Juillet 1946,une mère de famille, réagit verbalement à un contrôle routier par des C.R.S.
Renseignements sur les injures et menaces à agent de la
force publique par Lxxx Jeanne (…)
"Je me nomme P.xxx André ,25 ans,gardien de la Paix à la
133eme Cie de C.R.S. de Montluçon (Allier)détaché à Ainhoa (B-P).
Le 14 juillet 1946 à 21 heures me trouvant de service avec
mon collègue Rxxx et Bxxxx,j’ai controlé un véhicule automobile immatriculé
sous le numéro 60.07.N.M.2 conduit par les époux Lxxx (…) de Sare.Au cours du contrôle
Madame Lxxxà eu une attitude très incorrecte.
Comme je lui demandais poliment d'ouvrir son coffre arrière afin de voir ce
qu'il y avait dedans elle me répondit furieuse : de la merde.Ces paroles
constituant un outrage à agent de la force publique dans l'exercice de ses
fonctions, j'ai dressé le rapport que vous détenez, afin que Madame Lxxx soit punie légalement.(…)
Lecture faite, persiste et signe.
Rxxx Gaston,24 ans, gardien de la Paix à la 133 ème Cie des C.R.S.
détaché à Ainhoa (B-P.) déclare :
Le rapport concernant l’outrage à agent de la force publique
dressé par mon collègue Pxxx à l'encontre de Madame Lxxx Jeanne est des plus exact.
Cette personne n'avait aucune raison pour répondre comme elle l'a fait étant
donné que le gardien Pxxx lui avait
demandé poliment d’ ouvrir le coffre de sa voiture afin de s'assurer qu'il n'y
avait rien de frauduleux.
Lecture faite, persiste et signe.
Le gardien Bxxx étant absent n’a pu être entendu.
(...)
Les menaces ne figurent plus dans l'objet du Procès-Verbal de renseignements de la mise en cause.
Renseignements sur outrages à agent des C.R.S. dans l’exercice
de ses fonctions par Lxxx Jeanne
« Je me nomme Lxxx, née Hxxx, Jeanne ,36 ans ménagère,
demeurant à Sare (B.P.) (…) mariée cinq enfants, sais lire et écrire, jamais condamnée,
nationalité française.
Le 14 juillet 1946, vers 21 heures, alors que je revenais de
Cambo, accompagnée de mon mari et de mes enfants, en automobile, nous fumes contrôlés
par trois gardiens des C.R.S. C’était le troisième contrôle sur une distance de
4 kilomètres. Impatiente de rentrer chez moi pour le repas de mon bébé âgé de
dix mois, je ne pus m’empêcher de dire à ces messieurs mon étonnement d’un
pareil contrôle.
L’un d’eux particulièrement grossier, me répondit que cela
ne me regardait pas, que c’était leur droit et me demanda comme un
sauvage : Qu’avez-vous dans la malle arrière ?Je lui répondis sur le
même ton :de la merde !
Furieux de ma réponse, que je reconnais grossière,
il fit prendre à l’un de ses camarades
carnet et crayon, pour me dresser contravention pour insulte. Je me récriai en
disant que je ne l'avais pas insulté, et que le mot employé était français,
qu'il avait dû l'apprendre en étudiant « CAMBRONNE » sur son histoire
de France et que d'ailleurs je lui disais la vérité ;la malle arrière contenant les langes souillés de ma fille.
Il ne voulut pas s’en rendre compte ayant l'air très énervé,
comme le sont très souvent ces gardes sur ces routes frontières, où il saisissent
et gouttent pas mal de vin espagnol.Tous les frontaliers peuvent actuellement en témoigner. »
Lecture faite, persiste et signe.
Source:AD 64 Bayonne 1027 W Art 21 Tribunal de Grande Instance de Bayonne