23 octobre 2023

Signalement du sieur Nantil prévenu du crime d’attentat à la sûreté de l’État

Pau,le 28 aout 1820

Le Préfet des Basses-Pyrénées,

Chevalier de l’ordre Royal de la Légion d’honneur

A MM.les Maires du Département.

L’orthographe de l’époque a été respectée

 

Monsieur le Maire, vous trouverez ,ci-joint, le signalement du sieur Nantil, capitaine à la Légion de la Meurthe ,prévenu du crime d'attentat à la sûreté de l'Etat. Dans le cas où vous parviendriez à l'arrêter ,vous le livrerez, sur-le-champ, à la gendarmerie et vous m'en préviendrez immédiatement.

Je saisis cette circonstance, Monsieur le Maire, pour vous renouveler les ordres que vous avez reçus à l'égard de la surveillance à exercer sur les voyageurs.Vous devez redoubler de zèle et d'activité dans l'examen des passeports, et vous conformer avec la plus grande exactitude aux instructions qui vous ont été données sur cette partie importante de l'administration.

Cette surveillance est d'autant plus nécessaire que quelques ambitieux, ennemis de leur pays, ont tenté,comme vous l'avez vu par les communications que je vous ai faites, de renverser le Gouvernement à l'abri duquel la France jouit en paix des institutions qu'elle doit aux meilleur des Rois.Je connais l'excellent esprit qui anime les habitans des Basses-Pyrénées ; ils ont frémi à la seule idée qu'il était possible de concevoir un pareil attentat, et leurs Magistrats peuvent assurer, sans crainte d'être démentis par les événemens, qu’il  n'en est pas de plus fidèles et de plus dévoués au  Gouvernement.Jamais des hommes ennemis du repos public ne viendront chercher parmi nous des soutiens et des complices ;mais nous n'en devons pas moins veiller à ce que les auteurs de ces trames criminelles n'échappent pas au glaive des lois qui les poursuit.Ils  pourraient dans leur fuite,traverser quelque partie du département, et cette circonstance vous fait un devoir de redoubler de zèle et de surveillance dans l'exécution des mesures de police qui ressortent de vos attributions.

 En même temps que vous porterez votre attention sur les voyageurs, et plus particulièrement sur ceux qui viennent de la capitale, vous n'oublierez point de donner la plus grande publicité aux événemens qui viennent de se passer.Le complot découvert par les soins et l'activité des Ministres de  S.M. ne tendait  à rien moins qu’à renverser  le trône de nos Rois, et, avec lui, les libertés publiques. Les coupables sont arrêtés et vont être traduits devant la cour des pairs convoqués à cet effet, par une ordonnance royale.Ainsi les incertitudes cessent ; les projets des conjurés sont connus et la justice ne tardera pas à les frapper.

Recevez, Monsieur le Maire, l'assurance de ma considération distinguée.

DESSOLLE

 

Ministère de l’Intérieur

DIRECTION GÉNÉRALE  de l’Administration DÉPARTEMENTALE  de la police

Paris,le 22 août 1820

Il est ordonné , par M. le Directeur général ,de faire les recherches nécessaires pour découvrir et arrêter, partout où il sera trouvé, l'individu dont le nom suit :

NANTIL…

Capitaine à la légion de la Meurthe ,âgé de 30 à 32 ans, taille d'un mètre 71 centimètres, cheveux blonds, favoris roux ,ayant deux  doigts coupés à une main.

Prévenu du  crime d'attentat à la sûreté de l’État.

En cas d'arrestation, faire conduire cet individu devant M. le procureur- général près la Cour des Pairs à Paris.

Le Directeur-général,

MOUNIER

 

 

Source

Pôle d’archives de Bayonne et du Pays basque,
Annexe des Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques
39 Avenue Duvergier de Hauranne,
64100 Bayonne,
Bibliothèque (consultation sur place uniquement)
BIB BAB 1 Article .1820
Actes administratifs de la Préfecture des Pyrénées-Atlantiques

 

Pour aller plus loin 

 

20 octobre 2023

Marie Germaine DIRIBERRY épouse DE BLASÜS résistante bayonnaise

 

Résumé du dossier Titre, homologation et services pour faits de résistance

Service Historique de la Défense Vincennes GR 16 P 186414

Diriberry Marie Germaine


Ouvrière papetière à l’imprimerie « La Rénovatrice » 4,8 quai Chaho à Bayonne,de juin 1940 à octobre 1942

