses sincères félicitations à l'occasion de l'événement historique de la renonciation à la Guerre et du recours au règlement amiable des conflits internationaux.

Il estime que le Grand Homme d’État Français, sous les auspices de qui un accord en faveur de la Paix et de la suppression de la Guerre a été accepté par les plus grandes nations du monde, a droit à la reconnaissance de tous les Français comme à celle des hommes de bonne volonté de l'Univers entier.

Signés au registre les Membres présents.

Pour extrait conforme,

Le Maire,

 

Source :AD 64 Bayonne E Dépôt Bayonne 1 D Article 12.

06 juillet 2021

A propos de l’assassinat d’Athanaze Lagardelle le 3 aout 1944 à Anglet

 A propos de l’assassinat d’Athanaze Lagardelle le 3 aout 1944 à Anglet

 Athanaze Lagardelle, né le 23 aout 1876 à Burgaud (Haute-Garonne) a été assassiné à Anglet le 3 aout 1944, sur la route des cinq cantons, face à la propriété Chabat. Retraité des chemins de fer, il travaillait depuis le 17 avril 1944 à la mairie d’Anglet au service des Réfugiés. Le lendemain du crime, le procureur de la République de Bayonne, Emile Roubertie, rendait compte au Procureur général de la Cour d’appel à Bordeaux en ces termes :

« (…) On a un vague signalement des deux agresseurs qui ont été aperçus sur les lieux du crime, possesseurs chacun d’une bicyclette. Ils auraient été vus s'enfuir à toute vitesse dans la direction de Biarritz.

Lagardelle, qui était porteur de 3080 frcs dans son portefeuille, n'a pas été fouillé par les assassins.

Ce crime revêt toutes les apparences d’un assassinat politique, Lagardelle étant classé comme collaborationniste. Il était en outre délégué cantonal au Secrétariat de l'information et à la propagande. Enfin, il avait adhéré à la Milice Française.

J'ai immédiatement ouvert une information du chef d'assassinat et de crime commis pour favoriser le terrorisme, loi du 5 juin 1943 . »

 

LOI n°318  du 5 juin 1943,

réprimant les activités communistes, anarchistes, terroristes ou subversives.

Extraits

Ar.1er._

Il est institué, dans chaque cour d’appel, une section spéciale à laquelle sont déférés les auteurs de toutes

Infractions pénales quelles qu’elles soient, si elles sont commises pour favoriser le terrorisme, le communisme, l’anarchie ou la subversion sociale et nationale ou pour provoquer au soulever un état de rébellion contre l’ordre social légalement établi.

Sont notamment déférés à la section spéciale les membres de toute association de toute entente, quel que soit le nombre de ses membres, établie dans le but de préparer ou de commettre dans une des intentions visées à l’alinéa précédent des crimes et délits contre la sûreté intérieure ou extérieure de l’État ou contre les personnes ou les propriétés.

De même, sera déféré à la section spéciale quiconque aura sciemment favorisé de quelque façon que ce soit, les auteurs de l’une ou plusieurs des infractions prévues au présent article, notamment en leur fournissant des instruments de crime, des moyens de correspondance, de logement, de transport, des titres de ravitaillement, des vivres ou des lieux de résidence.

Art.2_La section spéciale est composée de cinq magistrats dont l’un exerce les fonctions de président.

Ces magistrats sont librement désignés pour la cour d’appel de Paris par arrêté du garde des sceaux, et pour les autres cours d’appel par ordonnance du premier président. (…)

Art.3_Les individus arrêtés en flagrant délit d’infraction prévue à l’article 1 er de la présente loi sont traduits directement et sans instruction préalable devant la section spéciale.

Aucun délai n’est imposé entre la citation de l’inculpé devant la section spéciale et la réunion de celle-ci.

Art.9_les jugements rendus par la section spéciale sont exécutoires immédiatement. Ils valent, le cas échéant, mandat de dépôt ou d’arrêt, et ce quand bien même ils auraient été  frappés d’opposition (…). Ils ne sont susceptibles d’aucun recours au pourvoi en cassation.

Art10._Les peines que prononcera la section spéciale son l’emprisonnement avec ou sans amende ,la réclusion, les travaux forcés à temps ou à perpétuité, la mort sans que la peine appliquée puissent être inférieure à celle prévue par la disposition retenue pour la qualification du fait poursuivi.(…)

Journal officiel de l’État Français _24 juin 1943_page 1714

Complément du blog :Sous l’occupation allemande, Bayonne dépendait  de la Cour d’appel de Bordeaux.

 

Liste de noms publiée par le Front national basco-béarnais en décembre 1943

Athanaze Lagardelle,a été nommément désigné sur une liste de traitres à châtier, publiée en décembre 1943 par le Front national basco-béarnais (zone occupée). Ce document est visible sur Gallica._L'Adour Libre _Page 4_

Le commissaire Poinsot et le couple  Giret, totalisent un nombre impressionnant de victimes. Pierre Napoléon Poinsot sera jugé en juin 1945 à Moulins (Allier) et fusillé _hâtivement ?_le mois suivant à Riom (Puy-de-Dôme ).

Pierre Louis Giret, né à Vieille Saint Girons (Landes) le 29 février 1916, est un militant communiste retourné par Poinsot .Il est à l’origine de l’arrestation de plusieurs dizaines de ses anciens camarades en Sud-Aquitaine. Condamné à mort par contumace à Bordeaux, il parviendra à s’échapper et mourir à Perpignan le 8 aout 1985.

S’agissant des autres noms figurant sur la liste, la plus grande prudence s’impose. Qui accuse qui?Selon quelles preuves ? Par ailleurs, on doit aussi s’interroger sur les noms ne figurant pas sur cette liste. Comment expliquer les absences de quelques figures collaborationnistes dont Lesgourgue, Pialloux  (assassiné le 18 aout 1944)  Bidegaray (tué le 20 décembre 1944 ).