Date d’entrée dans un mouvement de résistance :juillet 1941

Pseudo :Jeannete Pioc

Adhésion au Front National donnée à Vasquez (pseudo Victor)

Francs-Tireurs et Partisans Français ,secteur de Bayonne du 01/10/1942 au 12/10/1942

Nommée le 01/10/1941 à Bayonne aux fonctions de chef du réseau féminin

Propagande et recrutement féminin,formation d’un réseau féminin,dépôts nécessaires à pansements,recherche de « planques » pour les blessés et recherchés par la Gestapo

 

Arrêtée à son domicile le 12 octobre 1942,3 Rempart Lachepaillet Bayonne

Bayonne poste de police 2 jours

Police spéciale de Bordeaux (Brigade Poinsot), Interrogée 1 fois à genoux sur une règle,au nerf de bœuf,

Enfermée au Fort du (33)quartier Allemand du 14 octobre 1942 au 5 avril 1943

Fort de Romainville (93) jusqu’à fin août 1943

Départ pour Ravensbruck, bloc 13 en quarantaine jusqu’au début octobre 1943,

Départ pour Neubrandenburg matricule 22340 bloc 3,travail forcé à l’usine de cette ville,tous les soirs retour au camp.

« Le 27 avril 1945 au soir nous quittons le camp en colonne d’évacuation,évadée la même nuit »

« Libérées par les Russes nous avons vécu (21 français) dans le petit village de Klein-Plasters 3 semaines »

« Repris la route jusqu’à rejoindre les américains à Wismar »

« Arrivée à Lille le 29 mai.C’est le centre d’accueil de cette ville qui m’a délivré une carte de rapatrié N° 1816961 »

Pour aller plus loin

Diriberry Marie Germaine  
née à Anglet le 18 avril 1905
Décédée à Bayonne le 11 juillet 1993
Mariée le 9 septembre 1930 à Saint-Brice-sous- Forêt (95)avec De Blasiis Émile Marcel
Jugement de divorce du Tribunal de la Seine du 26 janvier 1950
Remariée à Bayonne

De Blasiis Émile Marcel fils d'Ana Mahé laquelle était mariée à Miremont Pierre Georges, typographe,syndicaliste,directeur de l'Imprimerie La Rénovatrice

A lire sur le  Maitron en ligne, la notice biographique d'Anna Rose,Marie ,Mahé ,
https://maitron.fr/spip.php?article154632, notice MAHÉ Anna, Rose, Marie [Dictionnaire des anarchistes] par Guillaume Davranche, Dominique Petit, Anne Steiner, Michel Chevance, version mise en ligne le 25 mars 2014, dernière modification le 26 décembre 2019
 

 
 

 
Site internet Mémoire des Hommes
Archives collectives des Forces françaises de l'intérieur 
Basses-Pyrénées
Liste nominative des membres de la formation Cie VASQUEZ Secteur 6 
 

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30 septembre 2023

Avis sur les cartes à jouer

Pau,le 12 novembre 1816

A MM.les Maires du département.

L’orthographe de l’époque a été respectée

Monsieur le Maire,je m’empresse,conformément aux intentions de M.le Directeur général des contributions indirectes , de vous transmettre la note ci-après par laquelle la Régie a cru devoir rappeler les dispositions pénales prononcées par la loi du 21 avril 1816, contre les fabricans et colporteurs de cartes  prohibées.Je vous invite à lui donner toute la publicité possible dans votre commune.

Recevez,Monsieur, l'assurance de ma considération distinguée,

D’ARGOUT

Avis sur les cartes à jouer

 Malgré les circonstances difficiles qui ont forcé d'élever, en 1816, le tarif de quelques taxes, le droit sur les cartes a été réduit de deux cinquième,et reste fixé à quinze centimes par jeu.

Cette disposition législative, en favorisant le commerce des fabricans, avait aussi pour but d'arrêter les progrès de la fraude, et dès-lors des mesures de répression plus sévères parurent indispensables. Les articles 166,167,et 169 de la loi du 28 avril, prononcent contre les fabricans et colporteurs  de cartes prohibées «  la confiscation, une amende de 1000 à 3000 francs et un mois d'emprisonnement « ; en cas de récidive l'amende est toujours de 3000 francs.

L'application de ces principes, dont les délinquants ignorent peut-être la gravité, est commune « aux individus qui tiennent des cafés, des auberges, des débits de boissons, et, en général, des établissemens où le public est admis, s'ils permettent qu'on se serve chez eux de cartes prohibées ,lors même qu'elles auraient  été apportées par des joueurs. »

Cependant l'usage de ces cartes, quoique très défectueuses, est aujourd'hui si généralement répandu, qu'à peine peut on  compter au nombre des revenus publics le produit des droits perçus à la fabrication légale.