 

Que reprochait le Front national basco-béarnais à Athanaze Lagardelle  ?

     Une appartenance au P.P.F.

     Un cousinage _non démontré_avec Hubert Lagardelle, ancien ministre du travail dans le   gouvernement Pierre Laval.

     D’avoir été chef de gare à Bayonne.

Ce qui semble distinguer Lagardelle des autres collaborationnistes locaux, c’est de porter le même nom qu’une personnalité nationale, favorable au Service du Travail Obligatoire.

 

Le crime commis à Anglet le 3 aout, qui ne sera pas revendiqué , sera éclipsé par la mort violente de Pialloux le 18 aout, puis par le départ des troupes allemandes le 22 aout 1944.

 

Sources

Liste des auxiliaires permanents et temporaires de la mairie d’Anglet, 1944 (Archives municipales d’Anglet - cote 2K178)

Extrait du Cahier des Assurances sociales de 1944 (Archives municipales d’Anglet- Cote 2K178)

 

AD 64 Bayonne 1378W Art 160

L’Adour Libre_https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k7620803d

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k7620803d/f2.item

   

Pierre Louis Giret
http://www.fusilles-souge.asso.fr/en-savoir-plus-fusilles-souge/appareil-repressif/

Mairie de Perpignan acte de décès N°1459 _Pierre Louis Giret divorcé de Marie-Jeanne Sxxxx

 

Remerciements à

  • Jean Serres pour son travail de recherches sur l'histoire de "Boucau et Tarnos dans la tourmente 1939-1945"
  • L’équipe des Archives municipales d’Anglet

 

Quelques billets du  blog

Gaston Pialloux, une place oubliée au Panthéon bayonnais de la Collaboration (1941-1944)

Un article de Ralph Soupault sur des militants P.P.F de Bayonne-Biarritz  

La cérémonie à la cathédrale de Bayonne à la mémoire de Philippe Henriot  

L’Assaut (1940-1944),hebdomadaire collaborationniste en Aquitaine ,accessible sur Gallica  

À propos de Marcel Bidegaray 1943-1944  

Précisions sur Bayonne sous Vichy et l’occupation : le détour par Agen _Contenu N°1  

01 juillet 2021

Nuit noire sur les archives

Nuit noire sur les archives

  Communiqué de presse

Association des historiens contemporanéistes de l’enseignement Supérieur et de la recherche (AHCESR), 

Association des archivistes français (AAF) 

Association Josette et Maurice Audin (AJMA).

Paris, le 30 juin 2021. 

Le moment est historique pour les archives : pour la première fois en France, une loi ferme l’accès aux archives publiques – si l’on excepte le cas très particulier des armes de destruction massive réglé en 2008 du fait d’obligations internationales.

L’article 19 du projet de loi relatif à la prévention des actes de terrorisme et au renseignement place les services de renseignement hors des exigences républicaines de contrôle démocratique. L’immense majorité de leurs archives devient inaccessible, et ce, sans aucune limite de durée autre que celle que ces mêmes services décideront. Jusqu’ici, au contraire, ces documents devenaient communicables de plein droit aux citoyens au terme de délais allant de cinquante à cent ans.

Au moment même où les services de renseignement – indispensables à notre sécurité nationale – acquièrent un poids qu’ils n’ont sans doute jamais eu en période républicaine, ils se trouvent donc déchargés des contraintes de transparence et de responsabilité qui résultaient de la possibilité d’accéder à leurs archives au terme de délais précisément déterminés par le Parlement.

Toutes les propositions alternatives, pourtant mesurées et raisonnables, ont été rejetées. Le gouvernement porte la responsabilité de ce choix historique grave, ainsi que les administrations actives dans ce dossier, notamment : le Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale, la Direction des affaires juridiques et la Direction des patrimoines, de la mémoire et des archives du ministère des Armées et le Service interministériel des archives de France du ministère de la Culture.

Ce choix est en contradiction directe avec les annonces publiques du président de la République concernant l’accès aux archives.

Le collectif « Accès aux archives publiques » dénonce aussi les mensonges indignes proférés par la ministre des Armées, Florence Parly, cette nuit au Sénat. La parole politique perd tout sens quand une loi qui prolonge de manière indéfinie les délais d’accès aux archives publiques est qualifiée de « loi d’ouverture », quand des amendements qui proposent des garde-fous sont présentés comme offrant moins de « garanties aux chercheurs », quand la parole d’associations reconnues, respectées et considérées comme les plus représentatives des professions concernées est renvoyée à d’improbables « opinions dissidentes », quand le nombre d’archives concernées est présenté comme marginal alors que les services de renseignement sont exfiltrés hors du droit commun des archives et que de véritables trous noirs historiques sont créés.

Le collectif remercie par ailleurs les sénateurs et sénatrices qui, cette nuit, ont désespérément bataillé pour que cette régression démocratique ne se produise pas, en particulier Esther Benbassa, Nathalie Delattre, Catherine Morin-Desailly, Pierre Laurent, Pierre Ouzoulias et Jean-Pierre Sueur, ainsi que le président de la commission de la culture, de l’éducation et de la communication, Laurent Lafon.

Il les appelle à saisir le Conseil constitutionnel au terme du processus parlementaire, en même temps qu’il appelle l’ensemble des historiens et des archivistes, ainsi que les citoyens, à manifester, une fois encore, leur désaccord avec ce texte qui devrait définitivement être adopté dans la seconde quinzaine du mois de juillet.

 Source:https://www.aphg.fr/Nuit-noire-sur-les-archives