Il est pénible d'avoir à remarquer que des personnes d'un rang élevé, des fonctionnaires publics même, le plus souvent trompés par leurs domestiques, et ne songeant point au  danger de l'exemple qu'ils donnent aux classes inférieures de la société, deviennent, pour ainsi dire, les complices des fraudeurs ,en s'approvisionnant ailleurs que chez les débitans commissionnés.

L'impôt sur les cartes , le seul peut-être qui pèse le point sur la classe indigente, est aussi celui dont la perception exige le moins de ménagemens.Mais la répression de la fraude n'est pas seulement dans l'intérêt du trésor : de toutes parts elle est vivement réclamée par les fabricans eux-mêmes qui ,acquittant fidèlement le droit, doivent trouver dans la protection de la loi,la garantie des bénéfices légitimes attachés à leur industrie.

Avant de provoquer la sévérité des tribunaux contre les délits qu'elle vient de signaler, la régie des contributions indirectes a cru devoir publier cet avis.Elle s’en promet aussi les résultats les plus favorables à l'égard des personnes qui, à leur inçu, favorisent journellement les manœuvres de la fraude.

D’ARGOUT

 

Source:
Recueil des actes de la Préfecture des Basses-Pyrénées
1816
(N°39)
Collection particulière

24 septembre 2023

Mesures à prendre contre les individus qui répandent de fausses nouvelles

 

LE PRÉFET DES BASSES - PYRÉNÉES,

Maitre des Requêtes

A MM. les Sous-préfets et Maires de son département

L’orthographe de l’époque a été respectée

Pau,le 8 janvier 1816

Messieurs,

En vous adressant la loi du 9 novembre dernier, relative aux cris séditieux et aux provocations à la révolte, je vous ai recommandé de la manière la plus expresse d'exercer la plus active surveillance sur les ennemis de l'ordre et du repos public, et plus particulièrement sur les individus qui s’étaient plû à semer de faux bruits,à répandre des inquiétudes dans l'esprit des habitans paisibles.

j'apprends cependant que la malveillance s'agite de nouveau et que quelques misérables se plaisent encore à répandre de fausses nouvelles,qui, quelques invraisemblables, quelques absurdes qu'elles soient, tendent à fomenter de nouveaux troubles et à entretenir de coupables espérances.

C'est en vain, je le sais, que les auteurs de ces manœuvres espéraient troubler la tranquillité publique dans ce département.Mais ce n'est point assez d'effacer ou de prévenir les effets de leurs sourdes menées, il importe il est tems de mettre un terme aux coupables efforts des incorrigibles ennemis de l'ordre social et du Gouvernement du Roi : puisque ni la crainte des peines sévère portées par les lois, ni les punitions infligées jusqu'à ce moment, ni le sentiment du répentir, ni la clémence du Roi ne peuvent contenir les perturbateurs qui étaient demeurés cachés, il faut les rechercher, il faut les découvrir, il faut les atteindre ; il faut enfin que les mauvais citoyens apprennent,par un  juste châtiment, que le crime ne peut pas rester impuni.

Je vous charge de nouveau, Messieurs, de prendre, reçu de cette circulaire, les informations les plus exactes et les plus précises sur les auteurs des nouvelles absurdes que l'on fait circuler depuis quelques jours ; de faire arrêter sur-le-champ les individus qui seraient reconnus avoir répandu ces nouvelles, de les interroger, d'adresser sans délai l'interrogatoire avec les renseignemens recueillis à M.le Procureur du Roi près le tribunal civil, en faisant conduire devant lui le prévenu. MM les Maires feront passer en même- tems copie des pièces à M. le Sous-préfet qui devra m'en rendre compte.

Si l'individu arrêté faisait connaître la personne de laquelle il tient les fausses nouvelles qu’il aurait répandues, vous obligerez cette personne à comparaître devant vous, vous l'interrogerez également, et vous procéderez à son égard de la manière que je viens d'indiquer.

Il vous est enjoint de vous conformer à ces instructions sous votre responsabilité personnelle : vos bons sentimens ,votre dévouement à Sa Majesté ne me laissent  pas douter du zèle que vous déploierez pour leur prompte exécution.

Recevez, Messieurs, la nouvelle assurance de ma considération distinguée.

D’ARGOUT

Source:
Recueil des actes de la Préfecture des Basses-Pyrénées
(N°6)
Collection particulière